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9 avril 2023 7 09 /04 /avril /2023 03:14

 

Le capitalisme financier mondialisé a provoqué un tel bouleversement qu’il précipite l’humanité vers l’abîme. Cette donnée est peu ou prou confusément perçue par les citoyens du monde, qui interrogent pourtant le sens du travail, nos manières de vivre, de produire, de consommer, etc. Bref, de pouvoir vivre ensemble dans un monde commun.

Le dérèglement climatique met en péril le vivant et la nature en raison d’un mode de production assis sur l’énergie carbone dans le cadre d’une course aux profits insensée de quelques multinationales. Les peuples en paient le prix fort, contraints de fuir l’insécurité alimentaire et la montée des eaux. D’ici à 2050, ce sont ainsi 250 millions d’humains qui devront migrer pour trouver une vie meilleure. Les inégalités minent le monde. Depuis 1995, le 1 % le plus fortuné s’est approprié près de 20 fois plus de richesses que les 50 % les plus pauvres, et les 10 % les plus riches de la planète détiennent plus de 60 % du patrimoine mondial. Cette confiscation des richesses paupérise les peuples, qui subissent régressions sociale, démocratique et destruction de l’environnement.

Les paradis fiscaux n’ont jamais été aussi florissants et les compagnies transnationales en viennent à être parfois plus puissantes que les États, alors que le travailleur, aliéné et en souffrance, est de moins en moins rémunéré. Le bruit des canons éclate de partout, au service d’impérialismes qui mettent en péril la sécurité collective et alimentent une course aux armements. L’injustifiable guerre que mène la Russie de Poutine contre l’Ukraine est en train de bousculer la géopolitique mondiale. L’épuisement des ressources naturelles et celui des biens communs que constituent l’eau et l’énergie, notamment, sont déjà au cœur de conflits armés qui vont en s’amplifiant.

Répondre à ces défis ne peut se faire par des politiques d’adaptation au système. L’enjeu de son dépassement est posé : partage des pouvoirs, des savoirs, des richesses et libération du travail de l’exploitation capitaliste, appropriation des moyens de production et d’échange afin que les travailleurs soient « souverains par leur travail », comme le proclamait Jean Jaurès. Fonder de nouveaux rapports humains et sociaux avec la nature et le vivant, c’est la tâche du mouvement populaire qui dépasse sans cesse l’état des choses existant vers ce que nous nommons communisme.

Malgré les caricatures qui en sont faites par les tenants de l’ordre établi, malgré les échecs du soviétisme qui ont dévoyé un idéal et des processus révolutionnaires par l’autoritarisme et des crimes abominables, le communisme est la réponse aux enjeux du XXIe siècle. Le mouvement ouvrier en France a écrit de grandes pages de conquêtes sociales et démocratiques par ses luttes. Le communisme français a marqué la France de son empreinte avec une multitude de conquis sociaux connus de tous. Le mouvement actuel contre la réforme des retraites porte cet esprit, au sens où il vise à défendre l’un de ces grands conquis et l’enjeu du travail émancipé. Il montre l’union des travailleurs, balayant les tentatives de division que veut instiller le système pour dominer.

À la conquête de nouveaux « jours heureux », le PCF réuni en congrès posera les jalons d’un projet de société, non pas tout prêt, mais fruit d’une démarche populaire et agissant avec les forces disponibles. Ce sera un appui fondamental pour impulser les ruptures nécessaires de notre temps.

 

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8 avril 2023 6 08 /04 /avril /2023 03:24

 

Depuis plusieurs semaines le MJCF constate d’importantes dérives dans la stratégie de maintien de l’ordre vis-à-vis du mouvement social. Celles-ci alertent sur l’application de notre droit à manifester et à contester.

 

 

Le conflit autour des méga-bassines de Sainte-Soline se solde par une répression inouïe. Le pronostic vital d’un manifestant reste aujourd’hui engagé, suite aux manifestations de samedi. Si nous ne nous reconnaissons pas dans les actes de violence d’une minorité de manifestantes et manifestants, rien ne peut justifier la stratégie choisie par l’Intérieur et la Préfecture. Le SAMU a même reçu l’ordre de ne pas intervenir sur les lieux pour évacuer des manifestantes et manifestants grièvement blessé·e·s.

Le comportement de la BRAV-M dans les manifestations parisiennes contre la réforme des retraites nous alarme. Comment tolérer l’intimidation raciste d’un manifestant étranger dont les enregistrements ont été récemment révélés ? Comment justifier les charges arbitraires ou le gazage massif lors de fins de manifestation de plus en plus tendues ? Quid également de l’usage de garde-à-vue sans poursuites ou suite ? Ces exactions ne relèvent en aucun cas d’un État de droit. Elle témoigne d’une stratégie de pourrissement et de répression d’un mouvement social massif et déterminé.

Nous ne pouvons, enfin, tolérer les réquisitions et le déblocage par la force d’entreprises mobilisées. Ceux-ci témoignent d’une remise en cause délétère du droit de grève.

Le gouvernement, minoritaire sur sa réforme, est acculé. Il tente de polariser, diviser et rendre violent un mouvement de grève, de manifestation et de blocage largement soutenu par l’opinion publique.

En utilisant systématiquement la répression, en amalgamant les manifestants à des factieux, Emmanuel Macron est un pyromane qui pave la voie à toujours plus de violences.

Le MJCF répondra toujours à la casse sociale par la force du nombre, le calme, la détermination et l’organisation. Devant chaque lycée, chaque université, auprès des jeunes travailleuses et travailleurs, nous nous battrons pour massifier le mouvement social et faire reculer la réforme des retraites.

Le MJCF demande que les réquisitions cessent.

Le MJCF demande la dissolution de la BRAV-M et de la BAC.

Le MJCF demande une remise à plat en urgence de la stratégie de maintien de l’ordre. Le maintien de l’ordre doit garantir la liberté de manifester, qui est un droit fondamental de notre République.

Le MJCF revendique la création d’un observatoire national des violences policières, sous statut public, indépendant du ministère de l’Intérieur, chargé de recenser et d’analyser les violences commises par des agents de police ainsi que les suites administratives et judiciaires qui sont données, et d’en informer les citoyennes et citoyens.

