Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 décembre 2017 5 08 /12 /décembre /2017 20:21

Turquie : Liberté pour Demirtas et Yüksekdag

 

Le procès des deux co-présidents du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, se tient ces 6 et 7 décembre 2017 à Ankara.

Arrêtés le 4 novembre 2016, les parlementaires avaient été déchus de leur immunité quelques semaines auparavant. Ils risquent respectivement 142 et 83 années de prison.

Pour avoir dénoncé les crimes de l'Etat turc dans les villes du Kurdistan soumises à des bombardements et au couvre-feu, la justice leur reproche d'appartenir ou d'appuyer une "organisation terroriste". Le président turc R.T. Erdogan entend aussi faire payer au HDP le camouflet que cette formation lui infligea lors des législatives de juin 2015, entravant la présidentialisation du régime et l'instauration de la dictature. Depuis, l'AKP au pouvoir a entrepris de briser toute forme d'opposition démocratique.

Les emprisonnements de journalistes, d'intellectuel-les, de syndicalistes, de responsables d'organisations des droits humains ou d'élu-es du HDP se sont amplifiés alors que les procès iniques sont devenus quotidiens.

En Turquie, toute expression du dissensus politique est désormais impossible et la politique est devenue un champ de vengeance généralisé. Comme depuis de longues années, le Parti communiste français (PCF) sera à leurs côtés.

Une délégation conduite par Jean-Paul Lecoq, député et membre de la Commission des Affaires étrangères, est présente à Ankara pour exprimer la solidarité du PCF et de son secrétaire national Pierre Laurent qui parraine Selahattin Demirtas. J.P. Lecoq rejoindra sur place Sylvie Jan, présidente d’une association de solidarité avec le peuple kurde.

Le PCF appelle la France et l'UE à dénoncer ces atteintes aux droits humains et à exiger la libération des prisonniers politiques en Turquie.

Le PCF appelle à la mobilisation pour amplifier la solidarité avec les membres du HDP qui oeuvrent pour la paix, la liberté et la justice.

Turquie: liberté pour Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag (PCF)
Partager cet article
Repost0
8 décembre 2017 5 08 /12 /décembre /2017 20:15
 
Ils osent tout. Voilà maintenant que le « groupe d’experts sur le Smic », consulté en amont d’une réunion de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC), prévue le 18 décembre, s’essaie à des préconisations pour le moins explosives, dont on croirait qu’elles ont été piochées dans le bréviaire du Medef, sinon dans les têtes pensantes du macronisme ordinaire. Le cas est plus sérieux qu’il n’y paraît, car le rapport du groupe susnommé, dévoilé hier, donne le ton de la politique salariale qui risque de caractériser le quinquennat. Résumons ; les dits experts conseillent au pouvoir de supprimer la revalorisation automatique du salaire minimum. En somme, de mettre fin à l’indexation… Connaissant la composition monocolore (relevant du libéralisme économique) de cet aéropage, habilement remanié en août dernier, inutile de s’étonner. Y compris des arguments avancés. Voyez-vous, ces braves gens constatent « une embellie » de l’économie française, mais d’une ampleur moindre que celle constatée dans l’environnement économique immédiat de la France ». Du coup, face à ces « fragilités manifestes », nos experts en diable recommandent de « s’abstenir de tout ‘’coup de pouce’’ au premier janvier 2018 » afin de « ne pas fragiliser les améliorations en cours ». Il y a plus intéressant encore. La « rapidité de la croissance du Smic », qui n’a pourtant connu aucun « coup de pouce » depuis 2012, serait « coûteuse pour les finances publiques » du fait des exonérations de cotisations sociales consenties depuis les années 1990 pour « réduire les effets préjudiciables d’un Smic élevé sur (…) l’emploi des personnes les moins qualifiées »…On atteint des sommets.
 
Au prétexte que notre Smic est jugé par nos grands penseurs comme élevé « comparé à ses homologues étrangers », il s’agirait donc de le transformer en variable d’ajustement afin de tirer les rémunérations toujours plus vers des fonds abyssaux, sachant que les seuils d’exonération sont déjà des trappes aux bas salaires. Le Smic ne deviendrait alors qu’une question technique et plus du tout une affaire sociale et politique. Les experts, nous le savons, sont souvent des alibis. Macron a trouvé les siens pour accréditer l’idée de modération salariale globale. Attention, danger !
Partager cet article
Repost0
8 décembre 2017 5 08 /12 /décembre /2017 20:05
Gilbert Gléonec, permanent à l'Union départementale CGT Cheminots, et Gabriel André, secrétaire générale CGT Cheminot Quimper, espèrent obtenir le maintien de l'activité de vente et de conseil en gare de Châteaulin.

Gilbert Gléonec, permanent à l'Union départementale CGT Cheminots, et Gabriel André, secrétaire générale CGT Cheminot Quimper, espèrent obtenir le maintien de l'activité de vente et de conseil en gare de Châteaulin.

On y parle de 2 agents circulation sécurité et d'un agent temporaire (CDD 3 mois ) pour aider les voyageurs à acheter leur billet sur les bornes automatiques à Châteaulin !

 

Question bête: entre les 9 circulations, ( 3 en + ), pourquoi les 2 agents circulation ne pourraient ils pas vendre les billets au guichet comme auparavant ? On voit bien que cette organisation n'est qu'un prétexte, une politique générale de suppression des guichets et des services.

 

Le Télégramme, 8 décembre 2017: 

Il n'y aura pas que les officiels, dimanche, à Châteaulin, pour l'inauguration de la ligne rénovée entre Quimper et Brest. La CGT Cheminot a donné rendez-vous à ses membres et sympathisants, à 14 h, pour un rassemblement contre la disparition programmée du guichet de vente en gare de Châteaulin. « Lors de la rénovation de la gare, ils avaient supprimé les toilettes, maintenant que la ligne rouvre, c'est le guichetier qui va être supprimé », s'inquiète Gabriel André, secrétaire CGT Cheminots Quimper. Avec le passage de six à neuf trains par jour, l'agent de circulation qui s'occupait du guichet n'aura plus le temps pour cette dernière activité. La direction de la SNCF souhaite que la vente soit transférée à l'office de tourisme de la ville. Une proposition refusée d'emblée par la maire de Châteaulin, Gaëlle Nicolas, qui déposera un voeu contre ce transfert, au prochain conseil municipal, lundi. Contactée par la rédaction (Le Télégramme Châteaulin d'hier), elle souhaite que l'agent polyvalent soit maintenu, pas uniquement pour la vente mais aussi pour l'accueil des voyageurs. D'autant que l'office de tourisme n'est pas en mesure d'assurer la vente toute l'année puisqu'il n'ouvre qu'en juillet et août.

