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5 avril 2023 3 05 /04 /avril /2023 06:46
La gauche se rassemble à l’Élysée et interpelle Macron (L'Humanité, 4 avril 2023)
La gauche se rassemble à l’Élysée et interpelle Macron

Les parlementaires de gauche appellent le président à renoncer à sa réforme des retraites, à moins d’organiser un référendum. Ils ont, pour cela, refusé de rencontrer Élisabeth Borne lundi 3 avril, hormis Olivier Faure.

Mardi 4 avril 2023 - L'Humanité

Hors de question de tourner la page concernant la réforme des retraites, puis de poursuivre tranquillement le quinquennat. Les élus des groupes parlementaires de gauche de l’Assemblée et du Sénat se réunissent ainsi ce mardi matin devant l’Élysée.

« Nous allons envoyer une délégation auprès des services de la présidence de la République, pour remettre un courrier dans lequel nous demandons solennellement à Emmanuel Macron de renoncer à sa réforme des retraites », indique André Chassaigne.

« Le président doit prendre conscience de la crise démocratique dans laquelle nous sommes »

Pour le chef de file des députés PCF, abandonner ce texte « ne constituerait pas un aveu de faiblesse, mais une démonstration de sagesse, car le pays est très largement opposé à cette réforme. Il s’agit d’apaiser et de redonner confiance à l’ensemble des citoyens, en considérant que notre société a besoin d’être écoutée ».

« Le président doit prendre conscience de la crise démocratique dans laquelle nous sommes. Il en est comptable. Il doit retirer sa réforme, ou bien organiser un référendum », ajoute le communiste Pierre Dharréville.

Ce rassemblement intervient alors que, lundi 3 avril, les forces de gauche ont majoritairement boycotté le rendez-vous proposé par la première ministre, Élisabeth Borne, pour « définir le calendrier parlementaire des prochains mois et identifier des majorités texte par texte ».

Cet « exercice est en total décalage avec les extrêmes tensions qui traversent notre pays », estiment les parlementaires EELV, pour qui « le pays n’est pas prêt à passer à autre chose, et nous non plus ». « La sortie de crise passe nécessairement par l’arrêt de la réforme des retraites et la reprise du dialogue social P», poursuivent les écologistes, qui souhaitent par ailleurs s’entretenir d’urgence avec la première ministre « pour sortir de la spirale des violences et de la criminalisation des militant·es écologistes ». Ils seront reçus en ce sens ce mardi à midi.

L’invitation à Matignon, une « provocation »

Même son de cloche du côté des insoumis : « À quoi bon aller perdre son temps à Matignon et faire semblant de discuter là où nos demandes sont extrêmement claires ? » questionne l’eurodéputée Manon Aubry.

« Cette invitation d’Élisabeth Borne constitue une provocation. Le gouvernement a méprisé le Parlement, en utilisant les articles les plus répressifs possibles dont le 49.3 pour faire passer un projet de loi devenu illégitime, et il faudrait aller discuter du nouvel agenda parlementaire ? » insiste André Chassaigne. Seul Olivier Faure, député et secrétaire national du PS, a indiqué qu’il acceptait de s’entretenir avec la première ministre.

Mais les socialistes ont aussitôt précisé qu’ils refusaient toute « consultation sur la suite du calendrier parlementaire », Olivier Faure ne se déplaçant qu’ « aux seules fins d’évoquer la situation générale du pays » que l’exécutif conduit dans « l’impasse ».

Reste à savoir si le président de la République entendra le message issu d’un rassemblement qui devait initialement prendre la forme d’une marche républicaine vers l’Élysée, sur proposition des communistes. Quoi qu’il en soit, les parlementaires iront cette après-midi défendre leurs recours devant le Conseil constitutionnel et leur proposition de référendum d’initiative partagée concernant la réforme des retraites. 

Retrait ou censure, la gauche veut faire tomber la réforme

La Nupes a défendu, mardi 4 avril, un recours devant le Conseil constitutionnel. Les élus PCF se sont rendus à l’Élysée pour exiger que le texte soit retiré.

