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2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 15:26
Législatives en Turquie: les résultats de la terreur (PCF)

Législatives en Turquie : Les résultats de la terreur

Pour parvenir à ses fins et obtenir coûte que coûte une majorité, le président turc Erdogan, usant de tous les moyens de l’Etat à sa disposition, a déployé toute une ingénierie électorale (clientélisme, violence, fraudes) après avoir plongé son pays dans le chaos en relançant notamment la guerre contre le peuple kurde. Le HDP dont des milliers de militants et responsables ont été arrêtés, menacés et harcelés a été empêché de mener sa campagne électorale librement. Dans ces conditions, l’AKP parvient à son objectif en absorbant une partie des voix de l’extrême droite du MHP. Ces résultats sont ceux de la terreur.

La tactique d'Erdogan ne réussit pourtant pas à briser le HDP qui dépasse à nouveau la barre des 10% et obtiendrait 59 députés. Ce résultat n’invalide en rien le tournant qu’a représenté le scrutin du 7 juin.

Le HDP demeure la force de l’espoir porteuse d’avenir sur laquelle le peuple turc pourra compter. Pour autant, l’avenir de la Turquie s’annonce sombre. Pour faire face à la tyrannie, les peuples de Turquie et le HDP vont avoir besoin de soutien et de solidarité. Ils peuvent compter sur le Parti communiste français.

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2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 08:49
Les personnels de l'hôpital de Lanmeur en grève le 27 octobre

Aides-soignants, personnels des cuisines et des services techniques ont débrayé. Ils s'opposent aux propositions d'économies de la direction.

Reportage

« C'est simple, ils veulent mettre en place des horaires coupés, qui nous obligeraient à venir travailler le matin et le soir pour le réveil et le coucher des résidents. » Les aides-soignants qui ont débrayé, hier, au centre hospitalier de Lanmeur ne sont pas contents : « Nous craignons de voir se détériorer nos conditions de travail, entraînant une dégradation de la prise en charge des résidents. »

Le débrayage d'une heure a été suivi, hier, par une centaine de personnes, selon les syndicats (47 grévistes recensés). « La direction veut faire des économies, on est d'accord au vu du contexte, mais étudions-les ensemble, revendiquent Philippe Tanguy et Ghislaine Moal, représentants des syndicats FO et CFDT. Mais elle refuse de nous donner un bilan financier. »

Ils dénoncent « un manque de transparence. Nous ne savons pas sur quel compte il y a des soucis. De plus, ce plan d'économie n'émane pas de l'Agence régionale de santé (ARS). »

Il manque 300 000 €

Françoise Le Bot, directrice du centre hospitalier, précise qu'il ne s'agit, pour l'instant, que d'un projet. « Il nous manque 300 000 € pour financer les dépenses du personnel. Que les mesures à prendre soient difficiles, je l'entends, mais on ne peut pas laisser croire qu'il n'y a pas de transparence dans les chiffres. Un comptable du Trésor ne les aurait jamais validés. »

Le rapport financier de 35 pages a été remis à tous les membres du comité technique d'établissement. Toujours selon la direction, les dépenses réalisées ne sont pas couvertes par les recettes. « De plus, nous sommes contraints par des tarifs à l'aide sociale, or il faut assurer la pérennité de l'établissement. Un poste supplémentaire se traduit par une augmentation de 1 € par jour et par patient. Les familles ne sont pas prêtes à payer ces sommes supplémentaires. »

Retour à la table des négociations

Françoise Le Bot souhaite le retour des organisations sociales à la table des négociations. « On peut faire des économies en repensant l'organisation du personnel à partir des besoins des résidents. Dans le rapport financier, il y a matière à débattre, nous attendons des contre-propositions. »

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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 18:14

Mercredi 28 octobre, avant la présentation de la liste finistérienne du Front de Gauche aux Régionales, Xavier Compain (tête de liste régionale du Front de Gauche, membre de la direction nationale du PCF) et Sylvie Larue (tête de liste du Front de Gauche dans l'Ille et Vilaine, membre d'Ensemble, avec Catherine Boudigou (médecin à Audierne, membre du Parti de Gauche, tête de liste du Front de Gauche dans le Finistère), d'autres candidats aux Régionales (Noëlle Péoc'h, n°3 sur la liste du Finistère, et François Rippe, n°6 sur la liste), des militants du Front de Gauche, du PCF, d'Ensemble, du Parti de Gauche de Brest et le secrétaire départemental du PCF, Ismaël Dupont, ont rencontré des animateurs du collectif de défense du collège de Kérichen à Brest, Gildas Cloarec et Bruno Robert, et échangé avec eux pendant 1 heure et demi dans au café Celton.

Cette démarche s'inscrit dans une volonté de nourrir nos propositions et notre discours de campagne des luttes de terrain, notamment pour la défense des services publics.

