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26 juin 2015 5 26 /06 /juin /2015 18:33
Eric Toussaint, rapporteur de l'enquête sur l'origine de la dette grecque

Eric Toussaint, rapporteur de l'enquête sur l'origine de la dette grecque

La dette grecque est illégale, illégitime et odieuse selon le rapport préliminaire du Comité sur la dette

Les preuves présentées dans le rapport indiqueraient que la dette issue des plans d’austérité est une violation directe des droits fondamentaux de l’homme. Le comité serait arrivé à la conclusion que la Grèce ne devrait pas payer cette dette parce qu’elle est illégale, illégitime et odieuse.

E. Toussaint présentant un document du FMI qui prouve que le fonds savait que ses mesures augmenteraient la dette grecque.

Le comité sur la vérité sur la dette publique grecque présente aujourd'hui et demain ses premières conclusions. Le rapport sera officiellement publié demain vers 16h. Composé de 9 chapitres, le rapport conclut, sans vraiment beaucoup de surprise, que la dette grecque est en grande partie illégale, illégitime et odieuse.

Ce rapport préliminaire présente une cartographie des problèmes et des questions clés liées à la dette publique grecque, et fait état des violations juridiques associées; il retrace également les fondements juridiques sur lesquels peut se fonder la suspension unilatérale des paiements de la dette.

Les résultats sont présentés en neuf chapitres structurés comme suit (traduction du résumé publié en anglais ici) :

1. la dette avant la troïka

Ce chapitre revient sur les analyses de la croissance de la dette publique grecque depuis les années 1980.

Il conclut que l'augmentation de la dette n'est pas le résultat de dépenses publiques excessives, qui sont en fait restées inférieures aux dépenses publiques des autres pays de la zone euro, mais plutôt en raison des taux extrêmement élevés, des dépenses militaires excessives et injustifiées, de la perte de recettes fiscales due à des sorties illicites de capitaux, de la ​​recapitalisation des banques privées, et des déséquilibres internationaux créés par les failles dans la conception de l'Union monétaire elle-même.

L'adoption de l'euro a conduit à une augmentation drastique de la dette privée en Grèce à laquelle les grandes banques privées européennes ainsi que les banques grecques ont été exposées. La crise bancaire a contribué à la crise de la dette souveraine grecque. Le gouvernement de George Papandreou a aidé à présenter les éléments d'une crise bancaire comme une crise de la dette souveraine en 2009 en mettant l'accent et en augmentant le déficit public et la dette.

2. Evolution de la dette publique grecque entre 2010 et 2015,

Ce chapitre conclut que le premier accord de prêt de 2010 a principalement visé le sauvetage des banques privées et a permis aux banques de réduire leur exposition aux obligations d'État grecques.

3. la dette publique grecque en 2015

Ce chapitre présente la nature controversée de la dette actuelle de la Grèce, les principales caractéristiques des prêts, qui sont analysés plus en profondeur dans le chapitre 8.

4. Mécanisme de la dette en Grèce

Ce chapitre révèle les mécanismes des accords qui ont été mis en œuvre depuis mai 2010. Ils ont créé une quantité importante de nouvelle dette, tout en générant des coûts abusifs ainsi que l'approfondissement de la crise.

Les mécanismes révèlent que la majorité des fonds empruntés ont été transférés directement aux institutions financières. Plutôt que de bénéficier à la Grèce, ils ont accéléré le processus de privatisation, par l'utilisation d'instruments financiers .

5. conditionnalités contre la durabilité

Ce chapitre présente comment les créanciers ont imposé des conditions intrusives attachés aux accords de prêt, ce qui a conduit directement à l'impossibilité économique et à l'insoutenabilité de la dette. Ces conditions, sur lesquelles les créanciers insistent encore, ont non seulement contribué à la baisse du PIB, mais aussi à un emprunt public plus élevé, faisant la dette de la Grèce plus insoutenable encore, mais a également provoqué des changements dramatiques dans la société, et a provoqué une crise humanitaire.

La dette publique de la Grèce peut être considérée comme tout à fait insoutenable à l'heure actuelle.

6. Impact des "programmes de sauvetage" sur les droits de l'homme

Ce chapitre conclut que les mesures mises en œuvre dans le cadre des "plans de sauvetage" ont directement affecté les conditions de vie des personnes et ont violé les droits de l'homme, que la Grèce et ses partenaires sont tenus de respecter, de protéger et de promouvoir en vertu du droit national et international.

Les ajustements drastiques imposés à l'économie grecque et à la société dans son ensemble ont provoqué une détérioration rapide du niveau de vie, et restent incompatibles avec la justice sociale, la cohésion sociale, la démocratie et les droits humains.

7. les questions juridiques entourant les protocoles d'entente et de prêt

Ce chapitre soutient qu'il y a eu violation des droits de l'homme de la part de la Grèce elle-même et des prêteurs que sont les États membres de la zone euro, la Commission européenne, le Parlement Européen, la Banque Centrale et le Fonds monétaire International, qui ont imposé ces mesures à la Grèce.

Tous ces acteurs ont échoué à évaluer les violations des droits de l'homme comme un résultat des politiques qu'ils ont obligés de poursuivre, et ont aussi directement violé la Constitution grecque en dépouillant efficacement la Grèce de la plupart de ses droits souverains.

Les accords contiennent des clauses abusives, qui contraignent la Grèce à capituler sur des aspects importants de sa souveraineté. Ceci est imprimé dans le choix de la loi anglaise comme régissant le droit pour ces accords, ce qui a facilité le contournement de la Constitution grecque et les obligations internationales des droits de l'homme.

Il y a plusieurs indications qui montrent que les parties contractantes ont agi de mauvaise foi, ce qui rendent ces accords invalides.