Le MJCF appelle la jeunesse et l’ensemble de la population à continuer de se mobiliser massivement contre la réforme des retraites.

 

 

 

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8 avril 2023 6 08 /04 /avril /2023 03:08

 

PCF. Les adhérents tiennent de vendredi 7 avril au lundi 10 avril leur 39e congrès à Marseille, en pleine bataille des retraites. Perception du communisme, image du parti et adhésion aux valeurs qui y sont associées, popularité de Fabien Roussel… Notre sondage Ifop exclusif.

 

Ce n’est pas encore une révolution, mais l’image du PCF bouge et ses idées marquent des points dans l’opinion. À l’heure, pour les communistes, d’écrire une nouvelle page lors de leur 39 e congrès qu’ils tiennent jusqu’à lundi 10 avril à Marseille, le sondage Ifop que nous publions montre que « derrière les oripeaux historiques qui demeurent repoussoir, les idées, elles, restent d’actualité, surtout dans un contexte social très fort », souligne Frédéric Dabi, le directeur général de l’institut.

Comment reconquérir les classes populaires, les abstentionnistes, les électeurs RN ?

Un contexte de mobilisation historique contre la réforme des retraites dont les quelque 700 délégués attendus dès ce vendredi dans la cité phocéenne comptent se saisir. Les presque 5 000 amendements remontés des fédérations de la formation brasseront de nombreuses questions.

« Mais la grande question que nous devons affronter, c’est comment, en s’appuyant sur ce qui a grandi dans la société avec ce mouvement social, nous réussissons demain à constituer une majorité politique », résume le porte-parole du PCF, Ian Brossat.

Quelle construction à gauche et quel bilan tirer des quatre dernières années ? Comment reconquérir les classes populaires, les abstentionnistes, les électeurs RN ? Comment renforcer le PCF avec davantage d’élus et d’adhérents ? Autant de questions qui ont fait débat en amont de l’adoption, à près de 82 % en janvier, du texte d’orientation soutenu par Fabien Roussel et la direction actuelle, « L’ambition communiste pour de nouveaux Jours heureux ». Si elles seront à nouveau sur le métier ce week-end, pour y répondre, les communistes ne sont pas dépourvus de points d’appui.

Le poids de l’histoire pèse encore lourd

Certes, selon notre sondage, la conviction que « le communisme est une idée d’avenir » n’est partagée que par 19 % des Français – avec, tout de même, une pointe à 29 % chez les 18-30 ans ; 25 % chez les employés et ouvriers ; 28 % chez les chômeurs.

Et le poids de l’histoire pèse encore lourd. 73 % des sondés estiment que « les idées communistes ont été perverties par les crimes commis au siècle dernier par l’URSS » 61 % l’associent d’abord à « l’échec d’une idéologie en URSS et dans l’est de l’Europe » (c’est 10 points de moins chez les plus jeunes avec 51 %) et 55 % à « la dictature » (45 % chez les 18-30 ans).

« Mais, au-­delà de cette vision historicisée du communisme, pour un quart des Français, c’est l’idée de partage des richesses, de mise en commun des biens publics », relève Frédéric Dabi. Pour 26 % des personnes interrogées, il est en effet associé à ces deux idées tandis que 16 % d’entre elles le lient à l’égalité et à « une société dans laquelle l’homme n’est plus exploité ».

 

« Nous voulons décider de comment nous produisons ces richesses et pour quoi »

Plus encore, lorsque la question porte sur une série d’idées développées par le communisme, l’adhésion est majoritaire. 83 % des Français estiment ainsi que « la lutte des classes est toujours une réalité aujourd’hui ».

C’est même 90 % parmi les classes moyennes (entre 1 900 et 2 500 euros de revenus par mois), et 92 % chez les chômeurs. 80 % jugent aussi que « des secteurs comme la santé, l’éducation ou le logement ne devraient pas être soumis à la concurrence et à la compétition économique ».

72 % estiment que « les salariés, les travailleurs devraient pouvoir décider des choix de leur entreprise ». Une question clé pour le PCF que la formation entend réaffirmer. « Nous voulons décider de comment nous produisons ces richesses et pour quoi. Ça, c’est révolutionnaire et c’est le cœur du projet communiste », martèle ainsi Fabien Roussel.

« L’aspiration à un au-delà du capitalisme est plus présente que jamais »

De même, 64 % des sondés estiment qu’ « il est possible de construire une société basée sur la coopération et le partage des richesses et des pouvoirs » quand 56 % pensent que « le système capitaliste est le principal responsable du dérèglement climatique »

Soit une forme de « consensus » sur certains items puisqu’une majorité s’y dégage même à droite : 70 % des sympathisants LR estiment ainsi que la lutte des classes est toujours d’actualité. Mais, « au-­delà, on observe une très forte adhésion majoritaire à gauche, dans les quatre partis de la Nupes, notamment sur la ­responsabilité du capitalisme dans le dérèglement climatique », constate Frédéric Dabi.

Bas du formulaire

Un signal qui fait écho à une partie du texte d’orientation en discussion ce week-end sur « l’actualité brûlante du projet communiste », remarque Ian Brossat. « La période où on pouvait nous seriner avec la fin de l’histoire et l’idée que le capitalisme était le seul horizon de l’humanité est révolue. Macron peut répéter les vieux slogans de Thatcher selon lesquels il n’y a pas d’alternative, il ne convainc personne. Tout le monde n’appelle pas forcément cela le communisme, mais l’aspiration à un au-delà du capitalisme est plus présente que jamais », développe l’élu parisien.

Pour 42 % des Français le PCF est « un parti qui veut changer la so­ciété »

L’image du PCF, elle, n’est d’ailleurs pas gelée dans le temps. « On a une lecture qui reste clivée, mais clairement auprès de l’ensemble des Français, et plus encore des sympathisants de gauche, cette image bouge de manière assez spectaculaire », analyse le sondeur de l’Ifop.

Ils sont désormais une minorité de Français (42 %) à juger que le PCF est « un parti condamné à disparaître ». Soit 16 points de moins que lors d’une précédente enquête en 2010 (58 %). Ils ne sont d’ailleurs plus que 28 % chez les moins de 35 ans à le penser et 35 % parmi les plus pauvres (moins de 900 euros de revenus).