 

 « L'argument de la direction c'est de dire que les guichets sont obsolètes avec l'augmentation de la vente sur Internet. Mais il y a des tas de situations dans lesquelles la borne automatique ne peut remplacer l'humain : pour le changement de certains billets, le paiement par chèque vacances, la délivrance des cartes de réduction... Sans compter tous les gens qui n'ont pas de carte bancaire ou ne veulent pas d'Internet », poursuit le cheminot. Cette suppression ne devrait pas intervenir tout de suite puisqu'un agent va être recruté temporairement pour assurer le service, avant une éventuelle suppression définitive.

L'exemple quimpérois


Sur ce dossier, la CGT locale espère obtenir les mêmes résultats qu'à Quimper. En effet, il était prévu que le 1e r novembre dernier, le nombre de guichets diminue de cinq à trois, et que ceux-ci n'ouvrent plus le midi et le dimanche. Après un petit mois de contestation, la direction a finalement fait marche arrière. « Nous sommes satisfaits, nous avons obtenu le maintien de quatre guichets sur cinq, plus le maintien de l'ouverture le midi et le dimanche », explique Gilbert Gléonec, permanent à l'Union départementale de la CGT. Dimanche, un nouveau combat commence pour ceux qui ont toujours milité pour le maintien et la rénovation de la ligne Quimper-Brest, un temps menacée de fermeture définitive.

Partager cet article
Repost0
8 décembre 2017 5 08 /12 /décembre /2017 06:20
Jean-Claude Lefort, beau-père de Salah Hamouri, a fait étape à Plourin-les-Morlaix pour informer le public sur les conditions de détention de l'avocat franco-palestinien et recueillir des signatures de soutien

Jean-Claude Lefort, beau-père de Salah Hamouri, a fait étape à Plourin-les-Morlaix pour informer le public sur les conditions de détention de l'avocat franco-palestinien et recueillir des signatures de soutien

Arrêté dans la nuit du 23 août par l'armée israélienne, l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri est en détention administrative pour six mois renouvelables sans connaître le motif d'inculpation. Le collectif « Liberté pour Salah » qui regroupe 18 associations, partis, syndicats et réseaux locaux de solidarité en pays de Morlaix, a organisé mardi, dans la salle du Cheval Blanc de Plourin les Morlaix, une réunion publique avec Jean-Claude Lefort, député honoraire, beau-père de Salah Hamouri et représentant du comité national pour sa libération. 

Quelles sont les dernières nouvelles dont vous disposez de Salah Hamouri ?
Grâce à ses avocats, nous savons qu'il a bon moral. Il sait que nous sommes derrière lui. Je l'ai même vu sourire sur une photo prise clandestinement au tribunal de Jérusalem par un de ses avocats. 

Quel retour avez-vous des réunions publiques que vous animez ?
J'ai des retours positifs. Les gens nous soutiennent et ne comprennent pas cette situation qui pour eux n'a pas de sens. Ils signent en nombre les cartes postales qui seront envoyées au Président de la République pour lui demander d'agir. Après Plourin, je vais à Quimper, à Bourg-en-Bresse et à Carhaix. Le chemin de la liberté passe par là. Par ailleurs, nous avons le soutien de 57 députés européens, de Pierre Joxe et même d'Angéla Davis. 

Comment peut agir le Président de la République ? 
Salah Hamouri a été arrêté pour des raisons politiques, c'est donc la politique qui doit le libérer. Emmanuel Macron rencontre dimanche Benjamin Netanyahou. Le collectif demande au Président Macron d'engager fermement la voix de la France pour obtenir la libération de notre compatriote injustement détenu par le gouvernement de Benjamin Netanyahou. On est passé du silence à une volonté de dire, de la demande à l'exigence.
 

(entretien avec Michel Quérou, pour le Télégramme, le 5 décembre 2017) 

Partager cet article
Repost0
8 décembre 2017 5 08 /12 /décembre /2017 05:43
Brochure du PCF sur la question des réfugiés et migrants

Brochure du PCF sur la question des réfugiés et migrants

Ouest-France

Le ministre de l’Intérieur a envoyé une note aux préfets pour leur demander de renforcer la lutte contre l’immigration et d’accélérer le processus d’expulsions de migrants en situation irrégulière présents sur le territoire français.

Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a employé un ton très ferme envers les préfets dans une circulaire pour « renforcer » la lutte contre l’immigration irrégulière et leur demande d'« agir rapidement ».

« La lutte contre l’immigration irrégulière est une priorité de l’action gouvernementale », rappelle le ministre de l’Intérieur dans cette circulaire du 20 novembre révélée par le quotidien Le Monde.

Un bilan sera demandé à chaque préfet en février 2018

Si les services « étrangers » seront renforcés de 150 postes, le ministre rappelle que cette lutte contre l’immigration irrégulière « relève de la responsabilité de chaque préfet de département »et leur demande un bilan « d’ici la fin du mois de février 2018 ».

Soulignant l'« acuité exceptionnelle » de la situation migratoire depuis 2014, la circulaire précise qu’un texte de loi est en préparation pour répondre à l'« exigence de fermeté et d’efficacité »énoncée le 12 juillet en Conseil des ministres, notamment « pour assurer l’éloignement des étrangers en situation irrégulière ».

Mais avant l’adoption de cette loi, au premier semestre 2018, « il est nécessaire d’agir rapidement, à droit constant », affirme le ministre de l’Intérieur, qui rappelle que les étrangers en situation irrégulière (hors UE) « doivent être le public prioritaire de votre action en matière d’éloignement ».

Le ministre veut que les demandeurs d’asiles déboutés quittent rapidement le territoire

Les demandeurs d’asile déboutés doivent faire l’objet d’une « attention particulière », selon M. Collomb, qui demande que ces déboutés fassent l’objet d’une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) « systématiquement » et « dès que possible » après le rejet définitif de leur demande.

Le texte annonce ainsi la généralisation d’une procédure pour que les préfectures « soient informées en temps réel, à chaque fois qu’une décision prise sur une demande d’asile est devenue effective ».

Les préfets sont appelés à un « suivi hebdomadaire du taux de déboutés hébergés » dans le dispositif d’asile, sur la base de listes transmises, site par site, par l’Ofii (Office français de l’immigration et de l’intégration) pour qu’ils puissent « prendre toutes les mesures utiles en vue de l’éloignement effectif ».

« Vous pourrez notamment chercher à mettre en œuvre de manière concomitante la procédure permettant l’expulsion de l’hébergement […] et la procédure d’éloignement », ajoute le texte.

Il souhaite un respect strict du règlement de Dublin

Autre priorité, les « dublinés », ces étrangers déjà enregistrés dans un autre pays européen qui est censément compétent pour traiter leur dossier aux termes du règlement Dublin -- ils représentent, selon le texte, « 52 % des demandeurs d’asile » en France.

Leur transfert « constitue un axe essentiel », estime le texte, qui appelle à « un accroissement des transferts effectifs », dont les taux plafonnent à 10 % environ.