Le 11 septembre dernier, les élus du Conseil d'Administration du collège de Kérichen étaient informés par une lettre du conseil départemental qu'une démarche "de concertation" allait débuter en vue de la fermeture annoncée du collège à la rentrée 2016. Marc Labbey, conseiller général, avait pourtant rassuré les personnels l'an passé, pendant la campagne des départementales, en disant qu'il y avait des garanties pour qu'il n'y ait pas de fermeture dans l'immédiat. C'est que, du fait de resectorisations, des redéfinitions de cartes scolaires, des fermetures d'options ou du refus d'ouvrir des options, le collège de Kérichen s'est affaibli depuis des années, passant de 900 à 280 élèves. L'année dernière, il a perdu le label d'éducation prioritaire REP qui lui donnait quelques moyens d'encadrement supplémentaires. Le collège de Kérichen est tout près de Pontanezen, un des gros quartiers populaires de Brest. La décision, le Conseil Départemental l'a prise avec une séance menée au pas de charge, sans véritable débat, dans l'accord PS-droite, avec 52 délibérations votées ce jour là. Les parents et les enseignants ont appris la nouvelle avec beaucoup de surprise et un fort mécontentement.

Les 3 mois de délai de concertation ne sont qu'un simulacre: la décision est prise, point d'aboutissement d'un long démantèlement. Le discours du Conseil Départemental, c'est: si vous en êtes arrivés là, c'est de votre faute. Il y avait une réunion le 13 octobre avec les représentants des parents, les représentants du CA. A 18h, le conseil départemental avec organisé une pré-rencontre avec les chefs d'établissement du secteur, les représentants de la mairie, manière d'exprimer qu'il ne s'agissait que de travailler les conditions techniques du transfert des élèves. A aucun moment, la voix des parents ou des enseignants et personnels n'a été prise en compte.

Il y a un seul collège brestois dans le secteur qui peut vraiment accueillir des élèves: Pen ar C'hleuz (aujourd'hui: 370 élèves). Les autres élèves du secteur sont saturés ou pas en capacité d'accueillir un afflux de nouveaux élèves issus de Kérichen. Le départ du collège menacerait d'ailleurs à terme l'école primaire.

Ce qui risque de se passer, une concentration d'élèves de catégories sociales défavorisées dans un seul collège avec beaucoup d'effectifs et une gestion humaine plus difficile, la fuite de certains élèves de Kérichen vers le privé. Les études montrent que les collèges de taille humaine (entre 250 et 550 élèves, en gros) présentent de meilleurs résultats que les collèges aux effectifs très élevés.

Il semblerait qu'une des explications de la décision du Conseil Départemental soit une volonté pour la Région de récupérer les locaux du collège de Kérichen pour le lycée qui a des problèmes avec certains de ses bâtiments.

Il y a bien sûr aussi l'argument du côté de l'inspection académique et du rectorat de la volonté de fermer des écoles, et de récupérer des postes dans le Finistère face à la hausse de la démographie scolaire en Ille-et-Vilaine, sachant qu'on ne peut pas faire face à ces nouveaux besoins, en régime libéral d'austérité pour les services publics et de cadeaux au patronat, par des nouveaux moyens financiers, des créations d'établissement sans fermetures et des nouveaux postes.

La fermeture du collège de Kérichen risque de fragiliser des quartiers populaires déjà en difficulté. C'est une erreur pour le maintien ou l'essor de la mixité sociale, objectif affiché pourtant par ce gouvernement.

Dans cette affaire, comme dans bien d'autres, on observe un vrai déni de démocratie. La fermeture du collège s'accomplit au pas de charge, sans mandat issu des élections départementales, sans en avoir jamais parlé pendant les élections départementales de mars 2015, pour ce qui est des élus socialistes brestois. Ce collège, comme celui de Commana, également dans l’œil du collimateur austéritaire, est un facteur de lien social. Le supprimer risque de dévitaliser un quartier comme le bourg de Commana risque aussi d'être dévitalisé. On déplume le Finistère dans le cadre de l'austérité, pour rendre des postes, rendre des moyens financiers.

Le Front de Gauche, nos candidats l'ont dit, soutient la bataille des collectifs de parents et de personnels de Kérichen et du collège de Commana. Nous avons conscience que la mobilisation des parents, des habitants du quartier et du bourg, dans les deux cas, est décisive. Il faut faire pression sur les élus, qu'ils n'oublient pas que leur mandat vient du peuple, pas du PS qui leur demande d'appliquer la politique d'austérité de François Hollande et Manuel Valls sans tenir compte de la qualité de la prise en charge éducative des enfants. En effet, en concentrant les collèges, on diminue le nombre de profs. Un moyen de mobiliser pour la défense de ces collèges est de valoriser leur spécificité, leur apport pour le quartier, les anciens élèves. Le Conseil Départemental, la directrice académique ne fonctionnent qu'au rapport de force: seule une mobilisation significative des parents et des citoyens peuvent sauver ce collège!

C'est d'autant plus essentiel que le nombre d'élèves sur Brest risque d'augmenter les années à venir, c'est l'ADEUPA qui le dit.

Pour l'instant, le PCF, le Parti de Gauche, Ensemble, et donc le Front de Gauche, avec BNC et EELV se prononcent contre la fermeture de ce collège. Mais il y a beaucoup de boulot à faire avec le collectif de défense si on veut faire reculer le Conseil Départemental et l'Inspection académique au nom de la défense du service public de proximité.

Voir aussi: communiqué du PCF Finistère le 19 septembre 2015 paru dans la presse (Ouest-France):

Le Parti Communiste du Finistère : Les collèges Kérichen à Brest et François Manac'h à Commana ne doivent pas disparaître.

