Une soixantaine de personnes ont vibré devant le spectacle "Bonsoir m'amour" programmé par le PCF salle Gallouedec cet après-midi: un spectacle rythmé, tour à tour bouleversant, pathétique, burlesque et drôle, avec le magnifique répertoire de chansons de la grande guerre.
100 après la fin de la guerre, ce moment était d'autant plus unique!
La grande boucherie de la première guerre mondiale et les illusions patriotiques était au menu de ce dimanche 11 novembre à Morlaix, avec le magnifique spectacle "Bonsoir m'amour" du Théâtre de la Corniche, une création originale, théâtre musical et chanté avec le répertoire de la grande guerre (Claude Bonnard, Antoine Asnar, Jerôme André). Le PCF avait programmé ce spectacle pacifiste pour dénonce le sacrifice évitable de millions d'hommes et de femmes. Et ça avait lieu, ça s'invente pas, rue Jean Jaurès à St Martin des Champs.
En hommage à nos grands-parents et arrières-grands-parents traumatisés par ces guerres. En mémoire aussi de tout ce que ce gâchis humain monumental a produit: le court XXe siècle, les révolutions bolcheviques et spartakistes, le congrès de Tours et la naissance du communisme, avec pour tête de pont ceux que la guerre avait profondément ébranlé, Paul Vaillant Couturier, qui diffusa et peut-être termina la chanson de Craonne, Aragon, les "compagnons de route" Anatole France, Romain Rolland, Henri Barbusse ...les socialistes dégoûtés par l'Union Sacrée.
Ismaël Dupont (au centre) réélu secrétaire départemental du PCF, entouré de François Auguste (à droite), représentant du conseil national et de Dominique Gontier, membre de l’exécutif départemental. (Photo Steven Lecornu)
Le 38e congrès départemental du Parti communiste français (PCF) s’est déroulé samedi à Plonéour-Lanvern. 80 délégués représentant les 850 adhérents de 18 sections finistériennes ont reconduit le secrétaire départemental, Ismaël Dupont, dans ses fonctions.
Au cœur des discussions des délégués finistériens du PCF figurait le texte national « Pour un manifeste du Parti Communiste du XXIe siècle », retenu le 6 octobre en vue du congrès national à Ivry-sur-Seine les 23, 24, 25 novembre. « Nous avons voté 70 amendements sur ce texte de base commune pour l’avenir et les échéances électorales », explique Ismaël Dupont.
Le Morlaisien, âgé de 38 ans, a été réélu secrétaire finistérien. Il s’agit de son troisième mandat depuis 2015. 32 membres dont onze nouveaux ont été élus au conseil départemental. « Nous voulons aller sur un chemin de transformation, sortir du libéralisme, sans populisme et sans personnalisation excessive. L’idée, c’est de proposer un projet à la fois ambitieux et réaliste. Même si la gauche est fragilisée depuis 2017, de nouveaux espaces politiques se sont créés en réaction à la politique très dure menée par le président Macron. Il n’a de cesse de remettre en cause les acquis sociaux hérités du Conseil national de la Résistance.
La gauche peut et doit se réveiller », explique le responsable départemental. Ce dernier en appelle à « l’unité du peuple de gauche » notamment en vue des prochaines élections européennes. La tête de liste du PCF Ian Brossat, l’enthousiasme. « Il a un profil très intéressant, il est jeune et prône le rassemblement des forces progressistes », soutient Ismaël Dupont. Localement, la fédération entend poursuivre les batailles engagées pour la sauvegarde des services publics comme à la SNCF, dans les hôpitaux ou La Poste. L’éducation populaire fait aussi partie des enjeux. « Nous voulons reprendre cet héritage », indique Ismaël Dupont. Des animations sont programmées tous les mois à Morlaix (Les mardis de l’éducation populaire) et Quimperlé (Les Jeudis Rouges).
