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2 juillet 2022 6 02 /07 /juillet /2022 06:51
Les sénateurs communistes proposent le 100 % Sécu - Naïm Sakhi, L'Humanité, 29 juin 2022
Les sénateurs communistes proposent le 100 % Sécu

Sénat Le groupe CRCE a présenté, mardi, une proposition de loi visant à instaurer le remboursement intégral des soins. Les parlementaires plaident aussi pour la prise en charge de l’aide médicale d’État par la Sécurité sociale.

Publié le Mercredi 29 Juin 2022 - L'Humanité

Au Sénat aussi, en ces temps de reparlementarisation de la vie politique, la gauche est à l’offensive. Le groupe communiste (CRCE) a présenté, mardi, une proposition de loi relative au remboursement intégral des dépenses de santé par l’assurance-maladie. « La crise sanitaire a révélé les difficultés du système de santé, fragilisé par les politiques d’austérité. Pourtant, ce dernier a tenu le choc grâce à la Sécurité sociale », assure Laurence Cohen. La mesure, présente dans le programme de la Nupes et portée par Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon lors de la présidentielle, apporterait une solution aux 29 % de Français qui confient avoir déjà renoncé à des soins médicaux par manque d’argent, selon une enquête OpinionWay de 2019. « Ils ne le font pas par plaisir mais par contrainte. La pathologie, elle, s’aggrave de fait, entraînant un surcoût pour la société », poursuit la sénatrice du Val-de-Marne. D’autant que 4 millions de Français n’ont pas les moyens de payer une couverture complémentaire, dont de nombreux retraités.

suppression du délai de carence pour l’AME

Par ailleurs, les sénateurs PCF réclament le transfert de l’aide médicale d’État (AME) dans le régime général de la Sécurité sociale. Une aide dans le viseur d’une partie de LR et de l’extrême droite, mais à laquelle la moitié des personnes en situation irrégulière n’ont pas recours du fait des différents durcissements des conditions pour en bénéficier. Les parlementaires réclament d’ailleurs la suppression du délai de carence de trois mois, « comme c’est le cas pour les Ukrainiens sur notre sol. Ce tri entre les réfugiés est non seulement intolérable, mais aussi irresponsable d’un point de vue de santé publique », mesure la parlementaire. La proposition de loi prévoit aussi la suppression des dépassements d’honoraires, des tickets modérateurs, des forfaits hospitalier et patient urgences, ainsi que le rétablissement de l’élection des administrateurs aux caisses de Sécurité sociale.

L’ensemble de ces mesures est chiffré à 24,5 milliards d’euros. Les sénateurs communistes souhaitent exclusivement les financer par des cotisations sociales, en rétablissant notamment les 6  points de cotisation employeur supprimés par le crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice). Par ailleurs, le groupe communiste au Sénat entend plancher sur les déserts médicaux en proposant, entre autres, la création de centres de santé « dans l’ensemble des bassins de vie », explique Pascal Savoldelli. Une vision de la santé publique contraire à celle d’Emmanuel Macron, malgré le projet de « Grande Sécu » envisagé en début d’année. « La Macronie est coutumière du fait : reprendre la sémantique mais en faisant tout le contraire, en introduisant des paniers de soins laissant à la charge des patients une partie des frais », insiste Laurence Cohen. Le gouvernement et la droite qui domine le Sénat prendront-ils en compte cette urgence sociale en inscrivant cette proposition à l’ordre du jour ?

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2 juillet 2022 6 02 /07 /juillet /2022 06:38
Zéro pointé pour Macron à la sortie de sa présidence de l’UE - Bruno Odent, L'Humanité, 1er juillet 2022
Zéro pointé pour Macron à la sortie de sa présidence de l’UE

Europe Le chef de l’État français se faisait fort de porter en étendard des avancées pour le Vieux Continent durant les six mois de pilotage tournant où la France présida aux destinées de l’UE. Il est en échec sur tous les dossiers, y compris celui de « l’Europe de la défense », sur lequel il avait pourtant beaucoup misé.

Publié le
Vendredi 1 Juillet 2022

L a présidence française de l’Union européenne (UE), qui a pris fin ce jeudi 30 juin, s’est achevée sur un bilan exécrable. Aucune des priorités qu’Emmanuel Macron avait avancées pour signaler qu’il saurait marquer de son empreinte la construction européenne ne s’est finalement concrétisée durant cette période de six mois. Un gros imprévu, la guerre en Ukraine, est venu certes bousculer la donne pour l’hôte de l’Élysée, même si cet événement aurait pu constituer une sorte d’aubaine. N’avait-il pas annoncé, en décembre 2021, urbi et orbi, que «  l’Europe de la défense » serait son dossier numéro un ? Il s’agissait, précisait-il alors, d’assurer « une autonomie de l’UE », qu’il prenait bien la précaution de placer « en complémentarité avec l’Otan », comme pour se prémunir de toute objection de Washington.

Emmanuel Macron reprenait en fait à son compte une ambition militaire continentale affirmée par les autorités françaises successives. La classe dirigeante française, affaiblie par une désindustrialisation du pays qu’elle orchestra elle-même, tente en effet depuis des lustres de se replacer aux avant-postes européens en jouant de sa force de frappe nucléaire et de ses industries de pointe dans l’armement.

