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25 octobre 2015 7 25 /10 /octobre /2015 06:50
Châteaubriant: pour la mémoire de l'espoir et de la lutte vibrante des 27 otages fusillés, ce dimanche 25 octobre 2015

La 74ème cérémonie des fusillés de Châteaubriant se déroule le dimanche 25 octobre 2015.

27 otages fusillés, le 22 octobre 1941, par l'armée allemande sur ordre du Führer Adolf Hitler, en représailles de la mort du Feldkommandant de Nantes, Karl Hotz, tué deux jours plutôt par de jeunes résistants français.

Voici le programme complet de la 74ème cérémonie qui se déroule le dimanche 25 octobre 2015:

10h00 : hommage aux 9 fusillés de la Blisière en forêt de Juigné les Moutiers.

13h00 au Théâtre de Verre : départ du défilé "Porteurs d'histoire" avec les enfants des écoles et tous les volontaires.

13h45 au rond point Fernand Grenier : départ du défilé de la mémoire avec l'Harmonie de Châteaubriant.


14h30 : cérémonie officielle à la carrière des fusillés sous la présidence de Mme Odette Niles, Présidente de l'Amicale et de M. Alain Hunault, Maire de Châteaubriant.

15h00 : allocution de M. Philippe Martinez, Secrétaire Général de la Confédération Générale du Travail.

15h30 : évocation artistique et historique " 70 ans contre l'oubli" mise en scène par Mme Claudine Merceron de la compagnie nantaise " Théâtre d'Ici ou d'Ailleurs" avec la participation de 80 comédiens (adultes et enfants) amateurs et professionnels. Entrée gratuite.

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25 octobre 2015 7 25 /10 /octobre /2015 06:45

Après les distributions militantes à Brest (train de la COP 21 le dimanche 18 octobre) et à Clohars Carnoët ce week-end, 5 militants du Front de Gauche et du PCF- François Rippe (candidat aux Régionales, Ensemble et Front de Gauche Morlaix), Christian Corre, Jean-Luc Le Calvez, Serge Bazin, Serge Puil et Ismaël Dupont - étaient vendredi soir en gare de Morlaix pour distribuer dans le cadre de la campagne des Régionales de la liste Pour une Bretagne sociale et écologique: l'Humain d'abord! un tract du Front de gauche sur nos propositions pour le développement du ferroviaire en Bretagne dans le cadre de la COP 21.

Serge Puil et Serge Bazin devant la Gare de morlaix: photo Jean-Luc Le Calvez

Serge Puil et Serge Bazin devant la Gare de morlaix: photo Jean-Luc Le Calvez

LA COP 21 PASSE PAR LE TRAIN POUR TOUS

TER/TET !? MILLE FOIS OUI !

La région a fait des efforts considérables pour promouvoir, améliorer et rendre accessible le transport ferroviaire régional de voyageurs.

Les investissements réalisés depuis 2002 dans le cadre de deux conventions État/SNCF/Région (2002/2006 et 2006/2013) se montent à 340 000 000 €. Ils ont permis l’acquisition de rames nouvelles et la rénovation de rames existantes.

Cette amélioration de la qualité de service s'est accompagnée d'une politique tarifaire volontariste, sociale et incitatrice.

On note une augmentation de la fréquentation de 20% sur les périodes considérées. Le nombre de voyageurs jours passant de 17 000 à 21 000.

Il n'en reste pas moins que si les progrès sont évidents, nous sommes encore loin du compte pour que le train soit un mode de transport « naturel » et facile d'usage. 21 000 voyageurs/jour c'est encore peu car on sait que les Bretons sont parmi les Français qui se déplacent le plus souvent notamment dans le cadre des trajets « domicile travail ». 64,8% des bretons se déplacent en voitures, 2,5 fois par jour en moyenne. (Memento Transport Bretagne édition 2014 de l’Observatoire Régional des Transports de Bretagne ORTB )

Qui plus est l’abandon volontaire et progressif de certaines lignes, la faiblesse ou l’inadaptation de l'offre en nombre de trains et de créneaux horaires ne permettent pas de d’accroître sérieusement le nombre de voyageurs.

Par ailleurs alors que la Région avait fait de la présence humaine dans les gares une de ses priorités de très nombreux postes ont été supprimés par la SNCF, qu'il s'agisse de l'accueil, de la billetterie ou de la sécurité en gare, sans réaction de la région.

Nombre de gares ont été transformés en halte, nombre de guichets ont été fermés. La SNCF se prépare également à fermer ses boutiques à Concarneau, Douarnenez, et Crozon sans que les élus régionaux ne s'en émeuvent

MORALITE : TER IL Y A ENCORE DU PAIN SUR LA PLANCHE !

TGV ? OUI MAIS PAS QUE !

UNE POLITIQUE FERROVIAIRE REGIONALE OUTIL D'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

Tous les efforts semblent désormais consacrés à la réussite du projet de LGV Le Mans Rennes et sa déclinaison régionale qui permettra de relier Paris à Quimper et Paris à Brest en 3h08.

Notons que l’essentiel du gain de temps se concentre sur le trajet Paris Rennes (37 mn).

Le gain entre Rennes et Brest ne sera « que » de 10 mn (gain total 47 mn) au prix d’investissements considérables.

On peut donc craindre à bon droit que, dans la logique qui prévaut aujourd’hui, la réussite de cet objectif se réalise au détriment du maillage régional déjà mal en point.

Mettre 3h pour aller à Paris (à quel tarif d'ailleurs!?) pourquoi pas ! Mais certainement pas au détriment des liaisons intra-régionales et interrégionales qu'il nous faut préserver et développer.

Cette question intéresse à la fois l'aménagement, la revitalisation des territoires, le développement économique durable et la transition écologique.

Il est encore temps d'intervenir et d'infléchir la trajectoire du projet LNOBPL (Liaisons Nouvelles Ouest Bretagne Pays de Loire). La Commission du débat public a demandé un complément des procédures de concertation, reportant de fait les premières esquisses de réalisation. Par ailleurs les modifications internes au secteur ferroviaire et notamment le retour du secteur infrastructure (RFF) dans le giron de la maison mère participent de ce report.

LES BONS BARREAUX À LA BONNE ÉCHELLE

L'essentiel du trafic ferroviaire voyageur (le fret n'existe pratiquement plus en Bretagne) se concentre sur les lignes le long des côtes.

Il existe pourtant 5 barreaux Nord qui irriguent toute la région du Nord au Sud. Tous sont encore en service train totalement ou partiellement :

Brest/Landerneau/Quimper

Paimpol/Charhaix/Rosporden/Concarneau

Saint-Brieuc/Loudéac/Pontivy/Auray

La Brohinière/Ploermel

Saint-Malo/Dol/Rennes/Messac/Redon puis Nantes.

Les élu(e)s régionaux du Front de Gauche exigeront le maintien des lignes, l'amélioration du service rendu et la remise en service des tronçons abandonnés.

Une attention particulière sera portée, en terme de calendrier à la liaison Brest/Landerneau/Quimper pour laquelle un financement de 70 000 000 € a été arraché par la mobilisation des salariés de la SNCF, des habitants et des usager de la ligne et de la Région. Il faudra veiller de près à la réalisation des travaux face à une SNCF prompte à se désengager.

Les élu(e)s FdG seront disponibles et déterminés pour répondre aux revendications portées par les collectifs d'usagers luttant pour la réouverture des lignes supprimées telles la liaison Rennes/Fougères ou l'amélioration des trajets comme Saint-Malo/Dinan.

