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3 novembre 2017 5 03 /11 /novembre /2017 06:34
Cice: un rapport dénonce le trésor caché des patrons (Sébastien Crépel - L'Humanité, 31 octobre 2017)

Le montant de ce crédit d’impôt aux entreprises atteindra 21 milliards d’euros en 2018, un record. Alors que ses effets sur l’emploi sont quasi nuls, les parlementaires n’ont pas accès aux données qui permettraient de retracer son utilisation.

L’année 2018 sera celle du record absolu des remboursements et dégrèvements d’impôts divers accordés aux entreprises et aux ménages. Au total, 115,2 milliards d’euros, soit une perte sèche pour l’État équivalant à 28,5 % du total de ses recettes brutes, devraient être « restitués » au bénéfice principal des entreprises, celles-ci captant près de neuf dixièmes de ces sommes, soit environ 100 milliards. « C’est 5 points de plus qu’en 2013, et 12 milliards de plus que l’an dernier », explique le sénateur communiste Pascal Savoldelli, rapporteur pour la commission des Finances de la Haute Assemblée du chapitre « Remboursements et dégrèvements » du projet de loi de finances pour l’an prochain.

Si toutes ces dépenses ne sont pas illégitimes, loin de là – à l’instar de mesures soutenant les ménages modestes ou aidant les PME en difficulté –, ce poste est le premier budget de l’État alors que « la traçabilité de l’usage que font les entreprises d’une part importante des fonds publics fait défaut », indique l’élu du Val-de-Marne. Visés dans son rapport, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice) et le crédit d’impôt en faveur de la recherche (CIR), qui pèsent ensemble pour 26,8 milliards d’euros, et dont la montée en puissance est responsable dans une large mesure de l’inflation des remboursements et dégrèvements.

Pour le sénateur Pascal Savoldelli, le Cice et le CIR représentent « 27 milliards de recettes évaporées pour l’État, car on n’en connaît ni l’usage, ni la destination, ni les objectifs. Cela équivaut quand même à deux fois le montant total de l’aide personnalisée au logement (APL), trois fois le budget de la police nationale ou encore au recrutement de 300 000 enseignants chaque année » !

1. Un coût en constante augmentation

Pour l’année 2018, le coût du Cice pour les finances publiques devrait s’élever à 21 milliards d’euros, dont 19,8 milliards de moins-values pour l’impôt sur les sociétés, une hausse de 4,3 milliards d’euros (+ 27,7 %) sur 2017 et de 7,8 milliards sur l’an dernier (+ 65 %). Si on le rapporte à la prévision de recettes nettes de l’impôt sur les sociétés pour 2018 (25,3 milliards), la perte induite par le Cice représente quelque 78 % de ces recettes. Depuis la création de ce crédit d’impôt, le total des « restitutions » d’impôt sur les sociétés (hors indus et contentieux) a été ainsi multiplié par 2,5 en cinq ans, passant de 12,45 milliards d’euros en 2013 à 31,6 milliards en 2018.

La montée en charge du Cice est due non seulement à l’augmentation de son taux (passé de 4 % des rémunérations brutes versées par les entreprises dans la limite de 2,5 Smic en 2013, à 6 % en 2014, 7 % en 2017, puis 6 % à nouveau en 2018), mais aussi au mécanisme complexe du versement aux entreprises, qui peut s’étaler jusqu’à quatre années pour un seul exercice.

Ainsi, en 2018, l’État aura à verser la créance due au titre de l’année 2017 (13,1 milliards), mais également des reliquats des sommes dues au titre des années 2013 à 2016 (6,7 milliards). « Depuis le début de l’opération Cice et jusqu’en 2019 (année de son remplacement par un allégement pérenne de cotisations sociales voulu par Emmanuel Macron – NDLR), ce dispositif aura coûté plus de 70 milliards d’euros aux finances de l’État », calcule Pascal Savoldelli.

2. Un effet plus qu’incertain sur l’emploi

L’emploi était l’une des justifications premières du crédit d’impôt, avec le « redressement de la compétitivité ». Le comité de suivi du Cice, placé sous la responsabilité de France Stratégie (ex-commissariat général au Plan), a lui-même toutes les peines du monde à mesurer son impact réel sur la création ou la préservation de postes, son dernier rapport, en date du 4 octobre, estimant « vraisemblable » un effet de l’ordre de « 100 000 emplois sauvegardés ou créés sur la période 2013-2015 », mais dans une fourchette si large, « allant de 10 000 à 200 000 emplois », que la mesure n’a guère de sens.

Même en retenant le haut de fourchette, rapporté aux 45 milliards versés pour le Cice au titre des années 2013 à 2015, chaque emploi « sauvegardé ou créé » aurait représenté un coût exorbitant de 225 000 euros sur la période. Quant au bas de la fourchette, le coût serait alors multiplié par 20. À ce prix-là, « il eût donc mieux valu – sur un strict plan économique – créer directement des emplois publics », ironisent (ou pas d’ailleurs) les auteurs d’une note sur le budget 2018 au nom des Économistes atterrés.

3. Une traçabilité inexistante

Pascal Savoldelli a fait la cuisante expérience de l’opacité du Cice en tentant d’obtenir la répartition géographique des entreprises bénéficiaires par département pour nourrir son rapport. Impossible de collecter ces données, lui a répondu l’administration des finances publiques. « Je ne demandais pas la levée du secret bancaire mais une simple carte géographique pour faire un comparatif des sommes versées avec la situation de l’emploi par département », relate l’élu du Val-de-Marne. Pour son collègue, le sénateur communiste du Nord Éric Bocquet, « de deux choses l’une : soit les données n’existent pas, soit on refuse de les transmettre à un parlementaire – la deuxième hypothèse me paraissant inquiétante. J’avais adressé un courrier il y a trois ans au préfet de mon département et l’on m’avait répondu que le secret des affaires s’opposait à la transmission d’une telle information »…

Dès juillet 2016, un rapport de l’ex-sénatrice communiste Marie-France Beaufils relevait que « l’insuffisance des données empêche une analyse territoriale fine, pourtant nécessaire, (car) tous les territoires présentent des particularités en termes de concurrence ou de positionnement à l’international », l’une des justifications du Cice étant de cibler en particulier les entreprises exposées à l’export. Or les estimations de l’élue avaient permis d’établir que « les entreprises réalisant plus de 10 % de leur chiffre d’affaires à l’exportation reçoivent seulement un cinquième de la créance », les autres bénéficiaires des quatre cinquièmes n’étant pas confrontées à ce problème.

4. Un défaut de contrôle théorisé

À quoi donc a servi le Cice, si ce n’est pas à l’emploi ou à s’ajuster face à la concurrence ? Savoir si l’argent public a été utilisé à ces fins n’est pas le problème des pouvoirs publics. Sur le site Internet du ministère de l’Économie, on peut ainsi lire noir sur blanc que « l’administration fiscale ne contrôlera pas l’utilisation du Cice », et qu’il « ne fera donc l’objet d’aucune remise en cause » en cas d’usage non conforme. Les entreprises comme Nokia, qui supprime 600 postes en France après avoir touché 67 millions d’euros en Cice et CIR en 2016 – ce qui « revient à dire que les actionnaires de Nokia auront reçu 100 000 euros d’argent public par poste supprimé », note le pôle économique de la CGT – peuvent dormir tranquilles.

