Le "Chiffon Rouge", blog de la section PCF du Pays de Morlaix, fête ses cinq ans.
Nous avons voulu un moyen d'expression politique pour le PCF et le Front de Gauche, un outil d'information alternative ouvert sur la société et la culture, diffusant des articles intéressants empruntés à d'autres médias, portant un éclairage sur l'actualité locale et régionale, relayant les informations des associations rencontrant nos préoccupations et nos batailles politiques pour la transformation sociale et écologique, un outil de débat et d'explication, une fenêtre ouverte sur l'histoire des luttes et sur l'histoire politique régionale et nationale.
Nous sommes contents aujourd'hui de pouvoir compter sur 100 à 200 lecteurs par jour en moyenne grâce à la régularité et la diversité de nos publications.
L'ancienneté du blog, tenu essentiellement par Ismaël Dupont et Daniel Ravasio, mais avec aussi bien d'autres contributions, du PCF pays de Morlaix (Alain David, Jean Dréan, Michel Lespagnol), du monde syndical et associatif et du Front de Gauche, et sa popularité relative, font qu'il est aussi dans les recherches aléatoires une source d'information précieuse sur le net.
172 000 visites individuelles d'au moins une page du blog ont eu lieu depuis sa création (ce peuvent évidemment être les mêmes personnes) et 251 000 pages ont été vues, et nous l'espérons, lues. Et cela sans relais permanent sur Facebook pour l'instant. C'est une piste d'amélioration de la visibilité à creuser.
Nous remercions nos lecteurs et nos contributeurs fidèles, notamment Pierre-Yvon Boisnard qui avec sa revue de presse quotidienne, travail de fourmi très utile, nous fournit un certain nombre de sources d'information. Nous remercions encore Pierre-Yvon Boisnard et Jean-Luc Le Calvez de nous adresser de nombreuses photos, mais il y a eu aussi d'autres photographes. Nous remercions aussi tous ceux, nombreux, de Dominique Resmon (Ensemble, Collectif Front de Gauche centre Finistère) à Jacky Rivoalan, mais il y en a d'autres, qui relaient nos articles et nous transmettent aussi de nombreuses analyses que nous relayons nous-mêmes.
Nourrir le blog en contenu est une aventure souvent passionnante et motivante, c'est aussi un moyen de se former soi-même et de construire des analyses, des arguments, et des connaissances.
Depuis les municipales de 2014, ce blog sert aussi à relayer l'activité de nos élus d'opposition dans le pays de Morlaix, leurs prises de position, et à publier des compte rendus d'assemblées.
Ce blog a évidemment ses défauts (dans la mise en forme parfois assez conventionnelle et "casse-croûte", la longueur de certains articles): c'est un média amateur, faut-il le rappeler, qui n'est pas élaboré par des professionnels de la communication.
Mais il a le mérite d'exister pour proposer des perspectives construites sur le monde tel qu'il va et la vie locale et régionale. Pour chercher à diffuser les idées d'une gauche d'émancipation et de transformation sociale.
Merci de continuer à nous lire, à faire connaître nos contributions et nos articles.
Tous nos militants et sympathisants peuvent aussi alimenter le blog par leur expression, leurs infos.
Ensemble, faisons le pari de l'éducation populaire, de l'expression engagée et néanmoins respectueuse autant que possible des personnes, de la probité intellectuelle.
Continuons le chemin ensemble pour 5 nouvelles belles années de lutte, que l'on espère plus fructueuses.
Et ouvrons des perspectives pour une société et un monde meilleurs.
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Voici les premiers articles du blog "Le Chiffon Rouge", à partir du 20 mai 2011, reprenant des articles du Viaduc, le journal du PCF Morlaix.
Souvenirs, souvenirs...
