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22 mars 2017 3 22 /03 /mars /2017 07:24
On apprend que Bruno Le Roux aurait fait 24 CDD pour un montant de 55 000 euros à ses filles. Le népotisme est devenu un fait banal en politique. Bruno Le Roux a disposé pendant son dernier mandat de 1,2 million d’euros de réserve parlementaire et a décidé tout seul de l’attribution de cet argent !!! Il faut que tout cela cesse !!!

 

Jusqu’au bout, un quinquennat marqué par les affaires
 PAR LÉNAÏG BREDOUX

Ce n’est pas le moindre des paradoxes du quinquennat de François Hollande : jusqu’aux dernières semaines avant son départ, le chantre de la « République exemplaire » a été confronté à une série de mises en cause de proches et de ministres, de Jérôme Cahuzac à Bruno Le Roux, qui a démissionné mardi.

 

« Moi président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit en chaque instant exemplaire. » C’était il y a cinq ans. François Hollande était en campagne et promettait une rupture morale et éthique après le quinquennat de Nicolas Sarkozy. De fait, il n’a jamais été mis en cause dans la moindre affaire judiciaire. Mais son mandat a été marqué par une série de révélations sur ses proches, des aveux de Jérôme Cahuzac à la démission mardi du ministre de l’intérieur Bruno Le Roux.

Le Parquet national financier a annoncé mardi en début d’après-midi l’ouverture d’une enquête préliminaire à la suite des révélations de l’émission de Yann Barthès diffusée sur TMC. Elle portera sur de possibles faits de détournements de fonds publics et recel. Au même moment, Bruno Le Roux a été reçu à l'Élysée par François Hollande, en présence du premier ministre Bernard Cazeneuve. En fin de journée, le ministre de l'intérieur, dont la position était devenue intenable, a annoncé sa démission pour« préserver l'action gouvernementale ».

D’après les informations recueillies par la journaliste Valentine Oberti, les filles de Bruno Le Roux, âgées aujourd’hui de 20 et 23 ans, ont respectivement signé 10 et 14 contrats à durée déterminée (CDD) avec leur père entre 2009 et 2016, d’abord quand il était député de Seine-Saint-Denis, puis patron du groupe PS à l’Assemblée nationale (jusqu’à sa nomination place Beauvau le 6 décembre 2016). Elles auraient ainsi engrangé 55 000 euros d’argent public à elles deux.

La « République exemplaire », déjà bien amochée, aura donc pris un ultime coup à un mois de la présidentielle, alors que François Hollande s’est lancé dans une tournée d’adieux après avoir renoncé à se représenter. Jusqu’au bout, il aura donc été confronté aux erreurs, aux mensonges, aux manquements éthiques et moraux, et aux délits, parfois, de certains de ses camarades de parti et de ses proches. Tous ceux qui ont été mis en cause depuis le début du quinquennat ont dû démissionner. Sauf un, toujours membre du gouvernement : Jean-Marie Le Guen.

La liste est longue. Elle commence par un nom, le plus célèbre, celui du ministre du budget qui promettait de lutter contre la fraude fiscale : Jérôme Cahuzac. Les révélations de Mediapart en décembre 2012 n’avaient pas suffi à convaincre François Hollande de s’en séparer. Il a fallu attendre le 19 mars 2013 pour que le ministre démissionne. En fin d’année 2016, l’ancien député a été condamné à trois ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité pour fraude fiscale et blanchiment. Il a fait appel du jugement.

Dans la foulée de ces aveux, il y a quatre ans, le président de la République avait initié plusieurs textes de moralisation de la vie politique, conduisant notamment à la création du Parquet national financier (PNF) et de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), à l’origine de plusieurs des affaires suivantes, même si la presse s’est bien souvent montrée plus efficace à enquêter.  

C’est par exemple le cas de Yamina Benguigui, ministre déléguée à la francophonie au début du quinquennat. Le 31 mars 2014, la HATVP avait inauguré ses nouveaux pouvoirs en signalant son cas à la justice : elle la soupçonnait d’avoir sciemment dissimulé, par trois fois quand elle était ministre, les parts qu’elle possédait dans une société belge. Le 27 septembre 2016, Benguigui a été condamnée en appel à un an d’inéligibilité, deux mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende pour des omissions dans ses déclarations de patrimoine et d’intérêts.

Le 17 avril 2014, c’est au tour d’un des plus proches conseillers de François Hollande,Aquilino Morelle, d’être au cœur de la tourmente : Mediapart révèle les conflits d’intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques quand il était en poste à l’IGAS, l’Inspection générale des affaires sociales, et son attitude à l’Élysée, symbolisée par le« cirage de chaussures ». Dès le lendemain, il est contraint de démissionner. S’il n’a jamais été condamné par la justice (voir notre article expliquant pourquoi l'affaire a été classée sans suite), le conflit d’intérêts était lui avéré.