Dans ce contexte les étrangers relevant d’un autre État européen doivent être assignés à résidence « dès la présentation au guichet unique », ajoute le texte, qui appelle à mobiliser les dispositifs d’hébergement dédiés tels que le Prahda (Programme d’accueil et d’hébergement des demandeurs d’asile).

La circulaire demande aussi d'« accentuer » le développement des « retours volontaires aidés »et précise que « toutes les régions métropolitaines devront être dotées d’un ou plusieurs dispositifs de préparation au retour ».

Prônant un placement en rétention « à chaque fois que les conditions […] seront remplies », la circulaire appelle notamment à « avoir davantage recours au placement en local de rétention administrative ».

Le ministre appelle enfin à accentuer la lutte contre les filières d’immigration irrégulière et contre la fraude documentaire.

La circulaire appelle enfin à accentuer la lutte contre les filières d’immigration irrégulière la fraude documentaire.

Partager cet article
Repost0
8 décembre 2017 5 08 /12 /décembre /2017 05:24
Après Morlaix-Communauté, Morlaix, Plourin-les-Morlaix, Guimaëc, Carhaix, les conseils municipaux de Plouigneau et de Douarnenez votent des voeux pour que la France s'engage fermement pour la libération de Salah Hamouri
Réuni hier soir, le conseil municipal de Douarnenez a voté à l'unanimité un voeu pour la libération de Salah Hamouri, nous informe notre correspondant, Jean-Louis Griveau (Ensemble- Front de Gauche).
 
Par ailleurs, notre camarade de la section PCF de Morlaix, Roger Héré, conseiller municipal d'opposition à Plouigneau, a également présenté un voeu pour la libération de Salah Hamouri (le même qui a été présenté à Morlaix-Communauté, Morlaix, Guimaëc, Plourin-les-Morlaix) et il a été adopté, malgré l'abstention du 1er adjoint, Bernard Le Vaillant, par 11 voix pour (6 voix de l'opposition et 5 de la majorité, dont Mme le Maire et ses adjoints) et 11 abstentions. 
 
Roger Héré a également abordé au Conseil Municipal de Plouigneau ce jeudi 7 décembre la question des compteurs Linky, indiquant que même si la commune avait délégué la gestion de l'électricité au SDEF, il lui revenait de répondre aux questionnements et aux inquiétudes des usagers. Il a indiqué que plusieurs municipalités s'étaient déjà prononcées contre l'installation des compteurs Linky et a demandé que la commune puisse répondre aux interrogations des habitants par l'information de tous et l'ouverture d'un débat à l'échelle de la commune. 
 
Le Conseil Municipal de Plouigneau a également voté à l'unanimité un voeu lu par Mme Le Maire pour le maintien de la cardiologie à l'hôpital de Morlaix et le maintien de l'intégralité des services au Centre Hospitalier du Pays de Morlaix.       

VOEU POUR LA LIBÉRATION DE L’AVOCAT FRANCO-PALESTINIEN SALAH HAMOURI

Adopté à Plouigneau par le Conseil Municipal du 7 décembre 2017 

Considérant que :

-Salah Hamouri, 32 ans, a été arrêté à son domicile de Jérusalem-Est le 23 août par l’armée d’occupation Israélienne (comme souvent, les autorités militaires ne donnent aucun motif à cette arrestation) .

-C’est une décision militaire (les territoires palestiniens occupés sont toujours placés sous la coupe d’un gouverneur) qui l'a condamné à six mois de détention administrative.

-Le seul reproche qui lui est fait est de résister à l’occupation et à la colonisation.

-Ce franco palestinien, avocat spécialisé dans la défense des Droits de l'Homme, militant de l'organisation de défense des prisonniers et des droits de l'Homme Addameer, a déjà perdu 7 ans de sa vie de 2005 à 2011 en détention dans les prisons israéliennes suite à des accusations non fondées.

-Salah Hamouri vit à Jérusalem, le gouvernement israélien lui interdit de se rendre en Cisjordanie, et ce gouvernement interdit aussi à sa femme et à leur jeune enfant (qui sont en France) de le rejoindre en Palestine occupée.

L'acharnement contre Monsieur Salah Hamouri, qui vise à travers lui la lutte légitime du peuple palestinien pour le respect de ses droits et sa liberté, pour le respect des décisions de l'ONU n'a que trop duré. Aujourd'hui, face à un tel arbitraire, notre compatriote ne peut compter que sur les autorités françaises pour retrouver la liberté.

De nombreuses personnalités réclament la libération de Salah Hamouri : l'historien israélien Michel Warschawski, Pierre Joxe, ancien ministre, Christiane Hessel, la veuve de Stephane Hessel, Jean Ziegler, Rony Brauman, Richard Falk, Michel Tubiana, président d'honneur de la LDH.

De nombreux conseils municipaux, communautaires, départementaux, ont déjà adopté des vœux pour la libération de Salah Hamouri et dans notre territoire, un collectif « Liberté pour Salah Hamouri » s'est monté pour réclamer cette libération comptant 17 groupes (associations de solidarité, syndicats, organisations politiques).

Le Conseil Municipal de Plouigneau demande au Président Emmanuel Macron et au gouvernement français d’agir avec conviction pour protéger et obtenir la libération de notre concitoyen.


 

 

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2017 4 07 /12 /décembre /2017 06:33
Jérusalem, porte de Damas

Jérusalem, porte de Damas

Un coup de force et une alliance inédite entre USA, Israël et Arabie saoudite
 PAR 

La reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël est vécue comme une provocation en Europe et dans le monde arabe. Mais elle s’articule à un plan de paix que Washington tente d’imposer aux Palestiniens avec l’aide de l’Arabie saoudite et d’Israël.

L’annonce par Donald Trump de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël est une fusée à deux étages. Et il n'est pas exclu qu'elle explose en vol. Premier étage: «Il est temps de reconnaître officiellement Jérusalem comme capitale d'Israël, a déclaré Donald Trump, mercredi. Nous reconnaissons l'évidence, la simple réalité. Jérusalem n'est pas seulement la ville des trois religions, elle est la capitale d'une des plus grandes démocraties au monde». Dans la foulée, le président américain a confirmé le déménagement rapide de l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem.

 

Cette reconnaissance affirmée par le président ne fait pas que rompre avec soixante-dix ans de politique américaine. Elle ne fait pas que provoquer un concert de protestions en Palestine d'abord, dans le monde arabe et chez les Européens ensuite, indignant le pape et bouleversant la donne à partir de laquelle tentait de se reconstruire péniblement un processus de paix à l'arrêt depuis des années. Dans la même déclaration, Donald Trump a nommé l'autre étage de la fusée: un accord de paix israélo-palestinien qu'il se dit«déterminé à obtenir», réaffirmant au passage la position américaine d'un solution «à deux Etats».

