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6 novembre 2018 2 06 /11 /novembre /2018 07:02

 

Le nouveau patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a de grandes ambitions pour les entreprises et l’éducation nationale. Ce n’est pas nouveau, mais il y insistait hier dans le Journal du dimanche : « Il faut adapter davantage les formations aux besoins des entreprises. » Sauf qu’il y a un souci : « L’image des métiers est aussi celle que donne l’éducation nationale », et donc « nous devons travailler collectivement, en faisant intervenir les secteurs dans les écoles ». En fait, il faudrait penser l’école, de la maternelle à l’université, comme une chaîne d’hypermarchés, la foire aux bestiaux étant un peu d’un autre temps. Les enseignants seraient pilotés par une direction patronale, soucieuse de placer en tête de gondole les élèves répondant aux besoins des secteurs, donc, dans une région donnée, ce qui serait très commode. À condition bien sûr d’écarter les mauvais produits. Imaginons qu’un élève Rimbaud se mette en tête d’écrire des poèmes, qu’un petit malin aille écrire au tableau E = MC2… Oh là, mon petit bonhomme, pas de ça ; ça sert à quoi ?

 

 

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6 novembre 2018 2 06 /11 /novembre /2018 07:01

Monsieur le Premier ministre, vous venez de présenter un vaste plan de destruction de la fonction publique (MM. Roger Karoutchi et Christian Cambon sourient.) par la baisse des effectifs et la fragilisation du statut.

Ce plan poursuit le vieux rêve d’un État faible face au jeu des intérêts privés. Que proposez-vous ? Cinquante mille fonctionnaires d’État en moins, après une baisse de 11 % depuis vingt ans, une casse du statut avec un appel massif aux contractuels.

Monsieur le Premier ministre, la France ne peut se gérer comme une start-up, les règles du service public et le sens de l’intérêt général ne sont pas compatibles avec l’objectif de rentabilité.

Votre plan impose aussi une réduction de 70 000 postes dans la fonction publique territoriale. C’est un non-sens : chacun sait que la défaillance du service public d’État est prise en charge par les collectivités locales. D’ailleurs, les points de contact que vous annoncez existent déjà, ce sont les mairies !
Monsieur le Premier ministre, votre plan libéral est en totale contradiction avec les besoins de notre société. Quand admettrez-vous que la casse du service public, de ce qui ne se marchandise pas, brise le trait d’union, la solidarité sociale territoriale au sein de notre République ?

Monsieur le Premier ministre, la voie que vous avez choisie est sans issue, et elle interroge sur l’avenir de notre pays et de l’Europe. Nous attendons de votre part un sursaut républicain pour stopper la saignée que vous imposez aux services publics nationaux et locaux. Allez-vous y mettre fin ?

(Applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain citoyen et écologiste et sur des travées du groupe socialiste et républicain.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d’État auprès du ministre de l’action et des comptes publics. (Exclamations sur des travées du groupe Les Républicains. Un poids lourd ! sur les travées du groupe communiste républicain citoyen et écologiste.)

M. Olivier Dussopt, secrétaire d’État auprès du ministre de l’action et des comptes publics. Madame la sénatrice Cukierman, comme l’a dit M. le président du Sénat, vous avez réussi à rejoindre Paris malgré un épisode neigeux, qui nous donne, aux uns et aux autres, l’occasion de saluer le travail des fonctionnaires.

Je saisis cette opportunité pour rappeler notre attachement, à la fois, au service public et aux fonctionnaires. (Exclamations sur plusieurs travées.) C’est justement parce que nous y sommes attachés que nous menons une réforme de transformation.

Cette réforme a pour objectif de simplifier le dialogue social, tout en garantissant la totalité des droits des agents. Nous sommes en effet convaincus qu’en simplifiant ce dialogue, nous pourrons donner plus d’opportunités de mobilité, plus de réactivité à l’administration, et rendre celle-ci plus performante pour faire face aux défis qui nous attendent et aux besoins de la population.

Nous ferons en sorte que soit mieux reconnu l’engagement de chacun des agents publics de ce pays en permettant une individualisation, un intéressement, individuel ou collectif. Nous pourrons ainsi mieux accompagner les agents publics dans la tâche qui est la leur au quotidien.

Nous donnerons aux employeurs publics plus de marge de manœuvre et plus de liberté pour choisir celles et ceux qu’ils doivent recruter pour mener à bien leur mission. Il s’agit ainsi de permettre l’élargissement des conditions de recrutement des contractuels, sans remettre en cause le principe général de l’occupation des emplois permanents par des agents titulaires.

