Des militantes de l’atelier Les belles rouges, de la section briochine du PCF, ont accroché une plaque commémorative éphémère dédiée à la féministe Dulcie September.
Elle était portée disparue depuis plus de dix ans. La plaque commémorative à l’effigie de la militante anti-apartheid, communiste et féministe Dulcie September a été raccrochée à l’angle de la rue Nelson-Mandela, à Saint-Brieuc, ce lundi 29 mars. Une date symbolique, qui marque le 33e anniversaire de son assassinat, le 29 mars 1988 à Paris.
Des militantes de l’atelier Les belles rouges, de la section briochine du PCF, ont accroché une plaque commémorative éphémère dédiée à la féministe Dulcie September.
Elle était portée disparue depuis plus de dix ans. La plaque commémorative à l’effigie de la militante anti-apartheid, communiste et féministe Dulcie September a été raccrochée à l’angle de la rue Nelson-Mandela, à Saint-Brieuc, ce lundi 29 mars. Une date symbolique, qui marque le 33e anniversaire de son assassinat, le 29 mars 1988 à Paris.
Mardi 29 mars 1988, Paris, 10, rue des Petites-Écuries. Il est 9 h 47 et un bruit d’escalier qu’on dévale retentit dans le bâtiment C. Monsieur D. a à peine le temps de s’écarter pour laisser passer en trombe deux grands types aux cheveux courts, d’une quarantaine d’années tout au plus. À 10 heures, on découvre le corps sans vie d’une femme au 4e étage, sur le palier des bureaux de l’African National Congress (ANC), principal mouvement anti-apartheid, interdit en Afrique du Sud depuis 1960. Dulcie Evonne September, cinquante-trois ans, représentante de l’ANC, vient d’être abattue de cinq balles de calibre 22, tirées à bout portant, au silencieux. On ne retrouvera jamais les tireurs. Un non-lieu sera prononcé en 1992 et l’affaire classée. Ce crime est pourtant signé : il s’agit d’une exécution en bonne et due forme par des agents et mercenaires du régime barbare de Pretoria.
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29 mars 1988 : Dulcie Evonne September est abattue à Paris
Robert Clément
Il y a plus d’un quart de siècle, l’Afrique du Sud vivait sous le régime de l’apartheid. Et rien n’arrêtait le gouvernement raciste de Pretoria dans sa lutte implacable contre l’African National Congress. En 1988, la représentante en France du mouvement de Nelson Mandela était abattue à bout portant.
Mardi 29 mars 1988, Paris , 10, rue des Petites-Écuries . Il est 9 h 47 et un bruit d’escalier qu’on dévale retentit dans le bâtiment C. Monsieur D. a à peine le temps de s’écarter pour laisser passer en trombe deux grands types aux cheveux courts , d’une quarantaine d’années tout au plus. À 10 heures, on découvre le corps sans vie d’une femme au 4e étage , sur le palier des bureaux de l’African National Congress (ANC), principal mouvement anti-apartheid, interdit en Afrique du Sud depuis 1960. Dulcie Evonne September, cinquante -trois ans, représentante de l’ANC, vient d’être abattue de cinq balles de calibre 22, tirées à bout portant, au silencieux.
On ne retrouvera jamais les tireurs. Un non-lieu sera prononcé en 1992 et l’affaire classée. Ce crime est pourtant signé : il s’agit d’une exécution en bonne et due forme par des agents et mercenaires du régime barbare de Pretoria.
Dulcie September se savait menacée ; elle avait demandé, sans l’obtenir, une protection policière aux autorités françaises mais elle avait refusé la mutation proposée par la direction de l’ANC, car il n’était pas question de donner l’ impression de déserter le terrain. Perspicace et charismatique, Dulcie était impossible à décourager.
Née en 1935, Dulcie grandit à Athlone, township métisse du Cap. À vingt ans, elle débute sa carrière d’institutrice , sa vocation ; elle veut aider ses élèves à donner sens à leur vie. Très tôt éveillée à la politique. Dulcie rejoint l’Union démocratique du peuple d’ Afrique australe (Apdusa) créée en 1960. Alors que toute organisation anti-apartheid est interdite, elle forme, en 1962, avec huit camarades , le Yu Chi Chan Club , d’inspiration maoïste (devenu le Front de libération nationale en 1963). Cela lui valut une arrestation en octobre 1963. À l’issue de six mois de procès, Dulcie est condamnée à cinq ans de prison où elle subit de mauvais traitements.
À sa sortie, on lui interdit de reprendre son poste et de militer. Le 19 décembre 1973, elle quitte son pays et rencontre des militants de l’ANC et du Parti communiste sud-africain exilés à Londres.
En 1976, elle devient employée permanente de l’ANC. Elle soutient à son tour les nouveaux exilés et se consacre à la collecte de fonds. Restée marquée par la manifestation du 9 août 1956 devant le siège du gouvernement à Pretoria et par les actions des femmes tout au long des années 1950 contre les livrets d’identité , les hausses de loyer ou pour les augmentations de salaire , Dulcie s’engage dans la Ligue des femmes. Au lendemain du soulèvement des lycéens de Soweto (16 juin 1976), qui marque le retour du mouvement populaire sur la scène politique et où les femmes occupent aussi une place importante. Dulcie travaille en liaison avec le comité anti-apartheid de l’ONU et la Fédération démocratique internationale des femmes. Elle impulse mobilisations, conférences et publications sur le sort des femmes et de la jeunesse, noire en particulier. Après un bref passage par le quartier général de l’ANC à Lusaka, dont elle dirigera le comité régional et au cours duquel elle organisera la célébration du 25e anniversaire de la manifestation d’août 1956, la nouvelle représentante en chef de l’ANC pour la France, la Suisse et le Luxembourg arrive à Paris en 1984. Elle y joue très vite un rôle clé en rassemblant les différentes composantes du mouvement de solidarité anti-apartheid autour des exigences de boycott, de désinvestissements et de sanctions du régime sud-africain. En juin 1986, elle monte une conférence internationale qu’Oliver Tambo, président de l’ANC, ouvre en soulignant l’obligation morale de la France d’intervenir en faveur des sanctions internationales.
L’Afrique du Sud traverse alors une phase décisive de son histoire . L’ANC appelle le peuple à « rendre le pays ingouvernable ». La répression policière et la violence des forces de sécurité contre la population ontatteint leur paroxysme en 1988 ; tous les jours , révoltes et répressions secouent le pays. C’est l’état d’urgence . Le régime a soif de sang . Il bombarde aussi les camps de l’ANC, notamment au Botswana, intervient en Angola contre les indépendantistes et organise des attentats contre des dirigeants anti-apartheid aux quatre coins du globe . Il faut donc couper les vivres à ce régime qui excelle dans les crimes contre l’humanité.
La France est alors présidée par François Mitterrand et c’est la cohabitation : Jacques Chirac est premier ministre, Charles Pasqua à l’Intérieur et Robert Pandraud à la Sécurité publique. La Françafrique est donc aux commandes. En intervenant publiquement, en 1986-1987, en faveur de Pierre-André Albertini. Dulcie provoque des contrariétés. La mobilisation des Français pour la libération de ce coopérant, emprisonné par Pretoria, gêne. Mais surtout, depuis plusieurs mois, elle a entrepris demettre au jour les filières de vente d’armes et cela ne plaît pas à grand monde, certainement pas à ce régime aux abois. La France était jusqu’alors un gros fournisseur de l’aéronavale sud-africaine. Avec le boycott, les ventes d’armes constituent un secteur porteur pour qui sait manœuvrer entre les gouttes.