Discours introductif d'Etienne Le Bellec (PCF Pays Bigouden) - photo Jean-Claude Perrot
photo Jean-Claude Perrot
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photo Jean-Claude Perrot
la délégation de Morlaix photo Caroline Berardan
Ismaël Dupont s'exprimant à la tribune - photo Caroline Berardan
photo Caroline Berardan
la délégation de Brest- photo Caroline Berardan
la délégation de Quimper - photo Caroline Berardan
38 e Congrès - Congrès départemental de la fédération PCF du Finistère à Plonéour Lanvern
Ce fut un congrès très fraternel, serein et riche de débats, une quarantaine d'amendements sur les soixante-dix remontés des sections ont été discutés et votés pour enrichir et transformer la base commune de discussion du Congrès retenue par une majorité relative des adhérents le 4-5-6 octobre dernier, "Pour un manifeste du Parti Communiste du 21e siècle". 65 délégués des sections finistériennes (18) représentant les 841 adhérents du PCF Finistère étaient présents.
François Auguste, ancien président du Conseil national du PCF jusqu'en 2012, avant Isabelle de Almeida, ancien conseiller régional Rhônes-Alpes, animateur du réseau pour la défense de la Poste et initiateur d'une vaste réflexion à l'échelle internationale sur la démocratie participative, était invité à notre Congrès comme observateur du Conseil National.
Daniel Boudin, Ismaël Dupont, Christian Beaumanoir, Claude Bellec, Yvonne Rainero composaient le bureau du Congrès départemental.
Etienne Le Bellec, du Guilvinec, a ouvert le congrès par un magnifique et vibrant discours sur la nécessité de conserver l'unité du Parti au regard de sa nécessité aujourd'hui et de ce qu'il a apporté dans l'histoire de notre pays.
Un hommage a ensuite été rendu à notre camarade Lili Monfort, ancien trésorier de la fédération du Finistère-sud, pilier du stand du Finistère à la fête de l'Huma, du militantisme à Concarneau et dans le Finistère, adhérent depuis 1946, décédé la semaine passée.
Des amendements votés à une très large majorité qui modifient assez profondément le texte national de base de discussion, sur le préambule, le bilan critique des choix et stratégies passées, l'Europe, l'internationalisme, le combat pour l'égalité femmes-hommes et contre la xénophobie et le racisme, la stratégie, et qui l'enrichissent sur la question du projet communiste.
Des débats très intéressants ont eu lieu sur l'état actuel de la société capitaliste, la visée communiste, la Sécurité Sociale, la centralité de la question écologique, la progression du racisme et de l'extrême-droite et les moyens de la combattre, le rôle que nous assignions à notre Parti dans son rapport au mouvement social, à la société, à la transformation de la société, notre conception de l'appropriation collective, le bilan de nos expériences de rassemblement antérieures, notre rapport à la 5ème République et la nécessité de changer nos institutions qui étouffent la participation démocratique, notre rapport au militantisme dans l'entreprise, notre journal L'Humanité.
Le texte amendé a été voté à une très large majorité des congressistes - 56 votes pour, moins sept abstentions.
La délégation au Congrès national du PCF à Ivry-sur-Seine a été aussi élue (3 abstentions, 61 votes pour) avec 9 délégués finistériens, plus 2 suppléants: Claude Bellec, Daniel Boudin, Jean-Paul Cam, Martine Carn, Ismaël Dupont, Catherine Flageul, Paul Paimbeni, Maxime Paul, Yvonne Rainero, et Annick Coquillon et Anne-Marie Francillon en suppléantes.
Le Congrès départemental du PCF Finistère a proposé à l'unanimité de soutenir ma candidature pour devenir membre du Conseil National du PCF.
Le nouveau Conseil Départemental, avec le secrétaire départemental, ont été élus à l'unanimité eux aussi.
Ce sera donc mon troisième mandat de secrétaire départemental depuis 2015.
Ce Conseil départemental inter-générationnel, composé avec plusieurs élus, militants syndicaux, représentant une diversité socio-professionnelle, est composé de 32 camarades, dont 10 nouveaux entrants.
Une adresse à la commission de candidature du Congrès a été adressée par le Congrès départemental.