Le Parti Communiste du Finistère condamne la décision des services de l'Education Nationale et du Conseil Général de se diriger vers la fermeture des collègues de Kérichen à Brest et le collège de Commana. Il se tiendra aux côtés des personnels et des parents d'élèves pour la défense de ces services publics de proximité qui comptent tant dans un quartier, dans un canton.

Les établissements à petits effectifs ne sont pas forcément moins accueillants pour les élèves ni moins efficaces pour la réussite de tous.

Même quand leur nombre d'élèves diminue sur plusieurs années, ils peuvent se relancer avec le temps, surtout en zone urbaine comme à Brest.

A l'inverse, dans le contexte d'austérité qui altère la qualité des services publics de manière dramatique, ce qui prime, ce n'est pas les besoins sociaux mais des considérations de coût et de rentabilité financière qui sont très éloignés des objectifs d'éducation. Aucune création de collège dans le Finistère n'accompagnera évidemment ces fermetures d'établissement. Les "petits" établissements sont régulièrement menacés ( LP de PLOUHINEC- Le collège de BANNALEC et son internat- PLOUNEOUR-MENEZ- Les Iles du PONANT... ) au nom d'une logique purement comptable et financière.

Il s'agit selon l'administration centrale de "redéployer" des postes; la BRETAGNE étant prétendument "surdotée" par rapport à d'autres académies, et le Finistère devant rendre des postes à l'Ille-et-Vilaine, à la démographie scolaire beaucoup plus dynamique.

Il s'agit aussi et surtout de pouvoir supprimer des dépenses de fonctionnement pour le Conseil Général et l’Éducation Nationale, de réduire les besoins en personnels et en moyens matériels.

Par ailleurs, des projets de regroupement en réseau existent dans les tiroirs (4 ou 5 collèges dans l'orbite d'un "gros" lycée ayant à sa tête un "super-proviseur" doté de pouvoirs accrus ( y compris allant jusqu'au recrutement d'une partie du corps professoral). En fait il s'agit d'abord de "récupérer" des postes d'enseignement et de direction.

Le collège de Commana contribue au maintien de l'activité (logements- emplois-transports) dans le centre-Finistère et participe à la lutte contre la désertification du centre-Bretagne, déjà bien touché par la crise, le chômage et la montée de la pauvreté.

Les candidats du Front de Gauche en campagne: à gauche, Catherine Boudigou, au centre, Xavier Compain, Sylvie Larue, Noëlle Péoc'h, Michel Le goff

Les candidats du Front de Gauche en campagne: à gauche, Catherine Boudigou, au centre, Xavier Compain, Sylvie Larue, Noëlle Péoc'h, Michel Le goff

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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 17:41

Retraites complémentaires : « un scandale social »

Le 30 octobre un accord a été trouvé entre trois syndicats minoritaires (CFDT, CFTC, CFE-CGC) et le patronat, qui s’en réjouit bruyamment, sur l’avenir des régimes de retraites complémentaires. Il s’agit notamment du système de bonus-malus tant voulu par le patronat. La première pierre pour la retraite à 63 ans est posée.

En effet, le patronat et les syndicats signataires s’entendent sur un mécanisme d’abattements et de bonifications. A partir de 2019, un salarié remplissant les conditions pour toucher sa retraite de base à taux plein (c’est-à-dire âgé de 62 ans et ayant cotisé 41,5 ans pour ceux nés en 1957, par exemple) aura le choix entre plusieurs options. Soit il arrêtera de travailler et sa pension complémentaire sera diminuée de 10 % pendant au moins deux ans; soit il restera sur le marché du travail jusqu’à 63 ans, auquel cas le malus ne s’appliquera pas. S’il prolonge sa carrière d’une, deux ou trois années supplémentaires il toucherait un coup de pouce (de 10 % à 30 %).

Le texte de l’accord prévoit la sous-indexation des pensions, d’un point par rapport à l’inflation (manque pour les retraité-e-s de 2,1 milliards d’euros ), et le décalage dans le temps de la revalorisation annuelle des retraites (coût d’1,3 milliard).

Les économies d’ici à 2020 seront principalement portées par les salarié-e-s et les retraité-e-s. Un financement supplémentaire des régimes complémentaires est prévu à 90% par l’apport des salarié-e-s.

Cet accord se traduira par un recul de l’âge réel de départ en retraite, une augmentation de la durée de cotisation et une baisse du montant de pension perçue.

Oui, cet accord minoritaire est un déni démocratique et un vrai scandale social.

Le PCF demande un départ réel en retraite à taux plein à 60 ans pour toutes et tous, une prise en compte de la pénibilité dans le cadre d’un accord majoritaire et une égalité des montants des pensions femmes et hommes à carrières égales. Ces mesures peuvent être financées notamment grâce à l'égalité des salaires femmes-hommes pour augmenter sensiblement le financement de la protection sociale.

Nous portons le principe d’un régime de retraite à prestation définies et non un système à cotisations définies qui se traduirait par une baisse considérable des pensions

Retraites complémentaires: un scandale social (PCF)
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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 15:45


LES SALARIES DE CREDIT MUTUEL-ARKEA, FUTURES VICTIMES COLLATERALES DES TURPITUDES DU GROUPE CREDIT MUTUEL-CIC ?

