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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 09:16
Quelle alternative aux Gafam et à l’ubérisation ?

Les grandes firmes captent à leur profit la valorisation du formidable patrimoine de données de notre pays et de l’Europe. Leur domination repose sur leur capacité à être le passage obligé pour accéder à l’information et la traiter, d’où leur quasi-monopole et la rente qu’ils prélèvent. Leurs seuls challengers globaux sont les entreprises chinoises. La France et l’Europe sont devenues des colonies numériques des firmes étasuniennes globalisées.

Les causes de cette colonisation sont politiques. Là où les États-Unis et la Chine avaient tout compris sur la fusion industries et services, sur les enjeux stratégiques de la donnée et de l’intelligence artificielle, l’Europe et les gouvernements nationaux ont cassé toute coopération et toute complémentarité, au nom du dogme du démantèlement du monopole des entreprises intégrées de service public pour les privatiser. Ces choix catastrophiques ont laissé le champ libre aux firmes étasuniennes.

Des accords comme ceux liant Microsoft à l’Éducation nationale ou à l’armée, le partenariat Renault-Google sur les voitures connectées alors que l’État reste actionnaire de ce groupe, ne font que renforcer cette domination et cet asservissement aux Gafam. Le gouvernement ne peut faire la promotion du projet de cloud souverain européen Gaia-X et, dans le même temps, décider de faire héberger les données de santé de notre pays sur des serveurs de Microsoft.

Il est donc urgent de nous émanciper de notre statut de colonie numérique et de construire notre souveraineté numérique dans le cadre de coopérations européennes, mais aussi avec des pays comme la Chine ou le Vietnam. Loin du modèle « tout startup », cette indépendance numérique ne pourra se construire qu’à partir d’une stratégie nationale et européenne qui englobe tout l’univers numérique des composants électroniques à l’intelligence artificielle en passant par les équipements, la robotique, les données, le logiciel, les plateformes, et en faisant appel aux atouts que constituent nos services publics, notre richesse culturelle mais à l’initiative citoyenne qui se développe autour des communautés du logiciel libre et des fablabs qui ont su, lors de la crise du Covid 19, palier certaines défaillances du secteur privé et de l’État central.

Cette émancipation ne sera rendue possible qu’en s’appuyant sur le formidable potentiel humain des travailleurs et travailleuses de notre pays, de ses laboratoires de recherche, de ses universités, de ses grandes entreprises de télécoms et de services informatiques, de ses fleurons industriels encore existants.

Des amorces d’alternatives existent déjà pour nous affranchir du monopole et de la domination des Gafam, encore faut- il qu’elles s’intègrent dans une véritable stratégie numérique nationale et européenne, mobilisant les moyens humains et financiers nécessaires, en étant à la hauteur de ce qu’investissent les États-Unis et la Chine.

Il s’agit aussi de rompre avec un développement écocide du digital, tourné vers la surconsommation de ressources rares et d’énergie, l’hyper-surveillance, la désinformation et la déstructuration du monde du travail, notamment par l’ubérisation, afin de libérer le potentiel émancipateur de la révolution numérique pour l’humanité, en matière de créations de richesse, de partages, d’accès à la connaissance, de coopérations et de mutualisations.

Il est possible de proposer des idées : cliquer sur le lien ci-dessous.

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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 06:46
L'Humanité

L'Humanité

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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 06:21
Jusqu'où laissera-t-on s'étendre la foule des étudiants qui vivent avec la faim ? - Olivier Chartrain, L'Humanité, 3 novembre 2021
Jusqu'où laissera-t-on s'étendre la foule des étudiants qui vivent avec la faim ?
Mercredi 3 Novembre 2021 - l'Humanité

L’image d’interminables queues devant une distribution alimentaire est, hélas, devenue habituelle. Si la crise sanitaire a joué un rôle, c’est avant tout la déliquescence du système d’aide sociale dans le supérieur qui est en cause. Explications et propositions.

 

Un « triste anniversaire » : c’est en ces termes que la Fage (Fédération des associations générales étudiantes), désormais première organisation syndicale étudiante, fêtait en octobre les dix ans de la création de son réseau d’épiceries solidaires, les AGORAé. À la fois épiceries à coût modique et lieux de vie, les AGORAé sont aujourd’hui au nombre de trente sur l’ensemble du territoire.

Et elles ne sont pas les seules : des associations locales se sont aussi créées pour remplir la même fonction, d’autres syndicats étudiants ont créé leurs propres structures et des associations de solidarité comme le Secours populaire français ont également pris l’habitude d’intervenir auprès des étudiants, soit directement sur les campus, soit en les accueillant dans leurs propres lieux.

Au point qu’on ne s’étonne plus guère, aujourd’hui, de voir ces images de dizaines de jeunes faisant la queue lors de distributions alimentaires sur les campus ; au point qu’on ne s’étonne plus du tout de voir les universités indiquer, sur leur site Internet, les horaires d’ouverture des épiceries solidaires, quand ce ne sont pas les jours et heures des distributions alimentaires.

De la précarité à la misère

Une institutionnalisation de ces dispositifs qui en dit long sur « cette précarité grandissante que l’on a laissé s’installer au fil des années » et qui est « devenue misère pour une partie de la population estudiantine », pour reprendre les mots de Paul Mayaux, le président de la Fage. Et bien entendu la pandémie de Covid et les mesures de confinement qui en ont découlé sont venues aggraver le phénomène.