Cette annonce de Donald Trump sur Jérusalem est censée s'articuler avec ce « deuxième étage », celui de la construction sous égide américaine d'un accord de paix entre Israël et les Palestiniens. C'est le fameux « Big deal », tant de fois évoqué par Trump qui rêve de réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué. C'est aussi ce qu'a tenté de rappeler, mercredi lors d'une réunion de l'Otan à Bruxelles, Rex Tillerson, le secrétaire d'État américain. Pour répondre aux nombreuses critiques de ses partenaires européens, Tillerson a voulu assurer que la paix était toujours possible et que le « président est très déterminé » à obtenir un accord.

Mais comment envisager un accord après cette reconnaissance de Jérusalem qui est vécue comme une provocation par la plupart des acteurs impliqués de près ou de loin dans le conflit israélo-palestinien ?  Donald Trump, une fois de plus, n'en fait-il qu'à sa tête, détruisant au passage le travail de son administration et de ses émissaires ? Ou, au contraire, veut-il faire de Jérusalem le levier qui lui permettra d'imposer aux Palestiniens son « Big deal » ?

Depuis quelques mois, une configuration inédite se met en place au Moyen-Orient. Hier ennemis mortels, voilà que l’Arabie saoudite et Israël unissent aujourd’hui leur influence à celle des États-Unis pour convaincre – ou plutôt pour contraindre – les dirigeants palestiniens d’accepter un nouveau plan de paix. Quel est donc ce plan ?

Dans la soirée du 6 novembre, alors qu’il se trouvait au Caire où se poursuivaient les difficiles négociations de réconciliation entre le Fatah et le Hamas, le président palestinien Mahmoud Abbas a été invité à se rendre à Riyad. Abbas s’est entretenu avec le jeune prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS), dont l’ambition aventureuse et la poigne réformatrice – mais bien peu démocratique – sont en train de bouleverser les rapports de force dans la région.

Mahmoud Abbas n’a pas fait de compte-rendu public de ses conversations avec « MBS ». Mais en recoupant les confidences des cinq membres de sa délégation et les informations réunies ensuite par des diplomates, voici les grandes lignes du « plan de paix » avancé par le prince héritier et rejeté, après une discussion beaucoup plus longue que prévu, par Mahmoud Abbas. 

Que propose-t-il ? Un État palestinien composé de plusieurs fragments de la Cisjordanie, sans continuité territoriale, et une souveraineté limitée des Palestiniens sur leur propre territoire. La majorité des colonies actuelles de Cisjordanie restent en place, sous contrôle israélien. Jérusalem devient la capitale d’Israël mais pas celle de l’État palestinien éparpillé, qui pourrait être installée à Abou Dis, une agglomération de l’est de Jérusalem, mais isolée de la ville par le mur de séparation. Autre disposition du plan : aucun droit au retour, même symbolique, ne sera reconnu aux réfugiés palestiniens et à leurs descendants.

Ce plan n’a plus rien à voir avec « l’Initiative de paix arabe » de mars 2002, présentée par l’Arabie saoudite, qui offrait une normalisation des relations entre Israël et ses voisins arabes en échange d’un retrait total d’Israël des territoires occupés en 1967. Il est même plus désavantageux pour les Palestiniens que toutes les propositions mises en discussion par Israël depuis deux décennies ! « Jamais les Américains n’étaient allés aussi loin, dans le déséquilibre en faveur d’Israël, dit un proche du président palestinien. Et l’extraordinaire est qu’ils avancent un tel plan avec l’aval et la collaboration active de l’Arabie saoudite. »

Ce projet d'accord a été préparé en secret depuis des mois par deux des plus proches conseillers de Donald Trump : son gendre Jared Kushner et son émissaire pour le Proche-Orient, Jason Greenblatt. Les deux hommes sont personnellement impliqués dans la politique israélienne de colonisation et liés à la droite nationaliste israélienne. Un tel plan piétine les principales résolutions des Nations unies sur la question israélo-palestinienne. Il est clairement inacceptable pour Mahmoud Abbas.

Pour tenter d’assouplir la position de son interlocuteur, Mohammed ben Salmane a presque tout tenté, maniant la carotte et le bâton. D’abord en proposant de financer un soutien massif à l’économie de cette Palestine « indépendante ». Puis en menaçant de cesser toute aide financière à l’Autorité palestinienne, depuis longtemps sous perfusion internationale. Enfin, en laissant filtrer la rumeur selon laquelle Mohammed Dahlan, l’ennemi no 1 d’Abbas à qui il rêve de succéder, avait quitté son exil doré des Émirats arabes unis, où il vit depuis 2011, pour se rendre à Riyad en même temps que Mahmoud Abbas. Comme si le jeune prince saoudien voulait faire comprendre au vieux président palestinien que la relève est prête au cas où il se montrerait trop obstiné.

Devant le trouble d’une partie du monde arabe face à ces propositions qui paraissent dictées par Israël, Riyad a commencé à reculer en désordre, expliquant que le royaume que ce n’est pas son plan. C’est donc de Washington que sont venues les nouvelles pressions sur Abbas. Dans un premier temps, l’administration américaine annonce, le 18 novembre, qu’elle a décidé de ne pas renouveler l’autorisation, renouvelable tous les six mois, donnée à l’OLP dans les années 1980, d’avoir une représentation à Washington.

Officiellement, il s’agit de dissuader les Palestiniens de demander à la Cour pénale internationale (CPI) – que les États-Unis comme Israël ne reconnaissent pas – l’ouverture d’une enquête sur l’implication des responsables israéliens dans la colonisation, contraire au droit international. Au bout d’une semaine, après que les Palestiniens ont annoncé qu’ils suspendraient toutes leurs communications avec l’administration américaine, celle-ci fait volte-face et annonce que le bureau de l’OLP restera ouvert.

La deuxième tentative de pression diplomatique publique a eu lieu la semaine dernière, lorsque Donald Trump a annoncé qu’il envisageait, comme il l’avait promis pendant sa campagne électorale, de transférer l’ambassade américaine en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem. Ce transfert confirmé ce mercredi est maintenant présenté comme la conséquence logique de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël.

Le destin de Jérusalem, qui constituait dans le plan de partage de 1947 un « corpus separatum » sous régime international spécial, à côté des États juif et arabe à venir, devait être débattu lors des négociations sur le statut permanent prévues par les accords d’Oslo et qui n’ont jamais eu lieu. La reconnaissance américaine de la ville comme capitale israélienne est une approbation de l’annexion unilatérale de la ville, proclamée officiellement en 1980, à l’initiative de Menahem Begin, « capitale réunifiée de l’État d’Israël ». En violation, toujours impunie, du droit international.

La peur de l’Iran, clé du rapprochement saoudo-israélien

Pourquoi cette soudaine alliance de fait entre l’Arabie saoudite et Israël pour un plan de paix américain? Pourquoi ces concessions sans précédent des États-Unis à Israël ? La clé est dans l’inédite convergence saoudo-israélo-américaine contre l’Iran. Pour le gouvernement israélien, l’Iran, on le sait, est un ennemi mortel, une « menace existentielle ». C’est ce que répétait le premier ministre israélien en invoquant le risque de production par Téhéran d’une bombe atomique.