Dix jours plus tard, le 27 juin, c’est au tour d’un secrétaire d’État, Jean-Marie Le Guen, d’être épinglé par la Haute Autorité pour la transparence de la vie politique. À l’époque chargé des relations avec le Parlement, ce proche de Manuel Valls a minoré la valeur de ses propriétés immobilières auprès de l'administration fiscale d’environ 700 000 euros, pendant plusieurs années. Mediapart révélait à l'époque qu'il était sous la menace d'un redressement de 50 000 euros sur son ISF (impôt de solidarité sur la fortune), rien que sur l'année 2013.

Depuis, il a également été mis en cause dans un livre des journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot, Nos très chers émirs. L'ancien député de Paris est accusé notamment de vouloir minimiser, par le biais d'une agence de communication, les déclarations parlementaires critiques vis-à-vis de la pétromonarchie. Une polémique« honteuse », selon Le Guen, qui a annoncé avoir porté plainte en diffamation et qui est toujours au gouvernement. En décembre dernier, il a même quitté les relations avec le Parlement pour… le Quai d’Orsay, où il est chargé du développement et de la francophonie.

«Aucune protection apportée à qui que ce soit»

Le 4 septembre 2014, François Hollande et Manuel Valls viennent de remanier le gouvernement : fait alors son entrée un jeune député prometteur, promu à Bercy,Thomas Thévenoud. Il ne restera que quelques jours pour avoir omis de déclarer ses revenus en 2012 et pour l’avoir fait avec retard pendant plusieurs années (2009, 2010, 2011 et 2013). Dans un livre paru en mars dernier, il confiait sa conviction d'avoir été viré parce que Mediapart détenait « l’intégralité de son dossier fiscal » et s’apprêtait à le publier. En tout cas, nous enquêtions sur ses manquements. Thomas Thévenoud sera finalement jugé le 19 avril prochain, quatre jours avant le premier tour, pour fraude fiscale.

Deux mois et demi plus tard, le 21 novembre 2014, c’est un proche de François Hollande,Kader Arif, qui est contraint de quitter le gouvernement. La veille, Mediapart a révéléque les bureaux du secrétaire d'État aux anciens combattants avaient été perquisitionnés quelques jours plus tôt, dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte en septembre sur des marchés publics attribués par le conseil régional de Midi-Pyrénées à des parents de Kader Arif.

L’entourage du président de la République est encore mis à rude épreuve le 3 décembre 2014. Un de ses conseillers à l’Élysée, Faouzi Lamdaoui, doit à son tour démissionneralors qu’il est renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris pour « faux et usage de faux », « abus de biens sociaux » et « blanchiment d'abus de biens sociaux ». Des accusations ayant trait à la gestion de deux sociétés, auxquelles il était lié avant son arrivée à l’Élysée. En première instance, la procédure a été annulée mais le parquet a fait appel. La date du nouveau procès a été repoussée, en raison d’un nouvel imbroglio lié à la disparition des notes de la première audience.

La liste se conclut, du moins provisoirement, par le nom de Bruno Le Roux, encore un proche de François Hollande depuis de longues années, contraint à quitter le gouvernement moins de quatre mois après avoir intégré la place Beauvau.

Là encore, l’Élysée pourra plaider que le président de la République n’est pour rien dans cette affaire, qu’il n’était pas au courant (c’est même très vraisemblable) et qu’avant l’affaire Fillon, personne, ou presque, ne s’émouvait de la pratique très répandue des emplois familiaux à l'Assemblée nationale et au Sénat. François Hollande pourra aussi rappeler qu’il a fait voter deux lois sur la transparence, parfois contre l’avis de son propre camp, et qu’il n’a jamais jusque-là été mis en cause directement dans la moindre procédure. Ses amis pourront aussi souligner que les affaires visant Nicolas Sarkozy, François Fillon, le Front national et Marine Le Pen sont souvent autrement plus graves. Qu’ils n’ont démissionné d’aucune fonction, et que deux d’entre eux sont même candidats à l’élection présidentielle.

Dans Un président ne devrait pas dire ça… (Stock, 2016), Hollande le disait lui-même :« D’abord, il n’y a aucun système, rien qui soit un mécanisme de financement politique ou électoral, ou personnel. Deuxièmement, il n’y a aucune protection qui soit apportée à qui que ce soit. Troisièmement, la justice et la presse font leur travail jusqu’au bout. Quatrièmement, quand un individu est approché par la justice, il est remercié. »Ajoutant, pour mieux se dédouaner : « Moi, président de la République, je n’ai jamais été mis en examen… Je n’ai jamais espionné un juge, je n’ai jamais rien demandé à un juge, je n’ai jamais été financé par la Libye… »

Il n’empêche : toutes ces affaires resteront comme une tache indélébile sur son quinquennat, renvoyant l’image d’une classe politique déconnectée, parfois tellement sûre de ses privilèges qu’elle en oublie de distinguer argent public et argent privé. Elles sont finalement venues rappeler une évidence : la « République exemplaire » ne se décrète pas, surtout pas depuis l’Élysée, symbole d’une Ve République carbonisée.