Quelques chiffres permettent de mesurer à quel point : pendant la crise sanitaire, les 30 AGORAé ont distribué à elles seules plus de 275 000 paniers alimentaires – sur une population de 2,8 millions d’étudiants, dont 1,7 million à l’université.

Certes, confirme Camille Gomes, de la FSE (Fédération syndicale étudiante), « la crise sanitaire a dramatiquement aggravé les difficultés des étudiants, et la fermeture des campus a fait que les distributions alimentaires ont dû prendre le relais, voire ont désormais pris le pas sur la restauration universitaire. Mais les problèmes existaient déjà avant ».

Les Crous délibérément asphyxiés

Les problèmes ? L’état des services de restauration des Crous (centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires, qui gèrent aide sociale, logement, restauration…), déjà. On sait que le premier problème des universités est de devoir absorber un nombre d’étudiants qui ne cesse d’augmenter alors que les dotations, les postes d’enseignants-chercheurs et les locaux ne suivent pas. Or il en va de même, si ce n’est pire, pour les Crous.

Le résultat, c’est un système à bout de souffle et de forces. Il suffit de se promener devant un restaurant universitaire le midi pour le constater : si des queues interminables (une demi-heure, une heure d’attente) se forment au point que de nombreux étudiants sont obligés de sauter le repas faute de temps, c’est parce que les locaux ne sont pas adaptés, que le personnel manque, que le matériel hors d’âge entraîne des pannes incessantes… La situation est telle qu’un mouvement de grève national a été lancé le 18 octobre par le syndicat CGT des Crous pour dénoncer la surcharge de travail et « l’esclavage moderne », demander des embauches sur les postes vacants et l’augmentation du plafond d’emploi qui limite la capacité d’embauche des Crous.

La seule réponse des Crous depuis l’an dernier est de proposer quelques emplois à… des étudiants, histoire sans doute de faire d’une pierre deux coups, en ayant l’air d’apporter une solution à tous ceux qui ont perdu leurs petits jobs depuis la crise sanitaire. Sans grand succès : « À Montpellier, le Crous nous a expliqué que “les étudiants ne veulent pas travailler sous prétexte que ça ne cadre pas avec leur emploi du temps” ! » raconte Camille Gomes.

Le resto U n'est pas rentable, on le ferme

À Montreuil, la situation est encore pire. Dans cette ville de Seine-Saint-Denis, se trouve un IUT qui dépend de l’université de Saint-Denis. Comme cette dernière, il a fermé ses portes en mars 2020, pour cause de confinement. Et, avec lui, le restaurant universitaire qui permettait aux 600 étudiants de se nourrir. Mais, en septembre 2020, ce dernier n’a pas rouvert. Ni depuis. Éloigné du campus de Saint-Denis, ce restaurant était confié à un prestataire privé, dont le contrat a pris fin en juin 2020. Et, depuis, aucune autre entreprise n’a souhaité prendre le relais. Motif : pas rentable. En attendant, les étudiants ont le choix entre le kebab du coin et des micro-ondes installés dans la salle de la cafétéria.

Le Crous, lui, refuse de reprendre la gestion du restaurant en direct, comme c’était le cas jusqu’en 2016. Il explique préférer porter l’effort « sur les campus centres où la demande et la fréquentation étudiantes sont très fortes », alors qu’à Montreuil « une fréquentation insuffisante ne (lui) a pas permis de maintenir sa présence » sur le site. Autrement dit : le restaurant de Montreuil n’est pas rentable, on ferme. Et tant pis pour les étudiants concernés… Non loin de là, le Crous de Créteil s’est déclaré, sans rire, «  sensible aux difficultés que peuvent rencontrer les étudiants  » à Montreuil, et étudierait « la possibilité d’y implanter des distributeurs de restauration par automates »… Notons que, tout près de là, le Crous de Paris préfère vanter sur son site ses prestations traiteur, hors de portée des étudiants, mais sans aucun doute infiniment plus rentables. Pour un organisme chargé de l’aide sociale, de tels choix sont pour le moins… curieux.

Vers une restauration à deux vitesses

D’autres restaurants universitaires ont eux aussi fermé, comme à Nanterre ou à Limoges, pour des raisons similaires. « Ce n’est pas le rôle des Crous de rechercher la rentabilité, reprend Camille Gomes. Ce que nous craignons, c’est la mise en place d’une restauration à deux vitesses, avec une branche de restauration réservée à un certain type d’étudiants. Déjà, tout ce qui est aliments en vente sur place est de moins en moins fabriqué par le Crous. Et on paie 5 euros pour une salade où il n’y a rien à manger… » Tous les syndicats le disent : la fin du repas à 1 euro pour tous (désormais, ce tarif n’est plus accessible qu’aux seuls boursiers) a été un coup dur. Et, quand on n’est pas boursier, assumer un prix de 3,30 euros n’a rien d’évident quand on a déjà dû payer tous les autres frais fixes (loyer, transports…), en augmentation constante.

À Lille, la colère a d’ailleurs débordé le 20 octobre. À l’initiative de la FSE, décidément très présente sur les questions sociales, une opération « Resto U gratuit » a été menée, permettant, après négociation, à 200 étudiants de manger sans payer et surtout de faire entendre leurs principales revendications : le retour du repas à 1 euro pour tous et celui du paiement en espèces, l’exigence d’embauches supplémentaires pour résorber les files d’attente interminables – et, au passage, la lutte contre l’insalubrité des logements, autre problème qui atteint des proportions préoccupantes sur de nombreux campus où des résidences étudiantes construites dans les années 1960 ou 1970 n’offrent plus des conditions de logement décentes.

