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28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 05:46
Ian Brossat

Ian Brossat

C'est en réaction à l'annonce de ces logements sociaux dans les beaux quartiers de Paris que le site d'extrême droite Riposte Laïque a répandu sa haine, allant jusqu'à des propos explicitement menaçants, contre Ian Brossat, adjoint communiste au logement. 
Totale solidarité à notre camarade, qui avait déjà été victime d'une campagne de dénigrement et de haine venue des grands bourgeois du 16e arrondissement quand il avait piloté le projet d'installation du seul centre d'hébergement pour sans-abris que compte le 16e arrondissement, près du bois de Boulogne, épisode narré par les Pinçon-Charlot dans la très bonne BD documentaire "Panique dans le 16e".  
Mixité sociale. 250 logements sociaux s’invitent dans le Paris des riches
CAMILLE BAUER
MERCREDI, 25 OCTOBRE, 2017
L'HUMANITÉ
L’acquisition et la transformation de ce bâtiment de 1 700/m2, propriété du ministère des Armées, vont permettre de doubler le nombre de logements sociaux dans le 7e arrondissement. RIVP communication
 

Au terme de plusieurs années de négociation, la capitale a obtenu la cession à prix réduit par le ministère des Armées de la moitié de l’îlot Saint-Germain, un bâtiment prestigieux au cœur d’un arrondissement chic et déficitaire en HLM.

«Une vraie victoire pour la mixité sociale », s’enthousiasme Ian Brossat, adjoint PCF en charge du logement auprès de la maire de Paris. Après des années de négociation, la Ville a signé lundi un protocole entérinant l’acquisition pour 29 millions d’euros de la moitié de l’îlot Saint-Germain pour y construire 251 logements sociaux. La transformation de ce bâtiment de 1 700 m2 propriété du ministère des Armées, et situé dans un des quartiers les plus chics de la capitale, va permettre de doubler le nombre de logements sociaux dans le 7e arrondissement, où le foncier est rare. Avec seulement 300 appartements HLM, cette circonscription dont Rachida Dati est la mairesse est en la matière la plus déficitaire de la capitale. « Cette opération s’inscrit dans notre stratégie de rééquilibrage car il n’est pas juste que les arrondissements du Nord-Est parisien portent seuls l’effort de solidarité », commente Ian Brossat. Le rééquilibrage est d’autant mieux assuré que 126 de ces nouveaux logements qui vont être construits par la RIVP (Régie immobilière de la ville de Paris) seront des Plai, c’est-à-dire la catégorie la moins chère des HLM. Cent autres seront des HLM intermédiaires, dits Plus, réservés à ceux dont le revenu est inférieur à 45 000 euros annuels pour une famille de trois personnes. La création d’une crèche de 66 berceaux et celle d’un gymnase viendront compléter la transformation de ce bâtiment historique en lieu d’habitation.

Obtenir du foncier à des prix avantageux

« Une énorme satisfaction après plusieurs années de bataille », estime Ian Brossat. Les négociations sur l’avenir de l’îlot Saint-Germain par la Ville de Paris, qui souhaite obtenir du foncier à des prix avantageux pour poursuivre son plan de construction de logements sociaux, ont démarré au début du quinquennat de François Hollande. La volonté de la mairie s’est notamment heurtée à la résistance du ministère des Armées. Soumis à des restrictions budgétaires, ce dernier souhaitait vendre son bien au prix du marché – soit au moins 90 millions d’euros pour la partie concernée par le projet – pour en tirer le maximum de fonds. Cet enjeu était d’autant plus important que l’État va devoir débourser 154 millions d’euros par an pendant vingt-sept ans pour la maintenance et l’entretien du nouveau siège du ministère des Armées, fruit d’un partenariat public-privé avec Bouygues dont la construction a déjà coûté 4,2 milliards d’euros. Dans sa croisade, le ministère de la Défense a reçu le soutien d’élus de droite, à l’image de l’ex-député « Les Républicains » Jean-François Lamour, qui avait estimé en 2015 que « les ventes doivent être faites au juste prix, afin de ne pas priver le budget de la Défense de subsides dont il a plus que jamais besoin ». « La réalité, c’est que la loi Duflot et le mécanisme de décote nous ont permis d’avancer », explique de son côté Ian Brossat. Depuis cette loi votée en 2014, l’État peut vendre les bâtiments ou les terrains avec une décote allant jusqu’à 100 % si c’est pour y construire des logements sociaux. Ce mécanisme a déjà été utilisé à cinq reprises par la mairie de Paris, notamment pour acquérir de l’espace, dans des quartiers où le foncier est rare et cher.

La baisse des APL va néanmoins compliquer la réalisation du projet. La baisse des loyers imposée aux organismes HLM par le gouvernement pour compenser la réduction du montant des aides au logement s’applique aussi aux réalisations à venir. Cela signifie que les loyers qui vont être pratiqués à l’îlot Saint-Germain seront plus faibles que prévu, générant un manque à gagner de 3 millions d’euros par rapport aux projections initiales. « Cette perte sera compensée par les fonds propres de la RIVP et par la mairie car nous sommes très attachés à ce projet », tempère Ian Brossat. Il s’inscrit dans une politique de la mairie de Paris qui vise à combler le déficit de logements sociaux dans la ville la plus chère de France. « Sur ce point nous sommes un peu au-dessus des objectifs que nous nous étions fixés, se réjouit Ian Brossat, puisque nous faisons 7 500 logements sociaux par an, dont une moitié en constructions neuves. » Et la mairie a d’autres projets. Elle devrait récupérer prochainement pour y faire des logements sociaux les terrains de deux casernes prêtées aux armées, dont l’une dans le très bourgeois 16e arrondissement.

La baisse des APL au Conseil d’État

Le Conseil d’État doit examiner aujourd’hui le recours déposé par le collectif Vive l’APL contre la baisse de 5 euros du montant des aides au logement décidée en juillet par le gouvernement. Le collectif demande notamment à la plus haute juridiction administrative de suspendre en urgence l’application du décret et de l’arrêté mettant en œuvre cette baisse forfaitaire, qui touche sans distinction 6,5 millions de bénéficiaires.