 

 
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22 mars 2017 3 22 /03 /mars /2017 07:17
Débat télévisé : Mélenchon a marqué des points
JULIA HAMLAOUI
MARDI, 21 MARS, 2017
HUMANITE.FR
Photo Eliot Blondet / AFP
 
Sur les cinq candidats à la présidentielle présents hier soir sur le plateau de TF1, Jean-Luc Mélenchon est jugé parmi les plus convaincants avec 20% des sondés qui le placent en tête, selon l'enquête réalisée par Elabe, derrière Emmanuel Macron 29% , 19% pour Marine Le Pen et François Fillon et 11% pour Benoît Hamon.
Comme son équipe de campagne l’avait annoncé, Jean-Luc Mélenchon s’est attaché, lors du débat organisé sur TF1 hier soir, a déroulé son programme sans toutefois se priver de quelques piques qui ont parfois provoqué l’hilarité de la salle et des quatre autres invités. A l’instar du moment où, en conclusion d’un vif échange entre Benoît Hamon et Emmanuel Macron (le premier acculant le second sur les soutiens financiers de sa campagne potentiellement défenseurs d’intérêts privés), les présentateurs rappellent la présence des autres candidats, celui de la France insoumise, soutenu par le PCF, lâche alors : « il faut bien qu’il y ait un débat au PS ».
Invité à dire quel hôte de l’Elysée il serait, en introduction du débat, c’est en « dernier président de la Ve République » que Jean-Luc Mélenchon s’est d’abord dépeint rappelant son projet de Constituante pour en finir avec « la monarchie présidentielle ». Mais il a également affirmé vouloir s’attaquer aux urgences écologique, sociale et être le « président de la paix » plaidant pour « une France insoumise » en Europe et dans le monde.
Alors qu’a parfois été souligné par les journalistes un accord avec Marine Le Pen sur certaines questions, le gouffre qui les sépare s’est particulièrement exprimé sur le thème de l’immigration. Tandis que la candidate d’extrême droite a déroulé une nouvelle fois son antienne sur l’immigration zéro, "à tout propos on agite des fantasmes et on propose toutes sortes d'épuisettes qui ont toutes des trous dedans", a rétorqué Jean-Luc Mélenchon (un argument aussi valable contre les quotas proposés par François Fillon). « Vous les jetez à la mer ? » quand ils sont là, a poursuivi le candidat assurant que « les gens ne partent pas par plaisir » et plaidant une nouvelle fois pour tarir les causes de ces « exil(s) forcé(s) ». A savoir « les traités commerciaux » qui permettent de piller les pays plus pauvres, « les guerres » et le dérèglement climatique.  "Nous devons traiter (les migrants) quand ils sont là comme nous voudrions être traités si c'était nous qui étions chez eux. Si nous étions dans leurs conditions, alors nous partirions aussi ", a-t-il défendu estimant que sa proposition est la « seule solution rationnelle ».
Sur la laïcité, Jean-Luc Mélenchon a plaidé pour « appliquer strictement la séparation des églises et de l’Etat » et pour le « respect absolu de la liberté de conscience » rappelant au passage que « 60% des Français » se déclarent « non religieux » ou athées et en ont assez qu’on leur parle sans cesse de religion. Le tout en fustigeant ceux qui se servent de la laïcité comme d’un « prétexte pour s’en prendre à une autre religion, pour être clair aux musulmans ». Et de monter au créneau face à Marine Le Pen, avec Benoît Hamon, contre une laïcité à deux vitesses qui ne s’attaque pas au concordat et, à la suite d’Emmanuel Macron, pour dénoncer la posture de la présidente du FN sur le voile. « Vous ne pouvez pas aller jusqu'à établir une police de vêtement dans la rue » et « empêcher les gens qui portent des cheveux verts » ou « ont des jupes trop courtes ou trop longues », a-t-il lancé avant de fustiger sa façon « insupportable » de créer « deux catégories de Français ».
Le candidat s’est aussi démarqué sur les affaires. Invité à s’exprimer sur la question de la sécurité, il s’en est pris, avant de dénoncer la « surenchère sécuritaire » et de défendre le retour à une « logique de gardien de la paix »,  aux 85 milliards euros qui disparaissent du fait « des tricheurs du fisc, de la corruption et des collusions » affirmant vouloir renforcer la police en charge de ces affaires-là pour que « nous récupérions nos biens ». « Quand vous dites que le débat a été pollué par les affaires de certains d'entre nous - pardon, pas moi!", a-t-il aussi déclaré à un autre moment refusant d’être mis dans le “même sac” que les deux seuls concernés, Fillon et Le Pen, et rappelant qu’il avait intégré à son programme toutes les propositions de l'association Anticor. Et d’estimer qu'il n'était "pas interdit aux électeurs, sachant ce qu'ils savent parce qu'ils en savent beaucoup, de récompenser les vertueux et de châtier ceux qui leur paraissent ne pas l'être".
Sur la question sociale, Jean-Luc Mélenchon a défendu son plan d’investissement pour la relance (fustigeant la politique de l’offre conduite par le gouvernement), la retraite à 60 ans avec 40 annuités ("il faut et il suffit que les femmes soient payées comme les hommes et, à partir de là, les cotisations sociales auxquelles ça donnerait lieu équilibreraient le régime") proposant un débat spécifique à Emmanuel Macron sur sa proposition de retraite par points, la sécurité sociale intégrale (avec un remboursement des soins à 100% et l’intégration des complémentaires), l’application des 35 heures. Il a aussi dit son désaccord « à ce stade » avec le revenu universel proposé par Benoît Hamon préférant que les actifs soient payés pour travailler ou être en formation. Il s’est également écharpé avec le candidat d’En marche ! sur l’inversion de la hiérarchie des normes (l’accord de branche ou d’entreprise qui prévaut sur la loi) qu’Emmanuel Macron propose d’appliquer pour la détermination du temps de travail. « Je ne suis pas pour un code du travail par entreprise comme je ne suis pas pour un code de la route par rue », a tancé le député européen avant de rappeler à l’ex-ministre de l’Economie qui plaidait pour le « dialogue social » que celui-ci défend plutôt un « monologue social » puisque « à la base (dans les entreprises, NDLR) il y a un rapport de forces très mauvais pour les travailleurs » prenant l’exemple des Conti, où malgré les sacrifices imposés aux salariés, la fermeture de l’usine de Clairoix a bien été décidée.
Enfin sur la question internationale, le candidat de FI a fait une proposition qu’il avait peu mise en lumière jusqu’à présent, provoquant un désaccord avec Benoît Hamon. « En Europe, la première chose à faire, c'est une conférence de sécurité de l'Atlantique à l'Oural, parce que toutes les tensions viennent du fait que, quand l'empire soviétique s'est écroulé, personne n'a négocié les frontières avec qui que ce soit”, a-t-il exposé estimant que "c'est le moment de négocier les frontières, pas la guerre, la négociation".
 