Nous ferons en sorte, aussi, de mieux accompagner les transitions professionnelles et les mobilités, et de garantir une plus grande transparence des emplois publics.

Parce que les services et les besoins évoluent, parce que le numérique s’impose à la fonction publique comme à l’ensemble du pays, notre objectif est de former et d’accompagner les agents publics afin qu’ils aient un avenir et des perspectives d’emploi dans la fonction publique, et afin que ceux d’entre eux qui le souhaitent puissent rejoindre, sur la base du volontariat, le secteur privé.

Nous accompagnerons ces transformations d’une réorganisation du réseau territorial.

Le Premier ministre nous a donné une consigne : privilégier l’échelon départemental comme moyen d’action. Vous le savez, à la suite d’interventions de nombreux élus de la Loire, nous avons notamment pris la décision de maintenir les trésoreries de Bourg-Argental et de Renaison. Nous savons en effet que la proximité compte, et c’est dans cet esprit que nous voulons travailler. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche. – M. Jean-Marc Gabouty applaudit également.)

M. le président. La parole est à Mme Cécile Cukierman, pour la réplique.

Mme Cécile Cukierman. Vous l’avez évoqué, monsieur le secrétaire d’État, cette nuit, nous avons manqué de fonctionnaires dans mon département. Cette nuit, des femmes et des hommes qui sont restés bloqués dans leur voiture n’ont vu personne venir à leur secours ou se soucier de la situation dans laquelle ils étaient.

Cette nuit, nous avons manqué de fonctionnaires d’État et de fonctionnaires départementaux. Voilà quelle est la réalité !

Avec votre réforme, vous voulez faire une fonction publique sans fonctionnaires, de même que vous voulez un Parlement sans parlementaires ! 

(Applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain citoyen et écologiste et sur des travées du groupe socialiste et républicain. – Des sénateurs du groupe Les Républicains frappent sur leur pupitre.)

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6 novembre 2018 2 06 /11 /novembre /2018 06:59

 

Chèques culture, bons d’achat, places de cinéma… la plupart des activités sociales et culturelles (ASC) offertes ou subventionnées par les comités d’entreprise (CE) sont exonérées de cotisations sociales. 

Mais un amendement adopté, en première lecture, dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2019 modifie les conditions d’attribution de ces activités. Le texte prévoit la mise en place d’un plafonnement d’exonération de 331 euros par an et par salarié (662 euros en cas d’enfant à charge), pour « l’exercice d’activité sportive », « l’accès aux biens et prestations culturels ou au titre d’aides aux vacances ». Pour enfoncer le clou, le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a déposé un sous-amendement pour y inclure les chèques-vacances dans les entreprises de plus de 50 salariés. Ce qui « permettrait la fiscalisation sur le volume des chèques-vacances qui pourrait réduire la possibilité des CE d’en faire usage », a alerté la CGT par communiqué. Ces nouveaux dispositifs représentent une « attaque sans précédent contre le droit aux vacances, l’accès à la culture et au sport », pour « faire payer aux salariés le redressement du budget de l’État et de la Sécurité sociale », a dénoncé le syndicat

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5 novembre 2018 1 05 /11 /novembre /2018 21:29

Autour de 60 000 €, c'est ce que coûtera à la ville de Morlaix la décision du gouvernement Philippe-Macron et de Blanquer de rendre obligatoire l'école dès 3 ans et de faire financer les maternelles privées et confessionnelles par les collectivités.

Le budget de fonctionnement éducation hors personnel passerait ainsi à la ville de Morlaix en 2019 de 252 350€ à 312 000€ (document du débat d'orientation budgétaire). 

Un effet d'aubaine extraordinaire pour les écoles privées, sachant que plus de 90% des parents scolarisaient déjà leurs enfants à 3 ans.

Cet argent n'aurait-il pas été mieux utilisé à financer l'école de la République, laïque, qui doit de plus en plus faire face aux difficultés liées à la suppression des postes pour des raisons d'économie budgétaire et à la perte de mixité sociale?

Ismaël Dupont, élu PCF-Front de Gauche, membre de la commission Enseignement.

