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23 février 2018 5 23 /02 /février /2018 07:10
photo de Chahla Chafiq - PCF Bouches-du-Rhône

photo de Chahla Chafiq - PCF Bouches-du-Rhône

Les mouvements du foulard blanc, rythmés par une jeune femme sans voile, debout sur une armoire électrique d'un trottoir de Téhéran, pourraient bien être une performance symbolique.

L'action se passe dans une rue qui porte le nom de « Révolution ». Sans qu'il s'agisse de cela, l'harmonie des gestes de sa main leur donne l'aspect d'une danse.

Le foulard n'est plus un foulard ; il se mue en un drapeau blanc et en une aile d'oiseau. Un chant de liberté et de paix. Bien que l'action se passe fin décembre, avant l'éclosion des contestations populaires qui vont ébranler plusieurs villes iraniennes en janvier, la diffusion de la photo fait de Vida Movahed une des icônes de ces contestations. La révélation de la date et du nom de la femme, désormais surnommée la « fille de la rue de la Révolution », ne parviendra pas à effacer cette dimension iconique. Pourquoi ? La réponse se trouve dans la réalité éprouvée durant des décennies de pouvoir islamiste en Iran : le voile des femmes constitue pour l'idéologie islamiste un étendard politique. En 1979, un des premiers actes de Khomeyni, après sa prise de pouvoir, est d'appeler les femmes à porter le voile sur les lieux de travail. Les Iraniennes protestent massivement. Mais les troupes islamistes écrasent ces contestations auxquelles les acteurs politiques opposés au régime de Khomeyni n'apportent pas un soutien actif, considérant la question du voile des femmes comme socialement et politiquement secondaire.

Erreur de jugement fatale, comme le prouve ce qui se passe ensuite. L'imposition du port du voile, qui va s'étendre à tous les lieux publics, installe la religion comme une idéologie et un programme politique. Le double caractère régressif et répressif de ce plan ne tarde pas à se mettre en scène : le respect de l'islam va justifier le piétinement des droits humains, la censure de toute expression libre et la sacralisation des violences et des discriminations. La ségrégation entre les musulmans et les autres est légitimée.

L'athéisme est banni, la laïcité n'a pas droit de cité et les minorités religieuses, des zoroastriens aux juifs, en passant par les chrétiens, sont surveillées et réprimées, pendant que les bahaïs sont privés de tout droit. Quant au sexisme et à l'homophobie, l'instauration de la charia les justifie et les soutient. Le pouvoir islamiste range par ailleurs les musulman-e-s qui n'adhèrent pas à son idéologie parmi les égarés du droit chemin. En se proclamant le représentant du « véritable islam », le régime assimile toute opposition à l'oeuvre des « ennemis de Dieu », méritant de ce fait une répression implacable.

Dans ce contexte, la République islamique d'Iran étouffe continuellement les actions et revendications des ouvriers, des ensei\gnants, des étudiants et des lycéens... tout comme elle réprime divers peuples qui font pourtant partie intégrante de la mosaïque du peuple iranien (Kurdes, Arabes, Baloutches...). Les femmes, présentes dans ces catégories, subissent les mêmes méfaits sociopolitiques et culturels que les hommes, mais elles sont aussi discriminées « parce que femmes » et donc doublement réprimées.

À ce sujet, il est essentiel de saisir le rôle central de la hiérarchisation sexuée dans le projet islamiste d'une « société musulmane véritable » qui s'appuie sur le fantasme d'une oumma unifiée sous la loi divine. La cellule de base de cette oumma est la « famille islamique », dont la supériorité de l'homme-chef-mari-père sur la femme-fille-épouse-mère fait écho à la suprématie de Dieu sur les humains, les islamistes s'octroyant une place intermédiaire de délégués de Dieu sur terre. Une sorte de ruissellement du pouvoir du haut vers le bas... Le contrôle de la sexualité des femmes va de pair avec une division sexuée de l'espace et la non-mixité avec la soumission du peuple aux dirigeants. Et le voile symbolise tout le dispositif, d'où l'insistance des islamistes sur le voilement des femmes. La République islamique mobilise maintes mesures de propagande, de contrôle et de répression pour faire « respecter » le voile. Sans parvenir à faire reculer la résistance des Iraniennes au voile obligatoire.

L'ampleur du phénomène du « mauvais voile » (porté de manière non conforme) en est un exemple. Les châtiments prévus et exercés n'y font rien. Les chiffres officiels de la police, en 2007, rapportent l'arrestation de 14 000 Iraniennes dans le pays et l'arrestation journalière de 150 femmes à Téhéran. Ces chiffres renseignent en même temps sur un autre fait : l'imposition du jeune journaliste iranienne exilée), la campagne des « Mercredis blancs » débute en 2016 : chaque mercredi, des femmes descendent dans la rue avec un foulard, un sac ou un vêtement de couleur blanche (emblème de la non-violence) pour dire non au voile obligatoire. Avec l'arrestation et la détention provisoire de Vida Movahed, d'autres femmes ont repris son geste partout en Iran, faisant naître la campagne « Filles de la rue de la Révolution ».

Et les hommes défenseurs des droits et des libertés les ont rejointes. La couleur du foulard varie, mais le message reste le même : dire non au voile pour réclamer la liberté et l'égalité, indissociables de la fin de la tyrannie exercée au nom du divin.

 

TRIBUNE LIBRE LES « MERCREDIS BLANCS » EN IRAN - FILLES DE LA «REVOLUTION» [L’HUMANITE – MERCREDI 21 FEVRIER 2018 - CHAHLA CHAFIQ ÉCRIVAINE, SOCIOLOGUE)
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22 février 2018 4 22 /02 /février /2018 22:01
LOI COLLOMB: LA MACHINE A EXPULSER LES IMMIGRES (L’HUMANITE – MERCREDI 21 FEVRIER 2018 - LAURENT MOULOUD)

Le ministre de l'Intérieur présente aujourd'hui son projet asile et immigration en Conseil des ministres. Un texte contesté qui, sous couvert d'accélérer les procédures, vise à accroître les renvois et à entraver l'accès aux droits des exilés.

 

Première grosse épreuve du feu pour Gérard Collomb. Le ministre de l'Intérieur présente ce matin en Conseil des ministres son très controversé projet de loi « pour une immigration maîtrisée et un droit d'asile effectif ». Un texte de tous les dangers, autour duquel le gouvernement fait corps en s'échinant à le dépeindre comme « solide et équilibré », articulant « tradition d’accueil » et « juste sévérité ». Des éléments de langage qui peinent à couvrir le concert de critiques et d’alertes dont le « projet Collomb » fait l’objet depuis des mois. Parmi ces nombreux détracteurs, on trouve des élus de gauche et les associations d’aide aux migrants qui parlent du « pire texte qu’on ait vu depuis longtemps ». Mais aussi – chose plus rare – les professionnels de l’Offi ce français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), les agents de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), le Défenseur des droits et une pléiade de chercheurs et d’avocats. Même certains députés de la majorité LREM sont tenaillés par quelques scrupules… Cette relative unanimité, qui laisse pour l'instant de marbre l'exécutif, ne doit rien au hasard. Loin de l'« équilibre » proclamé, tous les observateurs des questions migratoires constatent que ce projet de loi penche largement à droite. Et que, sous couvert d'accélérer les procédures, il vise, avant toute chose, à accroître les expulsions et à entraver l'accès aux droits des migrants.