« C’est le profit qui commande l’État, dans lequel les fonctionnaires sont réduits au rôle de débiteurs », s’insurge Pascal Savoldelli. Pour lui, cette « omerta organisée » constitue un « déni de démocratie », qui non seulement porte atteinte à la « fonction constitutionnelle des parlementaires de contrôle de l’usage des deniers publics », mais aussi à « la démocratie dans l’entreprise, les salariés et les représentants du personnel devant pouvoir disposer de tous les éléments sur l’utilisation du Cice ».

5. Une demande d’outils de suivi

Au moment où le gouvernement fait de la réduction de la dette et des dépenses publiques sa priorité, le sénateur s’interroge : « La dette publique, on nous en parle tous les jours, mais quid de la dette privée, qui atteint 72 % du PIB pour les sociétés non financières ? On n’en parle jamais, mais nous sommes en train de la payer. Si l’on doit mener l’exercice critique sur les dépenses publiques, il faut aussi le conduire sur les recettes dont se prive l’État. »

Cet exercice critique assumé par le rapporteur a d’ailleurs en partie porté ses fruits. La commission des Finances du Sénat a réservé son vote sur les crédits de ce chapitre du budget dans l’attente de plus amples informations, et le sénateur communiste confie avoir perçu « l’assentiment des membres de la commission à la demande d’outils de suivi du Cice ». Il y a urgence, car si le Cice est intégré de façon pérenne au barème des cotisations, « il n’y aura plus aucune traçabilité » des sommes versées, relève Pascal Savoldelli, celles-ci perdant leur caractère d’aide publique soumise à évaluation.

Vingt-cinq ans de baisses de « charges » jamais évaluées
Le diagnostic établi le 7 juillet dernier par  le comité de suivi des aides publiques aux entreprises et des engagements (Cosape), un organisme placé sous la responsabilité de France Stratégie, est édifiant. Selon le comité, « on ne dispose à ce jour d’aucune  évaluation des effets sur l’emploi » des exonérations de cotisations patronales  sur les bas salaires « sur l’ensemble des  vingt-cinq dernières années ». De même, « on sait peu de chose sur la nature des  emplois créés ou sauvegardés », et « les  conséquences à moyen et long termes (…)  sur l’appareil productif sont largement  inconnues ». Enfin, « on ne dispose d’aucune  étude sur leurs effets sur la formation, les  investissements, l’innovation, la montée   en gamme de l’économie française et la  croissance potentielle », conclut le comité.
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3 novembre 2017 5 03 /11 /novembre /2017 06:30

Le plan d'accès aux soins présenté par le gouvernement : démantèlement de la santé

 

Le plan dit « Egal accès aux soins dans les territoires » présenté par le gouvernement le 13 octobre dernier s’inscrit dans les politiques menées ces dernières décennies. Il consiste à réduire l’offre de soins (numérus clausus, restructuration hospitalière, virage ambulatoire) pour réduire la part des cotisations de l’Assurance Maladie au seul profit du Patronat et du capital.

Il s’inscrit aussi dans la poursuite et l’accélération du démantèlement de la Sécurité Sociale et du service public de santé concrétisées par le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale.

Ce plan est la marque de la négation des besoins de plus en plus grands qui s’expriment dans les territoires et du déni de la démocratie. L’élaboration dans la plus grande opacité et secret des Plans régionaux de santé par les Agences Régionales de Santé (ARS) en est le plus éclatant témoignage, alors que ceux-ci vont s’imposer pour les 5 à 10 prochaines années.

Ce plan est un aveu d’échec des politiques conduites jusqu’alors, mais n’a d’autre ambition que d’éteindre les incendies par des effets d’annonce.

Les communistes réclament un plan d’urgence autour de trois axes :

  • Définir les besoins de santé par bassin de vie, en mobilisant les professionnels de santé, les associations, les organisations syndicales, les élus locaux, afin de travailler aux Plan régionaux de santé.

  • Lancement d’un plan d’urgence de développement du service public de santé avec notamment l’arrêt du déploiement des GHT et des restructurations hospitalières, l’abrogation du numérus clausus et le lancement d’un plan de formation médicale et paramédicale ;

  • Financement d’un plan pour un maillage des territoires de santé, dans chaque bassin de vie ou canton, dont le pivot serait un centre de santé public travaillant en coordination avec un hôpital public de proximité et une maternité associée.

Libérer la Sécurité sociale du carquant imposé par son étatisation et la fiscalisation de ses recettes. Les moyens financiers existent, la remise en cause de l’ISF ou la poursuite du CICE le montre bien.

Le plan d'accès aux soins présenté par le gouvernement: démantèlement de la santé (PCF, 2 novembre 2017)
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3 novembre 2017 5 03 /11 /novembre /2017 06:11
Communiqué du Parti Communiste de Catalogne suite à l'arrestation ou à la convocation devant la justice des responsables politiques catalans: "Ne jugez pas la démocratie"!

Communiqué du Parti Communiste de Catalogne suite à la convocation des membres du Bureau du Parlement de Catalogne par la Cour Suprême pour des crimes présumés de rébellion, de sédition et de détournement de fonds.

Le Secrétaire général des Communistes de Catalogne, Joan Josep Nuet fait parti des inculpés. 

Un petit extrait pour mes camarades si prompte à condamner un peuple a la soumission : "Les Communistes de Catalogne appellent tous les partis communistes du monde à dénoncer la répression réactionnaire du gouvernement du Parti populaire contre le peuple de Catalogne et la persécution politique des élus. Nous appelons le gouvernement espagnol à libérer les prisonniers politiques, a annuler le processus de suspension de l'autonomie et à engager un dialogue pour trouver une solution démocratique au conflit en Catalogne, dans le respect du droit à l'autodétermination, que depuis des années, veulent la grande majorité des gens."

 

Communiqué complet - traduit par Nicolas Maury: 

Les Communistes de Catalogne dénoncent l'instrumentalisation politique des tribunaux par le gouvernement réactionnaire du Parti Populaire contre les membres du Bureau du Parlement de Catalogne. 

Nous croyons que les infractions qui leur sont imputées ne sont pas fondées et que les accusations sont absolument disproportionnées. 

Nous croyons que ces accusations cachent un conflit politique, ce dernier doit être résolu par le dialogue politique et l'approbation démocratique populaire. 

Nous sommes tous le Bureau 

Les Communistes de Catalogne appellent à la solidarité et à la mobilisation de tous les secteurs démocratiques de la société catalane et espagnole contre cette instrumentalisation politique de la justice. 

Nous appelons à la défense de Carme Forcadell, Lluís Coromines, Anna Simó, Louis fox Ramona Barrufet et Joan Josep Nuet, qui sont les officiers du Parlement de Catalogne injustement accusé d'avoir permis le débat démocratique au sein d'un Parlement souverain. Nous appelons à la solidarité avec les responsables et leurs familles pour faire face à ces temps difficiles pleins d'injustice. Nous appelons à la libération de toutes les personnes emprisonnées pour des raisons politiques en Espagne. 

