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8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 05:34

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En retoquant  l'article premier du budget rectificatif de la sécurité sociale, qui proposait un allègement des cotisations salariales, le Conseil constitutionnel vient de réduire en cendre le pacte de responsabilité. 

 

Pour mieux faire passer la pilule des 41 milliards d'euros versés, sans la moindre contre-partie, aux entreprises, le gouvernement avait proposé un dangereux "volet social" sous la forme d'un allègement des cotisations sociales. Derrière le rideau de fumée d'un coup de pouce au pouvoir d'achat des salariés les plus modestes, il était surtout question d'une nouvelle attaque visant le financement de la sécurité sociale. Pour les retraites, la protection sociale et l'assurance maladie, cette décision était particulièrement régressive.

 

Pour sauver la face, le gouvernement vient d'annoncer, pour la rentrée, " des mesures alternatives de même ampleur".  Le pacte de responsabilité n'a pas été proposé aux Français lors de la dernière campagne présidentielle. Il conduit le pays à la catastrophe. Emploi, croissance, dette publique, les objectifs fixés par Hollande et Valls ne sont pas atteints. D'un coté, toujours plus d'efforts pour le monde du travail sans que rien de positif n'apparaisse à l'horizon, de l'autre toujours plus de cadeaux à un patronat qui en demande toujours davantage. Tout cela plonge le pays dans une crise économique et sociale d'un niveau inégalé. Alors que l'exécutif prépare l'opinion publique à une nouvelle cure d'austérité, et alors que Berlin vient de réaffirmer à la France sa volonté de ne rien lâcher, la solution passe par un changement de politique permettant le redressement du pays. 

 

Une politique qui oublie ses valeurs de gauche est une impasse. Notre pays n’est pas condamné à l’austérité à perpétuité. Une nouvelle espérance peut naitre des défis à relever.

 

Olivier Dartigolles, porte parole du PCF

 

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5 août 2014 2 05 /08 /août /2014 10:23
Une évolution de la position française ?

http://www.france-palestine.org/Une-evolution-de-la-position

 

lundi 4 août 2014

Après l’alignement honteux de la France sur la position israé­lienne aux pre­mières heures de l’agression contre Gaza, Laurent Fabius vient de faire une décla­ration qui marque une évo­lution que lui impose la réalité des faits.

F. Hol­lande et son gou­ver­nement étaient allés très loin dans leur soutien à la poli­tique israé­lienne, en cher­chant à museler le mou­vement de soli­darité en France et sans jamais condamner les mas­sacres qui ont fait plus de 1800 morts dont une immense majorité de civils. Le silence de la France devant la répression contre les Pales­ti­niens de Cis­jor­danie après la dis­pa­rition et le meurtre des trois jeunes colons, sa com­plai­sance au début des bom­bar­de­ments ont pesé lourd. Tout comme son refus de signifier clai­rement à Neta­nyahou qu’il portait l’entière res­pon­sa­bilité de l’échec des négo­cia­tions. Combien de vic­times et des­truc­tions aurait-​​on pu éviter avec une réaction ferme de la France et de ses par­te­naires ? L’absence de pres­sions a constitué un puissant encou­ra­gement de fait aux diri­geants cri­minels de Tel Aviv pour accomplir en toute impunité leur plan cynique d’épuration eth­nique et d’écrasement des Palestiniens.

Aujourd’hui, fait nouveau, parlant de « ce qu’il faut bien appeler le carnage de Gaza », Laurent Fabius note que la sécurité d’Israël « ne jus­tifie pas qu’on tue des enfants et qu’on mas­sacre des civils ». Jugeant la res­pon­sa­bilité du Hamas « écra­sante dans cet engrenage macabre », il considère que « celle-​​ci non plus ne jus­tifie pas ce que le Secré­taire général des Nations unies a qua­lifié de crimes ». Il en conclut qu’ « une solution poli­tique (…) devra être imposée par la com­mu­nauté internationale ».

Il semble ainsi avoir compris que la position fran­çaise était inte­nable face à l’indignation générale et à la mobi­li­sation sans pré­cédent qu’elle entraîne en plein cœur de l’habituelle « trêve estivale ». François Hol­lande lui-​​même a dénoncé ce 4 août « le bom­bar­dement inad­mis­sible d’une école de Rafah » et a dit se joindre « au Secré­taire général des Nations Unies pour demander que les res­pon­sables de cette vio­lation du droit inter­na­tional répondent de leurs actes ».

Nous prenons acte avec intérêt de cette évo­lution. Reste à savoir si elle procède de la « ges­ti­cu­lation média­tique » ou si elle exprime une réelle volonté poli­tique. Ce qui serait en effet tout à fait nouveau.

Que compte faire la France pour que les res­pon­sables de crimes de guerre répondent de leurs actes ? Comment compte-​​t-​​elle col­la­borer avec la com­mission d’enquête inter­na­tionale constituée, malgré son abs­tention hon­teuse, par le Conseil des Droits de l’homme des Nations unies ? Comment va-​​t-​​elle contraindre Israël à res­pecter le droit inter­na­tional ? Laurent Fabius a pu per­son­nel­lement mesurer le mépris de Neta­nyahou pour ceux qui l’appellent à la retenue avec de belles paroles. Il n’entend que le langage de la force. Ce sont donc des sanc­tions immé­diates qu’il va falloir mettre en œuvre.

Il faut cesser immé­dia­tement toute coopé­ration mili­taire avec Israël et mettre un embargo total sur les armes à des­ti­nation d’Israël et, dans le même temps, agir pour la sus­pension sans délai de l’accord d’association entre l’Union Euro­péenne et Israël, sur la base de son article 2. Il faut aussi s’en prendre direc­tement à la colo­ni­sation en inter­disant l’entrée des pro­duits des colonies sur le sol français et en inter­disant toute relation d’affaires en rapport avec la colonisation.

La diplo­matie fran­çaise est désormais au pied du mur… et pendant ce temps, la mobi­li­sation citoyenne continue. Elle conti­nuera pour que cette nou­velle position fran­çaise se tra­duise par des actes concrets pour l’application du droit international.

Le Bureau national de l'AFPS

 

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2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 06:09

Pierre Barbancey

Vendredi, 1 Août, 2014

Des familles palestiniennes de retour le 1er août 2014 à Chejaya dans la banlieue de Gaza

Un officier israélien a été capturé par la résistance et deux soldats ont été tués. L’artillerie israélienne a fauché près d’une quarantaine de civils palestiniens à Rafah, selon les services médicaux.

