1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère:
83/ Germain Bournot (1915-2007)
Germain Bournot fut une personnalité très estimée du Relecq-Kerhuon, où il a été élu pendant plusieurs mandats, et une grande figure du parti communiste et de la CGT dans le Finistère. C'est aussi un héros de la résistance, ce que les gens ne savaient pas forcément autour de lui, car il était discret sur le sujet. Ronan Tanguy et René Le Ven l'ont interviewé et filmé en 2005 pendant plus d'une heure et demi l'année du décès de sa femme Marie-Louise, et cette vidéo permet de restituer ce que fut la vie très riche d'engagements de ce camarade qui adhère au PCF à la Libération. Cet homme modeste dont le nom a été donné à une très belle salle du Relecq-Kerhuon (où a eu lieu le meeting finistérien des européennes de Ian Brossat en 2019) a été nommé chevalier de la légion d'honneur, a reçu plusieurs citations au mérite de la Résistance intérieure.
Le témoignage de Ronan Tanguy, ancien secrétaire de section du PCF au Relecq-Kerhuon, ancien élu communiste du Relecq-Kerhuon, trésorier du PCF Finistère, ami de Germain Bournot surtout:
"1978, le 2 mai, ma famille emménage au Relecq-Kerhuon. J’avais entendu parler de Germain Bournot que j’ai eu le bonheur de rencontrer lors d’une réunion du parti communiste, fin mai de cette année. Peu à peu, au cours de notre militantisme partagé, tant à la CGT qu’au PCF, j’ai appris à connaître Germain. D’ailleurs, à l’époque, il était impossible, communiste habitant Le Relecq-Kerhuon, de passer à côté de Germain sans le voir… une incertitude planait sur cet homme : il avait deux prénoms : Germain et Joseph. Marie-Louise, son épouse, l’appelait Joseph, une bonne partie de sa famille aussi, mais Germain était son premier prénom d’état civil. De ce fait, tous les actes officiels de sa vie prenaient en considération ce prénom de Germain. Joseph était le prénom du mari de sa marraine, mort pendant la guerre 14/18 et une erreur d’inscription à l’état civil a inversé l’ordre choisi par la famille.
Lorsque je l’ai connu, germain était conseiller municipal majoritaire. Le maire, communiste, de 1977 à 1983 fut Guy Liziar. Notre germain-Joseph organisait toutes les fêtes du PCF : celle du Kerhorre (journal local du PCF), la fête de l’unité à Brest, la fête de l’huma à La Courneuve. Marie-Louise, son épouse, l’accompagnait (le précédait souvent) dans l’organisation de ces évènements, sans désemparer. Germain était trésorier de section et cheville ouvrière de l’acquisition du local de section au début des années 1970.
Germain parlait très peu de son activité de résistant pendant la guerre 39/45, mais je savais qu’il avait joué un rôle très important dans ce conflit, en qualité de résistant.
Il a fallu que je le tarabuste longtemps pour qu’il accepte de raconter sa vie, après le décès de Marie-Louise, malheureusement. Il a fini par accepter de nous dévoiler Sa vérité, sans fard, sans faux-fuyant… De toute façon je n’aurais pas eu de mémoire suffisante pour restituer ces vies, celle de Germain-Joseph et de Marie-Louise, celle de Marie-Pierre, de Régine, de Claudie (leurs filles), de Jean-Luc (leur fils), de l’amour inconditionnel que Germain portait à ses petits-enfants…..
Notre engagement commun a fait que nous sommes tombés en amitié, que je le conduise à Glomel, sa commune de naissance, quand sa vue ne lui permettait plus de conduire et que je réussisse à imposer à la majorité de droite, fin 2007, de donner son nom à la salle municipale des associations de Kergleuz, au Relecq-Kerhuon, ce qu’elle accepta sans trop se faire bousculer : l’homme transcendait les oppositions, comme tous les grands hommes".
Germain Bournot est né dans les Côtes d'Armor à Glomel, près de Rostrenen, dans le centre-Bretagne, le 21 août 1915, pendant la guerre. Le fils de sa marraine ayant été tué au début de la guerre, celle-ci voulut donner à son filleul le même nom: Germain. Mais ses parents eux, appelaient leur fils Joseph, comme tous ses camarades d'école et plus tard ses collègues et amis. Ses parents étaient cultivateurs et bretonnants et Germain ne connaissait pas un mot de français en arrivant à l'école à sept ans.