Si l'on en croit les déclarations récentes, les grandes manoeuvres seraient lancées au sein de la Confédération nationale de Crédit Mutuel en vue de l’absorption, de fait, du Crédit Mutuel-Arkea (dont fait partie le CMB) par l'autre grande fédération du secteur, le Crédit Mutuel-CIC. C'est l'emploi qui risque bien, en particulier en Bretagne, d'être la victime collatérale de cette restructuration bancaire.

On doit malheureusement constater que l'ensemble du réseau Crédit Mutuel, banque prétendument mutualiste et coopérative, en a depuis longtemps abandonné les valeurs et se comporte comme les pires banques capitalistes : politique de rachat de banques commerciales ; rémunération exorbitante des dirigeants ; multiplication de filiales à l'étranger dont plus de la moitié est implantée dans des paradis bancaires et fiscaux ; soupçons, pour ce qui concerne le Crédit Mutuel-CIC d'avoir mis en place un système d'évasion fiscale et de blanchiment par l'intermédiaire d'une filiale en Suisse et à Monaco ; scandale dénoncé récemment par une enquête journalistique que Vincent Bolloré, patron breton et grand ami des leaders socialistes de la Région, a tenté en vain d'étouffer.

Il est temps que les sociétaires des caisses locales et fédérations du Crédit Mutuel reprennent le pouvoir afin de rompre avec ces pratiques et redonner tout leur sens aux valeurs mutualistes, au service d'un autre type de développement de nos Régions donnant la priorité à l'économie sociale et solidaire et au respect de l'environnement.

Les candidats de la liste Front de Gauche "Pour une Bretagne sociale et écologique: l'Humain d'abord!" conduite dans le Finistère par Catherine Boudigou

Catherine Boudigou - Xavier Compain - Sylvie Larue

Catherine Boudigou - Xavier Compain - Sylvie Larue

Les salariés de Crédit Mutuel-Arkéa, futures victimes collatérales des turpitudes du groupe Crédit Mutuel-CIC (Front de Gauche Finistère)
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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 08:38
Hommage d'Alain David à Marie-Paule Kérebel lors de sa cérémonie d'adieu, le samedi 31 octobre

Hier, samedi 31 octobre à Saint Thégonnec, les obsèques civiles de Marie-Paule Kérebel au Centre Funéraire ont donné lieu à une cérémonie extrêmement poignante et forte avec des interventions de Daniel Ravasio, de Alain David, de Lucienne Nayet qui a lu un poème d'Aragon sur Picasso, l'art et la peinture, la passion de Marie-Paule, retraçant l'engagement et la personnalité de Marie-Paule Kérebel, adjointe communiste aux Affaires Sociales de 1977 à 2008 à Morlaix. De nombreux militants du Parti Communiste, du Mouvement de la Paix, de Morlaix Wavel et de l'AFPS, du Front de Gauche, la ministre Marylise Lebranchu, le député Gwenegan Bui, le conseiller départemental Jean-Paul Vermot, des anciens élus PS des majorités auxquelles avait appartenu Marie-Paule Kérebel étaient présents, comme bien sûr de nombreux amis et collègues de travail de cette femme formidable qui nous a quittés après un long combat contre la maladie. Son ancienne collègue à l'hôpital psychiatrique de Morlaix avec des mots très forts et très vrais quelle était la passion et l'éthique professionnelle de Marie-Paule.

Elise Kerebel, la fille de Marie-Paule, a lu un très beau poème de Prévert sur la mort et le deuil, et le pouvoir de renaissance de la vie: "Chanson des escargots qui vont à l'enterrement":

" L'enterrement d'une feuille morte

Deux escargots s'en vont

Ils ont la coquille noire

Du crêpe autour des cornes

Ils s'en vont dans le soir

Un très beau soir d'automne

Hélas quand ils arrivent

C'est déjà le printemps

Les feuilles qui étaient mortes

Sont toutes ressuscitées

Et les deux escargots

Sont très désappointés

Mais voilà le soleil

Le soleil leur dit

Prenez prenez la peine

La peine de vous asseoir

Prenez un verre de bière

Si le cœur vous en dit

Prenez si ça vous plaît

L'autocar pour Paris

Il partira ce soir

Vous verrez du pays

Mais ne prenez pas le deuil

C'est moi qui vous le dis

Ça noircit le blanc de l’œil

Et puis ça enlaidit

Les histoires de cercueils

C'est triste et pas joli

Reprenez vos couleurs

Les couleurs de la vie

Alors toutes les bêtes

Les arbres et les plantes

Se mettent à chanter

A chanter à tue-tête

La vraie chanson vivante

La chanson de l'été

Et tout le monde de boire

Tout le monde de trinquer

C'est un très joli soir

Un joli soir d'été

Et les deux escargots

S'en retournent chez eux

Ils s'en vont très émus

Ils s'en vont très heureux

Comme ils ont beaucoup bu

Ils titubent un p'tit peu

Mais là-haut dans le ciel

La lune veille sur eux".

Jacques Prévet, "Chanson des escargots qui vont à l'enterrement" (Paroles)

Enfin, voici l'hommage que lui a rendu son ami Alain David, élu avec Marie-Paule pendant des années.