Les propositions des syndicats

Mais, au-delà de ces revendications légitimes, la solution de fond reste le réinvestissement de l’État dans l’aide sociale aux étudiants. Or, on n’en prend pas le chemin, comme en témoigne le trompe-l’œil de l’augmentation des financements des Crous dans la loi de finances 2021… essentiellement due au remboursement du coût supplémentaire du repas à 1 euro. Les syndicats étudiants, eux, y vont tous de leurs propositions, qui visent le même objectif en empruntant des chemins légèrement différents : allocation d’autonomie pour l’Unef, augmentation des bourses en montant et en nombre de bénéficiaires pour la Fage (une proposition également avancée par les autres organisations).

La FSE va un peu plus loin en proposant une garantie « logement, santé, restauration » pour tous les étudiants. « Tout ce qui augmenterait les financements de ces activités porterait le risque de créer une inflation qui en limiterait les effets », explique Camille Gomes. Un phénomène déjà observé, hors population étudiante, avec les allocations-logement. « Nous voulons un 100 % Sécu pour la santé et 100 % Crous pour le logement et la restauration », explique la syndicaliste.

Le flop du chèque-restaurant étudiant

L’idée de départ, c’était de permettre aux étudiants habitant dans des « zones blanches » de restauration universitaire, c’est-à-dire trop loin des services proposés par les Crous, de bénéficier de repas à un coût modique. Leur nombre était estimé à 500 000, notamment ceux qui poursuivent leurs études dans des antennes universitaires parfois éloignées et isolées des campus historiques dont elles dépendent. La proposition de loi portée par le sénateur centriste Pierre-Antoine Levi avait été adoptée en juin par la Chambre haute, non sans débat. À gauche, tout comme chez des syndicats étudiants (Unef ou FSE notamment), on estimait qu’elle faisait peser une menace sur les Crous en subventionnant de façon détournée la restauration privée et, ce faisant, en organisant une concurrence qui ne manquerait pas de mettre les Crous en difficulté. Finalement, le passage à l’Assemblée aura transformé cette proposition en une simple « aide financière » pour les étudiants concernés, sans que l’on sache précisément quels seraient les contours des « zones blanches concernées », ni quel serait le montant de cette aide. Reste qu’il ne serait pas nécessaire de chercher à combler les « trous dans la raquette » du réseau des Crous si ceux-ci avaient eux-mêmes les moyens de le faire.

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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 06:16
Cop 26 - Dix ans décisifs pour agir - Fabien Roussel
Cop 26 - Dix ans décisifs pour agir - Fabien Roussel

COP 26 : 10 ans décisifs pour agir !

La COP 26 de Glasgow ne saurait se satisfaire des beaux discours des dirigeants mondiaux bien souvent en contradiction avec leurs actions respectives. L’heure est aux décisions concrètes, ambitieuses et radicales face à la crise climatique qui menace les équilibres de la civilisation humaine. C’est bien de changements systémiques dont il est question. L’avenir de l’humanité ne se joue pas en mots mais bien en actes.

Rappelons que le gouvernement français a été jugé coupable d'inaction climatique. Le Haut conseil pour le climat a souligné à plusieurs reprises les manques de la politique du gouvernement ainsi que la nécessité de changer le système économique en profondeur. Au niveau mondial, les engagements actuels des États ne permettront, au mieux, que de réduire de 7 % les émissions en 2030 par rapport à 2020. Or il faudrait faire 7 fois plus d’efforts pour respecter les 1,5 degrés de réchauffement : c'est dire que la marche est encore très haute !

C’est pourquoi le Parti communiste français a mandaté une délégation à Glasgow, du 5 au 8 novembre, avec pour objectif d'échanger des propositions et de construire des actions communes avec d'autres forces progressistes et écologistes en Europe et dans le monde. Elle sera notamment porteuse d’une ambition pour la France : arriver à viser une empreinte carbone nulle le plus rapidement possible et sortir des énergies fossiles (gaz, pétrole et charbon). Elle défendra aussi une approche sociale et populaire de l’écologie, qui affronte la nécessité d’un dépassement du système capitaliste par des mesures structurelles et qui fait des catégories moyennes et populaires les acteurs de cette révolution en plaçant la démocratie, la lutte contre les inégalités et une réorientation des richesses produites en son cœur. C’est en ce sens que la délégation participera à la manifestation à Glasgow et que les communistes seront présents aux manifestations pour la justice climatique samedi 6 novembre prochain.

A cet effet, Fabien Roussel est porteur d’une proposition forte, conforme aux recommandations du GIEC, celle d’un pacte inédit pour le climat et l’emploi de 140 milliards d’euros avec des objectifs précis (mix énergétique, mobilités, rénovation des bâtiments et du logement, mode de production agricole, biodiversité, industrialisation nouvelle et recherche, relocalisation des productions, lutte contre l’obsolescence programmée, solidarité internationale). Ce pacte prend toute la mesure de la révolution à engager en termes d’emploi, de formation et de nouveaux pouvoirs de décisions des salariés dans les entreprises pour relever le défi écologique.

Nous sommes face à un défi politique, scientifique, industriel et de recherche fondamentale et appliquée, sans précédent : nous avons 10 ans décisifs pour agir !

Paris, le 3 novembre 2021

Parti communiste français.

Présidentielle. Fabien Roussel propose un pacte à 140 milliards pour le climat
Vendredi 29 Octobre 2021 - L'Humanité

Pour sa troisième « rencontre des jours heureux », le candidat du PCF à l’Élysée a détaillé ses propositions pour la sauvegarde de l’environnement. Il souhaite conformer les dépenses écologiques de l’État aux préconisations du Giec.