 

 

Collomb remet du carburant dans la machine à expulser

 

L'ensemble du texte est guidé par ce double argumentaire, où derrière le prétexte de « l'efficacité » se cache la volonté de dissuader. Premier à en faire les frais : l'asile. Le titre I et ses neuf articles entendent ainsi « garantir l'effectivité » de ce droit fondamental, notamment en réduisant à six mois les délais d'instruction, recours en justice compris. Une volonté d'aller plus vite qui pouvait se comprendre lorsque ce délai moyen tournait autour de deux ans. Mais voilà: ce n'est plus le cas. Il est actuellement de onze mois. « Un temps de traitement nécessaire», explique Sylvie Charvin, responsable de la CGT à l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra). Quand vous devez instruire le cas d'un potentiel tortionnaire rwandais ou d'une personne persécutée pour son homosexualité, vous croyez que ça prend deux jours?» À ses yeux, en voulant arriver arbitrairement à six mois, on confond vitesse et précipitation. « On fragilise clairement une procédure qui demande un temps incompressible, dit-elle. On va non pas vers un droit d'asile effectif mais fictif ! »

« LE PROJET NIE LE DROIT DE RECOURS »

D'autant plus que, pour réduire ce temps d'instruction, le projet de loi propose de tailler à tous les étages de la procédure. Le délai pour déposer une demande d'asile après l'entrée en France est ainsi réduit de 120 à 90 jours (60 jours en Guyane). Au-delà, les personnes verront leur situation examinée en «procédure accélérée», c'est-à-dire sans droit à l'hébergement, ni à la moindre allocation. Et avec des chances d'aboutir bien moindres... « Contrairement à ce que semble penser le gouvernement, 120 jours, ce n'est pas de trop pour des exilés souvent traumatisés par leur parcours, fragiles psychologiquement, qui arrivent seuls en France, sans parler la langue, ne connaissant rien des procédures, souligne Sylvie Charvin. En réduisant ce temps de la demande, on réduit clairement leurs chances de se voir reconnaître une protection. »

JUSQU'À 135 JOURS DE RÉTENTION

 

Mais le projet de loi va encore plus loin. Certaines personnes déboutées de leur demande d'asile auprès de l'Ofpra pourront être expulsées avant même que la CNDA n'ait rendu sa décision ! Ce sera notamment le cas pour les migrants venus de pays considérés comme « sûrs ». Une notion éminemment contestable. « Le Bénin, par exemple, est un pays classé comme "sûr" alors que là-bas, l'homosexualité est un délit pénal, raconte Sylvie Chardin. On pourrait donc y renvoyer une personne persécutée avant même que son recours ne soit tranché par la CNDA... Et si celle-ci lui donne finalement raison, on fait quoi ? On va rechercher la personne là-bas ? » Toutes ces mesures, assurent associations et professionnels, auront un impact négatif sur l'accès au droit d'asile. « Sous couvert d'efficacité administrative, il ne s'agit que d'exclure les personnes les plus fragiles, les moins entourées, les plus hésitantes, celles qui ont justement besoin de la protection de la France », analyse la Cimade.

Cette première partie du projet de loi s'articule parfaitement avec l'autre grand axe du texte ­ le titre II ­ visant explicitement à augmenter l'efficacité des reconduites à la frontière. Pour le gouvernement, les quelque 100 000 demandes d'asile enregistrées en 2017 pèsent comme une menace insupportable sur le pays. Surtout que, dans le même temps, moins de 20 000 procédures d'éloignement ont été exécutées (une sur cinq environ). Un bilan jugé « insuffisant» par Gérard Collomb, qui souhaite durcir la législation à toutes les étapes du processus. À commencer par les interpellations et la détection. Le projet prévoit d'allonger la durée de « retenue » dans les commissariats de 16 à 24 heures (article 16), histoire de donner plus de temps à la police pour vérifier si la personne possède ou non un titre de séjour. Une privation de liberté alignée sur la durée d'une garde à vue que la Cimade juge « disproportionnée » pour des personnes qui n'ont commis aucun délit. D'autant que cette retenue s'accompagnera de pouvoirs élargis pour la police, notamment une prise d'empreinte qui vaudra, en cas de refus du migrant, une interdiction de territoire pure et simple.

La suite n'est pas moins tendre. En l'état actuel, si la personne est en situation irrégulière, elle se voit notifier une «obligation de quitter le territoire » (OQTF) et peut être placée en centre de rétention pour une durée maximale de 45 jours, le temps que l'administration obtienne du pays d'origine un « laissez-passer consulaire » nécessaire à l'expulsion. Cette durée de rétention est jugée trop faible par Gérard Collomb, qui souhaite l'étendre jusqu'à 90 jours, voire à 135 jours dans certains cas !

« ON CRÉE BEAUCOUP DE SOUFFRANCE »

 

Son argumentaire est basique : à l'heure actuelle, seules 46 % des demandes de laissez-passer aboutissent actuellement au bout des 45 jours, beaucoup de pays d'origine rechignant à coopérer pour délivrer le précieux sésame. En allongeant ce délai, ça irait donc mieux. Sauf que c'est faux. «La durée de rétention n'a aucune incidence significative sur le nombre d'expulsions», soutient David Rohi, de la Cimade. Et les chiffres lui donnent raison. En 2011, ce délai était déjà passé de 32 à 45 jours, sans pratiquement aucune incidence. En 2016, l'Allemagne et le Royaume-Uni, où l'on peut enfermer jusqu'à 18 mois, ont expulsé respectivement 26654 et 10971 personnes, quand la France en renvoyait 37362... «La plupart des mesures d'éloignement en centre de rétention sont exécutées dans les 30 premiers jours ou ne le sont pas du tout», résume David Rohi. De fait, en 2016, seuls 170 laissez-passer consulaires sont arrivés hors délai. Autant dire que la mesure envisagée par Gérard Collomb n'aura pas «l'efficacité» proclamée. En revanche, elle aura un impact délétère sur les personnes retenues. « La rétention s'apparente à de la prison, souligne le Gisti. Priver de liberté quelqu'un n'est pas anodin, cela crée beaucoup de souffrance.»

Évidemment, tout n'est pas à jeter dans ce texte. Mais même certaines mesures appréciables n'apparaissent que comme des alibis. Le «renforcement de la protection des jeunes filles exposées à un risque d'excision» se résume, en fait, à autoriser simplement les médecins à transmettre directement à l'Ofpra le certificat médical attestant que la jeune fille suivie n'a pas été excisée... «Ce n'est pas inutile mais une simple circulaire aurait suffi», sourit Sylvie Charvin, qui reste, en revanche, sidérée par cette obstination du gouvernement à vouloir traiter de la question migratoire dans une optique répressive. Pas un mot sur le délit de solidarité ou sur les enfants en rétention. « En revanche, le gouvernement fait un battage sur les expulsions... Mais vous savez ce que pèsent les réfugiés en France ? Il y en a 4 pour 1000 habitants, contre 8 en Suisse, 15 en Suède et 209 au Liban. Il faut remettre les choses dans leur contexte.»