RECONQUÉRIR LE TRAFIC MARCHANDISE

Il reste sur la région Bretagne 10 à 15 agents affectés au service marchandise ! Ce chiffre parle de lui même. C'est totalement insuffisant !

Lors de travaux menés récemment pour la réfection des infrastructures de voies et la rénovation des gares sur le segment Redon/Quimper nombre d'embranchements fret ont été déferrés. Pour exemples ceux de Quimperlé et Lorient. D'autres l'ont été avant.

De ce point de vue la SNCF pratique la politique de la terre brûlée. Pas de retour en arrière possible. Du moins le croit-elle.

Or moins de train c'est plus de camions sur la route. Tout le monde sait ça !

La Région doit affirmer sa volonté de favoriser les transports propres, le ferroviaire et le maritime.

D'ailleurs l''avenir des ports bretons, régionaux et départementaux est intiment lié à leur raccordement au réseau ferré.

UNE POLITIQUE DES TRANSPORTS FERROVIAIRES INTER RÉGIONALE ET OUVERTE A L'EUROPE

RENFORCER L'ARC ATLANTIQUE

Les Régions de l'arc Atlantique (Bretagne, Pays de Loire, Poitou Charente, Aquitaine) ont le plus grand intérêt stratégique à défendre et à promouvoir l’axe ferroviaire Brest/Toulouse par Quimper et Redon/Nantes/Bordeaux alors que les propositions rampantes de la SNCF sur ces trajets consistent à passer par Paris.

GAGNER LA VOIE FERREE CENTRE EUROPE ATLANTIQUE

Dans le même esprit la Région Bretagne doit se rapprocher des régions Pays de Loire, Centre, Bourgogne Franche Comté pour valider l'hypothèse de la Voie Ferrée Centre Europe Atlantique dédiée au trafic marchandise. Cette ligne peut assurer entre Nantes et Chagny, point de regroupement et d'éclatement, le trafic conteneur en provenance et à destination du Centre Europe, du Sud Est Europe et de la partie sud de l’Allemagne.

Elle doit avoir des prolongements dans la desserte des ports bretons, départementaux et régionaux.

PAS DE TABOUS FISCAUX ET BUDEGETAIRES POUR FAIRE AVANCER LE TRAIN

Alors pas de tabous ! La multi-modalité cohérente des transports passe par une offre ferroviaire voyageurs et marchandises en phase avec les objectifs de la transition écologique et la modernisation économique durable.

Les élu(e)s FdG pèseront pour mettre en œuvre des politiques incitatrices et conditionnelles destinées à accompagner les entreprises choisissant le transport ferroviaire.

Elles et ils promouvront les possibilités d'une fiscalité adaptée prenant en compte l'ensemble des coûts réels externalisés et cachés à la charge de la collectivité.

Elles et ils se mobiliseront pour obtenir de nouveaux financements :

- taxes sur les bénéfices des sociétés d'autoroutes

- création d'un Livret d'épargne pour la modernisation et le développement des infrastructures ferroviaires

- récupération des intérêts de la dette du système ferroviaire français (1,5 milliard d'€) après sa reprise par l'État (la France ne finance que 32 % du ferroviaire contre 50 % en Allemagne ou 90 % en Suède)

DES TRAINS ACCESSIBLES POUR TOUS, UN FRET FERROVIAIRE EFFICACE C'EST

MOINS DE CARS, MOINS DE CAMIONS SUR LES ROUTES : MOINS DE POLLUTION, MOINS DE MACRON !

LES 6 ET 13 DECEMBRE PROCHAIN, ELECTIONS DES CONSEILLERS REGIONAUX

AVEC LE FRONT DE GAUCHE ON SE MELE DE CE QUI NOUS REGARDE

XAVIER COMPAIN SYLVIE LARUE

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25 octobre 2015 7 25 /10 /octobre /2015 06:40
photo Ouest-France

photo Ouest-France

Par Ouest-France

Vendredi soir, à Quimper, des associations culturelles bretonnes, ont invité des candidats aux élections régionales à s’exprimer sur la question.

Vendredi soir, à Quimper, la fédération d'associations culturelles bretonnes Kevre Breizh a invité cinq candidats aux élections régionales à s’exprimer sur la question de la langue bretonne.

Le Costamoricain René Louail (Europe Écologie-Les Verts) a rappelé l’importance de la pluralité linguistique au sein de la Bretagne : « Le gallo, c’est aussi une chose d’importance. »

Pour Xavier Compain, le candidat du Front de gauche et défenseur d’une liste citoyenne, « il faut reconnaître le breton en France, au même titre que les langues de l’immigration ».

Isabelle le Bal (liste de Marc Le Fur, droite et centre) prône « l’intégration de la langue bretonne à tous les niveaux de l’enseignement, en particulier dans les filières lycéennes professionnelles ». Une initiative partagée par l’ensemble des débatteurs.

Christian Troadec, pour la liste Oui la Bretagne, a vanté le modèle d’enseignement corse imposé à tous les enfants de l’île. Et ambitionne, en Bretagne, d’atteindre « 10 % d’élèves scolarisés en filière bilingue », contre 3 % actuellement.

Paul Molac (liste Le Drian, PS et apparentés), qui a regretté que le débat ne se déroule pas en breton, appelle à « une alliance des acteurs de terrain et des élus » pour une ratification rapide de la charte européenne des langues régionales.

Ce samedi 24 octobre, une manifestation parcourra les rues de Carhaix, à partir de 14 heures, pour défendre les langues régionales. Elle rejoindra l'espace Glenmor et le Salon du livre en Bretagne.

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25 octobre 2015 7 25 /10 /octobre /2015 06:31

Courage et détermination des 33 députées qui sont entrées au parlement il y a 70 ans

Hier, mercredi 21 octobre 2015 était le 70e anniversaire de l'élection des premières femmes à l'Assemblée Nationale. Nous voulons saluer le courage et la détermination des 33 députées qui sont entrées au parlement, en dépit des résistances, des attaques, des préjugés sexistes et de classe, certaines d’entre elles étant ouvrières ou employées.

Dans l'histoire tumultueuse du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle, dans les luttes qui ont graduellement installé le droit de vote et d'éligibilité dans notre pays, les femmes en étaient toujours privées; qu'il fût censitaire ou universel, le suffrage restait masculin. La contestation de cet état de fait, cependant, n'a cessé de grandir. Ainsi, en 1925, le PCF présentait des femmes à des positions éligibles, qui ont siégé jusqu'à l'annulation de leurs élections par les préfets. A l'issue de la seconde guerre mondiale, le combat héroïque des femmes dans la Résistance a rendu cette évolution incontournable ; elles avaient combattu en première ligne pour la démocratie, il n'était plus possible de les en exclure. C'est un communiste, Fernand Grenier, qui porte le coup de grâce à l'exclusion des femmes de la vie politique.

C'est cette exigence de progrès et de conquête qu'il s'agit de remettre au goût du jour. En 2015, le Sénat et l'Assemblée Nationale sont très loin d'être paritaires. Il importe de prolonger le combat mené et gagné en 1945 et de l'achever en permettant aux femmes d'accéder pleinement à la vie démocratique du pays. Là aussi, les obstacles sont immenses, mais ensemble nous pouvons les faire tomber dans la continuité du combat de ces 33 premières députées dont nous sommes les héritiers et les héritières.