8. évaluation des dettes illégitimes, odieuses, illégale et la non-viables

Ce chapitre fournit une évaluation de la dette publique grecque selon les définitions relatives à la dette odieuse, illégitime, illégale et non viable adoptées par le Comité.

Ce chapitre conclut que la dette publique grecque, en date de juin 2015 est insoutenable, puisque la Grèce est actuellement incapable de rembourser sa dette sans compromettre gravement sa capacité à remplir ses obligations de base des droits humains. En outre, pour chaque créancier, le rapport fournit des preuves de cas indicatifs de dettes illégales, illégitimes et odieuses.

Dette envers le FMI : Elle doit être considérée comme illégale puisque qu'elle a violé les propres statuts du FMI, et ses conditions enfreignaient la Constitution grecque, le droit international coutumier, et les traités auxquels la Grèce est partie. Elle est également illégitime, puisque les conditions incluses empiétaient sur les obligations en matière de droits de l'homme. Enfin, elle est odieuse puisque le FMI savait que les mesures imposées étaient antidémocratiques, inefficaces, et conduiraient à de graves violations des droits socio-économiques.

Dettes envers la BCE: Elles doivent être considérées comme illégales car la BCE a sur-intensifié son mandat en imposant l'application des programmes d'ajustement macro-économiques (par exemple la déréglementation du marché du travail) par l'intermédiaire de sa participation à la Troïka. Les dettes envers la BCE sont également illégitimes et odieuses, puisque la principale raison d'être du programme était de servir les intérêts des institutions financières, permettant aux grandes banques privées européennes et grecques de se débarrasser de leurs obligations grecques.

9. les fondations juridiques pour la répudiation et la suspension de la dette souveraine grecque

Ce chapitre présente les options concernant l'annulation de la dette, et en particulier les conditions dans lesquelles un Etat souverain peut exercer le droit de répudiation ou la suspension du paiement de la dette en vertu du droit international.

Plusieurs arguments juridiques permettent à un Etat de répudier unilatéralement sa dette illégale, odieuse et illégitime. Dans le cas de la Grèce, un tel acte unilatéral peut être fondée sur les arguments suivants :

  • la mauvaise foi des créanciers qui ont poussé la Grèce à violer la loi nationale et les obligations internationales relatives aux droits de l'homme;
  • la prééminence des droits humains sur les accords tels que ceux signés par les gouvernements précédents avec les créanciers ou la troïka;
  • la coercition;
  • les clauses abusives qui violent de manière flagrante la souveraineté grecque et violent la Constitution;
  • et enfin, le droit reconnu en droit international à un Etat de prendre des contre-mesures contre les actes illégaux commis par ses créanciers, qui endommagent délibérément sa souveraineté budgétaire, l'obligent à assumer la dette odieuse, illégale et illégitime, violent l'autodétermination économique et les droits humains fondamentaux.

En ce qui concerne la dette insoutenable, chaque État est légalement en droit d'invoquer la nécessité dans des situations exceptionnelles afin de sauvegarder les intérêts essentiels menacés par un péril grave et imminent. Dans une telle situation, l'Etat pourra être dispensé de l'accomplissement de ces obligations internationales qui augmentent le péril, comme cela est le cas avec les contrats de prêts en suspens.

Enfin, les Etats ont le droit de se déclarer unilatéralement insolvable quand le service de leur dette est insoutenable, dans ce cas, ils ne commettent aucun acte illicite et donc n'en portent pas la responsabilité.

La dignité des personnes vaut plus qu'une dette illégale, illégitime, odieuse et insoutenable

Ayant achevé son enquête préliminaire, le Comité estime que la Grèce a été et est la victime d'une attaque préméditée et organisée par le Fonds Monétaire International, la Banque Centrale Européenne, et la Commission Européenne. Cette mission violente, illégale et immorale était exclusivement destinée à transférer la dette privée sur le secteur public.

En mettant ce rapport préliminaire à la disposition des autorités grecques et du peuple grec, le Comité estime avoir rempli la première partie de sa mission telle que définie dans la décision du président du Parlement du 4 Avril 2015. La commission espère que le rapport sera un outil utile pour ceux qui veulent sortir de la logique destructrice de l'austérité et défendre ce qui est aujourd'hui mis en péril : les droits humains, la démocratie, la dignité des peuples, et l'avenir des générations futures.

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26 juin 2015 5 26 /06 /juin /2015 06:04
Photos de Pierre-Yvon Boisnard

Photos de Pierre-Yvon Boisnard

Quelque 800 hospitaliers, venus des hôpitaux du Finistère à l'appel de l'intersyndicale CGT, SUD défilent en ce moment dans le centre-ville de Morlaix.
http://www.ouest-france.fr/les-agents-de-sante-dans-la-rue-les-hospitaliers-manifestent-morlaix-3511306

Photos de la manifestation des hospitaliers du jeudi 25 juin à Morlaix: 800 manifestants pour la défense des hôpitaux, de la santé publique et de la sécurité sociale
Jean-Luc Le Calvez et Alain David

Jean-Luc Le Calvez et Alain David

Photos de la manifestation des hospitaliers du jeudi 25 juin à Morlaix: 800 manifestants pour la défense des hôpitaux, de la santé publique et de la sécurité sociale
Nicolas Troadec(journaliste à Ouest France) et Florence Héré

Nicolas Troadec(journaliste à Ouest France) et Florence Héré

Photos de la manifestation des hospitaliers du jeudi 25 juin à Morlaix: 800 manifestants pour la défense des hôpitaux, de la santé publique et de la sécurité sociale
les militants du Front de Gauche étaient présents nombreux au rassemblement pour la défense de l'hôpital (la Une de notre journal estival donnerait d'ailleurs la parole aux personnels en lutte de l'hôpital de Morlaix)

les militants du Front de Gauche étaient présents nombreux au rassemblement pour la défense de l'hôpital (la Une de notre journal estival donnerait d'ailleurs la parole aux personnels en lutte de l'hôpital de Morlaix)