Tract du PCF - février 2018 - pour une politique d'accueil digne

Tract du PCF - février 2018 - pour une politique d'accueil digne

LOI COLLOMB: LA MACHINE A EXPULSER LES IMMIGRES (L’HUMANITE – MERCREDI 21 FEVRIER 2018 - LAURENT MOULOUD)
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22 février 2018 4 22 /02 /février /2018 21:59
UNE RADICALISATION DES DIRIGEANTS ACTUELS - ISRAËL: UN GOUVERNEMENT COMME LES AUTRES ?  [L’HUMANITE – MERCREDI 21 FEVRIER – DOMINIQUE VIDAL JOURNALISTE, HISTORIEN ET AUTEUR DE « ANTISIONISME = ANTISEMITISME ? REPONSE A EMMANUEL MACRON » (LIBERTALIA, 2018)]

RAPPEL DES FAITS Après la publication dans le Monde de la tribune de Zeev Sternhell, l'historien spécialiste du fascisme, membre de l'Académie israélienne des sciences et lettres, le débat fait rage.

 

Beaucoup de lecteurs auront été surpris de découvrir, sous la plume de l'historien Zeev Sternhell, spécialiste éminent du fascisme, une comparaison entre son pays, Israël, et l'Allemagne des débuts du nazisme (le Monde, 18 février 2018). C'est que la plupart des grands médias ont peu couvert la radicalisation des actuels dirigeants israéliens, y compris ceux qui aspirent à succéder à Benyamin Netanyahou.

Ainsi, le chef du Foyer juif, Naftali Bennett, ministre de l'Éducation et de la Diaspora, prône-t-il l'annexion de la Cisjordanie. Il a déjà fait voter une loi en ce sens par la Knesset, le 6 février 2017. Netanyahou prépare un nouveau texte étendant la souveraineté d'Israël aux cinq blocs de colonies situés à l'est de Jérusalem.

En attendant d'en débattre, Bennett a fait adopter un amendement à la loi sur Jérusalem de 1980, rendant plus difficile la cession de zones de la ville à un éventuel État palestinien et plus facile l'exclusion de quartiers palestiniens situés à l'extérieur du mur.

Autrement dit, ces gens ont décidé, violant ouvertement le droit international, d'enterrer la solution dite « des deux États » au profit d'un seul : un État d'apartheid, où les Palestiniens annexés ne voteraient pas. Il faut dire que le « Grand Israël » compte autant d'Arabes que de Juifs : 6,58 millions...

Ministre de la Justice, Ayelet Shaked a été plus loin : pendant la dernière guerre de Gaza, elle a posté sur sa page Facebook un texte qualifiant « l'ensemble du peuple palestinien (d')ennemi d'Israël » et justifiant ainsi « sa destruction, y compris ses vieillards, ses femmes, ses villes et ses villages », comme l'a rapporté le Parisien le 12 mai 2015.

Qui se ressemble s'assemble : Netanyahou recrute ses meilleurs amis parmi les pires populistes. Comme Viktor Orban, le premier ministre hongrois, grand défenseur du régent Horthy, qui a livré 600 000 juifs hongrois à Adolf Eichmann. Et Jaroslaw Kaczynski, inspirateur d'une récente loi interdisant d'évoquer les ­ nombreux ­ Polonais qui ont collaboré à l'extermination des juifs. Sans oublier les partis d'extrême droite, qui ont presque tous leurs entrées à Tel-Aviv, sous couvert de lutte contre l'islam.

Cette fuite en avant, Netanyahou et ses alliés-rivaux le savent, ne pourra qu'accentuer leur isolement. Déjà, l'État de Palestine est entré à l'Unesco (2011), aux Nations unies (2012) et à la Cour pénale internationale (2015). Et l'Assemblée générale a voté, fin 2017, en faveur du droit du peuple palestinien à l'autodétermination et à un État, par 176 voix contre 7 (dont les îles Marshall, la Micronésie, Nauru et Palaos). Dans les enquêtes d'opinion internationales, Israël arrive dans le peloton de queue, devant la Corée du Nord, l'Iran et le Pakistan.

Voilà pourquoi le gouvernement israélien s'efforce de faire taire les critiques de sa politique. D'où sa volonté de criminaliser la campagne Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS), qualifiée par Netanyahou de « menace stratégique majeure ». À défaut de loi interdisant le boycott, les inconditionnels français d'Israël s'appuient sur une circulaire ministérielle, que très peu de parquets ont appliquée, et sur un avis de la Cour de cassation, que la Cour européenne des droits de l'homme pourrait retoquer.

Autre tentative : l'interdiction de l'antisionisme, absurdement assimilé à l'antisémitisme. S'appuyant sur une petite phrase d'Emmanuel Macron lors de la commémoration de la rafle du Vél d'Hiv, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) exige une loi en ce sens.

Comme si les autorités françaises pouvaient créer ­ et le Conseil constitutionnel valider ­ un délit d'opinion !

Paradoxalement, l'extrême droite israélienne s'inquiète aussi des réactions de sa propre opinion. Si l'absence d'alternative à gauche a poussé les Israéliens vers la droite, cette évolution a des limites : seul un tiers des électeurs accepte l'idée d'annexion. C'est pourquoi, à titre préventif, la Knesset a adopté une dizaine de lois liberticides : elles interdisent notamment le boycott et la commémoration de la Nakba (1), étranglent financièrement les ONG et permettent de refouler les partisans de BDS. La plus incroyable permet à 90 députés d'exclure du Parlement... les 30 autres !

Et voilà ce qu'on appelle « la seule démocratie du ProcheOrient ».

(1) Nom donné par les Palestiniens à l'expulsion des deux tiers d'entre eux, en 1947-1949.

 

« EN ISRAËL POUSSE UN RACISME PROCHE DU NAZISME À SES DÉBUTS. » ZEEV STERNHELL

UNE RADICALISATION DES DIRIGEANTS ACTUELS - ISRAËL: UN GOUVERNEMENT COMME LES AUTRES ?  [L’HUMANITE – MERCREDI 21 FEVRIER – DOMINIQUE VIDAL JOURNALISTE, HISTORIEN ET AUTEUR DE « ANTISIONISME = ANTISEMITISME ? REPONSE A EMMANUEL MACRON » (LIBERTALIA, 2018)]
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22 février 2018 4 22 /02 /février /2018 21:56
Tokyo, fin juin 1950. Interdit en 1935 mais reparu en 1945, Akahata fut à nouveau censuré de 1950 à 1952 par le général MacArthur, pendant la guerre de Corée. AP Photo/Sipa

Tokyo, fin juin 1950. Interdit en 1935 mais reparu en 1945, Akahata fut à nouveau censuré de 1950 à 1952 par le général MacArthur, pendant la guerre de Corée. AP Photo/Sipa

Le journal communiste japonais célèbre son 90e anniversaire. Plusieurs fois interdit par les militaristes japonais et américains, Akahata a toujours revendiqué l'indépendance dans le cadre de la construction de son identité révolutionnaire.