De Gaza (Palestine), envoyé spécial

 

La trêve de 72 heures, annoncée dans la nuit et acceptée par Israël et par la résistance palestinienne n’aura pas duré très longtemps.

Un accrochage au sud de la bande de Gaza, dans le secteur de Rafah, s’est soldé par la mort deux soldats israéliens et la capture d’un officier qui se trouvaient en opération. Car la particularité de cette trêve était que les troupes israéliennes restaient stationnées en territoire palestinien et continuaient leur recherche et la destruction des tunnels. Ce qui signifie que l’armée israélienne cherchait avant tout à poursuivre son action avec l’assurance de ne pas être attaqué !

Des zones entières de la bande de Gaza, celles en bordure de la frontière, particulièrement au sud et au sud-est, s’en trouvaient donc exclues de fait. Les habitants de Djoukh el-Dik, un village à la frontière avec Israël n’ont ainsi pas pu se rendre dans leurs maisons. Une dizaine d’entre eux, attendaient à plusieurs kilomètres de là, montrant les volutes de sable qui se dégageaient au loin, signe de mouvements de chars. Quelques heures auparavant, alors qu’ils avaient réussi à atteindre le village, ils ont entendu, puis vu, un char approcher, qui a actionné sa mitrailleuse pour les faire partir. Pour ces hommes, la trêve n’aura pas duré dix minutes. Ce qui confirme que cette zone en était exclue !

 

L’heure de l’attaque palestinienne n’est pas confirmée. Moussa Abou Marzouk, numéro 2 du Hamas, a déclaré que « toute opération (du Hamas) avait été conduite avant le début du cessez-le-feu », alors que l’armée israélienne maintient que celle-ci s’est déroulée un peu avant dix heures, soit deux heures après le cessez-le-feu humanitaire, alors que les troupes « neutralisaient un tunnel ». Le coordinateur spécial pour le Moyen-Orient à l'ONU, Robert Serry, a jugé que la capture du soldat, «  constituerait une violation grave du cessez-le-feu humanitaire (...) par les combattants palestiniens, de nature à être condamnée dans les termes les plus forts ».

Les Etats-Unis, de leur côté, fournisseurs officiels d’armes et de munitions à Israël, parlent, à propos de la capture de l’officier israélien de violation « barbare » du cessez-le-feu. Un terme que Washington n’a même pas employé s’agissant des frappes sur les écoles de l’Onu, se bornant à « condamner ». C’est bien ce « deux poids deux mesures » qui affranchit Tel Aviv de tout respecte du droit international, des résolutions de l’Onu comme des Conventions de Genève et se traduit par le pire des bilans : 1500 Palestiniens tués dont la grande majorité sont des civils, contre 63 soldats et trois civils côté israélien.

La réplique israélienne a été sanglante. Pour deux soldats tués, les chars ont fauché une foule de civils Palestiniens qui se pensaient en sécurité et venaient faire quelques emplettes. Quarante personnes auraient ainsi perdu la vie. Une façon délibérée de punir ces gens. Dans le secteur de Khan Younes, où nous nous trouvions, la canonnade de l’artillerie résonnait toujours plus forte avec l’avancée de la matinée. Jusqu’à ce qu’un vent de panique saisisse la population de tous les villages à l’est de cette ville.

A Khozaa, Abassane et Bani Souhaili, des milliers de personnes, qui pensaient pouvoir regagner leurs habitations quand elles n’avaient pas été détruites, ont commencé à refluer. Sur les bords de la route, des femmes, des enfants, des vieillards handicapés prenaient la fuite sans pouvoir emporter grand-chose.

 

Des discussions devaient démarrer ce vendredi, au Caire, en présence de délégations palestinienne (incluant toutes les organisations, y compris le Hamas) et israélienne. La réunion a été reportée. Les demandes palestiniennes pour un cessez-le-feu restent la levée du blocus, l’extension du domaine de pêche, l’ouverture du terminal de Rafah… Des conditions qui, si elles étaient remplies, garantiraient à Israël la sécurité qu’elle dit rechercher.

 

 

 

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2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 06:05

PCF Front de Gauche

La loi de transition énergétique présentée en Conseil des ministres ce 30 juillet devrait être discutée à l’Assemblée Nationale début octobre.

L’objectif de diminuer par deux nos consommations d’énergie à l’horizon 2050 y est réaffirmé. Cet objectif est contestable et il est pour le Parti Communiste un objectif insoutenable ! Cette perspective est complètement incohérente avec l’évolution démographique de notre pays dont les prévisions s’acheminent vers 70 millions d’habitants en 2050 et d’autre part par l’exigence du droit à l’énergie pour tous en corrélation avec la satisfaction des besoins sociaux. Les baisses de consommation observées ne sont que les conséquences de la crise sur l’activité économique et l’augmentation de la précarité énergétique.

Le PCF ne se résigne pas à la désindustrialisation de notre pays. Et cela suppose un accroissement de nos capacités de production et donc de consommation d’énergie.

Notre première priorité : la réduction massive des Gaz à Effet de Serre (GES). En ce sens, nous pensons qu’il est inopérant de vouloir réduire la part de l’électricité nucléaire dans le mix énergétique.

Le transport qui reste le premier secteur émetteur de GES n’est évoqué qu’à travers le développement de la voiture électrique et du déploiement de bornes de recharge : le transport collectif ou le fret ferroviaire sont totalement absents.

Quand à la lutte contre la précarité énergétique, seul est évoqué un chèque énergie dont on ne sait comment il sera financé et à quelle hauteur et quelles seront les conditions de son obtention. Si celui-ci peut paraître plus « juste » car couvrant plusieurs modes de production, nous refusons que sa mise en place s’accompagne de la disparition des actuels tarifs sociaux. Cela n’est pas admissible.

L’inscription dans le projet de loi de l’ouverture à la concurrence des concessions hydrauliques à l’occasion de leur renouvellement participe à une privatisation pure et simple de la production hydroélectrique. Or notre hydroélectricité participe à faire face également à l’intermittence des énergies renouvelables comme l’éolien ou le photovoltaïque. L'eau est un bien commun de la Nation et un droit universel !

A l'heure où les besoins de financements sont considérables pour répondre aux objectifs de développement de nos énergies renouvelables et de réduction significative de nos émissions de GES, il serait inadmissible de participer à la grande braderie de notre parc hydraulique.