Journaliste rubrique Société
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28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 05:37
Octobre 1917- 2017: pour de nouvelles conquêtes!

Il y a cent ans, la révolution d’Octobre 1917 menée par le peuple russe avec les bolcheviks, arrachait sous le gouvernement de Lénine les conquêtes suivantes :

- La paix mettant fin au massacre de la première guerre mondiale (plus de 18 millions de morts)
- La socialisation des terres et l’expropriation des grands propriétaires fonciers
- L’établissement du contrôle ouvrier sur les entreprises
- La nationalisation de toutes les banques privées
- L’abolition du vieux système judiciaire
- La séparation de l’Eglise et de l’Etat
- La création d’un nouveau système scolaire mixte, laïc, gratuit et obligatoire
- L’institution d’une orthographe simplifiée pour faciliter l’alphabétisation 
- L’établissement du mariage civil
- Le droit à l’avortement
- L’octroi aux femmes de droits égaux à ceux des hommes
- La dépénalisation de l’homosexualité
- L’abolition de toutes les divisions en castes (nobles, marchands, paysans) et de tous les titres et privilèges
- L’institution de l’assurance en cas de maladie ou de chômage
- La proclamation de l’égalité et de la souveraineté des peuples de la Russie, de leur droit à disposer d’eux-mêmes y compris jusqu’à l’indépendance, comme le feront aussitôt la Finlande, la Pologne, l’Ukraine
- L’abolition de tous les privilèges nationaux et religieux
- Le libre développement des minorités et groupes ethniques
- L’abrogation de toutes les mesures discriminatoires envers les Juifs...

Et tant d’autres mesures progressistes. Gardons-les en tête maintenant que cette « grande lueur à l’Est » s’est éteinte depuis bien longtemps, recouverte par des cendres. Car face au capitalisme déchaîné qui détruit les hommes et leur planète, il faudra bien qu'à notre tour nous arrachions de nouvelles conquêtes sociales.

Maxime Cochard, PCF PARIS 

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28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 05:11
Rajoy est en train de radicaliser toute une région pour pérenniser sa domination, celle de sa caste et d'une constitution marquée par le sceau du franquisme (Marie-Pierre Vieu, députée européen PCF

- Destitution du président de la Catalogne Carles Puigdemont, de son gouvernement et du chef de la police
- Dissolution du Parlement de Catalogne et convocation de nouvelles élections le 21 décembre
- Les ministères du gouvernement central assumeront les pouvoirs de l'administration catalane
- Saisie du tribunal constitutionnel pour obtenir la nullité des mesures adoptées vendredi après-midi par le Parlement catalan.

Et derrière ces mots, quels actes maintenant? On emprisonne 2 millions de catalans? Cette fuite en avant liberticide et sécuritaire dans laquelle s'engage l'État espagnol est mortifère pour la démocratie dans le pays. Bien au delà du debat sur indépendance ou pas de la Catalogne, Rajoy est en train de radicaliser toute une région, d'opposer les espagnols là où ils peuvent se retrouver et cela pour pérenniser sa domination, celle de sa caste et une constitution encore marquée du sceau du franquisme.

Qu'attendent #Macron et l'#UE pour réagir?

Solidaire des catalans et du peuple espagnol!

Marie-Pierre Vieu, parlementaire européenne communiste 

Rajoy est en train de radicaliser toute une région pour pérenniser sa domination, celle de sa caste et d'une constitution marquée par le sceau du franquisme (Marie-Pierre Vieu, députée européen PCF
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28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 04:53
Manif pour l'hôpital public - Morlaix, avril 2016

Manif pour l'hôpital public - Morlaix, avril 2016

Nouvelle cure d’austérité pour l’hôpital, déjà à bout de souffle
MAUD VERGNOL
LUNDI, 23 OCTOBRE, 2017
L'HUMANITÉ

La ministre de la Santé juge que 30 % des dépenses de l’assurance-maladie ne sont « pas pertinentes ».

L’Assemblée nationale s’attaque demain au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), le premier du quinquennat Macron. Une « révolution en douceur » pour « sauver la Sécu », assure la ministre de la Santé pour justifier son budget. Agnès Buzyn a en effet détaillé hier dansle JDD les mesures préconisées par le gouvernement pour atteindre 4,2 milliards d’euros d’économies sur l’assurance-maladie, après les 10 milliards (plan triennal d’économies 2015-2017) du gouvernement précédent. À lui seul, l’hôpital, déjà à bout de souffle, devra encore se priver de 1,6 milliard. « 30% des dépenses de l’assurance-maladie ne sont pas pertinentes », prétend la ministre, estimant qu’« il y a une marge de manœuvre énorme », comme le développement de l’ambulatoire, la réduction du nombre d’hospitalisations et « la fermeture de lits qui ne servent à rien »… Pourtant, l’activité hospitalière augmente de 2 % par an en volume et les professionnels de santé ne cessent d’alerter sur les retards de prise en charge et les embouteillages aux urgences, faute de lits. Sur la hausse de 2 euros du forfait hospitalier – cette nouvelle taxe déguisée pour les 5 % de Français les plus fragiles, qui n’ont pas de complémentaire santé –, Agnès Buzin invoque « un simple rattrapage ». Aux oubliettes les belles promesses du candidat Macron sur la lutte contre les inégalités d’accès aux soins. Enfin, « des modes de tarification centrés sur la pertinence des soins » pourraient réformer le financement des hôpitaux, assure la ministre de la Santé, qui envisage « un intéressement dès lors qu’ils répondront aux objectifs de qualité, de pertinence et d’efficience »... Un millier d’amendements ont été déposés par les députés, qui vont plancher sur les 57 articles du PLFSS jusqu’au 30 octobre.