Pourtant, à douze ans, il aura son certificat d'étude avec mention Bien. Il doit malgré tout quitter l'école et il travaille dans la ferme de ses parents jusqu'à ses 18 ans. Il s'engage alors en juillet 1934 au 34 ème Régiment d'Artillerie d'Afrique basé à Tunis.
Pour s'y rendre, il quitte pour la première fois son "trou" (sic) du centre-Bretagne, prend le train pour Paris, puis pour Marseille, voyage dans la cale du paquebot. Ses premières semaines au régiment en Tunisie sont dures: il n'a quasiment rien à manger. Il perd 13 à 14 kg, et finit par rentrer à l'hôpital, pour trois mois, puis en convalescence pour trois autres mois. De retour à Tunis, il n'est pas reçu dans le peloton des Brigadiers mais travaille comme chauffeur faisant office d'ordonnance pour un colonel. "Là, j'ai vu comment on exploitait les arabes", témoigne t-il devant Ronan Tanguy et René Le Ven. Les autres ordonnances du colonel sont tunisiens, l'un d'entre eux par exemple est un instituteur qui fait son service militaire, et ils se sentent humiliés de faire ce qu'on leur demande comme tâches domestiques. Germain Bournot a alors la conviction que "ça ne durera pas longtemps en exploitant les gens de cette façon là".
Le Front populaire -
En 1936, Germain revient à Glomel. Il avait passé un examen pour rentrer dans la gendarmerie à Tunis mais il fait finalement sa demande pour rentrer dans la SNCF et il est reçu, nommé chef d'équipe à Landerneau le 30 avril 1937. Il adhère tout de suite à la CGT: on le charge de distribuer La Tribune des Cheminots. C'est l'époque du Front populaire, la semaine de travail est passée de 48h à 40h: 6h40 par jour, 6 jours par semaine, avec 20 mn de pause pour le casse-croûte. La compagnie ferroviaire devient SNCF le 1er janvier 1938. Germain est nommé homme d'équipe principal à la gare de Guingamp.
La drôle de guerre et la débâcle -
En septembre 1939, Germain est mobilisé, il est intégré à un régiment d'artillerie léger qui stationne d'abord à la caserne du Colombier à Rennes, puis dans la campagne, non loin de Rennes, où l'on dort sur les paillasses d'un moulin et s'entraîne aux canons de 75 tractés par des matériels de l'armée américaine datant de la guerre 14-18 qui vont s'avérer très peu commodes, avançant à faible allure (50 km maximum) pour transporter chaque pièce, lourde de 1400 kg. Germain va vivre avec son régiment le très rude hiver 1939-1940 cantonné au nord de la ligne Maginot, dormant dans des granges à divers endroits. Les troupes françaises restent dans l'attentisme pendant qu'on laisse Hitler occuper ses troupes à envahir la Pologne puis se concentrer sur l'attaque de la France une fois le "travail" fini à l'est. Les soldats cherchent bien à couper quelques lignes de barbelé de la ligne Siegfried, et des mines allemandes traîtresses explosent 100 mètres derrière les barbelés où l'on envoie les éclaireurs quand on les touche, actionnés par des systèmes agissant à distance. Finalement, l'armée française envoie des cochons réquisitionnés vers les barbelés.
Le 8 mai 1940, Hitler attaque la Belgique et la Hollande, au nord de la ligne Maginot, pour la contourner. L'Armée française envoie ses troupes d'élites s'enfoncer dans le plat pays à la rencontre des Allemands, désorganisant ses défenses. Les blindés allemands rentrent par la poche de Sedan, comme d'habitude. Germain reste dès jour à les attendre le canon pointé sur la courbe d'une route, un tank allemand arrive puis repart devant le feu, sans qu'on sache s'il a été touché. Puis vient l'ordre de retrait dans la débandade. Les officiers ne sont plus là. On descend vers le sud, sans armes ni ordre pour combattre. L'aviation italienne voyant les français battus rentre en action et bombarde les colonnes de réfugiés civils et les soldats en déroute pendant la débâcle, dans le plus grand chaos. Après avoir traversés la Loire, Germain et ses camarades jettent le porte-canon inutile qu'ils tractent sur la plateforme de leur camion dans un fossé et installent sur la plateforme des piétons réfugiés, femmes, enfants, civils, militaires en déroute.