Ismaël Dupont - 11 novembre 2018
photo Jean-Luc Le Calvez - discours de François Auguste, ancien président du Conseil National du PCF
photo Jean-Luc Le Calvez - discours inaugural d'Etienne Le Bellec (Pays Bigouden)
photo Jean-Luc Le Calvez
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photo Jean-Luc Le Calvez
photo Ismaël Dupont
Photo Ismaël Dupont
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photo Ismaël Dupont
photo Ismaël Dupont
La délégation de Morlaix - photo Jean-Luc Le Calvez
Pour Convergence l’école républicaine doit donner les moyens aux jeunes dedevenir des citoyens et citoyennes responsables, leur apporter une culture émancipatrice, leur permettre de construire leur projet professionnel. Elle doit sanctionner les études par un diplôme national reconnu par les conventions collectives.
La philosophie libérale du gouvernement, du ministre Blanquer, est inverse. Sur fond de suppressions de postes, les réformes organisent la concurrence entre les établissements et les disciplines, renforcent la sélection sociale et contraignent les jeunes à faire des choix précoces, décident des programmes dans la plus grande opacité.
La réforme du cours préparatoire permettant aux élèves d’être 12 en REP+, présentée comme la grande mesure sociale du gouvernement, se fait au détriment des autres niveaux de l'école élémentaire, y compris dans l'éducation prioritaire et dans les écoles rurales.
Pour le rapport CAP 22 mis en œuvre par le gouvernement : « L’enseignement doit répondre de manière plus adaptée aux besoins des territoires ». C’est une conception de l’éducation qui a pour unique objectif d’apporter une main d’œuvre adaptée aux besoins économiques locaux et immédiats qui plus est sans aucune garantie de pérennité.
« Les évaluations…tiendraient compte du contexte socio-économique, matériel et géographique des établissements… ». C’est la fin des diplômes de valeur nationale dont le bacavecla multiplication des évaluations locales.
C’est aussi une politique de reproduction des inégalités sociales qui fait la part belle à l’enseignement privé.
La sélection s’étendra jusqu’aux universités toujours plus en concurrencedepuis la loi d’autonomie des universités « Des moyens qui pourraient être différents pour les universités à vocation régionale, nationale ou internationale ». La sélection à l'entrée à l'université, généralisée en 2018 par la loi "orientation et réussite des étudiants" (ORE), se met en place dans un cadre où le sous-financement se conjugue avec l'accélération de la mise en concurrence entre les établissements initiée en 2007 par la "loi sur la responsabilité des universités" (LRU) au détriment à la fois des personnels et des usagers. Ce sont « des moyens qui pourraient être différentspour les universités à vocation régionale, nationale ou internationale ».
Pour les enseignants c’est la remise en cause du statut – dont la réforme à points des retraites - et le développement d’une logique managériale singée du privé avec des rémunérations de plus en plus individualisées et sur la base d’un « mérite » supposé.
L’engagement d’E Macron vis-à-vis de l’Union européenne de baisser les dépenses publiques se traduit par des suppressions de postes, un appauvrissement de l’offre de formation pour les jeunes, dessalaires indignes, alors que l’enseignement devrait être la priorité de tout gouvernement.
L’avenir de nos enfants, des générations futures, est en jeu.
Convergence apporte son plein soutien aux syndicats enseignants en grève le 12 novembre et appelle les parents, la population, à participer aux mobilisations unitaires.
1925, le 11 novembre, dans un bar à Morlaix. A la fin de la commémoration de l'armistice, le bar a programmé une évocation de la grande guerre en chansons. Pour animer la soirée on retrouvera un musicien ambulant et le petit fils du cabaretier. Le premier a été sur le front et a surmonté les horreurs de la guerre grâce à la musique, le jeune, lui, aurait aimé avoir l'âge de combattre surtout depuis la mort de son père en 1917. Ça discute, ça s'apostrophe, ça évoque la mémoire des amis disparus, les faits d'armes du maréchal Foch, le voisin de Ploujean, ou des planqués de l'arrière, plus occupés à faire des affaires qu'à remonter le moral des troupes. Ça chante les refrains de l'époque qui traduisent bien l'évolution des états d'esprits, de la fleur au fusil des premières semaines au découragement ressenti devant l'interminable mitraille.