Seulement, dans la configuration nouvelle de la guerre en Europe, c’est Joe Biden et le lobby états-unien de l’armement qui apparaissent comme les principaux bénéficiaires du tournant annoncé par plusieurs capitales en matière de sécurité. Le « changement d’époque » (Zeitenwende) proclamé par le chancelier allemand Olaf Scholz a douché les espoirs macroniens. Berlin a annoncé une dotation exceptionnelle de 100 milliards d’euros à l’armée fédérale allemande. Mais l’identité des bénéficiaires des premières mégacommandes n’a vite plus laissé aucun doute sur les grands bénéficiaires de l’opération. Les géants états-uniens du secteur sont quasiment les seuls servis.

Lockheed Martin va fournir 35 chasseurs bombardiers furtifs F35, chargés de permettre à l’Allemagne de remplir sa mission dite de participation nucléaire – entendez : transporter sur zone les bombes atomiques états-uniennes sur ordre de Washington et de l’Otan «  en cas de nécessité ». Boeing va livrer quelque 60 hélicoptères de transport géants Chinook à la Bundeswehr. Quant aux Européens, ils ne se voient gratifier, pour l’heure, que des miettes de ce superdeal militaire germano-états-unien. Airbus a récupéré un contrat de… maintenance des F35.

L’Europe de la défense ne se conçoit plus que comme une annexe du Pentagone

Pourtant, le président français s’est beaucoup dépensé pour donner des gages à l’atlantisme. En janvier, avant même le début de la guerre, il avait convoqué à Brest, à deux pas des sous-marins d’attaque tricolores, un sommet informel des ministres de la Défense puis des affaires étrangères de l’UE, avec la participation de Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan. Rien n’y a fait. L’Europe de la défense portée par Berlin et d’autres capitales européennes, si elle est encore très fédéraliste, ne se conçoit plus que comme une annexe du Pentagone.

Sur les suites de la guerre, les déclarations, frappées pourtant d’un élémentaire bon sens stratégique, au sujet de «  la nécessité de ne pas humilier la Russie » ont été impitoyablement recadrées. Devenu d’un seul coup plus discret sur ce thème, Emmanuel Macron a décidé de se rendre à Kiev en compagnie de ses homologues allemand et italien pour y donner le feu vert à l’entrée de l’Ukraine et de la Moldavie dans le processus d’adhésion à l’UE. En dépit de la taille des obstacles objectifs qui s’y opposent encore. Comme le degré élevé de corruption repéré au sein des « élites » de ces pays. Une conception de l’élargissement de l’UE plutôt anglo-saxonne et défendue par des états membres souvent en délicatesse avec le droit européen, comme la Pologne, s’est ainsi imposée. Ce qui, au passage, ne peut que donner toujours davantage de poids aux forces centrifuges qui minent déjà l’UE.

Seule bonne note à ce bilan calamiteux des six mois de présidence française, le dossier d’un Smic européen a pu au moins être posé sur la table. L’Élysée l’a endossé, même si l’initiative en revient au Parlement de Strasbourg, où les eurodéputés macroniens se targuent d’avoir pu entraîner «  les autres forces proeuropéennes ». À y regarder de plus près toutefois, la directive adoptée sur le sujet n’avance rien de concret et surtout de contraignant, se contentant d’affirmer le besoin d’un cadre commun afin de garantir «  un niveau de vie décent » aux citoyens de l’UE. Pas de quoi enlever un zéro pointé au bilan global d’une présidence française de l’Union européenne qu’Emmanuel Macron voulait tant pouvoir brandir en étendard.

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27 juin 2022 1 27 /06 /juin /2022 06:49
Le groupe GDR à l'Assemblée Nationale présidé par le communiste André Chassaigne compte maintenant 22 députés, dont 12 communistes

Présidé par André Chassaigne, le groupe Gauche Démocrate et Républicaine (GDR) s'est d'abord constitué avec 18 premiers membres (voir ci-dessous). Il compte désormais 22 membres (12 PCF, 10 ultramarins) avec 4 nouveaux membres :

✅ Les députés de Guyane Davy Rimane (PLD) et Jean-Victor Castor (MDES).
✅ Les députés de Martinique Jiovanny William (DvG) et Marcellin Nadeau (Péyi-A).
Composition des 18 premiers membres :
↘️Mme BOUROUAHA Soumia, députée de Seine-Saint-Denis
↘️M. BROTHERSON Moetai, député de Polynésie française
↘️M. CHAILLOUX Steve, député de Polynésie française
↘️M.CHASSAIGNE André, député du Puy-de-Dôme
↘️M. DHARREVILLE Pierre, député des Bouches-du-Rhône
↘️Mme FAUCILLON Elsa, députée des Hauts-de-Seine
↘️M. JUMEL Sébastien, député de Seine-Maritime
↘️Mme K/BIDI Emeline, députée de la Réunion
↘️Mme LEBON Karine, députée de la Réunion
↘️M. LECOQ Jean-Paul, député de Seine-Maritime
↘️M. LE GAYIC Tematai, député de Polynésie française
↘️M. MAILLOT Frédéric, député de la Réunion
↘️M MONNET Yannick, député de l’Allier
↘️M. PEU Stéphane, député de Seine-Saint-Denis
↘️M. ROUSSEL Fabien, député du Nord
↘️M. SANSU Nicolas, député du Cher
↘️M. TELLIER Jean-Marc, député du Pas-de-Calais
↘️M. WULFRANC Hubert, député de Seine-Maritime
Ce groupe fonctionnera "dans le respect de la singularité de chacun de ses membres" et "s'inscrit dans le cadre de la NUPES à l'Assemblée nationale".

Voir aussi:

La Nupes scelle son union à l’Assemblée dans un intergroupe

Comme prévu par leur accord, les composantes de la coalition se sont réunies, jeudi, avec au menu les candidatures aux postes clés de la chambre basse.