Germain éprouve un grand malaise quand il entend Pétain demander l'armistice sans condition après que les députés réunis à Bordeaux lui aient accordé, aux trois quart d'entre eux, les pleins pouvoirs. On s'est rendu sans continuer la lutte, sans qu'une partie des troupes ait été mises en situation de combattre réellement, alors qu'on pouvait transférer l'Assemblée et le gouvernement à Alger dans notre empire colonial pour continuer la lutte. En tant que cheminot, il est démobilisé le 14 juillet 1940, et prié de retourner à son poste de travail en Bretagne, qui fait désormais partie de la zone occupée. Germain Bournot rencontre ses premiers soldats allemands de près à Langon, sur la ligne de démarcation, à 30 km de Bordeaux. Avec ses compagnons, il se fait houspiller à Redon par une restauratrice qui reproche aux soldats de 1940 leur lâcheté et à Guingamp par des Cheminots, vétérans de la guerre 14, qui lui font le procès d'avoir détallé devant les Allemands. Ils l'accueillent avec la formule railleuse "Ah, voilà le lapin!!!".
La résistance
Meurtri par la défaite et l'humiliation de s'être rendu sans pouvoir défendre sa patrie, Germain va adhérer très vite à la Résistance. Il l'explique pour cinq raisons dans son témoignage devant Ronan Tanguy et René Le Ven:
1. Une revanche à prendre
2. 2 millions de prisonniers dont nous avons la responsabilité de hâter le retour
3. "Notre pays pillé par les Allemands: la bonne viande part pour l'Allemagne, les monceaux de rutabagas pour les Parisiens"
4. le leader communiste et cégétiste des cheminots Pierre Sémard fusillé par les Allemands avait donné avant de mourir des consignes de résistance à l'ennemi: "Cheminots, ne faites rien qui puisse aider l'ennemi".
5. la défense des valeurs de la République, de la Commune et de 1789: Pétain rayait la devise de la République des édifices publics et des billets de banque, transformant en "Famille, patrie, travail" le "Liberté, égalité, fraternité".
C'est à Guer, dans le Morbihan, où il est nommé au début de la guerre, que Germain Bournot va commencer à résister activement. Il est mis en contact avec un réseau de Résistance et de Renseignement dépendant de Londres et doit rendre compte régulièrement grâce à l'observation des voies à Guer et des registres en gare des mouvements militaires allemands sur le chemin de fer breton à partir de ce qu'il constate ou apprend des parcours (qu'il connaît jusqu'à Argentan). Relevé des trains, du nombre de wagons, des tonnages, armes transportées, régiments, itinéraires, etc. Il prend des notes dans un petit carnet, revient aux abords de la gare, même quand il n'est pas en service.
En avril 1942, il fait dérailler un train transportant des munitions. Ramassé et interrogé au camp militaire de Coëtquidan où sont basés les Allemands, il a eu le temps précédemment de rouler et fumer la feuille de papier à cigarette où il avait noté les informations du jour pour son contact. L'intervention du chef de gare "allemand", un autrichien anti-nazi qui s'était débrouillé pour ne pas servir dans la Wehrmacht, va le sauver et il sera relâché.
Fin 42, Germain Bournot reçoit une convocation pour le Travail Obligatoire en Allemagne, travailleur forcé prioritaire du fait de son statut de célibataire sans enfant. Il lui faut se présenter à Vannes à la mi-décembre 1942. Pour échapper au STO, il se marie en vitesse avec sa fiancée Marie-Louise. Le maire de Kerfeunten à Quimper d'où est originaire Marie-Louise veut bien les arranger. Le problème: Marie-Louise est mineure, il lui manque 6 jours pour atteindre ses 21 ans! Les parents accordent une dérogation à condition qu'on se marie à l'église un peu plus tard. C'est chose faite bientôt avec un mariage célébré avec quelques parents et amis à l'hôtel de la Tour d'Auvergne à Quimper avant que le couple ne rejoigne Guer. A Guer, Germain Bournot fait partie d'un réseau FFI qui s'est structuré peu avant, avec à sa tête un cheminot originaire de Granville, M. Touzé. Ce réseau dépend des services anglais. Un lieutenant arrive de Londres en civil, parachuté pour instruire les membres du groupe de résistance et leur expliquer le mode opératoire des parachutages d'armes et d'argent, leur expliquer comment se servir des armes, des grenades. Le parachutage doit avoir lieu le 9 décembre 1943 dans une ferme du département d'Ille-et-Vilaine, non loin de Guer. Le container restera coincé dans un arbre avant qu'on aille les chercher. Les armes et l'argent doivent servir pour plusieurs maquis.