La signature, en juillet 2015, entre Téhéran et les « 5 + 1 », de l’accord historique sur la démilitarisation du nucléaire iranien, n’a pas rassuré Netanyahou. Il n’a cessé de dénoncer la duplicité de l’Iran et la naïveté des autres signataires. Et cela, malgré le respect scrupuleux, jusqu’alors, par Téhéran des dispositions de contrôle imposées par l’accord. Il faut ajouter à cette panique nucléaire, réelle ou feinte, l’aide en argent et en armes fournie par Téhéran au Hamas, le soutien iranien direct au Hezbollah dont les nouveaux missiles pourraient, depuis le Sud-Liban, frapper Tel-Aviv, et surtout le rôle décisif joué en Syrie, aux côtés des Russes, par l’Iran et ses milices.

La décision iranienne d’aménager au moins deux bases militaires permanentes en Syrie, au sud de Damas, donc proches de la frontière nord d’Israël, est considérée par Tsahal comme une ligne rouge. L’une des deux au moins a déjà été frappée par les avions israéliens.

Netanyahou et ses conseillers ont cherché et trouvé un allié régional contre Téhéran : l'Arabie saoudite. Qu’importe s’il s’agit d’une monarchie absolue gouvernée par la charia, qui a financé l’expansion de l’islam intégriste depuis des décennies. Ou si c’est le pays qui a vu naître Oussama Ben Laden et 15 des 19 pirates de l’air kamikazes du 11 septembre 2001.

Il se trouve que cette aversion historique d’Israël pour l'Iran a rencontré, du côté saoudien, la prétention farouche de Mohammed ben Salmane de conserver au royaume wahhabite l’autorité régionale que Téhéran paraissait menacer. Avant même sa désignation comme prince héritier, en juin dernier, « MBS » avait montré sa volonté de contrer les ambitions régionales prêtées à l’Iran en prenant la tête, en mars 2015, comme ministre de la défense du royaume, d’une coalition arabe sunnite contre la rébellion houthiste du Yémen, inspirée par un mouvement religieux proche du chiisme, et accusée d’être soutenue par Téhéran.

C’est toujours avec pour objectif de faire barrage à l’influence iranienne que Riyad, suivi par une coalition d’alliés et d’obligés sunnites, a décidé en juin dernier de placer en quarantaine le Qatar, pourtant irréprochablement wahhabite, mais bien disposé à l’égard des Frères musulmans, et surtout accusé d’entretenir des relations trop proches avec son voisin iranien, partenaire de Doha dans l’exploitation d’un énorme gisement de gaz sous les eaux du golfe Arabo-Persique.

La volonté, de la part d’un prince wahhabite, de contenir l’influence du chiisme de la République islamique n’explique pourtant pas seule l’offensive diplomatique massive de Riyad contre Téhéran.

L’influence majeure de l’Iran en Irak, où la majorité chiite est au pouvoir depuis la chute du régime de Saddam Hussein, le rôle décisif des combattants iraniens et de leurs milices dans le rétablissement militaire de Bachar al-Assad, indiquent, aux yeux des Saoudiens, qu’une nouvelle donne stratégique régionale est en train de se mettre en place : un couloir chiite existe désormais, depuis Téhéran jusqu’au Liban, en passant par Bagdad et Damas, au cœur du monde sunnite. Et la signature par Téhéran de l’accord nucléaire international, qui semblait sceller le retour de l’Iran dans le concert des nations respectables, n’est pas jugée plus rassurante tant par les Saoudiens que par les Israéliens. Pour des raisons différentes.

À Riyad, on a surtout calculé que la levée des sanctions contre l’Iran allait permettre à la République islamique de récupérer près de 135 milliards d’euros d’avoirs bloqués à l’étranger. Un pactole qui pourrait, selon les dirigeants saoudiens, être affecté au soutien des milices chiites et au développement des capacités militaires de Bagdad. Ainsi s’explique largement l’ouverture diplomatique désormais publique de l’Arabie saoudite en direction d’Israël. Initiative symbolisée par l’interview, il y a trois semaines, du général Gadi Eizenkot, chef d’état-major de l’armée israélienne, au site d’information saoudien Elaph. Interview dans laquelle il a rappelé que les deux pays ne s’étaient« jamais combattus » et où il s’est déclaré prêt à partager des « informations » avec l’Arabie saoudite pour freiner l’influence iranienne dans la région.

De telles dispositions de part et d’autre ne pouvaient qu’enchanter la Maison Blanche. D’abord parce que les« administrations américaines, quelles qu’elles soient, n’ont jamais pu se débarrasser du traumatisme créé par l’interminable crise des otages retenus dans l’ambassade américaine de Téhéran de 1979 à 1981 », comme l’explique Philip Golub, professeur de relations internationales à l’Université américaine de Paris. Voir les deux meilleurs alliés des États-Unis au Proche-Orient se rapprocher pour affronter à leur côté le « grand Satan » iranien est un changement de donne providentiel.

 

Jared Kushner a noué des relations amicales avec le jeune prince héritier saoudien, de quatre ans son cadet. Il entend faire progresser l’accord israélo-palestinien annoncé par son beau-père, et préparé par ses soins, sans nuire aux intérêts de ses interlocuteurs israéliens : pour cela, bénéficier de l’appui saoudien pour vaincre les résistances palestiniennes est une carte maîtresse. Mais le « risque Trump » demeure : l'initiative de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale israélienne peut détruire cette soudaine union Arabie saoudite-Israël et ressouder le monde arabe. Sauf à ce que le statut de Jérusalem ainsi bouleversé devienne un élément de négociations pour faire plier les Palestiniens. Réponse dans les prochaines semaines.

 

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2017 4 07 /12 /décembre /2017 06:20
Ville close de Jérusalem: maison du quartier arabe achetée dans une logique d'annexion par Ariel Sharon

Ville close de Jérusalem: maison du quartier arabe achetée dans une logique d'annexion par Ariel Sharon

Le président américain a humilié les Palestiniens en leur déniant tout droit sur la ville dont ils revendiquent la partie orientale occupée. Il remet en cause toute possibilité de paix et transforme un conflit politique en affrontement religieux.
Barbancey Pierre
Après la reconnaissance de Jérusalem capitale d’Israël, Trump et Netanyahu seuls face au monde entier
JEUDI, 7 DÉCEMBRE, 2017
HUMANITE

Le président américain a humilié les Palestiniens en leur déniant tout droit sur la ville dont ils revendiquent la partie orientale occupée. Il remet en cause toute possibilité de paix et transforme un conflit politique en affrontement religieux.

« Il est temps d'officiellement reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël ». Donald Trump n’a pas tourné longtemps autour du pot lors de sa relative brève annonce, le 6 décembre. Aucune surprise puisque tout avait été fait depuis plusieurs jours pour habituer les esprits à cette décision qui suscite la controverse aux quatre coins du globe. Trump le savait, il l’a fait quand même. Il sait que le statut de Jérusalem n’est pas seulement délicat. Il est l’objet d’un statu quo depuis des décennies et tout évolution ne peut se faire qu’au travers des négociations impliquant et les Israéliens et les Palestiniens.