Parmi les sondés, ils sont également 42 % à estimer que le PCF est « un parti qui veut changer la so­ciété » et 34 % qu’il est « utile pour défendre les salariés ». C’est, à chaque fois, 3 points de mieux qu’en 2010, mais pas au niveau des années 1980 et 1990, avec respectivement 56 % et 50 % relevés lors d’une enquête de 1993, et 52 % et 48 % en 1986.

Alors que l’un des objectifs affichés de la candidature de Fabien Roussel à la dernière présidentielle était de faire valoir les « spécificités » du PCF, seuls 39 % des Français jugent qu’il est un parti comme les autres, contre 48 % en 2010 et 52 % en 1993. « C’est à noter dans un contexte de défiance généralisée à l’égard des partis », pointe Frédéric Dabi. En revanche, seuls 18 % d’entre eux pensent qu’il « présente des solutions originales ». C’est 7 points de plus qu’en 2010 (11 %), mais là encore moins élevé qu’en 1993 (24 %).

Fabien Roussel « incarne l’avenir de la gauche » pour 38% des Français

Reste alors « qu’on pourrait penser la marque communiste figée dans un passé plus ou moins glorieux, plus ou moins compliqué à assumer, ce n’est pas le cas : un tiers des Français estiment que c’est un parti qui s’est transformé », pointe le politologue, qui voit dans la figure de Fabien Roussel un atout pour la formation. D’ailleurs, 45 % des sondés (62 % des sympathisants de gauche) pensent que son actuel secrétaire national « modernise le Parti communiste français ».

Notre enquête Ifop confirme, en outre, qu’une majorité de Français, 54 %, le trouvent « sympathique ». La moitié d’entre eux estiment aussi qu’il s’oppose bien au gouvernement tandis que, pour 38 %, il « incarne l’avenir de la gauche » (54 % parmi les sympathisants de gauche), et 30 % qu’il a « la stature pour gouverner ».

« En termes de visibilité, d’authenticité, de proximité, il fait bouger les choses au PCF », résume le sondeur de l’Ifop. Concernant « la proximité avec les préoccupations des Français, il est à 48  %, poursuit Frédéric Dabi. N’oublions pas que c’est l’item sur lequel le niveau d’exigence et la sévérité des Français sont le plus importants. À titre de comparaison, dans une de nos enquêtes pour Paris Match , parue mardi, Emmanuel Macron tombe à 18  %, Fabien Roussel a 30 points de plus. » 

 

 

 

 

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5 avril 2023 3 05 /04 /avril /2023 07:01
« J’irai à Matignon pour exiger le retrait » - Grand entretien de l'Humanité avec Sophie Binet, nouvelle secrétaire générale de de la CGT, pendant le Congrès de Clermont-Ferrand
Sophie Binet : « J’irai à Matignon pour exiger le retrait »

La nouvelle secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a accordé son premier entretien dans les médias à l’Humanité. Elle tire les premières leçons du 53e congrès, qui l’a élue, à Clermont-Ferrand, et dit sa détermination à gagner le combat contre la réforme des retraites. Entretien.

Publié le Dimanche 2 avril 2023

Nous avons rencontré Sophie Binet à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), vendredi après-midi, juste après son élection à la tête de la CGT, et alors que se profilent le rendez-vous de l’intersyndicale avec Élisabeth Borne, mercredi 5 avril, et la nouvelle journée d’action interprofessionnelle à l’appel des syndicats contre la réforme des retraites, jeudi 6 avril.

Vous êtes à ce jour l’unique femme secrétaire générale en titre d’une grande confédération. Est-ce un message adressé à l’ensemble du monde syndical ?

C’est d’abord une grande fierté que la CGT soit capable d’élire une femme à sa direction. C’est une grande responsabilité sur mes épaules. Les congressistes ont envoyé un signal très fort aux travailleuses, aux militantes de tous horizons et aux syndiquées.

Avec ce congrès, un cap a été franchi. Il n’était plus possible de dire qu’on voulait qu’une femme dirige la CGT pour se retrouver, à la fin, avec un homme.

Cette séquence a été malheureusement difficile, parfois violente pour Marie Buisson. Je pense vraiment à elle, je souhaite que nous puissions travailler ensemble, et je suis contente que Céline Verzeletti soit au bureau confédéral.

Votre candidature a été portée pour rassembler la CGT et éviter une fracture. Êtes-vous prête à relever ce défi ?

Nous avons collectivement une obligation de résultat. La spécialité de la CGT, ce sont les luttes sociales. Et quand nous les menons, nous sommes capables de nous rassembler pour dépasser toutes les difficultés. Cela tombe bien, nous sommes engagés dans un bras de fer sur la réforme des retraites.

Cette dynamique militante a permis de sortir de ce congrès avec une CGT rassemblée. Loin d’être un slogan marketing, la culture des débats est notre ciment commun.

La CGT fonctionne sans fraction ni tendance, elle a cent vingt-huit ans derrière elle et porte l’essence du monde du travail. Elle a toujours su, et vient de le démontrer, faire face aux difficultés, se rassembler et en sortir dans l’intérêt des travailleuses et travailleurs.

Les militants ne sont pas enfermés dans des cases, au contraire, les échanges sont libres et nous travaillons à trouver des points communs. Durant les débats, l’ensemble des congressistes ont rappelé leur attachement à la CGT. C’est ce point qui permet de nous rassembler.

Mais notre force réside aussi dans notre diversité, contrairement à d’autres centrales syndicales. À la CGT, il n’y a pas de majorité et de minorité. Notre démarche est de toujours chercher à rassembler le plus largement possible.

De l’extérieur, ceux qui ne connaissent pas le monde syndical pensent que nos élections internes sont jouées d’avance parce que, en général, elles se soldent par des scores très élevés. C’est tout le contraire, ces majorités larges résultent d’un travail long et passionnant. Notre texte d’orientation a été adopté à 72,8 % des voix. C’est un point d’appui solide, rendu possible par les amendements de nos syndicats. La direction sortante a eu l’intelligence de les entendre.