L'Humanité - Publié le Vendredi 24 Juin 2022

C’est une première, et c’était loin d’être gagné il y a encore quelques mois, mais les députés de gauche sont passés aux actes ce jeudi. Insoumis, communistes, socialistes et écologistes ont tenu à l’Assemblée nationale la première réunion de l’intergroupe de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Une instance qui, selon le programme commun de la coalition, doit leur permettre de  « combiner la diversité des ­expressions et la cohérence des décisions » et d’être un lieu « de discussion et de coordination permanente entre ses différentes composantes », « d’élaboration de propositions de loi ».

Mais la rencontre est intervenue à l’issue d’une semaine mouvementée. Le second tour des élections législatives a fait de la gauche unie la première force d’opposition, mais du Rassemblement national (RN), son premier groupe hors majorité. Pour contrecarrer le symbole, la France insoumise, à rebours de l’accord signé en mai, a proposé la création d’un groupe unique de la Nupes. Refus unanime de toutes les autres formations, qui objectent notamment que moyens financiers et temps de parole attribués à chacun en auraient pâti. « Il y a une union à gauche, la Nupes, mais il y a aussi un groupe PS et apparentés » qui sera force de propositions, a encore insisté, jeudi, Boris Vallaud, son nouveau président. « Il faut faire une force de cette diversité et se coordonner », résume le député PCF Pierre Dharréville, quand Fabien Roussel jugeait, quelques jours plus tôt, un groupe indispensable « pour faire entendre notre différence, notre sensibilité et conserver notre liberté de vote ».

La commission des Finances doit revenir à l’opposition

Une fois les modalités de fonctionnement de cet intergroupe réglées (il se réunira une fois par semaine), une autre question s’est invitée à l’ordre du jour : celle de candidatures communes aux différentes instances de l’Assemblée nationale, en particulier à la présidence de la commission des Finances. Une commission stratégique dont la tête doit revenir à l’opposition, selon le règlement de l’Assemblée. Mais le RN espère s’y imposer, alors que la coalition de gauche est plus nombreuse et qu’il est d’usage que la majorité s’abstienne lors du vote. Le risque que l’extrême droite puisse compter sur le renfort de LR – voire du camp présidentiel – n’est pas à exclure alors que le président du Sénat, Gérard Larcher, a déclaré qu’elle «  devrait (lui) revenir » et que l’avis est partagé par Éric Woerth, devenu macroniste. L’ex-présidente du groupe socialiste, Valérie Rabault, s’est dite, jeudi,  « intéressée » par le poste, mais assure vouloir jouer « collectif » et a proposé une présidence tournante. Car, un autre prétendant est sur les rangs : l’insoumis Éric Coquerel. « La commission des Finances revient à la Nupes, et en son sein à la France insoumise », a pour sa part estimé Julien Bayou, fraîchement élu coprésident du groupe écologiste avec Cyrielle Chatelain. « Nous nous sommes entendus sur le principe de candidatures communes », a confirmé le nouveau président du groupe PS, Boris Vallaud. « Il y aura un accord de la gauche. Il le faut, nous y sommes favorables », a également fait savoir Pierre Dharréville. Et le député PCF de prévenir : « Si la majorité se mêle au débat, elle aura à en rendre compte. »

 
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27 juin 2022 1 27 /06 /juin /2022 05:20

 

 

Le tsunami politique jailli des urnes dimanche dernier, gonflait depuis le soir du premier tour de l’élection présidentielle. Mais il se forme depuis des semaines, des mois et des années. On trouve ses vagues dans le rejet des contre-réformes des retraites et du Code du travail, dans les mouvements contre les fermetures d’entreprises, le ras-le-bol profond des situations faites à l’hôpital public et à l’école, dans les souffrances paysannes, dans le mouvement des gilets jaunes, trop méprisé et sous-estimé, dans les hausses des prix des carburants ou encore le saccage de tant de services publics de proximité.

 

Les électrices et les électeurs ont majoritairement décidé de retirer les pleins pouvoirs au Président de la République élu par défaut par une majorité d’oppositions à l’extrême-droite doublée d’une abstention toujours aussi élevée. Les électrices et les électeurs ont subverti l’esprit de la 5e République agonisante et son dernier avatar, l’inversion du calendrier électoral inventé, précisément, pour faire coïncider majorité présidentielle et majorité parlementaire godillot.

 

La contradiction entre l’accumulation du capital à un pôle de la société et les souffrances sociales aggravent encore la crise de la représentation politique. Le retrait de l'État social au profit d’un État quasi exclusivement mis au service de la concurrence de tous contre tous, le laminage des protections sociales, humaines, environnementales, accentue encore les crises de légitimités politiques. Tout comme les coups de canif dans les principes démocratiques.

 

En permettant à la gauche et aux écologistes réunis d’entrer en force à l’Assemblée nationale, les électrices et les électeurs ont signifié nettement le refus de la retraite portée à 65 ans, le déchiquetage morceaux par morceaux de l’école publique, de l’affaissement continu de nos systèmes de santé et de l’inaction climatique.