Nous appelons à l'unité de la classe ouvrière et des classes populaires pour défendre les principes démocratiques, les institutions catalanes, les droits humains, sociaux et nationaux, contre la répression politique et la violence fasciste. Il est temps de construire un front démocratique majoritaire démocratique et républicain avec le peuple de Catalogne et tous les peuples d'Espagne. 

Avec le camarade Nuet 

Les Communistes de la Catalogne expriment leur soutien inconditionnel au camarade Joan Josep Nuet, Secrétaire général de notre parti, qui porte tous nos combats pour la solidarité, le respect, la défense de la dignité, l'intégrité, l'humilité, l'honnêteté, la démocratie et la justice sociale. L'accusation portée contre le camarade Nuet est une accusation contre tous les communistes qui se battent pour une démocratie égalitaire. 

Les Communistes de Catalogne appellent tous les partis communistes du monde à dénoncer la répression réactionnaire du gouvernement du Parti populaire contre le peuple de Catalogne et la persécution politique des élus. Nous appelons le gouvernement espagnol à libérer les prisonniers politiques, a annuler le processus de suspension de l'autonomie et à engager un dialogue pour trouver une solution démocratique au conflit en Catalogne, dans le respect du droit à l' autodétermination, que depuis des années, veulent la grande majorité des gens. 

Pour les libertés, ne jugez pas la démocratie: nous sommes tous le Bureau !

 

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2 novembre 2017 4 02 /11 /novembre /2017 18:54
Budget 2018: lettre-pétition aux parlementaires pour la ratification du traité d'interdiction des armes nucléaires
Budget 2018 : lettre-pétition aux parlementaires pour la ratification du traité d’interdiction des armes nucléaires

jeudi 2 novembre 2017

Appel du Le Collectif "en Marche pour la paix" :

Madame, Monsieur

Les parlementaires seront appelés le 7 novembre à s’exprimer sur les orientations du budget de la défense, dans un nouveau contexte marqué par l’adoption aux Nations Unies, d’un traité d’interdiction des armes nucléaires.

Le prix Nobel de la paix 2017 a été attribué à la campagne ICAN pour soutenir le désarmement nucléaire et l’action des sociétés civiles en faveur du désarmement nucléaire.

Or la Ministre des armées a confirmé, à Brest le 21 septembre 2017, l’objectif d’affecter rapidement 6 milliards d’Euros (2020) de dépenses par an pour une nouvelle modernisation des armes nucléaires et plus particulièrement pour un nouveau renouvellement de la flotte de sous-marins nucléaires de la base de Crozon (29).

Le budget de la défense 2018 avec une augmentation de crédits de 1,8 milliards d’Euros s’inscrit dans cette logique.

C’est la raison pour laquelle, le collectif "En marche pour la paix" a décidé de lancer une campagne d’alerte en direction des parlementaires en utilisant la lettre pétition ci-après qui sera adressée aux parlementaires de votre département.

Signez la lettre-pétition.

Cordialement,
Le Collectif en Marche pour la paix
Coordination : Le Mouvement de la Paix

Budget 2018: lettre-pétition aux parlementaires pour la ratification du traité d'interdiction des armes nucléaires
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2 novembre 2017 4 02 /11 /novembre /2017 18:52
Pierre Darhéville

Pierre Darhéville

Budget de la Sécurité sociale : "Encore des ristournes aux plus fortunés et au tout petit monde de la finance"

jeudi 2 novembre 2017

Le 31 octobre dernier, l’Assemblée nationale a adopté par 354 voix contre 192 le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018.

Les députés communistes ont voté contre et ont dénoncé, par la voix de Pierre Dharréville, "un nouvel affaiblissement injustifiable de la Sécurité sociale."

"Vous imposez là 4,2 milliards d’euros de restrictions, dont 1,2 milliard à l’hôpital, exsangue et qui multiplie les appels à l’aide. Et vous n’avez jamais rien répondu face à cette situation. Votre seul argument pour continuer a été de pointer du doigt 30 % de prescriptions non pertinentes, ce qui constitue une sérieuse mise en cause des praticiens et un nouvel appel à réduire la voilure.

Les besoins de santé sont si criants et votre politique d’austérité si forte que, à la suite de ces choix, il y aura sans doute des drames...

 Le scrutin

 Le dossier législatif

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2 novembre 2017 4 02 /11 /novembre /2017 10:42
Utopies réelles - Erik Olin Wright, éditions La Découverte, 2017 - 18€ - Pourquoi et comment sortir du capitalisme ? Quelles sont les alternatives d’ores et déjà présentes ? Peut-on, doit-on réinventer les socialismes par des réalisations concrètes ? Avec quels outils, quelles formes d’action, quelles institutions ? Telles sont les vastes questions, solidaires les unes des autres, auxquelles répond ce livre original et magistral, synthèse d’une enquête internationale et collective de plusieurs années sur les théories les plus actuelles de l’émancipation ainsi que sur de nombreux projets vivants de transformation radicale, ou plus graduelle, déjà observables dans les domaines sociaux, économiques et politiques. À partir d’un regard rigoureux et acéré, appelé à fonder un nouveau programme de recherche sur les expérimentations postcapitalistes contemporaines, se détachent une conception neuve du progrès et de ses instruments potentiels ainsi qu’une vision scientifique des modalités de dépassement du capitalisme. Les utopies réelles ne sont ni pour les idéalistes ni pour les réalistes. Ce sont les expériences vécues, les projections audacieuses qui créent dès maintenant les conditions comme les formes d’un avenir meilleur, d’un autre futur possible. Traité savant, arme au service d’un renouveau nécessaire de l’imagination politique, Utopies réelles figure déjà parmi les classiques de la pensée sociale du XXIe siècle.

Utopies réelles - Erik Olin Wright, éditions La Découverte, 2017 - 18€ - Pourquoi et comment sortir du capitalisme ? Quelles sont les alternatives d’ores et déjà présentes ? Peut-on, doit-on réinventer les socialismes par des réalisations concrètes ? Avec quels outils, quelles formes d’action, quelles institutions ? Telles sont les vastes questions, solidaires les unes des autres, auxquelles répond ce livre original et magistral, synthèse d’une enquête internationale et collective de plusieurs années sur les théories les plus actuelles de l’émancipation ainsi que sur de nombreux projets vivants de transformation radicale, ou plus graduelle, déjà observables dans les domaines sociaux, économiques et politiques. À partir d’un regard rigoureux et acéré, appelé à fonder un nouveau programme de recherche sur les expérimentations postcapitalistes contemporaines, se détachent une conception neuve du progrès et de ses instruments potentiels ainsi qu’une vision scientifique des modalités de dépassement du capitalisme. Les utopies réelles ne sont ni pour les idéalistes ni pour les réalistes. Ce sont les expériences vécues, les projections audacieuses qui créent dès maintenant les conditions comme les formes d’un avenir meilleur, d’un autre futur possible. Traité savant, arme au service d’un renouveau nécessaire de l’imagination politique, Utopies réelles figure déjà parmi les classiques de la pensée sociale du XXIe siècle.

Erik Olin Wright : « Les rapports de classe se sont historiquement complexifiés »
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR PIERRE CHAILLAN TRADUCTION VINCENT FARNEA
VENDREDI, 20 OCTOBRE, 2017
L'HUMANITÉ

Après avoir longtemps travaillé sur une redéfinition des classes sociales à partir des transformations contemporaines et des apports sociologiques à Marx, le professeur de sociologie à l’université du Wisconsin (États-Unis) cherche, dans son ouvrage Utopies réelles(1), une voie scientifique pour des alternatives afin d’« éroder le capitalisme ».