5 novembre 2018

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5 novembre 2018 1 05 /11 /novembre /2018 21:06
Eric Bocquet

Eric Bocquet

Il était une fois la dette…

lundi 5 novembre 2018

Un éternel endettement de la France ? - Par Eric Bocquet

"Quand nous étions enfants on nous racontait des contes pas toujours sympathiques, des histoires de grands méchants loups et d’ogres qui nous faisaient peur et nous empêchaient ensuite de fermer l’œil de la nuit. Eh bien chaque année, et surtout au moment du débat budgétaire au Parlement, les gouvernements nous rappellent l’existence de cette dette, au cas où nous l’aurions oublié.

Les ministres Le Maire et Darmanin, en charge de l’économie pour l’un et du budget pour l’autre, n’ont pas failli à la tradition : « La France vit au-dessus de ses moyens… si nous ne réalisons pas les économies nécessaires, les marchés financiers augmenteront nos taux pour nous punir et nous aggraverons encore notre dette… ». On se demande même pourquoi il faut encore débattre du budget puisque les jeux sont faits, Commission de Bruxelles, Cour des Comptes, agences de notation et marchés financiers ont donné leurs… j’hésite entre deux termes, recommandations ou injonctions.

Notre groupe a initié un débat au Sénat, la semaine dernière, c’est mon collègue et ami, Pascal Savoldelli (sénateur du Val de Marne) et moi-même qui étions à la manœuvre pour le groupe. L’occasion de faire quelques rappels utiles, le discours sur la dette est à la fois catastrophiste et culpabilisant.

Quelques rappels. Les 2 200 milliards de dette de la France représentent, disent-ils, 100% du PIB. Première question, on compare un stock de dettes (44 années de budgets déficitaires) à la richesse produite en une seule année. Si on appliquait le même raisonnement à un ménage voilà ce que nous obtiendrions : ce couple dispose d’un revenu de 35 000 euros par an, fait l’acquisition d’un logement de 200 000 euros et emprunte la somme pour 25 ans. L’endettement de ce foyer, rapporté à son revenu annuel lui fait un taux de 625% de dette. Cela a-t-il du sens ?

Ensuite, dans cette dette il y a les 1 400 milliards d’intérêts payés aux marchés financiers, les recettes disparues du fait des dégrèvements, exonérations, cadeaux fiscaux, remboursements aux détenteurs de très gros patrimoines et fortunes diverses, et bien sûr de l’évasion fiscale.

Que l’on m’explique enfin pourquoi les marchés financiers continuent à nous prêter à taux faible sans difficultés ? La France rembourse 43 milliards d’intérêts cette année et réemprunte 195 milliards… Philanthropie financière ou confiance absolue en la capacité de remboursement de la 6ème puissance économique du monde ? La France vit avec un crédit revolving, alors c’est la dette pour l’éternité ? Voilà qui me turlupine depuis quelques temps… On y reviendra après avoir travaillé le sujet."

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5 novembre 2018 1 05 /11 /novembre /2018 15:25

 

Le référendum concernant l'accession à la pleine souveraineté et à l'indépendance s’est tenu le dimanche 4 novembre  en Nouvelle-Calédonie.

Si c’est sans conteste le NON qui l'a emporté, le PCF estime que le statu-quo institutionnel ne saurait être de mise. Il convient en effet de poursuivre et d’amplifier le processus d'autonomie et de responsabilité engagé afin de favoriser le développement endogène pour faire face au « tout transfert de marchandises » - un véritable couloir de consommation - entre la métropole et la Nouvelle-Calédonie.

Cela implique une politique de substitution à cette dépendance dans la production agricole et industrielle, des outils financiers impliquant l'épargne locale et les fonds publics, y compris européens.

Cela implique aussi la possibilité de nouer des accords commerciaux et d'échanges et des coopérations régionales. Il faut aussi travailler à la transmission de l'histoire et à la préservation de l'identité des populations pour extirper les relents colonialistes et les discriminations raciales qui perdurent.

Cette reconnaissance de l'ensemble des valeurs culturelles et de la place des populations Kanak est un des éléments de la prise en main de son destin par le peuple lui-même.
A l’issue de ce scrutin historique pour ce territoire, la responsabilité de la France est donc pleinement engagée.

 

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5 novembre 2018 1 05 /11 /novembre /2018 15:23

 

Il n'est pas anodin que le plus vaste exercice militaire organisé par l'OTAN depuis la fin de la guerre froide, et baptisé Trident Juncture 2018, se déroule en Norvège, pays qui partage une frontière terrestre et maritime avec la Russie. Pour la première fois depuis les années 1980, un porte-avion nucléaire américain, va franchir le cercle polaire arctique. Le gouvernement français s'en fait le complice en envoyant 3 000 soldats français y participer.