 

Grâce à la coalition de la Nouvelle Union Populaire, Sociale et Ecologique, la voix des progressistes et des écologistes va se faire entendre plus fortement, au service de l’intérêt général. Les quatre forces qui la composent vont disposer chacune d’un groupe parlementaire. C’était loin d’être acquis il y a moins de deux mois. La faiblesse du Président de la République, si sûr de lui et méprisant, réside dans le peu de soutien populaire qu’il a reçu au premier tour de l’élection présidentielle. Il n’a dû sa réélection qu’à la responsabilité des électrices et électeurs de gauche qui se sont levés pour faire barrage à l’extrême-droite. Ces électrices et électeurs n’ont eu aucune reconnaissance durant la campagne des élections législatives. Bien au contraire. La macronie a perdu son éthique politique en refusant d’appeler de faire barrage à l’extrême-droite.

 

« Le ventre est toujours fécond d’où surgit la bête immonde ». L'extrême-droite a réalisé le score le plus élevé de tous les temps, portée par M. Macron lui-même, qui en a joué durant tout le quinquennat, comme d’un faire-valoir et comme repoussoir. Il a pensé, comme d’autres avant lui, que cette manipulation le sauverait et lui permettrait d’avoir le champ libre pour déployer sa politique antisociale et anti-écologique.

 

Pour quel résultat ! L’extrême-droite a enregistré un score record et ravi 89 circonscriptions, très souvent avec la complicité affichée de candidats de la majorité présidentielle.

L’ignominie du trait d’égalité

Ces derniers ont mené campagne d’entre-deux-tours des législatives en mettant un signe d’égalité entre la coalition de gauche et l’extrême-droite. C’est comme si M. Macron donnait carte blanche à l’abstention ou à un vote en faveur du parti lepéniste.

 

Les scandaleux clins d’œil à l’extrême-droite

Mieux, après l’inénarrable M. Darmanin jugeant Mme Le Pen « trop molle », on a vu jeudi dernier, lors d’un débat télévisé, M. Bayrou demander au représentant de l’extrême-droite d’un air interrogatif s’il était bien « d’extrême-droite ». Quand il n’y a plus de limite…

Ainsi, de coups de pouce en coups de pouce, l’extrême-droite est en France à un niveau d’influence parmi les plus élevés de l’Union européenne.

Elle se nourrit du mépris que les pouvoirs réservent aux premiers de corvées, la précarité, la pauvreté, la destruction des services publics, les hausses des prix des carburants, les relégations sociales et territoriales notamment en campagne, et aussi d’une conception de la politique qui pousse la moitié des électrices et des électeurs à s’abstenir ou voter blanc.

Ainsi, plus de la moitié de nos concitoyens, auxquels il convient d’ajouter ceux qui ne sont pas ou mal inscrits, considèrent que voter est inutile.

 

D’énormes enjeux

Pourtant, les enjeux sont énormes et les difficultés assaillent quotidiennement chacune et chacun. Les hausses des prix qui n’en finissent pas, les risques de pénuries dans l’activité économique. Les moyens indispensables à conquérir pour l’hôpital ou l’école. L’ensemble des services publics qu’il conviendrait de développer et démocratiser. Les métamorphoses environnementales. L’accès à un emploi pour toutes et tous qu’il s’agit de redynamiser. L’indispensable combat contre les inégalités sociales et territoriales à mener. La conquête d’un monde de paix.

 

Faire reculer l’extrême-droite, commence par ne pas tenter de la concurrencer sur ses terrains de prédilection. Au contraire, c’est en adoptant des comportements progressistes qu’on la combat le plus solidement. C’est en présentant des propositions transformatrices, qui s’attaquent réellement aux problèmes, que la gauche sera la mieux placée pour regagner les hommes et les femmes qui se tournent vers l’extrême-droite pour exprimer la colère qui monte en eux à cause de la vie qui leur est faite et le mépris des puissants qui l’accompagne.

 

En cela, le combat contre l’extrême-droite exige d’être permanent et non plus de circonstance, entre deux tours d’élections.

 

La coalition de gauche fait entrer les classes populaires à l’Assemblée nationale. Ils sont représentés à l’Assemblée par des députés qui leur ressemblent, de tous points de vue.

Des députés porteurs de leurs exigences les plus urgentes, les plus concrètes. La Nupes traduira leurs aspirations en propositions de lois nouvelles pour que la vie quotidienne s’améliore. Elle défendra les intérêts de celles et ceux qui voient venir les fins de mois avec angoisse et risque de souffrir plus encore si les salaires et les retraites ne sont pas augmentés et si des mesures nouvelles ne sont pas prises pour contenir les prix.

 

Pour masquer les intérêts qu’elle défend - ceux des puissances d’argent internationalisées - la coalition macroniste a tenté l’illusion d’un dépassement de l’opposition gauche-droite. Après un quinquennat, il n’en est resté, en réalité, que de la droite ajoutée à de la droite.

 

C’est l’essence même de cette idéologie qui vient d’être battue en brèche. Mais la macronie, la droite et l’extrême-droite dessinent un hémicycle très à droite. Sans intervention populaire, la recherche de compromis, pour trouver des majorités parlementaires, ressemblera forcément à une marche forcée vers les solutions les plus droitières. C’est la demande express depuis dimanche, des puissances industrielles et financières. Leur hantise est l’instabilité, voire la crise institutionnelle qui pourrait advenir. Ils cherchent donc le nouveau meccano qui pourrait leur assurer leur domination. Il n’est pas sûr que cela dure cinq années ! Cependant tout est tenté en ce moment dans les couloirs de l’Élysée et dans quelques cercles noirs. Derrière ce mot-valise de République, l’extrême-droite continuera d’être banalisée. Elle en joue déjà.