Laurence Cohen, Responsable nationale du PCF « Droits des femmes et féminisme »,

Courage et détermination des 33 députées qui sont entrées au Parlement il y a 70 ans
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25 octobre 2015 7 25 /10 /octobre /2015 06:28

Benyamin Netanyahou s'est livré le hier, devant le 37e Congrès sioniste mondial à Jérusalem à une gravissime déclaration négationniste, visant à exonérer Hitler de ses responsabilités dans le génocide des Juifs. Selon lui, le grand mufti Haj Amin Al-Husseini en aurait été le véritable inspirateur lors d'une rencontre avec Hitler en 1941 alors que le dirigeant nazi, aux dires de Netanyahou « ne voulait pas exterminer les juifs, mais seulement les expulser ».
Cette réécriture ignoble de l'histoire, au mépris de toutes les preuves historiquement établies de l'intention d'extermination des Juifs par le régime nazi, doit être condamnée avec la plus extrême sévérité. Cette déclaration en dit long sur la haine des Palestiniens qui anime à ce point le Premier ministre israélien qu'il en est prêt aux mensonges les plus odieux. Au moment où les thèses racistes de l'extrême-droite progressent à nouveau dans toute l'Europe, cette déclaration est parfaitement irresponsable.

Le gouvernement français et les autorités européennes doivent la condamner sans attendre et cesser leur politique de complaisance à l'égard de ce gouvernement israélien et de sa politique criminelle, qui constitue aujourd'hui le premier des obstacles à tout processus de paix juste et durable en Israël et la Palestine.

Déclaration du PCF, 21 octobre 2015

Netanyahou et Hitler: une réécriture ignoble de l'histoire
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25 octobre 2015 7 25 /10 /octobre /2015 06:25

Servier condamné : le PCF demande la création d'un pôle public du médicament

La nouvelle est tombée le 22 octobre. Pour la première fois, les Laboratoires Servier sont condamnés pour avoir produit et maintenu un produit « défectueux ». C'est une première étape et une perspective pour les victimes et leurs familles. C'est d'abord à elles et à eux que nous pensons et leur confirmons notre totale solidarité.

Ce jugement confirme qu'il est urgent de faire la transparence dans le monde de l'industrie pharmaceutique. L'opacité sur les financements et les profits, le silence sur les niveaux de toxicité, les choix stratégiques uniquement guidés par le profit financier maximum et immédiat ne peuvent plus durer.

Il est urgent de mettre en place un pôle public du médicament de la recherche, de la production, de la distribution des médicaments. L'affaire Servier donne le signal de la nécessité de ce vrai changement.

Servier condamné: le PCF demande la création d'un pôle public du médicament
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23 octobre 2015 5 23 /10 /octobre /2015 07:43
Des régions et une alimentation justes et durables

►Utiles au quotidien, écologiques, créateurs d'emplois, le transport public ferré devrait être une priorité stratégique du gouvernement et des Régions

► De déréglementations en privatisations, à force de casse du service public, la situation est devenue invivable pour les usagers comme pour les salariés

► Le vote du 6 décembre pour la liste du Front de gauche sera l'occasion de porter des exigences avec les moyens correspondant dans ce domaine aussi

L'alimentation est un enjeu économique, social, un enjeu de santé publique, et un enjeu écologique. L'accès à l'alimentation se caractérise par une inégalité sociale et territoriale très forte. La part du budget consacré à l’alimentation ne cesse de progresser, et plus les ménages sont pauvres, plus cette part est élevée. L'agriculture doit être pensée et appréhendée dans son ensemble : de la juste rémunération des producteurs, en passant par les circuits courts, la relocalisation, le développement de transports durables et l'accès à une alimentation saine pour toutes et tous.

L'accès à une alimentation saine pour toutes et tous

C'est une alimentation respectueuse de l'environnement des producteurs et des consommateurs. Notre modèle agricole, fondé sur la mécanisation, la sélection génétique et les intrants a certes permis une augmentation exceptionnelle des rendements, mais il a surtout permis de dégrader notre terre, de tuer des écosystèmes et d'agresser notre santé.

Une prise de conscience croissante des dangers de l'agriculture industrielle pour les producteurs, les consommateurs et l'environnement d'une manière général, a fait par exemple exploser la demande de produit dits « biologiques ». Mais cette exigence de produits de qualité, répondant à des normes environnementales, au respect des terroirs ou du goût, est aussi l'objet d'une exploitation.

C'est ainsi que le capitalisme vert prospère en faisant des produits biologiques un marqueur social et en entretenant la représentation pour les plus modestes : « le bio, c'est pour les riches ».

Quand nous savons que l’obésité est près de deux fois plus répandue dans les catégories les moins favorisées (16,7 % chez les ouvriers, 16,2 % chez les employés) que dans les catégories plus aisées, il est important d'apporter une réponse publique à toutes et tous sur l'alimentation.

Les circuits-courts

La grande distribution réalise des marges de 30 à 50 % sur les produits frais : ainsi des cerises vendues 5 à 6€ le kg ne rapportent au paysan que 0,90€ qui ne couvrent même pas les charges d'exploitation. Certaines enseignes vont même plus loin en rachetant à vil prix les terres de paysans en faillite pour les exploiter directement avec une main d’œuvre sous-qualifiée et sous-payée.

Pour dénoncer ce fonctionnement injuste pour l'agriculteur comme le consommateur, des associations et entreprises inscrites dans l'économie sociale et solidaire ont développé une offre alternative à la grande distribution ce que l'on appelle des circuits-courts, c'est à dire, un seul intermédiaire entre le producteur et le consommateur.

► Nous inciterons tous les restaurants collectifs existants sur le périmètre de la Région (lycées, hôpitaux, administrations ou collectivités locales...) à appliquer un cahier des charges d’approvisionnement imposant comme priorité la qualité et le terroir (AOC, AB, labels, savoir faire régionaux, sans OGM...), le bilan carbone des transports et la transparence du prix payé aux producteurs et transformateurs.

Relocaliser la production et la consommation

Relocaliser la production a d’abord un intérêt pour la préservation de l’environnement, car cela permet de réduire l'empreinte carbone quant à l'acheminement des produits de leur lieu de production à leur lieu de distribution. C’est également un intérêt pour l’emploi, car cette disposition permet de favoriser une agriculture qui ne demande qu’à se développer et se diversifier.

► C'est pour cela que nous proposons la création d'aides régionales à l’agriculture pour favoriser l’installation de jeunes agriculteurs, pêcheurs, forestiers mais aussi pour le secteur coopératif, associatif, artisanal de transformation et de commercialisation.

Les liens entre agriculture, alimentation et lutte contre la précarité doivent devenir un axe de réflexion pour les politiques publiques.

Ces liens sont indissociables d'une véritable révolution des modes de production est nécessaire pour passer d’un modèle agricole productiviste à une agriculture agro-écologique, respectueuse de l’environnement et de la santé, contribuant à la lutte contre la pollution et le changement climatique.

Le 6 décembre : Votez Front de gauche !

Des régions et une alimentation justes et durables
Des régions et une alimentation justes et durables
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23 octobre 2015 5 23 /10 /octobre /2015 03:11
Pierre Gattaz (photo Humanité.fr)

Pierre Gattaz (photo Humanité.fr)

Mathieu Palain et Léna Mauger, dans l'excellente revue de journalisme d'investigation et de grand reportage XXI (Vingt-et-un) n°32 (automne 2015), nous font découvrir un peu ce qui se cache derrière le masque du patron du Medef, c'est à dire pas grand chose de transcendant sur le plan humain et spirituel, mais un cas sociologique intéressant pour comprendre comment fonctionne la grande bourgeoisie française.