Avec votre livre Utopies réelles, vous cherchez à penser un monde nouveau. Pourquoi utilisez-vous cette expression ?

Erik Olin Wright Le terme d’« utopies réelles » est un oxymore. Il s’agit surtout d’une forme de provocation délibérée qui nous oblige à réfléchir sur les deux composantes de cet oxymore. Pris séparément, le terme d’utopie signifie que nous devrions nous consacrer à nos aspirations émancipatrices les plus élevées et ne pas nous limiter seulement à nos aspirations concrètes. Le terme « réel » vient plutôt nous rappeler que nous devons rester lucides et nous intéresser à la question pratique de la transformation, et plus particulièrement aux conséquences non intentionnelles de nos actions. Lorsqu’il s’agit de penser des alternatives concrètes au capitalisme, il est en effet souhaitable de saisir la nature et le devenir des obstacles qui interfèrent sur nos stratégies de transformation.

Vous en faites la démonstration dans cet ouvrage : en quoi le capitalisme est-il nuisible ?

Erik Olin Wright Pour produire une critique profonde du capitalisme, il faut commencer par clarifier les valeurs qui nous permettent d’évaluer les différents systèmes. La démarche qui consiste à porter un jugement normatif sur le système capitaliste est un problème difficile en soi car nous avons besoin de cibler clairement ce qui le caractérise. Certains problèmes sociaux relèvent spécifiquement de la domination capitaliste, d’autres non. Dans le livre, je me suis concentré sur deux dimensions bien distinctes qui n’épuisent en rien la question de l’oppression et de la domination sociale. Il y a d’autres formes de domination qui ne relèvent pas intrinsèquement de la domination capitaliste de classe. De la même manière, la question de l’émancipation est multidimensionnelle. Il ne s’agit pas seulement de limiter cette question aux seuls rapports de classe mais de l’ouvrir, notamment, aux rapports de genre et de race. Toutes ces questions sont interconnectées. Et on ne peut plus dire aujourd’hui que l’émancipation de classe constitue la condition suffisante et nécessaire de l’émancipation humaine.

Quelles sont ces deux dimensions ?

Erik Olin Wright La première dimension se centre sur la question des inégalités, c’est-à-dire la question classique de l’exploitation capitaliste. Le capitalisme génère des formes spécifiques et intrinsèques d’inégalités qui entravent l’épanouissement humain. La seconde dimension se concentre davantage sur la question de la démocratie. Le capitalisme bloque intrinsèquement la démocratisation de la démocratie. Ce système pose une limitation au mode de vie démocratique. À partir de ces deux dimensions centrales, la thèse fondamentale du livre consiste à dire qu’il est possible de réaliser les valeurs d’égalité et de démocratie, si nous sommes capables de transformer durablement la structure de base des relations de classe capitalistes en nous appuyant sur une critique scientifique de cette structure de base. Ma démarche intellectuelle est donc motivée par un idéal scientifique : sortir du capitalisme suppose de construire scientifiquement cette voie de sortie.

La « science sociale émancipatrice » que vous définissez rompt-elle avec le marxisme ? Ou est-ce une manière de revigorer la tradition marxiste qui se réclame du « socialisme scientifique » ?

Erik Olin Wright Je suis ravi que vous utilisiez l’expression « tradition marxiste » plutôt que le terme plus doctrinaire de « marxisme ». Je pense que c’est la bonne manière de nommer les choses lorsque nous souhaitons élaborer et enrichir cet espace intellectuel et théorique. Bien que mes travaux de recherche s’inscrivent encore dans le cadre de cet espace intellectuel, je ne conçois plus le marxisme comme une théorie englobante, par essence incompatible avec d’autres approches sociologiques. Certes, la tradition marxiste partage un certain nombre de problèmes et de concepts, mais elle a produit des types différents de théorisations. Une science sociale émancipatrice cherche selon moi aujourd’hui à produire une connaissance scientifique des différentes formes d’oppression que subissent les individus. La dimension « émancipatrice » contient donc incontestablement une dimension morale.

Vous parlez d’« éroder le capitalisme » ?

Erik Olin Wright La question est en effet de savoir comment envisager une transformation post-capitaliste d’un système économique et social dominé par des rapports de classe capitalistes. La théorie de la transformation que je propose est un début de réponse. Tout d’abord, il faut distinguer trois formes de transformations sociales complémentaires : les transformations par la rupture, les transformations interstitielles et les transformations symbiotiques. Chacune d’entre elles se réclame d’une tradition politique, mobilise des acteurs collectifs différents et développe une stratégie particulière par rapport à l’État et à la classe capitaliste. La première, associée au socialisme révolutionnaire, mobilise des classes sociales organisées en partis politiques et vise à renverser l’État en affrontant violemment la bourgeoisie. La deuxième, assez proche des stratégies anarchistes, construit des alternatives émancipatrices dans les niches et les marges de la société capitaliste en dehors de l’État et ignore les classes dirigeantes. Et la troisième, plus proche de la social-démocratie, favorise la création de coalitions de forces sociales issues du monde du travail afin de lutter à l’intérieur des institutions en faisant alliance avec les classes dirigeantes. Les utopies réelles s’élaborent principalement à travers le jeu entre les stratégies interstitielles et symbiotiques, même s’il existe des circonstances au cours desquelles des stratégies de rupture peuvent aussi intervenir. Le but, pour moi, n’est pas de stabiliser ou de domestiquer le capitalisme, mais de destituer à long terme les rapports de domination capitaliste au sein de l’économie.

Pourriez-vous donner des exemples plus précis de ces « utopies réelles » ?

Erik Olin Wright Je mentionnerai trois exemples d’utopie réelle : Wikipédia, les coopératives de travailleurs autogérées et le revenu universel de base. L’exemple que j’aime donner à mes étudiants est celui de Wikipédia. Wikipédia est un moyen anticapitaliste et collaboratif de produire et de diffuser du savoir à l’échelle mondiale. C’est une entreprise intellectuelle hors normes, qui réunit plus de 700 000 personnes collaborant gratuitement selon le principe marxien « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins » pour produire la meilleure encyclopédie mondiale possible. Wikipédia a anéanti la concurrence. Plus personne n’oserait se lancer ou acheter une encyclopédie commerciale. L’accès est libre pour tout le monde, même dans les pays les plus pauvres. Il suffit d’avoir Internet dans un lieu public. Wikipédia est une combinaison intéressante de transformations interstitielles et de stratégies volontaristes. Les coopératives de travailleurs autogérées – je signale le conglomérat de coopératives Mondragon qui se situe au Pays basque espagnol – constituent également une manière alternative d’organiser la production.

Pour définir ce que vous nommez le socialisme, vous dites qu’il faut renforcer le « pouvoir d’agir social ». De quoi s’agit-il ?