Le tout devant la philosophie du patron qui, lui, a connu celle de 70 et le siège de Paris par les Prussiens, et qui a donné à son bistrot le nom d'une chanson à succès du début du siècle « Bonsoir m'amour » dont l'air avait été utilisé par les auteurs anonymes de la chanson de Craonne alors encore interdite!
Organisée par le PCF pays de Morlaix - entrée libre, participation au chapeau
La pièce de théâtre - spectacle chanté et musical - Bonsoir m'amour du Théâtre de la Corniche (Claude Bonnard, Antoine Asnar, Jerôme André) revisite la culture et l'impact de la guerre 14-18. Elle est originale, formidable, drôle, émouvante.
Elle nous confronte aux très belles, et parfois fort amusantes chansons, de cette époque tragique, évoquée 7 ans après depuis un bar-cabaret de Morlaix, la ville du Maréchal Foch, tenu par un homme dont le fils est mort à la guerre et son petit-fils orphelin, François Le Coz, et à la souffrance des soldats et des civils face à la boucherie.
Elle nous fait réfléchir sur la sinistre farce que peut être la guerre et le nationalisme cocardier, au profitdes marchands de canons.
"Bonjour m'amour" était une valse chantée écrite et créée en 1911 par Jean Sablon. Sa mélodie a été utilisée par les nombreux auteurs anonymes de "La Chanson de Craonne", recueillie par l'intellectuel communiste Paul Vaillant-Couturier qui aurait peut-être écrit le dernier couplet en 1917. On trouve déjà des traces de ces thèmes en 1914-1916. A chaque fois le titre prend le nom d'un champ de bataille.
Cette commémoration pacifiste du centenaire de la fin de la Grande guerre et du 11 novembre 1918 s'inscrit dans une volonté d'avoir des initiatives départementales du PCF pour revivifier la mémoire de ce grand gâchis humain si lourd de conséquences pour le XXe siècle et dont la révolution bolchevique et le mouvement communiste sont sortis.
La Libre Pensée organise dimanche prochain, comme tous les 11 novembre à Primelin un hommage marqué aux morts de la guerre de 14 /18.
En cette année du centenaire de l'armistice cette cérémonie prendra un caractère particulier. L'hommage appuyé du chef de l’État aux Maréchaux qui conduisirent au massacre 1 350 000 soldats dont 130 000 bretons, sa saillie sur les qualités supposées de Pétain méritent de hausser le niveau de riposte contre toute falsification histoire et le choix marqué d'une vision réactionnaire, au sens littéral du mot, du conflit, de ses origines et de ses conséquences.
Cette boucherie de la Grande Guerre a redessiné l'Europe, entraîné les Russes à renversé le Tsar et tenter de construire un monde nouveau, éclairé brutalement la nature profonde des conflits de classe. Les Partis communistes mais aussi le dadaisme, le surréalisme sont nés de cette tourmente dont Alain Badiou disait qu'elle signait "la fin de la quiétude et de la tranquillité de la bourgeoisie".
La section de Morlaix du PCF dimanche 11 novembre à 16 heures à la Salle Gallouedec de Saint-Martin-des-Champs une représentation publique ouverte à tous de "Bonsoir m'amour", pièce de théâtre chantée et musicale du Théâtre de la Corniche".
"Bonjour m'amour" est une bleuette créée en 1912 par Jean Sablon dont la mélodie a été reprise sur le front comme support aux paroles de "Craonne". Nous convions bien sur tous nos adhérents et les citoyens intéressés à y assister.
Nous appelons aussi à se rassembler ce dimanche à 11h45 devant le monument au mort de Primelin pour participer à l'initiative pacifiste organisée par la Libre pensée, l'ARAC, le mouvement de la Paix. Nous ne voulons pas le faire sans votre accord.
Une grève dans l’éducation nationale est prévue lundi, pour protester contre des suppressions de poste. Un service minimum est prévu à l’école Jean-Jaurès, à Morlaix (Finistère).
Les trois principaux syndicats de l’Éducationnationale (FSU, CGT éduc’action et SUD éducation du Finistère) appellent à faire grève, lundi 12 novembre, pour protester contre la suppression de 2 650 postes dans les collèges et les lycées, prévue par le gouvernement en 2019. En Bretagne, il est question de "150 postes en moins, alors que le nombre d’élèves repart à la hausse", s’inquiète Gwenaël le Paih, le secrétaire général du Snes-FSU Bretagne.