Pour les communistes il est essentiel de réaffirmer la place du secteur public dans toutes les composantes de l’énergie.

Avec cette première réaction, le Parti Communiste Français exprime son ambition de prendre une part active avec ses élus dans le débat parlementaire pour exiger de réelles avancées sur l’ensemble des sujets évoqués dans le projet de loi.

 

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2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 06:05

Le GIEC vient de rendre public le contenu du rapport de son 3ème groupe de travail. Il porte sur l’évolution récente des émissions de gaz à effet de serre, leurs conséquences prévisibles quant à l’évolution des températures planétaires d’ici la fin du siècle et propose des mesures technico-économiques susceptibles de contenir cette évolution dans la limite d’une augmentation de 2°C. L’enjeu est d’éviter un dérèglement catastrophique du seul écosystème permettant d’accueillir l’humanité.

 Ce document traduit une prise de conscience grandissante des opinions publiques quant à la gravité de ce qui va se jouer dans les deux à trois prochaines décennies à propos de la maîtrise des transitions énergétiques et climatiques.

 Le rapport confirme tout d’abord les réticences coupables des pays développés et des grands pays émergents, au nom de leurs intérêts particuliers, à suivre les recommandations successives du GIEC, à respecter le Protocole de Kyoto, et mettre en œuvre les engagements de la Conférence de Copenhague : plafonner les émissions planétaires de gaz à effet de serre (GES) dès que possible, les diviser par quatre dans les pays développés et par deux à l’échelle de la planète d’ici 2050.

 Cela est d’autant plus urgent que le rapport du GIEC confirme qu’entre 2000 et 2010, le rythme de croissance planétaire des émissions de GES a doublé par rapport à la moyenne de la période 1970-2000. Malgré cela, l’objectif d’une augmentation des températures limité à 2°C reste atteignable, mais il nécessite de prendre toutes les mesures nécessaires, alors que le délai se raccourcit encore.

 Nous partageons la conviction de ce rapport : il faut à tout prix faire reculer massivement les émissions de GES provenant des énergies carbonées. Cette évolution doit s’appuyer sur un mix énergétique nouveau permettant de répondre aux besoins énergétiques croissants exprimés à travers monde et associant toutes les énergies décarbonées, l’hydraulique, les énergies renouvelables (éolien, solaire,…), sans que soit oublié le nucléaire.

 En France, la nouvelle ministre en charge de l’écologie, du développement durable et de l’énergie a annoncé une loi sur la transition énergétique d’ici l’été. Les communistes demandent à ce que le processus législatif soit accompagné d’un débat réellement public, qui associe les populations à la définition d’un nouveau mix-énergétique faisant face aux enjeux énergétiques et climatiques mondiaux, tout en préservant un prix de toutes les énergies accessibles pour les consommateurs et permettant le développement industriel.

 Dans ce cadre, le Parti Communiste propose un bouquet énergétique diversifié incluant toutes les énergies disponibles, y compris le nucléaire, en privilégiant celles émettant le moins de CO2. Il s’agit de prendre en compte le niveau de maturité des différentes technologiques (coût, stockage de l’électricité, stockage du Co2) à la lumière de trois critères : l’impact social, environnemental et économique. En outre, cette loi doit mettre en évidence les réponses effectivement nationales aux problèmes énergétiques ; en premier lieu parce que notre pays ne dispose pas de ressources énergétiques, notamment fossiles, propres à satisfaire ni la totalité, ni une part significative des besoins nationaux. Et cette réalité est a fortiori celle de toutes les régions françaises. Toute solution législative allant dans le sens d’un éclatement de la solidarité nationale au bénéfice d’une prétendue régionalisation des solutions serait à terme vouée à l’échec au bénéfice exclusif des rentes de situation et au désavantage des plus pauvres condamné à payer plus cher une énergie plus rare, derrière « l’économie de l’offre » chère à certains.

 

Par ailleurs, l’Europe a besoin d’une politique commune de l’énergie, qui intègre la spécificité des situations des différents pays membres et encourage de grands services publics nationalisés et intégrés de l’énergie.

 Alors que plusieurs pays dans le monde et en Europe ont fait le choix de développer l’énergie nucléaire pour répondre à l’enjeu climatique, l’exemple allemand d’une transition énergétique bâtie sur la sortie de l’énergie nucléaire nous interroge et souffre à notre sens d’un double écueil : celui d’un coût de l’électricité exorbitant pour le consommateur, qui engendre la précarité énergétique de milliers de familles, et celui d’un recours massif à des centrales thermiques à gaz ou à charbon - pour compenser l’intermittence de la production des énergies renouvelables, au détriment de l’objectif d’une réduction des émissions de GES.

 Par ailleurs, nous continuons à nous opposer à la marchandisation, préconisée par le GIEC, des droits à polluer ou a émettre des GES (systèmes de permis d’émissions, taxes carbone), dont l’échec est pourtant patent, comme l’ont reconnu, il y a peu, les ministres de l’environnement de toute l’union européenne ! La lutte contre le dérèglement climatique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre devrait plutôt appeler la mobilisation d’énormes moyens financiers, au service d’un plan ambitieux d’économies d’énergie dans les secteurs les plus consommateurs comme le transport et le bâtiment. Ces investissements indispensables sont inconciliables avec la politique de réduction des déficits publics, d’austérité et de libéralisation des services publics pratiquée en France et décidée au niveau européen.

 Les coûts de la transition énergétique et de la réduction des gaz à effet de serre ne doivent pas être supportés par les salariés et les consommateurs.

 Il est urgent d’ouvrir la voie à un changement de société, basé sur un nouveau mode de développement, de production et de consommation qui réponde à l’intérêt général, aux besoins sociaux et à l’urgence écologique.

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1 août 2014 5 01 /08 /août /2014 12:30

« Arrêtez la guerre, arrêtez l’occupation ! »

c’est ce que réclamaient plus de 7000 manifestants samedi dernier à Tel-Aviv malgré les menaces et  les insultes de l’extrême droite israélienne.

 

 La guerre engagée par le gouvernement israélien contre le peuple Palestinien fait chaque jour des dizaines de victimes et de nombreux blessés. Les pays occidentaux, France en tête, refusent de condamner la politique criminelle d’Israël et de prendre les sanctions nécessaires. Plus que jamais le peuple palestinien a besoin de notre totale solidarité !