 

Sous les arches métalliques de la halle Martenot, dans le centre historique de Rennes (Ille-et-Vilaine), Fabien Roussel a tenu, mercredi 27 octobre, sa troisième édition des « rencontres des jours heureux », dédiée à l’environnement et au climat. Devant les 400 personnes réunies pour l’occasion, le candidat du PCF à la présidence de la République a détaillé une série de propositions issues de son « pacte pour le climat et l’emploi », d’un montant de 140 milliards d’euros par an, « conformément aux préconisations du Giec ». « Nous sommes dans la décennie du possible », assure le député du Nord, estimant « urgent de rompre avec le système capitaliste, qui, pour gagner encore plus d’argent, exploite les êtres humains mais aussi la Terre ». Mais « l’écologie ne doit pas se limiter au réchauffement climatique », note Barbara Gomes, porte-parole de la campagne et animatrice de l’événement. Ce territoire n’a pas été choisi par hasard : de la catastrophe de l’ Erika aux phénomènes des algues vertes, provoqués par l’exploitation porcine intensive, la Bretagne doit faire face à différents enjeux environnementaux, tout en produisant « seulement 17 % de ses besoins énergétiques », déplore l’élu rennais Yannick Nadesan (PCF). Localement, les initiatives, que le candidat n’a pas manqué de saluer, se multiplient.

Développer le fret, rénover les logements

D’ailleurs, en amont de la rencontre, Fabien Roussel s’est notamment rendu sur le barrage de Rophémel. Un ouvrage qui, malgré sa production d’électricité et d’eau potable pour les 500 000 habitants de l’agglomération rennaise, était menacé de fermeture à la suite de l’abandon de la concession par EDF, avant d’être racheté 1 euro symbolique par Eau du bassin rennais. Une première pour une collectivité en France, qui « permet ainsi de contrôler la production d’une électricité verte, la distribution de l’eau, mais aussi d’agir sur sa tarification sociale », précise Yannick Nadesan, à l’initiative de la démarche. « Il ne faut pas opposer les énergies vertes et l’énergie nucléaire », assure Fabien Roussel, partisan de l’atome, qui a réaffirmé sa volonté de renationaliser EDF et Engie afin de « retrouver une maîtrise de nos productions à travers un mixte énergétique décarboné et pilotable ». « Les six scénarios de RTE pour la neutralité carbone en 2050 méritent un grand débat national », estime également le sénateur Pierre Laurent (PCF), présent pour l’occasion.

Mais c’est aussi sur les transports, responsables de 30 % des émissions de gaz à effet de serre, que le candidat communiste insiste. Sur le fret d’abord, il met sur la table un plan de 4 milliards d’euros avec pour ambition d’atteindre les 30 % de marchandises transportées sur le rail d’ici à 2030. Un plan qui comprend notamment l’ouverture de 100 lignes « sur le modèle du train des primeurs entre Perpignan et Rungis », détaille Fabien Roussel. Un enjeu de taille pour la Bretagne, d’autant qu’ « aucun port de la région n’est desservi par le rail », relève un syndicaliste CGT, lors de la visite du candidat dans une entreprise de logistique. « En développant nos activités sur le fret, nous réduisons de 15 000 le nombre de camions sur les routes chaque année », note Matthieu Lahaye, le directeur de l’entreprise, qui opère ainsi entre Rennes et Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône.

Pour autant, Fabien Roussel n’oublie pas la vie quotidienne des Français, l’occasion pour lui de tacler la politique macroniste. « Avez-vous déjà vu un ouvrier acheter une voiture électrique à 50 000 euros grâce à la prime gouvernementale de 3 000 euros ? » ironise un candidat qui ambitionne la revalorisation de cette dernière à hauteur de 10 000 euros, comme l’engagement financier de l’État en faveur des transports en commun gratuits. Face à la hausse des prix de l’énergie, le secrétaire national du PCF a réitéré son appel à « baisser la TVA », d’autant que cette action dégagerait « des marges pour les entreprises afin d’augmenter les salaires ». Enfin, le candidat souhaite débloquer 10 milliards d’euros par an pour « financer la construction et la rénovation de 500 000 logements afin d’éradiquer l’ensemble des passoires ». « Les 1 % les plus riches sont responsables de 15 % des émissions de CO2  », glisse Fabien Roussel, qui entend financer l’ensemble de ces mesures « en allant chercher des recettes supplémentaires », notamment en taxant les plus aisés et les multinationales.

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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 06:07
Contrat d'engagement: quel manque d'ambition pour la jeunesse! (MJCF, 3 novembre)
Contrat d’engagement : quel manque d’ambition pour la jeunesse !

C’est sur facebook qu’Emmanuel Macron a décidé d’annoncer la mise en place de sa nouvelle mesure phare pour les jeunes : le contrat d’engagement.

Initialement prévu pour un million de jeunes, ce dispositif ne concerne finalement que 500 à 600 000 jeunes, avec une aide pouvant aller jusqu’à 500€ par mois mais qui ne sera pas automatique.

Ce sera donc une aide précaire revue au rabais. Autoproclamé “président des jeunes”, Emmanuel Macron est finalement bien éloigné des préoccupations de la jeunesse. Ce Gouvernement reste dans la lignée de ses prédécesseurs en proposant encore aux jeunes d’être une sous-catégorie de travailleurs. Or, ce n’est pas d’un énième contrat précaire dont nous avons besoin mais d’un emploi stable et correctement rémunéré.