Le mobile est là, sans doute. Les preuves ont disparu et la commission Vérité et Réconciliation, elle-même, malgré les aveux d’un ancien cadre des forces de sécurité, n’a pas réussi à traduire les coupables devant les tribunaux mais a démontré que, si la France en avait la volonté, elle contribuerait à rendre justice à Dulcie September.
Les sud-africaines donnent une leçon politique
9 août 1956. Les forces de police protégeant les abords des Union Buildings, siège du gouvernement à Pretoria, ont du mal à en croire leurs yeux. 20 000 femmes de tout le pays déposent une montagne de pétitions contre le livret d’identité, qui sert à contrôler à tout moment les mouvements des « non-Blancs ». Il mentionne le domicile, la catégorie« raciale », la nature, le lieu et la durée de l’emploi occupé en « zone blanche ». L’impossibilité de le produire entraîne peines d’amende, de prison et déportation.
La manifestation est exceptionnelle , par son ampleur et l’éventail de son rassemblement ; Indiennes, Africaines ou métisse, et Blanches venues en solidarité, unies, elles contestent l’un des piliers de l’apartheid : le contrôle discriminatoire de la population ségréguée et l’organisation de l’exploitation de la main-d’œuvre des townships. La Journée nationale des femmes est née ce jour-là.
La France s’honorerait de permettre des avancées décisives pour connaître la vérité
Assassinat de Dulcie September à Paris - Par Pierre Laurent, Sénateur Communiste de Paris / 4 mars 2021
Ma lettre au Ministre de la Justice
Monsieur le Ministre,
Je me permets d’attirer votre attention sur un nouvel élément d’actualité concernant le dossier de l’assassinat de Dulcie September, représentante du Congrès National Africain (ANC) le 29 mars 1988 à Paris.
Ce meurtre, exécuté sans doute par un professionnel, avait suscité une grande émotion populaire. Beaucoup d’éléments indiquent une implication des services secrets du régime d’apartheid. Pourtant le 17 juillet 1992, une ordonnance de non-lieu est rendue par la justice française suite à un abandon précoce de la procédure, ouverte par le Procureur de la République le 11 avril 1988.
Tous les observateurs s’accordent à dire que des moyens particulièrement faibles avaient été affectés à cette affaire et que cette procédure était marquée par un défaut très sérieux dans la collecte d’informations élémentaires.
Il est à noter par ailleurs que le ministère public pouvait à l’époque recevoir des instructions individuelles de la part du Garde des Sceaux sur la base la loi du 31 décembre 1957 instituant le code de procédure pénale (article 36).
Pourriez-vous m’indiquer si cela a été le cas pour le dossier de Dulcie September ?
En tout état de cause sa famille a saisi le 16 février dernier le tribunal judiciaire de Paris sur le fondement de l’article 141-1 du code de l’organisation judiciaire qui prescrit expressément que l’État est tenu de réparer le dommage causé par le fonctionnement défectueux du service de la justice.
Je partage les préoccupations exprimée par la famille de Dulcie September et de tous ceux qui depuis des décennies veulent que la vérité apparaisse au sujet de ce meurtre et de son traitement par l’institution judiciaire.
La France s’honorerait de permettre des avancées décisives en la matière.
Par conséquent je vous serais reconnaissant, Monsieur le Ministre, de suivre ce dossier avec toute l’attention nécessaire.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes salutations les plus distinguées.
Contre l'apartheid, les communistes se sont levés. Hommage à Dulcie September. Aujourd'hui, jour anniversaire de son assassinat à Paris le 29 mars 1988, les " belles rouges " du PCF à Saint Brieuc, qui avaient déjà débaptisé symboliquement une rue Thiers il y a quelques jours pour donner le congé de la République au nabot massacreur des communards, rendent hommage à Dulcie September, venue inaugurer la rue Mandela à Saint-Brieuc avant son assassinat.
Regards (EA 6292) Université de Reims Champagne-Ardenne
La pandémie a révélé les dégâts causés dans l’hôpital public par l’austérité budgétaire et par l’introduction de gestions inspirées des critères capitalistes : diagnostic et propositions pour reconstruire.
Introduction
Aujourd’hui, l’hôpital public se trouve placé dans un univers concurrentiel croissant. Le secteur privé lucratif voit ses parts de marché augmenter, notamment en chirurgie ambulatoire. Depuis 2002, celle-ci se développe assez rapidement. Le nombre de places en hospitalisation partielle a augmenté au rythme de 3,1 % par an en moyenne. Dans le même temps, le nombre de lits en hospitalisation complète a diminué. Le secteur privé, notamment le privé lucratif, a surfé sur la vague ambulatoire. La concurrence est vue positivement par certains comme un moyen d’améliorer la situation du secteur. En 2017, la Fédération hospitalière de France (FHF) ne réclamait-elle pas un surcroît d’autonomie pour les établissements publics et un assouplissement de leurs modalités de gestion ? En Allemagne, cette solution s’est avérée assez grave : le statut des établissements hospitaliers publics a été libéralisé et certains ont été mis en vente et rachetés par le secteur privé.
L’objectif de ce travail est de montrer que dans un contexte de plus en plus compliqué, il apparaît nécessaire de redonner du sens à la politique hospitalière.
Nous organiserons notre propos en deux temps. Nous verrons dans un premier temps que si le service public hospitalier s’est rapidement affirmé après la Seconde guerre mondiale, son statut a évolué depuis et certaines voix se sont élevées pour demander un assouplissement. Dans un second temps, nous montrerons que dans un univers de plus en plus concurrentiel, il apparaît nécessaire de renforcer l’hôpital public.
1. De la construction du service public hospitalier au désengagement de l’État
À la Libération, les pouvoirs publics ont favorisé le développement et l’essor du service public hospitalier (1.1). Mais cette solution a été remise en cause, et aujourd’hui certaines voix prônent le désengagement et la mise en œuvre de solutions privées (1.2).
De la naissance du service public hospitalier à sa remise en cause
Le statut public de l’hôpital est une caractéristique forte du système de santé français. Depuis le XIXe siècle, les hôpitaux sont des établissements communaux. Cette situation donne aux maires un poids important dans leur gestion. En 1938, face à l’essor des assurances sociales et à l’arrivée massive de malades assurés sociaux dans les hôpitaux, le ministre de la Santé publique Fernand Gentin confie à deux inspecteurs généraux des établissements de bienfaisance la mise en œuvre d’un projet de réforme. Leur objectif est d’introduire de nouveaux droits pour le pouvoir central sans porter atteinte aux prérogatives communales. Leur travail est assez avancé à la veille de la Seconde guerre mondiale pour servir de trame à la loi du 21 décembre 1941. Dans les faits, celle-ci ne deviendra effective qu’après la Libération.
Les hôpitaux sont désormais des établissements publics dotés de la personnalité morale. La loi prévoit la création d’un poste de directeur d’établissement hospitalier. Celui-ci est nommé par le préfet après inscription sur une liste d’aptitude nationale. Ses attributions sont assez larges : préparation du budget, responsabilité du patrimoine, pouvoir hiérarchique sur les agents. La mainmise du ministère de la Santé est d’autant plus grande que les directeurs d’établissements bénéficient depuis 1958 d’une formation dans une grande école : l’École nationale de Santé publique (ENSP)1. La loi réforme également le recrutement des praticiens hospitaliers qui ne sont plus cooptés localement, mais nommés par le préfet après inscription sur une liste d’aptitude régionale.