Chef de la rubrique Politique
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27 octobre 2017 5 27 /10 /octobre /2017 08:17
Rassemblement pour les Urgences de l'hôpital de Morlaix - 19 octobre 2017

Rassemblement pour les Urgences de l'hôpital de Morlaix - 19 octobre 2017

Comité de défense de l’hôpital public en Pays de Morlaix

 

Invitation à l’assemblée générale du 7 novembre 2017

 

Cher(e) ami(e)

 

Tu es invité(e) à participer à l’assemblée générale de l’association CDHPPM qui aura lieu

 

le mardi 7 novembre 2017 à 18 h,

 

Grande salle du centre Gallouédec,

 

28 rue de la mairie à Saint Martin des Champs.

 

L’ordre du jour sera le suivant :

 

- Rapport moral,

 

- Rapport d’activité,

 

- Rapport financier,

 

- Renouvellement des membres du conseil d’administration et du bureau

 

- Questions diverses :

 

* Préparation de la rencontre du 13 novembre avec Mme Le Feur, députée,

 

* Rencontres de la Coordination nationale à Mayenne les 17,18 et 19 novembre

 

Nous espérons que tu pourras te rendre disponible et te remercions par avance de ta participation

 

Bien amicalement

 

La présidente

 

Martine Carn

 

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27 octobre 2017 5 27 /10 /octobre /2017 08:01
photo Le télégramme - AG intersyndicale des personnels de la mairie de Morlaix, 26 octobre 2017 à Kernéguès

photo Le télégramme - AG intersyndicale des personnels de la mairie de Morlaix, 26 octobre 2017 à Kernéguès

Réunis ce jeudi après-midi en intersyndicale, les agents de la ville ont voté, à l'unanimité, une grève reconductible à partir de lundi. Ce mouvement, en lien avec l'augmentation prévue de leur temps de travail, menace la tenue du semi-marathon Saint-Pol - Morlaix, le dimanche 5 novembre.

Le piquet de grève organisé devant puis dans l'hôtel de ville, lundi, était une première étape. La municipalité n'ayant, selon eux, pas entendu leurs revendications, les agents municipaux passent, cette fois, à la vitesse supérieure, en entamant un bras de fer. Réunis en intersyndicale CGT-CFDT hier après-midi, dans leurs locaux de Kernéguès, ils ont, en effet, décidé, après une demi-heure de discussions mais à l'unanimité, d'entamer une grève à compter de lundi, 8 h, avec rassemblement devant les ateliers. 

Un mouvement reconductible destiné à faire pression sur le maire Agnès Le Brun et ses services, afin qu'ils renoncent à faire passer le temps de travail des 436 agents de la ville à 1.607 heures annualisées au 1e r janvier (contre 1.540 actuellement). « Lors de notre dernière entrevue, le maire a eu un discours politique qui ne nous a pas convaincus, a indiqué Philippe Tromelin, délégué CFDT. Et il est hors de question que l'on paye pour la politique que Macron veut mettre en place

Menace sur le semi-marathon

Fort de la réussite de leur précédente action (137 agents présents au plus fort de la manifestation de lundi), les représentants du personnel n'ont donc absolument pas l'intention de baisser pavillon. « Si la grève doit durer, elle durera. Avec toutes les conséquences que cela entraînera », assument-ils. En d'autres termes, il est tout à fait envisageable qu'aucun service ne fonctionne la semaine prochaine. Et que le semi-marathon Saint-Pol - Morlaix, prévu le dimanche 5 novembre, ne puisse finalement pas se tenir. 

Voirie, signalisation, électricité... L'implication des agents est, en effet, nécessaire à la bonne organisation de l'événement sportif. Et à moins qu'ils ne soient réquisitionnés au dernier moment par la mairie (ce qui reste une possibilité), les agents ne lèveront pas le petit doigt s'ils n'obtiennent pas satisfaction avant.

Réunion cet après-midi

Autant dire que la réunion prévue cet après-midi, à 15 h 30, à la mairie, entre Agnès Le Brun et les représentants du personnel, s'annonce un peu tendue. « On a été prévenus très tardivement, alors que nous avions déjà décidé de notre assemblée générale », confie Philippe Tromelin. Qui estime néanmoins que cette « convocation signifie que la municipalité a peut-être des choses à proposer ». 

De son côté, Agnès Le Brun a simplement pris acte de la décision. Et s'est réjouie de voir les représentants du personnel revenir à la table des négociations. « Elles n'auraient jamais dû s'arrêter car nous n'avons jamais fermé la porte », explique-t-elle, estimant qu'il faut encore discuter, qu'il y a « plein de sujets sur lesquels on peut intervenir ». Moyennant quoi, elle ne désespère pas de trouver un accord qui satisferait tout le monde. « C'est le principe des négociations. Mais ça ne fonctionne pas quand on dit non à tout ».

 

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27 octobre 2017 5 27 /10 /octobre /2017 07:34

La fin du chemin.

 

Dans « Voyage avec Charley », Steinbeck raconte son parcours avec son chien à travers les Etats-Unis, en 1962.

Et pour expliquer son état d'esprit, il évoque le mot espagnol : vacilando.

«  L'espagnol possède un mot dont je ne trouve pas l’équivalent en anglais. C’est le verbe VACILAR, participe présent VACILANDO. Cela ne signifie nullement vaciller, hésiter. Si quelqu’un est vacilando, c’est qu’il va quelque part sans se soucier d’y arriver ou non, bien qu’il se soit fixé un but . »

Ce passage m'avait frappée à sa lecture et j'ai souvent depuis voyagé dans cet esprit.

Maintenant que je dois présenter « La fin du chemin », je me rends compte que c'est aussi comme ça que je l'ai écrit.

Je suis tombée par hasard sur le milieu des anciens indépendantistes bretons, en cherchant des réponses sur un autre sujet. J'ai écouté, j'ai cherché plus, j'ai tiré un fil qui m'a emmenée dans une maison, puis dans une autre. J'étais curieuse de tout, comme à l'étranger. Je ne savais pas exactement ce que je cherchais. Si. Je cherchais à comprendre. J'entendais un discours que je n'avais jamais entendu, sous-tendu par des idées que je ne partageais pas. Et même, pas du tout.