Roger Héré, élu communiste et Front de Gauche à Plouigneau, ancien responsable de l'UL CGT de Morlaix avec Sophie Prevost, journaliste du Télégramme

Roger Héré, élu communiste et Front de Gauche à Plouigneau, ancien responsable de l'UL CGT de Morlaix avec Sophie Prevost, journaliste du Télégramme

Photos de la manifestation des hospitaliers du jeudi 25 juin à Morlaix: 800 manifestants pour la défense des hôpitaux, de la santé publique et de la sécurité sociale
Photos de la manifestation des hospitaliers du jeudi 25 juin à Morlaix: 800 manifestants pour la défense des hôpitaux, de la santé publique et de la sécurité sociale
Photos de la manifestation des hospitaliers du jeudi 25 juin à Morlaix: 800 manifestants pour la défense des hôpitaux, de la santé publique et de la sécurité sociale
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26 juin 2015 5 26 /06 /juin /2015 05:42

Communiqué de presse de la Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics

24 juin 2015

70 ans après sa création, remobilisons-nous pour la Sécurité Sociale !

Tous les syndicats CGT, FO, et Sud santé sociaux du secteur santé, action sociale et médicosocial appellent à la grève et à la manifestation le 25 juin pour assurer leurs missions de prise en charge de qualité de l’ensemble de la population Avec eux, nous nous prononçons pour l’abandon des « économies inédites » (Marisol Touraine) du pacte de responsabilité, 10 Mds sur l’hôpital public, 22000 postes supprimés, coupe de 1,2 Md sur les frais de gestion de la Sécurité Sociale dont les centres ferment …

Avec eux, nous nous prononçons pour le retrait du projet de loi de santé qui donnerait les moyens aux Agences Régionales de Santé de réaliser ces coupes budgétaires par amplification des fermetures d’hôpitaux et maternités, mutualisations, fusions, restructurations... partout en France. Le projet de loi de santé est également une loi de privatisation qui conformément aux textes européens récuse toute distinction public-privé.

Le projet de réforme de l’AP – HP de M Hirsch (Assistance Publique- Hôpitaux de Paris), le 1 et Centre Hospitalier Universitaire d’Europe, concerne non seulement tous les hôpitaux et maternités publics de France mais tous les services publics : le « choix » que M Hirsch entend imposer entre la suppression de 4000 postes ou la suppression de RTT, la flexibilisation des horaires…est l’extension au secteur public de la loi dite de sécurisation de l’emploi appliquée entre autres chez Renault et PSA et aggravée par la loi Macron.

Pour la 1ère fois la loi de financement de la Sécurité Sociale 2015 – 2017 prévoit une baisse du budget maladie par personne en termes réels. Cette politique affecte l’accès à la prévention et aux soins pour toutes et tous Le 25 juin les cheminots aussi comme de nombreuses professions du public comme du privé seront en grève pour les salaires… La Convergence apporte son plein soutien aux organisations CGT, FO, Solidaires, FSU, et appelle les collectifs et les membres de Convergence à se joindre à cette journée de mobilisation. Une autre politique est possible et nécessaire. A Guéret le 14 juin nous avons lancé les travaux pour des assises du service public du 21ème siècle. Les convergences sont en marche.

Site : www.convergence-sp.org

facebook : Convergence Services Publics

Après Guéret... Communiqué de presse de la Convergence de défense et de développement des services publics contre la casse de la Sécurité Sociale et du système de santé
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24 juin 2015 3 24 /06 /juin /2015 14:08

La Fondation Abbé Pierre publie cette année son 20e rapport sur « L’État du mal-logement en France ».

20 ans après, elle ne s’imaginait pas devoir dresser un aussi dur constat de la situation actuelle. Une occasion de s’interroger sur les blocages structurels, sociaux ou idéologiques, qui produisent aujourd’hui une situation toujours aussi pénible pour plusieurs millions de nos concitoyens, dont plus de 3,5 millions sont mal logés ou même en errance...

Ces personnes, dont on parle finalement davantage à coups de statistiques, la Fondation a voulu montrer leur quotidien de forçats de l’abri, se heurtant aux manques criants de réponses à leurs besoins et à des labyrinthes institutionnels froids ou kafkaïens (malgré les nombreuses mesures mises en œuvre ces dernières années, telles la loi Dalo, le « logement d’abord », le SIAO, etc...), oubliant que derrière chacun de ces millions de ménages, il y a des enfants, des femmes, des vieillards, des hommes, tordus de souffrance et de peur du lendemain, quand ce n’est pas du soir même.

Aujourd’hui, la crise du logement est toujours aussi criante. Et, malgré des intentions politiques qui prêtaient à l’optimisme, certaines des avancées sociales annoncées ont eu bien du mal à se concrétiser quand elles n’ont pas été détricotées en chemin... alors même qu’elles bénéficiaient d’un soutien politique, d’un mandat électoral clair et d’un réel relais dans l’opinion.

Pourquoi cette résistance ?

Le manque de volonté des acteurs et des financements publics n’est pas seul en cause.

En s’appuyant sur les leçons de ces vingt ans d’action et d’inaction et sur son Contrat social pour une nouvelle politique du logement qui reste en jachère malgré la signature présidentielle, la Fondation Abbé Pierre s’interroge et interpelle à nouveau les pouvoirs publics de tous niveaux dans les responsabilités qui sont les leurs.

Pour la vingtième fois. Mais elle garde des raisons de croire qu’elle continuera à dépasser les résistances au profit du plus grand nombre.