La modernisation du service public hospitalier va progressivement devenir une priorité pour le pouvoir. Le Commissariat général du Plan en sera un des principaux vecteurs. Au milieu des années 1950, sous la pression de certains groupes, comme la Fédération hospitalière de France, divers projets de lois sont mis en chantier. Deux objectifs se dégagent : coordonner les investissements et hiérarchiser les pouvoirs. C’est à partir des années 1970 que l’hôpital fait sa mue. L’arrivée de Robert Boulin change la donne. La loi du 31 décembre 1970 met en place le service public hospitalier. Son objectif est de se substituer à la balkanisation du système de santé, notamment en mettant un coup d’arrêt au développement anarchique des équipements. Le service public hospitalier regroupe les établissements publics hospitaliers, les organismes privés non lucratifs et des établissements privés lucratifs pour certaines formes de soins.
La loi Évin du 31 juillet 1991 marque une rupture. Préparée dans l’esprit du « renouveau du service public » cher à Michel Rocard, elle pose le principe l’autonomisation des établissements hospitaliers. Cette solution est préférée à la transformation en établissements publics industriels et commerciaux, évoquée lors des débats à l’Assemblé nationale. Certains députés sont favorables, lors de la discussion du projet de loi, à une privatisation du statut juridique des établissements de soins, tout en gardant leur place au sein du service public. Paradoxalement, la loi Évin renforce le pouvoir hiérarchique du ministère de la santé.
La loi Bachelot du 22 juillet 2009 substitue la notion de service public à celle de service public hospitalier. Désormais quatorze missions (la permanence des soins, la prise en charge des soins palliatifs, l’enseignement universitaire, la recherche, l’aide médicale urgente, les actions de santé public…) sont définies. L’objectif initial est d’élargir le service dû aux usagers et de leur assurer une meilleure couverture de soins et de prise en charge quel que soit le lieu d’hospitalisation. La loi de modernisation du système de santé du 26 janvier 2016 réintègre la notion de service public hospitalier qui renvoie aux missions dévolues aux établissements de santé. Mais, le retour in extremis de la notion de service public hospitalier ne doit pas masquer la réalité : les attaques libérales ne sont pas terminées.
Depuis de nombreuses années, le statut public de l’hôpital est critiqué et remis en cause. Nous avons montré dans un numéro précédent d’Économie et politique2 que les critiques avancées à son encontre se focalisent sur son statut qui est synonyme de lourdeur administrative, sur son organisation nécessairement mauvaise, sur son financement et last but not least sur son poids jugé excessif dans les dépenses de santé. Les solutions proposées sont multiples Le plan de la Caisse des dépôts et consignations dévoilé en avril en est un exemple caractéristique.
Vers un désengagement de l’État ?
Laurent Mauduit et Martine Orange se sont faits l’écho, dans un article publié par Médiapart en avril 2020, des pistes envisagées par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) pour la réforme du système de santé. Avant la crise épidémique, la présidence de la République a demandé à la CDC un rapport sur des pistes d’évolution. Le rapport commence d’emblée sur la crise de l’hôpital, et notamment sur la question de la dette, sans s’interroger au préalable sur les raisons de la dette. Or, depuis la mise en œuvre de la tarification à l’activité en 2003, les établissements sont sous-financés et ont tendance à s’endetter, notamment via des emprunts toxiques. Bien entendu, la question du financement est présente dans l’ensemble du document.
La CDC insiste sur la nécessaire restructuration de la dette. Cette solution ne constitue pas une nouveauté dans la mesure où Emmanuel Macron l’a déjà évoqué au mois de novembre 2019.Le rapport propose également de créer une ligne de prêt pour la mise aux normes des bâtiments hospitaliers. Il faut savoir que la banque publique s’est spécialisée dans les établissements privés lucratifs. La CDC, via une de ses filiales Icade santé, est un acteur majeur de l’hospitalisation privée lucrative. Icade santé est détenue à hauteur de 38,8 % par la CDC et pour 18,4 % par Prédica SA (la filiale assurance du Crédit Agricole). Elle s’est spécialisée sur le marché de l’immobilier sanitaire. Elle possède un portefeuille de 135 établissements de santé valorisé à hauteur de 5,5 milliards d’euros. Elle est déjà partenaire de marques reconnues (Elsan, Ramsay Santé, Vivalto) ainsi que des groupes régionaux. Icade souhaite également investir le marché des EHPAD et annonce un accord de partenariat avec le groupe Korian.
La CDC plaide également pour la mise en place et le développement de partenariats publics-privés (PPP) qu’elle qualifie de « PPP vertueux ». Le PPP est défini par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) comme : « un accord contractuel de long terme entre une autorité publique et un partenaire privé dans le cadre duquel ce partenaire assure et finance des services publics à partir d’un équipement, avec un partage des risques associés ». Cette proposition est surprenante dans la mesure où un rapport de la Cour des comptes européenne recommande de cesser de recourir aux PPP compte tenu des problèmes juridiques et financiers posés par ce type de partenariats. D’abord, les PPP entraîneraient des retards importants de construction. Ensuite, ils se caractérisent par des dépassements de coûts significatifs. Enfin, les contrats de partenariat public-privé de longue durée sont jugés mal adaptés à l’évolution rapide des technologies. En tout état de cause les solutions proposées par la CDC ne préconisent pas l’investissement public.
La CDC pense enfin accélérer le développement des solutions d’hospitalisation ambulatoire. Le mode de financement de l’hôpital, la tarification à l’activité (T2A), survalorise les actes réalisés en ambulatoire par rapport à ceux relevant de l’hospitalisation. La solution consisterait dans la création d’hôtels hospitaliers. C’est le dessin poursuivi par Martin Hirsch, le directeur de l’assistance publique-Hôpitaux de Paris : vendre les bâtiments du centre historique de Paris et se spécialiser essentiellement sur la chirurgie ambulatoire.
2. Renforcer le rôle de l’hôpital public dans un univers de plus en plus concurrentiel
Si l’argument avancé par les partisans de l’hospitalisation lucrative, est de dire que leurs établissements sont plus compétitifs et moins dépensiers, il faut admettre que la comparaison entre secteurs public et privé lucratif est illusoire (2.1). Mais, la concurrence croissante du secteur privé lucratif nous incite à proposer des pistes de réforme pour sauver l’hôpital public (2.2).
2.1. Le caractère illusoire de la comparaison entre secteurs public et privé
En 2003, lors de la mise en place de la tarification à l’activité, l’objectif du législateur était d’accélérer la convergence tarifaire entre les établissements public et privé. Aujourd’hui encore la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) milite pour cette convergence qui, selon elle, permettrait de mettre en évidence le secteur privé lucratif par rapport au secteur public. Si la convergence tarifaire a été, pour un temps, abandonnée, elle revient de façon récurrente, portée par les thuriféraires du marché de la santé qui pensent que seule la concurrence permettra de diminuer les coûts. Mais, comparaison n’est pas raison. Plusieurs raisons peuvent expliquer le coût supérieur du service public.