Durant le congrès, les délégués ont donné l’impression de vouloir reprendre en main les débats, en dehors des cadres confédéraux préétablis. Est-ce révélateur d’une demande de plus de dialogue dans la centrale ?

La CGT fonctionne par en bas. Cela s’est une fois de plus vérifié. Les congressistes ont pris le pouvoir. Ils avaient une grande exigence démocratique. Mais quand la violence s’invite sur certains points de tension, c’est inacceptable. Ces pratiques virilistes excluent les femmes des cadres militants.

Cela étant dit, j’étais confiante dans notre CGT, et dans la maturité de ses organisations qui ont décidé de mener ce congrès à bon port. Soyons lucides par rapport aux attentes des jeunes générations : si la transparence et la démocratie ne restent que des slogans, la CGT se fera sans eux.

Je souligne aussi le respect des militants pour l’intervention de Marie Buisson, lors de l’ouverture du congrès. Elle a été bien applaudie.

Lors de mon discours, j’ai tenu à saluer Marie Buisson, Philippe Martinez et Olivier Mateu (opposant dans la CGT à l’orientation de Philippe Martinez – NDLR). C’est un principe évident de respect. Les congressistes ont applaudi, ce qui démontre leur grande responsabilité.

On a parfois eu le sentiment d’un décalage entre les tensions du congrès, et la popularité des syndicats dans la rue, l’unité de l’intersyndicale et de ses dirigeants. Cette unité va-t-elle perdurer ?

Oui. Les médias, le patronat et le gouvernement annoncent tous les jours la fin de l’intersyndicale, mais cette union des organisations contre la réforme des retraites démontre une confiance collective, une maturité et une détermination à gagner. Avec un seul mot d’ordre : le retrait.

Nous irons à Matignon dans cette optique. Cette unité très forte de l’intersyndicale est un acquis très important du bilan de Philippe Martinez.

Enfin, si la CGT sort rassemblée de ce congrès, c’est aussi grâce à Emmanuel Macron. (Rires.) Je lui adresse mes grands remerciements : nous sommes soudés pour combattre sa politique, à commencer par sa réforme des retraites. C’est notre priorité numéro un.

e suis convaincue que nous obtiendrons le retrait de cette réforme avant d’aller au bout du processus de RIP (référendum d’initiative partagée, lancé par les parlementaires de gauche – NDLR). Ce référendum est un étage supplémentaire dans la lutte.

Mais notre point d’appui essentiel reste le rapport de force social. Cela passe par la grève et les manifestations. Nous appelons les salariés à les développer, notamment le 6 avril, puis le 7 avril, journée d’action dans la santé.

La CGT est une organisation implantée chez les salariés à l’emploi stable et statutaire. La syndicalisation des précaires reste un défi. Est-elle une priorité ?

Pendant notre congrès, j’ai relevé l’intervention de Lætitia Gomez, secrétaire générale de la CGT de l’intérim. Elle a rappelé que notre pays compte 800 000 intérimaires. Ils représentent près de 20 % des ouvriers. La syndicalisation des précaires est centrale, bien que ce défi soit complexe. La CGT a déjà gagné des droits nouveaux pour les intérimaires, même si les pratiques de dumping social permettent trop souvent de les contourner.

La syndicalisation des travailleuses et travailleurs de plateformes est aussi un enjeu des années à venir. Mais la transformation du salariat est à appréhender dans sa totalité. En se questionnant, bien sûr, sur la précarisation des ouvriers et la tertiarisation de l’économie, mais aussi sur le chantier central des ingénieurs, cadres et techniciens. Ils pèsent pour près de 50 % du salariat.

Si nous ne parvenons pas à les impliquer dans les luttes en partant de leurs revendications, nous ne pourrons pas construire de rapport de force majoritaire. C’est indispensable pour agir comme syndicat de classe dans les luttes sociales, et comme syndicat de masse dans les élections professionnelles.

La CGT a perdu sa première place (aux mesures de la représentativité nationale – NDLR) du fait des votes dans les deuxième et troisième collèges (ceux des cadres, ingénieurs et agents de maîtrise – NDLR).

Ce n’est pas la CFDT qui progresse, puisqu’elle baisse au profit de la CFE-CGC, mais bien la CGT qui n’a pas su s’adresser à ces salariés.

L’élection d’une cadre à la tête de la CGT n’était pas évidente. Redoutez-vous un procès en non-représentation des travailleuses et travailleurs ?

Mon profil n’est pas entièrement une nouveauté. En réalité, l’élection de Philippe Martinez a déjà constitué une forme de transition. C’est un technicien supérieur, il était secrétaire général chez Renault de son syndicat Ufict (union fédérale des ingénieurs, cadres et techniciens – NDLR). C’était donc aussi un militant de l’Ugict (le syndicat dont Sophie Binet est la secrétaire générale – NDLR).

Mais c’est vrai : je n’ai pas le même vécu que les ouvriers ou les employés. Les cadres ne doivent pas voler la parole des ouvriers, ce sera une de mes grandes préoccupations. Au contraire, je travaillerai à ce qu’ils et elles soient davantage visibles dans le débat public : les ouvriers et les employés représentent la moitié du salariat et pourtant ils et elles sont absents des radars médiatiques.

’est pour cela que nous avons élu beaucoup d’ouvriers et d’employés dans la direction confédérale. Le syndicalisme est un outil d’émancipation de classe dans les rapports sociaux à l’œuvre au travail. Le centre de gravité de la CGT ne va pas bouger.

Je suis secrétaire générale de l’Ugict – je vais bien sûr passer la main dans les prochains jours –, les délégués m’ont élue en connaissance de cause. Le signal envoyé vers les ingénieurs, cadres, techniciens et agents de maîtrise est évident. Mais la CGT doit rester le premier syndicat chez les ouvriers et les employés, c’est sa marque de fabrique.

La démarche d’ouverture de la CGT vers d’autres mouvements, notamment écologistes, a été durement critiquée durant le congrès. Va-t-elle se poursuivre ?