Fondation Abbé Pierre
20e Rapport sur l'État du Mal-Logement en France 2015

Ler rapport intégral
http://www.fondation-abbe-pierre.fr/sites/default/files/content-files/files/20e_rapport_sur_letat_du_mal-logement_en_france_2015.pdf

Le Rapport éclairage Bretagne

http://www.fondation-abbe-pierre.fr/sites/default/files/content-files/files/eclairage_regional_2015_-_letat_du_mal-logement_en_bretagne.pdf

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24 juin 2015 3 24 /06 /juin /2015 05:59

Loi sur le renseignement: une copie de la NSA

Loi sur le renseignement: une copie de la NSA

Les révélations sur l'espionnage de hauts responsables français intervient au moment du vote définitif du très critiqué projet de loi renseignement. Ce «Patriot Act» à la française offre à nos services le même type de pouvoirs que leurs homologues américains.

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23 juin 2015 2 23 /06 /juin /2015 12:13

L'Humanité - Mardi, 23 Juin, 2015

Editorial de Maurice Ulrich.

C’est Henry Ford qui a dit un jour : « Il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire. Car, si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin. »

Combien de plans sociaux dont dépendra le sort de milliers de familles sont-ils préparés dans le confort d’un conseil d’administration ou dans un bureau ministériel entre gens qui savent ?

Une véritable loi du silence pèse sur la vie économique et il faut rendre hommage à celles et ceux qui la brisent, en prenant les risques que nous évoquons ici même.

Saluons notre consœur de France 2 Élise Lucet, qui, sur une chaîne nationale du service public avec son émission Cash Investigation, n’hésite pas à interpeller les moins enclins à la transparence tels Pierre Gattaz sur les montants des dividendes ou Emmanuel Macron à propos de Sanofi par exemple. La chose est trop rare pour ne pas la souligner en ces temps où le journalisme de révérence est trop souvent la règle. Un journalisme auquel, faut-il le dire, nous ne nous soumettons pas et il convient de noter aussi que ce sont bien les (des) journalistes eux-mêmes qui ont fait obstacle à ce que projetait la loi Macron sur le secret des affaires mais qui pourrait revenir par le biais de l’Union européenne.

De ce point de vue, les 350 000 signatures venant parapher le texte lancé par Élise Lucet sont un véritable événement et une force.

Mais l’affaire ne peut être du seul ressort des journalistes et des gens les mieux informés. Car le secret des affaires n’est pas une anomalie du système, il en est certainement même l’une des conditions. Les lois du profit et de l’exploitation, pour les appeler par leur nom, le capitalisme dans sa logique la plus profonde ne peuvent faire bon ménage avec la transparence sans révéler leur véritable nature. Qu’en est-il de la mise à genoux des pays les plus pauvres, de la spéculation sur les matières premières, du travail des enfants pour de grands groupes cotés en Bourse, des atteintes sans vergogne à l’environnement, etc.

C’est Henry Ford qui a dit un jour : « Il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire. Car, si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin. » Ce qui n’est pas, soit dit en passant, sans rapport avec la Grèce.

__________________________________________________________________________

Pour signer la pétition :

https://www.change.org/p/ne-laissons-pas-les-entreprises-dicter-l-info-stop-directive-secret-des-affaires-tradesecrets

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21 juin 2015 7 21 /06 /juin /2015 05:34

Michel Kerninon est un ancien journaliste du Télégramme, militant syndical, qui intervient encore très régulièrement dans le courrier des lecteurs sur le site internet. Il vit dans la région de Morlaix et a adressé cette tribune pleine de lucidité au "Chiffon Rouge".

LA REPUBLIQUE EN DANGER

19 JUIN 2015 | PAR MICHEL KERNINON

La peur de la défaite électorale tétanise des deux partis qui se passent le relais du témoin de la direction du pays depuis 20 ans. Cette hantise les rend abouliques et absolument inefficaces à assurer la gestion du pays sur le plan social et économique. Cette impuissance structurelle à rétablir l'égalité et la justice est un poison pour le pays.

La situation présente augure d'une rupture identitaire sociale, -(élections ou pas)- et le séisme pourrait se produire peut-être à la faveur d'une étincelle sociale plus inacceptable que les précédentes ou d'un drame imprévisible. Le pays et sa population paient le prix fort de leur passivité en matière de solidarité. On ressent un abandon progressif de la cohésion sociale nationale que, récemment, semblait avoir pu ranimer, et très furtivement, le drame du 11 janvier dernier.

La raison de cette situation est évidemment le record du chômage de masse, structurel et inexorablement croissant. Et la conséquence directe, qui est la montée de l'insécurité sociale, la précarité s'étend depuis maintenant une dizaine d'années. La fracture sociale touche plusieurs générations, de jeunes adultes à qui est interdite l'activité professionnelle, comme des adultes dans la force de l'âge chassés prématurément du marché du travail. Avant même d'envisager une retraite de plus en plus incertaine. Et à quel âge d'ailleurs la retraite et à quelles conditions ?

L'incendie social qui couve se répand donc plus intensivement depuis une dizaine d'années. La hausse dramatique et sans fin du chômage constitue un siège éjectable pour le pouvoir actuel. Le 49-3 tient lieu de dispositif d'urgence pour un pays en perdition. Mais il est surtout le cache misère de l'impuissance à sortir le pays de la crise où il s'enfonce.

Qui y croit donc à ce dispositif en forme d'usine à gaz ? Quelques patrons, peut-être, qui espèrent tirer profit du système et d'ailleurs certains ont déjà beaucoup reçu de la manne publique. Mais le million d'emplois créés s'est affiché seulement sur la veste de Gattaz.

Cette loi quasi d'exception est extraite du néant au forceps constitutionnel du 49-3. La représentation nationale est en cela bafouée dans sa représentativité électorale. Et pour la deuxième fois en moins de trois mois.

Le " coup d'Etat permanent " que Mitterrand reprochait à De Gaulle revient donc à toute berzingue avec le socialo-hollandisme, néo-libéralisme à la sauce PS, pour lequel aucun d'entre nous n'a voté.