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22 mars 2017 3 22 /03 /mars /2017 07:09

François Fillon a joué l'entremetteur entre le président russe, Vladimir Poutine, le PDG de Total, Patrick Pouyanné, et le milliardaire libanais Fouad Makhzoumi, selon les informations du Canard enchaîné, daté du mercredi 22 mars. L'actuel candidat à la présidentielle aurait touché 50 000 dollars (environ 46 000 euros), via sa société 2F Conseil, pour avoir permis des rencontres au profit de la société Future Pipe Industries (FPI), propriété de Fouad Makhzoumi.

Une activité d'intermédiaire via une société

L'élu et le milliardaire se sont rencontrés à la fin de l'année 2014 à Beyrouth, poursuit l'hebdomadaire. En vertu de la convention nouée entre FPI et 2F Conseil, François Fillon s'était engagé à présenter à l'homme d'affaire libanais des dirigeants et des patrons. Ce qu'il parvient à faire le 19 juin 2015, lors du Forum économique international à Saint-Pétersbourg (Russie).

Les deux hommes rencontrent Vladimir Poutine, puis le PDG de Total, au cours de ce sommet international révèle Le Canard. Une autre rencontre, plus longue, aura lieu à Paris. Pour ce travail, FPI a rémunéré François Fillon 50 000 dollars en deux fois. Contacté par Le Canard enchaîné, le porte-parole de Fouad Makhzoumi a invoqué le "secret des affaires" et la"stricte légalité du contrat".

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22 mars 2017 3 22 /03 /mars /2017 06:00
Le gouvernement doit dissoudre les groupes d'extrême-droite Brigade juive et Ligue de défense juive qui menacent de mort les militants anti-colonialistes (PCF)

Le gouvernement doit dissoudre les groupuscules d'extrême droite LDJ et BJ

Le gouvernement doit dissoudre les groupuscules d'extrême droite LDJ et BJ (PCF)

Des responsables et membres de l’AFPS (Association France Palestine Solidarité), comme l'an passé, et maintenant du MJCF (Mouvement des jeunes communistes de France) reçoivent des menaces d’une rare violence (menaces de mort ou de viol...) d'un groupuscule fascisant la « Brigade juive » (BJ) et relayé entre autres par la Ligue de Défense Juive (LDJ) qui se déclarent les « défenseurs de l’Etat d’Israël ». BJ et LDJ sont les relais, en France, de l'extrême droite colonialiste israélienne et de la politique de l’actuel gouvernement israélien qui a déclaré une sorte de guerre, en y mettant des moyens considérables, à toute association ou individu qui participe à la campagne BDS International. Ces militants sont ainsi désignés publiquement, leurs adresses et téléphones personnels divulgués sur les réseaux sociaux ; et pris pour cibles d'appels à la haine et d'insultes.

Des plaintes ont été déposées mais le gouvernement français, dont le silence n'est pas compréhensible, doit assurer la protection de ces citoyens qui ont choisi, à travers une campagne pacifique, de faire respecter le droit international et de combattre la colonisation des territoires palestiniens occupés, colonisation qui est un obstacle à une paix juste entre deux peuples et que le Conseil de sécurité de l’ONU a condamnée par sa résolution 2334.