Riposte à construire d'urgence! (20 janvier 2011)
Le 6 mai 2007, l'avocat d'affaires Nicolas Sarkozy fêtait son OPA sur la nation au Fouquet's avec les plus grandes fortunes de France qui ont favorisé son élection avec leurs médias et leurs réseaux et qu'il promettait de choyer en retour: Vincent Bolloré, Martin Bouygues (témoin de mariage du petit Nicolas et parrain d'un de ses fils), Bernard Arnaud, Serge Dassault, et les milliardaires Albert Frère et Paul Desmarais, actionnaires principaux de Total, Lafarge, et Suez.
Depuis 3 ans et demi, le bouclier fiscal et les facilités accordées à la non-imposition des revenus du patrimoine s'évadant dans les paradis fiscaux ou les niches fiscales, la dépénalisation du droit des affaires, l'allégement des droits de succession et de donation, l'ouverture du capital d'EDF et de la Poste, les cadeaux faits aux sociétés d'assurance et aux fonds d'épargne-retraite par capitalisation, manifestent toute l'étendue des relations incestueuses entre la haute finance et le pouvoir politique de droite. A l'opposé, l'affaiblissement considérable des services publics et de la protection sociale, le durcissement des conditions d'indemnisation des chômeurs et la précarisation des salariés, montrent bien combien les classes possédantes peuvent, dans un contexte de dérégulation de l'économie internationale renforcée par les orientations favorables au capitalisme financier de l'UE et du FMI, détricoter sans complexe l'ensemble des avancées sociales acquises de haute lutte depuis la Libération.
L'oligarchie qui nous dirige tente néanmoins de capter les suffrages des catégories populaires qu'elle saigne à blanc pour se légitimer démocratiquement. Pour cela, elle parie sur notre individualisme, instrumentalise nos angoisses face à l'insécurité et cultive les replis identitaires ou xénophobes. Pour servir sa politique de casse de l'Etat-Providence en faveur des plus riches, la majorité de droite ne cesse ainsi d'attaquer l'indépendance de la justice et les libertés individuelles au profit du tout-sécuritaire tout en mettant en application les idées nauséabondes du Front National en matière de criminalisation des migrants et des minorités culturelles.
C'est parce qu'ils ont conscience d'être les témoins d'une très grave régression de civilisation et d'une négation pure et simple des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité qui constituaient le socle de notre pacte républicain que des millions de Français ont trouvé les réserves d'indignation nécessaires pour se mobiliser plusieurs semaines durant afin de défendre, sans guère d'espoir de victoire, le droit de partir en retraite à taux plein à 60 ans et une autre répartition des richesses produites par le travail. Cette capacité de mobilisation des Français, intacte malgré le matraquage idéologique que nous infligent les médias pour fabriquer du consentement à la Réforme, est un encouragement au réveil des populations européennes qui sont si durement touchées par les conséquences des politiques néo-libérales. En même temps, nous voyons bien qu'en Espagne, en Grèce, au Portugal, des premiers ministres sociaux-démocrates mis au pouvoir par les électeurs de gauche acceptent de réduire les salaires et les minima sociaux, d'allonger la durée du travail, de d'amputer les services publics afin de satisfaire la Banque Centrale Européenne, le FMI, et les créanciers des Etats qu'ils gouvernent, ces mêmes banques qui trouvent le prétexte d'une dette publique qu'elles ont considérablement aggravée en 2008 du fait de leurs pratiques de spéculation financière et d'encouragement au surendettement pour briser tous les freins encore opposés à leur prise de contrôle des sociétés.
La dynamique actuelle du capitalisme, qui fait basculer toutes les régulations étatiques et les protections sociales depuis que s'est construit politiquement la mondialisation libérale, montre plus que jamais la nocivité de ce système tendant à faire de la compétition et de la recherche du profit individuel maximal les seuls modes de régulation sociale et sa capacité à faire régresser le niveau de vie des peuples des pays développés. Il est donc temps que les électeurs de gauche se rassemblent sur des bases de critique fondamentale du capitalisme et du libéralisme pour construire sans sectarisme le projet alternatif d'une société basée sur la coopération, la solidarité internationale et nationale, le respect des libertés individuelles et des différences, et enfin la préservation de l'environnement. C'est pourquoi le Front de Gauche, rassemblement en voie de progression et d'élargissement, tente depuis 2008 de s'associer toutes les énergies et toutes les réflexions citoyennes avec pour objectif est de récréer les conditions d'une prise de pouvoir par une gauche de transformation sociale ambitieuse, décidée à remettre véritablement en cause le pouvoir de la finance pour reconstruire du commun et remettre le principe d'égalité au cœur de l'ambition politique.