Les combats se sont encore intensifiés lundi soir et mardi matin, après une trêve fragile entre Israël et le Hamas à Gaza. Plus aucune cible n’échappe dorénavant à l’armée israélienne, les écoles, les hôpitaux, les camps de réfugiés n’échappent pas aux tirs d’artillerie. Près de 1.200 Palestiniens, dont de nombreux enfants, ont été tués et 6500 blessés depuis le début de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza. Quand au milieu de ce désastre intervient l’espoir d’une trêve dans les bombardements, l’armée israélienne en profite pour continuer ses opérations terrestres contre les positions du Hamas de manière tout aussi meurtrière.

Devant cette situation dramatique, les gouvernements occidentaux se contentent une nouvelle fois de « dénoncer l’engrenage de la violence », sans désigner le responsable de cette nouvelle tragédie, et appelant seulement le gouvernement israélien à la « retenue ». Le président de la République est même allé jusqu’à cautionner l’agression d’Israël contre la population de Gaza. Cette position est injuste, partisane et contraire au droit international et aux Droits de l’Homme.

L’Union Européenne accorde des avantages économiques à Israël. Ces accords sont théoriquement conditionnés au respect des droits humains ! Pour que cesse l’impunité de l’État israélien et dénoncer la passivité coupable des pays occidentaux, nous appelons à un nouveau :

 

RASSEMBLEMENT à Morlaix

Place de la Mairie samedi 2 août à partir de 11h

(durant lequel nous demanderons à être reçus en sous-préfecture)

  • Pour l’arrêt immédiat des bombardements sur Gaza

  • Pour l’arrêt de l’agression israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem

  • Pour la levée du blocus illégal et criminel de Gaza

  • Pour des sanctions économiques immédiates contre Israël jusqu’au respect du droit international.

 

Appel soutenu par les associations et organisations du Pays de Morlaix suivantes : AFPS, Association de Jumelage Morlaix-Wavel, ACAT, LDH, Mouvement de la Paix, Morlaix Libertés, Peuples Solidaires, FSU-Morlaix, EELV, Front de Gauche, PCF, Ensemble, PG, NPA.

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1 août 2014 5 01 /08 /août /2014 06:56

Ma lettre au Parlement Européen pour sa session concernant l’attaque israélienne sur Gaza."

 

Chers amis et militants de la paix 

 

Je vous écris depuis la bouche de l’enfer. Génocide à Gaza, pogroms et massacres en Cisjordanie et la panique des roquettes sur Israël.

Trois colons israéliens enlevés et tués, et la police qui a été informée immédiatement n’a rien fait. Leur mort a été utilisée comme un prétexte pour mener l’assaut planifié à l’avance sur la Cisjordanie et Gaza. Un garçon palestinien de Jérusalem enlevé et brûlé vif et la police, immédiatement informée, ne fait rien. Plus de 200 victimes dans le raid sur Gaza. Des familles entières tuées par les pilotes israéliens, et pour résultat, des bombardements de roquettes sur tout Israël . Le racisme dangereux et violent contre des citoyens israéliens arabes, encouragé avec enthousiasme par les ministres israéliens et des membres du Parlement, conduit à des émeutes dans les rues, engendre l’agressivité et de graves discriminations contre les Palestiniens, avec une violence renouvelée qui éclate contre les militants de la paix juifs. 

Malgré les accords, les résolutions internationales et les promesses israéliennes, les colonies se développent - tandis que les maisons palestiniennes à Jérusalem-Est et la Cisjordanie sont constamment détruites. L’eau coule sans limitation dans les piscines des colonies, tandis que les enfants palestiniens sont assoiffés et que des villages et des villes entières vivent sous un régime cruel de distribution d’eau , comme cela a été récemment souligné par le président Schultz. Des routes de ségrégation réservées pour les Juifs seulement et de nombreux points de contrôle rendent la vie et les déplacements des Palestiniens impossibles. Le caractère non démocratique de l’Etat d’Israël est de plus en plus en train de se transformer en un Etat d’apartheid dangereux.

Toutes ces atrocités ont été conçues par le même esprit diabolique et criminel - l’esprit de l’occupant raciste et impitoyable de la Palestine. Par conséquent, la responsabilité de tous ces crimes contre l’humanité doit être imputé à qui de droit : sur les mains sanglantes des dirigeants politiques racistes d’Israël , des généraux, des soldats et des pilotes, des hooligans de la rue et des membres de la Knesset. Tous sont coupables de l’effusion de sang et devraient être traduits devant la Cour pénale internationale de justice.

A ce jour, la communauté internationale n’a pas fait assez pour arrêter le régime d’occupation israélien. Les pays européens l’ont sévèrement critiqué alors que dans le même temps, ils continuaient à coopérer pleinement avec Israël, économiquement, politiquement et militairement. En conséquence, Israël ne paie pas de prix pour ses graves violations du droit international et des valeurs humaines. Au contraire, c’est l’Europe qui paie pour la plupart des dommages humanitaires de l’occupation, ce qui rend encore plus facile pour Israël de la maintenir. 

Bien que les directives aient été émises interdisant aux institutions de l’UE de sponsoriser ou de financer les organismes de recherche et les activités dans les colonies et que 20 pays européens aient publié des avertissements officiels à leurs citoyens et aux entreprises, à l’encontre des relations commerciales et financières avec les colonies, ce n’est pas suffisant. Ces mesures ne remettent pas sérieusement en cause la politique israélienne en Palestine occupée. L’Europe pourrait faire beaucoup mieux, ainsi que l’illustre sa réponse dure à l’annexion par la Russie de la Crimée. En quelques semaines, l’Union européenne a imposé des sanctions ciblées sur les responsables russes et ukrainiens et entreprises commerciales en activité en Crimée. L’UE est allée encore plus loin et a élargi les sanctions en interdisant l’importation de marchandises de Crimée. 

Nous, les citoyens d’Israël et les apatrides de la Palestine, ne pouvons pas réaliser la fin de l’occupation et arrêter le bain de sang par nous-mêmes. Nous avons besoin de l’aide de la communauté internationale en général et de l’UE en particulier. Nous avons besoin de vous pour poursuivre en justice le gouvernement et l’armée israélienne, nous avons besoin de vous pour boycotter l’économie et la culture israélienne, nous avons besoin de vous pour exhorter votre gouvernement à cesser de tirer profit de l’occupation et nous avons besoin d’appeler à un embargo des armes contre Israël et à lever le siège de Gaza. Israël est la plus grande et la plus dangereuse organisation terroriste existant aujourd’hui. Toutes ses munitions sont utilisées pour tuer des civils innocents, femmes et enfants. Ce n’est rien de moins qu’un génocide.