 

La droite va jouer un rôle plus grand pour peser à droite et sécuriser les puissances industrielles et financières

Contrairement à ce qui se raconte sur les plateaux de télévision, la droite des Républicains va voir au fur des mois son rôle renforcé. En effet chaque texte qui sera envoyé au Sénat, sera amendé par lui dans un sens toujours plus régressif. À son retour ce texte amendé, en seconde lecture trouvera une majorité dès lors que le groupe « Les Républicains » exigera le vote de ce texte avec ses amendements. Ce qui sera fait par la majorité parlementaire. Le tout motivé, au nom de la responsabilité, de la République et que sais-je encore !

 

Le débat autour d’un gouvernement d’union nationale n’est qu’une funeste farce visant à peser sur l’opinion pour tenter de la culpabiliser de ses votes et non vote. L’union nationale vise à gommer les intérêts de classe, à donner du répit à ce système institutionnel et économique agonisant. Elle n’est qu’un moyen de trouver une béquille au capital. Et, toute comparaison avec la période de la Libération est une tromperie. Nous ne sommes pas dans une période où il faut reconstruire la France après une unité de combat contre l’occupant nazi. La période actuelle est celle du nécessaire dépassement du capitalisme.

 

Le tsunami n’a donc pas fini de produire ses ondes de choc. Aux travailleurs, aux citoyens et citoyennes, aux créateurs, aux forces de gauche et écologistes de se rassembler avec encore plus de force pour construire face aux dangers actuels un rassemblement populaire majoritaire. La Nouvelle Union Populaire Sociale et Écologique produit de premiers effets positifs et ramène l’espoir là où dominait la fatalité, voire la désespérance. Cependant, il reste beaucoup à faire pour une vie plus belle, plus juste, plus solidaire, plus sûre, en harmonie avec la nature et le monde animal. Un monde de paix. Tout cela réclame des actes urgents. Car la question d’une alternative progressiste à l’actuelle situation reste posée. Tel est le grand chantier à venir. Ne pas s’y attaquer, reviendrait à laisser les portes grandes ouvertes au pire.

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25 juin 2022 6 25 /06 /juin /2022 05:53

 

Comme prévu par leur accord, les composantes de la coalition se sont réunies, jeudi, avec au menu les candidatures aux postes clés de la chambre basse.

 

C’est une première, et c’était loin d’être gagné il y a encore quelques mois, mais les députés de gauche sont passés aux actes ce jeudi. Insoumis, communistes, socialistes et écologistes ont tenu à l’Assemblée nationale la première réunion de l’intergroupe de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Une instance qui, selon le programme commun de la coalition, doit leur permettre de  « combiner la diversité des ­expressions et la cohérence des décisions » et d’être un lieu « de discussion et de coordination permanente entre ses différentes composantes », « d’élaboration de propositions de loi ».

Mais la rencontre est intervenue à l’issue d’une semaine mouvementée. Le second tour des élections législatives a fait de la gauche unie la première force d’opposition, mais du Rassemblement national (RN), son premier groupe hors majorité. Pour contrecarrer le symbole, la France insoumise, à rebours de l’accord signé en mai, a proposé la création d’un groupe unique de la Nupes. Refus unanime de toutes les autres formations, qui objectent notamment que moyens financiers et temps de parole attribués à chacun en auraient pâti. « Il y a une union à gauche, la Nupes, mais il y a aussi un groupe PS et apparentés » qui sera force de propositions, a encore insisté, jeudi, Boris Vallaud, son nouveau président. « Il faut faire une force de cette diversité et se coordonner », résume le député PCF Pierre Dharréville, quand Fabien Roussel jugeait, quelques jours plus tôt, un groupe indispensable « pour faire entendre notre différence, notre sensibilité et conserver notre liberté de vote ».

La commission des Finances doit revenir à l’opposition

Une fois les modalités de fonctionnement de cet intergroupe réglées (il se réunira une fois par semaine), une autre question s’est invitée à l’ordre du jour : celle de candidatures communes aux différentes instances de l’Assemblée nationale, en particulier à la présidence de la commission des Finances. Une commission stratégique dont la tête doit revenir à l’opposition, selon le règlement de l’Assemblée. Mais le RN espère s’y imposer, alors que la coalition de gauche est plus nombreuse et qu’il est d’usage que la majorité s’abstienne lors du vote. Le risque que l’extrême droite puisse compter sur le renfort de LR – voire du camp présidentiel – n’est pas à exclure alors que le président du Sénat, Gérard Larcher, a déclaré qu’elle « devrait (lui) revenir » et que l’avis est partagé par Éric Woerth, devenu macroniste. L’ex-présidente du groupe socialiste, Valérie Rabault, s’est dite, jeudi, « intéressée » par le poste, mais assure vouloir jouer « collectif » et a proposé une présidence tournante. Car, un autre prétendant est sur les rangs : l’insoumis Éric Coquerel. « La commission des Finances revient à la Nupes, et en son sein à la France insoumise », a pour sa part estimé Julien Bayou, fraîchement élu coprésident du groupe écologiste avec Cyrielle Chatelain. « Nous nous sommes entendus sur le principe de candidatures communes », a confirmé le nouveau président du groupe PS, Boris Vallaud. « Il y aura un accord de la gauche. Il le faut, nous y sommes favorables », a également fait savoir Pierre Dharréville. Et le député PCF de prévenir : « Si la majorité se mêle au débat, elle aura à en rendre compte. »

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24 juin 2022 5 24 /06 /juin /2022 05:56

 

J’ai la grande fierté d’annoncer le retour du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine (GDR) à l’Assemblée Nationale. Composé à ce jour de 18 députés contre 16 lors de la précédente législature, notre groupe a reconduit André Chassaigne comme Président !