Pierre Gattaz, c'est d'abord une fortune estimée à 250 millions d'euros. Pierre Gattaz est 225e sur la liste des Français les plus riches.

Tel père, tel fils

Pierre Gattaz est d'abord le fils de son père, Yvon, président de l'ancêtre du Medef de 1981 à 1986: le Mouvement des entreprises de France s'appelait alors le CNPF, pour Conseil National du Patronat Français. "Leurs histoires se répondent. Inconnus avant leur élection, les deux Gattaz prennent la tête du patronat au moment où la gauche retrouve le pouvoir. En 2013, Pierre doit composer avec un président qui a promis une tranche d'imposition de 75% et parsemé ses discours de phrases telles que "J'aime pas les riches" ou "Mon ennemi c'est la finance" (et oui, que n'a pas dit François Hollande à l'époque pour séduire un électorat de gauche et populaire qu'il méprise à ce point aujourd'hui...) . Trente ans plus tôt, Yvon menait la guerre à Mitterrand: "Nous entrâmes alors en résistance. Qui? Nous, les patrons. Les socialistes étaient là pour faire rendre gorge aux riches, l'année 1981 fut terrible", écrit-il dans un livre de souvenirs. Dans ce livre, Yvon Gattaz prétend que c'est en partie grâce à ses "leçons d'économie" prodiguées à chacun de leurs entretiens que François Mitterrand a opéré en 1983 le fameux "tournant de la rigueur" .

Pierre Gattaz plastronne à l'identique: "J'ai remué les choses, Valls à Matignon, Macron à l'économie, le Medef peut se féliciter de l'inflexion entreprenariale du gouvernement".

Au lycée, rapportent Mathieu Palain et Léna Mauger, Pierre Gattaz dit avec sa délicatesse habituelle avoir frôlé la schizophrénie. "Je me faisais bourrer le mou sur les patrons exploitateurs par des profs soixante-huitards que j'adorais, avant de me faire bourrer le mou à l'envers, le soir, par mon père". En 1993, Yvon Gattaz écrit tout le bien qu'il pense de Mai 68: "On a joué à la fausse guerre parce qu'on n'avait pas fait la vraie. On a fait semblant de prendre des responsabilités car on n'en avait aucune. On a cassé l'ordre, l'ancienneté, les acquis, la culture, les victoires passées. Mais on n'a présenté aucun plan de reconstruction, aucune valeur de société"

"Le bac en poche, Pierre Gattaz atterrit chez les jésuites à Versailles, dans une prépa Maths sup/Maths spé. "J'étais pas brillant. Pas mauvais non plus, mais j'étais pas le grand polar, juste un type normal". Admis à l'Ecole nationale supérieure des télécommunications de Bretagne, il rencontre sa femme, une future inspectrice des impôts, aujourd'hui conseillère municipale encartée Les Républicains, l'ex-UMP. Ils se marient et s'envolent pour Washington, aux Etats-Unis".

L'éclate américaine

"Le départ a un parfum de fuite. Nous sommes en 1981, le jeune Gattaz, 22 ans, s'éloigne d'un père en campagne médiatique et de ces "socialo-communistes" qui haïssent tant les riches... Il a commencé à l'ambassade de France. Recruté pour ses connaissances en électronique, il sillonne le pays pour aider les boîtes françaises à percer le marché, notamment celui- florissant- de la Silcon Valley. "C'était passionnant, je me suis éclaté" dit-il au milieu d'un flot de phrases gonflées aux superlatifs. "Génial", "formidable", "incroyable" sont des mots qu'il prononce presque sans y penser et souvent sans les trier. Cela peut accoucher d'étonnantes énumérations: "Là-bas, l'entreprise, c'est le rêve et les salariés disent: "Celui-là il a réussi", formidable! C'était vraiment super, le bonheur total!".

Il rejoint Dassault Electronique en tant qu'ingénieur, avant d'être nommé chef de projet export. Son travail consiste à vendre à des banques, notamment au Mexique et en Angleterre, des terminaux de paiement capables de lire les premières cartes Visa. Il a 25 ans, des équipes à gérer et des responsabilités sur des contrats de dizaines de millions de francs. Il prend "un pied incroyable".

En 1989, il se sent l'étoffe d'un vrai patron. Il pense à monter sa boîte quand il reçoit un appel d'un groupe spécialisé dans le rachat d'entreprises en dépôt de bilan. "Je ne sais plus comment ça s'est passé, mais c'était un truc comme "Pierre, on récupère une société moribonde. Fontaine Electronique, il y a 45 personnes, faut la redresser". C'est dit OK".

Aux commandes de l'entreprise familiale

" En 1992, Pierre Gattaz reprend l'entreprise familiale créée par son père et son oncle en Isère, Radiall, spécialisée dans les composants électroniques. Radiall paie la chute du mur de Berlin. Ses carnets de commandes remplis de clients dans l'aéronautique et l'armement se vident d'un coup. "A 33 ans, l'héritier pilote Radiall pour une première restructuration, un mot qui cache une forêt de termes plus angoissants comme "délocalisation", "fermeture d'usine", et "licenciement". L'entreprise compte alors 900 salariés en France et 150 à l'étranger". Radiall licencie d'abord 50 salariés, puis se développe aux Etats-Unis et en 7 ans triple son chiffre d'affaires et embauche 800 personnes. En 2001, Radiall assiste à l'explosion de la bulle Télécom et son chiffre d'affaire plonge de 40%, avec des tas de licenciements à la clef. L'entreprise fournit aujourd'hui les composites des Boeing 787. En 2009, Pierre Gattaz qui préside la Fédération des industries électriques, électroniques, et de communication, écrit un livre fourre-tout, ode au progrès technique et aux innovateurs et créateurs d'entreprise, Le Printemps des magiciens. Pour lui, la France est "un élève surdoué, un peu branleur, qui glande au fond de la classes".

"Il aimerait envoyer nos petits génies en stage non payé à Singapour faire du business pendant six mois ou un an, pourquoi pas, histoire de leur apprendre à créer de l'argent. Leur paie dépendrait de leurs résultats. On pourrait penser que Pierre Gattaz en rajoute, mais il faut lui accorder cette qualité: il n'est pas dans la surenchère, il est sincère: "La Corée du Sud, la Chine, Singapour, ils créent de la richesse. Ils ont le rêve de devenir américains, je trouve ça intéressant".

La prise du Medef ou le Chirac du monde économique

En 2013, Laurence Parisot arrivée au terme de son mandat veut modifier les statuts du Medef pour garder la présidence de ce groupe d'intérêt patronal de 750 000 adhérents, dont 500 grands électeurs qui ont "leur rond de serviette à l'assemblée permanente". Gattaz fait de l'obstruction, entre en campagne en critiquant les "corporatismes", le "fantasme de la lutte des classes", les "clichés à la "Germinal"" ... et les politiques, tous déconnectés selon lui de la réalité de l'entreprise. Il chante les vertus de la mondialisation, parle de réforme du droit du travail (la fameuse "simplication" - démantèlement à dire vrai), défiscalisation et liberté d'entreprendre. Il cite de Gaulle, Churchill, mais aussi Brel et Lao Tseu, pour ce proverbe qui plaît tant au candidat Gattaz: "Donne un poisson à un homme, il mangera une journée, apprends lui à pêcher, il mangera toute sa vie". Pierre Gattaz adore les phrases toutes faites. Dans un de ses livres, il intitule son programme le BSP, pour "Bon sens paysan". Gattaz cite Edmond Rostand: "Et nous les petits, les obscurs, les sans-grades/ Nous qui marchions fourbus, blessés, crottés, malades/ Nous qui marchions toujours et jamais n'avancions". Il s'adresse ainsi aux petits patrons, en jouant de la fibre provinciale, "genre Chirac du monde économique". C'est ce personnage qui emporte la présidence du Medef en juillet 2013.