Le fourre-tout portant le nom de loi Macron manque d'imagination économique et de créativité sociale. Il est totalement dénué de la force que constituerait la recherche de justice sociale qui pourrait peut-être remobiliser le pays. Et le gouvernement Vals, au passage, a même réussi à introduire dans le dispositif quelques abaissements scélérats sur le Droit du travail et la protection sociale. Les salariés, les chercheurs d'emploi, sont traités a priori comme de futurs travailleurs jetabes. Ils n'ont rien à espérer de ce coup de force anti-social.

Que savent d'ailleurs des dirigeants du pays de la condition sociale des personnes en difficulté et de la France réelle ? Des difficultés quotidiennes de leurs concitoyens que savent-ils dans la caste politique ? Cet aveuglement qui permet même d'aller au match avec l'argent public sans se rendre compte de l'inanité d'un tel exploit... Pour ne pas revenir sur des indélicatesses à caractère financier et outrageants pour le peuple de certains malfrats dans la politique et les affaires, dont les noms s'égrènent au fil des années comme le chapelet d'offenses faites au peuple et à la démocratie.

C'est pour cela que les citoyens considèrent qu' un grand nombre de politiques, -élus ou désignés par le fait du prince-, comme de moins en moins légitimes. Non représentatifs. Inaptes, par calcul ou par impuissance, à défendre l'intérêt général qu'ils prétendent représenter.

L'emploi du 49-3 ne va pas améliorer leur légitimité aux yeux des électeurs. Nouveau coup de Jarnac antilégislatif, le 49-3 est désormais le symbole de l'impuissance de ce gouvernement à apporter une renaissance à notre société en crise sociale historique en raison d'un chômage inendigué. De plus en plus aux abois et récusé par le peuple, il s'affole à l'approche des échéances de décembre 2015, les élections régionales, et de 2017 ce grand chambardement présidentiel. Hollande en nommant et maintenant Valls piétine le programme social qu'il avaient promis et bafoue comme son prédécesseur la morale qu'il avait prétendu restaurer.

LA REPUBLIQUE EN DANGER

19 JUIN 2015 | PAR MICHEL KERNINON

La peur de la défaite électorale tétanise des deux partis qui se passent le relais du témoin de la direction du pays depuis 20 ans. Cette hantise les rend abouliques et absolument inefficaces à assurer la gestion du pays sur le plan social et économique. Cette impuissance structurelle à rétablir l'égalité et la justice est un poison pour le pays.

La situation présente augure d'une rupture identitaire sociale, -(élections ou pas)- et le séisme pourrait se produire peut-être à la faveur d'une étincelle sociale plus inacceptable que les précédentes ou d'un drame imprévisible. Le pays et sa population paient le prix fort de leur passivité en matière de solidarité. On ressent un abandon progressif de la cohésion sociale nationale que, récemment, semblait avoir pu ranimer, et très furtivement, le drame du 11 janvier dernier.

La raison de cette situation est évidemment le record du chômage de masse, structurel et inexorablement croissant. Et la conséquence directe, qui est la montée de l'insécurité sociale, la précarité s'étend depuis maintenant une dizaine d'années. La fracture sociale touche plusieurs générations, de jeunes adultes à qui est interdite l'activité professionnelle, comme des adultes dans la force de l'âge chassés prématurément du marché du travail. Avant même d'envisager une retraite de plus en plus incertaine. Et à quel âge d'ailleurs la retraite et à quelles conditions ?

L'incendie social qui couve se répand donc plus intensivement depuis une dizaine d'années. La hausse dramatique et sans fin du chômage constitue un siège éjectable pour le pouvoir actuel. Le 49-3 tient lieu de dispositif d'urgence pour un pays en perdition. Mais il est surtout le cache misère de l'impuissance à sortir le pays de la crise où il s'enfonce.

Qui y croit donc à ce dispositif en forme d'usine à gaz ? Quelques patrons, peut-être, qui espèrent tirer profit du système et d'ailleurs certains ont déjà beaucoup reçu de la manne publique. Mais le million d'emplois créés s'est affiché seulement sur la veste de Gattaz.

Cette loi quasi d'exception est extraite du néant au forceps constitutionnel du 49-3. La représentation nationale est en cela bafouée dans sa représentativité électorale. Et pour la deuxième fois en moins de trois mois.

Le " coup d'Etat permanent " que Mitterrand reprochait à De Gaulle revient donc à toute berzingue avec le socialo-hollandisme, néo-libéralisme à la sauce PS, pour lequel aucun d'entre nous n'a voté.

Le fourre-tout portant le nom de loi Macron manque d'imagination économique et de créativité sociale. Il est totalement dénué de la force que constituerait la recherche de justice sociale qui pourrait peut-être remobiliser le pays. Et le gouvernement Vals, au passage, a même réussi à introduire dans le dispositif quelques abaissements scélérats sur le Droit du travail et la protection sociale. Les salariés, les chercheurs d'emploi, sont traités a priori comme de futurs travailleurs jettabes. Ils n'ont rien à espérer de ce coup de force anti-social.

Que savent d'ailleurs des dirigeants du pays de la condition sociale des personnes en difficulté et de la France réelle ? Des difficultés quotidiennes de leurs concitoyens que savent-ils dans la caste politique ? Cet aveuglement qui permet même d'aller au match avec l'argent public sans se rendre compte de l'inanité d'un tel exploit... Pour ne pas revenir sur des indélicatesses à caractère financier et outrageants pour le peuple de certains malfrats dans la politique et les affaires, dont les noms s'égrènent au fil des années comme le chapelet d'offenses faites au peuple et à la démocratie.