Cela fera l’objet d’un débat de la direction. Et je ne prendrai aucune décision seule. Le document d’orientation traite des enjeux environnementaux du rapport avec les ONG et les associations, en rappelant que ces dialogues doivent se nouer à partir des principes de la CGT. Nous devons dépasser les contradictions entre le social et l’environnement, en partant du travail.

Ces luttes conjointes doivent partir de l’entreprise, de notre travail syndical, au quotidien. Si nous ne transformons pas l’appareil productif, nous ne répondrons pas aux enjeux environnementaux.

C’est aussi très important de souligner que les amendements votés ont renforcé les orientations féministes du document d’orientation, et notamment l’enjeu de lutter contre les violences sexistes et sexuelles, au travail, dans la vie comme dans la CGT.

Les congressistes ont insisté sur la nécessité d’un fonctionnement plus démocratique. Cela va-t-il conduire à des changements dans la vie de la CGT ?

Les syndiqués ont envoyé des messages forts, il faudra les prendre en compte. La démocratie est une pratique quotidienne. Ce congrès a révélé une culture commune du débat, tout comme une opposition à toute forme de passage en force.

Les désaccords doivent être exposés pour, ensemble, les dépasser. Le but n’est pas de réaliser une synthèse molle, mais d’en appeler à notre intelligence collective.

SON PARCOURS

  • Âgée d’à peine 41 ans, Sophie Binet est la première femme élue à la tête de la CGT, en cent vingt-huit années d’existence du syndicat.
  • Elle a fait ses armes dans le syndicalisme étudiant au sein de l’Unef, où elle a pris part au combat victorieux contre le contrat première embauche (CPE) en 2006.
  • La nouvelle secrétaire générale de la CGT a intégré l’éducation nationale comme conseillère principale d’éducation, en poste à Marseille (Bouches-du-Rhône) à partir de 2008, puis au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis).
  • Elle a été élue secrétaire générale de l’Ugict, l’important syndicat des ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT, en 2014, responsabilité qu’elle a assumée en codirection avec Marie-José Kotlicki jusqu’en 2022.

 

 

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5 avril 2023 3 05 /04 /avril /2023 06:53
Maryam Madjidi à Morlaix (librairie Dialogues) en 2019

Maryam Madjidi à Morlaix (librairie Dialogues) en 2019

Cette fois-ci, le feu… (1)
Publié le Samedi 1 avril 2023
 

Le 21 mars est le jour d’équinoxe du printemps. Ce jour correspond également au nouvel an célébré par 300 millions de personnes en Iran, Afghanistan, Azerbaïdjan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Inde et chez les Kurdes. Des peuples sous l’influence du zoroastrisme, il y a environ 3 000 ans. La nouvelle année appelée Norouz, qui veut dire le « jour nouveau », symbolise l’éveil de la nature, « la renaissance du monde » disait le poète Omar Khayyam. C’est la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la vie (le printemps) sur la mort (l’hiver).

Le dernier mercredi de l’année est appelé le « mercredi enflammé ». La veille, on allume un feu et on saute par-dessus en adressant au feu ces mots comme une formule magique : « Ma couleur jaune pour toi, ta couleur rouge pour moi », plus poétiquement : « Je te donne ma pâleur, je te prends ta force. »

Petite, je trouvais ça très amusant de sauter par-dessus le feu en lui parlant directement. L’excitation et le danger mêlés dans ce saut. Les flammes pouvaient embraser un bout de pantalon ou de jupe. La couleur rouge, symbole de vitalité ; se changer en couleur noire, symbole de brûlure. La distance est fine entre les deux. C’est toute la symbolique du feu, élément de civilisation et de vie, mais aussi de destruction et d’anéantissement.

Cette année, le mercredi enflammé en Iran était l’occasion de faire du feu le symbole de la révolte et de la colère. Partout dans le pays, les jeunes filles ont jeté leur foulard dans les flammes ; les rassemblements autour du feu ont été détournés en protestation contre le régime ou en fête géante en plein air, et on pouvait entendre les slogans de « Mort au dictateur ! » ou « Azadi, azadi, azadi ! » (« Liberté » en kurde).

Norouz avait un goût d’amertume. L’inflation, la hausse des prix, la pauvreté galopante ont privé la majorité des Iraniens de pouvoir le fêter comme il se doit. Une mère de famille à Téhéran raconte qu’elle s’est contentée de se promener parmi les étalages de produits et de regarder simplement.

Dans le Kurdistan iranien, la célébration de Norouz a tourné au drame, et plus de 40 Kurdes ont été blessés par les tirs des forces de sécurité. Les familles endeuillées par la mort d’un fils, d’une fille, d’un parent n’ont pas eu le cœur à célébrer ce « jour nouveau ».

La distance est fine entre la lumière et les ténèbres, et la victoire de l’une sur les autres, incertaine.

Depuis quelques jours, on brûle aussi en France. On brûle des poubelles, la porte de l’hôtel de ville à Bordeaux, le mobilier urbain. Des cocktails Molotov sont jetés. Ce feu-là est le même qu’en Iran. On me répondra que le contexte est différent ; ici, c’est une démocratie ; là-bas, une dictature. Ici, ce sont de vilains casseurs ; là-bas, de gentils manifestants. Mais le feu est le même : celui de la colère, celui du peuple quand il n’est pas entendu, la réaction à un pouvoir qui s’exerce sans démocratie. La distance est fine aussi entre démocratie et dictature.

(1) En référence à l’ouvrage de James Baldwyn, « La prochaine fois, le feu ».
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5 avril 2023 3 05 /04 /avril /2023 06:46
La gauche se rassemble à l’Élysée et interpelle Macron (L'Humanité, 4 avril 2023)
La gauche se rassemble à l’Élysée et interpelle Macron

Les parlementaires de gauche appellent le président à renoncer à sa réforme des retraites, à moins d’organiser un référendum. Ils ont, pour cela, refusé de rencontrer Élisabeth Borne lundi 3 avril, hormis Olivier Faure.

Mardi 4 avril 2023 - L'Humanité

Hors de question de tourner la page concernant la réforme des retraites, puis de poursuivre tranquillement le quinquennat. Les élus des groupes parlementaires de gauche de l’Assemblée et du Sénat se réunissent ainsi ce mardi matin devant l’Élysée.