Ismaël Dupont
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Cachez cet argent... ou le mensonge des déficits (20 janvier 2011)
Comme nous l’avons tous remarqué, on ne peut pas lever le petit doigt en demandant un peu plus de moyens pour nos retraites, la sécurité sociale, les budgets des hôpitaux, … sans qu’à un moment ne survienne l’argument « vous n’y pensez pas : vous savez bien qu’il n’y a plus d’argent » ou « vous ne voudriez tout de même pas que l’on lègue une telle situation à nos enfants ?».
Et bien non, l’argent de manque pas : il n’y en a jamais eu autant ! Simplement il n’est plus là où il faut. En gros 120 milliards à 170 milliards d’Euros par an ont ripé du travail vers le capital. Ce transfert devrait être au cœur des débats actuels sur les « déficits de la dépense publique » : même avec les estimations basses, c’est plus d’une dizaine de fois le déficit de la Sécurité Sociale (12 milliards d’Euros) et une vingtaine de fois celui des retraites (5 milliards d’Euros) !
Or tous les débats médiatiques parlent de ces trous là, tandis que celui, combien de fois plus profond, creusé par les actionnaires dans la poche des salariés et dans le financement des cotisations sociales est lui, disons « oublié » !
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Retour sur la Grève des personnels de Morlaix-Communauté (20 janvier 2011)
Au mois de novembre 2010 les personnels de Morlaix Communauté se mettaient en grève. Témoignage de Marc CORBEL l’un de leurs responsables syndicaux.
1 - Au coeur du conflit sur les retraites un autre conflit émergeait, celui des personnels communautaires des pays de MORLAIX. Pouvez-vous en rappeler les origines ?
A l'appel de notre fédération nous avons organisé une réunion d'information avec le personnel de collecte de Morlaix-Communauté afn de savoir de quelle façon notre service pouvait s'inscrire dans le mouvement afin de lutter contre la réforme des retraites. Les agents ont souhaités profiter de ce mouvement pour porter des revendications locales. Dès le Lundi 18 Octobre à 5h30 le personnel de collecte s'est retrouvé sur le site de l'environnement pour commencer le piquet de grève et s'inscrire ainsi dans le mouvement. A 9h00 les agents ont intégrés le siège de Morlaix-Communauté pour transmettre un courrier au Président, ce courrier faisait part de l'implication des agents de Mx-Com dans la lutte contre la réforme des retraites mais il mettait aussi en avant les revendications locales (augmentation de salaire sur la base d'un 13ème mois et amélioration des conditions de travail). Comme les agents étaient dans les locaux du siège de Mx-Com nous avons improvisé une AG avec l'ensemble du personnel. A l'issue de cette AG et au cours des jours suivants, de nombreux agents administratifs nous ont rejoint. Après 8 jours de grève la détermination était telle que la collectivité a délégué un groupe d'élus pour venir négocier. Un protocole d'accord à été signé le Mardi 26 Octobre et l'activité des agents communautaire a pu reprendre dès le lendemain.
2 - La mobilisation et la détermination des personnels à été trés forte. Quelle a été la réaction de la population? Avez-vous eu des soutiens et lesquels?
Lors de la reprise de notre activité (collecte des ordures ménagères sur le territoire) nous (agents de la collecte) avons reçu une multitude de témoignages de la part des citoyens pour nous montrer leur solidarité, quelques réactions négatives, mais isolées, de la part de professionnels qui se trouvait dans des situations délicates pour assurer leurs activités.