Le style bon copain de Pierre Gattaz tranche avec ceux de ses prédécesseurs, l'aristocrate Ernest Antoine Seillière et l'intello Laurence Parisot, à l'ego démesuré, qui contrôlait tout et voyait le Medef comme un marche-pied vers la politique, aux dires de certains observateurs.

Pierre Gattaz, Monsieur Prudhomme du Patronat, est l'homme des formules simples pour sauver la France: les "5 V", dont on retient "vision" et "vérité" ou les "5 C", comme "compétitivité" et "croissance". La "positive attitude" chère à Jean-Pierre Raffarin n'est jamais très loin...

Dans ses premières idées de président du Medef, on trouve une baisse de 100 millions d'euros de charges sur les entreprises, la création d'un "Smic intermédiaire" de longue durée et la suppression de l'impôt sur la fortune. "L'ISF, c'est pas un truc que je sors de mon chapeau, je mène cette réflexion depuis quinze ans à Radiall. Si vous avez une fiscalité trop lourde, vous ne ferez pas venir les abeilles que sont les investisseurs. Les abeilles, elles resteront à butiner le champ d'à côté".

"Notre grande victoire, c'est le virage entrepreneurial de Hollande... Aujourd'hui, on a 85 codes et 400 00 normes, c'est de la folie!".

Haro sur la chasse aux actionnaires

"Tous les samedis matins, Gattaz s'accorde une parenthèse sur le 18 trous de Domont, dans le Val d'Oise. Il y retrouve des amis avocats, médecins, notaires, que des professions libérales. "C'est le bureau des pleurs, ils se plaignent d'être noyés sous les charges, tout ça".

Jamais il ne critique les siens. Pour lui, les patrons sont une espèce en danger qui doit "chasser en meute". Le problème, dit-il, ce ne sont pas les rémunérations astronomiques de quelques-uns. Non, le problème vient de "la chasse aux actionnaires". "Les gens qui ont de l'argent, s'ils ne le mettent pas dans les boîtes, ils vont le mettre où? Dans des bagnoles de collection?"

Lui préfère parler des "clients florissants" plutôt que les voir se replier contre les oeuvres d'art. "Et j'ai rien contre les œuvres d'art, hein, c'est très bien les œuvres d'art, c'est défiscalisé". Il se redresse dans son fauteuil, croise et décroise les jambes: "Laissez les actionnaires récupérer l'argent de leur risque!"

On lui souffle que ce n'est pas si simple, que l'Insee a établi que les riches étaient de plus en plus nombreux à s'enrichir et que les plus pauvres s'appauvrissaient. Il répond du tac au tac: "Au Medef, on récompense le talent. On est contre l'ultralibéralisme, contre la spéculation, mais ceux qui bossent quinze heures par jour doivent être mieux payés. Un gros bonus? Bravo, ça ne me choque pas. En revanche, celui qui glande, et ben il faut qu'il bosse s'il veut être riche".

A la tête de Radiall, Pierre Gattaz a touché 426 000 euros en 2014, en augmentation de 30%.

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22 octobre 2015 4 22 /10 /octobre /2015 12:12
 Pour une Bretagne sociale et écologique, l'Humain d'abord! Le pré-projet du Front de Gauche pour les Elections régionales, à enrichir avec les citoyens

Pour une Bretagne sociale et écologique

L'Humain d'abord !

La Bretagne est une belle région marquée par son caractère maritime et agricole. C'est une région qui bouge. Entre terre et mer elle attire chaque année de nouveaux habitants. Dans ses territoires s'invente déjà la Bretagne de demain, se construisent des projets innovants et des solidarités nouvelles. Mais les logiques de mise en concurrence des peuples et des territoires, les politiques d'austérité menées en France et en Europe, l'accaparement par quelques uns des richesses de notre pays contredisent l'aspiration de toutes et tous à maîtriser son sort et à penser un avenir durable. Notre région est marquée par de fortes inégalités de développement, par la pollution de son air, de ses sols et de ses rivières liée à l' 'agriculture intensive, par les fermetures d'entreprises, notamment dans le domaine de l'agroalimentaire et dans le domaine des hautes technologies, par la concurrence du service public d'éducation avec les établissement privés, par des fermetures d’hôpitaux de proximité... Le "pacte d'avenir" proposé par le gouvernement et signé par la majorité régionale ne répond en rien aux problèmes de la région et s'inscrit dans un modèle de développement voué à l'échec. De manière plus générale, cette situation est aggravée par les choix politiques du gouvernement et les orientations promues par les forces du capital et les institutions financières internationales (BCE, FMI, Eurogroupe) qui échappent à tout contrôle démocratique. La Bretagne subit le désengagement de l’État qui réduit les moyens d'intervention des collectivités. Dans ces conditions, les politiques publiques peuvent difficilement inverser ou freiner les processus d'aggravation des inégalités, et de toutes les formes de précarité. Cela nourrit le sentiment d'impuissance et le repli sur soi, les pires idées réactionnaires font aussi leur chemin en Bretagne. Pourtant, des citoyens s'engagent pour mettre en œuvre des alternatives concrètes :des AMAP à la reprise en Scop d'entreprises, de la production locale d'énergie renouvelable à l'économie sociale et solidaire, les initiatives citoyennes ne manquent pas. Des forces syndicales et associatives, des collectifs se battent pour défendre la solidarité concrète, la culture pour tous, le droit des femmes, les services publics, et les droits des travailleurs, pour la préservation de nos ressources et la transition énergétique.

Pour donner force politique à ces engagements qui font la richesse humaine de notre région,et forts de notre diversité, nous proposons 5 grandes orientations, que nous pourrons enrichir tout au long de la campagne avec toutes celles et tous ceux qui souhaitent s'engager dans la co-élaboration de notre projet.

Les élections régionales des 6 et 13 décembre 2015 constituent,en effet, un temps de débat et de choix démocratiques sur les grands enjeux qui traversent la société. Les politiques régionales doivent être marquées du sceau de la résistance dans un contexte de crise économique, sociale, démocratique et environnementale. Nous voulons construire un projet commun avec toutes celles et tous ceux qui ne renoncent pas et veulent promouvoir une autre voie. Nous proposons de porter des politiques publiques régionales au service du bien commun, contre les logiques de compétitivité et productivistes du marché et de la finance, des politiques qui participent à la nécessaire transition écologique et à la lutte contre le dérèglement climatique.