On remarquera également que Donald Trump qui, il y a quelques mois encore déclarait qu’il pouvait « aussi bien vivre avec la solution à deux Etats qu’à un seul Etat » s’est, de fait prononcé pour la création d’un Etat palestinien. C’est évidemment une tromperie. La reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël à ce moment précis ne doit rien au hasard. Elle intervient au moment où le chef des négociations américaines, son gendre, Jared Kushner, et son envoyé spécial au Proche-Orient, Jason Greenblatt, ont mis la dernière main à ce que la Maison-Blanche appelle « le plan ultime », censé régler une fois pour toute le conflit israélo-palestinien. Dans ce plan, Jérusalem est la capitale d’Israël, pas de l’Etat de Palestine, les colonies sont, pour l’essentielles maintenues et annexées à Israël, ce qui reste de la Cisjordanie sous contrôle palestinien ne possèdera aucune lien physique avec la Bande de Gaza. Alors, quand Trump affirme que « les Etats-Unis restent déterminés à aider à faciliter un accord de paix acceptable pour les deux parties » et qu’ils soutenaient une « solution à deux Etats », si les deux parties « se mettaient d’accord" sur cette question. On se doute bien que la pression sera mise sur les Palestiniens. D’autant plus que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou - qui s’est évidemment félicité de la décision américaine (« Ceci est un jour historique. Jérusalem est la capitale du peuple juif depuis 3.000 ans, c'est la capitale d'Israël depuis presque 70 ans », a-t-il dit) - et qui a toujours refusé de discuter de Jérusalem dans le cadre de négociations, se sent maintenant légitimé dans son attitude.

Pour le président de l’Autorité palestinienne et de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Mahmoud Abbas, l’annonce de Donald Trump « ne changera rien à la situation de la ville de Jérusalem, la capitale éternelle de l’Etat de Palestine ». Il a insisté, devant les caméras de la télévision palestinienne: « Par ces décisions déplorables, les Etats-Unis sapent délibérément tous les efforts de paix et proclament qu’ils abandonnent le rôle de sponsor du processus de paix qu’ils ont joué au cours des dernières décennies ». Le président américain pouvait-il attendre une autre réaction. Pensait-il vraiment que les Palestiniens allaient le remercier?

Hormis Israël, personne ne se félicite de ce qui apparait comme une volonté délibérée de mettre les Palestiniens à genoux, d’humilier le monde arabe et plus encore le monde musulman. Car, ce faisant, le président américain transforme la lutte des peuples pour la reconnaissance de ses droits fondamentaux, notamment celui d’avoir un Etat, en une confrontation de caractère religieux, qui risque d’être des plus violentes. « Les Américains viennent d’annihiler le niveau politique du conflit, pour le remplacer par une guerre terrifiante entre le judaïsme et l’Islam. Tout ne sera plus évoqué qu’au travers ces deux termes », prévient l’ambassadeur de Palestine, Elias Sanbar, dans les colonnes de « l’Humanité ». Les Palestiniens sont appelés par leurs dirigeants à « Trois jours de colère ». Des manifestations ont déjà eu lieu à Gaza et à Istanbul, devant le consulat américain. Vendredi, jour de grande prière pour les musulmans il faut s’attendre à des incidents violents. Mais n’est-ce pas ce que recherchent les Etats-Unis et Israël? Car le plan machiavélique de Donald Trump ne s’arrête pas à Jérusalem. Ce n’est qu’une étape en vue d’un remodelage de l’ensemble du Moyen-Orient où de nouvelles alliances se noueraient entre d’une part de nombreux pays arabes, à commencer par l’Arabie saoudite et les pays du Golfe ainsi que l’Egypte et la Jordanie et Israël d’autre part. L’ennemi commun qui les rassemblerait: l’Iran.

Le calcul est dangereux pour la paix de la région et même celle du monde. En « confessionnalisant » le conflit israélo-palestinien, Trump et consorts vont renforcer les groupes islamistes dans le monde musulman et renforcer les orthodoxes juifs et l’extrême-droite (qui sont souvent les mêmes) en Israël où ils dominent déjà très largement le gouvernement. Quant aux dirigeants arabes, d’accord avec le « plan ultime » américain, ils pourraient très vite se trouver en porte-à-faux avec leurs propres peuples.

Donald Trump, tout à son mépris, a peut-être aussi sous-estimé ses alliés « naturels ». Que la Russie et la Chine soient opposées à sa décision, il n’en a sans doute pas cure, bien qu’il s’agisse là de deux membres permanents du Conseil de sécurité. Mais va-t-il prendre les dirigeants occidentaux pour des imbéciles qui tomberaient dans le panneau de sa dialectique simpliste voire de ses mensonges? Pas sûr. La réaction d’Emmanuel Macron - qui doit pourtant recevoir Netanyahu dimanche, à Paris - en témoigne. Depuis Alger, où il se trouvait en déplacement officiel, il a « regretté » la décision américaine « prise unilatéralement » et que « la France n’approuve pas, qui contrevient au droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu ». Le président français peut en être d’autant plus contri qu’il l’avait déjà dit, sans succès, à son homologue américain. Il a néanmoins rappelé que Jérusalem est « une question de sécurité internationale qui concerne toute la communauté internationale ». Le statut de Jérusalem « devra être déterminé par les Israéliens et les Palestiniens dans le cadre de négociations sous l’égide des Nations unies ». Et il a insisté sur l’importance de la création de deux Etats, Israël et la Palestine, « vivant côte à côte, en paix et en sécurité dans des frontières internationalement reconnues avec comme capitale des deux Etats ». Comment privilégier dès lors le « dialogue » pour éviter les violences. Quelles initiatives?

C’est évidemment la question principale qui se pose puisque pratiquement tous les pays européens sont sur la même longueur d’onde. La situation, qui pourrait devenir explosive nécessite des décisions fortes et rapides pour contrecarrer ces funestes projets. A la demande de la Bolivie, l'Egypte, la France, l'Italie, le Sénégal, le Suède, le Royaume-Uni et l’Uruguay le Conseil de sécurité de l’Onu  se réunit ce vendredi. Le statut de Jérusalem ne peut être résolu que par une « négociation directe » entre Israéliens et Palestiniens, a insisté le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres en rappelant avoir toujours été « contre toute mesure unilatérale ». Il a ajouté: « Il n'y a pas d'alternative à la solution de deux Etats » avec « Jérusalem comme capitale d'Israël et de la Palestine ».