Lundi 12 novembre, rassemblement place de la mairie à Morlaix, à 13 h 30.
Dans certaines écoles de la ville, le fonctionnement sera impacté. Un service minimum sera mis en place à l’école Jean-Jaurès sur inscription au 02 98 63 10 41 ou scolaire@villedemorlaix.org
Les couches populaires sont les plus touchées par les hausses des prix des carburants, estime le responsable communiste, qui formule plusieurs propositions, dont celle de s’attaquer aux dividendes et profits insolents des pétroliers.
Une colère monte autour du prix élevé des carburants. Que révèle-t-elle ?
ian brossat
Cette colère est parfaitement légitime car, dans cette affaire, le gouvernement est doublement coupable. C’est un vol doublé d’un mensonge. Un vol parce qu’une fois de plus le gouvernement fait les poches aux ménages les plus modestes et un mensonge car Macron fait croire qu’il s’agit d’une mesure écologiste. Or, celle-ci n’a rien à voir avec l’écologie. Il s’agit une fois de plus de s’en prendre au pouvoir d’achat des salariés. Il est donc légitime que les victimes de cette politique fassent entendre leur colère.
Certaines forces politiques tentent de l’utiliser à leur profit…
ian brossat
Il y a une évidente tentative de l’extrême droite d’instrumentaliser ce mouvement. Mais les progressistes ne peuvent pas être indifférents à la colère de millions de salariés qui doivent prendre leur voiture pour aller au boulot et qui vont voir leur pouvoir d’achat grevé par cette augmentation des taxes sur le carburant. Il y a deux menaces de mon point de vue. La première est sociale, car le gouvernement va paupériser encore davantage les ménages modestes. Et la deuxième, c’est qu’après l’Europe le gouvernement réussit à dégoûter les citoyens de l’écologie, en conduisant beaucoup de gens à penser que l’écologie se fait systématiquement au détriment des plus modestes. En exonérant les compagnies pétrolières de toute espèce d’effort.
C’est également contraire à la promesse présidentielle de garantir le pouvoir d’achat des Français…
ian brossat
Quand on fait le compte depuis le début de l’année, entre le gel des APL, le gel des retraites, le gel des allocations familiales, l’augmentation du prix du tabac, et maintenant celle des taxes sur les carburants, le gouvernement est en train de paupériser une grande majorité de la population française. Alors que, dans le même temps, il a gavé ses amis les plus riches en supprimant l’impôt de solidarité sur la fortune, en supprimant l’exit tax et en augmentant les cadeaux aux ménages les plus fortunés. Le gouvernement a promis un ruissellement mais c’est un ruissellement à l’envers qui a lieu.
Face à cette colère, quelles sont vos propositions ?
ian brossat
Nous faisons quatre propositions. La première est de taxer le kérosène, qui aujourd’hui ne l’est pas, contrairement aux carburants utilisés par les automobilistes. La deuxième est de taxer les compagnies pétrolières, et notamment Total, qui a réalisé 9 milliards d’euros de bénéfices l’an dernier. La troisième, c’est un moratoire sur la fermeture des petites lignes de train. Car, contrairement à tous les engagements pris par le gouvernement au moment de la loi relative à l’avenir de la SNCF, nous assistons à des fermetures de lignes régulières et, à terme, 9 000 kilomètres de lignes sont menacés. La quatrième proposition, c’est une TVA à 5,5 % sur les transports en commun et les voitures propres. On peut évidemment chercher à limiter l’utilisation de l’automobile mais, si on ne fait aucune proposition, on ne voit pas comment des gens qui sont contraints d’utiliser leurs voitures aujourd’hui ne le feraient plus demain. C’est le rôle du Parti communiste de mettre sur la table des propositions alternatives pour défendre les ménages modestes et réaliser la transition énergétique.