C'est pour cela que les citoyens considèrent qu' un grand nombre de politiques, -élus ou désignés par le fait du prince-, comme de moins en moins légitimes. Non représentatifs. Inaptes, par calcul ou par impuissance, à défendre l'intérêt général qu'ils prétendent représenter.

L'emploi du 49-3 ne va pas améliorer leur légitimité aux yeux des électeurs. Nouveau coup de Jarnac antilégislatif, le 49-3 est désormais le symbole de l'impuissance de ce gouvernement à apporter une renaissance à notre société en crise sociale historique en raison d'un chômage inendigué. De plus en plus aux abois et récusé par le peuple, il s'affole à l'approche des échéances de décembre 2015, les élections régionales, et de 2017 ce grand chambardement présidentiel. Hollande en nommant et maintenant Valls piétine le programme social qu'il avaient promis et bafoue comme son prédécesseur la morale qu'il avait prétendu restaurer.

La République en danger, tribune de Michel Kerninon (publiée sur les blogs de Médiapart)
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20 juin 2015 6 20 /06 /juin /2015 14:00

Monsieur le Président de la République,

La crise grecque s'exacerbe de façon alarmante. Chaque jour qui passe peut, soit nous rapprocher d'un accord utile à toute l'Europe, soit d'une rupture dont personne ne peut prévoir les conséquences. L'intransigeance des principaux dirigeants européens peut nous conduire alors au bord de l'abîme. Il est aussi vital que pressant de sortir de ce piège. Le moment est crucial. La responsabilité de chaque acteur concerné est directement engagée. Il serait sordide -et au demeurant parfaitement vain- d'escompter une capitulation du gouvernement grec. La fidélité de celui-ci au mandat que lui a confié son peuple n'est pas un défaut mais un exemple à suivre. S'il refuse la compromission, il s'est, en revanche, montré prêt au compromis. Une solution à la fois digne et réaliste est donc à portée de la main. Le moment ultime est venu pour la concrétiser.

C'est dans ce contexte que nous vous lançons un appel solennel : la France ne peut, dans un tel moment, apparaître inerte sinon suiviste des puissants. Son message ne peut se réduire à un rappel docile des "règles" à respecter quand la maison brûle. D'autant que ces règles sont aujourd'hui massivement récusées par les peuples et reconnues contre-productives par nombre de leurs anciens protagonistes eux-mêmes.

Aujourd'hui, alors que la crise de confiance entre les citoyens et les institutions européennes est à son comble, c'est en se montrant capable d'entendre l'exigence de justice, de dignité et de souveraineté d'un peuple debout qu'un pays comme le nôtre sert la cause européenne bien comprise. A l'inverse, qui humilie la Grèce obère l'avenir de la construction européenne. Car le refus de l'austérité et l'aspiration démocratique sont aujourd'hui en Europe les attentes les plus partagées.

C'est pourquoi nous attendons de vous, que vous preniez une initiative politique de nature à débloquer les négociations entre l'"Eurogroup" et les autorités grecques. Nous n'évoquerons pas ici les transformations profondes à promouvoir en Europe qui font débat entre nous. L'acte urgent que nous vous demandons d'accomplir est de refuser de participer à la stratégie d'isolement de la Grèce, concernant en particulier le chantage financier et la nature des "réformes" exigées du gouvernement et du Parlement de ce pays. Apportez un soutien explicite aux mesures saines prises par les autorités grecques, telles que celles qui s'attaquent à la crise humanitaire en Grèce, ou qui permettent enfin de lutter contre l'évasion fiscale. Désolidarisez-vous en revanche nettement des exigences insoutenables de l'"Eurogroup" en matière de dérégulation du marché du travail, de révision du système des retraites ou de privatisations. Acceptez enfin le principe d'une renégociation de la dette grecque, dont une large part est notoirement illégitime.

Cette situation est sans précédent dans l'Union européenne. La France doit prendre la place qui est la sienne dans l'Histoire, celle-ci est aux côtés du peuple grec et de son gouvernement.

Signataires :