Être antimilitariste dans le Japon des années 1930 pouvait aboutir au choix à la prison, la torture ou la mort.

À cette époque, la guerre était «seisen», une croisade sacrée, prétendument destinée à conduire le reste de l'Asie vers le développement, sous la houlette de l'empereur. Dans ce contexte, il fallait une certaine audace pour imaginer sortir, à partir du 1er février 1928, un journal communiste alors même que le parti était interdit depuis sa création, en 1922. Akahata (le drapeau rouge), alors appelé Sekki, consacre ainsi l'une de ses éditions datées de février 1933 à la mort de l'écrivain communiste Takiji Kobayashi, lors de son interrogatoire par la Tokko, la police politique.

Selon Hiroshi Yonezawa, responsable du secteur international du Parti communiste japonais (PCJ), « ce drapeau rouge est celui de la souveraineté nationale et de la paix, un drapeau visant la libération de l'humanité ». Le journal paraît alors bien isolé.

Lorsque le reste de la presse célèbre l'invasion de la Mandchourie, Akahata prend fermement position contre la guerre. À la même époque, pour servir la propagande impériale, le Tokyo Nichi Nichi Shimbun, depuis renommé Mainichi Shimbun, dépeint des «soldats chinois diaboliques et brutaux».

Akahata demande, lui, l'arrêt d'envoi de soldats au front. Il va même plus loin en plaidant pour l'abolition de la monarchie, pour la liberté d'expression, de publication, de réunion et d'association mais aussi pour l'indépendance des nations colonisées par le Japon. En 1935, le journal est interdit. Sa publication ne reprendra qu'après la guerre mais il est désormais identifié comme à la pointe du combat démocratique dans le camp progressiste.

 

LES ÉDITIONS QUOTIDIENNES ET DOMINICALES SONT DIFFUSÉES À 1,13 MILLION D'EXEMPLAIRES

 

Aujourd'hui, les militants communistes estiment que cette ligne de conduite a été validée par l'histoire. Dans sa Constitution de 1947, le Japon stipule qu'il « renonce à jamais à la guerre ». Le fait est inédit. Dans l'éditorial du numéro célébrant le 90e anniversaire, le journal souligne que « de plus en plus de citoyens dirigent leur attention la diffusion année après année ». Akahata possède des correspondants à Pékin, Hanoi, Le Caire, Berlin et Washington.

vers Akahata » du fait des tentatives actuelles de révision de la constitution pacifiste. Les éditions quotidiennes et dominicales sont diffusées à 1,13 million d'exemplaires, un record alors que le journal n'est pas vendu en kiosques. « La vente et la diffusion d'Akahata aux abonnés sont une activité difficile. Les militants qui s'en occupent au quotidien sont respectés au même niveau que des héros. Ce n'est pas obligatoire mais le Parti attache beaucoup d'importance à cette activité et il s'efforce d'augmenter

Au Japon, où la remise en cause de la parole des dirigeants n'est pas naturelle, le journal assume une mission originale et presque jaurésienne : « Certains géants médiatiques diffusent les assertions du gouvernement Abe comme s'ils étaient l'organe du régime, ils ne remplissent plus leur rôle de surveillance. A contrario, Akahata s'engage dans une confrontation frontale avec le plan Abe et assume une mission décisive dans la divulgation de la vérité, sans crainte de couvrir des sujets tabous. » Après la catastrophe de Fukushima, en 2011, le journal est l'un des premiers à révéler les mensonges de Tepco, l'opérateur de la centrale accidentée concernant le respect des normes de sécurité. Un rôle apprécié audelà des rangs communistes.

L'ancien diplomate Magosaki Ukeru expliquait ainsi : « Alors que la plupart des médias traditionnels se compromettent, Akahata est le seul média qui essaie de révéler la vérité et, pour de nombreux citoyens, c'est le journal qui garantit leur droit d'avoir accès à cette vérité. »

Dans le contexte de la guerre froide, Akahata mène déjà bataille contre la présence américaine, alors que les bases de l'Oncle Sam disséminées sur l'archipel servent de porteavions pour les expéditions militaires de Washington. De 1950 à 1952, alors que la guerre de Corée bat son plein, le général MacArthur, en tant qu'administrateur du Japon, prend de nouveau l'initiative d'interdire Akahata. La démocratie a ses limites. À cette époque, l'armée américaine teste à une douzaine de reprises ses armes biologiques dans les rizières d'Okinawa et stocke également ses défoliants destinés à être déversés sur le maquis vietnamien. Les campus japonais sont alors en ébullition et les anciens étudiants se souviennent encore du rôle alors joué par le journal. Plus récemment, en 2003, Akahata mène une grande campagne contre l'expédition militaire en Irak et appelle à la prudence contre les prétendues armes de destruction massives de Saddam Hussein. Cet effort pour préserver la paix est consubstantiel de la lutte pour préserver une politique étrangère et nationale indépendante. Le journal ouvre également le débat sur l'identité du courant communiste japonais. «Akahata joue un rôle indispensable, alors que l'URSS et la Chine tentent toutes deux de créer des fractions au sein du Parti afin de l'influencer, analyse encore Hiroshi Yonezawa. Le journal affirme que les Japonais doivent décider seuls du cours qu'ils souhaitent donner au mouvement révolutionnaire. »

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22 février 2018 4 22 /02 /février /2018 21:37

Lamentable!

Cela va rendre plus compliquées les conditions d'enseignement et d'apprentissage dans les écoles publiques morlaisiennes.

3 postes supprimés pour le public à Morlaix, cela fait quand même un peu beaucoup pour une ville qui connaît déjà des difficultés!  

On voudrait favoriser l'école privée que l'on ne s'y prendrait pas autrement.

Merci MACRON, merci BLANQUER, il est vrai que ces gens là ne mettent pas leurs enfants dans les écoles publiques populaires des quartiers populaires ! 

Ouest-France, 22 février 2018 

Le document indiquant les ouvertures et les fermetures de classes vient d’être dévoilé par l’inspection d’académie du Finistère. Voici le détail école par école.

Une partie des syndicats avait claqué la porte avant la fin de la réunion. Le comité technique spécial départemental se réunissait ce jeudi 22 février à Quimper (Finistère), afin de valider la carte scolaire. Ce document qui indique les ouvertures et les fermetures de classes à la rentrée 2018.