Nous avons actuellement près d’un jeune sur cinq au chômage, un million et demi de jeunes sans emploi ni formation. Si les jeunes sont au chômage, ce n’est pas à cause d’une “mauvaise adaptation au marché de l’emploi”, c’est bien par un manque d’ambition politique.

Aujourd’hui les jeunes sont davantage confrontés à la précarité de l’emploi : plus souvent en CDD, intérim, stages. Ce n’est donc pas d’un nouveau contrat précaire dont ont besoin les jeunes générations mais bien d’un parcours sécurisé et d’un emploi correctement rémunéré. Et ce ne sont pas les besoins qui manquent !

D’un côté nous avons des besoins immenses d’emplois dans les services publics notamment la santé et l’éducation, de l’autre nous avons des centaines de milliers de jeunes sans emplois ni formation. Recrutons-les, formons-les plutôt que de les enfermer dans un nouveau sas de précarité.

Le MJCF demande la création de pré-recrutements dans les services publics. Des jeunes recrutés dès la sortie du baccalauréat, rémunérés pendant leur formation, et en contrepartie ils devraient 10 ans de service à l’Etat. Cette mesure permettrait à la fois de répondre aux demandes croissantes de personnels formés dans le service public et de sortir de la précarité des millions de jeunes.

Nous demandons également la conditionnalité des aides publiques à l’embauche et la formation professionnelle de jeunes.

Ce ne sont pas les besoins qui manquent, c’est une ambition politique à la hauteur.

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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 06:05
Les Padhue, ces médecins à diplômes étrangers mis à la porte de l'hôpital (Cécile Rousseau, L'Humanité, 2 novembre 2021)
Les Padhue, ces médecins à diplômes étrangers mis à la porte de l'hôpital
Mardi 2 Novembre 2021 - L'Humanité

Mobilisés depuis le début de la pandémie, certains praticiens diplômés hors de l’Union européenne (Padhue) ne pourront plus continuer à exercer leur métier dès janvier 2023.

 

Une angoisse quotidienne. Psychiatre dans un hôpital public en Occitanie, Farid (1), 40 ans, a enclenché un compte à rebours dans sa tête. Praticien à diplôme hors Union européenne (Padhue), il risque de se retrouver, comme des centaines de ses confrères, contraint de quitter son poste en janvier 2023. Pour ces maillons vitaux de la chaîne de santé, le décret d’application de la loi du 24 juillet 2019 est tombé comme un couperet durant l’été 2020 : les professionnels ne pouvant pas justifier de deux ans d’activité entre le 1er janvier 2015 et le 30 juin 2021 doivent rendre la blouse au 31 décembre 2022.

Les mêmes compétences qu’un professionnel inscrit à l’ordre des médecins

En pleine pandémie, cette décision a cloué Farid sur place. « J’ai commencé à travailler en février 2020, donc ça ne fera pas deux ans à cette date, soupire-t-il, amer. Nous avons été réquisitionnés dans le cadre du plan blanc. Nous avons fait face à des patients dans l’impossibilité de respecter les gestes barrières, au risque de contaminer nos familles. J’ai fait le choix d’émigrer ici avec ma femme et ma fille. Je me sens désormais en totale insécurité, face à un mur. Certains collègues ont acheté des maisons, se sont endettés pour s’installer en France. Nous voulons donc une dérogation pour continuer. »

Praticien attaché et associé, Farid a les mêmes compétences qu’un professionnel inscrit à l’ordre des médecins. « Nous menons les consultations, réalisons des entretiens familiaux et faisons des gardes, précise-t-il. Nous sommes qualifiés , même si nous ne pouvons pas, par exemple, délivrer des certificats médicaux. Nous avons été applaudis au 20 heures et , maintenant, nous ne pourrions plus exercer notre passion ? D’autant que, dans mon hôpital, il y a des postes vacants et des départs en retraite prévus. Qui va les remplacer ? »

« Nous sommes mal payés »

Pour Dhiaa Hai, 32 ans, pharmacienne de formation, c’est la double peine. Arrivée en 2019, elle se retrouve pourtant prise au piège. Attachée de recherche clinique en CDI, elle a quitté son poste en novembre 2020 pour un CDD de pharmacienne à l’hôpital Saint-Louis à Paris. Mais sa première expérience n’entre pas, hélas, dans le cadre du décret. « Si j’avais été infirmière, ces mois de travail entre 2019 et 2020 auraient compté, dénonce la jeune femme. Je suis divorcée, seule avec un enfant de 10 ans. Je dois renouveler mes papiers, mais, en janvier 2023, je risque de me retrouver sans rien, alors que mon chef m’a signé une attestation montrant l’importance de ma présence dans le service ! » Les raisons de la colère sont nombreuses : « Nous sommes mal payés : je gagne 2 000 euros alors que mes collègues avec des diplômes européens touchent plus de 3 000 euros », déplore-t-elle.

L'EVC, une minuscule porte de sortie

Pour Dhiaa, le retour en Algérie serait une source de stress. Ingénieure de recherche, puis titulaire d’une thèse en sciences, elle a poursuivi ses études en France et a très peu exercé dans son pays d’origine. Comme ses compagnons de galère, elle n’a jamais compté ses heures au pic de la crise. « En tant qu’attachée de recherche clinique, j’ai parfois préparé des dossiers jusqu’à deux heures du matin, pour que les hôpitaux soient inclus dans les essais cliniques sur le Covid », martèle-t-elle.