Du fait que nous participions au conflit sur la réforme des retraites beaucoup de structures (autres syndicats, partis politiques, citoyens) sont venu sur le site de l'environnement (lieu du piquet de grève) pour nous témoigner leur solidarité, nous avons aussi reçu des courriers de soutien. Certains élus locaux ont aussi fait le déplacement pour prendre des informations sur l'objet du conflit et les attentes des agents de Mx-Com. Nous profitons de cet article pour les remercier de leur soutien durant ce conflit.
3 - Le président de MORLAIX-COMMUNAUTE, avec le soutien des maires, avait brandi le bâton contre les grévistes lorsqu'il parlait de l'utilisation de la force publique en même temps que la réquisition du personnel ou/et la mise en place d'une collecte parallèle. Quelle a été votre réaction à ses déclarations contre les grévistes?
Lorsque nous avons été informé de cette possibilité, nous avons interpellé le président de Morlaix Communauté pour lui affirmer que notre intention était de trouver un accord afin de sortir du mouvement de grève, nous ne souhaitions pas arrivé à une situation de bras de fer et faire en sorte que la mise en place de moyen privé aurait-été nécessaire. La pression de certains élus du territoire, le départ imminent du Marathon de St Pol - Morlaix, la détermination du personnel communautaire nous a permis de réaffirmer notre position. Les revendications devaient être traitées et nous devions trouver un accord en commun pour sortir du conflit.
4 - Après 9 jours de grèves des 80 agents un accord avait été trouvé. Quant est-il de l'application de vos revendications? Et que souhaiteriez-vous dans l'avenir ?
Le Mardi 26 Octobre un protocole d'accord à été signé à l'issu d'une journée de négociation sans la présence du Président de Mx-Com qui n'a assisté qu'à la dernière phase lors de laquelle il à validé le protocole en apposant sa signature. Le contenu de ce protocole : Une augmentation forfaitaire de 30 € Net par agent applicable dès le 1er Novembre 2010, la mise en place d'une commission mixte du personnel et la nomination d'un vice-président au personnel, la mise en place d'un CHSCT, une refonte des régimes indemnitaires pour le mois d'Avril 2011 avec effet au 1er Janvier 2011. A ce jour l'augmentation de 30 € n'est pas une réalité car aucun agent n'a perçu cette somme, nous avons demandés à la direction de se prononcer sur une date effective, l'échéance du mois de janvier 2011 a été évoqué nous restons donc vigilant jusque là. La commission mixte prend forme sans toute fois avoir un vrai vice-président au personnel car cette compétence reste du domaine de l'ancien vice-président qui est déjà en charge des Finances et de l'Administration générale. Le CHSCT devrait se créer avant la fin du premier trimestre 2011. Le travail sur la refonte des régimes indemnitaires devrait commencer avec la mise en place de la commission mixte.
Pour l'instant très peu de concrétisation, le syndicat restera donc vigilant sur la mise en place des différentes structures au sein de la collectivité et sur le versement des sommes dues aux agents, faute de quoi nous serons dans l'obligation de reprendre l'action qui a été suspendue.
Pour cette année 2011 nous espérons que les instances paritaires (CTP - CHSCT) reprennent leurs droits et que le travail de la commission mixte permette aux agents communautaires de s'épanouir dans l'accomplissement de leurs missions communautaires.
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Après la privatisation du stationnement à Morlaix (20 janvier 2011)
La décision de la majorité municipale de Morlaix appelle plusieurs remarques :
1 – le principe fondamental de libre accès à l’espace public ne peut être restreint que pour des motifs d’intérêt général...dont ne fait évidemment pas partie la volonté d’effectuer une bonne opération financière pour la ville
De même rien ne peut justifier que la ville ait à payer à un privé (ou compenser) pour pouvoir utiliser cet espace (marché, manifestations culturelles, sportives, …)
2 – le stationnement payant ne peut être acceptable que s’il a pour but de favoriser l’accès là où des problèmes se posent. Il n’a donc aucune justification dans les lieux ou aux moments où l’offre est satisfaisante (dimanche, jours fériés, lundi, …) Il doit cohabiter avec une offre suffisante de stationnement gratuit et non inciter (pour des raisons de gestion) à sa diminution
3 – La mise sous barrière est un choix technique. En aucun cas elle n’induit que le mode de gestion soit privatisé (la ville peut très bien gérer elle-même le fonctionnement).