L’hôpital public se caractérise d’abord par un large éventail de cas traités (case mix) qui coûte de l’argent. Aux États-Unis, certains travaux réalisés sur des patients assurés par Medicare3 mettent en évidence une large variation des coûts au sein d’un même Groupe homogène de malades (GHM)4 qui reflète la différence de gravité dans les cas traités. Ces différences à l’intérieur d’un même GHM peuvent expliquer la moitié des différences de coûts entre établissements. Celles-ci ne devraient pas poser un problème en soi dans la mesure où le prix reflète un coût moyen. Mais, le problème est que les patients ne sont pas distribués de façon aléatoire sur le territoire et certains établissements ont une probabilité plus forte de recevoir des patients plus gravement atteints et donc plus coûteux. Les établissements publics reçoivent donc un tarif unique pour traiter des patients aux profils différents même s’ils sont dans un même GHM. Cela risque d’influencer le choix de certains hôpitaux qui peuvent choisir de supprimer des services aux spécialités plus coûteuses.
Par ailleurs, l’hôpital public reçoit un grand nombre de patients atteints de pathologies assez différentes les unes des autres qui nécessitent l’organisation d’une large gamme de services, qui est nécessairement plus coûteuse que des services mutualisés. C’est moins le cas pour les cliniques privées qui se spécialisent sur quelques créneaux seulement et notamment les plus rentables (chirurgie ambulatoire). Les obligations de service public génèrent des coûts supplémentaires liés à l’impossibilité pour certains établissements de réaliser des économies d’échelle. Dans le même ordre d’idée, les obligations de service public (les urgences en constituent un exemple) entraînent également des contraintes qui se reportent sur les coûts d’organisation.
La différence entre la patientèle des cliniques privées lucratives et celle des établissements publics. Les patients qui y sont traités appartiennent en effet majoritairement à des catégories sociales aisées. La fréquentation d’un établissement privé est fortement liée à la profession ou la catégorie sociale. En 2007, près des deux tiers des hospitalisés cadres ou appartenant aux professions intellectuelles supérieures l’ont été exclusivement dans une clinique privée. La proportion est plus importante que pour les ouvriers (deux hospitalisés sur cinq) et les chômeurs n’ayant jamais travaillé. Le gradient social est particulièrement marqué en obstétrique dans la mesure où 79 % des femmes (cadres ou professions intellectuelles supérieures) fréquentent un établissement privé contre 37 % des femmes exerçant une profession intermédiaire, 14 % des employées et 10 % des ouvrières. A contrario, le gradient social n’est pas le même selon la catégorie majeure de diagnostic. Ainsi, les pathologies lourdes sont davantage prises en charge dans les établissements publics hospitaliers que dans les cliniques privées à but lucratif.
2.2. Des pistes de réforme pour sauver l’hôpital public
Il apparaît d’ores et déjà nécessaire de tracer quelques pistes pour penser l’hôpital public de demain : revoir son financement, repenser son organisation, attirer les personnels par de meilleures rémunérations et redéfinir la place de l’hôpital dans le système de santé.
La réforme du financement s’avère nécessaire. Il faut d’une part desserrer la contrainte générée par l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM). La commission des comptes de la Sécurité sociale estime que sa progression doit se situer autour de 4 % par an. Il faut d’autre part faire évoluer la T2A qui joue trop sur les incitations et qui favorise l’ambulatoire et surtout l’abandon des spécialités coûteuses. La T2A désavantage les établissements publics par rapport aux cliniques privées lucratives. Il faut repenser le mode de financement des maladies chroniques et celui de la prise en charge des patients atteints de plusieurs pathologies. Il faut enfin réfléchir à la transformation de l’enveloppe des Missions d’intérêt général et d’aide à la contractualisation (MIGAC) qui ne permettent pas un financement suffisant des urgences.
La réforme de l’organisation hospitalière est une nécessité. Depuis la mise en œuvre des Agences régionales de l’hospitalisation en 1996, la centralisation du système de santé est évidente. La chaîne hiérarchique entre le ministère de la Santé, le directeur de l’Agence et le directeur d’hôpital est renforcée. Il apparaît important de revoir la démocratie interne au sein de l’hôpital. Une solution serait de revaloriser la représentation des personnels et des usagers au sein du Conseil de surveillance. Il faut enfin repenser le fonctionnement des services, notamment en stoppant le développement des méthodes de management issues du secteur privé. L’hôpital public n’est pas une entreprise et lui appliquer les mêmes méthodes de gestion est non seulement inefficace mais ajoute une pression supplémentaire sur les soignants.
La question de la rémunération des personnels hospitaliers est un problème majeur. Une étude récente de l’OCDE a montré que la rémunération des infirmières est inférieure de 6 % par rapport à la rémunération moyenne nationale. Il apparaît nécessaire de revaloriser les salaires, en particulier les bas salaires, à l’hôpital en jouant sur les indices. Cette revalorisation des salaires est indispensable et doit favoriser une reprise des embauches. Il y a actuellement dans les hôpitaux publics notamment dans les CHU des grandes agglomérations des postes de soignants non pourvus parce que le niveau des rémunérations est insuffisant et les conditions de travail sont difficiles.
Enfin, la crise de l’hôpital public ne sera pas résolue sans repenser l’évolution de celui-ci au sein du système de santé. Ainsi, par exemple, la crise des urgences qui est au cœur de l’actualité depuis quelques mois devrait nous alerter ! Pourquoi les usagers vont-ils aux urgences ? D’abord parce qu’ils ne trouvent plus de cabinets de médecins libéraux ouverts avant ou après les horaires ouvrables. Les médecins libéraux ont abandonné la permanence des soins. Mais pour cela il faut engager des discussions avec les organisations représentatives des médecins libéraux. Par ailleurs, certains patients ne trouvent au plus près de chez eux qu’un établissement hospitalier. Il apparaît urgent de régler la question des déserts médicaux. Enfin, parce qu’il est quasiment impossible dans certaines agglomérations de consulter un spécialiste pratiquant des honoraires de secteur 1. Pour une proportion importante de la population, seul l’hôpital public offre des consultations de spécialistes sans reste à charge.
Conclusion
La crise épidémique de la Covid 19 a mis en lumière les béances de la politique hospitalière française. L’impossibilité de trouver des lits disponibles n’est pas le résultat de l’épidémie mais bien la preuve de l’inefficacité des politiques mises en œuvre depuis le début des années 2000. Entre 2006 et 2016, la diminution du nombre de lits a été bien plus importante en France (- 13,8 %) qu’au sein de l’Union européenne (-9,5 % UE 15 hors Royaume-Uni). Dans un contexte difficile, la loi de financement de la Sécurité sociale prévoit encore quatre milliards d’économies. Tandis que les déprogrammations d’interventions (notamment en oncologie) ont entraîné une diminution de 10 % de la survie par mois de retard selon le British medical journal, le gouvernement semble tout faire pour éviter que les personnes malades viennent se faire soigner dans les établissements de soins. Le Premier ministre ne déclarait-il pas récemment : « le mieux si l’on veut aider l’hôpital c’est de ne pas tomber malade ». Face à tant de cynisme, il est temps de faire évoluer radicalement la politique de santé.
Depuis plus d’un an que notre pays connaît des périodes de confinement, de couvre-feu et des mesures plus ou moins compréhensibles de caractère administratif parfois incongru, les comptes publics se sont sensiblement détériorés.
La dette ainsi créée affecte les comptes de l’État, ceux de la Sécurité Sociale, ceux des collectivités locales et fait plonger Pôle Emploi (et singulièrement l’assurance chômage) dans une situation inconnue.
On parle ainsi de 17 milliards d’euros de déficit, pour une administration privée distribuant a priori entre 30 et 35 milliards d’euros d’allocations par an.