HOMMAGE A MARIE-PAULE

Avec le décès de Marie-Paule c’est une page qui se tourne pour beaucoup d’entre nous. Mais sûrement pas une page qui s’efface tellement ont été riches et denses les moments que nous avons partagés avec elle. Dans des domaines différents mais toujours pétris de chaleur et d’humanisme. De convivialité aussi car Marie-Paule aimait passionnément la vie.

Pour les Morlaisiens et bien au-delà, Marie-Paule c’est l’adjointe qui pendant quatre mandats s’est investie sans relâche et a tenu à bout de bras la politique sociale de la ville sous les mandatures de Jean-Jacques Cléach , de Marylise Lebranchu puis de Michel le Goff Y consacrant sans compter son temps et ses forces… Et ce ne fut pas toujours un long fleuve tranquille ! Mais tous, toutes opinions politiques confondues, reconnaissaient à la fois ses grandes qualités humaines et son efficacité

Pour beaucoup de Morlaisiens, Marie-Paule c’était aussi la dame qui les avait aidés à apporter une réponse à leurs difficultés, à remettre le pied à l’étrier, à repartir dans la vie. Toujours avec le plus grand respect de la personne. Car Madame l’adjointe aux affaires sociales ne considérait pas, qu’à travers la politique qu’elle impulsait, et avec quel talent, elle était là pour résoudre des problèmes, pour traiter des cas, (quelle horrible expression !). Non, elle considérait que son rôle était d’aider des femmes et des hommes blessés, meurtris par la vie à se reconstruire. Cette exigence de justice et de respect des personnes, à l’opposé de toute démarche charitable, venait de très loin chez Marie-Paule. Sans doute de son enfance à la Fouasserie, de sa famille, de son expérience en région parisienne et de ses longues années professionnelles en Psychiatrie.

En mesurant tout ce travail me revient à l’esprit cette réunion de 1977 au siège du Parti Rue Haute où nous devions décider qui serait candidat à la mairie et qui serait adjoint. Il n’y avait pas eu de communistes à la mairie de Morlaix depuis trois décennies. Nous étions tous sans expérience municipale. Les débats étaient animés. Les Morlaisiens peuvent se féliciter que nous ayons répondu favorablement à la candidature de Marie-Paule. Car au-delà de sa considérable action dans son secteur de responsabilité elle a beaucoup apporté à la réflexion collective et à l’orientation sociale et citoyenne de la ville.

Même si elle s’est donnée corps et âme à sa mission sociale, je sais que Marie-Paule a beaucoup regretté ne pas avoir pu être adjointe à la culture comme elle en avait à deux reprises exprimé le souhait. Responsabilité dans laquelle elle aurait sans aucun doute apporté la dimension humaniste et pluraliste, l’ouverture et la curiosité, qui étaient les siennes dans tout ce qu’elle entreprenait.


D’autres diraient mieux que moi tout ce qu’elle a pu trouver dans la pratique artistique où elle excellait après avoir cru, pendant trop longtemps, que ce n’était pas pour elle.

Je n’oublie pas la passion qu’elle avait pour son métier, pour la psychiatrie, pour ses malades. Pour le respect de leur dignité. Combien elle regrettait la suppression d’une formation spécifique d’infirmier psychiatrique. Avec les conséquences pour les malades et parfois les difficultés et les souffrances pour le personnel. Bien après son départ en retraite elle continuait à s’y investir et participait à de nombreuses réunions.

A ce sujet me revient en mémoire cette réunion sur la psychiatrie à Rostrenen avec un ponte parisien dans le domaine. En tant qu’élus, on nous avait sollicités en catastrophe pour en assurer l’animation. Marie-Paule avait commencé par dire qu’elle ne s’en sentait pas capable et puis elle avait dit oui et apporté à cette réunion de très haut niveau toute son expérience de terrain et son humanité.

Car elle ne refusait jamais d’apporter sa pierre au combat pour une société plus juste débarrassée de l’exploitation et de l’aliénation. C’est ainsi qu’elle a sans hésiter répondu présente quand je l’ai sollicitée pour nourrir la réflexion de l’Atelier Régional Santé du PCF/FDG sur les problématiques de la perte d’autonomie.

Parce qu’elle refusait l’injustice sous toutes ses formes, Marie-Paule a participé à l’activité et aux initiatives de très nombreuses associations : le Mouvement de la Paix, Morlaix-Wavel dont elle fut une des premières adhérentes, …

Comme elle ne voulait pas que l’action politique se borne à la dénonciation mais ouvre à la population de véritables perspectives de changement, Marie-Paule avait placé beaucoup d’espoir dans le développement du Front de Gauche et sa capacité à être porteur d’une véritable alternative. Elle s’en est préoccupée jusqu’à ses derniers moments.

Marie-Paule laisse le souvenir d’une femme engagée, ferme dans ses convictions mais aussi d’une femme libre. Libre de sa vie, libre de ses choix, libre de ses combats dès lors qu’une cause lui semblait juste. Mais, parce que c’était sa conviction, profondément respectueuse de la liberté des autres. Ce qui n’est pas peu en ces temps où prospère l’intolérance.

Marie-Paule n’a jamais vu dans la politique un moyen de se faire valoir, de faire carrière. Au contraire, son seul objectif était d’être utile à ses concitoyens. Et comme elle a réussi !