Le Parti communiste français, lui aussi engagé dans la campagne BSD International, est pleinement solidaire des militants de l'AFPS et du MJCF pris pour cibles de ces menaces, et redemande avec la plus grande insistance aux autorités françaises de faire preuve de détermination, de ne pas céder aux pressions des autorités israéliennes. La dissolution de ces groupuscules tel la LDJ s’impose.

Parti communiste français,

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21 mars 2017 2 21 /03 /mars /2017 13:19

Henri Emmanuelli, un homme de rassemblement et de dialogue (Pierre Laurent)

 

Je viens d'apprendre le décès d'Henri Emmanuelli. Je tiens à saluer la mémoire d'un homme de gauche, un homme de conviction, avec qui, au-delà de nos différences, nous avons partagé beaucoup de combats communs face à la droite et l’extrême droite, ou encore en 2005, pour s'opposer au Traité Constitutionnel européen.

Dirigeant National du parti socialiste, dont il fut premier secrétaire de 1994 à 1995, président de l'Assemblée Nationale de 1992 à 1993, Henri Emmanuelli était aussi un homme de terrain , attaché à son département des Landes dont il était député, et président du Conseil départemental .

Henri Emmanuelli était, localement comme nationalement, un homme de rassemblement et de dialogue avec qui, dans son département comme à Paris ou encore à la fête de l'Humanité, j'ai souvent eu l'occasion d 'échanger et de construire.

Je tiens à faire part à toute sa famille de mes plus sincères condoléances, ainsi qu'à tous les militants socialistes et à Benoît Hamon qui sont aujourd'hui dans la peine. Nous la partageons.

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20 mars 2017 1 20 /03 /mars /2017 15:53
Macron, cet obscur objet du délire médiatique
MAUD VERGNOL
MERCREDI, 15 MARS, 2017
L'HUMANITÉ
 
 

À 40 jours du premier tour de la présidentielle, le rouleau compresseur tourne à plein régime. Retour sur la fabrication redoutable d’un candidat qui attend qu’on lui serve l’Élysée sur un plateau.

C’était il y a un an, autant dire un siècle. À l’époque, le ministre de l’Économie commence à jouir d’une belle popularité dans les sondages. Lorsqu’il annonce, le 6 avril, la création d’En marche !, personne ne mise un sou sur l’avenir politique de ce nouveau mouvement. C’est pourtant le début d’une fulgurante ascension médiatique. Le lendemain, le couple Macron s’affiche main dans la main en une de Paris Match, fleuron du groupe Lagardère. « C’est le début du déferlement médiatique », nous explique le sociologue Philippe Riutort. « Les hebdos découvrent qu’il intrigue et fait vendre du papier. Alors la machine s’emballe. D’abord, autour du personnage, de sa vie privée, avant de s’intéresser à son projet », rappelle ce spécialiste de la communication politique (1). Le sourire éclatant de l’ex-associé de la banque Rothschild tapisse les kiosques de l’Hexagone et fait sauter les tiroirs-caisses des magazines people. « Là, c’est trop ! » fait mine de concéder le candidat, en septembre. « Ça me gêne, parce que ma démarche, elle est politique, elle n’est pas frivole ! » lance Emmanuel Macron lors de l’émission Questions politiques, avant de lâcher : « J’ai décidé de ne pas cacher ma vie privée… On a là aussi, comme sur l’argent, en France, un rapport traumatique à la vie privée. » Il vient de claquer la porte de Bercy, le 30 août. Le soir même, le JT de France 2 lui consacre une ouverture de vingt minutes ; TF1, une interview d’un quart d’heure. Le lendemain matin, son visage s’affiche en une de tous les quotidiens nationaux… la campagne du candidat, qui ne l’est pas encore officiellement, est lancée.

« Sa stratégie lui permet de susciter l’événement selon son propre agenda »

« Macron a su rapidement utiliser les médias à son avantage grâce à une grande maîtrise de sa communication et de son agenda », rappelle Philippe Riutort, à qui l’équipe d’En marche ! a confié qu’elle refuse neuf sollicitations médiatiques sur dix… « Sa stratégie de ne jamais communiquer par “ petites phrases”, de toujours imposer à ses interlocuteurs de jouer sur son propre terrain sur des formats longs et de ne pas commenter les campagnes des autres est très efficace. Elle lui permet de susciter l’événement selon son propre agenda, ce qui est déterminant dans une période électorale », analyse le sociologue. Idem pour le feuilleton des ralliements à sa candidature. Les équipes d’Emmanuel Macron négocient en coulisses le tempo, pour que la longue liste de ses nouveaux soutiens « nourrisse la bête » chaque jour.