Partager cet article
Repost0
6 décembre 2017 3 06 /12 /décembre /2017 15:41
A Carhaix, le " miracle " chinois se fait attendre
Quand le groupe chinois Synutra investit 200 millions d'euros pour ouvrir en Bretagne, en 2016, l'une des plus grandes usines de poudre de lait d'Europe, la région fête la nouvelle. Mais depuis, les difficultés s'accumulent

 


 

La Chine est le Pérou pour la Bretagne ! La Chine est une richesse pour la Bretagne ! " Ce jour-là, Christian Troadec n'avait pas -lésiné sur la solennité. Le maire de Carhaix (Finistère) semblait ému et ne cachait pas sa fierté. Il recevait l'ambassadeur de Chine en France, Zhai Jun, et l'homme d'affaires chinois Liang Zhang. C'était en avril  2016. A quelques encablures de la salle dans laquelle se déroulait la réception, un long chantier touchait à sa fin. L'une des plus grandes usines de fabrication de poudre de lait en Europe prenait forme au milieu d'un terrain d'une quinzaine d'hectares au sud de la ville.

Le bâtiment abritant les tours de séchage du lait fait désormais partie du décor. Haut de près de cinquante mètres,   immanquable pour qui pérégrine dans le secteur, il se dresse comme un totem aux abords de la route nationale RN164, la " route du centre Bretagne " qui longe la ville. A l'entrée du site, les drapeaux français, breton et européen jouxtent l'oriflamme rouge et or de la République populaire de Chine. L'outil industriel a été inauguré voilà près de quinze mois, le 28 septembre 2016, et l'euphorie est quelque peu retombée. La mise en route de  l'usine a été mouvementée et le projet chinois continue de diviser les acteurs de la filière agricole bretonne.

" Trouver des débouchés "

La société Synutra France est la filiale de -Synutra, l'une des dix plus importantes entreprises laitières chinoises, propriété à 100  % de M. Zhang. Ce groupe, par ailleurs domicilié aux îles Vierges britanniqueset au Delaware (Etats-Unis), produit et commercialise principalement du lait infantile destiné à l'empire du Milieu.

L'histoire de son implantation en Bretagne remonte à la fin des années 2000. A cette époque, la consommation de lait progressait de façon spectaculaire dans une Chine en plein boom économique. Mais en  2008, un scandale sanitaire majeur est venu chambouler les équilibres commerciaux. L'affaire du lait empoisonné, contenant de la mélamine, qui s'ajoutait à de nombreuses autres, a nourri la défiance des consommateurs chinois envers les produits laitiers fabriqués localement… et a renforcé leur appétit pour les denrées importées. Les compagnies chinoises ont alors redoublé d'intérêt pour les zones de production pouvant répondre à leurs impératifs en matière de volumes et de qualité sanitaire. D'autant que le pays du président Xi Jinping ne dispose pas d'une véritable tradition d'élevage laitier : il lui manque un climat, des terres et un savoir-faire adaptés. Ainsi acheter du lait " local " revient souvent plus cher aux transformateurs chinois que d'en importer.

Ce besoin chinois semblait en adéquation avec l'offre française en général et bretonne en particulier – la région Bretagne est l'un des principaux bassins d'élevage d'Europe. La fin des quotas laitiers, fixée à 2015, laissait augurer une possible augmentation de la production européenne. Elus et représentants de la filière clamaient la nécessité de " trouver des débouchés ". " Les Chinois " –  c'est ainsi que M. Zhang et son équipe sont fréquemment désignés à Carhaix – ont été mis en contact avec les élus locaux. Et des négociations ont démarré entre Synutra et la coopérative Sodiaal, qui récolte le lait de plusieurs milliers de producteurs hexagonaux. Cette dernière venait justement de prendre position dans la très stratégique Armorique en reprenant la laiterie Entremont… qui disposait par ailleurs d'une usine vieillissante à Carhaix. " Sodiaal pèse lourd, mais il n'avait pas les moyens d'investir dans une usine neuve ", explique un ancien conseiller de région de la coopérative. Olivier Allain, vice-président du conseil régional de Bretagne en charge de l'agriculture, présente les choses sous un autre angle : " Une entreprise étrangère qui vient produire dans une région où le lait abonde, bien sûr qu'on a vu ça comme une bonne nouvelle ! Il fallait trouver un partenaire. Je ne sais pas ce qu'aurait fait Sodiaal s'il n'y avait pas eu Synutra. "

Au total, 200  millions d'euros ont été investis par M. Zhang, dont la moitié sous forme d'un prêt accordé par Bank of China, banque commerciale d'Etat. L'usine de Carhaix emploie 350  personnes, principalement en CDI. Une aubaine dans un centre Bretagne éloigné des grands pôles économiques régionaux et frappé par le chômage. Le directeur de l'agence Pôle emploi de Carhaix, Olivier Guillou, n'est pas en mesure de donner une " évaluation précise " de l'effet sur l'emploi -induit par l'usine, mais il considère que cela a  " contribué à une dynamique positive ". M.  Troadec parle de retombées " colossales pour tout le centre Bretagne ", sanstoutefois donner plus de précisions. Il n'a pas souhaité répondre aux autres questions du Monde.

" Des pressions incessantes "

Mais l'idylle entre Carhaix et Synutra a été perturbée ces derniers mois. Certains employés ont fait état d'une atmosphère " délétère " au sein de l'usine, dont la direction est assurée par des cadres français. Des réunions exceptionnelles, organisées par la CGT (unique syndicat présent sur le site) pour recueillir la parole des uns et des autres, ont accueilli près de 70  personnes. Contactés par Le Monde, des salariés évoquent – sous couvert de l'anonymat – des " pressions incessantes ", un " management d'un autre âge ", des " incitations à dénoncer les collègues prétendument en faute ", des " violences verbales " et des " obligations de flexibilité intenables ", mais aussi, entre autres, des problèmes de sécurité et d'hygiène au travail. Certains mettent en cause les " exigences " de la direction chinoise. " On nous dit souvent : “C'est comme ça, c'est la Chine qui a décidé !”", affirme l'un d'entre eux.