 

 

André Chassaigne poursuit actuellement des discussions avec d’autres députés qui pourraient nous rejoindre encore.

 

C’est une excellente nouvelle car la constitution du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine, au lendemain des élections présidentielle et législatives est essentielle pour la gauche, pour le monde du travail et pour tous les habitant·e·s de France continentale et d’Outre-mer, épris de justice sociale et fortement attachés aux valeurs d’une République qui respecte tous ses citoyens.

Nous aurons à coeur de nous mettre au service de tous et de porter leurs colères et leur espoir, leurs exigences de dignité, de solidarité et d’égalité.

Comme nous nous y sommes engagés au lendemain de l'élection présidentielle, les députés du groupe GDR travailleront de concert avec les autres groupes parlementaires de la nouvelle union populaire écologique et sociale.

Avec le groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste (CRCE), dont sa présidente Eliane Assassi vient de déposer une proposition de loi pour encadrer l’usage des cabinets conseils, c’est une force qui comptera dès les prochaines semaines.

L’ensemble des propositions que nous avons défendues lors des élections législatives avec l’alliance de gauche et lors de la campagne présidentielle de "La France des Jours heureux" seront au cœur de cette rentrée parlementaire.

C’est d’ailleurs ce que j’ai rappelé au Président de la République ce mardi 21 juin 2022 lors de notre entretien.

Je lui ai à nouveau rappelé, en toute franchise, qu’une grande majorité de nos concitoyen·ne·s rejetaient avec force sa politique et notamment son projet de réforme portant l'âge de départ en retraite à 65 ans. Mettre à l’ordre du jour cette réforme serait une véritable provocation.

J’ai demandé au contraire que des mesures soient prises sans délai par l’exécutif, pour répondre à la crise sociale et économique d’une extrême gravité pour notre peuple et pour l’avenir du pays. 

En tête de ces mesures, le pouvoir d’achat :

  • L’augmentation de 15 % du SMIC et du point d’indice des fonctionnaires de 10 % au 1er juillet, ainsi que la reconnaissance stricte des qualifications et de l’ancienneté
  • La convocation urgente d’une conférence salariale visant à l’augmentation sensible de tous les salaires
  • La hausse des pensions de retraites sur le montant du SMIC réévalué et la baisse de la CSG sur les retraites
  • La baisse immédiate des prix des carburants par la diminution des taxes.
  • Le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veuves et les veufs.
  • Un plan d’embauche immédiat pour l’éducation nationale et la santé

 

Pour financer ces mesures, j’ai rappelé l’urgence de mieux distribuer les immenses richesses dont dispose le pays. J’ai alerté le chef de l’État sur la hausse des taux et la nécessité d’agir sur la Banque Centrale Européenne pour obtenir des prêts à taux négatifs. Cela permettrait d’investir massivement dans la transition écologique, dans l’emploi et la recherche, dans le soutien aux TPE et PME.

Pour agir concrètement sur l’explosion des prix de l’énergie et des matières premières, j'ai demandé au Président de la République de convoquer en urgence une réunion avec tous les acteurs intermédiaires pour leur imposer de mettre un terme aux pratiques spéculatives.

Dans le même esprit, et à l’instar de l’Espagne et du Portugal, j'ai proposé que la France décide enfin de sortir du système tarifaire européen, ce qui permettrait de faire baisser sensiblement le prix de l’électricité produite à moindre coût en France.

Par ailleurs, j’ai souhaité interroger le président de la République sur les initiatives que la France allait prendre concernant le conflit en Ukraine, pour l’obtention d’un cessez-le-feu en Ukraine.

Les Françaises et les Français peuvent compter sur le groupe GDR à l'Assemblée et le groupe CRCE du Sénat pour faire avancer toutes les propositions, les mesures en faveur de la Paix comme celles qui répondraient aux urgences sociales et écologiques.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord

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24 juin 2022 5 24 /06 /juin /2022 05:53

 

Nous venons de connaître, précocement, des chaleurs extrêmes. La fréquence, prévisible, de tels épisodes de fortes températures dus au changement climatique impose des mesures d’atténuation et d’adaptation. L'analyse de Robert Vautard, climatologue, et Julia Hidalgo, chercheuse à l’université de Toulouse.

Il faudrait concevoir des scénarios avec des objectifs et un agenda clairs, en plus des solutions existantes. Les sciences du climat permettent déjà d’y travailler.

 

ROBERT VAUTARD

Climatologue, directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace

Depuis une dizaine d’années en France, pratiquement chaque été est ponctué de vagues de chaleur remarquables soit par leur intensité (en 2019, par exemple) soit par leur durée (en 2017-2018, par exemple) soit par leur décalage saisonnier, comme cette année en juin ou en septembre, comme en 2016. Malgré cette accélération du nombre de vagues de chaleur et des plans opérationnels pour la santé depuis 2003, celles-ci restent souvent les catastrophes naturelles les plus meurtrières. En 2019, elles avaient occasionné près de 2 500 morts en Europe de l’Ouest, et elles occasionnent régulièrement des pertes de rendement agricole.

 

En 2021, des records de température ont été battus d’environ 5 degrés au nord-ouest de l’Amérique, provoquant là aussi de multiples décès et des feux de forêt. Le débordement saisonnier des vagues de chaleur engendre déjà des conditions difficiles pour les activités sportives et scolaires, les examens de fin d’année qui se déroulent dans des conditions inégales de santé des écoliers face à la montée des températures.