« Et pourquoi pas lui ? » en une du Point. « La fusée Macron » et « L’homme de la situation » chez l’Obs, ou encore « La bombe Macron » pour l’Express… Au-delà de la saturation, c’est l’idolâtrie des grands médias « mainstream » qui interroge le pluralisme de la presse autant qu’elle enseigne sur le projet politique d’En marche ! En effet, depuis l’annonce de sa candidature, en novembre, les éditoriaux dithyrambiques le disputent à la fascination extatique, contribuant au fil des mois à la crédibilisation de sa démarche. L’ancien ministre de l’Économie se présente comme le candidat « antisystème », symbole de la modernité en politique ? Qu’à cela ne tienne, voilà que Laurent Joffrin, dans Libération, nous explique que l’ex-associé de la banque Rothschild, passé par les rangs de l’ENA, puis l’Inspection des finances, avant d’atterrir à Bercy, « fait souffler un zéphyr de nouveauté sur la vie politique ». Nicolas Beytout, dans l’Opinion, file la métaphore, sentant « un vent de fraîcheur » autour d’En marche ! Et Yves de Kerdrel, dans le Figaro, de respirer à son tour « le grand bol d’air frais » qu’amènerait Emmanuel Macron dans le débat public.

De nombreux soutiens parmi la poignée de milliardaires qui détiennent les médias

Le consensus médiatique est tel que même François Fillon et Marine Le Pen, qui n’ont pourtant rien à jalouser à leur concurrent en matière de surmédiatisation, commencent à s’inquiéter. La candidate d’extrême droite, qui doit elle aussi beaucoup à certains grands médias pour avoir crédibilisé sa « dédiabolisation » de façade, s’en donne à cœur joie, sur le refrain du complot médiatique. Une aubaine pour Macron. Car, quiconque, désormais, s’interrogera sur ses liens avec les grands patrons de presse sera accusé de complicité avec les délires du FN. Mais les faits sont têtus. Parmi la poignée de milliardaires qui détiennent désormais la quasi-totalité des médias français, nombreux sont ceux qui ont déclaré leur flamme au candidat d’En marche ! « J’apporte mon soutien sans la moindre restriction à Emmanuel Macron », a twitté Pierre Bergé, l’un des actionnaires du Monde, le soir de la primaire socialiste. « J’aime bien Emmanuel pour son côté volontariste et libéral », affirmait Xavier Niel dans une interview à Society en mai. L’Obs, un des titres phares de son groupe, a consacré pas moins de huit unes, en quelques mois, au candidat d’En marche ! Mais le bourrage de crâne médiatique et les scénarios politiques prémâchés ne font pas une victoire électorale. L’année 2016, des deux côtés de l’Atlantique, en a fait l’amère expérience.

(1) Auteur de Sociologie de la communication politique, La Découverte, et de la Politique sur un plateau, PUF.
Chef de la rubrique Politique
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20 mars 2017 1 20 /03 /mars /2017 12:35

Pour une renaissance industrielle écologique
au service de L’humain d’abord

 

35 ans de massacre du tissu industriel

En 17 ans, notre pays a perdu plus d’un million d’em­plois industriels. De l’électroménager au textile, l’essentiel des biens manufacturiers que nous consommons, est produit hors du territoire national. À l’exception de quelques niches, la France est quasiment rayée de la carte concernant la conception et la production de machines-outils, d’éoliennes, de panneaux photovoltaïques, de tablettes, de Smartphones, d’ordinateurs et de microprocesseurs… En matière de médicament, l’activité de recherche industrielle a presque disparu du sol national. Si les groupes industriels du CAC40 affichent des profits records, une part de plus en plus importante, de leurs activités et de leurs emplois, se situe hors de l’hexagone. Des filières stratégiques comme la production d’aluminium ont été abandonnées aux contrôles d’entreprises multinationales alors que dans le même temps des fonds financiers transnationaux détruisent de l’intérieur nos entreprises en s’appropriant le savoir-faire des travailleurs et en s’emparant de nombreux brevets.

Pendant 35 ans, on a désindustrialisé au nom des industries dites obsolètes qui devaient disparaître, de la société post-industrielle de service à venir, du mythe des entre­prises sans usine… Au nom du dogme de « la concur­rence libre et non faussée », on s’est interdit une politique industrielle nationale et européenne au service d’un développement durable des territoires et des populations, et cela au profit d’une suicidaire stratégie de niches rentables à courts termes. Cette stratégie focalisée sur la baisse du « coût du travail » (sic) et refusant de s’attaquer aux coûts du capital a détruit l’emploi et le tissu industriel de nos territoires. Les milliards du CICE distribués sans contrôle, sans condition sur l’emploi, la recherche, et la formation et sans être liés à aucun projet utile, sont la dernière illustration de cet effroyable gâchis.

 

Notre pays a besoin d’une renaissance industrielle

Plus que jamais une véritable politique industrielle est nécessaire à notre pays. Il s’agit d’appeler à une renais­sance industrielle écologique au service des besoins humains et liée au développement des services publics. En effet sans l’apport de l’industrie, il sera impossible de relever les défis des transitions énergétiques, écologiques, numériques, urbaines et démographiques. Sans l’industrie, il n’y aura pas de progrès social possible dans notre pays. C’est pourquoi, les communistes avec Pierre Laurent ont signé, au côté de Philippe Martinez de la CGT, de Jean-Claude Mailly de FO, d’Arnaud Montebourg, d’Eric Coquerel du PG, l’appel Redonnons la priorité à l’industrie initié par l’économiste Gabriel Colletis.