Dans le même temps, la Belgique achète pour 4 milliards d'euros un avion de combat américain F35 pour sa « capacité à porter des bombes nucléaires américaines ».


Dans un contexte de course aux surarmements et de militarisation des relations internationales, l'OTAN ne fait pas partie de la solution, mais du problème. Vouloir jouer à la guerre, c'est prendre le risque de la déclencher.


Le PCF, partisan du démantèlement de l'OTAN, appelle à ouvrir la voie à la création d'un cadre pan-européen inclusif de coopération et de sécurité collective.

La France se grandirait en faisant une proposition diplomatique allant dans ce sens. Le Centenaire de la fin de la grande boucherie impérialiste que fut la Première Guerre mondiale offre l'occasion d'engager nos pays dans des politiques internationales et européennes de sécurité humaine collective, de dénucléarisation, de désarmement, et de coopérations solidaires et mutuellement bénéfiques. Le PCF entend faire de la lutte pour la paix et la solidarité internationale un axe fort de campagne pour les élections européennes de 2019.

 

 

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4 novembre 2018 7 04 /11 /novembre /2018 08:29
En mémoire de Razan el-Najjar, une soirée de solidarité avec Gaza à Saint Martin des Champs le 5 novembre 2018 à 19h
Association France Palestine Solidarité du Pays de Morlaix
 

"RAZAN, UNE TRACE DU PAPILLON", EST UN FILM DOCUMENTAIRE DE 30 mn, TOURNÉ CET ÉTÉ A GAZA PAR LE CINEASTE PALESTINIEN IYAD ALASTTAL.

 

RAZAN EL-NAJJAR, jeune infirmière palestinienne de 21 ans, a été tuée le 1er juin 2018, lors de la Grande marche du retour, sur la bordure orientale de Khan Younès, dans le sud de la Bande de Gaza. Alors qu’elle travaillait comme secouriste et portait une veste avec le logo des services sanitaires, Razan a été mortellement touchée d'une balle explosive tirée par un sniper de Tsahal (l'armée israélienne).

 

DÉBATS AVEC LES PARENTS DE RAZAN ET LE RÉALISATEUR

Dans ce film documentaire, réalisé par Iyad Alasttal, jeune cinéaste de Gaza, nous allons suivre mère de Razan et sa famille, dans sa maison, dans le quartier et rencontrer les voisins, pour apprendre de la vie de cette jeune femme, et découvrir des images des grandes marches du retour qui se tiennent tous les vendredis à Gaza, depuis le 30 mars 2018...

Iyad Alasttal et Sabreen et Ashraf Al-Najjar, les parents de Razan, ont réussi à passer la frontière de Rafah avec l'Egypte. Ils sont arrivés à Paris début octobre où le film a été présenté à Paris, en avant-première, le mardi 9. Et depuis, il est présenté dans plus de 20 villes de France à l'invitation des Associations de Solidarité avec la Palestine, AFPS, UJFP, BDS et la Coordination des Palestiniens en France...

 

L'AFPS DU PAYS DE MORLAIX S'EST INSCRITE DANS CETTE TOURNEE ET VOUS INVITE A LA PROJECTION DU DOCUMENTAIRE SUIVI D'UN ECHANGE AVEC SON REALISATEUR, IYAD ALASTALL MAIS AUSSI AVEC SABREEN ET ASHRAF AL-NAJJAR,

LES PARENTS DE LA JEUNE RAZAN.

 

N'OUBLIEZ PAS !

C'EST LE LUNDI 5 NOVEMBRE à 19H

SALLE GALLOUEDEC à St MARTIN des CHAMPS

En mémoire de Razan el-Najjar, une soirée de solidarité avec Gaza à Saint Martin des Champs le 5 novembre 2018 à 19h

A LIRE un article de POLITIS du 9 octobre 2018

Razan el-Najjar, emblème d’une Palestine blessée à mort

 https://www.politis.fr/articles/2018/10/razan-el-najjar-embleme-dune-palestine-blessee-a-mort-39432/?fbclid=IwAR3ztrf4ZKU2wkRxP9GBh0l2v4I7iR3rH79TrfWMb21vh4qwpN8c_5Lq7XM

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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 10:18
Apocalypse Brésil - Patrick Le Hyaric, éditorial de l'Humanité, mardi 30 octobre

Le plus grand pays d’Amérique latine – dixième économie mondiale -, le Brésil, vient allonger la trop longue liste des pays basculant dans le nationalisme d’extrême droite. Le politicien de troisième zone qui vient d’y être élu n’a pour ligne politique que la haine, l’apologie de la dictature, de la torture, du racisme, de l’homophobie et de la misogynie, jusqu’au meurtre surtout pour « les rouges ». Derrière cette élection plane l’ombre de l’âme damnée de M. Trump, M. Bannon qui sévit aussi depuis quelques mois en Europe.