Ian Brossat
Chef de file du PCF aux européennes, maire adjoint de Paris
La France est plutôt dans la moyenne, avec une différence entre les sexes au détriment des femmes de 15,2 %, en très légère réduction depuis 2011, de 0,5 point. L’examen nous réserve en outre deux belles surprises. Il apparaît, en premier lieu, que deux des pays où cet écart est le plus manifeste comptent parmi les premiers de cordée de l’Union européenne : il s’agit de l’Allemagne – il y est de 21,5 % – et du Royaume-Uni. La seconde surprise est que dans ce dernier pays, où il demeure très élevé – il atteint 21 % –, il est de plus en hausse, de + 1,3 point depuis 2011. Pour sa part, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) donne une image moins positive de notre pays. En prenant en compte l’ensemble du revenu salarial et pas seulement le salaire horaire, l’institut note que « le revenu salarial des femmes reste inférieur en moyenne de 24 % à celui des hommes » et précise qu’« un quart de cet écart seulement s’explique par des différences de durée du travail ».
L’inégalité persiste au cœur même de l’appareil du pouvoir. Ainsi, dans la fonction publique d’État, le salaire net des femmes est inférieur de 14,3 % à celui des hommes, il atteint même 20,6 % dans la fonction publique hospitalière. Une des « ficelles » de l’« art » de la discrimination consiste à confiner les femmes dans des grades et des catégories inférieurs à ceux des hommes alors que, en moyenne, leur niveau d’instruction est supérieur.
Dans le privé la discrimination prend un autre visage. On la retrouve certes à travail égal, mais elle s’exerce surtout par le cantonnement d’une part importante de la gent féminine dans des secteurs pratiquant de bas salaires : le textile, le commerce, la restauration, l’hébergement. Aux âges plus avancés, note encore l’Insee, les conditions de vie des femmes sont plus difficiles que celles des hommes.
Les différences de carrières professionnelles se traduisent chez les femmes par des départs à la retraite plus tardifs et des pensions inférieures de 42 % par rapport aux hommes. S’il ne suffit pas de mettre en cause le capitalisme pour améliorer la situation des femmes, le combat féministe nous aide à combattre le capitalisme.
L’inégalité persiste au cœur même de l’appareil du pouvoir.
Les discriminations dont sont victimes les femmes ont la vie dure. Une étude de l’institut statistique européen Eurostat montre que l’écart séparant le salaire horaire brut moyen des femmes de celui des hommes au sein de l’Union européenne s’est à peine réduit de 0,6 point entre 2011 et 2016, passant de 16,8 % à 16,2 %. Dans certains pays, l’écart se creuse même. C’est le cas en Irlande, où il augmente de 1,2 point, et également en Bulgarie, Croatie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Slovénie.
Face à la colère qui gagne le pays contre le renchérissement de l’énergie, Emmanuel Macron annonce des mesurettes qui ne changeront rien au problème posé par une politique fiscale injuste et qui n’a d’écologique que le nom.
Alors que la protestation contre l’augmentation du prix et des taxes sur les carburants fait des émules sur les réseaux sociaux, le président de la République a tenté hier de redresser le tir. « Il faut aider nos concitoyens les plus modestes qui n’ont pas le choix », a affirmé le chef de l’État. Il préconise d’« améliorer le chèque énergie » pour le chauffage des ménages modestes et de généraliser dans toutes les régions l’aide au transport mise en place par les Hauts-de-France (20 euros par mois pour ceux qui, sans transports en commun, habitent à plus de 30 km de leur travail). Un dispositif qu’Emmanuel Macron promet de défiscaliser. Cette annonce est « très surprenante », pour l’association Régions de France, car elle demande un effort financier aux collectivités « alors que c’est l’État qui perçoit les recettes liées à la contribution climat énergie ». Pour le député PCF Sébastien Jumel, le président « dit tout et son contraire : il dit “j’assume” le parti pris de l’écologie punitive, mais il propose finalement aux régions de payer ». L’élu de Seine-Maritime rappelle que « 9 millions de Français n’ont pas d’autre choix que d’utiliser leur voiture ». Pour la plupart d’entre eux, les mesures proposées par Emmanuel Macron ne changeront rien au problème posé par une politique fiscale injuste, et qui n’a d’écologique que le nom.
Décryptage.