Erik Olin Wright Le socialisme, que je distingue du capitalisme et de l’étatisme, est une structure économique dans laquelle les moyens de production appartiennent collectivement à la société, c’est-à-dire le pouvoir social. Ce pouvoir social est enraciné dans la capacité de mobiliser des individus dans des actions collectives et de coopération volontaire au sein de la société civile. Le pouvoir social est ici à distinguer du pouvoir économique, fondé sur la propriété et le contrôle des ressources économiques, et du pouvoir étatique, fondé sur le contrôle de la production de règles collectives. Ainsi, l’idée d’un socialisme enraciné dans le pouvoir social diffère des définitions déjà admises dans la mesure où il ne se limite pas seulement à organiser politiquement la classe ouvrière, mais vise également à renforcer ce que j’appelle le pouvoir d’agir social, c’est-à-dire la capacité collective des individus à s’auto-organiser démocratiquement et à contrôler efficacement la production et la distribution des biens et des services.

L’affrontement de classe demeure une clé essentielle dans ce processus de renforcement du pouvoir d’agir social. Selon vous, est-ce toujours le moteur de l’histoire ?

Erik Olin Wright L’affrontement de classe demeure une structure fondamentale pour penser les possibilités d’un changement social émancipateur. Néanmoins, cet affrontement polarisé s’est densifié. Il existe, pour reprendre votre terme, plusieurs moteurs contradictoires du changement historique. Le marxisme traditionnel a tenté de fusionner deux problèmes bien distincts, mais il faut selon moi les séparer analytiquement. C’est premièrement l’analyse des structures de pouvoir dans une société donnée et la manière dont ces structures bloquent ou favorisent des formes de changement social. Les rapports de classe se sont historiquement complexifiés. En particulier, les positions de classe contradictoires des cadres et des managers contiennent des propriétés relationnelles qui relèvent à la fois de la classe capitaliste et des travailleurs. Et deuxièmement, c’est la question d’une théorie de la trajectoire historique. Marx avait élaboré une solution brillante en proposant une théorie de l’impossibilité du capitalisme à long terme. Mais la vision marxienne de la trajectoire historique du capitalisme était trop déterministe. Je pense qu’il faut l’abandonner au profit d’une théorie plus modeste que j’appelle « théorie de la possibilité structurelle ». Cette théorie non prédictive revient à construire une feuille de route qui nous indiquerait les destinations possibles. Une cartographie du champ des possibles qui tiendrait compte des conditions sociales favorisant le développement historique d’alternatives durables au capitalisme.

Dans vos précédents travaux non traduits en France (Class Counts, Reconstructing Marxism) , vous cherchez à redéfinir les classes sociales à l’aune des transformations du capitalisme. Pourriez-vous résumer vos analyses sociologiques ?

Erik Olin Wright Dans l’histoire des sciences sociales, il existe plusieurs manières de parler des classes sociales. En France, les travaux de Pierre Bourdieu ont largement contribué à enrichir cette question. Certaines théories sociales utilisent le même concept de « classe » pour décrire des phénomènes sociaux différents. Il est donc important de distinguer quatre sous-problèmes : la question de la structure de classe, celle de la sociogenèse, celle de l’affrontement abordée précédemment et celle de la conscience de classe. Au sens sociologique, parler de classe sociale, c’est parler d’antagonismes et de conflits ; c’est distinguer vos amis, vos ennemis et vos potentiels alliés. Mais, si on veut comprendre la pertinence actuelle d’une approche sociologique en termes de classe, il ne faut pas hésiter à recourir à une métaphore sportive. Si nous raisonnons en ces termes, nous avons trois possibilités : nous pouvons décider quel jeu jouer entre nous, nous pouvons décider de discuter les règles du jeu et nous pouvons développer des stratégies à l’intérieur même de ces règles fixées par le jeu. Pour faire simple, l’analyse marxiste de classe s’est intéressée à la nature même du jeu. L’analyse wébérienne de classe s’est davantage intéressée aux règles du jeu capitalistes. Et l’approche néo-durkheimienne s’est penchée sur les stratégies des acteurs. La connexion entre l’analyse de classe et les utopies réelles est donc facile à voir : le but consiste à créer des stratégies pour produire de nouvelles règles du jeu et déstabiliser les participants en proposant un jeu alternatif où tout le monde est gagnant, contrairement à la métaphore sportive.

(1) Utopies réelles, La Découverte, 613 pages, 28 euros.
De l’étude des classes sociales aux utopies réelles

Jeune étudiant, en France en 1967, Erik Olin Wright assiste aux débats qui secouent les intellectuels marxistes français. Cette expérience fera de lui un sociologue marxiste des plus actifs aux États-Unis. Il est président de l’American Sociological Association en 2012. Ses travaux traitent de l’étude des classes sociales. Dans Class Counts : Comparative Studies in Class Analysis

(Cambridge, 1997), il utilise les données collectées dans plusieurs pays industrialisés. Il dirige un projet de recherche collectif international sur les utopies réelles.

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2 novembre 2017 4 02 /11 /novembre /2017 06:56
Usine à lait de Carhaix Synutra: une gestion du personnel catastrophique, violente et dénuée d'humanité . Communiqué de la CGT et dossier de presse
Carhaix : malaise social à l’usine chinoise Synutra

Communiqué de la CGT SYNUTRA: 

MALAISE A SYNUTRA, OUI IL Y A UN PROBLEME 

Suite aux différents articles parus dans la presse sur le malaise social et les départs massifs, la direction de Synutra a convoqué le 19 octobre une réunion des élus du personnel. Pour la direction, il n’y a pas de problème. Pourtant, la réalité est bien différente. Les témoignages qui nous parviennent sont édifiants.

« - On nous parle comme à des chiens »

« - Quelqu’un qui ouvre son bec, c’est la porte »

« - C’est du marche ou crève »

Pas un service n’est épargné, pas une catégorie non plus : de l’ouvrier de production au cadre en passant par l’infirmière, etc……….

En un an, nous estimons qu’il y a eu entre 70 et 80 départs de l’usine. Cette situation intolérable n’a que trop duré.

Depuis un an, vos élus CGT dénoncent cette situation au sein de la DUP (Délégation Unique du Personnel) sans être entendus. Il n’est pas admissible d’aller au travail avec la peur au ventre. Nous sommes des êtres humains, pas de la vulgaire marchandise. La CGT invite les salariés à lever la tête.

25 octobre 2017 

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1 novembre 2017 3 01 /11 /novembre /2017 07:14
1er Novembre: Visite guidée de l'exposition Picasso à Landerneau pour les adhérents PCF et conférence avec Renaud Faroux, critique d'art
Tous les militants du PCF sont conviés (sur inscription préalable) à la clôture de l'expo Picasso à Landerneau le mercredi 1er novembre 2017.
La fédération du PCF organise, le mercredi 1er novembre prochain une visite guidée de l"exposition consacrée à Picasso par le" Fonds Michel et Héléne Leclerc pour la culture".
Nous serons accompagnés de Renaud Faroux, critique d'art qui animera la conférence débat à la suite de la visite qui assurera une conférence sur Picasso ensuite de 11h30 à 12h45 à la salle Toul Kog à Landerneau (rue André Millour, derrière l'église St Thomas), avant un pique-nique fraternel.   
Nous nous retrouverons à Landerneau aux Capucins pour les visites guidées à 9h45.
60 adhérents du PCF se sont inscrits pour cette initiative. 
 