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, président du PGE

Dominique Adenot, PCF, président de l'ANECR, maire de Champigny,

Pouria Amirshahi, député PS

François Asensi, député de Seine St Denis GDR, maire de Tremblay en France

Eliane Assassi, Présidente du groupe CRC au Sénat

Isabelle Attard, députée Nouvelle Donne

Clémentine Autain, porte parole d'Ensemble

Marinette Bache, Conseillère de Paris, RetS,

Guillaume Balas, député européen PS

Julien Bayou, porte parole EELV

Martine Billard, Bureau national du PG

Michel Billout, Sénateur CRC

Frédéric Boccara, économiste

Eric Bocquet, Sénateur CRC

Jean-François Bolzinger, syndicaliste

Marie George Buffet, députée GDR

Fanelie Carrey-Conte, députée PS

André Chassaigne, Président du groupe GDR,

Laurence Cohen, Sénatrice CRC

Eric Coquerel, coordinateur général du PG

Catherine Coutard, Vice présidente du MRC

Thomas Coutrot, Mouvement associatif,

Karima Delli, députée europénne EELV

Michèle Demessine, Sénatrice CRC

Bernard Devert, syndicaliste

Jean Pierre Dubois, militant associatif

Marc Dolez, député GDR

Hervé Falciani, lanceur d'alerte

Bastien Faudot, SN et porte-parole du MRC

Jean Pierre Fourré, Vice président honoraire Assemblée nationale, Ret S

Jacqueline Fraysse, Députée GDR

Elisabeth Gauthier, réseau Transform ! Europe

Liem Hoang Ngoc, socialiste affligé

Frédéric Hocquart, conseiller PS de Paris

Nordine Idir, secrétaire général Jeunes communistes

Lucien Jallamion, Secrétaire Général République et Socialisme

Michel Jallamion, Convergences des Services Publics

Eva Joly, députée européenne EELV

Pierre Khalfa, Co-président Fondation Copernic

Pierre Larrouturou, Nouvelle Donne

Jean Luc Laurent, député, maire de Kremlin Bicètre, Président du MRC,

Marie-Noelle Lienemann, Sénatrice PS

Patrick Le Hyaric, député européen GUE-NGL, directeur de l'Humanité

Emmanuel Maurel, député européen PS

Gus Massiah, mouvement social

Jean Luc Mélenchon, député européen GUE-NGL

Alain Obadia, PCF, Président fondation Gabriel Péri

Younous Omarjee, député européen GUE-NGL

Christian Picquet, Gauche Unitaire

Barbara Romagnan, députée PS

Sandrine Rousseau, porte-parole EELV

Anne Sabourin, PCF - Coordinatrice Forum européen des Alternatives

Lydia Samarbakhsh, PCF, responsable International

Nicolas Sansu, député GDR, maire de Vierzon

Laura Slimani, Présidente MJS, présidente jeunes socialistes européens

Aurélie Trouvé, militante associative

Marie-Christine Vergiat, députée européenne GUE-NGL

Francis Wurtz, PCF, député européen honoraire

Appel au président de la République: la place de la France est aux côtés du peuple grec
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20 juin 2015 6 20 /06 /juin /2015 13:59

Pour une liste de gauche de transformation sociale et écologique et de large rassemblement antilibéral aux régionales de 2015

Les élections régionales de 2015 vont se dérouler dans un contexte de crise sociale et politique aggravée par la politique néo-libérale mise en œuvre par François Hollande et Manuel Valls, particulièrement douloureuse pour les familles, les jeunes, les retraités et les collectivités locales, du fait notamment de la mise en œuvre d’une réforme territoriale anti-démocratique qui éloigne les citoyens des lieux de décision et met les territoires en concurrence.

Cette politique de soumission aux intérêts patronaux et financiers se traduit par une aggravation des inégalités, une défiance et une colère grandissante à l’égard du PS au pouvoir, qui se manifestent dans toutes les élections, avec corrélativement la montée de la droite et surtout de l’extrême-droite, sur fond d’abstention massive.

Cette crise économique et sociale due au renforcement de la domination du capitalisme financier sur tous les aspects de la vie sociale se traduit par l’aggravation des conditions de vie de la population en Bretagne, un chômage massif amplifié par la crise de l'agroalimentaire, par la désertification de certains territoires, notamment du centre et de l’ouest, qui subissent de plein fouet les suppressions de services publics et d'activités économiques.

Dans ce contexte, la responsabilité du PCF est de créer les conditions d’un large rassemblement antilibéral, en prenant pour point d’appui l’enracinement du Front de gauche sur tout le territoire de Bretagne, qui a montré de réelles possibilités lors du dernier scrutin départemental.

Mais nous ne bornons pas les limites de ce rassemblement aux contours du Front de gauche, les dernières élections ayant aussi montré la disponibilité de nombreuses forces opposées à l’austérité et porteuses d’une ambition de transformation sociale, des citoyens engagés, des syndicalistes, des écologistes, acteurs sociaux, militant-e-s antiracistes, et féministes, culturels, intellectuels, des socialistes en opposition avec la politique libérale du gouvernement.

Ce rassemblement se fera dans une esprit de résistance et d'innovation politique, sur la base d’un projet élaboré en commun, sur lequel les communistes ont commencé à travailler : un projet basé sur la démocratie d'implication citoyenne et l’égalité sur tout le territoire, un projet écologiste, porteur de propositions audacieuses en opposition avec la marchandisation des activités, en faveur d’une agriculture et d’une pêche non productivistes et valorisant le travail des hommes, mobilisant de nouveaux moyens financiers au service de l'emploi décent et de la formation, de promotion de tous les services publics.

Un projet solidaire qui porte au cœur de l'ambition de politique publique régionale la défense et l'extension des services publics et l’Humain d’abord.

Nous défendrons pour la Bretagne le projet d'une construction humaine ouverte et généreuse, loin d’un repli communautariste, porteuse de solidarités et de nouvelles coopérations avec les autres régions de France et du monde.

Dans un contexte général de domination des dogmes libéraux et de réduction de la dépense publique, de mise en concurrence des territoires, portée par la droite et le PS, de montée du vote FN dans l'électorat populaire, il est indispensable de construire une perspective politique qui donne de l'espoir, qui pose les jalons de l'émergence d'une nouvelle gauche.

Pour cela il faut pouvoir partir d'un repérage des besoins sociaux insatisfaits (santé, accompagnement du vieillissement, difficultés des jeunes, des associations, développement de la précarité, meilleur accès à la formation professionnelle pour tous les salariés, les précaires et les personnes exclues de l'emploi) et montrer les effets néfastes de la politique du gouvernement en montrant que d'autres politiques étaient possibles sans se concentrer uniquement sur les compétences régionales entendues de manière restrictive mais en envisageant l'ensemble des aspects de la vie des Bretons. Partir de là pour faire un travail d'explication autour des questions de l'utilisation de l'argent, des ressources disponibles mais accaparées par des intérêts privés.

Il faut retrouver dans l'élection régionale les communistes dans la lutte, pour expliquer les responsabilités de la crise et démontrer qu'un autre chemin est possible que celui de la régression sociale et démocratique portée par la droite et l'extrême-droite, régression sociale provoquée également par une politique gouvernementale qui tourne le dos aux valeurs et aux acquis de la gauche.

En Bretagne comme en France la gauche de transformation sociale doit se rassembler en se donnant de grandes ambitions.

C’est pourquoi nous nous prononçons pour les prochaines élections régionales en faveur d’une liste de la gauche d'émancipation, qui affronte les logiques capitalistes.