 

Comme lauréate du Prix Sakharov du Parlement européen pour les Droits de l’Homme, en tant que mère et en tant qu’être humain, je demande à l’UE d’utiliser tous les outils diplomatiques et économiques à sa disposition pour aider à sauver mon pays de cet abîme de mort et de désespoir dans lequel nous vivons.

S’il vous plaît , il faut mettre Israël au ban de la communauté internationale jusqu’à ce qu’il devienne un véritable Etat démocratique, et il faut boycotter et sanctionner quiconque fait des affaires avec cet état d’apartheid et nous aider à nous débarrasser de ce gouvernement raciste et sanguinaire pour restaurer la vie des Palestiniens et des Juifs eux-mêmes.

 

Prof. Nurit Peled-Elhanan

 

Nurit Peled-Elhanan, professeur de littérature comparée à l’université hébraïque de Jérusalem, est connue comme militante pacifiste en Israël.

Après avoir perdu sa fille de 14 ans dans un attentat kamikaze palestinien (et interdit aux officiels israéliens dont Benjamin Netanyahou de venir à ses obsèques), elle déclare « ne pas avoir cédé au désespoir mais prononcé un discours avec pour thème la responsabilité d’une politique myope qui refuse de reconnaître les droits de l’autre et fomente la haine et les conflits ». Elle est cofondatrice de l’association israélienne et palestinienne des Familles endeuillées pour la justice et la paix.

 

 

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1 août 2014 5 01 /08 /août /2014 06:45

Après trois semaines de bombardements sur Gaza et le  massacre de plus de 1300 palestiniens, le premier ministre israélien Netanyahou vient de promettre « une longue  campagne militaire », soit disant pour détruire tous les tunnels de Gaza. C'est, en fait, un ordre à peine voilé à son armée d'anéantir tous les sites gazaoui, de chasser les habitants.  Dix enfants palestiniens sont assassinés tous les jours selon un rapport de l'Unicef, sur les plages, dans les écoles , sur les aires de jeux... Un hôpital vient d'être bombardé, la centrale électrique alimentant les habitants et infrastructures de Gaza dévastée. L'objectif poursuivi par le gouvernement israélien est clair :il veut rendre impossible toute solution de paix respectant le peuple palestinien dans sa souveraineté et sa dignité.

 

Face à cette escalade des bombardements et du nombre de civils palestiniens morts, blessés et déplacés, le président des États-Unis et  l'ONU ont enfin réagi auprès du 1er ministre israélien  en appelant  au cessez le feu immédiat et durable  et sans conditions préalables. C'est un premier pas, trop timide et largement insuffisant, mais qui montre que les mobilisations partout dans le monde , les actes diplomatiques de certains pays, les prises de positions, les appels de personnalités, artistes , intellectuels , politiques .. et le vote favorable à une commission d'enquête sur les crimes de guerre commis à Gaza par le Conseil des droits de l'homme de  l'ONU, peuvent faire bouger la communauté internationale pour un cessez le feu, l'arrêt des massacres et une solution de paix. Mais les pressions internationales  sur le gouvernement israélien sont trop faibles et balbutiantes pour qu'il renonce à son objectif meurtrier.

 

La situation d'urgence et l'horreur qui perdurent à Gaza appellent non à de simples déclarations mais à faire respecter le droit international, tout le droit international. Il faut faire appliquer les résolutions de l'ONU et user des sanctions économiques et diplomatiques au service d'une résolution politique de ce conflit. C'est la seule voie pour que le gouvernement israélien entende raison.

 

Le PCF appelle le gouvernement français à sortir de son mutisme, synonyme de complicité et à s'engager pour stopper le massacre et utiliser les moyens de sanction envers le gouvernement d’Israël , saisir le tribunal de la Cour Pénale et agir pour la suspension immédiate des accords d'association et de coopération bilatéraux et européens avec Israël, afin de créer  les conditions d'une paix juste et durable entre la Palestine et Israël . Il ne s'agit pas seulement, même si ce geste est appréciable, de débloquer une aide humanitaire  pour les palestiniens . Plutôt que d'interdire des manifestations, de diviser notre peuple en communautés ou de criminaliser les militants pacifistes , le chef de l’État et le premier ministre devraient entendre les appels et relayer les mobilisations populaires qui depuis trois semaines s'expriment régulièrement pour le droit, la justice et la paix.

 

Le PCF appelle les communistes et tous les militants engagés dans la solidarité avec les palestiniens à intensifier la signature de l'appel des cents personnalités françaises et européennes : des dizaines de  milliers de signatures ont été collectées ces jours-ci, et à participer , avec le Collectif National pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, aux manifestations et actions à venir dans toute la France en veillant à écarter toute forme de violence et de racisme qui ne peuvent que nuire au rassemblement et à la cause palestinienne.

 

Il appelle à participer, avec le Collectif national pour une paix juste et durable, à  la manifestation de samedi 2 août à Paris, 15h, Denfert-Rochereau.

Il appelle à participer, avec les Collectifs locaux pour une paix juste et durable, aux manifestations organisées dans toute la France.

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31 juillet 2014 4 31 /07 /juillet /2014 14:10

Le mardi 22 juillet les députés ont eu à débattre du projet de loi sur la simplification de la vie des entreprises. Pour les députés Front de Gauche, Nicolas SANSU (Député Front de Gauche du Cher - Maire PCF de Vierzon) s’est exprimé.

 

M. Sansu Nicolas(député du Cher Front de Gauche – Maire PCF de Vierzon)

Ce projet de loi sur la simplification de la vie des entreprises suit un premier texte déjà présenté sur le même thème. Il est impératif de faciliter la vie des entreprises et de nos concitoyens. Les chefs de petites entreprises évoquent régulièrement la complexité administrative à laquelle ils font face. La législation est parfois si complexe qu’ils doivent s’entourer d’experts-comptables et de juristes pour veiller à être dans la légalité. Leur intention n’est aucunement de contourner les textes ; ils craignent simplement d’être sanctionnés pour une simple erreur. Je pense en particulier aux artisans, aux commerçants et aux chefs de PME en général – et non pas forcément à ceux de grandes entreprises.