De nouveaux pics de chaleur nous attendent : plus tôt, plus forts, plus longs, avec parfois des pointes bien au-dessus des records. Et les plus vulnérables, qui ont des logements mal isolés, vivent sous les toits ou dans les quartiers urbains les moins frais par manque d’espaces verts, en payent le prix fort.

Avons-nous préparé correctement ces conditions nouvelles ? Pas certain. Au-delà des solutions déjà imaginées (végétalisation des villes, agriculture résiliente, stockage de l’eau…), il faudra concevoir des scénarios climatiques simples et prévoir comment nous réagirons. Par exemple 50 degrés, comme au Canada en 2021, sur une ou plusieurs grandes villes densément peuplées comme Paris, Lyon, ou d’autres.

Il serait dommage de ne pas imaginer ce qui devrait être déployé pour y faire face, avec des objectifs et un agenda, en espérant que cela n’arrivera que dans plusieurs décennies, voire jamais. Ne serait-ce pas un exercice intéressant à réaliser avec une dimension nationale ou européenne, en coordonnant les travaux des différentes régions ? D’autres scénarios-tests sont aussi importants : canicule durant un été, canicule totalement hors saison, etc.

Pour tous ces scénarios, les sciences du climat disposent de méthodes, de données, de simulations qui permettent dès aujourd’hui d’y travailler. Elles réalisent aussi, comme en ce moment, des campagnes de terrain à Paris pour comprendre ce qui se passe en détail dans les villes en période de canicule, avec notamment la campagne de mesures Paname, et développent une stratégie pour les nouvelles générations de modèles qui vont apporter des informations climatiques plus précises.

Géré de plus en plus par l’action publique, le phénomène de chaleur extrême en milieu urbain devrait être intégré dans les politiques de prévention des risques.

 

JULIA HIDALGO

Chercheuse à l’université de Toulouse, responsable de projet au Cler, réseau pour la transition énergétique

L’action publique en matière de gestion des épisodes de vagues de chaleur en France s’articule autour de trois domaines : la santé, la réponse immédiate et l’urbanisme opérationnel. En matière de santé, l’opérateur principal est Santé publique France, chargé de la veille sanitaire et des actions de communication et de sensibilisation. Le deuxième volet est « la réponse immédiate ». Cela consiste à activer et mettre en œuvre le plan alerte canicule qui a été mis en place depuis 2003. Il relève à la fois de Santé publique France et de Météo France. Le troisième volet s’intéresse aux réponses à plus long terme grâce à la planification urbaine et aux actions sur l’environnement et le cadre de vie.

 

Aujourd’hui, les compétences de cette action relèvent de l’échelon local, essentiellement des plans locaux d’urbanisme (PLU). Depuis 2019, toutes les villes de plus de 20 000 habitants sont dans l’obligation d’élaborer, en plus des PLU, un plan climat-air-énergie territorial (Pcaet). Outre le fait qu’il doit traiter de la qualité de l’air, c’est un outil de planification qui a pour but d’intégrer les enjeux d’atténuation et d’adaptation climatique dans les documents d’urbanisme. À l’échelle locale, l’adaptation à la hausse des températures est souvent traitée de façon transversale et s’infuse du plan climat vers le PLU.

 

Jusqu’à récemment, l’adaptation à la chaleur était très souvent prise en compte à la lumière des principaux vecteurs d’action que sont la végétation, l’eau, la nature et la couleur des matériaux, l’architecture, etc. Depuis quelques années, nous sommes capables de produire des diagnostics cartographiques fins à même de fournir des informations à l’échelle de l’îlot urbain qui peuvent être utilisées pour les PLU et Pcaet. Ces diagnostics microclimatiques sont nécessaires pour territorialiser les stratégies d’adaptation qui seront ainsi spécifiques aux différentes zones de la ville (centre-ville, zones commerciales, zones arborées, etc.).

L’action publique se saisit de plus en plus de la question de la gestion de la chaleur extrême en milieu urbain tant dans la gestion de crise que dans la planification à long terme. Les vagues de chaleur étant amenées à être de plus en plus fréquentes, intenses et longues, ne devrait-on pas les intégrer, à part entière, dans les plans de prévention des risques (PPR). Jusqu’à présent, ces derniers prennent en charge les inondations, les mouvements de terrain, les cyclones, etc. Mais pas la chaleur. Les PPR sont établis par les services de l’État ; les plans d’urbanisme, par les collectivités. La réponse immédiate est gérée par le ministère de l’Intérieur, tandis que les PPR le sont par le ministère de l’Environnement. Quelle que soit l’issue de la réflexion, qui devra prendre appui sur l’expérience de gestion des risques déjà prise en compte, l’implication de tous les acteurs – de l’échelon national au local – sera nécessaire pour gérer ce nouveau risque caractérisé et ses expressions les plus extrêmes.

 

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22 juin 2022 3 22 /06 /juin /2022 08:24
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22 juin 2022 3 22 /06 /juin /2022 08:23
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21 juin 2022 2 21 /06 /juin /2022 06:13
Législatives - Deux tiers des jeunes se sont abstenus (L'Humanité, Julia Hamlaoui, 21 juin 2022)
Deux tiers des jeunes se sont abstenus

Second tour Ce sont à nouveau les moins de 35 ans et les classes populaires qui ont le moins voté. Quant aux reports de voix, ils donnent à voir l’effritement du front républicain.