Même si je sais qu’elle n’aurait pas aimé que je le dise ainsi, avec la disparition de Marie-Paule les Morlaisiens perdent une grande dame. Et nous, sa famille, ses amis, ses camarades nous allons devoir vivre avec son absence, sans la chaleur de son amitié… sans son exigence aussi.

La meilleure façon de lui rendre hommage c’est de continuer à défendre les valeurs pour lesquelles elle s’est tant battue

Marie-Paule nous en prenons ici l’engagement.

Alain DAVID

Ancien Maire-Adjoint de Morlaix

Hommage d'Alain David à Marie-Paule Kérebel lors de sa cérémonie d'adieu, le samedi 31 octobre
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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 08:30
Samedi 31 octobre: les militants du Front de Gauche et du PCF sur le marché de Morlaix pour distribuer le premier tract régional de la liste "Pour une Bretagne sociale et écologique: l'Humain d'abord!" (photos Pierre-Yvon Boisnard)
Samedi 31 octobre: les militants du Front de Gauche et du PCF sur le marché de Morlaix pour distribuer le premier tract régional de la liste "Pour une Bretagne sociale et écologique: l'Humain d'abord!" (photos Pierre-Yvon Boisnard)
Samedi 31 octobre: les militants du Front de Gauche et du PCF sur le marché de Morlaix pour distribuer le premier tract régional de la liste "Pour une Bretagne sociale et écologique: l'Humain d'abord!" (photos Pierre-Yvon Boisnard)
Samedi 31 octobre: les militants du Front de Gauche et du PCF sur le marché de Morlaix pour distribuer le premier tract régional de la liste "Pour une Bretagne sociale et écologique: l'Humain d'abord!" (photos Pierre-Yvon Boisnard)
Samedi 31 octobre: les militants du Front de Gauche et du PCF sur le marché de Morlaix pour distribuer le premier tract régional de la liste "Pour une Bretagne sociale et écologique: l'Humain d'abord!" (photos Pierre-Yvon Boisnard)
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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 08:29
Impôts locaux des retraités les plus modestes: la bombe à retardement de la 1/2 part a explosé! (CGT Finances)

IMPOTS LOCAUX DES RETRAITES LES PLUS MODESTES : LA BOMBE A RETARDEMENT DE LA ½ PART A EXPLOSE !

Des centaines de milliers de retraités parmi les plus modestes ont vu leurs impôts locaux exploser.

Taxe foncière pour certaines et certains, taxe d'habitation pour la plupart.

Il s'agit d'augmentations énormes puisque parfois la taxe due passe de 0 (le redevable était exonéré) à plusieurs centaines d'euros.

Une somme parfois impossible à payer sauf à demander des délais, à puiser dans les économies ou à demander de l'aide aux proches!

L'origine de ces hausses substantielles remonte à 2008 sous le gouvernement Fillon qui a fait voté dans la Loi de Finances 2009 la suppression de la ½ part supplémentaire pour les personnes veuves, divorcées ou séparées qui avaient un enfant imposé distinctement.

La suppression de ce dispositif fiscal a été progressive à partir de 2009 et totale en 2013.

Il est maintenu pour les personnes ayant élevé seules leurs enfants pendant au moins cinq ans mais n'est plus valable pour les parents isolés ou veufs ayant élevé un enfant.

Si les contribuables imposables ont vu leurs impôts augmenter dès la première année de suppression de ce dispositif, ce sont les contribuables non-imposables, souvent donc les plus modestes, qui en ont subi les effets pour la première fois en 2015.

La perte de la ½ part a en effet entraîné la modification et l'abaissement des plafonds d'exonération liés au revenu fiscal de référence qui par effet mécanique, a augmenté privant les contribuables d'une condition d'exonération de la taxe foncière mais aussi de la taxe d'habitation.

La contribution à l'audiovisuel public est également concernée.

Les accueils des centres des Finances Publiques reçoivent un afflux massif de contribuables désemparés devant cette augmentation de leurs impôts qu'ils n'avaient pas prévue.

Pour la CGT, les conséquences de la suppression de la ½ part doivent être immédiatement annulées et ce de manière rétroactive.

La CGT Finances Publiques demande à la Direction Générale des Finances Publiques de chiffrer avec précision l'ampleur de ce phénomène, et de traiter les difficultés de règlement par des consignes générales de bienveillance et d'humanité vis à vis de ces populations de contribuables déjà malmenées par la non revalorisation suffisante des pensions. Les services d'accueil physique doivent être renforcés en termes d'effectifs d'agents des Finances Publiques formés. Les populations les plus fragiles doivent être reçues dans des conditions dignes et faire l'objet de mesures personnalisées adaptées à leur situation financière dans les délais les plus courts possibles.

La CGT Finances Publiques interpelle le Gouvernement afin de réexaminer le dispositif fiscal d'imposition des personnes retraité-es et demande de manière immédiate le rétablissement de la ½ part pour toutes les personnes vivant seules et ayant élevé au moins un enfant.

La CGT appelle à une mobilisation massive avec et pour les retraité-es le 24 novembre prochain et à une grève massive à la DGFIP le 18 novembre prochain

Communiqué de la CGT Finances Publiques, Montreuil - le 31 octobre 2015

Impôts locaux des retraités les plus modestes: la bombe à retardement de la 1/2 part a explosé! (CGT Finances)
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30 octobre 2015 5 30 /10 /octobre /2015 09:38

SANTE : RESISTONS ET CONSTRUISONS ENSEMBLE

Un recul de civilisation

Le nombre de mouvements sociaux de grèves et de manifestations dans le domaine de la santé illustre bien le recul de civilisation que constitue la politique du gouvernement dans le domaine de la santé.