 

Ouvertures de classes

Écoles élémentairesConcarneau, Beuzec-Conq (1 poste), Pleyber-Christ Jules-Ferry (1), Saint-Yvi du bourg (1)

Écoles primairesBrest, Auguste-Dupouy (1), Brest Kerhallet (1), Brest Lucie-et-Raymond-Aubrac (1), Brest Paul-Dukas (1), Brest Pen-ar-Streat (1), Guipavas Louis-Pergaud (1), Le Folgoët Paul-Gauguin (1), Mellac Pierre-Jakez-Helias (1), Plouegat-Moysan Lucien-Prigent (0,5), Quimper Kergoat-ar-Lez (1), Quimper Paul-Langevin (1), Quimper Penanguer (1),

Classes bilinguesBrest Queliverzan (1), Carhaix-Plouguer Kerven (1), Milizac-Guipronvel Marcel-Aymé (1)

Enseignement spécialiséQuimper MDPH (1)

 

Service militaire volontaireBrest SMV (1)

RemplacementBrigade de remplacement - monolingue (2), Brigade de remplacement - bilingue (1).

Fermetures de classes

Écoles maternellesBrest Queliverzan (1), Brest Jacques-Prévert (1), Brest Robert-Desnos (2), Carhaix Kerven (1), Quimper Les Pommiers (1), Quimperle rue Bisson (1), Scaër Joliot-Curie (1)

Écoles élémentairesBrest Jean-Macé (1), Daoulas Josette-Cornec (1), Lesneven Jacques-Prévert (1), Quimperlé Brizeux (1), Rosporden Les Étangs (1)

Écoles primairesAudierne Pierre-Le-Lec (1), Brest Le Questel (1), Brest Paul-Langevin (1), CléderPierre-Jakez-Helias (1), Clohars-Carnoët Saint-Maudet (1), Crozon Jean-Jaures (1), Dirinon Jean-Rouxel (1), Douarnenez Laennec (1), Hopital-Camfrout Renée-Le-Nee (1), La Roche-Maurice du bourg (0,5), Lanmeur Les Quatre-Vents (1) Le Faou du bourg (1), Milizac-Guipronvel Marcel -Aymé (1), Morlaix Corentin-Caer (1), Morlaix Gambetta (1), Morlaix Jean-Jaurès (1), Plogastel-Saint-Germain du bourg (1), Ploudalmezeau Keribin (1), Plouescat Anita-Conti (1), Plougonvelin Roz-Avel (1), Plouguerneau du Phare (1), Plouigneau de Lannelvoëz (1), Plouzané Croas-Saliou (1), Plozevet Georges-Le Bail (1), Pont-Aven Nizon (1), Quimper Léon-Blum (1), Quimper Victor-Hugo (1), Tréméoc Jean-Bideau (1).

 

Dispositif plus de maîtres que de classes Brest école publique Kerhallet (1), Brest école publique Paul-Dukas (1), Commana école publique La Pierre-Bleue (0,5), Confort-Meilars école publique du bourg (0,5), Guiler-sur-Goyen école publique du bourg (1 poste partagé avec la commune de Pont-Croix, Plouyé école publique du bourg (0,5).

La réunion paritaire du comité technique spécial départemental, qui doit valider la carte scolaire du Finistère, a lieu ce jeudi matin 22 février. Quatre syndicats ont quitté la réunion avant la fin.

"On ne peut pas valider cela, c’est inacceptable." Ce sont les mots de Sabrina Manuel, co-secrétaire du syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles (SNUipp-FSU) pour le Finistère. Son syndicat a décidé, ce jeudi 22 février, de quitter la réunion qui se tient aujourd’hui et qui doit valider la carte scolaire - le document indiquant les ouvertures et fermetures de classes dans les écoles primaires publiques du département -.

Après un report de la publication de la carte scolaire la semaine dernière, le comité technique spécial départemental se réunissait ce jeudi matin. "La directrice des services départementaux de l’Éducation nationale ne nous donne pas la possibilité de travailler,poursuit Sabrina Manuel. À part la fermeture de l’école Desnos à Brest, dont les deux postes sont transférés à Landévennec, la carte proposée est exactement la même que la semaine dernière."

Or, plusieurs changements ne passent pas aux yeux des syndicats. Comme le cas de l’école Saint-Maudet, à Clohars-Carnoët, où une suppression de classe est prévue.

 
 

Sud, FO et la CGT ont également quitté la réunion. Sgen-CFDT et l'Unsa sont en revanche restés. La carte scolaire devrait être connue en fin de journée.

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22 février 2018 4 22 /02 /février /2018 20:08
Le service public - Au service de l'intérêt commun, une certaine idée de la société française (Rouge Finistère n°2, mars 2018)

Rouge Finistère – Numéro 2 - Mars 2018

PCF Finistère

AU SERVICE DE L’INTÉRÊT COMMUN,

UNE CERTAINE IDÉE DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE

 

Le service public en France mais aussi en Europe est au cœur des attaques conduites par les milieux conservateurs. Alors que chacun s’accorde à reconnaître son rôle « d’amortisseur social », on peut légitimement se poser la question : « Pourquoi tant de haine ? »

Il ne s'écoule pas une semaine sans que la presse départementale ne se fasse l'écho des mobilisations nombreuses et désormais récurrentes pour défendre le service public. Certains d'entre nous ont été témoins et parfois acteurs de ces mobilisations qui souvent s'inscrivent dans la durée.

Usagers, salariés élus locaux se rassemblent, s'organisent pour défendre un bureau de poste à Bannalec, les tournées des facteurs à Quimperlé, des postes d'enseignants et des classes supprimés, (27 postes de professeurs des écoles supprimés dans l'élémentaire à la rentrée 2018 dans le Finistère!),,des services hospitaliers à Morlaix, Douarnenez, Concarneau, Carhaix, la perception à Rosporden, les trains du quotidien sur le réseau ferré Breton. Et ce ne sont que des exemples parmi d'autres !

Il faut dire que depuis des décennies ce que nous appelons « Le Service Public » est l'objet de multiples attaques, qu'elles viennent des directives européennes ou qu'elles soient purement franco-françaises.

Ce service au public serait ringard, peuplé de feignants et au-dessus de nos moyens.

Tiens donc. !..Mais qu'ont ils donc tous ces « libéraux » ou « sociaux-libéraux » à s'acharner contre ce mode d'organisation de la société qui la rend un peu moins inégalitaire, un peu plus fraternelle, plus universelle en soustrayant un partie non négligeable de son fonctionnement à la logique du marché.

Et si c'était ça leur problème ?

Le Service public ; produit d'une longue histoire, est depuis toujours un véritable enjeu politique. Son existence même est insupportable à ceux qu font de logique du marché et des profits un horizon indépassable

Avec 5 500 000 salariés en France - 280 000 en Bretagne dont 86 500 dans le Finistère- dans les trois fonctions publiques ,celle d’État, celle des Territoires, celle du secteur Hospitalier, de la Recherche et des Entreprises Publiques, un quart de la population active travaille dans ce secteur non marchand.

Ces trois fonctions publiques se fondent comme le précisait dans une récente interview Anicet Le Pors, ancien Ministre communiste, sur l’égalité des citoyens, l’indépendance vis à vis du pouvoir politique et des intérêts privés que confère le statut des fonctionnaires, la responsabilité.