1 Une taxe indirecte, injuste et créatrice d’inégalités
Avec la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (Ticpe), qui intègre la contribution climat énergie (CCE), « les punis sont toujours les mêmes, les plus modestes », résume Alexandre Derigny. Et le secrétaire général de la CGT finances de rappeler que « la fiscalité en France repose sur deux blocs distincts : d’un côté l’impôt progressif – comme l’impôt sur le revenu – qui est par nature plus juste puisqu’il veut que tous les citoyens contribuent “en raison de leurs facultés”. De l’autre, l’impôt proportionnel, qui comprend le mastodonte TVA ». Or, les politiques fiscales depuis vingt ans consistent à affaiblir le premier bloc en déve-loppant le second, « ce qui revient, proportionnellement, à taxer plus ceux qui ont le moins », explique Alexandre Derigny. Une injustice « parfaitement assumée par les libéraux, qui réduisent globalement l’imposition des plus riches ». Ces mesures « contribuent largement à l’accroissement des inégalités », poursuit le syndicaliste. Quant au rééquilibrage après coup à l’instar de la défiscalisation des aides régionales proposées par Emmanuel Macron, Alexandre Derigny n’y croit pas. « C’est très compliqué à mettre en place et créateur de nouvelles inégalités. »
2 À elle seule, la taxe n’accélère pas la transition énergétique
Édouard Philippe et Bruno Le Maire ont beau jeu d’invoquer la transition énergétique. La hausse de la taxe sur les carburants a, de fait, été décidée en ce sens. En 2014, la taxe carbone, défendue dans le cadre du Grenelle de l’environnement, était rebaptisée contribution climat-énergie (CCE) et instaurée par la loi de finances, l’objectif étant d’inciter les consommateurs à recourir à des énergies moins émettrices de particules ou de CO2 que le diesel ou l’essence. Depuis, la tonne de carbone est passée de 7 euros à près de 45 euros. Entre 2016 et 2017, la CCE a ainsi déjà contribué à une hausse de 6,5 % de la taxe de consommation intérieure sur le diesel, et de 1,5 % de celle sur l’essence E5.Le truc, relèvent les organisations environnementales, c’est que la CCE n’a jamais eu pour vocation de s’appliquer seule et brute. « Une taxe sur les énergies, en créant un signal prix, permet de tracer un chemin vers la transition, défend Kévin Puisieux, responsable économie et finance de la Fondation pour la nature et l’homme (FNH). Encore faut-il que tout le monde ait les moyens d’emprunter ce chemin. » En bref, encore faut-il proposer d’une part des alternatives à la voiture thermique, de l’autre des aides pour les ménages. « Si le gouvernement veut réellement ouvrir la voie de la transition, il ne peut exclure d’investir », poursuit Kévin Puisieux. Or, c’est l’inverse qui se passe. Illustration avec les 9 000 kilomètres de petites lignes ferroviaires menacées de fermeture faute d’argent mis dans la régénération du réseau. De fait, la hausse de la CCE n’a pour l’heure eu aucun impact, ni sur l’usage de la voiture particulière, ni sur l’achat de véhicules électriques… ni sur la courbe des émissions de CO2. En zone rurale, les politiques de mobilité restent centrées sur la voiture et n’offrent pas d’alternatives aux ménages. En zone urbaine, alors que plus de la moitié des déplacements concernent des trajets de moins de 3 kilomètres, la CCE s’avère paradoxalement insuffisamment incitative pour provoquer l’électrochoc attendu. Au final, les émissions de gaz à effet de serre du transport routier ne baissent pas. Un rapport publié en octobre par l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) relevait qu’elles augmentent même de façon continue depuis 2015 (plus de 0,5 % de hausse).