Publié le Mardi 21 Juin 2022 - L'Humanité

Le scrutin de dimanche a ouvert une période d’incertitude avec une majorité toute relative pour Ensemble ! mais aussi une arrivée en force de la gauche à l’Assemblée et une percée historique du Rassemblement national. La carte politique du territoire s’en trouve bouleversée : si 324 circonscriptions conservent la même étiquette, 148 ont basculé plus à gauche et 105 plus à droite. Mais le second tour des élections législatives a été marqué par un autre phénomène majeur : l’abstention, à nouveau, de plus de la moitié des citoyens appelés aux urnes (53,77 %, contre 52,49 % le 12 juin). « Ce sont plus de 26 millions d’électeurs qui n’ont pas voté. C’est le premier parti de France », a mesuré dès l’issue du vote sur TF1 le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi. Mais le phénomène continue de frapper différemment les électeurs selon leur profil.

Ce sont les jeunes, comme lors des précédents scrutins, qui sont les plus abstentionnistes, malgré les appels lancés par la Nupes pour les inciter à se déplacer. Selon Ipsos, 71 % des 18-24 ans et 66 % des 25-34 ans ne se seraient pas rendus aux urnes, dimanche. La non-participation reste majoritaire jusque dans la tranche d’âge des 50-59 ans, où elle s’élève à 57 %, pour chuter à 42 % parmi les 60-69 ans et à 34 % parmi les plus de 70 ans. Soit 37 points de différence d’un bout à l’autre de la pyramide des âges. Un écart encore plus important que lors de la présidentielle. À ce second tour-là, il était de 19 points entre les plus jeunes (42 % n’avaient pas voté) et les plus âgés (23 %), signe d’une intermittence du vote particulièrement marquée chez les plus jeunes.

67 % des ouvriers ont boudé les urnes

Le niveau de participation est aussi sensiblement différent selon la catégorie socioprofessionnelle. Les ouvriers se seraient ainsi abstenus, dimanche, à 67 %, contre 54 % des cadres et seulement 35 % des retraités. De même, selon le niveau de revenu : 64 % de ceux ayant moins de 1 250 euros de revenu par mois ne se sont pas déplacés, contre 49 % de ceux qui disposent de plus de 3 000 euros mensuels. Ce sont également – phénomène déjà observé lors du premier tour – 57 % des sondés ne se déclarant « pas satisfaits » de leur vie qui ont boudé les urnes, contre « seulement » 48 % des « satisfaits ».

« La campagne extrêmement dure menée l’un contre l’autre par Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron n’a pas suscité de remobilisation de leur camp respectif », affirme Mathieu Gallard, de l’institut Ipsos. Un constat nuancé par Frédéric Dabi, qui rappelle la moindre démobilisation par rapport à l’entre-deux-tours des législatives de 2017. Cette fois, c’est « 1,5 point de plus par rapport au premier tour, c’était 6 points de plus en 2017 où il y avait eu un record d’abstention avec 57 % », note- t-il. Il y voit l’effet de « la dramatisation de cette campagne » avec la confrontation entre la gauche, le camp présidentiel et le RN.

Avantage tout de même pour la Macronie, qui partait avec de l’avance. Ainsi, on compte 53 % d’abstention parmi les électeurs de Jean-Luc Mélenchon du premier tour de la présidentielle, 52 % parmi ceux de Marine Le Pen et 38 % parmi ceux d’Emmanuel Macron. Elle est également moindre (à 50 %) parmi les Français qui préféraient « qu’Emmanuel Macron obtienne une majorité », que parmi ceux (59 %) qui la souhaitaient pour la gauche : « Globalement, le différentiel de mobilisation entre partisans et opposants de la majorité présidentielle a été d’une dizaine de points », résume Ipsos.

Reste que « le sentiment est très fort que la campagne n’a pas abordé les enjeux qui intéressent les Français, dont le pouvoir d’achat, largement en tête de ceux-ci depuis des mois », note Mathieu Gallard, pointant une médiatisation concentrée d’abord sur la constitution du gouvernement, puis sur l’affrontement Nupes-Ensemble !, mais peu sur le fond.

Aux près de 54 % d’abstentionnistes, « il faut aussi ajouter les 7,7 % d’électeurs qui ont voté blanc et nul, alors qu’ils étaient 2,2 % au premier tour. Dans les différentes configurations de duels, avec la tripolarisation, énormément d’électeurs du camp éliminé ont fait le choix de ne pas choisir », observe le politologue de l’Ipsos.

pas de report des électeurs de droite contre le RN

Les reports de voix entre les deux tours montrent d’ailleurs à quel point le barrage républicain face à l’extrême droite est affaibli. «Dans les duels entre Ensemble ! et le RN, 7 électeurs de la Nupes sur 10 n’ont pas voté ou voté blanc et nul. Et c’est la même chose dans les duels Nupes-RN pour les électeurs Ensemble ! – environ 7 sur 10, là aussi, ne choisissent pas », relève Mathieu Gallard. Selon une enquête Harris Interactive, cette proportion serait un peu moindre : 48 % des électeurs d’Ensemble ! ne se seraient pas exprimés en cas de duel Nupes-RN, 34 % auraient choisi un bulletin Nupes et 18 %, RN. Dans les duels RN-Ensemble !, ce serait 45 % des électeurs Nupes qui n’auraient pas choisi ; 31 % auraient glissé un bulletin Ensemble ! dans l’urne, et 24 %, celui du RN. Quant aux électeurs RN du premier tour, en cas de duel Nupes-Ensemble !, 51% n’y auraient pas participé, 24 % auraient choisi le candidat Nupes et 25 %, celui d’Ensemble !.

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