C'est une vision nouvelle des rapports sociaux et sociétaux toute entière tournée vers l’intérêt général.

C'est bien là où le bât blesse. Les libéraux, comme ils se nomment, les conservateurs en fait, ne supportent pas qu'il puisse exister, même dans une société capitaliste - de larges îlots qui échappent à la loi du marché, à la loi du plus fort. Ils veulent réduire l’État à ses missions régaliennes au sens le plus strict du terme, des missions d'ancien régime pourrait-on dire, qui se résumeraient à la Police, la Justice et l'Armée. Surveiller, punir et faire la guerre.

Tout le reste serait livré au jeu de la concurrence libre et non faussée

Non merci !

On a vu ce que ça donnait en France avec le démantèlement d'EDF-GDF, de la Poste et des Télécoms, de l’ouverture à la concurrence du fret ferroviaire en France et de la privatisation de British Railways chez nos voisins Grands Bretons.

Ce qui est en jeu dans la confrontation de ces points du vue radicalement antagoniques c'est le principe même d’égalité d'accès aux droits quelque soit notre position sur « l'échelle sociale » (l'expression n'est pas très heureuse, mais elle est explicite!). C'est la mise en commun d'une part des richesses produites par tous, à laquelle chacun contribue selon ses moyens et utilise selon ses besoins.

Et ça concerne tous les secteurs de notre vie, l’accès à la santé, à l'éducation,aux transports, aux services postaux...

La défense des services publics jamais autant menacés est un impératif du combat progressiste.

Ce n'est pas un hasard si le statut des fonctionnaires et le développement des grands services publics voient le jour en 1946. Ils naissent de la Libération du pays, mais aussi de l'influence grandissante du mouvement progressiste et communiste, au coeur de la Résistance populaire. Ils signent la défaite de la droite et de l'extrême-droite française, championnes de la très pétainiste Révolution Nationale.

Aujourd'hui, ce sont ces « îlots de société socialiste » dans la société française qui font la particularité de notre pays, moins inégalitaire que bien d'autres, que Macron cherche à réduire à balayer, pour faire du marché, de la finance, et de la concurrence les seuls maîtres de nos vies.

 

Gabriel Riou Collorec.

 

 

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22 février 2018 4 22 /02 /février /2018 17:39
L’homme du jour : « Pierre Dharréville »
 

 

 
Le député communiste des Bouches-du-Rhône défendait hier en commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale la proposition de loi de son groupe sur la reconnaissance sociale de « ces 8 millions de Français qui, de façon régulière et non professionnelle, apportent leur aide à un proche en situation de handicap ou dépendant ». 
 
Le texte prévoit la reconnaissance de l’indemnisation du congé, l’extension à un an de la durée du congé ainsi qu’un alignement des droits sur ceux des aidants de personnes handicapées. Les députés LREM, Modem et LR se sont trouvés d’accord pour refuser cette avancée sociale. 
 
Droite et majorité présidentielle se sont également retrouvées dans la même commission pour s’opposer à l’autre proposition de loi du groupe GDR défendue par Marie-George Buffet et Huguette Bello, visant à lutter contre la précarité professionnelle des femmes. Il n’empêche, elles poursuivront leur chemin dans l’Hémicycle, grâce à la « niche parlementaire » prévue le 8 mars.

 

La proposition de loi de Pierre Dharréville a été rejetée mercredi en commission. L'élu communiste a critiqué l'attitude des députés de la majorité, évoquant un "problème institutionnel" et les exhortant à sortir du calendrier imposé par le gouvernement.

Le député communiste Pierre Dharréville a présenté mercredi en commission des affaires sociales sa proposition de loi "pour une reconnaissance sociale des aidants".

Son texte, dont les propositions sont issues de la "mission flash" qu'il a menée sur le sujet, partent du constat qu' "il existe en France au moins huit millions de personnes aidantes qui apportent une aide régulière, non professionnelle, à une personne de leur entourage en situation de handicap ou une personne âgée en perte d'autonomie".

"Un coût 13 fois inférieur à la suppression de l'ISF..."

Or, précise l'élu des Bouches-du-Rhône, "près d'un tiers des personnes aidantes en emploi doivent aménager leur vie professionnelle". Pierre Dharréville propose ainsi d'indemniser le congé de proche aidant : le montant serait fixé par décret mais il pourrait, précise l'élu, "être identique à celui de l’allocation journalière de présence parentale, soit 43,14 euros par jour".

30.000 personnes pourraient bénéficier du dispositif, pour un montant de 250 millions d'euros par an. Un "coût treize fois inférieur à celui de la suppression de l'ISF, annoncée à 3,2 milliards d'euros par an", a insisté le député.

Le texte propose également de fixer la durée maximale du congé de proche aidant à un an par personne aidante pour chaque personne aidée (contre un an sur l'ensemble de la carrière auparavant). Autres propositions : "Permettre au salarié concerné de transformer son congé en période d’activité à temps partiel ou de le fractionner, sans que l’accord de l’employeur ne soit nécessaire" et "aligner les droits des aidants de personnes dépendantes sur ceux des aidants de personnes handicapées" vis-à-vis de l'assurance vieillesse.

Autant de propositions assez rapidement balayées par la députée La République en Marche du Loiret, Caroline Janvier. Si elle a "salué la qualité du travail de Pierre Dharréville", la députée a mis en avant la"question du financement" pour justifier son refus de voter le texte :

Ce sont des questions qui méritent que l'on prenne le temps de la réflexion.Caroline Janvier

Comme elle a pu le faire par le passé notamment lors de l'examen de la proposition de loi de François Ruffin sur le burn-out, la majorité a donc préféré temporiser : Caroline Janvier a ainsi rappelé qu'une mission sur la question des aidants a été confiée par le gouvernement à l'ancienne ministre socialiste Dominique Gillot et que son rapport était attendu pour le printemps.

"La colère" de Pierre Dharréville

Une attitude attentiste qui a agacé le député Nouvelle Gauche Boris Vallaud, soutien "sans réserves" de la proposition de loi communiste :

Nous ne nous contenterons pas de saluer la qualité du travail fourni, de dire que les pistes ouvertes sont intéressantes et de reporter le tout à plus tard.Boris Vallaud

Pierre Dharréville a lui aussi fait part de son incompréhension : "On ne peut pas se contenter simplement d'attendre que le gouvernement ait reçu les rapports qu'il a commandé, qu'il ait décidé de mettre à l'ordre du jour telle ou telle proposition de loi (...) sans quoi, je crois qu'il y aurait un problème institutionnel qui deviendrait très important", a lancé le député communiste, exhortant ses collègues à"s'émanciper un petit peu de cette logique là".

Une critique vaine, puisque aucun des articles du texte n'a été adopté, provoquant ainsi le rejet de la proposition de loi : elle sera toutefois étudiée en séance publique le 8 mars. Comme François Ruffin, Pierre Dharréville n'a pas pu que constater son impuissance et exprimer, à l'issue des débats, sa"colère" devant ses collègues.