Une véritable politique industrielle implique de baisser les coûts du capital et non ceux du travail. Construisons des protections et de la coopération en refusant à la fois le libre échange sauvage et un protectionnisme autarcique aussi dangereux que chimérique. Gagnons de réels pouvoirs d’interventions et d’initiatives aux salariés sur la gestion, l’organisation et la stratégie des entreprises. Créons des pôles publics puissants dans les filières stratégiques. Instaurons de vrais rapports de co-traitance entre donneurs d’ordres et sous-traitants.

Il est nécessaire que non seulement les salariés, mais aussi aux citoyens consommateurs aient des pouvoirs sur la production des biens et services : Que produire ? Comment ? À quelle fin ? Où ?

Les banques doivent être mises au service de cette renaissance industrielle par un investissement massif dans la Recherche & développement, la formation et l’emploi. Plutôt que de jouer les incubateurs de startups, la puissance publique devrait soutenir le développement de l’économie circulaire, de l’économie sociale et soli­daire, des modèles coopératifs de production distribuée de proximité et en réseau, des tiers lieux comme les fablabs. L’instauration d’une propriété socialisée des brevets comme Communs inaliénables du collectif de travailleur de l’entreprise s’impose.

Comme il y a urgence, une vraie majorité de gauche à l’Assemblée nationale se devrait d’imposer un mora­toire immédiat sur les licenciements, les fermetures de site, les cessions ou externalisations de sites ou de ser­vices, les délocalisations pour les entreprises qui font des profits ou dont le groupe actionnaire majoritaire fait des profits.

Pour les communistes, il s’agit de travailler à une continuité entre industrie et service avec l’objectif d’une industrie participant à résoudre les problèmes posés à l’humanité par les transitions numériques, écologiques, urbaines et démographiques. Cela implique de concevoir et produire en pensant éco-conception, réparabilité, lutte contre l’obsolescence programmée par l’upgraping, recyclage, économie de matière et d’énergie. Il ne peut y avoir développement sans impératif écologique et la crise écologique ne pourra être résolue sans une poli­tique de renaissance industrielle française et euro­péenne. Plus d’un million d’emplois seraient alors à créer dans les filières industrielles.

 

Mettons l’enjeu industriel au cœur des échéances électorales de 2017

C’est cette vision d’une renaissance industrielle écologique au service de l’humain d’abord qui porte la campagne que mène le PCF pour Jean-Luc Mélen­chon à l’élection présidentielle et qui motive l’engage­ment aux élections législatives des candidates et can­didats présentés par le Parti communiste français.

C’est de cette renaissance industrielle à l’aune des échéances électorales de 2017 dont nous vous invitons à débattre le 29 mars à 19h à la salle des congrès d’Eybens avec David Queiros, maire de Saint-Martin-d’Hères, Gabriel Colletis économiste initiateur de l’appel Redonnons la priorité à l’industrie, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, Nadia Salhi, dirigeante syndicale nationale de la CGT, Sébastien Elka, ingénieur, revue Progressistes, Cyril Zorman de l’Union régionale des scoops de Rhône Alpes économie sociale et solidaire, Danièle Linhart, chercheuse et sociologue du travail

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20 mars 2017 1 20 /03 /mars /2017 12:25

 

Coup de force, 49-3, scandales, concentration des pouvoirs : la VRépublique a fait son temps !

 

Nous refusons une pratique politique qui met à distance les citoyennes et les citoyens de tous les grands choix qui engagent leur avenir. Il faut en finir avec les pouvoirs exorbitants du président de la République et avec une Assemblée nationale qui n'est pas représentative de la société.

 

Le PCF a appellé à manifester le 18 mars 2017 (14h place de la Bastille) à Paris pour une VIe République.

Cette marche pour la VIème république à l'appel de Jean luc Mélenchon et de ses soutiens (dont le PCF) a réuni 130 000 manifestants.

 

Le PCF propose une nouvelle constitution fondée sur la démocratie pour  changer la politique et ses pratiques dans une France débarrassée de la tutelle  des marchés financiers, pour une démocratie plus participative. Le Parlement et tous les exécutifs nationaux devront être à parité, rajeunis et à l'image de la diversité de notre société. Nous voulons de l'égalité et construire un nouveau pacte républicain qui place en son cœur la lutte contre le racisme et toutes les discriminations.

 

C’est l'ambition que les communistes proposent à travers leur projet novateur la France en commun, en appelant à voter Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle, à soutenir partout en France leurs candidat-e-s aux élections législatives.

 

Nous  lancerons un processus constituant qui au terme d’un débat citoyen national aboutira à un nouveau projet constitutionnel soumis à référendum.

Nous proposons d e  sortir du présidentialisme et de redonner la primauté au Parlement en :

 

Supprimant le « domaine réservé » du Président de la République (pouvoirs exécutif, présidence du Conseil des ministre)

Dissociant d e s é l e c t i o n s présidentielles et législatives

Instaurant de la proportionnelle à toutes les élections

Maîtrisant de l'ordre du jour de l'Assemblée par les député-e-s

Supprimant les dispositions qui restreignent le pouvoir du Parlement : en matière financière notamment (LOLF, article 40), les votes bloqués (article 44 et 49-3), les ordonnances

(article 38).