Cette élection ne profitera en rien aux pauvres des favelas de Rio, ni à la classe ouvrière, ni aux peuples indigènes, ni aux paysans sans terre, ni aux femmes, ni aux cadres. Il sera le président des grands secteurs de l’agro-business et des trafiquants de bois contre la biodiversité, des grandes firmes cotées en bourse contre l’emploi, des évangélistes et des militaires, des milices privées et de certains grands médias. M. Trump trouve ici un nouvel allié de poids au cœur de l’Amérique latine  contre l’accord de Paris sur le climat ou comme soutien à Israël et ennemi du Venezuela et de Cuba.

Ces derniers mois de campagne électorale ont accentué tous les maux de la crise qui taraude le Brésil. Et le refus de Bolsonaro de débattre avec le candidat du Parti des travailleurs, F. Haddad, n’a été que le révélateur non seulement de son inconsistance et de son incompétence mais surtout de son rejet foncier de l’essence même de la démocratie qui implique la confrontation des idées et des projets. Son essor a pris racine dans la crise financière mondiale de 2008 puis dans cette crise politique amplifiée par le coup d’Etat parlementaire de 2016 contre Dilma Roussef qui avait eu le tort, selon les milieux patronaux, de convoquer une constituante et l’outrecuidance  de vouloir réunir une commission nationale de Vérité pour faire la lumière sur les violations des droits humains perpétrées par l’Etat sous la dictature. Celle que Bolsonaro défend justement. Ajoutons-y  la récession économique, le désastreux gouvernement Témer et  cette prétendue opération « main propre » qui n’avait  pour seul objectif que d’emprisonner Lula pour l’empêcher de se présenter à cette élection présidentielle contre l’avis de l’ONU. Ce fut la version brésilienne du « Hitler plutôt de le Front Populaire ».

Ce nouveau coup de tonnerre dans la géopolitique mondiale risque de porter ses violents éclats jusqu’ici avec  le rejet de l’accord climat, le soutien à la militarisation, l’amplification de la concurrence pour exporter encore plus de produits agricoles en Europe.  Au-delà, le nouveau modèle d’indépendance des pays dit « émergents »  des BRICS risque d’être remis en cause. Et les dirigeants américains trouvent un nouvel allié pour créer les conditions de détruire tout projet de construction européenne alternative pour permettre aux puissances financières de leur pays de renforcer leur domination au cœur d’une crise économique inquiétant jusqu’à de nombreux cercles libéraux dans le monde. Le débat politique en Europe et dans notre pays doit se nourrir sérieusement de ce qui vient de se passer et aider à analyser sans œillères les raisons de cette déflagration nouvelle. Les démocrates, les travailleurs, les syndicalistes et tous les progressistes du Brésil vont avoir besoin sans attendre de notre vigilance et de notre solidarité pour  empêcher l’apocalypse.  Au-delà, notre responsabilité est immense pour contrecarrer cette nauséeuse vague brune qui s’étale ici et sur le monde entier.

Vous trouverez ci-dessous un communiqué du Parti communiste brésilien, et celui du Parti des travailleurs au lendemain de l’élection.

 
Malgré la croissance ces derniers jours d’une vague démocratique d’opposition à la menace posée par la candidature fasciste, l’élection de Jair Bolsonaro à la présidence de la République a été confirmée. La société brésilienne est confrontée à un nouveau stade de domination capitaliste dans notre pays. Le cycle de la conciliation de classe a été vaincu et une nouvelle phase de la politique brésilienne commence désormais.

Comme l’atteste l’approbation d’un décret présidentiel créant un Groupe de travail national chargé de réprimer les organisations qui « affrontent l’État brésilien et ses institutions », laissant ainsi la voie à la criminalisation généralisée des mouvements sociaux et des organisations de gauche, Temer gouvernait déjà sous les ordres de Bolsonaro.

Les invasions arbitraires d’universités menées par des agents fédéraux et des représentants de la Justice Électorale, combinées à des actions brutales contre la presse de gauche (comme la perquisition du journal Jornal de Fato) et contre les entités qui menaient des assemblées et des activités contre le fascisme, démontrent que nous vivons déjà dans un état d’exception, qui considère qu’une position politique claire en faveur de la libre circulation des idées et des libertés démocratiques est un crime.