4 – Le problème du stationnement ne peut se concevoir au centre ville sans une prise en compte globale de la problématique circulation/stationnement qui inclue :
a. l’aménagement de la gare (où la topographie offre des possibilités de stationnement importantes) et sa liaison mécanique avec le centre ville dont la réflexion avait été initiée par la précédente municipalité.
b. la création de parkings de dissuasion aux entrées de ville et la mise en place de navettes gratuites.
c. une véritable politique de transports en commun avec une réflexion sérieuse sur la possibilité de mise en place d’une tarification qui puisse aller jusqu’à la gratuité.
Tout ceci nécessitant bien entendu une collaboration avec Morlaix Communauté qui exerce la compétence « transport »
Déléguer pour 8 ans le stationnement à une société privée dont l’objectif est et restera le profit, prendre en compte la circulation et le stationnement, préparer l’avenir, tout cela ne peut se faire sans informer la population et l’associer à la décision.
Alain DAVID
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La soupe à la grimace pour les collectivités locales
Il ne sera pas dit que la neige aura été la seule responsable des coups de froid de décembre 2010. L'annonce dans la presse régionale des budgets prévisionnels des collectivités territoriales manifeste bien comment l'Etat UMP, en transférant aux collectivités des compétences sociales non compensées à long terme par des dotations équivalentes, en réformant la fiscalité au profit des entreprises et des hauts revenus, en faisant de la saignée dans les dépenses publiques son seul leitmotiv, est responsable de l'étranglement financier des communes, communautés de communes et départements.
La crise sociale relancée par le crack financier de 2008 exigerait plus que jamais que les collectivités jouent pleinement leur rôle d'investisseurs autonomes pour l'emploi, l'attractivité économique des territoires, et les politiques de solidarité et de cohésion sociale.
Au contraire, le gel des dotations de l'Etat et la suppression de la taxe professionnelle forcent communes, conseils généraux et régionaux à des politiques d'austérité dont les premières victimes sont les agents territoriaux, les associations qui oeuvrent à la vitalité culturelle et sociale des territoires et les familles en attente de crèches, de solutions pour les personnes âgées dépendantes, d'accès facilité à la culture et aux loisirs.
Ainsi, le Conseil Général du Finistère annonçait qu'il allait baisser ses investissements de 150 millions d'euros en 2011.
Ainsi Morlaix Communauté, anticipant la fin de la compensation extraordinaire de l''Etat pour faire face à la suppression de la taxe professionnelle, qui fera passer 7 milliards d'euros par an des caisses de la collectivité à celles des entreprises, prévoit elle aussi de prendre le tournant de la rigueur. Les personnels de la collecte des ordures et des services administratifs de Morlaix-Communauté peuvent déjà témoigner, eux qui se sont courageusement battu pour une meilleure rémunération et une plus grande considération lors des mobilisations pour la défense des retraites, des tristes conséquences de ces objectifs d'économie budgétaire sur les conditions de travail et de rétribution.
La majorité municipale de Morlaix continuera quant à elle, en 2011 comme en 2009 et en 2010, à prolonger la politique nationale de l'UMP dont elle est solidaire en taillant dans les dépenses sociales et culturelles de la ville alors qu’une part importante de la population morlaisienne vit la précarité au quotidien : en 2006, selon l'INSEE, et les chiffres n'ont guère pu aller en s'améliorant avec le contexte de crise économique, il y avait à Morlaix 45% de ménages non imposés sur les revenus, 12,5% de la population percevant les minimaux sociaux, la moitié des allocataires des Allocations Familiales vivant en-dessous du seuil de pauvreté.