Cela démontre que nous sommes loin de remplir l’objectif auquel nous sommes tous tenus dans cet hémicycle : écrire des textes accessibles, intelligibles et faciles à appliquer. Dans la vie quotidienne, personne ne devrait être contraint de consulter un spécialiste pour savoir comment respecter la loi. Au fil de l’empilement législatif, les démarches administratives sans fin sont devenues légion. C’est si vrai que plus personne n’ose prétendre que « nul n’est censé ignorer la loi » !

C’est pour cela que nous sommes favorables au rapprochement entre les citoyens, les entreprises et leur administration ; nous partageons votre objectif, messieurs les ministres.

Si nous sommes favorables à votre démarche, nous demeurons cependant sceptiques quant au procédé des ordonnances. Pour mettre en œuvre votre « stratégie du choc », vous avez décidé d’user des mêmes recettes : aller vite – très vite – et tenir le Parlement quelque peu à l’écart. Ainsi, ce projet contient trente-sept articles dont dix-huit habilitent le Gouvernement à procéder par ordonnance. L’utilisation plus fréquente de la procédure des ordonnances affaiblit le Parlement, mais aussi l’exécutif. Les citoyens qui nous observent le savent : le fait d’éviter le débat démocratique avec les représentants du peuple est sans doute un aveu de faiblesse.

Vous nous demandez de vous donner carte blanche sur des sujets aussi sensibles que la possibilité pour une société à responsabilité limitée de déplacer son siège social. En effet, l’article 12 permet au gérant de décider du déplacement du siège social, sa décision étant validée a posteriori par le conseil d’administration. Or, cette possibilité entraîne des conséquences essentielles sur la vie des employés de l’entreprise : le déplacement du siège social modifie le lieu de travail des salariés, ce qui peut avoir un impact sur leur vie privée du fait de l’allongement des temps de trajet. Dans le pire des cas, ces déménagements provoquent le licenciement des salariés qui n’ont pas la possibilité de s’adapter au changement qui leur est imposé. Pourquoi une telle mesure qui relève du mode de gouvernance des entreprises et qui ne présente aucun caractère d’urgence doit-elle être adoptée à la va-vite ?

Ajoutons que la méfiance inhérente à la procédure des ordonnances est amplifiée par la genèse de ce projet de loi. En effet, de nombreux dispositifs contenus dans cette loi émanent du Conseil de la simplification pour les entreprises. Cette instance est composée d’élus, de hauts fonctionnaires, de chefs d’entreprise et d’actionnaires, mais aucun représentant de syndicats actuellement en fonction n’y siège ! L’absence des syndicats de salariés pourrait d’ailleurs constituer une violation de l’article L1 du code du travail, en vertu duquel le Gouvernement est dans l’obligation de consulter les interlocuteurs sociaux avant de procéder à des réformes en matière de droit du travail.

M. Patrick Hetzel (député UMP du Bas-Rhin)

Ce serait une drôle de simplification !

Mme Laure de La Raudière (députée UMP d’Eure et Loire)

En outre, ce texte ne contient quasiment aucune modification du code du travail !

M. Nicolas Sansu.

Pourtant, avec ce projet de loi, seuls quelques employeurs sont à l’origine de la réforme.

En somme, cette « méthode collaborative » vous a permis de choisir à votre guise les personnes qui sont à l’origine de cette loi sans tenir compte des règles élémentaires de représentativité. Cela fait déjà naître des querelles entre les acteurs économiques, dont certains s’estiment lésés par les choix effectués. Tout comme moi, vous avez dû être saisis par les distributeurs de fioul, par exemple, qui s’estiment défavorisés par l’article 10 au motif qu’il leur retire la responsabilité de la mise en œuvre des certificats d’économie d’énergie pour la confier aux grossistes. S’il existe des arguments en faveur des deux solutions, le fait est qu’un doute persistera toujours sur l’objectivité de ce choix.

Au-delà de la méthode employée, nous vous répétons que nous sommes favorables aux mesures qui peuvent faciliter le dialogue entre les administrations et les entreprises, rendre plus efficace l’action administrative et faire évoluer les pratiques au rythme des mutations technologiques.

À cet égard, nous souhaiterions vivement simplifier le code des impôts. Il est en effet indispensable de s’attaquer aux niches fiscales, qui sont une source de complexité et surtout d’injustice sociale. Dans le futur projet de loi de finances, je vous invite donc, messieurs les ministres, à simplifier le maquis fiscal applicable aux entreprises en supprimant par exemple la « niche Copé » et en exigeant la transparence sur les schémas d’optimisation fiscale si proches de la fraude. Ce serait un beau chantier de simplification, autrement plus efficace et surtout plus juste !

Cependant, notre responsabilité est engagée par le procédé de l’ordonnance. Aussi devons-nous veiller à ce que des réformes de fond ne soient pas adoptées sous couvert de simplification. Il nous faut aussi anticiper les effets négatifs et non désirés de mesures qui paraissent être de pure forme. Pour cela, il faut se pencher sérieusement sur le contenu du texte. Or, la tâche est ardue parce que ce projet de loi modifie huit codes différents et porte sur des sujets aussi divers que la suppression de la déclaration des congés des boulangers, la dématérialisation des créances hospitalières ou encore le nombre minimum d’actionnaires pouvant créer une société anonyme.

Cet ensemble est censé former un patchwork de mesures simplifiant le quotidien des entreprises. Mais cela n’est pas sans risque. Ainsi, l’article 7 vise simplement à réduire les délais de délivrance des autorisations d’urbanisme. Mais l’étude d’impact précise : « Il faut favoriser la densification des cœurs urbains afin de limiter la périurbanisation. Pour y parvenir, il est proposé d’accroître l’offre et de diminuer le coût des logements en zones tendues en agissant sur les obligations et les dérogations découlant des documents d’urbanisme ». Il s’agit bien d’influencer la politique d’aménagement du territoire à travers la modification des procédures et pas uniquement de faciliter la vie des entreprises du secteur.

De plus, la solution retenue pour réduire les délais consiste à renoncer à l’enquête publique au profit de procédures alternatives dont on ignore tout. Ce texte propose de faire l’impasse sur une procédure démocratique pour gagner du temps, ce qui, vous en conviendrez, va bien au-delà d’une simple réduction des délais.