Cette visite guidée suivie de la conférence-débat sur Picasso s'inscrit dans une logique d'éducation populaire et de formation militante que nous voulons développer avec de prochaines sessions de formation prévues dans les prochains mois (les dates seront annoncées par la suite) sur: 
- Le Capital, qui fête ses 150 ans: Avec Jean-Michel Galano, adhérent PCF à Paris, agrégé de philosophie 
- Prendre la parole en Public/ L'enjeu du Pluralisme dans les Médias - avec Jean-François Téaldi  
Et en prévision aussi:  
- La Révolution d'Octobre
- Aragon
 
Portrait de Jacqueline (1964)

Portrait de Jacqueline (1964)

Picasso - Les Massacres de Corée

Picasso - Les Massacres de Corée

Picasso et Maurice Thorez en 1953

Picasso et Maurice Thorez en 1953

Picasso à Vallauris (1954)

Picasso à Vallauris (1954)

L'engagement communiste de Pablo Picasso
L'engagement communiste de Picasso, qui à la différence d'autres artistes de la mouvance surréaliste n'avait pas franchi le pas dans les années 20 de l'engagement politique radical, prend sa source dans la guerre d'Espagne. 
Avant le bombardement de la ville basque de Guernica, Picasso, qui a été très proche de Breton, trotskiste anti-stalinien, partage le point de vue de Eluard qui se rapproche des communistes et voit dans l'URSS qui aide l'Espagne Républicaine un rempart contre le fascisme et l'allié naturel des démocrates progressistes, des prolétaires et anti-fascistes en Europe. Eluard, très ami avec Picasso, adhère au PCF clandestin en 1942 mais, dès le début de la guerre d'Espagne, il écrit des poèmes pour l'Humanité, renouant au passage avec Aragon, en particulier ce poème politique empli d'une colère splendide « novembre 1936 » écrit après les bombardements aériens de Madrid :
« Regardez travailler les bâtisseurs de ruines
Ils sont riches patients ordonnés noirs et bêtes
Mais ils font de leur mieux pour être seuls sur terre
Ils sont au bord de l'homme et le comblent d'ordures
Ils plient au ras du sol des palais sans cervelle
On s'habitue à tout
Sauf à ces oiseaux de plomb
Sauf à leur haine de ce qui brille
Sauf à leur céder la place »
Travaillant à « Guernica » en avril et mai 1937, Picasso fait, pour la première fois de son existence, une déclaration politique :
« La guerre d'Espagne est la bataille de la réaction contre le peuple, contre la liberté. Toute ma vie d'artiste n'a été qu'une lutte continuelle contre la réaction et la mort de l'art. Dans le panneau auquel je travaille et que j'appellerai « Guernica », et dans toutes mes œuvres récentes, j'exprime clairement mon horreur de la caste militaire qui a fait sombrer l'Espagne dans un océan de douleur et de mort ».
Installé dans le pavillon espagnol de l'exposition universelle fin juin 1936, « Guernica » déçoit malgré l'extraordinaire force et nouveauté de l'expression ceux qui en attendaient un appel aux armes.
A l'approche de la guerre, dans la longue agonie de la République espagnole, la peinture de Picasso est habitée par l'angoisse et la colère.
Les procès de Moscou et l'exécution de Boukharine amènent Breton, qui militait pour que Trotski soit accueilli en France, à rompre avec tous les surréalistes qui fréquent encore Eluard, lequel s'est refusé à dénoncer parce qu'il pense que seule l'URSS et les communistes peuvent faire obstacle au fascisme conquérant. Picasso refuse de se rallier à Breton, et d'arbitrer entre ses deux amis qui se déchirent désormais.
En avril 1940, après la déclaration de guerre, Picasso, qui a déjà deux enfants français, fait une demande de naturalisation française. Celle-ci a été connue que très tardivement grâce à Armand Israël et Pierre Daix, et à la cession par la Russie des archives de la préfecture de police de Paris saisies par les nazis en 1940 puis récupérées par les Soviétiques pendant cinquante ans. Les sympathies connues de Picasso avec les communistes font, dans un contexte d'interdiction et de persécution du PCF après le pacte germano-soviétique, que, suite à un rapport défavorable des RG, le plus grand artiste du XXe siècle se voit refuser la nationalité française.
Après la débâcle et l'invasion allemande, Picasso, qui a été invité au Mexique et aux Etats-Unis, se refuse, comme Matisse, a quitté la France occupée où son art va être considéré comme un exemple paradigmatique de la culture et de l'art décadents ayant conduit à la défaite. A l'inverse des Derain, Vlamink, Van Dongen, et de tant d'autres artistes, intellectuels et littérateurs, Picasso refuse pendant l'occupation tout compromis avec l'ordre nouveau et l'occupant. Il fréquente des milieux d'artistes et d'intellectuels acquis à la résistance et sa peinture exprime par sa noirceur et ses traitements tragiques son horreur des temps présents. Pour le reste, Picasso fait silence pendant l'occupation. 
Picasso aide financièrement le peintre juif Freundlich, réfugié en zone sud et qui mourra déporté. Il aide aussi le peintre allemand Hans Hartung à gagner le Maroc. En juin 1941, il rencontre le dirigeant du parti communiste clandestin Laurent Casanova, évadé d'un camp de réfugié, chez Michel Leiris et sa femme. Le 16 et le 17 juillet 1942 a lieu la grande rafle du Vel d'Hiv. Le 6 août, on inaugure à Paris un musée de l'Art moderne dont Picasso est exclu. Le même jour, Picasso peint la femme en gris, une de ses peintures de deuil les plus noires. 
Les amis poètes de Picasso sont arrêtés et déportés pendant les mois terribles de l'hiver 1943-1944: Max Jacob, interné comme juif au camp de Drancy, et qui y meurt d'une pneumonie cinq jours plus tard en février 1944, Robert Desnos arrêté le 22 février 1944 et qui meurt en déportation à Térezin quinze mois plus tard. Ses amis, Eluard et Zervos, sont dans la résistance. 
Le 19 mars 1944, "Le désir attrapé par la queue" une pièce de théâtre nourrie de poésie automatique et surréaliste de Picasso est jouée aux Grands-Augustins grâce à Louise et Michel Leiris avec une distribution étonnante. Albert Camus, metteur en parole, dirigeait Simone de Beauvoir et Sartre, Dora Maar, l'amante bientôt détrônée de Picasso, Raymond Queneau... 
A la Libération, Picasso, qui rêve toujours de défaire le franquisme en Espagne, adhère au PCF.
Il a soixante-trois ans. Il déclare au magazine américain New Masses: 
"Je suis allé au parti communiste sans la moindre hésitation, car, au fond, j'étais avec lui depuis toujours (....). Ces années d'oppression terrible m'ont démontré que je devais combattre non seulement par mon art, mais par ma personne. J'avais tellement hâte de retrouver ma patrie! J'ai toujours été un exilé. Maintenant que je ne le suis plus; en attendant que l'Espagne puisse enfin m'accueillir, le parti communiste m'a ouvert les bras et j'y ai trouvé tous ceux que j'estime (...) et tous ces visages d'insurgés parisiens si beaux que j'ai vus pendant les journées d'août sur les barricades. Je suis de nouveau parmi mes frères..."
Picasso devient ainsi le nouvel adhérent le plus brillant d'une campagne nationale de recrutement du PCF redevenu légal. Le nouvel adhérent est accueilli avec les honneurs par Marcel Cachin, Jacques Duclos, Maurice Thorez étant en URSS, le 4 octobre 1944 dans les bureaux de L'Humanité. Paul Eluard, Aragon, Pierre Villon le dirigeant du Front National sont présents.
A la veille du premier congrès légal du PCF depuis 1937, le 23 mai 1945, Picasso réalise un portrait de Maurice Thorez, le secrétaire général. 
Après la réalisation de son hommage aux victimes du nazisme, "Le charnier", Picasso participe à la célébration du cinquantième anniversaire de Dolorès Ibarruri le 9 décembre 1945 à Toulouse avec son ami Sabardès, la "Passionaria" qui incarne le PC espagnol en exil. 
Dans le cadre d'une exposition "Art et résistance" qu'il organise avec les oeuvres des artistes proches de lui, sous l'égide des FTPF, le PCF expose Picasso mais évite les toiles les plus abstraites, crédo soviétique du "réalisme" oblige. 