« Nous allons envoyer une délégation auprès des services de la présidence de la République, pour remettre un courrier dans lequel nous demandons solennellement à Emmanuel Macron de renoncer à sa réforme des retraites », indique André Chassaigne.

« Le président doit prendre conscience de la crise démocratique dans laquelle nous sommes »

Pour le chef de file des députés PCF, abandonner ce texte « ne constituerait pas un aveu de faiblesse, mais une démonstration de sagesse, car le pays est très largement opposé à cette réforme. Il s’agit d’apaiser et de redonner confiance à l’ensemble des citoyens, en considérant que notre société a besoin d’être écoutée ».

« Le président doit prendre conscience de la crise démocratique dans laquelle nous sommes. Il en est comptable. Il doit retirer sa réforme, ou bien organiser un référendum », ajoute le communiste Pierre Dharréville.

Ce rassemblement intervient alors que, lundi 3 avril, les forces de gauche ont majoritairement boycotté le rendez-vous proposé par la première ministre, Élisabeth Borne, pour « définir le calendrier parlementaire des prochains mois et identifier des majorités texte par texte ».

Cet « exercice est en total décalage avec les extrêmes tensions qui traversent notre pays », estiment les parlementaires EELV, pour qui « le pays n’est pas prêt à passer à autre chose, et nous non plus ». « La sortie de crise passe nécessairement par l’arrêt de la réforme des retraites et la reprise du dialogue social P», poursuivent les écologistes, qui souhaitent par ailleurs s’entretenir d’urgence avec la première ministre « pour sortir de la spirale des violences et de la criminalisation des militant·es écologistes ». Ils seront reçus en ce sens ce mardi à midi.

L’invitation à Matignon, une « provocation »

Même son de cloche du côté des insoumis : « À quoi bon aller perdre son temps à Matignon et faire semblant de discuter là où nos demandes sont extrêmement claires ? » questionne l’eurodéputée Manon Aubry.

« Cette invitation d’Élisabeth Borne constitue une provocation. Le gouvernement a méprisé le Parlement, en utilisant les articles les plus répressifs possibles dont le 49.3 pour faire passer un projet de loi devenu illégitime, et il faudrait aller discuter du nouvel agenda parlementaire ? » insiste André Chassaigne. Seul Olivier Faure, député et secrétaire national du PS, a indiqué qu’il acceptait de s’entretenir avec la première ministre.

Mais les socialistes ont aussitôt précisé qu’ils refusaient toute « consultation sur la suite du calendrier parlementaire », Olivier Faure ne se déplaçant qu’ « aux seules fins d’évoquer la situation générale du pays » que l’exécutif conduit dans « l’impasse ».

Reste à savoir si le président de la République entendra le message issu d’un rassemblement qui devait initialement prendre la forme d’une marche républicaine vers l’Élysée, sur proposition des communistes. Quoi qu’il en soit, les parlementaires iront cette après-midi défendre leurs recours devant le Conseil constitutionnel et leur proposition de référendum d’initiative partagée concernant la réforme des retraites. 

Retrait ou censure, la gauche veut faire tomber la réforme

La Nupes a défendu, mardi 4 avril, un recours devant le Conseil constitutionnel. Les élus PCF se sont rendus à l’Élysée pour exiger que le texte soit retiré.

Mercredi 5 avril 2023
 
La gauche est plus que jamais déterminée à affronter la réforme des retraites en la prenant par les cornes. Mardi 4 avril, elle s’est présentée devant le Conseil constitutionnel pour défendre deux atouts qu’elle tient solidement dans sa manche. Celui d’un référendum d’initiative partagée (RIP), pour permettre aux citoyens de voter contre cette loi, si besoin. Car elle entend bien voir tomber la réforme dès le 14 avril, grâce aux deux recours déposés devant les sages.

« Nous avons de très solides raisons de penser que le Conseil va censurer tout ou partie du texte, car le gouvernement a multiplié les occasions d’être hors la loi avec cette réforme », mesure le député Sébastien Jumel (PCF). « Le véhicule législatif utilisé, avec le 47.1, détourne la Constitution. De plus, nous dénonçons une insincérité des débats, puisque l’exécutif n’a pas apporté les informations dont le législateur avait besoin. Nous avons notamment été privés d’étude d’impact », insiste Boris Vallaud. « Cinq cavaliers législatifs n’ont rien à faire dans un tel texte. Le gouvernement a pris un risque et est tout sauf sûr de ce type de procédure », ajoute Charles de Courson (Liot).

La Macronie ne pourra pas « passer en force contre la Constitution »

Après être passée en force contre les syndicats, contre l’opinion publique, puis contre le Parlement, la Macronie ne pourra pas « passer en force contre la Constitution », espère Éric Coquerel (FI). « Nous sommes venus faire du droit. Nous n’avons pas fait de discours politique : nous avons livré un argumentaire juridique, sur lequel devra se prononcer le Conseil. La balle est dans son camp et je pense que rarement sa décision aura été aussi importante », précise Jérôme Guedj (PS). « Son jugement constituera un précédent fondamental pour notre démocratie », poursuit Cyrielle Chatelain (EELV).

En attendant l’avis des sages, le 14 avril, la gauche a interpellé le gouvernement. Marine Tondelier (EELV) et Olivier Faure (PS) ont été reçus à Matignon, où ils ont demandé à Élisabeth Borne de retirer la réforme. Le PCF et la FI ont décliné l’invitation, la première ministre ne souhaitant discuter que de l’agenda parlementaire à venir. À la place, les parlementaires communistes ont sonné à la porte de l’Élysée.

« Maintenir la pression la plus forte possible »

Ceints de leur écharpe tricolore, ils ont traversé la place de la Concorde depuis l’Assemblée nationale avant d’être arrêtés par un important dispositif policier, devant une forêt de caméras. Rejoint par les députés du groupe Liot, le cortège a parcouru les jardins des Champs-Élysées jusqu’au palais présidentiel, où Patrick Strzoda, directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, a reçu une délégation ainsi qu’un courrier. « Nous avons eu un échange très franc et direct. Le pays est en crise. Il faut que le président retire sa réforme, ou la soumette à référendum », a déclaré Fabien Roussel (PCF).