D’autres dispositions de ce projet de loi ont pour seule visée la simplification. Toutefois, il reste compliqué de mesurer leurs effets. Ainsi, l’article 4 remplace certaines autorisations préalables par de simples déclarations. Si cela se justifie parfois, cette absence de contrôle peut aussi poser des problèmes. En effet, l’instruction du dossier par l’administration en vue de délivrer des autorisations a pour but de s’assurer de la sécurité du projet, de sa légalité, de vérifier son impact sur l’environnement, etc.

Pour conclure, il faut dire un mot sur la philosophie de ces projets de simplification. Si l’objectif est louable, il ne faut pas céder à la doctrine de nombreux économistes libéraux, qui perçoivent toutes les demandes de l’administration comme des contraintes dénuées d’utilité.

M. Patrick Hetzel (député UMP du Bas-Rhin)

Ça manquait !

M. Nicolas Sansu.

Il n’est qu’à voir la charge de nos collègues de droite, avec leurs amendements, pour revenir sur le code du travail et la protection des salariés, pour comprendre que certains confondent simplification et déréglementation.

Mme Laure de La Raudière.

C’est faux ! Nous ne revenons pas sur la protection des salariés !

M. Nicolas Sansu.

Mais si, madame de La Raudière ! Cela étant, vous ne pouvez pas savoir à quel point cela me fait plaisir que l’UMP m’attaque ! Cela me rend heureux ! (Rires.)

Bien souvent, le formalisme est un facteur de protection des droits. En d’autres termes, la forme garantit le fond. Évidemment, ces procédures doivent être adaptées aux évolutions technologiques, simplifiées au maximum. Mais il faut bien admettre que les lenteurs administratives sont souvent le fait de la baisse des moyens humains et matériels de nos administrations. Dans le cadre du fameux « silence vaut accord », comme l’a dit M. le secrétaire d’État, il faudra des moyens pour l’administration.

M. Benoist Apparu (député UMP)

Avec plus de fonctionnaires !

M. Nicolas Sansu.

En effet, la Révision générale des politiques publiques – RGPP –, la Modernisation de l’action publique – MAP – se fondent plutôt sur le principe selon lequel le silence vaut refus. Il faudra donc bien que nos administrations puissent, à elles seules, travailler au « silence vaut accord ».

L’octroi de moyens de fonctionner, de contrôler, de conseiller est la bonne solution, car elle garantit les droits et la sécurité de tous. Il faut s’attaquer à la racine du problème, pas simplement à ses manifestations.

Vous l’aurez compris, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, les députés du groupe GDR sont réservés sur ce projet de loi, ce qui les conduira à s’abstenir tant la méthode les incite à la plus grande prudence, même si M. le secrétaire d’État nous a rassurés quant à la la prise en compte de l’avis des parlementaires dans la réflexion sur les ordonnances, ce dont je le remercie.

Les différents amendements déposés par le Gouvernement prouvent que ces textes fourre-tout sont souvent la porte ouverte aux cavaliers législatifs. Des précédents fâcheux, qui ont parfois abouti à la censure du Conseil constitutionnel, sont restés dans nos mémoires. Je le répète, nous nous abstiendrons sur ce texte.

 

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31 juillet 2014 4 31 /07 /juillet /2014 14:03

pierre laurent

 

Pierre Laurent

Secrétaire national du PCF - FDG

 

 

 

TAISEZ-VOUS ET LAISSEZ PARLER JAURES

 

« Je ne suis pas un modéré, je suis avec vous un révolutionnaire." Oui, Jean Jaurès, ce militant de la civilisation humaine, cet infatigable défenseur de la paix et du progrès, était un révolutionnaire de son temps, avec son temps. Aux libres interprètes contemporains de gauche ou de droite voire d'extrême droite qui cherchent à l'enrôler, pour ne pas dire à l’usurper, nous disons aujourd’hui, cent ans après que les deux balles tirées à bout portant par Raoul Villain lui ait fauché la vie : « taisez vous et laissez parler Jaurès ». Pas une page qui ne dise en effet son ardent désir de libérer l’humanité. Dans notre France de 2014, Jaurès a fort à nous dire. Oui, laissons là les usurpateurs et écoutons cette voix forte, chaleureuse, généreuse d'un homme enraciné dans la réalité vivante du peuple et agissant sans relâche pour les valeurs universelles d'humanisme qui fondèrent le socialisme français.  

La guerre tue à Gaza, en Irak, en Syrie, en Lybie. La guerre, c’est pour préparer la paix, nous disent-ils encore. Mais la guerre appelle la guerre et toujours plus de barbarie. Où sont les leçons de Jaurès ? « Si chauvins de France et d’Allemagne réussissaient à jeter les deux nations l’une contre l’autre, la guerre s’accompagnerait de violences sauvages qui souilleraient pour des générations le regard et la mémoire des hommes ». La souillure est là. Mais Jaurès n’avait pas seulement alerté, il avait dit la cause : « tant que dans chaque nation, une classe restreinte d’hommes possèdera les grands moyens de production et d’échange (…), tant que cette classe pourra imposer aux sociétés qu’elle domine sa propre loi qui est la concurrence illimitée (…), il y aura des germes de guerre. »

Jean Jaurès n’a jamais renoncé. "J'espère encore malgré tout..."Jusque dans les derniers discours qu'il prononce, à quelques jours de la déclaration la guerre meurtrière, Jaurès affirme avec ardeur la force de l'optimisme qui a été le socle de son engagement. Un optimisme qui anime tous ses combats pour la paix, la justice et la liberté. Jaurès porte, face à l'adversité la plus féroce, son message avec conviction: "les capitalistes sentent, quoi qu'ils fassent, que l'avenir est leur ennemi". Il avait, comme nous devrions l'avoir, une confiance inébranlable en la force de l'humanité à se libérer d’un capitalisme qui l’entrave. "La peur resserre ; l'espérance dilate" disait-il. Le fatalisme, aujourd’hui érigé en doctrine d’Etat, ne faisait pas partie de son vocabulaire. Pour Jaurès, la solidarité humaine, le sentiment de justice, le désir d'émancipation ne sont pas des rêves stériles mais le moteur même de toute vie authentiquement humaine. Neuf millions de personnes vivant sous le seuil de la pauvreté quand les plus riches augmentent leur revenu de 20% en un an, la France cinquième puissance mondiale et championne d'Europe en nombre de millionnaires !  "Cherchez l'erreur " nous aurait dit Jaurès. Et il aurait, avec nous, chercher la solution.