A Antibes, en 1947, Picasso rencontre par hasard breton, le pape des surréalistes, qui lui demande des explications sur son adhésion au PCF. "Je tiens à mes opinions comme à un résultat de mon expérience, répond Picasso. Moi, je place l'amitié au-dessus des différences politiques". Breton refuse de lui serrer la main. Il refuse aussi pour des raisons politiques d'exposer Picasso à l'Exposition internationale du surréalisme qu'il prépare au printemps 1947 à la galerie Maeght, mais Dali, Giacometti, André Masson, Magritte, sont logés à la même enseigne. 
Picasso a depuis quelques mois une nouvelle compagne Françoise Gilot. Un de ses portraits d'elle, resigné en cyrillique avec une faucille et un marteau, servira de prix pour un film soviétique primé au festival de Cannes.
Des militants puritains, au PCF, voient d'un mauvais oeil le "libertinage" de Picasso, comme à la même époque celui de Marguerite Duras. 
Ses oeuvres formellement "révolutionnaires" et avant-gardistes ne cadrent pas avec l'esthétique réaliste communiste que peut porter à la même époque un Fougeron et qu'Aragon défend, alors très orthodoxe sur les options esthétiques politiquement et socialement recevables alors que lui-même, du fait de son retour à la poésie patriotique pendant l'occupation, n'est pas non plus en odeur de sainteté. Roger Garaudy, ancien déporté, affirme lui dans son rappel à l'ordre du congrès de 1945, qu'il n'y a pas d'esthétique communiste: "Un communiste a le droit d'aimer l'oeuvre de Picasso, soit l'oeuvre de l'anti-Picasso". 
Picasso en réalité n'a jamais été reconnu et conforté dans ses recherches et inventions esthétiques par le parti auquel il a adhéré. En même temps, Picasso est très sollicité en vertu de son prestige pour des affiches, dessins pour les journaux communistes. 
En 1948, avec notamment le poète André Césaire, Picasso participe avec envie au congrès des intellectuels pour la paix qui se tient à Wroclaw, jadis Breslau, dans la Silésie devenue polonaise. Il y demande la liberté de son ami Pablo Neruda, alors persécuté au Chili. 
Au printemps 1949, Aragon demande au nom du PCF à Picasso de réaliser l'affiche du congrès mondial de la paix devant se tenir à Paris: Picasso à son atelier des Grands-Augustins lui montre le tas d'épreuves des lithos et lui dit de choisir. Evidemment Aragon brandit "La Colombe". Picasso rappelle en bougonnant que les colombes sont des oiseaux belliqueux, il le sait, il en a deux en cage... 
Après la congestion cérébrale qui atteint Maurice Thorez en octobre 1950, Picasso est affaibli par la mise hors course d'un de ceux qui le protégeaient des accusations contre le "formalisme décadent", accusation partagée outre-Manche par un Churchill et outre-Atlantique par bon nombre de politiques américains voyant dans l'art moderne une "subversion communiste". Fougeron devient le peintre officiel du PCF. 
C'est dans ce contexte que Picasso peint en janvier 1951 les "Massacres en Corée", son tableau le plus évidemment politique, pour y affirmer avec éclat ses convictions communistes. "Ce qui éclate toutefois, écrit Pierre Daix, c'est sa réaction la plus intime de père face à cette guerre lointaine. Il crée une science-fiction: un peuple de femmes enceintes et d'enfants, face à des guerriers robotisés". Mais ses "Massacres en Corée" échouent à séduire le public militant. On juge le tableau trop en décalage avec la réalité, ne valorisant pas la résistance et la gloire des combattants communistes. 
Malgré la pression croissante qui règne sur les critiques d'art, intellectuels et écrivains communistes "libéraux" et amoureux d'innovation en matière esthétique, Picasso obtient le prix Staline de la Paix en 1951. "En son absence, par un meeting, Fernand Léger y salue Guernica et La Colombe de la paix. Formulation officielle: Fougeron désormais se bat "à son créneau de communiste", Picasso à "son créneau de partisan de la paix". Un enterrement de première classe", écrit Pierre Daix (Picasso, Pluriel, p.456). 
Picasso réalise un album de luxe avec Eluard "Le visage de la Paix" au profit du Parti Communiste. Il participe à une grande campagne du PCF afin de tenter de sauver le dirigeant grec Beloyannis pour qui Picasso dessine "L'Homme à l'oeillet". Beloyannis est exécuté. 
Au paroxysme de la guerre froide, Picasso réalise d'autres colombes pour les congrès annuels de la paix. Il est expulsé d'Angleterre où devait se tenir, à Sheffield, le congrès de 1952, qui aura finalement lieu à Vienne. Picasso imagine un arc-en-ciel et dessine une colombe discontinue par un ensemble de collages. C'est une réussite mais le projet est refusé par la direction communiste. Picasso dessine alors une eau-forte de colombe dans l'arc-en-ciel et le PCF en sort convaincu de l'avoir poussé à rompre avec le formalisme. 
C'est alors que, le 18 novembre 1952, Pablo Picasso a la douleur de perdre son ami Eluard. Une deuxième fois, après la mort d'Apollinaire, la maladie lui ôte celui qui le comprenait le mieux. Picasso assiste au premier rang de la tribune officielle à l'enterrement que le PCF veut aussi grandiose que possible. 
En février 1953, Staline meurt et Aragon commande un dessin du dictateur communiste à Picasso. Picasso s'inspire de la photo d'un Staline jeune de 1903 et son dessin, publié dans les "Lettres françaises" et à "L'Humanité", jugé irrévérencieux, fait scandale. Le portrait de Staline par Picasso est condamné deux jours plus tard par le PCF "sans mettre en doute les sentiments du grand artiste Picasso dont chacun connaît l'attachement à la classe ouvrière". Le PCF contraignit Aragon à publier dans Les Lettres françaises un dossier de lettres de condamnation outragées. Picasso et Aragon étaient mis au banc des accusés par une direction communiste de formation stalinienne profitant du fait que Thorez, en URSS, n'était plus là pour protéger les intellectuels. Thorez, rentré d'URSS, fit savoir qu'il désapprouvait la condamnation du "Portrait de Staline". Une photographie titrée "Picasso rend visite à Maurice Thorez" en une de L'Humanité du 23 mars 1953 servit à cet effet. 
Mais le PCF et sa presse ignorent la première grande présentation publique en France de l'oeuvre révolutionnaire "Les demoiselles d'Avignon" (1907), inaugurant le XXe siècle artistique, lors de l'exposition de Jean Cassou au musée national d'art moderne "Le Cubisme 1907-1914". 
Suite à ce scandale du portrait de Staline, à l'arrestation de Beria et à la réhabilitation posthume des "Blouses blanches", médecins juifs ayant soi-disant conspiré contre Staline, Picasso, tout en restant adhérent communiste, le PCF étant plus attaqué que jamais, se mit en marge de la direction communiste et pris de la distance vis-à-vis de la notion d'art et d'artiste engagés. C'est le Parti Communiste italien qui consacre une grande exposition n'ignorant pas la période cubiste et abstraite à Picasso en 53 à Rome et à Milan. Moscou prête même de bonnes grâces des tableaux d'avant 1914. Picasso, qui abandonne Françoise Gilot et son enfant au grand dam d'Aragon et d'Elsa va rentrer en aménageant dans le sud de la France avec Jacqueline dans un renouveau créatif extraordinaire.
En 1956, à 75 ans, Picasso signe avec Edouard Pignon, Hélène Parmelin, le critique George Besson, une lettre au comité central du Parti rappelant que la tragédie qui se joue en Hongrie "pose aux communistes de brûlants problèmes que ni le Comité central ni L'Humanité ne les ont aidés à résoudre, et demandant la convocation d'un congrès extraordinaire. Il ne quitte pas le Parti ("on ne peut pas changer sa famille", dit-il à Pierre Daix) mais critique Thorez, Aragon et les autres, d'avoir dissimulé la vérité sur la nature du stalinisme. 
En 1964, il dira toutefois au critique d'art américain Carlton Lake (qui collaborera avec Françoise Gilot en 1964 à l'édition de ses souvenirs) que le communisme représente toujours pour lui "un certain idéal" dans lequel il croit.
 