Remarquons néanmoins que l’essentiel de ce déficit a été « pris en charge » moyennant souscription d’emprunts garantis par l’État.
Sans parler de la situation nette comptable de certaines grandes entreprises publiques gravement affectées par le ralentissement de l’activité économique.
Il est donc nécessaire de s’interroger sur la manière dont les choses peuvent se dérouler, une fois que se sera dispersé le brouillard des mesures d’urgence et des dispositifs dérogatoires…
QUELQUES ASSURANCES
Ce que nous savons déjà, c’est que la « dette Covid », même déclinée entre État, Sécurité Sociale, entreprises publiques ou organismes gérant un service public, constitue une facture assez conséquente, susceptible de justifier certains choix budgétaires à venir.
La première réponse réside dans la situation de la Sécurité Sociale qui, sans être encore tout à fait débarrassée de ses dettes antérieures, s’est retrouvée avec une Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES), lestée depuis août 2020 d’une dette potentielle de 136 milliards d’euros, représentant la somme des déficits 2020 à 2023, de la reprise de 13 Mds de dette hospitalière et d’une nouvelle affectation de dettes Sécurité Sociale encore non consolidées dans les écritures de la Caisse.
La situation des comptes sociaux a été profondément dégradée par les mesures sanitaires prises depuis mars 2020.
Cette dégradation doit cependant autant, sinon plus, aux pertes de recettes enregistrées par les différentes caisses de la Sécurité Sociale qu’aux dépenses nouvelles liées à la crise.
Ainsi, ces dépenses ont été évaluées entre 11,5 et 15 milliards d’euros tandis que le déficit estimé par la Cour des Comptes s’élèverait à 44,4 milliards d’euros (au lieu de 1,9 Md en 2019).
En clair, le déficit 2020, c’est un tiers Covid et deux tiers pertes de recettes.
Ce qui signifie clairement que le « trou de la Sécu » 2020 doit beaucoup aux pertes de recettes procédant des suppressions d’emploi, de la mise en œuvre de l’activité partielle et des reports et remises de cotisations accordés aux entreprises, singulièrement les TPE et PME, ainsi que des entreprises artisanales.
Cette situation est appelée à se reproduire durant les années 2021, 2022 et 2023, durant la période de « remontée » du produit intérieur brut après la récession de 2020.
Le problème c’est que la « consolidation » des déficits 2020 à 2023 ne doit pas dépasser 92 milliards d’euros, en principe, ce qui pourrait nécessiter de n’atteindre que 15 milliards d’euros de déficit par an…
On sait déjà comment le Gouvernement entend résoudre l’affaire.
Pour cette partie de la « dette Covid », cela passera par la prolongation de la durée de vie de la Contribution au Remboursement de la Dette Sociale jusqu’en 2033 en escomptant que le redressement relatif des comptes de la Sécurité Sociale permette d’absorber tout le passif des années 2020 à 2023.
Pour le reste, sur mission expresse du Premier Ministre, on a constitué en décembre dernier une « commission pour l’avenir des finances publiques » dont l’objectif était de définir les voies et moyens de l’amélioration de la situation comptable de l’État d’ici 2030, commission placée sous la responsabilité d’un expert – comptable bien connu des milieux politiques, à savoir Jean Arthuis, ancien ministre, ancien rapporteur général du Budget au Sénat, ancien président de la commission des Finances de la même Assemblée, ancien maire de Château-Gontier, et défenseur acharné des intérêts des épargnants français détenteurs d’emprunts russes…
LA COMMISSION ARTHUIS, SON CONSTAT, SES IDEES
La commission constituée autour de Jean Arthuis, par ailleurs soutien indéfectible de Macron, était paritaire, comportant autant de femmes que d’hommes.
Mais le positif de l’affaire s’arrête là puisque, pour le reste, cette commission était constituée d’un aréopage de hauts fonctionnaires plus ou moins encore en activité (Raoul Briet, Augustin de Romanet de Beaune, Jean-Luc Tavernier par exemple), de personnes issues du milieu patronal (Laurence Parisot herself), et d’économistes bien en vue (Hélène Rey, Natacha Valla), d’anciens ministres (Marisol Touraine) et de conseillers politiques (Béatrice Weder di Mauro, Thomas Wieser).
Pour ceux qui ne connaissent pas très bien le dernier nommé, rappelons qu’il s’agit juste de l’économiste que la Commission Européenne a recruté pour défendre ses intérêts lors de la négociation du « plan de redressement de la Grèce ».
Pour dire les choses clairement, Thomas Wieser est l’un des concepteurs des plans de « redressement » des comptes publics qui ont saigné à blanc le peuple grec depuis dix ans…
Autant dire qu’avec pareil équipage, nous ne risquions pas d’avoir de chauds partisans de la réforme fiscale, de l’annulation de la dette ou du changement réel des politiques publiques.
D’ailleurs, cela n’a pas loupé.
Les recommandations formulées par la commission Arthuis souffrent réellement d’un manque total d’imagination.
Pour cette commission, l’annulation de la dette publique détenue par la BCE, par le biais des banques centrales nationales adhérant au SEBC (Système européen de Banques Centrales) n’est pas une bonne idée.
Pas plus que celle de soumettre les plus riches et les plus grandes entreprises, pas nécessairement appauvries par la crise sanitaire et économique, à une forme de contribution exceptionnelle.
La raison ? Il y a déjà trop de prélèvements obligatoires en France, notamment en matière de Sécurité Sociale, et il n’est paspossible d’aller plus loin, ce qui « nuirait à la compétitivité de notre économie ».
(On mesure aisément, au regard de la situation vaccinale du pays, avec Sanofi incapable de produire le moindre vaccin anti Covid, à quel point cette protection de la compétitivité est essentielle)…
On rappellera tout de même ici que Jean Arthuis, dans une vie antérieure et notamment durant l’exercice de ses fonctions parlementaires et ministérielles, fut toujours partisan de la réduction du rendement de l’impôt sur le revenu, considéré comme « trop concentré sur les hauts revenus », de l’impôt sur les sociétés, dont « la fraude était due à son taux facial élevé », de la baisse de la fiscalité locale (entendez taxe professionnelle), de l’imposition des patrimoines et de libre circulation des capitaux sur les marchés financiers.
Il fut aussi partisan de la substitution impôts et taxes/cotisations sociales, prônant de longue date la « TVA sociale », conçue dans son esprit comme arme décisive contre les délocalisations.
Maintenant que le Gouvernement Macron – Castex – Le Maire l’a fait, nul doute que cela lui convient.
Outre que la commission fait l’impasse sur la prolongation de l’existence de la CRDS jusqu’en 2033 (qui va digérer l’essentiel du déficit social constaté), elle ne recommande finalement que deux grandes solutions.
La première, c’est de modifier les conditions de la discussion budgétaire.
En donnant un rôle renforcé au Haut Conseil des Finances Publiques qui serait, en fait, chargé de la définition stratégique globale en matière de programmation budgétaire, en fixant pour cinq ans le volume des dépenses autorisées et des recettes attendues.
Une programmation qui engloberait autant le budget de l’État que celui de la Sécurité Sociale, dans une conception élargie y agrégeant notamment l’assurance chômage. (Tant qu’à faire).
Cette vision de moyen terme permettrait aussi, selon la commission, de fixer un objectif de réduction du rapport entre dette publique et PIB, aujourd’hui proche de 120 %.