« Le feu couve sous la cendre. On ne peut pas continuer à gouverner le pays comme cela », a ajouté Bertrand Pancher (Liot), qui précise que l’exécutif dit attendre la décision du Conseil constitutionnel. « Ce qui veut dire que, d’ici là, il faut maintenir la pression la plus forte possible, notamment lors de la manifestation du 6 avril », appelle Fabien Roussel.

À la Nupes, « on est une famille, il y a des débats, c’est vivant, on n’est pas un bloc monolithique »

Initialement attendus, les députés FI, PS et EELV n’étaient pas présents à cette marche. « Une question de sécurité et d’organisation », évoquent certains. « Une question de tensions à la Nupes », soulignent d’autres.

« L’événement majeur, c’est notre recours commun, défendu collectivement, devant les sages », balaie Éric Coquerel (FI). « On est une famille, il y a des débats, c’est vivant, on n’est pas un bloc monolithique. Mais le problème, ce n’est pas l’état de cohésion de la Nupes, plus que jamais soudée pour faire tomber cette réforme des retraites. Le problème, c’est Macron », répond Jérôme Guedj (PS). La Nupes avait justement rendez-vous, mardi soir, pour un séminaire collectif concernant la suite de la coalition.

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2 avril 2023 7 02 /04 /avril /2023 14:10
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2 avril 2023 7 02 /04 /avril /2023 10:53
Contre la réforme des retraites - Un « cortège républicain » de l’Assemblée à l’Élysée - L'Humanité, 31 mars 2023
Un « cortège républicain » de l’Assemblée à l’Élysée

Les parlementaires PCF se dirigeront vers le Palais mardi 4 avril avec un message pour Emmanuel Macron : « Retirez la réforme des retraites. » Ils invitent leurs collègues signataires de la demande de RIP à se joindre à eux.

Publié le Vendredi 31 mars 2023 - L'Humanité
 

« E st-ce que l’on peut, nous, députés, sénateurs, continuer de travailler, de discuter avec les ministres, avec le gouvernement, comme si de rien n’était ? » s’interrogeait le secrétaire national du PCF et député du Nord, Fabien Roussel, la semaine dernière, au lendemain d’une journée de mobilisation historique contre la réforme des retraites. La réponse est tombée jeudi. Les parlementaires des groupes GDR et CRCE, où siègent les communistes respectivement à l’Assemblée et au Sénat, formeront un « cortège républicain » vers l’Élysée, le mardi 4 avril. Ils invitent à se joindre à eux tous les signataires – 252 au total – de la demande de référendum d’initiative partagée (RIP) actuellement entre les mains du Conseil constitutionnel. L’objectif ? « Remettre, en main propre, au président de la République un courrier dont l’objet est clair : “M. le Président, retirez votre projet de recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans’’ », expliquent les élus.

Une pierre de plus dans une semaine qui s’annonce chargée sur le front de la réforme entre la 11e journée d’action prévue jeudi 6 avril à l’appel de l’intersyndicale et les rendez-vous en début de semaine à Matignon. « Le point de départ, c’est l’éventualité qu’Élisabeth Borne demande à rencontrer les groupes parlementaires et les partis. Pour l’instant on n’a aucune nouvelle, mais on considère que ce n’est pas à Matignon que peut se jouer l’issue de la crise, c’est à l’Élysée », explique la présidente du groupe CRCE, Éliane Assassi. « C’est le président de la République qui détient les clés d’une résolution politique de la crise, poursuit la sénatrice de Seine-Saint-Denis. C’est lui qu’il faut rencontrer pour exiger une seule chose : le retrait de la réforme. »

Face au refus majoritaire de la retraite à 64 ans, aux manifestations, aux grèves, « Em­manuel Macron­ et son gou­vernement ont réagi par l’autoritarisme en usant de manière abusive et dévoyée des mécanismes du parlementarisme rationalisé », dénoncent, dans leur communiqué, les parlementaires qui comptent se faire entendre de vive voix. « Nous voulons donner à cette initiative toute la solennité qui s’impose pour relayer la colère populaire que le président de la République doit enfin prendre en compte, ajoute le chef de file des députés communistes, André Chassaigne . C’est tout le sens de notre appel et du choix d’un cortège républicain des parlementaires ».

 
 
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2 avril 2023 7 02 /04 /avril /2023 07:51
Deux interventions de sénateurs communistes,  Marie-Claude Varaillas et Pierre Ouzoulias, pour les langues régionales au Sénat (Réseau Langues & Cultures de France)
place des langues régionales dans l’enseignement public et les moyens dédiés à l’enseignement de l’occitan-langue d’oc
Par / sénatrice communiste 27 mars 2023

Mme Marie-Claude Varaillas attire l’attention de Monsieur le ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse sur la place des langues régionales dans l’enseignement public et les moyens dédiés à l’enseignement de l’occitan-langue d’oc.

Il existe aujourd’hui en France, une vingtaine de langues régionales en métropole et plus d’une cinquantaine dans les outre-mer, selon la base établie en 1999 par le linguiste Bernard Cerquiglini, actualisée au fil des ans.

Depuis la révision constitutionnelle de 2008, l’article 75-1 de la Constitution stipule que « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». Leur sauvegarde forme le socle d’une République indivisible. De plus, la loi n° 2021-641 du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion, dite « loi Molac », a fait entrer dans la champ législatif un double objectif de protéger et de promouvoir le patrimoine immatériel et la diversité culturelle dont les langues régionales constituent l’une des expressions.

Malgré ces textes, la Fédération des Enseignants de langue et Culture d’Oc de l’Éducation Nationale alerte sur les différents coups portés à l’apprentissage des langues régionales, notamment l’occitan-langue d’oc. En 2018, la réforme des lycées a mis en concurrence son apprentissage avec d’autres options facultatives, ce qui a eu comme conséquence directe une baisse de 50% des effectifs. En 2022, à la faveur d’une nouvelle mouture des épreuves du concours de professeurs des écoles, l’occitan-langue d’oc a disparu des options facultatives dans la formation préparatoire.