La période entre l’annonce du résultat des élections et l’investiture du nouveau dirigeant peut représenter une grave menace pour la classe ouvrière, les femmes, les Noirs et les Noires, les indigènes, les LGBT, les Immigrés, les habitants du Nordeste, les organisations sociales et politiques de gauche, les syndicats, et surtout pour les communistes.

Il existe des risques réels que la haine et la violence déjà employées pendant la campagne électorale et ayant provoqué des agressions physiques et causé plusieurs morts, soient davantage diffusées par les hordes fascistes encouragées par le clan Bolsonaro et ses partisans.

En outre, de nouvelles attaques contre le droit du travail, les services publics, la souveraineté nationale et les droits démocratiques pourront être menées par un gouvernement et un congrès moribonds souhaitant rendre service au nouveau chef.

Le gouvernement Bolsonaro sera un gouvernement fondé sur la conjugaison entre des forces réactionnaires, parmi lesquelles se trouvent des secteurs importants des forces armées, un Congrès plus conservateur que l’actuel et une Justice sous contrôle. Nous avons pu le constater lors de la campagne électorale du second tour, lorsque diverses allégations d’irrégularités et de crimes commis par le candidat victorieux, telles que la « caisse noire » utilisée pour financer un flot de fake news et de propagande fasciste en tout genre sur Whatsapp, ces accusations ont tout simplement été ignorées par les instances suprêmes de la Justice brésilienne.

Nous serons confrontés à un état d’exception institutionnalisée, fortement militarisée, avec le soutien de groupes paramilitaires fascistes et le soutien social obtenu par la propagande idéologique anticommuniste et antidémocratique qui se manifeste dans divers secteurs de la société.

Bolsonaro, pour se faire élire, a construit une base sociale de soutien à ses idées et ses propositions néo-fascistes, appartenant aux couches supérieures de la bourgeoisie et aux classes moyennes.

Grâce à un stratagème mafieux de propagande frauduleuse financée par de grands hommes d’affaires et diffusée par des groupes ultraconservateurs, à la tête de pasteurs sans scrupules d’églises néo-pentecôtistes, il a réussi à répandre l’irrationalité et la haine et à captiver le cœur et l’esprit des couches populaires et de la classe ouvrière. Ils ont réussi à faire croire que le plus grand mal à combattre au Brésil était la corruption du PT, comme si ce parti avait inventé la corruption, phénomène systémique dans le capitalisme, et qui s’était déjà produite à grande échelle, y compris pendant les gouvernements militaires nés du coup d’État de 1964, mais la censure, la terreur et la peur ne permettaient pas à l’époque ni de la rendre publique, ni de la punir.

Le nouveau gouvernement va approfondir les mesures de criminalisation des mouvements sociaux, de l’activisme social et politique de toutes les tendances et de la gauche en particulier. Il va vouloir faire avancer le processus de privatisations de l’État, la subordination aux intérêts de l’impérialisme américain et la livraison de notre richesse nationale, comme l’a annoncé le nouveau président lors de la campagne, en affirmant que  » l’Amazonie n’est pas à nous ».

S’il met effectivement en œuvre ce qu’il a promis pendant la campagne électorale, Bolsonaro entend accélérer le retrait des droits civils, politiques, sociaux et du travail, détruire le système unifié de santé pour favoriser les grandes entreprises qui gèrent des plans de santé privés, privatiser l’enseignement public, introduire des cours à distance pour l’école primaire, en plus de lancer par la loi le célèbre projet de « l’École sans parti », c’est-à-dire, l’École bâillonnée.

Le fascisme brésilien est en marche, mêlant des caractéristiques du fascisme traditionnel – comme le recours à la violence contre la gauche et le mouvement ouvrier organisé, la haine de la raison, de la culture et du savoir, l’utilisation de symboles et slogans xénophobes, une idéologie ultra conservatrice dans tous les domaines – avec un modèle économique ultralibéral et basé sur les privatisations. Mais ils ne jouent pas seuls. Une grande partie de la population brésilienne a rejeté le vote pour le candidat du PSL.

C’est pourquoi il est nécessaire d’organiser la résistance, qui sera dure et difficile, mais qui tendra à grandir dès que les gens qui ont cru en ce projet réaliseront qu’ils ont été trompés sans scrupules.