Pour ces médecins, seule une minuscule porte de sortie s’offre à eux : passer un examen de vérification des compétences (EVC). Mais ce concours est ultra-sélectif. « En pharmacie, il y a deux postes dans toute la France pour cinquante aspirants. J’ai 1 % de chance de le réussir », pointe Tarek Mahdi, 30 ans, praticien attaché en biochimie endocrinienne à la Pitié-Salpêtrière depuis novembre 2019. « En plus, ces places sont aussi ouvertes à l’international, donc à d’autres praticiens qui n’ont pas des contrats à temps plein comme nous et peuvent préparer ce concours ! assène-t-il. Nous risquons de nous retrouver au chômage, alors qu’il y a des besoins énormes et que j’ai plein de projets de recherche en cours. Pendant ce temps, le gouvernement regarde tout cela depuis le mont Olympe… »

« Sans nous, les services ferment »

Alors que le sous-effectif médical est endémique dans le pays, les 22 000 Padhue sont un des piliers empêchant l’édifice de s’écrouler. « Rien que dans mon établissement, situé dans l’Aisne, nous sommes treize. Sans nous, les services ferment », glisse Brahim Zazgad, psychiatre responsable de deux unités et président du Supadhue (syndicat d’union des Padhue), non concerné par la date butoir de janvier 2023. Encouragé par le climat nauséabond actuel, l’exécutif a même décidé d’un nouveau tour de vis : « Nous avons besoin d’une autorisation de travail pour pouvoir renouveler le titre de séjour, mais il est en ce moment de plus en plus dur de l’obtenir auprès de l’agence régionale de santé. Des collègues vont se retrouver en situation irrégulière plus vite que prévu », s’alarme Tarek Mahdi.

Le 21 septembre, la CGT et le Supadhue ont organisé un sit-in devant le ministère de la Santé pour exiger une solution digne. « Il faut faire sauter ces deux années d’activité nécessaires ! tranche Laurent Laporte, secrétaire de l’Ufmict-CGT, précisant que la plupart de ces soignants ont déjà la nationalité française. Si on leur a fait confiance jusque-là, il n’y a pas de raison de ne pas continuer. Certains sont même chefs de pôle dans des hôpitaux. Ils sont en plus exploités jusqu’au trognon, avec des bas salaires pour équilibrer les budgets des structures. La discrimination sur leurs origines n’a jamais cessé ! » Les Padhue en sursis comptent aussi sur un projet de loi déposé à l’été 2020 pour reconnaître leur dévouement durant la crise et leur délivrer la fameuse autorisation de plein exercice. Pour l’heure, Olivier Véran fait toujours la sourde oreille.

(1) Le prénom a été modifié.
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3 novembre 2021 3 03 /11 /novembre /2021 09:13
Comment permettre un réel partage des savoirs ?

Une évaluation pluraliste des politiques libérales est urgente. Elle doit déboucher sur l’identification de besoins immédiats et sur l’élaboration démocratique d’une nouvelle loi visant à libérer l’ESR à toutes les échelles des logiques de concurrence et de marchandisation du savoir. 

Dans l’immédiat, la loi de programmation pluriannuelle de la recherche doit être abrogée. C’est cette loi qui a conduit à une mobilisation inédite des chercheurs de toutes les disciplines pendant trois mois, jusqu’au confinement. Cette loi propose d’accroitre la précarité des chercheurs, notamment à leur entrée dans le métier, ce qui va détourner de nos professions des jeunes prometteurs. Elle exacerbe la concurrence entre chercheurs d’une même université, par la dérégulation des statuts. C’est également une erreur stratégique en matière de politique de recherche : on encourage les chercheurs à explorer des domaines où les résultats seraient plus probables. Et à délaisser la recherche fondamentale, celle qui permet les plus grandes découvertes. Voilà l’influence des logiques de rentabilité financière, en focalisant la recherche sur des objectifs de découvertes à court terme et marchandisables : c’est ainsi qu’après la crise du SRAS les crédits ont été coupés aux chercheurs qui envisageaient des stratégies d’étude des virus cousins du coronavirus pour prendre de l’avance en cas de pandémie.

Les crédits affectés au Crédit impôt recherche pourraient être réorientés vers la recherche publique.

Il faut donner à l’enseignement supérieur les moyens de sa démocratisation, permettre à la recherche de répondre aux défis de l’avenir : supprimer Parcoursup, doubler le budget public de l’ESR sur la législature, développer de l’emploi scientifique avec plan pluriannuel de dé-précarisation et création de 6 000 postes statutaires de la fonction publique par an, revaloriser les salaires et les carrières.

Enfin, il faut démocratiser les conseils d’administration des universités et des organismes de recherche et créer de nouvelles instances populaires consultatives sur les choix technologiques et scientifiques.

Il est possible de proposer des idées : cliquer sur le lien ci-dessous.

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2 novembre 2021 2 02 /11 /novembre /2021 09:11
Salaires, temps, organisation et conditions de travail : comment bien vivre le travail ? Comment éradiquer le chômage et la précarité ?

En matière de travail et d’emploi, deux logiques s’affrontent.

La première : alimenter les profits. Pour cela transformer le travail, jusqu'à l'ubérisation, pour l'exploiter plus, en baissant la part des salaires et des dépenses sociales ou publiques dans l'ensemble de la valeur ajoutée. Dans ce sens, la guerre économique, la compétition entre tou·te·s et l'insécurité sociale, mais aussi la façon d'investir sont utilisées pour faire pression à la baisse sur ces dépenses.