Qui composait ce milieu indépendantiste avant la guerre ? Qu'avait-il fait pendant la guerre ? Que sont devenus ces gens après la guerre ? Qu'est-ce qui fait qu'on est prêt à risquer sa vie pour un pays, pour une idée ?

J'ai découvert qu'il n'y avait pas de réponse monolithique. Que même dans un contexte radical se développent des nuances, des histoires. Cette période violente a créé des destins étonnants et romanesques : prises de risques, faux-papiers, exils, condamnations à mort, évasions.

C'est une recherche et une écriture qui se sont faites en Bretagne, à propos de la Bretagne. Mais bizarrement, la Bretagne physique, la Bretagne bleue de Xavier Grall, la Bretagne des grèves, des genêts, de l'odeur d'iode, des maisons de granite, de l'odeur des crêpes, cette Bretagne-là n'apparaît pas dans les paroles des militants. Ils ne m'ont jamais parlé des talus que j'aime tant. Ils ont parlé de leur combat. Ils ont parlé d'engagement.

Pour faire naître les évocations que j'attendais, il a fallu que je parle à des artistes : Per-Jakez Helias, Yvon Le Men, Gilles Servat, Michel Le Bris.

Et ces mondes ne se rencontrent pas.

Entre les deux, j'ai été éclaboussée de récits et d'images et j'ai tenté de retranscrire une petite mesure de la complexité des situations et des humanités qui leur faisaient face.

 

Maryse Le Roux, dimanche 22 octobre 2017

 

"La fin du chemin" de Maryse Le Roux - un très bel essai sur le mouvement indépendantiste breton à paraître cette semaine, accompagné d'une présentation historique d'Ismaël Dupont sur le mouvement nationaliste breton jusqu'à 1945 (Skol Vreizh, 18€)
"La fin du chemin" de Maryse Le Roux - un très bel essai sur le mouvement indépendantiste breton à paraître cette semaine, accompagné d'une présentation historique d'Ismaël Dupont sur le mouvement nationaliste breton jusqu'à 1945 (Skol Vreizh, 18€)

Disponible aujourd'hui, et dans quelques jours, dans toutes les bonnes librairies bretonnes. 

"La fin du chemin" est un essai sur l'engagement et le nationalisme breton avant, pendant, et après la seconde guerre mondiale. 

Je serai avec Maryse Le Roux au Salon du livre de Carhaix pour présenter et vendre le livre les samedi 28 et dimanche 29 octobre, au salon du livre de Plestin les Grèves le 12 novembre, à la fête de l'Humanité Bretagne des 25 et 26 novembre.

Pour ma part, mon texte de 70 pages est le premier aboutissement, sous forme abrégée, d'un travail passionnant de recherche, de lecture et d'écriture de 2 ans et demi.

J'ai écrit une chronologie marquant de manière synthétique la diversité, les contradictions et les évolutions du mouvement nationaliste et régionaliste breton entre le XIXe siècle et 1946, ainsi que les notices biographiques des nationalistes parfois gravement compromis pendant la seconde guerre mondiale que Maryse Le Roux a rencontrés dans les années 1990, avant d'en tirer un magnifique essai littéraire plaçant l'histoire et la politique à hauteur d'hommes et de femmes, qui cherche à comprendre plutôt qu'à juger et qui contient aussi une très belle galerie de portraits.

Ce livre est publié chez Skol Vreizh et à vendre 18€.

Ismaël Dupont 

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27 octobre 2017 5 27 /10 /octobre /2017 07:30
Lettre collective d'élus finistériens au président de la République pour une intervention de la France pour la libération de notre compatriote Salah Hamouri emprisonné en Israël

Ce vendredi 27 octobre, 110 élus du Finistère, maires (15), sénatrice (1), conseillers départementaux (4), conseillers régionaux (3), président de communauté d'agglomération (1), adjoints au maire et/ou vice-présidents de communauté (23), conseillers communautaires et/ou municipaux (65) ont signé cette lettre pour demander au président Macron d'intervenir fortement et urgemment pour la LIBERATION DE SALAH HAMOURI!  

 

Lettre ouverte à

Monsieur le Président de la République

55, rue du Faubourg Saint-Honoré

75 008 PARIS.

Demande d'intervention de la France pour la libération de notre compatriote Monsieur Salah Hamouri emprisonné en Israël.

Monsieur le Président de la République,

Nous avons l'honneur d'attirer votre attention sur la situation de notre compatriote Monsieur Salah Hamouri, 32 ans, avocat spécialisé dans la défense des Droits de l'Homme, emprisonné en Israël depuis le 23 août dernier sans qu'aucun motif ne lui ait été signifié, ni à ses avocats.

Un tribunal israélien a décidé il y a quelques jours son maintien en « détention administrative » pour une durée de 6 mois renouvelable sans aucune inculpation ni jugement. Il s'agit là d'une procédure héritée du mandat britannique sur la Palestine au début du siècle dernier qu'appliquent les autorités de Tel-Aviv et qui peut conduire à des internements administratifs par périodes de 6 mois renouvelées indéfiniment sans aucun jugement.

L'arbitraire a déjà marqué la vie de ce jeune avocat franco-palestinien demeurant à Jérusalem. Il a dû subir en effet, alors qu'il était étudiant, de 2005 à 2011, 7 longues années de prison reposant sur des accusations infondées, les faits qui lui étaient reprochés n'ayant jamais, et pour cause, été établis. Le Président Nicolas Sarkozy et le Ministre des Affaires Etrangères de l'époque, Monsieur Alain Juppé, prenant acte de cette absence totale d'éléments à charge, étaient intervenus auprès du gouvernement israélien pour obtenir sa libération. Dans un communiqué le Ministère des Affaires Étrangères s'était même « réjoui » de cette libération.