La réunion préparatoire avait eu lieu avec une quinzaine de résistants de la région de Guer chez la directrice de l'école publique. Un châtelain du coin qui appartenait au groupe de résistance était arrivé là avec un jeune homme inconnu, qui allait s'avérer être un traître, un milicien du groupe Darnand engagé par les Allemands pour démanteler les réseaux de Résistance. D'abord, le groupe ne veut pas l'accueillir mais le châtelain insiste en disant qu'il répond de cet homme. On finit par l'admettre et le traître va rejoindre Rennes et l'état-major des services de renseignement de l'armée allemande et dénoncer le groupe. Germain apprend qu'un de ses camarades résistants, un plombier dont le commerce et le domicile avaient été identifiés par le milicien, est arrêté à Guer, par le milicien lui-même accompagné par des allemands. L'identité de Germain n'est pas connue du milicien mais ils ne vont pas tarder à l'apprendre. Germain va donc voir un supérieur hiérarchique à Rennes, un inspecteur de la SNCF d'origine alsacienne servant aussi dans la Résistance, qui le mute dans le Finistère. Germain et Marie-Louise quittent Guer de manière expéditive avec une partie de leurs bagages simplement et s'installent à Quimper, Germain travaillant à la gare de Bannalec.
C'est là-bas que le 11 novembre 1943, Germain sauve un résistant qui venait de faire sauter un wagon de munitions allemand et qui avait été touché par la balle d'une sentinelle. Profitant du fait que le soldat soit parti chercher du renfort, Germain réussit à prendre en charge le résistant, à le mettre à l'abri et à le faire soigner. Il sera rattrapé et fusillé plus tard malheureusement comme les résistants dénoncés du groupe de Guer vont être envoyés en déportation, peu d'entre eux en revenant. Le 6 janvier 44, Germain est prévenu par un cheminot de Rennes que les Allemands sont sur sa trace et vont venir l'arrêter. Il s'enfuit pendant la nuit après avoir croisé en gare les soldats Allemands arrivés par le train à Bannalec pour l'arrêter et avoir été couvert dans sa fuite par le chef de gare. Germain fuit par les champs en suivant la voie jusqu'à la gare de Rosporden où il est pris en charge dans un train pour Quimper par des camarades cheminots résistants qui le croyaient arrêté par les Allemands. Grâce à la famille de sa femme, Marie-Louise, dont le frère est également engagé dans la Résistance - la première fille de Germain et Marie-Louise était née le 29 octobre 1943 - Germain va obtenir de faux papiers d'identité fabriqués à l'île-Tudy dans le pays bigouden: pendant la fin de la guerre, Germain Bournot s'appellera Joseph Le Gall, cultivateur. Il se cache dans une ferme à Lampaul-Guimiliau, puis auprès de son oncle, chef de gare à Plomodiern, mais ne peut pas rester chez eux dans cette zone côtière où la soldatesque allemande est très présente. Après avoir dormi 3 ou 4 nuits dans un champ d'orge il décide de rentrer dans son village natal de Glomel, où la résistance contrôle la région et l'a pratiquement libérée déjà, et là-bas, Germain Bournot se met à disposition de la Résistance. Il est en réserve lors de la bataille de Paule, puis, apprenant la Libération de Quimper, il rejoint à pied Quimper depuis Paule et le centre-Finistère. Il voit les FFI remettre à l'endroit les panneaux de signalisation qu'ils avaient déplacés pour faire en sorte que les troupes allemandes envoyées en Normandie lutter contre les alliés perdent du temps.
Il arrive tellement épuisé à Quimper qu'il ne participe même pas aux réjouissances de la Libération. Pendant sa période de clandestinité, l'inspecteur de la SNCF Alain de Quimper et l'assistante sociale de la SNCF avaient fait en sorte que sa femme Marie-Louise touchent 3/4 de son salaire en déclarant qu'il était "supposé ramassé par la Gestapo" alors qu'ils savaient qu'il était au maquis.