1- Au cœur de notre projet, la démocratie

Notre démocratie est en crise. Longtemps porteurs de la légitimité démocratique, les capitalistes en sont devenus les adversaires. Les Grecs en font la rude expérience. Comme nous en France, le résultat du vote populaire du référendum de 2005 sur le Traité Constitutionnel européen(TCE) a été détourné. Les citoyens se sentent dépossédés des choix politiques. Reprendre nos droits sur notre bien commun, la démocratie, faire reculer cette dépossession suppose de concevoir différemment le rôle des élus,de rompre avec la culture de la délégation de pouvoir et la remise en cause des espaces démocratiques de proximité. Loin de la conception actuelle du fonctionnement de la région où les grandes décisions sont prises dans l'espace feutré des bureaux du conseil régional, nous proposons un tout autre modèle démocratique. Partenaires et pas seulement représentants, les élus s'attacheront à définir les politiques publiques régionales avec toutes celles et ceux qui souhaitent en être acteurs : les citoyens engagés, et/ou organisés dans les syndicats, les associations, les collectifs... C'est aussi refuser les accords tels le TAFTA. La réorganisation des territoires, les compétences attribuées à chaque niveau de décision ne peuvent se faire sans débat démocratique comme ce fut le cas avec la réforme territoriale et la loi NOTRe qui va éloigner les citoyens des centres de décision.

Nous proposons :

• d'organiser une consultation pour la définition des limites de la région (rattachement de la Loire- Atlantique à la Bretagne) et pour l'organisation des institutions

• de co-élaborer les politiques publiques et les orientations budgétaires dans des assemblées participatives, en travaillant avec les citoyens, avec les interlocuteurs réguliers des comités d'usagers (dans le ferroviaire, la santé…) en s'appuyant sur leurs propositions et celles des organisations syndicales

• de rendre publics les débats et décisions de la commission permanente • d'encourager la création d'un statut de l'élu pour rompre avec les logiques de professionnalisation et de carriérisme

• de créer un droit d’initiative citoyenne, et la possibilité d'organiser un référendum sur les grands projets régionaux

• de créer un droit de regard des salariés, des élus, au niveau des territoires à travers les conseils de développement, sur les projets et aides économiques

• de déclarer la région hors TAFTA et sans OGM

2-Solidarité, coopération, égalité des droits pour travailler tou-te-s et mieux

Le “marché” ne permet pas à toutes et tous de travailler et d'avoir les mêmes droits, nous en faisons l'expérience tous les jours. Tant qu'une minorité détiendra les leviers de l'économie, et décidera à notre place, il sera difficile d'empêcher les fermetures d'entreprises, les plans sociaux, les conditions de travail indécentes et les productions écologiquement insoutenables. Il faut donc contester à cette minorité le droit de décider pour tous. Le principe de concurrence libre et non faussée qui guide les choix européens, les directives européennes de libéralisation de pans entiers de secteurs économiques couverts par les services publics, les politiques fiscales qui réduisent sans cesse la contribution des plus riches et celle des entreprises, la baisse des dotations de fonctionnement aux collectivités, la baisse des cotisations sociales, toutes ces politiques mettent en danger nos services publics : il ne se passe pas une journée sans que l'on apprenne la fermeture d'un bureau de poste, d'un service hospitalier, d'une classe, d'une ligne de chemin de fer de proximité...

Combattre ces choix politiques, être aux cotés des salariés et des usagers qui luttent sera une priorité de nos élus régionaux. Relocaliser l'économie, développer les services publics, soutenir l'économie sociale et solidaire et toutes les formes d'appropriation collective des moyens de production et de préservation de nos ressources, intervenir dans les choix de production en conditionnant les aides aux entreprises à des critères sociaux et environnementaux, l'action des élu-e-s s'inscrira dans ces objectifs.

Nous proposons :

• d'agir dans tous les territoires pour développer les services publics

• d'aider les salariés à reprendre leur entreprise et soutenir la mise en réseau des SCOP et des SCIC, de développer l'économie sociale et solidaire

• de devenir partenaire et pas seulement financeur des projets d’entreprises, de réorienter les aides actuellement distribuées en les conditionnant à des critères sociaux et environnementaux (égalité salariale, respect de l'environnement, conditions de travail, formation des salariés...)et en contrôlant leurs usages avec les salariés • de créer un observatoire des marchés publics et de l'utilisation des fonds publics

• de refuser les Partenariats Public-Privé

• d'impulser une politique de relocalisation de l'activité donnant une ambition industrielle à la Bretagne (bois, construction-déconstruction navale)

• de développer une politique maritime ambitieuse en créant par exemple des liens entre les différents modes de transports des marchandises, fret ferroviaire et fret maritime.

• d'agir pour la suppression du CICE, la réorientation du Crédit Impôt Recherche, et pour une réforme nationale des dotations et de la fiscalité régionale qui permettra de redonner de l'autonomie financière à notre région, étranglée par les transferts de compétences non financés par l'État • de mobiliser l'épargne locale et citoyenne pour des projets régionaux

• de favoriser l'usage des banques coopératives

3-Se former, se cultiver et s'émanciper

La culture et l'éducation doivent échapper à la marchandisation et à la mise en concurrence. Pour l'égal accès de toutes et tous aux savoirs, aux pratiques culturelles et aux spectacles, il faut développer le service public d'éducation, ouvrir de nouveaux espaces de gratuité, soutenir les associations d'éducation populaire, promouvoir les langues et les cultures de Bretagne dans un esprit d'ouverture au monde et à toutes les cultures, promouvoir la culture de paix.

Nous proposons :

• de reconquérir de nouveaux secteurs de scolarisation pour le service public

• de favoriser l'accueil des élèves au plus près de leur domicile dans le service public sur tout le territoire régional et de construire des lycées publics pour répondre à la croissance de la démographie lycéenne

• d'entretenir et rénover ces lycées et leurs installations sportives à la hauteur des besoins pédagogiques en intégrant les enjeux énergétiques et environnementaux et d'améliorer les capacités d'internat

• de mettre en œuvre la gratuité des manuels scolaires ainsi que des supports et équipements pédagogiques obligatoires

• de privilégier la formation professionnelle qualifiante en lycée, améliorer la qualité de la formation en apprentissage et lutter contre les ruptures de contrat

• d'élaborer la carte des formations professionnelles avec tous les acteurs (personnels et usagers)

• de répondre aux besoins des salariés et des chômeurs en matière de formation professionnelle continue et faciliter les reconversions

• de favoriser l’action populaire pour imposer dans les faits l’égalité entre les personnes

• d'associer les bretonnes et les bretons à l'élaboration et la mise en œuvre de la politique culturelle et artistique, en particulier toutes les structures associatives comme par exemple les MJC

• de contribuer à ce que toutes et tous puissent pratiquer une activité artistique, créer un événement culturel, ou être porteur d'un projet culturel collectif • de soutenir la création et les intermittents du spectacle

• d'inciter les grandes institutions culturelles à favoriser l'accès du plus grand nombre aux pratiques et aux spectacles

• de promouvoir l'accès aux langues régionales (Breton et Gallo), soutenir les associations et agir pour le développement des filières bilingues dans le service public d'éducation, soutenir les écoles Diwan en agissant pour leur intégration dans le service public, renégocier la « Convention entre l’État et la Région pour la transmission des langues de Bretagne » qui n’est pas acceptable en l’état, soutenir la diffusion en langue régionale (radios locales associatives, médias locaux, filière numérique, doublage).