L'acharnement contre Monsieur Salah Hamouri, qui vise à travers lui la lutte légitime du peuple palestinien pour le respect de ses droits et de sa liberté, pour le respect des décisions de l'ONU, n'a que trop duré.

Aujourd'hui face à un tel arbitraire notre compatriote ne peut compter que sur les autorités françaises pour retrouver la liberté.

Nous nous permettons de vous indiquer que de très nombreuses associations, la Ligue des Droits de l'Homme, Amnesty International, l'Union Juive pour la Paix, le Syndicat des Avocats de France, l'Association France-Palestine Solidarité, entre autres, réclament la libération immédiate de Monsieur Salah Hamouri. De même que des personnalités aussi diverses que MM. Michel Warschawski (historien israélien, fils de l'ancien Grand Rabbin de Strasbourg), Pierre Joxe (ancien ministre), Christiane Hessel (veuve de M. Stéphane Hessel), Jean Ziegler (vice-président de la commission des Droits de l'Homme de l'ONU), Rony Brauman (fondateur de Médecins sans Frontières), Michel Tubiana (Président d'honneur de la LDH), Richard Falk (professeur de droit international aux USA), ainsi que des députés, des sénateurs, des syndicalistes, des intellectuels, des journalistes, des artistes...Des conseils municipaux, départementaux ont également adopté des vœux en ce sens.

Nous vous demandons par conséquent, Monsieur le Président de la République, d'agir au plus vite et avec fermeté, de faire entendre la voix de la France pour exiger la libération de l'un des siens comme vous avez su le faire pour obtenir la libération des prisons turques du journaliste Monsieur Loup Bureau.

Dans l'attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de notre considération distinguée.

 

110 élus finistériens ont co-signé pour l'instant cette lettre au président Macron:

Solène André, conseillère municipale à Plouégat-Guerrand

Patrick Appéré, élu L'Autre Gauche-BNC à Brest

Patrick Asselbourg, adjoint au maire PCF à Plourin-les-Morlaix

Isabelle Assih conseillère départementale PS de Quimper

Stephane Audic conseiller municipal M 17 17 à Roscoff 

Claude Bellec conseillère municipale déléguée PCF de Brest

Djelloul Benhenni conseiller municipal à Rosporden  

Bertrand Bergeot conseiller municipal à Carhaix

Michèle Beuzit maire de Lannéanou

Maryvonne Blondin sénatrice PS

Alain Bodilis, élu à Plounéour Menez

Josselin Boireau, conseiller municipal de Saint-Thégonnec, EELV

Jacques Boeuf, conseiller municipal, initiative citoyenne, Douarnenez

Claudie Bournot Gallou adjointe PCF au Relecq Kerhuon

Gwenegan Bui conseiller régional PS 

Daniel Caillarec, premier adjoint à Motreff

Jean-Marie Cloarec adjoint au maire Front de Gauche Rosporden/Kernevel

Jean-Pierre Cloarec, conseiller municipal à Morlaix (coopérative citoyenne) 

Patrick Cochennec conseiller municipal à Cleden Poher

Christian Corre, conseiller municipal à Plourin-les-Morlaix

Michel Creignou, adjoint au maire de Guisseny

Jean-François Croguennec, adjoint au maire, Pleyber-Christ

Jean-Claude David conseiller municipal Plourin-les-Morlaix

Thierry Desmarres adjoint EELV à Plougasnou

Martine Dilasser, élue à Pleyber-Christ, conseillère communautaire

Ismaël Dupont élu PCF-Front de gauche à Morlaix et Morlaix-Communauté

Maxime Euzen, conseiller municipal à Plourin-les Morlaix, M 1717 

Jade Eveline, conseillère municipale Initiative Citoyenne, Douarnenez

Michel Fer adjoint au maire Pleyber-Christ

Roselyne Filipe, élue L'Autre Gauche-BNC à Brest

Sylvaine Frenay, conseillère communautaire Quimper Bretagne Occidentale, la Gauche Gabéricoise (Ergué-Gabéric)

Hervé Gouédard, élu PS à Morlaix

Gilbert Gramoullé, conseiller municipal et communautaire PS de Quimper 

Astrid Gaugain élue municipale EELV de Bénodet

Anne Gouérou conseillère municipale Quimper

Jean-Louis Griveau, conseiller municipal Ensemble de Douarnenez 

Paul Guegueniat, conseiller délégué à Saint-Yvi, UDB

Eric Guellec conseiller municipal PCF à Brest vice-président Brest Métropole

Yannick Guéméné, élu à Plouégat Guerrand, commission aménagement de Morlaix-Communauté

Gérard Guen, adjoint au maire à Botmeur

Marie Gueye, vice présidente du Conseil Département PS chargée de la jeunesse

Matthieu Guillemot, NPA, conseiller municipal de Carhaix et conseiller communautaire à Poher Communauté 

Jacqueline Héré adjointe PCF à Brest

Roger Héré, conseiller municipal PCF Front de Gauche Plouigneau

Joël Huet, adjoint au maire, Pleyber-Christ

Joëlle Huon conseillère départementale PS, conseillère municipale à Plouigneau

Jean-Luc Kerdoncuf, conseiller municipal de Plouguerneau (UDB)