- La Libération et l'adhésion au Parti communiste, le militantisme à la CGT
En septembre 1945, Germain Bournot est personnellement félicité par le Général de Gaulle: "vous avez été de l'équipe volontaire des bons compagnons qui ont maintenu le pays dans la guerre et dans l'honneur".
Il reçoit la Croix de Guerre avec une déclaration signée du Général Juin: "un grand patriote résistant de la première heure qui a livré des renseignements sur le trafic militaire allemand" et s'est signalé par plusieurs actes de bravoure.
Germain Bournot entretemps a repris son poste à Guer où il a trouvé son logement occupé avec l'accord de sa logeuse par des réfugiées parisiennes. Il adhère au Parti communiste en 1945 pour "faire avancer la condition des plus déshérités, sinon on laisse passer sa vie sans être utiles ni laisser aucune trace de son passage". Il est muté à la gare de Questembert où il dirige le syndicat CGT des Cheminots, qui dans un pays de droite, est le syndicat ultra-majoritaire, ne laissant pas s'installer FO ni progresser la CFTC, grâce à la ligne rassembleuse de Germain Bournot qui refuse le sectarisme, son trésorier de section CGT ayant par exemple ses enfants à l'école privée. Germain se plait à Questembert où le syndicat l'occupe beaucoup. Il organise le bal de l'orphelinat des chemins de fer. Il cherche finalement à se rapprocher de Quimper, où ses beaux-parents sont malades, avec sa femme Marie-Louise.
Il est nommé chef de station à Combrit, où il exerce pendant deux ans, puis dans une petite gare près de Douarnenez. Il y tombe malade d'épuisement, seul à assurer le trafic des trains transportant les légumes, alors très nombreux à passer entre Douarnenez et Quimper, et passe quelques mois dans un sana.
1966: l'arrivée à Brest et à la section PCF du Relecq-Kerhuon
En 1966, pour permettre à sa fille Marie-Pierre de continuer ses études, il décide de se rapprocher de la région brestoise, et il arrive au Rody et à la gare de Brest. Il prend contact avec le syndicat CGT de Brest et la section communiste de Kerhuon alors animée par Pierre Le Pape, les Besson. Ses enfants les plus jeunes, Jean-Luc, Régine, Claudie, vont à l'école dans les baraques à Sainte Barbe. Il est élu au comité des œuvres sociales de la SNCF pour le Nord-Finistère et s'occupe de l'amélioration du confort des logements dans les petites gares. Il forme aussi beaucoup d'apprentis de 14-15 ans. Il est passionné par la transmission de son savoir-faire. Malgré tout, il est bloqué dans son avancement de carrière car il a fait grève, un fait inédit, en tant que petit chef de gare au début des années 60 et est perçu à raison comme un "rouge". En 1968, c'est lui qui lancera la grève générale à la SNCF en gare de Brest. Il est sous-chef de gare à la gare de Brest depuis le 1er mai 1967.
Au Relecq-Kerhuon, il va être trésorier de la section du PCF jusqu'à l'achat du local rue Gambetta, CDH de l'Humanité - il avait une tournée où il vendait Pif et l'Humanité Dimanche -, il s'occupe des fêtes de section et des fêtes de l'Unité du PCF à Brest, rassemblant à l'époque des milliers de personnes, et de la fête de l'Humanité où la section du Relecq-Kerhuon à son stand.
Il sera conseiller municipal avec la délégation des Anciens Combattants, organise les classes de neige offertes aux CM2 des écoles publiques avec la municipalité de Guy Liziar. Il participe à la création du comité local du Secours Populaire avec Christiane Paul, et à la création du cercle celtique au centre nautique de la baraque.
Germain Bournot laisse une trace durable dans la commune du Relecq-Kerhuon et apparaît aux adhérents qui l'ont connu comme un militant d'une grande humanité et générosité.
Les filles de Germain et Marie-Pierre Bournot sont toujours militante à la section communiste du Relecq-Kerhuon et la plus jeune, Claudie Bournot Gallou, qui a été candidate aux Régionales pour le PCF en 2015, est adjointe au maire PCF au Relecq-Kerhuon.