Objectif de réduction tendant, de fait, à consacrer les excédents constatés à la baisse de l’encours de la dette…
Arthuis ose présenter son projet comme un moyen de renforcer le rôle du Parlement, en ce sens que les députés et sénateurs pourraient jouer au « petit comptable de service », en faisant de leurs Assemblées respectives une sorte d’excroissance de la Cour des Comptes.
Puisque tout cela ne vise qu’à définir une « règle d’or », tendant à la réduction des dépenses publiques, dans le cadre d’une progression moindre que celle des recettes.
Une règle d’or renforçant entre autres les principes de révision constante des services votés, de fongibilité asymétrique (pas de hausse des dépenses de personnel à raison des économies réalisées), de maîtrise des dépenses sociales, et de renforcement du contrôle opéré sur la gestion locale, ce que l’on appelé les « contrats de Cahors ».
Cette politique n’est, de fait, rien d’autre qu’une construction comptable, cousine de l’austérité.
Une austérité qui motive, au moins dans les principes, toutes les politiques publiques depuis une paire d’années et, à tout le moins, depuis 1993.
On sait où cela nous a menés…
LES VOIES D’AUTRES CHOIX
La réalité de la situation des comptes publics est effectivement préoccupante et on peut d’ailleurs remarquer que c’est souvent lorsque les finances publiques sont gérées par des « donneurs de leçons » qu’elles connaissent les plus grandes difficultés…
Mais il est évident qu’il est grand temps de se demander le bien fondé (ou non) de certaines politiques publiques.
Quand on sait par exemple que la moitié du produit de la CRDS et de la CSG se substitue, dans les comptes sociaux, aux cotisations sociales des entreprises et qu’une part importante de la TVA vient désormais compenser celles-ci, on peut s’interroger sur l’absolue pertinence de choix d’ailleurs soutenus, lorsqu’ils furent mis en œuvre, par Jean Arthuis.
Le fait que la France ait une part plus importante de droits perçus sur la consommation que la plupart des pays de l’OCDE ne dérange aucunement les membres de la commission Arthuis.
Bien plus préoccupés par les prélèvements sociaux, alors que ceux-ci disposent pourtant d’une évidente transparence d’utilisation…
Le problème, c’est que les droits de consommation constituent une ponction particulièrement élevée dans le pouvoir d’achat du plus grand nombre, surtout dans une phase de contraction de la progression des salaires du privé comme des traitements dans le secteur public.
De manière plus générale, on notera ici que la crise sanitaire et, désormais, économique et sociale que traverse notre pays, comme quelques autres sur la planète a surtout montré l’échec cinglant des politiques d’austérité qui ont désarmé, par exemple, l’hôpital et notre système de santé et continuent de l’empêcher de faire face à la pandémie Covid 19.
Dans une publication récente, la DREES a ainsi indiqué qu’entre 2011 et 2016, les effectifs hospitaliers ont augmenté de 2,3 %, tandis que le nombre de séjours de la patientèle progressait de 3,5 %, celui des actes sans hospitalisation de 13,1 % et celui des réceptions aux urgences de 12,6 %…
C’est-à-dire que non seulement le Plan Juppé de 1996, la loi Bachelot ou la loi Touraine ont mis l’hôpital public en surchauffe mais encouragé le développement des déserts médicaux et le recul de la médecine générale de proximité.
On suppose très bien, également, ce que les membres de la commission trouvent à redire aux dépenses sociales et notamment à celles produites par le régime d’assurance vieillesse.
Il s’agit bel et bien d’amener les salariés français à consentir de se constituer une épargne retraite personnelle, pour compléter une « retraite Sécu » de plus en plus chiche.
Et offrir ainsi, sur la longue durée, des capitaux toujours plus importants pour les gestionnaires de fonds.
Mais on se doute aussi que Jean Arthuis et sa commission n’aiment rien moins que la réduction de la dépense publique.
Sans doute aurait-il été bienvenu que la commission se posât quelques questions sur la ligne de partage entre dépenses budgétaires directes et dépenses fiscales.
Les premières, pour ce qui concerne l’État, sont de longue date sur une dynamique de réduction et de contraction.
Les secondes croissent et embellissent et génèrent de fait une bonne partie des déficits constatés.
Au regard du rendement réel de l’impôt sur les sociétés par exemple, cela prend chaque année des dimensions importantes.
En 2020, année de crise profonde, la différence dépasse les 30 milliards d’euros, nonobstant certaines mesures ayant à voir avec la « mécanique de l’impôt ».
Nous savons, avec la Cour des Comptes, que les exonérations de cotisations sociales coûtent 66 milliards d’euros sans que l’on puisse définir leur utilité du point de vue de la création d’emplois…
En décembre 2012, lors du vote de la loi instaurant le crédit d’impôt compétitivité emploi, notre pays comptait 5,6 millions de demandeurs d’emploi.
En décembre 2020, alors que le CICE a été « pérennisé » par Macron, le nombre de privés du droit au travail est passé à 6,78 millions.
C’est donc par une relance de la dépense publique directe, raisonnée, intelligente, à la conception partagée avec l’ensemble des corps de la société (il est grand temps de rétablir la démocratie sociale pour une Sécurité Sociale efficace) que nous en sortirons.
C’est précisément une des missions que s’assigneraient des conférences locales, régionales et nationale pour l’emploi, la formation et la transformation productive et écologique Des projets d’embauches dans les services publics et de développement de leurs moyens d’action y seraient discutés, élaborés, adoptés et contrôlés dans leur réalisation. Un fonds alimenté par la création monétaire de la BCE et des banques centrales nationale qui, avec elle, forment l’Eurosystème, apporterait les financements nécessaires à la réalisation de ces projets, sous forme de prêts à taux zéro ou d’avances non remboursables.
Baisser la part de la dette en comparaison du produit intérieur brut (si tant est qu’on accordât la moindre valeur à cette manière de faire), c’est aussi et surtout créer les conditions d’une croissance nouvelle faisant varier le paramètre production dans une acception plus écologique et plus responsable.
Plus le pays souffre, plus la Bourse s’éclate. « La Bourse de Paris s’est envolée de 60 % en un an », titre cette semaine la presse économique qui parle encore de « climat particulièrement favorable au CAC 40 ». Une belle illustration du divorce radical entre la société et l’argent. Une belle définition aussi du capitalisme. Par esprit de contradiction, on a presque envie de dire que la définition du communisme, ce pourrait être : plus la Bourse souffrira, plus le pays s’éclatera.
Discours d'hommage à deux voix et au nom du PCF à Alain David pour sa cérémonie d'obsèques à Saint-Thégonnec le 23 mars 2021:
Daniel Ravasio:
"Alain, c’est le jour anniversaire des 150 ans de la Commune, que tu nous as quitté.
Cette nouvelle laisse nombre de nos camarades sans voix, tristes, ému-es.
Il nous revient, la gorge nouée, de faire partager combien tu comptais pour nous, combien tu vas nous manquer, toi qui as marqué l’histoire morlaisienne pendant des dizaines d’année, toi qui n’as pas compté ton temps au service de ton parti, au service de la population, dans tous les combats pour la justice sociale, l’égalité des droits, la lutte contre l’extrême-droite, pour la solidarité internationale.
C’est au collège du Château que nous avons eu l’occasion de nous découvrir, de nous apprécier. Militants tous les deux, nous nous sommes épaulés dans les actions, les luttes pour un enseignement public digne de ce nom avec les moyens nécessaires à son bon fonctionnement. Là, je savais déjà que je pouvais compter sur toi pour un conseil, une aide. J’en garde un souvenir ému.