Alors qu'il faudrait une politique publique ambitieuse pour faire vivre le dynamisme économique et la solidarité au niveau local, la municipalité passe son temps à justifier ses économies de bout de chandelle réalisées sur le dos des acteurs sociaux et culturels de la ville et ses hausses d'impôts en dissimulant la responsabilité de l'Etat pour communiquer à l'inverse à satiété sur la situation financière prétendument catastrophique laissée par ses prédécesseurs. Elle oublie ainsi qu'ils devaient faire face, eux aussi, à la disproportion entre la maigreur des recettes fiscales de Morlaix (liée à la forte proportion de catégories populaires et à l'installation de la plupart des entreprises dans les communes périphériques) et le poids financier de ses équipements publics utilisés par tous les habitants des communes riveraines. De plus, les ficelles de cette argumentation sont connues, pour être maniées trop régulièrement par le très arrogant François FILLON : la collectivité est au bord du naufrage financier, donc, pour
préserver le navire et ne pas couler, jetons toute la cargaison des investissements publics et des dépenses sociales par dessus bord.
En 2009, le gouvernement, grâce au rapport grassement rémunéré du revenant ultra-libéral Edouard Balladur, a trouvé un outil terriblement efficace pour faire des coupes sombres dans les dépenses publiques et mettre au pas la démocratie locale : la réforme des collectivités territoriales.
Après avoir été entériné en novembre à une courte majorité de 4 voix par le Sénat, ce remodelage administratif et politique devrait prendre effet d'ici deux à trois ans. Il prévoit que les 5660 conseillers généraux et régionaux seront remplacés par 3471 conseillers territoriaux élus sans contrainte de parité et de non-cumul des mandats lors d'un scrutin uninominal à un tour au niveau des cantons, et qu'ils siègeront à la fois au niveau régional et départemental.
La réforme du mode d'élection est faite pour renforcer le bipartisme UMP-PS, permettre à des candidats qui n'obtiendraient que 20 à 25% des suffrages des électeurs de les représenter. Elle aura pour effet d'empêcher le renouvellement du personnel politique, le rajeunissement et la féminisation des élus qu'assure bien mieux le scrutin de liste et la proportionnelle des élections régionales actuelles.
Quand bien même, malgré la volonté évidente de l'exécutif, des majorités UMP ne se dégageaient pas mécaniquement de ces élections locales, les conseillers territoriaux seraient de toute manière placés, tout comme les communautés d'agglomération, sous le contrôle étroit d'un super-préfet de région et ne jouiraient que d'une autonomie budgétaire réduite à la portion congrue. En effet, aujourd'hui, en dehors de leurs compétences obligatoires, dites d'attribution (financement des services sociaux, de la voirie, des collèges et des lycées...), les conseils généraux et régionaux bénéficient d'une « compétence générale » leur permettant de prendre des initiatives propres pour investir en coopération avec les communes et les communautés de commune dans des projets environnementaux, de solidarité, ou d'aménagement du territoire. Cette clause générale de compétence qui permettait jusque là aux assemblées locales de ne pas servir simplement de chambres d'enregistrement des décisions de l'Etat gérant la pénurie causée par des dotations étatiques en diminution constante ne bénéficiera bientôt plus qu'aux communautés de commune.
Seule l'autonomie des centres urbains (et particulièrement de ceux de plus de 500000 habitants qui auront un statut de « métropoles » se substituant aux collectivités préexistantes – communes, communautés et Conseil Général- et percevront la totalité de la fiscalité locale sur leur territoire, sauf la taxe foncière) va être accrue par la réforme des collectivités territoriales. Ceux-ci seront même invités à rentrer dans une logique de concurrence pour attirer les investisseurs et à se désintéresser des politiques d'aménagement du territoire et de solidarité vis à vis des périphéries urbaines ou rurales moins favorisées.