La promotion et protection de l’occitan-langue d’oc passe par l’émergence de cursus de langues régionales au sein des établissements publics afin de démocratiser l’offre de formation. C’est pourquoi, elle lui demande quels moyens entend-il mettre en œuvre pour protéger et promouvoir les langues régionales et relancer l’enseignement de l’occitan-langue d’oc ?

 

***

Question écrite n° 05175 de M. Pierre Ouzoulias (sénateur communiste Hauts-de-Seine - CRCE)

publiée dans le JO Sénat du 09/02/2023 - page 898

M. Pierre Ouzoulias interroge M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse au sujet de l'enseignement de l'occitan-langue d'oc et des moyens nécessaires pour en assurer l'effectivité.

La République française, une et indivisible, reconnaît l'existence des langues régionales et encourage son enseignement. En ce sens, l'article 75-1 de notre Constitution, introduit par la réforme constitutionnelle de 2008, dispose que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». Plus récemment, la loi n° 2021-641 du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion a confirmé la volonté du législateur d'œuvrer pour la préservation et la valorisation des langues régionales.

Attaché à l'enseignement des langues régionales au sein des établissements publics, il déplore les effets négatifs engendrés par la réforme du baccalauréat, laquelle a mis en concurrence les langues régionales avec d'autres matières, réduisant de fait les moyens accordés à la réalisation de ces enseignements et singulièrement ceux affectés à la pratique de l'occitan-langue d'oc.

Ce fait est particulièrement prégnant pour l'année 2023, puisque les postes ouverts pour le certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (CAPES) d'occitan-langue d'oc sont passés de quatre à trois, alors même que cet enseignement est censé être dispensé dans trente-deux départements.

La situation dégradée de l'enseignement de l'occitan-langue d'oc a d'ailleurs été analysée par les auteurs du rapport interministériel consacré à ce sujet en 2019 et dont, hélas, nous n'avons toujours pas eu la connaissance, faute de publication.

Aussi il lui demande ce qu'il entend faire pour remédier à cette situation et pallier ce manque de moyens, cette carence étant incompatible avec l'article L. 312-11-2 du code de l'éducation, au terme duquel notre législation reconnaît que «(…) la langue régionale est une matière enseignée dans le cadre de l'horaire normal des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et des lycées sur tout ou partie des territoires concernés, dans le but de proposer l'enseignement de la langue régionale à tous les élèves. »

En attente de réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse

 

http://www.langues-cultures-france.org/01-04-23-enseignement-des-langues-regionales-deux-interventions-de-senateurs-communistes/?fbclid=IwAR1ZdyRNVNVOuty6REEXTHlgIPeIQKUeWfKpo4PlFZP9z4hPbFamQHfW_QA

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25 mars 2023 6 25 /03 /mars /2023 12:30
Appel du PCF Finistère aux mobilisations du 28 mars 2023 pour le retrait de la réforme des retraites: jusqu'à la victoire contre cette réforme scélérate!
Appel du PCF Finistère aux mobilisations du 28 mars 2023 pour le retrait de la réforme des retraites: jusqu'à la victoire contre cette réforme scélérate!

RETRAITES Le peuple est debout . La victoire est à notre portée!

Encore une fois, les Français·es se sont mobilisé·es en masse contre la réforme des retraites à 64 ans. 3,5 millions de nos concitoyen·nes ont participé à plus de 300 manifestations partout en France. C'est tout le peuple français qui se lève pour des retraites dignes et pour la démocratie.
La « foule », comme l’appelle le président de la République, est belle et légitime. A l’inverse, le président agit comme un casseur de la République.
On continue jusqu'à la victoire !Le PCF appelle le gouvernement à retirer son texte et à tenir compte des recours au Conseil constitutionnel et notamment du référendum d’initiative partagée voulu autant par les Français·es que par les organisations syndicales.
La section du Pays de Brest du PCF appelle à soutenir la grève reconductible et la mise à l’arrêt du pays, de l'économie par tous moyens non violents et à isoler le gouvernement et sa majorité, à rendre leur position intenable tant qu’ils maintiennent ce texte.

FINANCER LA RETRAITE À 60 ANS,des pensions supérieures au Smic,pour toutes et tous, c’est possible !
Nous proposons une bonne réforme des retraites avec des recettes nouvelles : création d’emplois, augmentation des salaires, égalité femmes-hommes, taxation des revenus financiers...

-La création de 500 000 emplois indispensables dans les services publics (hôpital, école, transports, territoriale, etc.) rapporterait plus de 6 milliards d’euros.

-La réduction du temps de travail hebdomadaire à 32 heures et la création d’emplois équivalente (1,7 million d’emplois) rapporterait 13,6 milliards d’euros.

-La mise à contribution des revenus financiers des entreprises, aujourd’hui exonérés de cotisations, rapporterait près de 40 milliards d’euros.

-Une augmentation immédiate de tous les salaires augmenterait automatiquement les cotisations sociales pour financer les pensions:Dans le privé, 5 % de hausse des salaires rapportait 9 milliards d’euros et dans le public, augmentation de  5 % du point d’indice de la fonction publique représenterait 1,25 milliards d’euros de cotisations retraites en plus.

- L’égalité salariale femmes-hommes,c’est 6 milliards d’euros de recettes supplémentaires.

 

Le PCF Finistère qui se félicite du caractère massif de la mobilisation du 23 mars - avec 3 millions de personnes dans les rues, 75 000 dans le Finistère - appelle à rejoindre encore à nouveau très nombreux, dans la grève et la manifestation, l'appel de l'intersyndicale nationale, départementale et des intersyndicales locales pour le 28 mars (CFE-CGC, CFDT, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires, , et UNSA, plus d'autres syndicats étudiants, etc).


Rendez-vous :
- Brest : 10h30 place de la Liberté ;
- Quimperlé : 10h30, Gare de Quimperlé ;
- Morlaix : 11 h, place des Otages, parcours jusqu'au rond-point de Réo
- Quimper : en attente de décision ;
- Carhaix :  
10 h 30, place du Champ-de foire.

Appel du PCF Finistère aux mobilisations du 28 mars 2023 pour le retrait de la réforme des retraites: jusqu'à la victoire contre cette réforme scélérate!
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