3 Les gros pollueurs toujours épargnés
Les voitures particulières ne sont pas seules à porter la responsabilité de cette hausse. Une large part incombe aussi au transport routier. Si l’on élargit encore la focale, l’automobile individuelle est loin d’être l’unique contributrice aux 30 % d’émissions de gaz à effet de serre (GES) qui émanent, chaque année, du secteur des transports (premier secteur émetteur de GES en France). Or, la CCE ne s’applique pour ainsi dire qu’à elle. Le Code des douanes prévoit ainsi des exonérations pour les entreprises grandes consommatrices d’énergie – celles, par exemple, pour lesquelles les achats d’énergie représentent au moins 3 % de la valeur de la production. Ainsi en sont exemptés les transporteurs routiers, exonérés à hauteur de 1,2 milliard d’euros. Ces derniers, s’ils subissent comme tout le monde la hausse du baril du pétrole, ne sont, de fait, pas concernés par celle de la CCE. L’aviation civile (et militaire) s’en sort, elle aussi, à bon compte, quand le kérosène qu’elle utilise n’est pas non plus taxé. Le trafic aérien intérieur, qui vaut pour 1,4 % des émissions de la France, continue de se développer sans contrainte.
4 Le retour de bâton : le réveil du rejet de l’écologie
L’environnement, ça commence – de nouveau – à bien faire : c’est la petite musique qui perce de toute cette histoire. Faute d’alternatives, nombre de ménages n’ont d’autre choix que de continuer à prendre leur voiture et de payer plus. Cela ne vaut pas uniquement pour l’essence : la facture du chauffage grimpe aussi, quand la CCE concerne également le fioul domestique et le gaz naturel. Difficile, dans ces conditions, de ressentir la transition comme facteur de mieux-être, et ce n’est pas le chèque énergie promis par le gouvernement qui modifiera la sentence. « Il sauvera les meubles, reprend Kévin Puisieux, mais ne résoudra pas, sur la durée, le fait d’habiter dans des passoires thermiques ou d’être obligé de rouler dans une vieille voiture. » Les propositions pour une transition aussi juste qu’efficace ne manquent pourtant pas. « Taxer le kérosène sur les vols intérieurs et augmenter les malus sur l’achat de voitures neuves polluantes, type SUV, seraient bien plus efficaces pour l’environnement et moins pénalisant que la hausse de la taxe sur les carburants », avance ainsi Jacques Baudrier, responsable mobilités du PCF. La lutte contre l’étalement urbain demeure elle aussi un levier essentiel, relève pour sa part le Réseau action climat, de même que la diversification des modes de transport dans tous les territoires. Pour rendre le train attractif et accessible au plus grand nombre, « le gouvernement doit soutenir le réseau ferré à hauteur de 3 milliards d’euros chaque année », estime l’organisation.
5 Une fiscalité rondelette qui finance peu l’écologie
Si la transition écologique recevait autant de taxes prélevées en son nom, on l’appellerait Crésus. La TIPCE est à ce titre caricaturale. En 2019, l’État prévoit de ponctionner 37,7 milliards d’euros. Soit 4 milliards de plus qu’en 2018 et 7 milliards de plus qu’en 2017. Une manne pour faire décoller les énergies renouvelables ? Que nenni : le projet de loi de finances pour 2019 prévoit une enveloppe de 7,2 milliards d’euros, soit à peine 80 millions de mieux qu’en 2018. Les moyens de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France vont augmenter de 200 millions, mais ils serviront en grande part à financer « l’entretien et la régénération »… du réseau routier national. Quant aux régions et départements, elles recevront 5,9 milliards d’euros, autant qu’en 2018.
La hausse de la taxation dite verte ne fait qu’un gagnant, le budget général de l’État, qu’il utilise pour tout autre chose que l’écologie. La majorité précédente l’avait fait pour amorcer le crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), que l’actuelle transforme en baisse pérenne de cotisations. Mais l’écriture des comptes publics rend impossible le fléchage des dépenses réalisées à partir des 17 milliards d’euros de recettes que l’État se met de côté. Voilà pourquoi le gouvernement s’arc-boute sur ces taxes. S’il avait voulu desserrer l’étau autour des carburants, il aurait pu user de la taxe sur les transactions financières (TTF), portée par Attac, Oxfam et bien d’autres, pour générer de nouveaux financements à la transition écologique. Raté. Une petite TTF existe bien en France, mais dont Édouard Philippe a réduit la voilure dès son entrée à Matignon. Quant au projet de TTF européen, il a été torpillé par Emmanuel Macron en proposant de soumettre son adoption aux 27 membres de l’Union européenne.
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