Il est nécessaire que toutes les forces populaires et démocratiques s’unissent immédiatement autour de la construction d’un large front antifasciste qui mobilise les différents couches sociales insatisfaites de l’élection de Bolsonaro et celles qui verront leurs droits affectés par les attaques à venir.

Au sein du front démocratique antifasciste (qui doit rassembler des mouvements, partis et entités représentatifs d’un large éventail de forces démocratiques, progressistes et même libérales), et surtout dans les luttes populaires et dans le mouvement syndical et ouvrier, il faut d’abord renforcer l’unité des organisations politiques et sociales anticapitalistes et anti-impérialistes à travers le Brésil. Seule la classe ouvrière organisée vaincra le fascisme !  »

Comité central du Parti communiste brésilien (PCB)

« La candidature de Fernando Haddad et de Manuela D’Avila, représentants de la démocratie et du projet de développement à l’inclusion sociale inauguré dans le gouvernement de l’ancien président Lula, a recueilli le vote de plus de 47 millions d’électeurs. Nous avons obtenu le plus grand nombre de sièges à la Chambre des députés et l’une des plus grandes représentations aux assemblées législatives, quatre gouverneurs du PT et de nombreux partis alliés.

Nous remercions tous les militants du PT, du PCdoB, du PSB, du PROS, du PSOL, du PCO et de tous les autres partis qui ont voté Haddad pour la défense de la démocratie et des droits du peuple. Lors de ce second tour, un véritable front démocratique s’est formé, défendant la loi et la civilisation, menacé par la candidature fasciste de Jair Bolsonaro ; un front qui a maintenu la lutte pour le progrès et la justice sociale.

Le processus électoral a été marqué dès le début par la violence et la haine politique, à commencer par l’annulation de la candidature de l’ancien président Lula. Le pouvoir judiciaire a ignoré une décision de l’ONU sur le droit de Lula à être candidat. Et il a été incapable de contenir l’industrie du mensonge sur les réseaux sociaux financée par « caixa 2 » (caisse noire) de Jair Bolsonaro. Pour la première fois depuis la nouvelle démocratisation, nous avons eu des élections sans débat au deuxième tour.

Devant la société brésilienne et les observateurs internationaux, témoins des déviances et de la violence de cette campagne, la justice électorale et la Cour suprême fédérale a le devoir d’enquêter sur les événements dénoncés par la population, la presse et le PT lors de la campagne de Jair Bolsonaro.

Le PT et Fernando Haddad continueront à être aux côtés des travailleurs, des personnes en détresse, de la souveraineté du Brésil et de la démocratie, comme il le fait depuis près de 40 ans. Nous défendrons des mouvements sociaux, tels que le MST et le MTST, ainsi que les personnes qui pensent ou se différencient de Bolsonaro : les Noirs, les autochtones, les LGBTI. Contre la violence qui a déjà été démontrée par des assauts et même des meurtres d’opposants à la candidature de Bolsonaro.

Résistons la réforme de la pension que Michel Temer et Jair Bolsonaro veulent faire, contre les retraités et les travailleurs. Résistons à la remise du patrimoine national, des entreprises stratégiques, de la richesse naturelle du Brésil aux intérêts étrangers. Nous résisterons à la soumission aux États-Unis. Notre drapeau est celui du Brésil. Nous n’embrasserons jamais le drapeau des États-Unis comme l’a fait Bolsonaro.

Nous résisterons à l’extinction du ministère de l’Environnement et à tous les revers qui affectent l’agriculture familiale, les droits des Noirs et des femmes, la valorisation de la culture et les droits de l’homme.

Face aux menaces qui pèsent sur les organisations et à l’intégrité physique des défenseurs de la démocratie, notamment une attaque organisée contre les universités, nous construirons un front de résistance pour les libertés, l’organisation et l’expression démocratiques.

Créons un réseau démocratique de protection de la solidarité, avec pour devise « Tu n’es pas seul, réunissant des avocats bénévoles pour répondre à des affaires de violation des droits de l’homme et des droits civils, des libertés d’organisation, de presse et d’expression.

Nous renforcerons la campagne Lula Livre au Brésil et à l’étranger, non seulement pour que justice soit rendue à ceux qui ont été condamnés arbitrairement et emprisonnés, mais aussi parce que cette campagne symbolise la défense de la liberté, de la démocratie et des droits de l’homme.

Nous avons appelé les directions régionales et municipales à s’intégrer aux mouvements sociaux, au Front populaire brésilien et au Front populaire sans peur, en organisant des réunions plénières de la résistance de demain.

