Privilégier les intérêts du capitalisme financier se fait automatiquement et logiquement en affaiblissant les structures de formation et en détruisant les filets sociaux d’intégration des nouvelles générations. Depuis des années, la jeunesse apparaît comme une variable d'ajustement pour un patronat en quête de flexibilité.
Sortir de cette situation ne demande pas plus de commisération mais une volonté nette de rupture avec les politiques libérales qui favorisent les seuls profits des milliardaires et des rentiers. Hollande, Valls, Macron ont précarisé davantage la jeunesse en augmentant les pouvoirs patronaux et réduisant les garanties collectives des salariés, en préférant faire 40 milliards de cadeaux aux patrons plutôt que de permettre l'accès à l'autonomie de la jeunesse, d'encadrer les stages, apprentissages, contrats en alternance, ou de construire pour eux un meilleur accès à la santé, aux transports, au logement, à la culture. Les jeunes sont les principaux touchés par les bas salaires, les contrats courts sous-payés et sans lendemain. Quand ils ont défendu leur droit à l'avenir lors de la bataille contre la loi travail, le gouvernement a répondu par la répression, les flash-balls, les matraques, les arrestations au petit matin. De cette société là, on n'en veut pas, ils n'en veulent plus.
Il y a urgence à réorienter les richesses vers les besoins humains, l'éducation, la santé, la sécurisation des parcours professionnels. Il y a urgence en reconnaître aux jeunes le droit à l'auto-détermination et à la participation sociale et démocratique de plein exercice. Il faut lutter contre la reproduction des inégalités sociales à l'école, pour un meilleur accès des enfants des classes populaires aux études supérieures et à la réussite scolaire.
En décembre 2011, Marie-George Buffet au nom des députés PCF et Front de Gauche avait porté une proposition de loi cadre très ambitieuse pour l'autonomie de la jeunesse qui n'avait pas fait l'objet d'un vote majoritaire à l'époque.
- En 2012, 23% des jeunes de 18 à 24 ans vivaient sous le seuil de pauvreté (contre 13,5% dans l’ensemble de la population). Près d'un pauvre sur 2 a moins de 25 ans aujourd'hui. Cela représente 600 000 jeunes. En 2011, 150 000 jeunes frappaient aux portes du Secours Populaire, aujourd'hui c'est sans doute beaucoup plus! Ainsi, sur neuf millions de pauvres, la moitié aurait moins de 30 ans et outre les enfants de familles pauvres et les adolescents en situation d’exclusion sociale, figureraient aussi 1 900 000 travailleurs “mal payés”, c’est-à-dire ayant un emploi précaire (CDD, intérim, stage, travail partiel). Pourquoi la jeunesse est-elle ainsi en première ligne ? Depuis plusieurs années, elle apparaît comme une variable d’ajustement pour un patronat en quête de flexibilité. Les jeunes sont les premiers visés par l’augmentation du taux de chômage (22,7 % chez les 15-24 ans), mais aussi par la précarisation de l’emploi. Les contrats des jeunes sont beaucoup le CDD (19,4 % contre 9 % pour l’ensemble des salariés en 2012), l’apprentissage (6,7 % en 2012 contre 1,5 %) et l’intérim (5,3 % en 2013 contre 2,4 %).
- 80% des jeunes accèdent aujourd’hui à l’emploi par un contrat précaire.
- En 1975, les salariés de cinquante ans gagnaient 15% de plus que ceux de 30 ans ; aujourd’hui l’écart est de 40%.
- 46% des jeunes de 15 à 29 ans non diplômés sont sans emploi, 22% pour ceux qui sont titulaires d’un bac, CAP ou BEP, 9% pour les diplômés du supérieur. Le taux de chômage des - 25 ans est en France de 26% environ (en Espagne de 50%, en Grèce de 47%) contre 9,5%.
- Environ 120000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans diplôme.
- Il est vrai que les jeunes diplômés subissent moins la crise que le reste de leur génération. Cela signifie que l’école ne sert pas aujourd’hui à modifier la reproduction sociale des inégalités. Les doctorants de l’université comptent aujourd’hui six fois plus d’enfants de cadres que d’enfants d’ouvriers. Chez les non-diplômés, il y a cinq enfants d’ouvriers pour un enfant de cadre. L’évolution générale sur dix ans va cependant dans le sens d’une perte générale de niveau de vie et de statut. Ainsi, 10% des diplômés du supérieur vivent actuellement sous le seuil de pauvreté.
- 480 000 étudiants de l'enseignement supérieur ont un emploi parallèlement à leurs études (30% à temps complet), soit 20% de la population étudiante. Cela peut nuire à la réussite des étudiants pendant leurs études.
- Plus de 15% des Français renoncent aux soins faute d'argent, du fait des déremboursements par la Sécu, du reste à charge, des franchises, de l'élévation du coût des mutuelles: parmi eux, beaucoup de jeunes.