4- Sortir du productivisme et privilégier l'agriculture paysanne et une pêche artisanale durable

Accéder à une alimentation saine et diverse est un enjeu de santé publique. Nous voulons que chaque région et chaque pays accèdent à la souveraineté alimentaire dans le respect des ressources naturelles, des sols, de la biodiversité et des écosystèmes, mais aussi des femmes et des hommes qui en assurent la production. Du local au global, il faut se réapproprier les décisions, faire de la coopération le principe qui guide nos choix de production en matière d'agriculture, de pêche et d’agroalimentaire. Face à la crise sans précédent qui secoue les filières agricoles, nous refusons la fuite en avant du « toujours plus de dérégulation » (allègements de « charges » sociales et fiscales, abaissement des normes réglementaires et environnementales, relance de la course à la concentration des élevages...). L'urgence d'une autre politique agricole s'impose plus que que jamais ; une politique agricole en rupture avec le modèle productiviste et libéral, soutenant résolument une agriculture paysanne.

Nous proposons :

• d'encourager une production diversifiée, des circuits courts, les filières bio et durables sans OGM, les labels (AOC, AB...), notamment pour l'approvisionnement de la restauration collective dont la restauration scolaire, par contractualisation avec les exploitants agricoles, garantissant des prix rémunérateurs

• de proposer un schéma régional d'intervention publique sur le foncier agricole favorisant la déconcentration de l'agriculture et l'installation de jeunes agriculteurs

• d'assurer collectivement la maîtrise des productions et le partage des droits à produire

• de soutenir une politique de prix permettant aux agriculteurs de vivre décemment de leur travail

• d'encourager les pratiques agricoles respectueuses de l'environnement et donner la priorité des aides publiques aux agriculteurs qui s'engagent dans la reconversion de leur exploitation • d'agir au plan régional avec les salariés, les agriculteurs et les consommateurs, pour l'élaboration d'un plan de transition des entreprises agroalimentaires vers une alimentation de qualité, sans casse sociale

• de s'engager pour un aménagement équilibré du territoire contre le risque de désertification des territoires ruraux

• Quant à la pêche, elle représente globalement peu, à l'échelle de l'Hexagone,en termes d'activité économique et d'emplois; pour autant, à l'échelle d'une région littorale comme la Bretagne, elle participe d'un développement local qui est et sera durement percuté par les évolutions de la politique des pêches. Cette situation impose une action résolue de la Région pour rendre au métier une attractivité nouvelle.

Nous proposons :

• d'agir pour remettre les hommes au centre de l'activité (formation, statut du marin, sécurité des conditions de travail)

• de soutenir prioritairement la pêche artisanale et la modernisation de sa flottille (conditions de vie à bord, économies d'énergie)

• de préserver la ressource et associer les pêcheurs à sa gestion en favorisant le repos biologique et le recours à des engins de pêches plus sélectifs et moins consommateurs d’énergie

• de développer une politique hardie de reconquête de la qualité des eaux littorales et s'opposer à la pêche minotière et spéculative

• de valoriser les produits de la mer et encourager la consommation du poisson pêché localement dans les collectivités : école, hôpitaux, maison de retraite…

5-Développer de manière équilibrée les territoires, sortir des logiques de métropolisation et de compétition mondialisée

Nous refusons de penser l'aménagement du territoire comme une réponse aux besoins d'une économie où le seul critère est la rentabilité des capitaux et la course aux profits. Ce qui guide nos choix c'est non seulement l'accès de tous aux transports collectifs, à la santé, à un logement de qualité mais aussi l'indispensable transition énergétique pour répondre aux besoins de tou-te-s et au défi climatique. Nous sommes partisans de la co-construction d'un plan régional de transition énergétique, pour développer les énergies renouvelables en privilégiant l'appropriation citoyenne de la production d'énergie. Sur notre territoire, nous avons besoin de privilégier les coopérations à l'échelle mondiale et le développement équilibré de chaque pays, nous considérons ces choix comme participant à la paix au niveau mondial.

Nous proposons :

• de sortir du tout TGV, donner la priorité aux liaisons TER quotidiennes et réorienter les financements prévus pour LNOBPL vers le maintien des gares de proximité, la remise en service des lignes comme celle de Fougères-Rennes, Auray-Saint-Brieuc, la modernisation des lignes ferroviaires existantes délaissées (Quimper-Brest, Morlaix-Roscoff...), la conservation de la ligne QuimperBordeaux

• d'abandonner le projet d’aéroport de NDDL, organiser un schéma aéroportuaire du Grand Ouest et reprendre en gestion publique les aéroports actuellement concédés à Vinci • de développer le fret, le cabotage, le fret maritime, de créer des synergies entre les transports par mer et par rail

• d'affirmer l'opposition de la région au projet de centrale à gaz de Landivisiau et refuser tout financement public régional à ce projet, de revoir le pacte énergétique breton pour favoriser la production d'énergie renouvelable et consommer moins d'énergie en rénovant énergétiquement l'habitat et les bâtiments, et lutter contre la précarité énergétique

• de soutenir la mise en régie publique des services de production, de distribution d'eau et d'assainissement collectif et non collectif , en favorisant toutes les actions de préservation des ressources

• de lutter contre les déserts médicaux, et pour le maintien des hôpitaux de proximité

• d'assurer l'accès au haut débit numérique sur tout le territoire breton

• de favoriser des initiatives de solidarité au niveau mondial

• d'agir pour supprimer les armes nucléaires sur l'Ile longue

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22 octobre 2015 4 22 /10 /octobre /2015 08:52
Xavier Compain

Xavier Compain

Débat des Régionales entre candidats sur les langues régionales, la Bretagne.

La semaine passée, la commission des lois du Sénat a décidé qu'il n'y avait pas lieu de délibérer sur le projet de loi constitutionnelle autorisant la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. La question sera débattue le 27 octobre, en séance publique, par les sénateurs qui devraient suivre cette demande, qui rend impossible toute révision de la constitution. La Commission des lois a une nouvelle fois estimé « qu'accepter la révision constitutionnelle proposée par le Gouvernement imposerait de déroger aux principes constitutionnels auxquels la France est attachée, l'unité de la République et l'égalité des citoyens ».
(Le Télégramme).

La veille de la manifestation de Carhaix samedi, une soirée d'échanges est organisée au théâtre Max-Jacob, à Quimper, à partir de 18 h 30, en deux temps.

La projection d'une interview vidéo du magistrat Yvon Ollivier par Hubert Coudurier (pas précisément des progressistes, Yvon Ollivier étant un nationaliste pur et dur) permettra de poser les enjeux. Jacques Lescoat, universitaire, et Gilles Denigot évoqueront la question de la réunification de la Bretagne.

Le débat, animé par la journaliste Muriel Le Morvan, réunira ensuite les représentants des principales listes aux régionales : Isabelle Le Bal (Liste Le Fur), Christian Troadec, René Louail (Europe Écologie Les Verts), Paul Molac de la liste Le Drian et Xavier Compain (Front de gauche).

Pour Rappel:

Déclaration du PCF sur la ratification de la charte européenne des langues et cultures régionales ou minoritaires

Le PCF favorable à la ratification de la charte des langues régionales (4 juin 2015 :http://www.pcf.fr/71621)

Le président de la République vient enfin de décider de demander au Parlement de réviser la constitution pour permettre la ratification de la charte européenne des langues régionales et minoritaires. Sans en faire l’alpha et l’oméga de notre position sur ce sujet, les communistes qui militent pour la reconnaissance des langues et cultures régionales depuis de très nombreuses années, sont favorables à cette ratification.