Pour Jaurès, révolutionner la société, c’est sans cesse réformer. « L’évolution révolutionnaire », comme il l’écrira. Il est d’une grande constance sur cette question. Pour lui, il n'y a pas d'autre voie pour aller vers une révolution durable que des réformes déterminées avec et dans l'intérêt du peuple. Penser la révolution sans penser aux réformes possibles -ici et maintenant- c'est être paralysé. Réformer sans avoir l'idéal "toujours discernable en chacun de ses actes, en chacune de ses paroles" c'est être aveugle. Avec lui, nous refusons effectivement la paralysie et l’aveuglement.

Ceux qui maquillent leurs mesures de régression sociale et économique derrière les mots de Jaurès ne peuvent  faire illusion. La réforme exige une hauteur de vue à mille lieues du réformisme néo libéral d'aujourd'hui qui ne fait que mettre en œuvre ce qui est présenté comme inéluctable et sans alternative. Pour les gouvernements successifs la réforme n'est plus un choix qu'on incarne mais une obligation dictée par le Medef et les marchés qu'on met en forme. Reprendre le chemin de réformes sociales authentiques dans l’esprit de l’évolution révolutionnaire de Jaurès, c’est aujourd’hui la seule alternative à la barbarie soft qui nous est chaque jour imposée.

A l’inverse du détournement de sens actuel, Jaurès plaide pour le progrès permanent de la démocratie sociale et politique comme une seule même cause. Il le comprend très tôt. La République ne peut plus l’être à moitié, elle sera sociale ou ne sera pas vraiment la République.  

"Ce qui manque à la démocratie c'est la confiance en soi-même… » L’inébranlable optimisme de Jaurès c'était par un même mouvement, une confiance vissée au corps en la démocratie. Il croit à la politique pour le gouvernement du peuple par lui-même : « là où les partis n’existent pas, soit parce qu’un groupe en a tué un autre, soit parce que le pessimisme s’est emparé de l’esprit public, on court le risque que les oligarchies se substituent à la classe même au nom de laquelle elles gouvernent. » Le changement de la société : c’est l'affaire du peuple et des individus libres qui le composen,t martèle-t-il. A la fin de son histoire du socialisme Jaurès dit "créer la démocratie en la dépassant a été, durant un grand siècle tourmenté et fécond, l'œuvre de la classe ouvrière. Diriger la démocratie en la dépassant et l'obliger enfin à se hausser au socialisme, ce sera sa grande œuvre de demain." Voilà encore une clé pour aujourd’hui.

Toute sa vie durant, il creusera les chemins possibles, concrets d’une conquête de la propriété et de la coopération sociales : « le jour où dans la société transformée tous les hommes seront propriétaires associés ; le jour où par une série de transformations légales les salariés et prolétaires d’aujourd’hui seront avec tous les individus de la société des coopérants … », déclare-t-il dans un célèbre discours prononcé en Amérique latine.

Là encore, il traque la guerre, celle qui fait du « tous contre tous » la logique du système. « Messieurs, il n’y a qu’un moyen d’abolir enfin la guerre entre les peuples, c’est d’abolir la guerre entre les individus, c’est d’abolir la guerre économique, le désordre de la société présente, c’est de substituer à la lutte universelle pour la vie (…) un régime de concorde sociale et d’unité ».

Et lui ne se trompe pas d’adversaire. Il dénonce « le capitalisme international qui va chercher la main d’œuvre sur les marchés où elle est la plus avilie (…) , pour amener partout dans le monde des salaires au niveau des pays où ils sont les plus bas ». Il plaide pour « la communauté universel du droit social », où « toutes les nations apprendront à respecter chez l’étranger un homme et un frère. » Il appelle le 28 juin 1914, un mois avant la guerre, à « assurer un salaire minimum aux travailleurs étrangers ou français de façon à prévenir l’effet déprimant de concurrence » et à «  protéger les ouvriers étrangers contre l’arbitraire administratif et policier pour qu’ils puissent s’organiser avec leurs camarades de France et lutter solidairement avec eux sans crainte d’expulsions ».

Voilà pour ceux qui parlent de Jaurès pour mieux étouffer sa voix. Ne les laissons pas faire ! En ces temps de nouveau troublés, où le doute est cultivé sur les valeurs héritées du siècle des Lumières et de la révolution française, en ces temps où liberté, égalité, fraternité sont tenues pour des mots sans effets, en ces temps où l’extrême droite distille son venin réactionnaire, nous devons agir dans les pas de Jaurès pour mettre fin à la guerre économique, pour promouvoir la coopération entre tous et chacun. Sinon, aujourd’hui comme hier, ainsi que le disait Jaurès, dans cette nuée dormante se développe l’orage des politiques agressives et destructrices de demain. « On ne pourra relever la patrie, relever l'Europe, qu'en abaissant le capitalisme »,  Jaurès avait raison ! 

Son cri est d’abord un cri de liberté. "Le but c’est l’affranchissement de tous les individus humains. Le but c’est l’individu.» Il est patriote mais pour lui « la patrie n’est pas un absolu, elle est un moyen de liberté et de justice. ». Pour Jaurès, l’individu est la fin suprême. La liberté est la valeur absolue du socialisme. Contre l’égoïsme réactionnaire et asservissant des capitalistes de l’époque il défend l’égoïsme égalitaire et universel des prolétaires. Il veut des citoyens « copropriétaires des moyens de production », et c’est ainsi, écrit-il, que « toute la nation sera comme une immense assemblée possédante et dirigeante ».

Jaurès, c’est l’optimisme. Et notre chemin face à tous ceux qui nous veulent que nous courbions l’échine, et répandent à dessein le pessimisme jusqu’au plus profond du cœur de la nation. La peur : voilà l’arme des nouvelles oligarchies. La peur : voilà le grand ennemi de l’immense majorité que nous sommes. A nous de suivre aujourd’hui Jaurès pour que la peur change de camp, pour avancer en faisant nôtre, en ce jour symbolique, la devise de Jaurès « ni haine, ni renoncement ! ».

Pour nous, les héritiers de Jaurès  et de Babeuf, qu’il nommait lui-même « notre  grand communiste », l’égalité et le partage sont l’essence de notre combat d’aujourd’hui, l’issue pour sortir de la crise, pour construire une société du bien commun. N’attendons pas pour être heureux !

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