 

Pierre Darhéville

Pierre Darhéville

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22 février 2018 4 22 /02 /février /2018 17:12
Rassemblement au kiosque à Morlaix pour dénoncer la loi Collomb ce 21 février 2018 à l'appel des Utopistes et des associations de défense des migrants (photos JL Le Calvez)
Rassemblement au kiosque à Morlaix pour dénoncer la loi Collomb ce 21 février 2018 à l'appel des Utopistes et des associations de défense des migrants (photos JL Le Calvez)

Ce mercredi 21 janvier avait été décrété « jour de deuil national pour le droit des étrangers », par les associations et particuliers soutenant les migrants, dont une vingtaine était rassemblée devant le kiosque de la place des Otages, à 18 h. Ils avaient déjà dit non à la circulaire Collomb, qui prévoit le recensement des migrants dans les centres d'hébergement. Cette fois, ils dénonçaient le projet de loi « pour une immigration maîtrisée et un droit d'asile effectif », présenté le jour même en conseil des ministres. Car il ne comporte, selon eux, aucun élément relatif à l'amélioration des délais d'enregistrement et d'accès aux droits. Et de réclamer « une politique d'asile digne et humaine » et « un soutien des hébergeants ».
Gwendal Hameury, Le Télégramme, 22 février 2018

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22 février 2018 4 22 /02 /février /2018 16:51
Pourquoi la France doit reconnaître l'Etat Palestinien? Tribune dans l'Humanité de Taoufiq Tahani, président d'honneur de l'AFPS, d'Elsa Faucillon, députée communiste, et de Gilles Manceron, historien

A l'assemblée nationale : Questions en séance publique sur l'évolution de la situation au Moyen-Orient et la reconnaissance de l'État palestinien 
http://videos.assemblee-nationale.fr/index.php

Et en pièce jointe 3 contributions parue dans l'Huma papier de lundi : Taoufiq, Elsa Faucillon et Gilles Manceron

 

Pourquoi la France doit-elle reconnaître l’État palestinien ?
La question de la paix et du droit international.
LUNDI, 19 FÉVRIER, 2018
L'HUM

Avec Taoufiq Tahani, président d’honneur de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), Elsa Faucillon, députée PCF des Hauts- de-Seine et Gilles Manceron, historien.

Rappel des faits. Jeudi 22 février, les évolutions du Moyen-Orient, avec au cœur la reconnaissance de l’État palestinien, seront débattues à l’Assemblée nationale.

  • Une grande responsabilité pour éviter que la région ne sombre dans le chaos par Taoufiq Tahani, président d’honneur de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS)

Taoufiq TahaniPrésident d’honneur de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS)En novembre 2014, Laurent Fabius était le premier responsable politique français à dissocier la reconnaissance de l’État de Palestine et les négociations entre Israéliens et Palestiniens. L’ancien ministre des Affaires étrangères considérait que « jusqu’à présent, l’idée qui a prévalu, c’est que la reconnaissance devait être liée à la négociation… Mais, à partir du moment où la négociation serait impossible ou n’aurait pas de conclusion, il faudrait évidemment que la France prenne ses responsabilités ». Et pour ceux qui n’avaient pas bien saisi ce message, Fabius a apporté une autre précision : « La reconnaissance de l’État de Palestine n’est pas une faveur ni un passe-droit, c’est un droit. » Déclarations de bon sens mais qui n’ont malheureusement jamais été suivies d’effet.

Pourtant, la France, qui a organisé une initiative de paix en 2016 avec la participation de plus de 70 pays, sait parfaitement à qui incombe l’échec de ses efforts et pourquoi la négociation n’était plus possible. Alors que les Palestiniens avaient soutenu l’initiative de Paris sans aucune condition, les dirigeants israéliens l’ont qualifiée de « procès Dreyfus moderne » et boycottée avec l’arrogance et le mépris qui les a toujours caractérisés.

Pourquoi donc la France a-t-elle renoncé à son engagement vis-à-vis des Palestiniens ? Pourquoi laisse-t-elle les mains libres au pyromane Trump, dont le seul but est de liquider la question palestinienne en adoptant toutes les positions de l’extrême droite israélienne ? Que reste-t-il à négocier si Jérusalem et les réfugiés ne sont plus mis à l’ordre du jour et si la colonisation n’est plus considérée comme un obstacle majeur à la paix ?

Oui ou non la « solution à deux États » est-elle le passage obligé pour le règlement du conflit ? Oui ou non l’impressionnant corpus des diverses résolutions de l’ONU depuis le plan de partage de 1947 constitue-t-il la seule base possible pour ce règlement ?

Si la réponse est oui, et aucun responsable politique français n’osera prétendre le contraire, alors l’action politique et diplomatique à mettre en œuvre est claire. À commencer par la reconnaissance de l’État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.

« Si la France reconnaissait la Palestine, d’autres États la suivraient, y compris le Luxembourg », vient de déclarer Jean Asselborn, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères. Plusieurs autres pays européens suivraient l’exemple de la France, qui sait maintenant qu’elle a une grande responsabilité pour éviter que la région ne sombre dans le chaos. Les dirigeants israéliens et leurs parrains américains se trouveraient alors entre choisir le droit pour aboutir à la paix ou bien leur isolement sur la scène internationale. Les votes au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale des Nations unies contre la décision américaine de reconnaître en Jérusalem la capitale d’Israël constituent les premiers signes de cet isolement.

  • Un peu de courage, est-ce trop demander ? par Elsa Faucillon, députée PCF des Hauts- de-Seine

Elsa FaucillonDéputée PCF des Hauts-de-SeineIl y a urgence. D’abord parce que le sort imposé par Israël au peuple palestinien est humainement et politiquement intolérable. La violence permanente de l’occupant, l’écrasement des droits nationaux de tout un peuple que l’on dépossède de sa terre par la force brutale créent une situation d’exception et d’apartheid au-delà de tout ce qui peut être toléré sur les plans de l’éthique et des principes qui doivent régenter les rapports humains et les relations internationales. Il faut en finir.

Il y a urgence parce que le processus de colonisation comme la politique agressive des dirigeants de Tel-Aviv nourrissent de vives tensions dans une région où les conflits ne cessent de s’exacerber. Les dangers de guerre montent de façon préoccupante. Il y a aussi les Israéliens qui souffrent du gouvernement d’extrême droite de Netanyahou, qui a brimé le camp progressiste de la paix. La société israélienne est aussi fatiguée de la chape de plomb sécuritaire imposée par le camp de la droite israélienne. Un nouveau chapitre peut s’écrire avec toutes les forces progressistes.

La France ne peut pas rester sans réagir dans une situation si dangereuse qui atteint aujourd’hui des sommets dans l’inacceptable… et dans les risques. Elle doit s’engager pour réunir les conditions permettant de stopper cette descente aux enfers. C’est l’exigence de la responsabilité collective, du droit et de l’application des résolutions de l’ONU qui doit s’imposer.