Mercredi 5 avril 2023
 
La gauche est plus que jamais déterminée à affronter la réforme des retraites en la prenant par les cornes. Mardi 4 avril, elle s’est présentée devant le Conseil constitutionnel pour défendre deux atouts qu’elle tient solidement dans sa manche. Celui d’un référendum d’initiative partagée (RIP), pour permettre aux citoyens de voter contre cette loi, si besoin. Car elle entend bien voir tomber la réforme dès le 14 avril, grâce aux deux recours déposés devant les sages.

« Nous avons de très solides raisons de penser que le Conseil va censurer tout ou partie du texte, car le gouvernement a multiplié les occasions d’être hors la loi avec cette réforme », mesure le député Sébastien Jumel (PCF). « Le véhicule législatif utilisé, avec le 47.1, détourne la Constitution. De plus, nous dénonçons une insincérité des débats, puisque l’exécutif n’a pas apporté les informations dont le législateur avait besoin. Nous avons notamment été privés d’étude d’impact », insiste Boris Vallaud. « Cinq cavaliers législatifs n’ont rien à faire dans un tel texte. Le gouvernement a pris un risque et est tout sauf sûr de ce type de procédure », ajoute Charles de Courson (Liot).

La Macronie ne pourra pas « passer en force contre la Constitution »

Après être passée en force contre les syndicats, contre l’opinion publique, puis contre le Parlement, la Macronie ne pourra pas « passer en force contre la Constitution », espère Éric Coquerel (FI). « Nous sommes venus faire du droit. Nous n’avons pas fait de discours politique : nous avons livré un argumentaire juridique, sur lequel devra se prononcer le Conseil. La balle est dans son camp et je pense que rarement sa décision aura été aussi importante », précise Jérôme Guedj (PS). « Son jugement constituera un précédent fondamental pour notre démocratie », poursuit Cyrielle Chatelain (EELV).

En attendant l’avis des sages, le 14 avril, la gauche a interpellé le gouvernement. Marine Tondelier (EELV) et Olivier Faure (PS) ont été reçus à Matignon, où ils ont demandé à Élisabeth Borne de retirer la réforme. Le PCF et la FI ont décliné l’invitation, la première ministre ne souhaitant discuter que de l’agenda parlementaire à venir. À la place, les parlementaires communistes ont sonné à la porte de l’Élysée.

« Maintenir la pression la plus forte possible »

Ceints de leur écharpe tricolore, ils ont traversé la place de la Concorde depuis l’Assemblée nationale avant d’être arrêtés par un important dispositif policier, devant une forêt de caméras. Rejoint par les députés du groupe Liot, le cortège a parcouru les jardins des Champs-Élysées jusqu’au palais présidentiel, où Patrick Strzoda, directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, a reçu une délégation ainsi qu’un courrier. « Nous avons eu un échange très franc et direct. Le pays est en crise. Il faut que le président retire sa réforme, ou la soumette à référendum », a déclaré Fabien Roussel (PCF).

« Le feu couve sous la cendre. On ne peut pas continuer à gouverner le pays comme cela », a ajouté Bertrand Pancher (Liot), qui précise que l’exécutif dit attendre la décision du Conseil constitutionnel. « Ce qui veut dire que, d’ici là, il faut maintenir la pression la plus forte possible, notamment lors de la manifestation du 6 avril », appelle Fabien Roussel.

À la Nupes, « on est une famille, il y a des débats, c’est vivant, on n’est pas un bloc monolithique »

Initialement attendus, les députés FI, PS et EELV n’étaient pas présents à cette marche. « Une question de sécurité et d’organisation », évoquent certains. « Une question de tensions à la Nupes », soulignent d’autres.

« L’événement majeur, c’est notre recours commun, défendu collectivement, devant les sages », balaie Éric Coquerel (FI). « On est une famille, il y a des débats, c’est vivant, on n’est pas un bloc monolithique. Mais le problème, ce n’est pas l’état de cohésion de la Nupes, plus que jamais soudée pour faire tomber cette réforme des retraites. Le problème, c’est Macron », répond Jérôme Guedj (PS). La Nupes avait justement rendez-vous, mardi soir, pour un séminaire collectif concernant la suite de la coalition.

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