Comme l'a dit avec force l'ancien ministre communiste de F. Mitterrand, Anicet Le Pors (source: le monde.fr), qui est un des fers de lance du combat contre cette réforme d'inspiration néo-libérale, sous prétexte de réduire « le mille-feuilles administratif », source supposée de dépenses publiques superflues, Sarkozy tend à faire disparaître les moyens d'une politique de coopération entre les territoires et à réduire à néant les pouvoirs et l'autonomie de la triade démocratique « commune – département - nation » au profit de la triade technocratique et économique « communauté de commune – région - Europe », assurant ainsi le primat de l'économie sur la politique.
Ismaël DUPONT
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Pour un service public de l'eau (20 janvier 2011)
L’idée fait son chemin dans de nombreuses communes de France, de revenir à une gestion publique de l’eau.
Des tarifs prohibitifs (27% plus cher en moyenne) et un entretien du réseau insuffisant sont les principaux griefs accordés aux multinationales dont VEOLIA, ex Vivendi.
En 2002, Vivendi Environnement gérait (!) 8000 communes et avait accumulé, sur plusieurs années, 4 milliards d’Euros de provision pour renouvellement de réseau dont 833 000 € à Morlaix.
Ces sommes colossales ont alors été détournées, via Vivendi Universal, en perte de 35 milliards d’Euros. L’ex PDG, à l’époque icône du capitalisme, Jean Marie Messier, est toujours en procès pour « diffusion d’informations fausses » (2002), « manipulation en cours » (2001), « abus de biens sociaux ». Rien que cela !
Or, l’« eau ne doit payer que l’eau ». Dans une gestion publique il n’y a pas non plus de dividendes d’actionnaires à financer.
Face à ces dérives, il est devenu primordial que les usagers aient un droit de regard, et il est bien que le « collectif Eau publique Pays de Morlaix » soit très vigilant.
Sur ces sujets, les députés communistes ont déposé, il y a quelques années, un projet de loi (rejeté par la droite), et proposait, entre autres, la nationalisation de Véolia. Mais cela est une autre histoire.
Michel LESPAGNOL
La décision de la majorité municipale de Morlaix appelle plusieurs remarques :
1 – le principe fondamental de libre accès à l’espace public ne peut être restreint que pour des motifs d’intérêt général...dont ne fait évidemment pas partie la volonté d’effectuer une bonne opération financière pour la ville
De même rien ne peut justifier que la ville ait à payer à un privé (ou compenser) pour pouvoir utiliser cet espace (marché, manifestations culturelles, sportives, …)
2 – le stationnement payant ne peut être acceptable que s’il a pour but de favoriser l’accès là où des problèmes se posent. Il n’a donc aucune justification dans les lieux ou aux moments où l’offre est satisfaisante (dimanche, jours fériés, lundi, …) Il doit cohabiter avec une offre suffisante de stationnement gratuit et non inciter (pour des raisons de gestion) à sa diminution
3 – La mise sous barrière est un choix technique. En aucun cas elle n’induit que le mode de gestion soit privatisé (la ville peut très bien gérer elle-même le fonctionnement).
4 – Le problème du stationnement ne peut se concevoir au centre ville sans une prise en compte globale de la problématique circulation/stationnement qui inclue :
a. l’aménagement de la gare (où la topographie offre des possibilités de stationnement importantes) et sa liaison mécanique avec le centre ville dont la réflexion avait été initiée par la précédente municipalité.
b. la création de parkings de dissuasion aux entrées de ville et la mise en place de navettes gratuites.
c. une véritable politique de transports en commun avec une réflexion sérieuse sur la possibilité de mise en place d’une tarification qui puisse aller jusqu’à la gratuité.
Tout ceci nécessitant bien entendu une collaboration avec Morlaix Communauté qui exerce la compétence « transport »
Déléguer pour 8 ans le stationnement à une société privée dont l’objectif est et restera le profit, prendre en compte la circulation et le stationnement, préparer l’avenir, tout cela ne peut se faire sans informer la population et l’associer à la décision.
Alain DAVID