Cette vision inspire la plupart des politiques conduites par les différents gouvernements depuis plus de trente ans. Elle s’attaque au code du travail ou à la Sécurité sociale et à tout ce qui met en cause la loi du capital et la loi du plus fort. Elle conduit à la dégradation des conditions de travail et à la souffrance au travail. Cette logique est au cœur de la politique d’Emmanuel Macron.

Pour les communistes, au contraire, le moteur d’une société moderne, c’est de libérer le travail de chacun, de permettre aux salarié·e·s de se réaliser dans leur activité professionnelle, de réaliser un travail de qualité, qui soit reconnu et dont ils et elles soient fier·e·s. Cela suppose de nouveaux droits pour les travailleur·euse·s (voir ci-dessous), qui constituent une sécurité d'emploi et de formation pour contribuer au développement de toute la société et de chacun·e.

La Sécurité sociale a constitué une grande avancée décisive en ce sens pour tous les travailleur·euse·s. Nous proposons de la défendre, de la développer et d'étendre sa logique au travail et à l'emploi pour en finir avec le chantage permanent au chômage dont sont victimes les salarié·e·s, et avec elles et eux toute la société. Nous proposons de faire du neuf, d’engager l’éradication progressive du chômage en promouvant un véritable système de sécurité de l’emploi et de la formation tout au long de la vie.

Ce système vise à assurer à chacun·e un emploi ou une formation rémunérée pour revenir ensuite à un meilleur emploi, avec une continuité de revenus et de droits relevés, sans passage par la case chômage. Il impliquerait une expansion systématique de la formation continue afin de répondre aux exigences de qualification des nouvelles technologies. Ce nouveau système assurerait une nouvelle liberté par de nouveaux droits et moyens pour les travailleur·euse·s :

  • le droit à la sécurité d'emploi et à une mobilité maîtrisée entre emploi et formation ;
  • le droit à une sécurité de revenu ;
  • le droit à une formation de haut niveau tout au long de la vie ;
  • le droit à une réduction du temps de travail ;
  • le droit d’intervenir sur la production et sur l’usage des fonds des entreprises.

 

Il est possible de proposer des idées : cliquer sur le lien ci-dessous.

https://www.lafranceencommun.fr/travail_vers_de_nouveaux_droits

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1 novembre 2021 1 01 /11 /novembre /2021 09:09
Impôts, crédit, aides aux entreprises : comment mieux utiliser l'argent ?

 

L’argent dont nous voulons changer l’utilisation, c’est :

  • l’argent des entreprises (les profits), qui doit être investi pour sécuriser l’emploi, la formation et la création de richesses dans les territoires ;
  • l’argent des banques (le crédit), aujourd’hui détourné vers les placements financiers. L’immense potentiel que constitue la création monétaire des banques et de la Banque centrale européenne doit financer avec de faibles taux d’intérêt (0 % ou moins) les investissements favorables à la sécurisation de l’emploi et au développement maîtrisé des territoires ;
  • l’argent public (impôts, cotisations sociales et leur utilisation par l’État, les collectivités territoriales et la Sécurité sociale), qui doit servir à un développement tout à fait nouveau des services publics. Il doit également cesser d’inonder le patronat d’aides destinées à « faire baisser le coût du travail », et dont les effets pervers sont démontrés, et être au contraire utilisé sélectivement pour inciter les banques et les entreprises à changer l’orientation du crédit et celle des profits.

Nos propositions :

Pour mobiliser les ressources publiques : créer un fonds d’urgence sanitaire et de sécurisation doté de 205 milliards en 2020, et financé par des recettes fiscales nouvelles, par l'annulation du remboursement des exonérations sociales du CICE et par la création monétaire de la BCE.

Pour changer l’investissement des entreprises : créer un pôle public bancaire et financier à partir de nationalisations nouvelles de banques, de banques coopératives démocratisées, associées aux institutions publiques déjà existantes.

Pour atteindre la pleine efficacité du fonds d’urgence et du nouveau dispositif de crédit : des conférences de sécurisation de l’emploi, de la formation et de la transformation productive écologique et sociale.

S’attaquer au cancer financier au moyen d’une autre fiscalité et d’une autre conception de la dépense publique.

Lutter contre l’évasion fiscale et les paradis fiscaux.

Utiliser, au niveau international, les droits de tirage spéciaux (DTS) du fonds monétaire international pour une création monétaire commune mondiale, répondant aux besoins de développement de toute l’humanité.

Il est possible de proposer des idées : cliquer sur le lien ci-dessous.

https://www.lafranceencommun.fr/prendre_le_pouvoir_sur_l_argent

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31 octobre 2021 7 31 /10 /octobre /2021 17:09
Le gouvernement israélien s’acharne sur Salah Hamouri : la France doit agir - Pétition de l'AFPS à signer!
[PÉTITION]

Le gouvernement israélien s’acharne sur Salah Hamouri : la France doit agir

Voilà 20 ans qu’Israël s’acharne contre Salah Hamouri, citoyen franco-palestinien, avocat, défenseurs des droits humains.

Ce lundi 18 octobre, il s’est vu notifier la révocation de son statut de résident de Jérusalem par Israël. Il ne lui reste qu’une toute dernière possibilité d’appel sous 30 jours.

Salah doit pouvoir vivre à Jérusalem avec sa femme et ses enfants, c’est son droit le plus élémentaire.

Ajoutez votre signature à cet appel de personnalités pour que la France agisse afin que les autorités israéliennes rétablissent le statut de résident permanent à Jérusalem de Salah Hamouri et empêche son expulsion.

Pierre Laurent, président du Conseil National du PCF, vice-président du Sénat, signe cette pétition avec d'autres personnalités françaises: et vous?
 