Loin de mettre en cause l’unité et l’indivisibilité de la République et l’officialité de la langue française, cette ratification prend une dimension symbolique : contre les tentatives d’imposer l’uniformisation mondialisée de la langue de la finance, elle permet de réaffirmer notre volonté, conformément à la résolution de l’Unesco sur les langues en danger, de préserver et d’enrichir le patrimoine vivant constitué par les quelques 75 langues pratiquées en France. Nous pensons bien sûr aux langues régionales, à celles d’outre-mer mais également aux langues issues des immigrations qui ont contribué au peuplement de la France. Elles font toutes parties de notre histoire comme de notre richesse culturelle. La liberté, l’égalité et la fraternité fondements de notre culture commune prennent tout leur sens quand elles garantissent la reconnaissance et le partage des langues et des cultures diverses qui nous traversent ainsi que leur mise en relation. C’est cela aussi le vivre ensemble.

NOTE DU RÉSEAU LANGUES ET CULTURES DE FRANCE - Militants du Front de Gauche favorables à l'affirmation d'une vision pluraliste de la culture et de la République en France.

Dans le cadre de l’adoption des programmes régionaux, il paraît indispensable que cette question des langues et cultures de France, déclinée dans chaque région (car la variété des situations est très grande), fasse l’objet d’une référence explicite : les régions ont évidemment un rôle éminent à jouer dans ce domaine et elles le font souvent déjà, mais à condition de ne pas se substituer aux responsabilités de l’Etat, en particulier en matière d’enseignement public et de politique culturelle, décisifs pour l’avenir de ce patrimoine vivant.

POURQUOI RATIFIER LA CHARTE, POURQUOI NE PAS S’EN TENIR LÀ

Ce village de Corse, où des parents s’indignent que l’on puisse faire apprendre une chanson en arabe, nous rappelle que la langue, après la couleur de peau, la forme du visage, les usages alimentaires ou vestimentaires, est un marqueur d’identité individuelle et collective. Mais justement dans ce cas, il ne s’agissait pas de se substituer ni au français, langue nationale, ni au corse, langue régionale, ni à l’anglais, langue internationale, mais d’ajouter une langue, présente de plus dans l’environnement humain.

Les langues donc peuvent s’ajouter : la « guerre des langues » est un prétexte facile à d’autres visées de domination.

Plus de 5000 langues, moins de 200 Etats : on ne sera pas surpris de constater qu’aucun pays ne gère cette diversité de la même façon, étant entendu qu’il n’y a pas de langue plus belle qu’une autre, ni plus riche (cela dépend de la volonté, et du nombre, de ses usagers, et de leur capacité à répondre à leurs besoins). Il n’y a évidemment pas plus de langue de la liberté ou de la tyrannie, de la poésie, etc.
La France dispose d’une grande diversité linguistique (un rapport de 1999 fait état de 75 langues en usage sur son territoire – d’ailleurs pour l’essentiel dans les Dom-Tom). Pourtant le sentiment hérité de toute une tradition tant de l’absolutisme royal que de la République « une et indivisible » continue de faire penser à certains que la France et le français c’est la même chose. On en vient ici à nier l’histoire : comme l’a démontré Ernest Renan, au début de la IIIème République, dans une conférence de 1882, Qu’est-ce qu’une nation ?, ce n’est ni la même langue, ni la même « race », ni la même religion qui constituent le ferment d’une nation, mais la volonté politique de vivre ensemble. C’était d’autant plus nécessaire d’affirmer alors cela que la Prusse avait annexé l’Alsace et la Lorraine pour des motifs officiellement linguistiques… et que la majorité des petits Français de l’époque n’avaient nullement le français comme langue maternelle, mais avaient appris à parler dans les langues patrimoniales du peuple. Certes, les instituteurs mirent un point d’honneur à faire acquérir à leurs élèves la « langue de la République », parfois avec des méthodes peu morales. Mais il faut savoir qu’un débat s’engagea alors pour savoir ce que l’on faisait de ses « idiomes locaux ».

Ce débat s’est poursuivi jusqu’à nos jours : le fait d’avoir une langue commune, ce qui offre d’évidents avantages, ne peut se réduire à croire que ce doit être une langue unique. En 1951, au sortir donc de l’Occupation, la loi Deixonne posa le principe que ces langues pouvaient exister dans l’enseignement public, de l’école à l’université, mais sa modestie explique son peu d’impact. Grâce pourtant à la ténacité des militants de ces langues, et le soutien sans faille de progressistes, au premier rang desquels se trouvèrent toujours les communistes, une série de dispositions réglementaires vont pourtant être prises depuis : ce qui permet aujourd’hui à 3 % des élèves d’être en contact avec les langues dites régionales ; elles ont réussi à être pourvues d’un accès au baccalauréat, d’un CAPES spécifique, avec l’arrivée de la gauche au pouvoir après 1981… Et même d’une reconnaissance constitutionnelle en 2005 (article 75). Dans le même temps, l’opinion publique a vu reculer le mépris attaché au terme de « patois » pour les désigner, puisque près de 3 Français sur 4 en ont une opinion favorable.

Pourtant, tous les tenants de ce riche patrimoine vivant sont d’accord pour considérer qu’il est nécessaire de fournir un nouveau cadre national législatif aux langues de France, qui ne s’en tienne pas à renvoyer vers les collectivités territoriales la responsabilité de cette politique, qui lui donne enfin clairement accès au domaine public, en particulier des médias. Le cadre européen ne peut être négligé, ne serait-ce que parce que bon nombre de nos langues sont transfrontalières (comme l’occitan, le catalan, le basque, le flamand, le mosellan…). L’annonce récente par le Président de la République qu’il entendait faire ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, signée par la France en 1999, mais suspendue par le Conseil constitutionnel au motif que certains articles de la Charte contrevenaient à l’article 2 de la Constitution : «Le Français est la langue de la République » (ajouté en 1992, date bien tardive, qui devrait donner à penser à ceux qui confondent l’histoire de France et la langue française), a provoqué une prise de position vive du co-président du Parti de Gauche, contre cette ratification. Ce n’est pas parce que les institutions européennes font en ce moment la preuve de leur nocivité que le texte de la Charte n’offre pas au moins l’avantage d’une reconnaissance symbolique de l’importance de ce domaine patrimonial vivant. En effet, comme il s’agit d’une adoption « à la carte » (il y a 98 propositions, il suffit d’en adopter 35, et le gouvernement Jospin en prenait 39), les articles retenus ne font en fait qu’encourager à pratiquer ce qui existe déjà…

Bien plus grave est, contre les langues régionales de France, une réforme du collège, adoptée par décret, qui oblige à rompre la continuité de leur enseignement en 6ème, qui n’offre aucune garantie pour la mise en œuvre d’une carte scolaire permettant d’offrir cette option aux parents de la maternelle au baccalauréat, qui finalement renvoie vers le privé ou la bonne volonté des collectivités territoriales, elles-mêmes au régime sec de l’austérité. Et d’autres enseignements de langues anciennes et vivantes, dont celles des immigrations, sont aussi visés.

Il est donc grand temps de s’atteler à un projet de loi pour les langues et cultures de France qui refuse l’austérité de principe, et vise à une promotion du patrimoine national non contre la langue nationale mais avec elle, en vue de résister à l’envahissement de la langue de la finance internationale. Le Réseau Langues et Cultures de France, proche de la Commission Culture du PCF, renouvelle son appel à débattre publiquement de ses questions, en se référant à Marcel Castan, militant culturel occitaniste et communiste : « la France une politiquement, culturellement plurielle ».

Réseau langues et cultures de France : http://www.langues-cultures-france.org
Sur « Facebook », on peut aussi échanger : Réseau Langues et cultures de France

Pierre Boutan, Daniel Muringer, Marie-Jeanne Verny

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