Une détérioration programmée

Les politiques d’austérité, le projet de loi santé, le projet de loi de financement de la sécurité sociale, le projet de loi budgétaire vont dégrader encore davantage un système de santé issu du programme du Conseil National de la Résistance.

C’est un pilier de l’égalité républicaine qui est gravement remis en cause.

Une gestion de plus en plus technocratique Renforcement de l’autorité sans partage du directeur de l’ARS, rattachement obligatoire à un groupement hospitalier de territoire (GHT), gestion uniquement comptable des établissements sans prise en compte des besoins de la population…

CA SUFFIT !

Pour construire ensemble des alternatives à partir des besoins de la population, nous vous invitons en toute indépendance à UNE RENCONTRE-DEBAT VENDREDI 6 NOVEMBRE à 18 H Salle du Cheval Blanc – Plourin-les-Morlaix

Animée par : Christiane Caro et Alain David de l'Atelier Régional Santé du PCF/FdG

Avec la participation de : Xavier COMPAIN, éleveur, membre du PCF, tête de liste régionale et Catherine BOUDIGOU, médecin, membre du PG, tête de liste départementale

La santé ne fait pas partie des compétences propres de la Région.

Mais la toute puissance sans partage conférée aux Agences Régionales de Santé (ARS) dans le projet du gouvernement impose que le Conseil régional prenne en compte la nécessité d’une politique de santé répondant enfin aux besoins de la population bretonne. C’est le sens de la mobilisation des candidat-es du Front de Gauche aux côtés des hospitaliers et des salariés de la santé.

La santé est l’affaire de tous

Alors construisons-la ensemble !

Régionales: Débat santé du Front de Gauche à Plourin les Morlaix le 6 novembre 2015 avec Xavier Compain et Catherine Boudigou
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30 octobre 2015 5 30 /10 /octobre /2015 08:15
L'Humanité Dimanche: "amalgame des pouvoirs et synthèses des intérêts": le cas du nouveau gouverneur de la banque de France analysé par les Pinçon-Charlot

Pouvoirs et synthèse des intérêts: les puissants défendent leur caste

MONIQUE PINÇON-CHARLOT ET MICHEL PINÇON, SOCIOLOGUES

JEUDI, 22 OCTOBRE, 2015

HUMANITÉ DIMANCHE

La nomination du nouveau gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, venu de BNP Paribas, a suscité l'émoi. On a parlé de conflit d'intérêts. Mais pour Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, cette nomination symbolise au contraire un parfait exemple de synthèse des intérêts telle qu'on la pratique, tout naturellement, dans le beau monde.

La candidature et la nomination, au poste de gouverneur de la Banque de France, de celui qui fut directeur général délégué de la BNP Paribas pendant 12 ans ont soulevé une campagne médiatique autour de la notion de conflit d'intérêts. Comment, s'est-on demandé, cet énarque de la même promotion que Pierre Moscovici saura-t-il oublier son passé de banquier au service d'intérêts privés pour défendre l'intérêt public, assurer la régulation bancaire et éviter tout conflit d'intérêts ?
Ce n'est pas la bonne question. Il s'agit tout au contraire, dans cette nomination proposée par François Hollande et approuvée à une très large majorité, le 29 septembre 2015,par les députés et les sénateurs membres des commissions des Finances de l'Assemblée nationale et du Sénat, de réussir la synthèse des intérêts de l'oligarchie.

Pour les dominants, le réel ne se découpe pas en tranches sans communication entre elles, car dans les affaires tout se tient. La séparation des pouvoirs est donnée en pâture aux classes moyennes et aux classes populaires car, dans les beaux quartiers et les grands cercles, on sait très bien que l'amalgame des pouvoirs au sein d'une même petite caste est la condition pour que ses intérêts soient défendus en tous lieux et en toutes occasions.
Quoi de mieux en effet que de mettre à la tête de la Banque de France un homme de la finance qui connaît non seulement les arcanes du ministère de l'Économie et de la Finance mais aussi celles de la plus grande banque privée de France et d'Europe. François Villeroy de Galhau est donc l'homme idéal, du point de vue de l'oligarchie, pour contrôler le secteur bancaire français et pour représenter la France dans les instances internationales chargées de la régulation bancaire.