Julien Kerguillec, conseiller municipal France Insoumise à Pleyber-Christ

Anne-Marie Kervern, adjointe au maire de Brest, UDB

Emilie Kuchel adjointe au maire PS à Brest 

Fréderic Inizan, conseiller municipal, Pleyber-Christ

Roland Jaouen, Conseiller Municipal Plonéour-Lanvern, France Insoumise

Jean-Pierre Jeudy, Maire honoraire de Carhaix

Charles Kermarec, élu L'Autre Gauche-BNC à Brest

Jeremy Lainé, Adjoint PCF à Guimaëc 

Danièle Larhantec adjointe au maire de Pleyber-Christ

Etienne Le Bellec, conseiller municipal PCF au Guilvinec

Daniel Le Bigot, conseiller municipal EELV de Quimper

Madeleine Le Bihan adjointe au maire de Rosporden

Yannick Le Bleis, conseiller municipal à Ergué Gaberic, La Gauche Gabéricoise

Olivier Le Bras, élu à St Thégonnec, conseiller régional PS

Karen Le Corre, conseillère municipale d'Ergué-Gaberic

Pierre Le Goff, maire de Guimaëc

José Le Guelaff, maire de Motreff

Yvette Le Guen, élue l'Autre Gauche-BNC à Brest

Jean-Michel Le Lorc'h conseiller municipal délégué PCF à Brest

Karen Le Moal adjointe au maire Front de Gauche Rosporden Kernevel

Eric Léon Conseiller municipal à Plouégat-Guerrand

Pierre-Yves Liziar, élu PCF au Relecq Kerhuon 

Jean-Michel Lucas, conseiller municipal et communautaire de Landeleau, FI

Isabelle Mazelin, adjointe PCF à la culture au Relecq Kerhuon

Pierre-Yves Moal Maire de Locmélar (UDB)

Yves Moisan, maire PS de Plouézoc'h, vice-président de Morlaix Communauté

Isabelle Montanari adjointe au maire PS à Brest

Pierig Morvan Conseiller municipal PCF-Front de Gauche Rosporden/Kernevel

Yohann Nedelec, Maire du Relecq-Kerhuon  

Françoise Nioche Conseillère municipale (PCF) de Rosporden Kernével 

Robert Nioche membre du conseil consultatif de Kernevel 

Sarah Noll, élue à Morlaix et Morlaix-Communauté (coopérative citoyenne) 

Ludovic Quelennec, conseiller municipal à Kerlaz, membre du PCF

Paul Quémener Maire de Berrien 

Jean-Michel Parcheminal maire de Plounéour Menez

Robert Paul, conseiller municipal Initiative citoyenne, Douarnenez

André Paulus conseiller municipal PCF à La Feuillée

Françoise Pencalet, conseillère municipale et communautaire - groupe Initiative citoyenne à gauche de Douarnenez

Guy Pennec, maire PS de Plourin

Véronique Pereira Maire du Cloître St Thégonnec 

Sorence Pierret, conseillère municipale Ensemble de Douarnenez

Thierry Piriou, maire PS de Pleyber-Christ, président de la communauté d'agglo de Morlaix-Co

Patrice Porodo conseiller municipal Front de Gauche Rosporden/ Kernevel

Guy Pouliquen maire PS de Locquénolé, vice-président de la communauté d'agglo Morlaix-Co 

Piero Rainero, conseiller municipal PCF à Quimper

Jacques Rannou, maire-délégué PCF de Kernevel 

Larry Réa, conseiller délégué PCF au Relecq Kerhuon

Alain Rebours, conseiller municipal Ensemble à Plounéour-Menez

Anita Richard conseillère municipale PCF à Kernevel-Rosporden

Gilles Rivière conseiller municipal PCF de Châteauneuf du Faou

Sylvie Rodde, conseillère municipale, Pleyber-Christ

Valérie Scattolin, élue Front de Gauche à Morlaix

Pascal Segalen, conseiller municipal PCF au Relecq Kerhuon

 
Mathieu Stervinou, conseiller municipal PS de Quimper 
 
Jean-Marc Tanguy, conseiller départemental PS, élu municipal et communautaire de Quimper
 
Mélanie Thomin, conseillère municipale de Quimper, PS
 
Christian Troadec, maire de Carhaix, conseiller départemental  

Hugues Tupin, conseiller municipal PCF de Douarnenez

 
Emile Turlan, conseiller municipal à Landivisiau  

Jean-Paul Vermot, conseiller départemental PS, élu à Morlaix et Morlaix Communauté 

Laurence Vignon conseillère municipale PS de Quimper

Jocelyne Vilmin, conseiller déléguée au Relecq-Kerhuon

Sylvaine Vulpiani, conseillère régionale PS 

 

Cette lettre et cette initiative ont été initiées par Piero Rainero, conseiller municipal PCF à Quimper, militant de la solidarité avec les Palestiniens de longue date. La lettre sera remise en préfecture d'ici quelques jours et sera évidemment envoyée également à Emmanuel Macron.  

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27 octobre 2017 5 27 /10 /octobre /2017 06:55
Renégociation du CETA: les engagements de Macron déchirés et piétinés (Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF)

Renégociation du CETA : "Les engagements de Macron déchirés et piétinés" (PCF)


Il y a décidément un sérieux problème de transparence dans la manière dont le gouvernement va "accompagner" la mise en œuvre du CETA. Contrairement aux engagements pris lors de la campagne présidentielle par le candidat Macron, l'exécutif ne renégociera pas le traité de libre échange entre l'UE et le Canada. Pour mettre en oeuvre "une sorte de veto climatique" comme l'annonce Nicolas Hulot, le plus sûr est de ne pas ratifier le CETA car le gouvernement ne fera pas bouger le texte d'une virgule.

En septembre, la commission chargée d'établir un bilan des conséquences prévisibles de ce traité, notamment sur la santé, le climat et l'environnement, a rendu un rapport très critique. Les engagements d'Emmanuel Macron à "tirer toutes les conclusions du rapport" et à " faire modifier" le CETA sont aujourd'hui déchirés et piétinés.
L'une des manipulations du macronisme consiste à vouloir faire croire, sur les enjeux européens, à une "refondation" prenant en considération la crise démocratique ouverte en 2005 et le rejet des politiques menées par l'UE. Il n'en est rien. Avec cette capitulation sur le CETA, après la douche froide sur les travailleurs détachés, Emmanuel Macron inscrit son action dans le prolongement de Nicolas Sarkozy et de François Hollande.

Pour le CETA, au regard d'enjeux cruciaux et alors que notre peuple a fait par le passé la preuve de sa capacité d'expertise et de discernement, seul un grand débat national, conclu par un référendum, peut décider de la position de la France. Un nombre considérable de forces, politiques syndicales, associatives et citoyennes, peuvent converger et faire grandir cette exigence démocratique.

Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF,
Paris, le 25 octobre 2017.

Renégociation du CETA: les engagements de Macron déchirés et piétinés (Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF)
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26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 05:53

Pierre Laurent SECRÉTAIRE NATIONAL DU PCF

STÉPHANE SAHUC ET CÉDRIC CLÉRIN

 

Notre société a besoin des idées communistes, la France a besoin du PCF, de ses idées et de son expérience, la gauche a besoin de la culture communiste.

 

 

Face au « président des riches », contre la tentative affichée de transformer le pays au service du capital, la résistance s'organise. L'alternative passe par la construction d'un nouveau projet, nous dit Pierre Laurent, qui lance la préparation d'un congrès extraordinaire pour réinventer le Parti communiste, « le placer à l'offensive ».

 

HD. Six mois après l'élection présidentielle, quel premier bilan tirez-vous de l'action du président et de son gouvernement ? Et que pensez-vous de son intervention du 15 octobre sur les deux piliers de la « révolution macronienne » : « libérer ; protéger » ?

PIERRE LAURENT. Sous couvert de pédagogie, il a affiché toujours la même arrogance. Il ne répond à aucune inquiétude du pays. Or on connaît aujourd'hui la réalité de la révolution qu'annonçait Macron. C'est une révolution libérale qui vise à libérer les plus fortunés et le capital financier de toutes les entraves. C'est une politique qui vise à encourager toujours plus l'accumulation de profits en exploitant plus durement le travail de l'immense majorité et en tapant très durement sur toutes les politiques publiques qui servent à faire du service public pour tous. Que ce soit les ordonnances pour casser le Code du travail, la mise en pièces de l'APL et la politique de logement social, les nouveaux cadeaux à ceux qui payent l'ISF, jusqu'à la scandaleuse décision de retirer l'État du capital d'Alstom pour le livrer aux actionnaires privés de Siemens, on est, dans tous les domaines, dans une politique de démolition du modèle social. C'est la généralisation de la précarité sociale et c'est open bar pour tous les profiteurs et les actionnaires. Cette politique ne relancera en rien l'activité économique et elle va creuser les inégalités. Ceux qui vont profiter de cette politique se moquent totalement de répondre aux besoins nationaux et aux urgences sociales de développement.

 

HD. Mais Emmanuel Macron affirme avoir été élu pour cela...

PIERRE LAURENT. Cet argument ne tient pas. Macron a certes annoncé ses projets mais en en maquillant les conséquences. C'est pour cette raison que des millions de gens aujourd'hui, y compris parmi ceux qui ont voté pour lui, découvrent la réalité de sa politique. Qui avait compris qu'il servirait avec une telle indécence les plus fortunés ? Il y a eu tromperie. De plus, une élection présidentielle, ce n'est pas la suspension de la démocratie pendant cinq ans. Macron a le droit de mettre sur la table des projets, mais quand ces projets entraînent une opposition majoritaire dans l'opinion, parmi les organisations syndicales, parmi les acteurs du logement social... il doit en tenir compte. Or la réponse, c'est le passage en force. Aucune élection ne donne ce droit. Le débat d'alternative entre projets différents, qui est l'essence de la démocratie, n'est pas suspendu par une élection.

Ce qui est frappant d'ailleurs, c'est que, si peu de temps après l'élection, le pouvoir soit mis en difficulté. Preuve que sa politique ne crée pas une adhésion majoritaire dans le pays. Nous sommes au début d'une contestation sociale multiforme qui va se développer sur tous les terrains.

 

HD. Quel rôle peut jouer le PCF dans cette contestation ?

PIERRE LAURENT. Le PCF a un très grand rôle à jouer. Nous sommes déjà présents avec nos militants, nos élus, nos parlementaires sur tous les fronts de mobilisation. Nous jouons un rôle actif pour révéler les mauvais coups du gouvernement. Mais nous voulons franchir une étape. Ces protestations sociales portent l'aspiration à une autre société. Pour Macron, la société de demain est une société de précarité dans laquelle les êtres humains sont réduits à se plier aux exigences du marché dans tous les domaines. Nous, nous voulons remettre au centre l'humain d'abord. Pour cela, nous venons de décider de tenir, le 3 février prochain à Paris, des états généraux du progrès social. Nous voulons démontrer que ceux qui sont mobilisés dans le pays ont des idées pour construire un nouveau type de progrès social, qui sache faire de la solidarité, créer de l'emploi en produisant autrement, allier le développement industriel et l'ambition écologique, et qui, pour cela, fasse reculer, en tous domaines, les prélèvements indus du capital.

Ce dont notre société crève, c'est des coûts du capital, cet argent créé par la richesse du travail et soustrait à la collectivité nationale pour nourrir des logiques de rentabilité à court terme. Nous présenterons nos propositions dans des cahiers du progrès social et nous ouvrirons ces cahiers aux propositions venues des citoyens pour faire converger tout cela sous la forme de nouveaux projets de loi. Nous voulons faire émerger un contre-projet face au désastre Macron.

 

HD. Et vous pensez que cela peut empêcher Macron d'aller au bout de son projet libéral ?

PIERRE LAURENT. Je pense que c'est possible. J'ai conscience que le niveau de confrontation dans lequel nous entrons est très élevé. La volonté du président, c'est, dès la première année de son quinquennat, de casser tous les piliers de notre modèle social. Face à cela, je crois que les communistes ne doivent fixer aucune frontière au rassemblement qu'il convient de construire. Dans les collectivités locales, des élus de toutes sensibilités peuvent converger pour demander d'arrêter le massacre des budgets publics. Face à ce qui se passe dans l'industrie, des femmes et des hommes de tous horizons peuvent dirent non au bradage d'un atout industriel aussi important qu'Alstom.

Mais, pour gagner, il convient aussi de faire grandir des objectifs alternatifs à ceux du gouvernement. Démonter qu'une autre politique est la condition pour lever des forces majoritaires. Il nous faut isoler au maximum le gouvernement. Car ce qui se joue c'est « projet de société libérale contre projet de société solidaire ».