Conséquence : soixante à cent personnes auraient démissionné ou auraient été licenciées depuis le début du projet. Synutra a même publié sur des sites de recrutement espagnols des annonces concernant des postes de techniciens de maintenance basés à Carhaix, à pourvoir " dès que possible ". " L'usine a une telle réputation que les gens du coin ne veulent plus y aller ! ", s'emporte une ancienne cadre. Le président de Synutra France, Christian Mazuray, reconnaît que la direction était au courant de " problèmes " liés au management et assure que "  les choses sont en train d'être réglées "." Nous avons eu probablement tort d'embaucher trop de jeunes qui ont pris des fonctions de manageurs et qui n'étaient pas forcément rompus à ce genre de responsabilités, explique-t-il. Une nouvelle responsable des ressources humaines a été recrutée et nous sommes en train d'assurer des formations pour permettre un meilleur encadrement des collaborateurs. "

" Un peu D'inquiétude "

Des difficultés techniques, administratives et financières ont aussi émaillé la première année de fonctionnement de                                 l'usine. Selon plusieurs cadres qui ont requis l'anonymat, d'importants problèmes de conception de l'infrastructure auraient ralenti le processus de fabrication de poudre de lait. Par ailleurs, des complications, côté chinois, auraient retardé la commercialisation de certains lots. En septembre, un responsable de Sodiaal expliquait dans Ouest-France que la coopérative avait décidé de réduire le volume de ses livraisons à l'usine Synutra. Et n'acheminait plus quotidiennement que " la moitié " des quelque 800 000 litres de lait par jour prévus par le contrat. Des " retards de paiement " seraient en cause, selon de multiples sources. Christian Mazuray dément : " On a des discussions, des désaccords quelquefois, mais ça s'arrête là. " Il affirme que la production actuelle est " proche " des niveaux prévus à l'origine et  jure que " Synutra va bien " : " La structuration globale de l'entreprise est finie. On est en train de trouver notre rythme de croisière. Une usine, ce n'est pas comme une voiture : il ne suffit pas d'appuyer sur un bouton pour que ça  marche ! " La direction de Sodiaal, quant à elle, n'a pas voulu s'exprimer.

En l'absence de communication commune de la part du tandem sino-français, le microcosme agricole breton bruisse de rumeurs sur l'état de santé réel de Synutra, ainsi que sur sa stratégie à long terme. " Il y a quelques années, on voyait l'arrivée de Synutra comme une opportunité dans une Bretagne tournée vers le commerce et l'export, confie Marie-Andrée Luherne, responsable du lait de la -Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles. Au final, on a quand même un peu d'inquiétude. On ne voudrait pas que les Chinois soient venus s'implanter chez nous uniquement pour bénéficier de notre image positive (…). Il ne faudrait pas qu'ils jouent aux apprentis sorciers. "

Nicolas Legendre

Partager cet article
Repost0
6 décembre 2017 3 06 /12 /décembre /2017 12:00
photo mission en Palestine - AFPS nord-Finistère (Morlaix et Brest) - avril 2015

photo mission en Palestine - AFPS nord-Finistère (Morlaix et Brest) - avril 2015

Jérusalem, un instrument du plan machiavélique de Trump
PIERRE BARBANCEY
MARDI, 5 DÉCEMBRE, 2017
L'HUMANITE

Proche-orient. Le président américain pourrait reconnaître la Ville sainte comme capitale d’Israël. Son but : mettre sur pied un nouvel environnement régional pour affronter l’Iran. À charge pour les Saoudiens de contraindre les Palestiniens à l’accepter.

En mai 2016, alors qu’il n’était encore que candidat à la présidence, Donald Trump annonçait lors de la conférence annuelle du Comité des affaires publiques américano-israéliennes (Aipac), organisation pro-israélienne, qu’en cas d’élection, il transférerait l’ambassade des États-Unis « dans la capitale éternelle du peuple juif, Jérusalem ». Ce qu’il pourrait faire maintenant. contrairement à ce qui est dit, cette décision en soi n’est pas nouvelle. En 1995, déjà, Bill Clinton avait signé une ordonnance déclarant : « Depuis 1950, Jérusalem est la capitale de l’État d’Israël. » Cette loi, pour être appliquée, nécessite le transfert de l’ambassade, qui se trouve, comme celles de pratiquement toutes les chancelleries du monde qui reconnaissent Israël, à Tel-Aviv. Tous les six mois, le président en place doit signer une clause dérogatoire. Depuis hier, Trump est censé signer ou transférer.

Le statut de la ville est l’un des plus contestés au monde

Cet acte, pour grave qu’il soit d’un point de vue symbolique, prend place en réalité dans une séquence géopolitique beaucoup plus large et ne touche pas seulement la symbolique de Jérusalem. Le statut de la ville est en effet l’un des plus contestés au monde. Israéliens et Palestiniens la désignent comme capitale (Israël occupant depuis 1967 et ayant annexé la partie orientale, l’Autorité palestinienne parlant plutôt de Jérusalem-Est). Elle est un lieu saint pour les juifs, les chrétiens et les musulmans. Tout changement de statut aura des répercussions dramatiques pour la région. « Rien ne justifie cette décision (…). Cela ne servira pas la paix et la stabilité, au contraire cela nourrira le fanatisme et la violence », a mis en garde le chef de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit dont on se demande quel est le pouvoir.

Devant un sujet aussi sensible, même un Donald Trump comprend qu’il faut agir avec intelligence et finesse car il s’agit d’un des éléments du nouveau plan américain pour la résolution de ce qu’on appelle le « conflit israélo-palestinien ». Non pas pour le résoudre en soi, mais pour ouvrir la voie au but ultime des États-Unis, mais aussi d’Israël et de nombres pays arabes, Arabie saoudite en tête : affronter l’Iran. Dimanche, son gendre et conseiller pour le Proche-Orient, Jared Kushner, expliquait lors d’un forum à Washington : « De nombreux pays au Moyen-Orient veulent la même chose : le progrès économique, la paix pour leurs peuples. Ils regardent les menaces régionales et je pense qu’ils voient qu’Israël, leur ennemi traditionnel, est en fait devenu un allié naturel pour eux à cause de l’Iran, à cause de l’“État islamique” (Daech) en Irak et au Levant. Beaucoup de gens veulent maintenant faire la jonction entre ces deux paramètres. » Les grandes lignes de ce plan américain n’ont pas été dévoilées mais ont fuité, comme il se doit. Un État serait octroyé aux Palestiniens sur une partie de la Cisjordanie et sur Gaza mais sans continuité territoriale entre les deux entités, une aide de 10 milliards de dollars serait allouée pour l’établissement de cet État. Quant aux discussions sur le statut de Jérusalem et du droit au retour des réfugiés, elles seraient renvoyées aux calendes grecques. Aux Américains le soin de discuter avec les Israéliens. D’où l’idée de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et une déclaration – encore – de Kushner pour rassurer leur partenaire : il compare la poursuite de l’occupation des territoires palestiniens à « un problème immobilier » (Real Estate Issue).

De son côté, le tout-puissant prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane (MBS) – pour qui l’affrontement avec l’Iran prime sur le fait palestinien comme il l’a déjà laissé entendre –, a reçu le président palestinien, Mahmoud Abbas, pour lui présenter le plan de Trump. Le successeur d’Arafat aurait refusé. MBS aurait menacé Abbas de pressions pour le contraindre à démissionner et mettre un homme plus docile à sa place. Ce qui éclaire les manœuvres en cours depuis des mois, les pays du Golfe tentant d’imposer à la présidence de l’OLP comme de l’Autorité palestinienne, Mohammed Dahlan, proche des Émirats arabes unis, ancien homme fort du Fatah dans la bande de Gaza. Mahmoud Abbas a tenté, dimanche, de mobiliser la communauté internationale (qui n’a jamais reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël) pour peser sur la décision américaine. Sans grand effet pour l’heure.

Grand reporter
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011