L’élection d’un fasciste est le résultat d’une campagne de haine et de mensonges qui, ces dernières années, a manipulé le désespoir et l’insécurité de la population.

Résistons par un grand front pour la démocratie et les droits du peuple. »

São Paulo, le 30 octobre 2018

Comité exécutif national de PT

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3 novembre 2018 6 03 /11 /novembre /2018 09:49
La menace nucléaire revient en force (Patrick Le Hyaric, éditorial de l'Humanité Dimanche, 30 octobre 2018)

Décidément rien n’arrête M. Trump et les Etats-Unis dans leur chantier de démolition de ce qu’il reste de l’ordre multilatéral. Après le trait de plume biffant l’accord sur le climat, la poubelle ouverte pour y jeter l’accord sur le nucléaire iranien, le chiffonnage du traité anti-missile balistique (ABM), voici que le président des Etats-Unis a annoncé dans un meeting électoral, le 20 octobre dernier, la mise à mort du traité américano-soviétique de 1987 sur les arsenaux nucléaires terrestres de portée intermédiaire.  Ce traité, d’une cruciale importance, signé entre Mikhail Gorbatchev et Ronald Reagan, interdisait aux deux grandes puissances qu’ils dirigeaient de tester, produire et déployer des missiles sol-sol, balistiques et de croisière de portée allant de 500 à 5000 kilomètres. Il était adopté au terme d’un puissant mouvement en Europe, et particulièrement en France, animé par « le Mouvement de La Paix » et « l’Appel des cent » sous l’impulsion de Georges Séguy derrière le mot d’ordre « Ni Pershing, Ni SS 20 » du nom des missiles soviétiques et américains. Depuis, le nombre de ces engins de mort a été réduit de 75 000 à 16 000. La France, qui n’était pas signataire de ce texte a, depuis, démantelé la composante terrestre de son arsenal nucléaire et deux de ses six sous-marins lanceurs d’engins. Dans le prolongement de cet accord, quarante ans plus tard, l’Organisation des Nations-Unies a ouvert à signature un nouveau traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) le 7 juillet 2017. Malheureusement, les autorités françaises, une fois encore, n’en sont toujours pas signataires.

C’est dans un contexte de crise du capitalisme qui annonce de nouveaux krachs boursiers, où Proche et Moyen Orient connaissent les guerres, où les Etats-Unis et l’Occident en général perdent leur « leadership » mondial au profit de nouvelles grandes nations, de la Chine à l’Inde, de l’Indonésie à l’Afrique du sud ou au Brésil, et que nul sait comment finira la guerre économique engagée contre la Chine, que les dirigeants nord-américains prennent une décision, potentiellement ravageuse pour le monde, notamment pour le continent européen. L’Europe deviendrait le champ de bataille nucléaire de puissances extérieures.  Face à une telle menace, les peuples européens doivent se parler, faire entendre ensemble, leur voix sans tarder, en lien avec les forces de paix, les forces progressistes des Etats-Unis, de Russie, de Chine et d’ailleurs. Les institutions européennes doivent sortir de leur silence et chercher les moyens et les alliés permettant de stopper cette stratégie irresponsable et macabre. Certes, La Russie est visée par l’initiative américaine mais plus encore la Chine, comme on a pu l’observer à l’écoute de plusieurs interventions de dirigeants des Etats-Unis dont  celle du vice-président impulsant cet inquiétant tournant vers   une deuxième guerre qui ne serait pas que froide, si on se réfère à cette déclaration de M. Trump : « A quoi cela sert d’avoir des armes nucléaires pour ne pas s’en servir ».  On ne peut qu’en avoir froid dans le dos !

Le combat pour la paix et pour le désarmement se doit donc de prendre une vigueur nouvelle. Exercer une forte pression sur les parlementaires de la majorité et sur le Président lui-même en est une des dimensions. Il faut en effet obtenir que la France prenne des initiatives diplomatiques pour que l’Union européenne, et au-delà, pèse en faveur d’un multilatéralisme adapté aux conditions de nos temps incertains mais aussi un nouveau type de coopérations visant la préservation des biens communs de l’Humanité, une sécurité de vie pour chaque être humain et le progrès social. Parmi celle-ci, ne pourrait-on envisager une conférence pan-européenne de sécurité et de coopération, ouverte aux Etats de tout le continent, associant les représentants des peuples et les mouvements engagés pour la paix ?

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