 

HD. Mais cette vision des choses ne fait-elle pas débat notamment avec la France insoumise (FI) autour de leur stratégie basée sur le populisme et le dégagisme ? Et le résultat de la dernière séquence ne donne-t-elle pas raison à la FI ?

PIERRE LAURENT. Je suis certain que les électeurs de J.-L. Mélenchon et ceux de la FI et du PCF n'ont pas cherché à donner raison aux uns ou aux autres. Ceux qui ont utilisé ces bulletins ont dit de manière convergente qu'ils ne voulaient pas de cette société et qu'ils voulaient tourner le monde politique actuel vers un autre avenir. Les communistes ont été partie prenante de cette montée en puissance. Preuve en est, aux législatives comme aux sénatoriales, les électeurs ont dit qu'il fallait des groupes communistes. D'ailleurs ces électeurs nous demandent de converger pour travailler aux étapes suivantes.

La question qui se pose est autre : comment allons-nous construire les étapes suivantes, résoudre la question de l'alternative au pouvoir d'Emmanuel Macron ? Et là, nous avons effectivement un débat. La logique dégagiste, populiste a été poussée en avant lors de l'élection présidentielle par des candidats aux programmes totalement contradictoires comme Jean-Luc Mélenchon mais aussi Macron ou Le Pen. Donc, pour construire l'alternative, cette logique ne peut plus suffire. Maintenant, il s'agit de transformer la volonté de changer le système politique en un projet politique alternatif positif. Je crois que la convergence doit se construire sur du projet. Je crois également que nous devons cultiver le caractère démocratique de la vague qui monte dans le pays, c'est-à-dire donner le maximum de possibilité à l'initiative populaire de terrain, décentralisée. La réponse populiste ne peut tenir lieu de bonne réponse à ce besoin. Cette conception de la démarche politique à construire, nous la versons au débat non pas comme un objet de polémique, mais comme une contribution politique que nous considérons utile à la période.

 

HD. La FI semble chercher avant tout à être les meilleurs opposants...

PIERRE LAURENT. C'est une bonne chose de disputer la place d'opposant à la politique gouvernementale. Je vois bien au Sénat la manœuvre qui est celle de la droite et de Gérard Larcher qui osent se présenter comme le meilleur contre-pouvoir, alors même que la droite a voté comme un seul homme les ordonnances Macron. Des forces vont essayer de duper les gens. Il est donc très important de démontrer que l'opposition véritable se situe, non pas du côté d'une force politique, mais du côté de la gauche, du côté du camp qui prend partie pour le travail contre le capital. Nous devons porter d'une même main le drapeau de la résistance et du projet alternatif.

 

HD. Pourquoi un congrès « extraordinaire » du PCF ?

PIERRE LAURENT. J'ai parlé de la nécessité détenir un congrès extraordinaire parce que, dans une période aussi inédite que celle que nous vivons, la nécessité de la relance politique de notre projet communiste est très grande. Les responsabilités qui sont les nôtres sont énormes et il n'est pas si facile de les relever. Donc nous devons nous reposer toutes les questions fondamentales pour procéder à notre propre révolution politique pour nous placer à l'offensive. Nous avons décidé quelque chose d'inédit : commencer par une consultation directe de nos adhérents qui a pour objet de déterminer les thèmes et les méthodes de travail du congrès. Les communistes veulent un congrès différent, qui ne répète pas les mêmes débats, qui nous aide à approfondir des questions nouvelles, qui fait le bilan de notre action et ouvre la voie à des expérimentations nouvelles. Nous voulons inventer de nouveaux modes de débat collectif, construire des chantiers qui allient réflexions et actions concrètes.

Notre objectif est de parvenir au congrès non pas seulement avec des intentions de changements, mais avec des résultats concrets, palpables, sur la transformation de nos structures, sur les nouveaux réseaux d'actions que nous voulons mettre en place, sur un nouveau fonctionnement de notre direction, sur de nouveaux outils de communication, sur une nouvelle plate-forme numérique de mise en réseau des communistes... Nous allons nous atteler à tous ces chantiers avec l'objectif de construire une force communiste capable d'affronter les défis d'aujourd'hui. Nous n'allons pas refaire le congrès d'il y a dix ans pour savoir s'il faut un Parti communiste, cette question a été tranchée. Notre débat doit définir les transformations nécessaires pour que le Parti communiste joue pleinement son rôle.

 

HD. Cent ans après la révolution d'Octobre, n'est-on pas arrivé au bout d'un cycle ?

PIERRE LAURENT. Oui, nous sommes dans une époque politique nouvelle. À époque nouvelle, parti nouveau. Nous sortons de quarante ans d'union de la gauche et entrons dans une nouvelle période avec de nouveaux adversaires à affronter et de nouveaux partenaires à venir, donc notre rôle doit être réévalué. Mais je crois que cette volonté de réinvention ne nous conduit absolument pas au renoncement au projet communiste. Nous célébrons le 100e anniversaire de 1917, qui est une des racines du PCF, mais le PCF a des racines qui plongent encore plus loin dans l'histoire du pays : Révolution française, Commune de Paris, refus de la guerre 14-18... La crise du système capitaliste actuelle, d'une ampleur inédite, nous ramène aux anticipations de Marx sur le nécessaire dépassement du système capitaliste. Mais, pour être pleinement communiste, elle nous oblige à penser les conditions contemporaines de ce dépassement.

Notre congrès doit avoir sur cette question une ambition maximale. C'est une occasion qu'il ne faut pas rater. Notre société a besoin des idées communistes, la France a besoin du PCF, de ses idées et de son expérience, la gauche a besoin de la culture communiste. Nous avons la responsabilité de mettre ses idées à la hauteur des questions posées à la société française. Si nous n'y parvenons pas, ce n'est pas le PCF lui-même qui sera en difficulté, c'est la société française. Nous n'avons pas à avoir peur de notre ombre, soyons audacieux, car nous en sommes capables.

 

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