DÉCONNECTÉS DU CITOYEN

Une pétition signée par 150 économistes, publiée par « le Monde » du 16 septembre 2015, demandait aux parlementaires de rejeter le choix de l'Élysée de François Villeroy de Galhau pour le poste de gouverneur de la Banque de France. Celuici ne présentant pas « les garanties d'indépendance et d'impartialité nécessaires au contrôle de l'industrie bancaire ». Cette pétition a été critiquée quelques jours plus tard par un député du Parti socialiste, Christophe Caresche, dans « le Monde » du 24 septembre 2015. Il reproche aux économistes de s'égarer « dans une dénonciation de "l'entre-soi" et des "gouvernants déconnectés de leurs concitoyens" qui doit beaucoup à l'air du temps mais qui n'éclaire pas le débat. (...) L'interdiction d'exercer une fonction sur la seule suspicion d'un conflit d'intérêts reviendrait, dans les faits, à ériger un régime d'incompatibilités professionnelles exorbitant ».
Il est vrai que la concentration des pouvoirs au sein d'une petite caste rend le conflit d'intérêts inhérent au fonctionnement même de cette caste qui cumule toutes les positions dominantes de tous les champs de l'activité économique et sociale. L'entre-soi des beaux quartiers et des conseils d'administration, la consanguinité des mariages entre semblables et la sociabilité mondaine assurent la fluidité des informations, voire des délits d'initié, qu'il est bien naïf de vouloir réformer par de simples mesures institutionnelles. Ainsi, la sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann a indiqué, à l'issue de l'audition au Sénat de François Villeroy de Galhau, son intention de déposer une loi pour empêcher que se multiplient les conflits d'intérêts. « Ne pourraient être nommées par le président de la République, dans les instances de contrôle et de régulation, que des personnes n'ayant pas travaillé dans des entreprises contrôlées par ces instances, dans les cinq années précédant la nomination », est-il précisé dans le projet de loi.
François Villeroy de Galhau, catholique, est engagé dans la gauche libérale. Il est issu d'une riche famille d'industriels de la faïencerie de l'est de la France, les Villeroy et Boch. Les valeurs intériorisées dans l'éducation aristocratique sont constitutives d'un être socialement construit et font de François Villeroy de Galhau un représentant de la haute noblesse et de ses intérêts, que ce soit à la BNP Paribas

ou à la Banque de France. Le père de ce polytechnicien et énarque était lui-même directeur de banque. De sa femme Odile de La Lande de Calan, il eut cinq enfants dont François est l'aîné. Celui-ci a eu également cinq enfants de son épouse, Florence Gilbert de Vautibault. Ils habitent rue du Faubourg Saint-Honoré, dans le huitième arrondissement de Paris.

Le début de la carrière de François Villeroy de Galhau, inspecteur des finances comme son grand ami Jean-Pierre Jouyet, commence dans le public, comme chargé de mission à la direction du Trésor de 1988 à 1990, puis comme conseiller technique de 1990 à 1993 au cabinet de Pierre Bérégovoy lorsque celui-ci fut ministre de l'Économie, des Finances et du Budget, puis premier ministre. De 1997 à 2000, cet aristocrate sera le directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn, puis de Christian Sautter, ministre de l'Économie et des Finances sous le gouvernement Jospin. Avant de rejoindre la BNP Paribas, il fut nommé directeur général des impôts au ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie de 2000 à 2003. Autant dire que le conflit d'intérêts ne date pas d'aujourd'hui.

À GAUCHE À DROITE, ALLÉES ET VENUES PUBLIC-PRIVÉ

Les allées et venues entre le public et le privé, et ce dans les deux sens, permettent le dépeçage de l'État au profit de la classe des puissants, qui, avec la complicité des politiciens de la droite et de la gauche libérale, font les lois qui transforment leurs intérêts particuliers en intérêt général. « Leurs » lois devenant alors « la loi ». Pierre Moscovici, son camarade de classe, le soutient sans nuances : « Il a les valeurs du service public chevillées au corps. Il avait déjà cette très forte conscience sociale à 20 ans. (...) Ce n'est pas un banquier d'affaires qui passe dans le public, c'est un homme du service public qui a fait un passage dans le privé et revient dans sa maison », a-t-il déclaré au « Monde », le 10 septembre 2015.
C'est donc un homme « indépendant » qui va gouverner la Banque de France, devenue elle-même « indépendante » depuis la loi du 4 août 1993, à la fin du second mandat du président socialiste François Mitterrand. L'autonomie de la Banque de France signifie en réalité sa mise au service des marchés financiers et des intérêts d'une oligarchie aujourd'hui mondialisée. Celle-ci n'a fait que reprendre à son compte la technique néolibérale des financiers imposant leurs diktats aux États, avec une Banque centrale européenne, elle aussi déclarée « indépendante ».

Dans la guerre que la classe dominante mène contre les peuples, la bataille idéologique est intense avec un détournement des mots et de leur sens, utilisés à contresens pour mieux piéger le gibier.

Deux sociologues au paradis. Tout est dit ­ ou presque ! ­ dans le titre du dernier ouvrage de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, « Tentative d'évasion (fiscale) ». Le couple de sociologues, terreur des beaux quartiers, tente une évasion fiscale et tape sans complexe à la porte d'HSBC Suisse, à Genève. Celle-là même qui employait Hervé Falciani, l'informaticien qui a révélé les noms de milliers de fraudeurs et les montages sulfureux mis en place par la banque vers des paradis plus exotiques. Alors ça ne marche pas, bien sûr ! Trop connus, les Pinçon, et de toute façon pas assez riches pour que l'on s'y attarde. Mais ce n'est pas grave, puisqu'il s'agissait bien évidemment d'un prétexte à un voyage dans les hauts lieux de l'évasion fiscale, sport réservé aux gens de la haute.La Suisse, le Luxembourg, le « paquebot » de Bercy où s'organisent, dans l'entre-soi et la mansuétude, le dégrisement des repentis et la remise au pas compréhensive des pris au collet. De la sociologie qui se lit comme un polar.

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