Ce choix nous met clairement en opposition avec les politiques d'austérité. Il nous donne de la visibilité, de la cohérence par rapport aux choix du Front de gauche aux élections précédentes. Il entre dans une dynamique nationale. Il nous permet de développer un véritable projet alternatif, radical, solidaire avec les forces européennes et internationales qui nous sont proches, ambitieux et réaliste à la fois. Et il nous démarque des membres du PS et de leurs alliés au pouvoir.

C’est le seul choix susceptible d’empêcher le retour de la droite en Bretagne, en se fondant sur des contenus véritablement de gauche.

Il n’exclut pas a priori un plus large rassemblement de deuxième tour, à condition de pouvoir travailler alors à ce que les contenus et les objectifs le permettent.

Notre ambition est de porter cet espoir dans la dynamique qui est en marche en Grèce, en Espagne, en Irlande, en Turquie. Ce rassemblement a vocation à devenir majoritaire, rien n’est écrit d’avance tant le mécontentement est grand à l’égard du pouvoir en place. Et la période n’exige-t-elle pas des positionnements forts et porteurs d’espoir ?

C’est pourquoi nous proposons, dans la période qui s’ouvre, de s’adresser à toutes les forces susceptibles de se retrouver autour d’un projet porteur d’une ambition ancrée à gauche, en commençant par nos amis du Front de gauche. Nous proposons de travailler à la constitution d’une liste indépendante du PS au premier tour des élections régionales, avec la volonté de candidatures largement ouvertes sur la société, dans l’esprit du rassemblement qu’a porté Podemos, avec de nombreux militants communistes, lors des dernières élections en Espagne.

Joël Gallais (secrétaire départemental du PCF Morbihan)

Ismaël Dupont (secrétaire départemental du PCF Finistère)

Denis Kermen (secrétaire départemental du PCF Ile et Vilaine)

Régionales de décembre 2015: pour une liste de transformation sociale et écologique et de large rassemblement antilibéral
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20 juin 2015 6 20 /06 /juin /2015 13:48

C'est pas la fin de la lutte... mais peut-être l'heure du début de la riposte pour les peuples européens.

C'était les 30 et 31 mai dernier le 1er Forum Européen des Alternatives à Paris, avec des ateliers thématiques disséminés dans la ville et des assemblées plénières sous un chapiteau place de la République. L'évènement, rappelant le climat des congrès de l'Internationale d'avant 1914, avec toutes les forces politiques, syndicales, associatives, intellectuelles, qui luttent contre la domination du capitalisme et de l'austérité partout en Europe et même dans le monde (il y avait des paysans boliviens, péruviens et du Sahara-Occidental au débat sur l'agriculture animé par le breton Xavier Compain), était organisé par le PCF et le Parti de la Gauche Européenne, présidé par Pierre Laurent, regroupant SYRISA (Grèce), Die Linke (Allemagne), Izquierda Unida (Espagne), le Sinn Fein (Irlande)., Rifondazione Comunista (Italie), Bloco de Esquerda (Portugal). Et bien d'autres encore...

On a discuté soutien à l'expérience de résistance de Syrisa et de la population en Grèce (la présidente du parlement grec était présente, le ministre des Finances et le porte-parole de Syrisa aussi), construction de l'alternative au néolibéralisme en Europe.

L'enjeu de la COP 21 et du Climat, d'une politique migratoire généreuse et humaine, soucieuse du droit d'asile et de la liberté de circulation, de la lutte contre la corruption, pour l'eau bien public, pour une agriculture paysanne et une alimentation de qualité pour tous, l'égalité homme-femme, la culture, la lutte contre le racisme et la domination des banques ont été autant de thèmes de débats de ce Forum Européen des Alternatives extrêmement riche et stimulant pour les participants.

Outre plusieurs personnalités du Front de Gauche (Clémentine Autin, Eric Coquerel, Marie-Christine Vergiat, Francis Wurtz, Pierre Laurent... Mélenchon a fait aussi une apparition le samedi), des frondeurs de la gauche du PS (Liem Hoang Ngoc), des écologistes (Emmanuelle Cosse), des responsables de Nouvelle Donne (Pierre Larroutourou), d'ATTAC, de la Fondation Copernic, d'associations comme Amnesty International, la JOC, RESF, la Cimade, des intellectuels (le très stimulant Gus Massiah notamment, du Forum Social Mondial) des syndicats d'émancipation français (CGT, Solidaires, FSU, Modef, Confédération Paysanne) ont participé à ces échanges.

5000 personnes ont vécu dans l'enthousiasme cette première européenne dans un climat de fraternité et de combativité mais évidemment, ce week-end là, les télés et les radios ont regardé ailleurs : le congrès de l'UMP, les démêlées de la famille Le Pen, c'était tellement plus intéressant. Cette gauche de rupture qui défend les intérêts du monde du travail, de l'égalité et de la civilisation en Europe, on préfère ne pas lui donner trop la parole, de peur que les peuples soumis à la dictature de la finance aient des idées de révolte.

Pour ma part, j'ai participé place de la République à deux débats sur le soutien à la Grèce, contre l'austérité et pour la démocratie, le samedi et le dimanche, à un débat sur « Un monde de mobilités : pour une nouvelle politique migratoire » animé par la députée européenne du Front de Gauche Marie-Christine Vergiat, à un débat sur « la démocratie contre les banques » et sur le financement des services publics en Europe. J'ai été particulièrement séduit d'entendre des paroles de lutte, de résistance, de perspectives politiques avec des accents et des idiomes grecs, espagnols, portugais, italiens, allemands, qui disent à la fois la richesse des expériences nationales de la gauche de transformation, l'universalité de notre combat, et la capacité à innover pour retrouver des bases populaires de lutte contre la domination des forces capitalistes.

Ismaël Dupont.

Forum européen des Alternatives des 30 et 31 mai : c'est pas la fin de la lutte, mais peut-être l'heure du début de la riposte pour les peuples européens
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