Reconnaître l’État palestinien, à côté de l’État d’Israël, serait dans ce grave contexte un acte majeur montrant que la France, comme tout État qui compte dans le monde d’aujourd’hui, peut créer une dynamique en Europe et, au-delà, jouer un rôle favorable à un règlement juste de la question de la Palestine, donc à la paix et à la sécurité de tous les peuples et pays de la région. Il n’y aura de sécurité pour personne tant que cette question de la Palestine ne trouvera pas de solution politique juste : un État souverain de plein droit, avec toutes les prérogatives qui s’y rattachent, avec Jérusalem-Est pour capitale, et vivant en coopération avec ses voisins.

On attend de la France qu’elle décide de jouer vraiment ce rôle qui la grandirait. Ce rôle devant lequel trop de gouvernements démissionnent par peur et par lâcheté. Il faut en finir avec l’hypocrisie des engagements non tenus et les belles déclarations qui masquent si mal la trahison des valeurs humaines et des grands principes. Il faut un peu de courage. C’est cela l’esprit qui devrait animer la France.

Cet esprit existe dans notre pays. De nombreux élus, des municipalités comme celles de Gennevilliers, Bezons ou Allonnes ont pris la décision de reconnaître symboliquement la Palestine pour impulser une dynamique de soutien et de solidarité. Voilà ce qu’il est possible de faire alors que tant de citoyens de notre pays sont choqués par la démission de ce qu’on appelle (à tort) la « communauté internationale », par la décision illégale et illégitime de Trump de faire de Jérusalem la capitale d’Israël, par la violence meurtrière qui s’abat quotidiennement sur les Palestiniens. Dans notre pays, les plus hautes autorités de l’État peuvent contribuer à renverser cette spirale de l’injustice et de l’impunité. Il ne faut plus attendre !

La Palestine existe. Il faut agir pour que nul ne puisse empêcher qu’elle devienne enfin, malgré les colons, malgré l’extrême droite, malgré Donald Trump… un État, un acteur indépendant et libre de notre monde. Le peuple palestinien est vivant. Il est résistant, digne… et patient ! Mais il faut maintenant, d’urgence, prendre les initiatives nécessaires pour la réalisation de ses droits nationaux. De tous ses droits. Un peu de courage… est-ce trop demander ?

  • La nécessaire reconnaissance par Gilles Manceron, historien

Gilles ManceronHistorienLes différents processus internationaux des trois dernières décennies qui ont fait miroiter la perspective d’un État palestinien sous l’égide d’un prétendu arbitrage des États-Unis ont été une supercherie. La situation en Palestine est plus dramatique que jamais. Mais la proclamation et la reconnaissance internationale d’un État de Palestine restent le seul objectif possible pour soutenir la lutte nationale des Palestiniens.

On se souvient des images de la poignée de main de 1993 entre le dirigeant palestinien Yasser Arafat et le premier ministre israélien Yitzhak Rabin avec, entre eux, le président américain Clinton posant d’un geste bienveillant ses mains sur leurs épaules. Tout cela n’était qu’illusion et a conduit à une impasse. Les espoirs suscités par ce qu’on a appelé le processus d’Oslo ont été réduits à néant. L’assassinat de Yitzhak Rabin, en 1995, préparé par une campagne déclenchée contre lui par Benyamin Netanyahou et l’extrême droite, la provocation d’Ariel Sharon en 2000 sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, puis l’intervention, en 2001, d’Israël à Ramallah et sa récupération de territoires qui devaient revenir aux Palestiniens, l’ont sapé progressivement. L’accession de Mahmoud Abbas à la tête de l’Autorité palestinienne, après la mort, en 2004, de Yasser Arafat, a été l’occasion de nouvelles manœuvres et tergiversations qui ont donné la possibilité aux gouvernants israéliens de gagner du temps en poursuivant la colonisation de toute la Palestine. Le coup de grâce a été donné à cette fausse perspective de paix par la victoire du parti de Benyamin Netanyahou aux élections de mars 2015, qui a désormais encouragé ouvertement les colons les plus extrémistes.

C’est dans ce contexte qu’un sentiment de doute se développe parmi les défenseurs des droits des Palestiniens quant à la possibilité même d’un État de Palestine. Certains seraient prêts à accepter l’idée d’un État unique, de la Méditerranée au Jourdain. Ils voudraient, bien entendu, que celui-ci ne soit pas un État confessionnel et qu’il accorde une égalité réelle à tous ses habitants. Si un tel objectif est, bien sûr, celui qui conviendrait le mieux à nos valeurs, il faut bien voir que, dans la situation actuelle, c’est un leurre absolu. Malgré l’existence dans la population juive d’Israël de forces laïques courageuses opposées à la colonisation, il n’y a pas la moindre possibilité que prenne le dessus dans ce pays un courant d’opinion en faveur du renoncement à l’idée d’un État juif et de son remplacement par un État laïque et binational. L’opinion israélienne, qui s’apprête très majoritairement à fêter, en mai 2018, le 70e anniversaire de l’État d’Israël, est très majoritairement indifférente et aveugle au sort des Palestiniens.

Dans ces conditions, écarter l’objectif d’un État palestinien, renoncer à l’élémentaire reconnaissance de l’existence de la nation palestinienne, de sa dignité et de son droit à traiter de l’avenir de la Palestine dans une pleine égalité juridique avec l’État d’Israël, revient à un renoncement. Même si cette idée se donne l’apparence d’une démarche intransigeante et radicale, elle convient finalement assez bien à Netanyahou, au parti colonial en Israël, qui ne veut plus entendre parler d’un État palestinien et verrait d’un bon œil qu’il puisse étendre leurs frontières et soumettre tous les Palestiniens à un apartheid encore accru.

La reconnaissance internationale d’un État palestinien est plus que jamais d’actualité.

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22 février 2018 4 22 /02 /février /2018 16:45

 JOURNAL « LA VRAIE INFO »

                                                  (voir ci-joint)                                                               

Dans le contexte actuel du débat sur le service public ferroviaire, il n'est pas inutile de relire une publication que la CGT cheminots avait éditée en septembre 2017 et tirée à 500 000 exemplaires .

Il s'agit de « la Vraie Info », un journal de 24 pages qui affiche en « une » cette question : « Qui veut la peau de la SNCF ? ».

Au fil des pages, il balaye les grands enjeux du rail, de la situation des TER à la tarification, de la sous-traitance à la suppression de lignes ou de dessertes.

Car une chose est certaine : la bataille ne se gagnera pas sans y associer les usagers.

 

En partant des besoins, elle peut leur donner la possibilité de se réapproprier leur service public et leur entreprise publique SNCF.

La convergence entre usagers et cheminots, par le rapport de force créé, peut obliger les pouvoirs publics à réorienter leurs choix.

Bonne réception.

Pour le syndicat CGT des cheminots des pays de Morlaix et de Landivisiau,

Jean-Yvon OLLIVIER.

La Vraie Info - l'antidote à l'intoxication accompagnant la privatisation du rail et la casse du statut des Cheminots, par les Cheminots CGT
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