Tu as adhéré au Parti Communiste à Morlaix pendant le mouvement de mai 1968, à 26 ans.
Et très rapidement tu prends des responsabilités dans la section, succédant comme secrétaire de section à Michel Derrien, décédé lui aussi il y a quelques semaines (et pour qui Alain David avait prononcé un vibrant éloge funèbre à Saint Thégonnec).
Tu disais avec émotion de Michel Derrien le 31 décembre dernier, au même endroit, il y a à peine plus de deux mois :
"Avec ta disparition le parti communiste perd un militant aux qualités humaines unanimement reconnues qui s’est investi sans relâche dans toutes ses activités pendant des années. Mais la ville de Morlaix et ses habitants perdent aussi un élu, un soutien qui n’a ménagé ni son temps ni son énergie pour améliorer la vie de ses concitoyens particulièrement les plus fragiles.
Je t'ai connu en 1968, l’année de mon adhésion au Parti. J’ai tout de suite été frappé par la qualité de ta réflexion, de ton apport à la réflexion collective en tant que secrétaire de section de Morlaix et au rayonnement des idées communistes.
Tu avais beaucoup lu et avais donc une culture très étendue, même si tu ne l’étalais pas.
Tu avais un souci permanent d’ouverture du Parti invitant à participer aux réunions, au-delà de nos rangs sur des sujets divers, de l’éducation populaire sans en dire le nom.
Parmi les activités que tu ne manquais jamais il y avait, comme temps fort, la préparation des congrès.
Tu tenais à ce que le maximum de camarades puisse participer aux échanges, à la réflexion et aux propositions. Là encore ta réflexion, ton expérience, ta rigueur étaient précieuses.
Tu étais toujours soucieux de la précision des choses et de l’accessibilité des formulations. Je t’entends encore me dire : « tu sais, nous les communistes, il faut que nous soyons compris par tout le monde. S’il y a plusieurs façons de dire les choses, sans en altérer le sens, choisis toujours la plus simple, la plus compréhensible ».
Et tu concluais ton discours d'hommage à Michel par ces mots:
"(...) En cette année où l’on fête le 100ème anniversaire du PCF, on célèbre beaucoup et c’est bien normal, les grandes avancées sociales à son actif et toutes celles et tous ceux qui y ont joué un grand rôle. Mais le rôle du PCF c’est aussi le résultat du combat de centaines de milliers de militants et d’élus qui, comme toi, ont toute leur vie lutté pour bâtir cette France fraternelle que chantait Jean FERRAT. A l’heure où l’humanité est confrontée à des défis colossaux pour dépasser cette société d’exploitation, de domination et d’aliénation qui sème tant de drames et de misère, à l’heure où la vie même est menacée sur la planète, il est temps que les choses changent. Cela a été le combat de ta vie".
Combien cet hommage magnifique que tu fais à Michel, qui fut un de tes premiers maîtres en militantisme, s'applique bien à toi, Alain !
Comme on te retrouve là...
83 jours après que tu ais prononcé ces mots ici même pour dresser le portrait de Michel, et faire le bilan de tout ce qu'il t'avait et nous avait apporté, nous reprenons tes propres mots, Alain, pour définir ce qu'il y avait de plus essentiel et remarquable dans ton apport militant et ta personne : ça pour nous, c'est aussi toi, c'est ta leçon, c'est ton exemple, c'est ce pourquoi nous t'admirons et t'aimons".
______________________________________________
Ismaël Dupont:
"Les premiers engagements d’Alain ont eu lieu sur fond des bruits de bottes de la guerre d’Algérie. A l’École Normale de Quimper, Alain David, avec André Bernard, André GOURIOU (le papa de Isabelle ASSIH l'actuelle Maire de Quimper) et quelques Camarades du cercle des JC, a passé quelques nuits à recopier et à dupliquer à la ronéo à alcool la QUESTION de Henri ALLEG, notre camarade journaliste communiste à Alger torturé par les paras, des tracts qu’ils allaient ensuite distribuer autour des Halles de Quimper. C'était l'époque des premiers engagements militants sur les bases du refus de la guerre et pour la paix en Algérie au côté de Jean-François HAMON, la figure emblématique du PC Quimpérois.
Depuis ta prise de carteau moment du mouvement demai-juin 68 à la cellule de Saint-Martin-des-Champs, puis ton passage à la cellule Maurice Thorez du Pouliet avec François Paugam, tu as été, Alain, la grande voix du Parti communiste dans la région de Morlaix.
Quelle longévité, quelle constance !
« En ces temps où les responsables politiques semblent souvent préparés et élevés en batterie, Alain, tu étais, comme Alphonse Penven, que tu saluais ainsi il y a quelques mois, et qui fut ton premier suppléant aux législatives, un témoin d'une autre époque où les valeurs étaient chevillées au corps"
Un homme de caractère qui ne renonce jamais, un homme de générosité, un passionné, prêt à sacrifier beaucoup de choses pour sonParti, « pas une fin en soi mais un outil pour changer les choses », disais-tu, ce qui n’a pas dû être simple pour sa famille, ses enfants.
Il n’y a pas de militant et d’homme politique avec cet engagement sans une femme admirable avec lui pour l’aider, s’occuper des enfants, de l’intendance, lui servir de secrétaire pour Monique, payer le prix de l’engagement au PCF de son mari au travail, où sa carrière a été sans doute bloquée dans son entreprise : oui Monique, souvent dans l’ombre, même si elle était engagée elle aussi, dans le syndicat, la CGT bien entendu, et sans qui Alain n’aurait pas été ce qu’il a été, n’aurait pas fait ce qu’il a fait. Cet hommage, il est aussi pour toi Monique. Il est pour vos enfants, qui peuvent être fiers de leur père même s’il a sans doute été trop absent pour eux, dans leur enfance.
Alain, tu as été candidat pour le Parti communiste sur de nombreuses élections : législatives, départementales, municipales.
Tu as été secrétaire de la section PCF Morlaix, élu à l’exécutif et au Conseil Départemental de la Fédération PCF Finistère.
De 1986 à 2000, tu as été membre du secrétariat de la fédération du Finistère en charge de responsabilités diverses : la formation militante, une responsabilité que tu affectionnais, le réseau des élus communistes et sympathisants (jusqu’à 300 à cette époque). Robert Clément, ancien président du Conseil Départemental de Seine St Denis, ancien président de l’ANECR et maire de Romainville, a d’ailleurs tenu à exprimer la sympathie qu’il avait pour toi.
En 2015, quand je suis devenu secrétaire départemental du PCF, tu m’as donné des conseils précieux, tu m’as aidé et tu as participé quelques mois au Conseil Départemental du PCF pour faciliter la transition. C’était un vrai plaisir de traverser les Monts d’Arrée avec toi pour aller à nos réunions à Pont-de-Buis, comme de 2012 à 2015 pour participer aux réunions départementales du Front de Gauche que tu contribuais à animer avec moi et François Rippe notamment, pour le collectif Front de Gauche de Morlaix.
Alain, tu as aussi fait partie de ceux qui ont lancé le comité de défense du centre hospitalier de Morlaix, aujourd’hui présidé par Martine Carn, en 2015, prolongement logique à ton implication dans l’Atelier citoyen santé Bretagne du PCF avec Christiane Caro, et à l’organisation de débats sur des sujets toujours d’une brûlante actualité : prise en charge de la perte d’autonomie, centres de santé.
