Né à Ouessant, où ses parents, Charles et Anne-Marie, sont instituteurs à l'école publique. Yves Giloux est un étudiant brestois. Sous l’occupation, il poursuit des études par correspondance à l’école des Travaux Publics de Paris. D’août 1940 à septembre 1941, il effectue son stage d’examen au sein de l’entreprise S.Zeno de Brest. A partir de septembre 1941, il travaille aux Ponts et Chaussées au service de relevé cadastral.
Il adhère au Parti Communiste clandestin en 1941 et y diffuse la propagande à Brest avant d’intégrer en juillet 1942 les Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P) sous les ordres de Pierre Corre. Rapidement, il devient chef de groupe et participe à de nombreuses actions contre l’occupant.
Les nombreuses arrestations entre juin et septembre 1942 clairsèment les rangs des F.T.P en Bretagne. Brest n’est pas épargné et le mouvement de résistance est lourdement impacté. En fin d’année 1942, c’est désormais sur les épaules d’Yves Giloux et de Charles Vuillemin que reposent la succession locale des F.T.P. Coûte que coûte, l’action doit se poursuivre et l’on prépare en décembre de l’année de nouveaux attentats contre l’occupant.
La dernière semaine de l’année 1942 est consacrée aux préparatifs d’un attentat à Brest. Un peu avant 21 heures le 1er janvier 1943, les F.T.P passent à l’action. Charles Vuillemin, Louis Le Bail et Jean-Pierre Le Rest entourent Yves Giloux et se dirigent vers leur objectif. Parvenus devant le cinéma Éden, Yves Giloux jette une bombe devant un groupe de soldats allemands sortant de l’édifice du passage Saint-Martin. L’engin explose, faisant au moins cinq blessés. Yves Giloux et le groupe, se replient aussitôt sans être inquiétés sur le moment.
Le 5 janvier 1943, Yves Giloux et Charles Vuillemin effectuent une nouvelle tentative d’attentat, cette fois contre l’immeuble de la Kommandantur avec une nouvelle bombe. Plusieurs actions de cet acabit sont menées en janvier par les F.T.P brestois. Une nouvelle série d’arrestations va encore amenuiser l’effectif de résistants.
De son côté, Yves Giloux est promu à l’échelon départemental le 6 janvier par Robert Ballanger à Rennes. Il devient alors Capitaine d’un groupement mobile avec pour tâche d’œuvrer dans le Finistère, le Morbihan et la Loire-Inférieure. Alors qu’il se rend à Nantes avec Jean-Louis Primas, Yvex Giloux semble s’arrêter à Lorient pour y commettre un attentat dont les détails ne nous sont pas connus. Il est arrêté le 20 janvier 1943 à Doulon, près de Nantes par le Service de police anti-communiste (S.P.A.C) de Vichy.
Torturé lors de son interrogatoire, il est livré par la justice française aux autorités allemandes. Emprisonné semble t-il à Pontaniou dans un premier temps, il est transféré à la prison Jacques Cartier de Rennes puis à Fresnes dans la région parisienne. Jugé et condamné à mort le 28 août 1943 avec dix huit autres résistants F.T.P brestois. Le 17 septembre 1943, il est fusillé au Mont-Valérien avec ses camarades. Sa dépouille est inhumée au cimetière d’Ivry, dans le Carré des fusillés.
Jouissant d’une grande réputation au sein des F.T.P de Brest, son nom sera attribué à un groupe d’action qui se reforme dès le premier semestre de l’année 1943, puis à un bataillon F.T.P en 1944 dans le centre Finistère. En 1960, à titre posthume il est décoré de la médaille de la Résistance française et de la Croix de guerre 1939-1945, avec étoile d’argent. Une rue porte son nom à Lambézellec depuis octobre 1945 ainsi qu’un square à Saint-Marc depuis le 6 juillet 1984.