-Plutôt que de privilégier l'indépendance du jeune via des aides directes, l'Etat providence français favorise les solidarités familiales pour sa prise en charge. Seul le RSA jeunes s'adresse spécifiquement aux jeunes.
Le Parti Communiste propose:
- Une VI e République sortant du présidentialisme, supprimant le 49-3, les pouvoirs d'exception du président, restaurant la primauté du parlement et basée sur l'intervention citoyenne, la proportionnelle à toutes les élections.
- le SMIC à 1800€ brut, 1700€ net à la fin du quinquennat (+23%)
- Garantir à nouveau le droit à la retraite à 60 ans à taux plein (75% minimum comme taux de remplacement)
- encadrement des rémunérations, de 1 à 20, dans les entreprises.
- suppression de la TVA sur les produits de première nécessité
- concernant la branche maladie de la protection sociale: reconquérir progressivement la généralisation de la prise en charge à 100% pour tous des soins en commençant par la prise en charge immédiate à 80% pour tous et à 100% pour les jeunes de 25 ans. Développement des centres de santé et de prévention de proximité, notamment des centres médicaux dans les universités, CFA, distribuant gratuitement des soins de base et réalisant des campagnes d'information sur la contraception, les MST. Suppression des franchises médicales.
- revalorisation du barème des APL et plafonnement des charges locatives.
- doublement du nombre de places dans les résidences universitaires publiques.
- l'abrogation de la loi travail et la mise en place d'une sécurité emploi-formation permettant d'alterner les périodes d'emploi et de formation choisie sans perte de revenus et sans passer par le chômage.
- négociation sur la durée du travail en vue de passer aux 32 heures hebdomadaires
- Limitation stricte du nombre d'intérimaires et de contrats précaires par entreprise à 5% des effectifs dans les grandes entreprises et à 10% dans les PME, le CDI doit redevenir la norme du contrat d'embauche.
- la création d'un statut protecteur pour tous les jeunes de 18 à 25 ans garantissant un revenu minimal et l'accès à un emploi correctement rémunéré ou une formation choisie et qualifiante.
- la gratuité de tout ce qui est nécessaire à la scolarité: transports, santé, accès renforcé au logement social, élargissement de la gratuité des activités sportives et culturelles.
- augmentation des bourses des étudiants, versées à date fixe, comportant une partie universelle et une partie variable en fonction des revenus des parents.
- de véritables pouvoirs d'intervention des lycéens, étudiants, apprentis, salariés sur leurs lieux de vie, de travail, d'étude et sur les services publics.
- la reconnaissance des années d'étude dans les conventions collectives, leur prise en compte dans le calcul de la retraite.
- des nouvelles garanties pour les stagiaires; un salaire défini en fonction de la qualification du stagiaire et de son emploi: limitation de la durée du stage à 6 mois par an, renforcer le contrôle pédagogique, limitation du recours aux stagiaires à 5% de l'effectif total de l'entreprise (1 maximum pour les TPE). Les stages et apprentissages doivent être rémunérés à 80% du SMIC.
- porter le budget de l'éducation nationale à 7% du PIB
- le rétablissement d'une carte scolaire contraignante et démocratiquement construite, la suppression faite aux collectivités de subventionner l'enseignement privé
- redonner des moyens à l'enseignement supérieur public et à la recherche
- porter le budget de la culture à 1% du PIB.
- Priorité aux logiciels libres et lutte contre la surveillance administrative numérique de masse ainsi que toutes les lois mettant Internet hors du droit commun pour la liberté d'expression
- lutter contre les contrôles au faciès, les discriminations, le racisme et la xénophobie
- garantir et étendre les droits des personnes LGBT
- garantir l'égalité professionnelle et sociale femme-homme, lutter énergiquement contre toutes les violences faites aux femmes.
- en matière d'immigration, respect absolu de la convention de Genève sur les réfugiés politiques, régularisation des sans-papiers et refonte de la politique française des visas, abrogation des règlements de Dublin.
De l'argent, il y a en a:
- 54 milliards de dividendes ont été reversés aux actionnaires en 2016 des entreprises du CAC 40
- la répartition de la valeur ajoutée entre capital et travail est passée de 75% en 82 à 65% aujourd'hui.
- Entre 2012 et 2016, Liliane Bettencourt multiplie sa fortune par deux, avec un patrimoine de 31,2 milliards. Le patrimoine global des 500 français les plus riches est de 460 milliards d'euros, en augmentation de 8% depuis 2008
- 60 à 80 milliards d'évasion fiscale chaque année, 40 milliards de fraude sociale. Une perte à comparer à la trentaine de milliards d'€ d'impôts sur les sociétés chaque année ou encore aux 73 milliards du déficit budgétaire annoncé pour 2016