Le gouvernement israélien s’acharne sur Salah Hamouri : la France doit agir
 
La ministre de l’Intérieur du gouvernement israélien, Ayelet Shaked a, le 18 octobre, signifié à l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri la révocation de son statut de résident de sa ville natale, Jérusalem, ouvrant la voie à son expulsion.
 
Cette décision, qui viole à la fois l’article 45 de la Convention de La Haye et l’article 49 de la 4e Convention de Genève, prétend se fonder sur des dossiers pourtant déjà jugés, d’autres « secrets ». Elle invoque une loi – « sur l’entrée en Israël », modifiée en 2018 pour permettre aux autorités de révoquer administrativement le statut de « résident permanent des Palestiniens de Jérusalem-Est » pour « défaut d’allégeance » à Israël.
 
Rappelons que l’annexion de Jérusalem-Est par Israël est condamnée par de nombreuses résolutions de l’ONU et que l’Union européenne « ne reconnaît pas la souveraineté d’Israël sur les Territoires occupés, y compris Jérusalem-Est ».
 
Ce faisant, le « nouveau » gouvernement israélien s’acharne, comme son prédécesseur, sur Salah Hamouri. Celui-ci a déjà passé 7 ans de sa jeune vie en prison, pour une tentative d’assassinat imaginaire attestée par des dénonciations d’agents provocateurs. S’y sont ajoutées près d’une année d’emprisonnement administratif sans le moindre motif et des restrictions de circulation en Cisjordanie. De surcroît, sa femme – expulsée enceinte de six mois en 2016 – et ses deux enfants sont interdits d’entrée en Israël. Il s’agit, a déclaré en substance Ayelet Shaked, de faire un exemple pour intimider tous les Palestiniens de Jérusalem.
 
Cette démarche incarne bien la politique du nouveau gouvernement israélien, dont les gestes cosmétiques cachent mal la violence accrue de la répression israélienne contre la population palestinienne. Selon les dernières statistiques de l’OCHA, le Bureau de l’ONU pour le Territoire occupé, depuis le 1er janvier 2021 l’armée a tué 331 Palestiniens (contre 30 en 2020) et en a blessé 15 860 (contre 2 668), alors que dans le même temps, 15 Israéliens ont perdu la vie (contre 3 en 2020).
 
L’ordre du ministre de la Défense Benny Gantz, le 22 octobre, déclarant comme «organisations terroristes » six grandes ONG palestiniennes de défense des droits de l’Homme, illustre aussi de manière inédite et particulièrement grave l’offensive du gouvernement israélien contre la société civile palestinienne. Rappelons que Salah Hamouri exerce son métier d’avocat auprès de l’une d’entre elles.
 
Le président de la République et le ministre des Affaires étrangères avaient manifesté de longue date l’attention qu’ils portaient au cas de Salah Hamouri. La décision du gouvernement israélien représente donc à leur égard, s’agissant d’un citoyen français, un défi, voire une humiliation. Voilà qui le prouve à nouveau, s’il en était besoin : la complaisance à l’égard du gouvernement Bennett, comme de son prédécesseur, ne peut que l’encourager dans son escalade anti-palestinienne. Salah Hamouri, sa femme et ses enfants ont droit de vivre librement à Jérusalem !
 
C’est pourquoi nous appelons les autorités françaises à tout faire pour empêcher ce nouvel acte arbitraire, symbole de tous les autres. Il revient au président de la République de poser des gestes forts, notamment en recevant personnellement l’épouse de Salah Hamouri, d’exiger du gouvernement israélien l’annulation des mesures prises contre Salah Hamouri, et de prendre des sanctions vis-à-vis d’Israël si ses demandes ne sont pas suivies d’effet.
 
Jean-Christophe Attias, professeur de pensée juive médiévale à l'EPHE (Université PSL)
Clémentine Autain, députée, conseillère régionale.
Isabelle Avran, journaliste et militante associative
Bertrand Badie, professeur émérite des Universités à Sciences Po Paris
Etienne Balibar, philosophe
Esther Benbassa, sénatrice écologiste de Paris
Pascal Boniface, géopolitologue
Philippe Bouyssou, maire d’Ivry.
Rony Brauman, médecin et essayiste
Cécile Casey, militante écologiste
Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des universités
Geneviève Coudrais, avocate retraitée.
Laurence De Cock, historienne
Nadia Essayan, députée
Elsa Faucillon, députée des Hauts-de-Seine
François Gèze, éditeur
Alain Gresh, journaliste
Nacira Guénif, sociologue, anthropologue, professeure Université Paris 8
Bertrand Heilbronn, président de l’AFPS
Pierre Laurent, vice-président du Sénat
Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers
Jean-Paul Lecoq, député.
Jean-Claude Lefort, Comité de soutien à Salah Hamouri, député honoraire
Patrick Le Hyaric, député européen 2009-2019, directeur de L'Humanité 2000-2021
Renée Le Mignot, co-présidente du MRAP
Claude Léostic, présidente d'honneur de la Plateforme des ONG pour la Palestine
François Leroux, président de la Plateforme des ONG pour la Palestine
Nadège Magnon, avocate.
François Pradal, enseignant
Gilbert Roger, sénateur, président du groupe d’amitié France-Palestine
Gwendal Rouillard, député
Taoufiq Tahani, président d’honneur de l’AFPS
Bérenger Tourné, avocat
Dominique Vidal, journaliste et historien
Daniel Voguet, avocat
Francis Wurtz, ancien membre du Parlement européen
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