Article par Ismaël Dupont d'après l'excellente biographie de Pierre Daix, ancien rédacteur en chef des "Lettres françaises", proche et témoin privilégié de la vie et de l'oeuvre de Picasso : Picasso, Tallandier, 2007
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1 novembre 2017 3 01 /11 /novembre /2017 07:02
Catalogne: "pas d'autre issue que les urnes, dans un cadre négocié et apaisé" (Pierre Laurent)

Catalogne : « Pas d’autre issue que les urnes, dans un cadre négocié et apaisé » (Pierre Laurent)

 

 

En Catalogne, l’engrenage tant redouté se met en place. Soutenu par les dirigeants de l’Union européenne, le gouvernement Rajoy, lourdement responsable de la crise par son intransigeance et sa violence, a placé la Catalogne sous tutelle en réponse à une déclaration unilatérale d’indépendance de la Generalitat, elle-même contestée par les organisations progressistes de la gauche catalane et espagnole. Le scénario du pire s’installe et on ne peut être qu’affligé devant tant d’irresponsabilités.

 

Je ne vois d’autre issue qu’une nouvelle expression populaire dans les urnes, après un débat mettant toutes les options sur la table. Le refus de Mariano Rajoy, depuis des années, d’ouvrir des négociations sérieuses et respectueuses sur la nature des relations entre la Catalogne et l’État espagnol n’aura fait que renforcer un choix binaire insatisfaisant tant socialement que politiquement.

 

Les élections annoncées par Mariano Rajoy pour le 21 décembre sont malheureusement déjà entachées par les violences et les décisions brutales prises au nom de la Constitution par une droite et un chef de gouvernement totalement discrédités et illégitimes. La destitution de Carlos Puidgemont et les mises en cause des principales institutions espagnoles ne font que jeter de l’huile sur le feu.

 

La sortie de crise passe par la suspension de l’application de l’article 155 par le gouvernement espagnol, le rétablissement de la légalité démocratique en Catalogne, la suspension de la déclaration unilatérale d’indépendance et la convocation de nouvelles élections par la présidence de la Generalitat, pour un processus électoral garantissant les conditions élémentaires d’expression démocratique de toutes les options.

 

Au delà, cette situation met en évidence un défi crucial : les peuples d’Espagne doivent pouvoir engager un processus de régénération démocratique et de dépassement du cadre actuel de la Constitution de 1978 mise en place après la mort de Franco. Ces exigences sont d’ores et déjà en cours avec l’émergence des mobilisations citoyennes et leur expression lors des dernières élections.

Pierre Laurent, secrétaire national du Parti Communiste

Pierre Laurent, secrétaire national du Parti Communiste

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1 novembre 2017 3 01 /11 /novembre /2017 06:59

Santé

À l’hôpital de Bastia, la CGT en grève de la faim
mardi 31 octobre 2017

La déléguée syndicale CGT et deux agents de l’hôpital de Bastia ont entamé une grève de la faim le 29 octobre dernier pour faire réagir les autorités sur la situation de leur établissement.

DR

« Ce mode d’action désespéré et démesuré est proportionnel à la situation financière dans laquelle se trouve notre hôpital. » Face à l’absence de réponse de la part des autorités à la situation désastreuse de l’établissement, la déléguée syndicale CGT et deux autres agents de l’hôpital de Bastia ont entamé une grève de la faim pour enfin se faire entendre.

L’établissement souffrait en juillet d’un déficit cumulé de près de 50 millions d’euros, qui continue de se creuser. Ces difficultés financières ont de graves conséquences sur le fonctionnement de l’hôpital : impossibilité de le moderniser, dette fournisseurs impactant l’approvisionnement et donc le quotidien des patients, suppressions de postes détériorant les conditions de travail... La situation n’est plus tenable.

La CGT a pourtant régulièrement alerté, informé et échangé sur les difficultés de l’établissement, que ce soit dans les diverses instances internes, au niveau de l’agence régionale de santé (ARS) ou même auprès de la ministre de la Santé, lors de sa visite le 17 août dernier. Elle a par ailleurs transmis une note lors de la tenue du conseil de surveillance le 23 octobre. Aucune réponse n’a été apportée. Pire encore, « divers dossiers sont présentés par la direction à la demande de l’ARS et dans la droite ligne des politiques nationales, sans moyens financiers, sans médecins »...

Politiques nationales d’ailleurs propices au pessimisme : le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2018 actuellement débattu à l’Assemblée nationale donne la part belle à l’austérité, et prévoit une coupe de 4 milliards d’euros dans le budget. L’implacable démolition de la protection sociale continue...

Le syndicat CGT de l’hôpital de Bastia ne veut pas de ce système de santé à deux vitesses. Pour que tous soient égaux face à la maladie et que l’hôpital public continue d’assurer ses missions, il exige :

  • une ouverture immédiate de négociations de la part du ministère de la Santé ;
  • un déblocage immédiat d’une enveloppe de 15 millions d’euros ;
  • un plan de financement à 100 % des travaux de modernisation que les salariés attendent depuis vingt ans.

Il appelle le personnel à rejoindre les grévistes dans le hall, à relayer l’information et à venir discuter des formes d’actions à venir. « Il est plus que temps de trouver des solutions avant que n’arrive un plan massif de suppressions de contractuels. »

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