Jusqu’à il y a 15 jours, tu étais toujours très investi. Tu as participé à de nombreuses initiatives de campagne de la liste « Morlaix ensemble » conduite par Jean-Paul Vermot, avec notamment Marylise Lebranchu, présente aussi aujourd’hui. Tu écrivais pour le Chiffon Rouge, tu échangeais sur Facebook, et tout récemment aussi tu as écrit avec Lucienne NAYET un bel éditorial pour le prochain numéro du journal « LE VIADUC », journal de la section PCF Morlaix, où tu exprimaista satisfaction de voir désormais la section de Morlaix compter 19 élus communistes ou sympathisants sur le territoire. Symbole de ton optimisme de la volonté, cet article s’appelait : « Ensemble, construisons l’avenir !!! »
Oui, Alain, ensemble, nous nous battrons pour construire un meilleur avenir que celui qui nous est promis actuellement. Et nous aurons toujours pour cela au cœur des souvenirs et en tête tes leçons.
Tu étais toujours présent pour échanger et donner des conseils à ses camarades, tenir le stand politique du PCF à la fête du Viaduc, participer aux débats et à la réflexion collective, et volontaire pour donner un coup de main.
Tu étais tout particulièrement content de voir des jeunes rejoindre le Parti Communiste et, ainsi, assurer la relève. Jusque sur ton lit d’hôpital après ton accident et tes brûlures, tu demandais au téléphone à Jean-Luc et à Lucienne un rapport détaillé sur la dernière réunion de section, la présence des JC.
Alain tu as été élu pendant 31 ans à la ville de Morlaix, de 1977 à 2008 (quatre mandats d’adjoint, deux aux affaires scolaires, deux à l’urbanisme, un mandat dans l’opposition).
En 2007, tu as fait savoir que tu ne repartirais pour une nouvelle aventure municipale. Dans une interview au journal Le Télégramme tu disais à Jean-Philippe Quignon :
« Mon militantisme ne s’est jamais limité à mon engagement municipal, et heureusement d’ailleurs, car c’est à mes yeux un des dangers qui guette les élus locaux, trop souvent cantonnés à un rôle de gestionnaires. Ce militantisme a donné un sens à mon action locale ».
Alain, tu étais un tribun, un débatteur redoutable, un homme charismatique dont la parole, allant toujours à l’essentiel, soucieuse d’être comprise par tous, et pleine de sagesse, était respectée et entendue.
En même temps, tu es resté modeste, proche des gens, te mettant à la portée de chacun, bienveillant, attentif aux autres et d'une grande générosité pour autrui. La multitude d’hommage que tu as reçus depuis vendredi de gens qui t’aimaient, te respectaient, t’admiraient, avaient de l’affection pour toi, témoigne de cela.
Comme élu, militant et citoyen, tu as toujours travaillé pour réduire les inégalités, faire grandir les solidarités, pour la justice sociale. Tu disaisencore au journaliste du Télégramme en 2007:
« On a l’impression que ceux qui nous gouvernent estiment que nos compatriotes ne sont pas aptes à réfléchir… Lorsque j’ai adhéré au PC, c’était d’abord pour dire mon refus des injustices. Je n’avais pas lu tout Marx ou Lénine. Si j’y suis resté, c’est parce que j’ai toujours été convaincu qu’il fallait que demeure en France une organisation politique qui prenne en compte les besoins immédiats des gens. Un parti qui, par ailleurs, dépasse le capitalisme et affirme haut et fort que ce n’est pas la loi de l’argent qui domine tout. Comme toute entreprise humaine, on s’est trompé. Longtemps on a pas voulu le reconnaître. Par contre, on est le seul parti à pouvoir l’affirmer, on ne s’est jamais trompé de camp».
Parallèlement, tu as eu des engagements associatifs : tu fus notamment président de MAJ (Morlaix Animation Jeunesse) pendant 16 ans, association que tu contribuas à créer et où tu t’investis jusqu’à il y a peu de temps encore, avec Françoise Abalain. Il y a eut également l’engagement à Morlaix-Wavel, pour la Palestine, la paix et la solidarité internationale.
En tant qu’élu aux affaires scolaires, c’est sous ton mandat que fut créée l’école expérimentale de Kerfraval, où travaillait Annick, la femme de Jean Dréan, institutrice, dont tu prononças l’hommage en août 2018. Ce fut toi qui porta le projet des tarifs dégressifs dans les cantines, les activités périscolaires et centres de loisirs communaux pour corriger les conséquences des inégalités de revenus, et cela contre l’avis du sous-préfet de l’époque, et aussi de nombreux parents d’élèves. Aujourd’hui, près de la moitié des Morlaisiens mettant leurs enfants dans le public bénéficient pour leurs enfants d’un repas à la cantine entre 1€ et 2€. ça c’est du concret !!!
Garantir l'égalité concrète d'accès aux droits (restauration scolaire, loisirs, logement de qualité, etc.), était ta préoccupation constante.
Tu as eu en tant qu’adjoint à l’urbanisme le souci de développer des lotissements à haute valeur environnementaleet du logement social de qualité.
Les employés municipaux gardent un bon souvenir de toi en tant qu’élu.
Pour tes collègues élus de la majorité, et notamment ceux du groupe communiste, tu étais d’un grand soutien et, en même temps que tu fixaishaut la barre de l’exigence politique, pour les intérêts des morlaisiens, ta boussole, tu avais le sens du collectif, de l’association de tous à l’élaboration des décisions.
Si Morlaix a été en pointe des solidarités, et des dispositifs de justice sociale pendant des années, c’est en partie à Alain David qu’on le doit.
Ferme dans ses convictions, Alain n’était pas sectaire. Il argumentait, ne désespérait jamais de convaincre, était ouvert à la confrontation d’idées et à leur diversité. Il était toujours soucieux de prendre en compte ce qu’il y avait dans la tête des gens à un moment donné, par delà nos propres certitudes. En cela, c’était un vrai marxiste.
Il avait l’intelligence et le recul nécessaire, en même temps qu’une grande courtoisie. Il refusait les arguments en dessous de la ceinture et les attaques personnelles, et était respecté dans des milieux très divers, par des gens de sensibilité et de conviction différentes. On le voyait quand on tractait au marché avec lui ou quand on venait nous demander de ses nouvelles dans nos initiatives militantes, dans les manifs.
Le décès d’Alain est une immense perte pour Morlaix et pour le Parti communiste. Ta personnalité, Alain, était tellement attachante. Nous avons tant appris auprès de toi".
"Les communistes estiment que cette protestation est « bien légitime contre la politique de mépris du gouvernement à leur égard et que met en lumière la crise sanitaire »."
Dans un communiqué, la fédération des Côtes-d’Armor du Parti communiste assure de son soutien le milieu culturel.
« Un mouvement d’occupation de lieux de culture voit le jour et s’étend dans toute la France. C’est le cas à La Passerelle, à Saint-Brieuc, et au Carré magique, à Lannion. Les acteurs de la culture, souvent précaires – contrairement à l’image faussée qu’en donnent les tenants de la culture « marchandisée » – y défendent leurs revendications professionnelles. »
Les communistes estiment que cette protestation est « bien légitime contre la politique de mépris du gouvernement à leur égard et que met en lumière la crise sanitaire ».
Ils appellent ainsi les citoyens, les associations culturelles et leurs bénévoles à se joindre aux initiatives publiques qu’organisent les acteurs du monde de la culture
:
Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste.
Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale.
Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.