Limitant du cumul des mandats et mise en place d’un statut de l’élu pour   garantir  aux  salarié-es la possibilité de l’exercice d’un mandat et d’un retour à l'emploi

Renforçant le contrôle sur les conflits d'intérêt

 

De nouveaux pouvoirs pour les citoyens

Initiative législative et référendaire pour les citoyens

Transformer d u S é n a t e n chambre composée de citoyen-e-s et d'élu-e-s locaux

 

De  nouveaux  pouvoirs pour  les salari-é-s

Droit de veto suspensif des élu-es du personnel en cas  de fermeture ou de délocalisation et obligation d’examiner les propositions des salarié-e-s

Droit de reprise de l’activité par les salarié-e-s en coopérative, aides financières sous forme de prêts à bas taux et aide à la gestion durant la période de prêt.

 

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18 mars 2017 6 18 /03 /mars /2017 07:46
Dessin de Nono pour le Chiffon Rouge (17 mars 2017): Accroche à ton coeur un morceau de Chiffon Rouge, pour tailler un costard à ces oligarques corrompus et plein de morgue!

Dessin de Nono pour le Chiffon Rouge (17 mars 2017): Accroche à ton coeur un morceau de Chiffon Rouge, pour tailler un costard à ces oligarques corrompus et plein de morgue!

Un parfum de Françafrique s'empare de l'affaire Fillon
 PAR FABRICE ARFI ET MICHEL DELÉAN

Avec la confirmation par Le Monde de l’identité du généreux donateur du candidat de la droite à la présidentielle pour ses costumes de luxe – en l’occurrence l’avocat Robert Bourgi –, l'affaire Fillon vient désormais percuter le monde des réseaux occultes de la Françafrique.

 

L'afaire des costumes de François Fillon prend une nouvelle tournure. Avec la confirmation par le journal Le Monde, vendredi 17 mars, de l’identité du généreux donateur du candidat de la droite à la présidentielle pour ses costumes de luxe – en l’occurrence l’avocat Robert Bourgi –, le dossier vient désormais percuter le monde des réseaux occultes de la Françafrique.

Alors que, depuis une semaine, la rumeur circulait avec insistance selon laquelle Robert Bourgi était l’homme qui se cachait derrière l’achat de plusieurs costumes dans la boutique de luxe Arnys (propriété de LVMH) offerts à Fillon, l’avocat parisien avait catégoriquement démenti – notamment auprès de Mediapart.

Seulement voilà, au lendemain des révélations du Journal du Dimanche (JDD) la semaine dernière, le juge Tournaire, déjà saisi des soupçons d’emplois fictifs de l’épouse de Fillon, avait obtenu auprès du Parquet national financier (PNF) que l’affaire des costumes entre dans son périmètre d’enquête, par un réquisitoire supplétif, afin de vérifier si ces libéralités ne cachaient pas un délit de « trafic d’influence ». Pourquoi offrir des vêtements de prix à un présidentiable, sinon pour en attendre quelque chose en retour ? Là est le soupçon.

Les policiers de l’Office anticorruption (OCLCIFF) de Nanterre ont, dans la foulée, mené plusieurs perquisitions dans les locaux d’Arnys, à Paris.

Selon les éléments recueillis par les enquêteurs, Robert Bourgi a réglé récemment pour 13 000 euros de costumes offerts à François Fillon. Ceux-ci avaient été commandés le 7 décembre 2016, soit neuf jours à peine après la victoire du candidat Fillon à la primaire de la droite, et ont été réglés par chèque le 20 février.

Ce n’est pas tout. Comme l’avait rapporté le JDD, d’autres vêtements issus de la boutique Arnys auraient été offerts depuis 2012 à Fillon pour une somme totale de 35 500 euros, semble-t-il payés cette fois en espèces. Il est cependant impossible à ce jour de savoir si Robert Bourgi est également derrière ces règlements. Si cela devait être le cas, il est étrange que cet avocat expérimenté soit passé subitement d’un mode de paiement discret (en liquide) à un autre (par chèque) qui, lui, laisse des traces.

Lors d’un entretien téléphonique avec Mediapart, jeudi 16 mars, soit la veille de la publication par Le Monde de son identité, Robert Bourgi, tout en refusant de confirmer être le généreux donateur de Fillon, avait tenu prudemment à nuancer la portée de l’affaire : « Quoi qu’il en soit, le donateur n’a commis aucun délit. »

En dehors de la justice, le déontologue de l’Assemblée nationale, où François Fillon siège depuis 2012, s’est également saisi du dossier pour vérifier si l’ancien premier ministre n’avait pas commis une faute en ne déclarant pas ces onéreux cadeaux, tout député devant faire état de présents « en lien avec leur mandat » dépassant les 150 euros. Reste à savoir si cette générosité appuyée de Bourgi relève de la vie privée de François Fillon.

Depuis la révélation de ce nouveau dossier embarrassant, le candidat de la droite à la présidentielle a pris le parti de balayer les faits d’une chiquenaude : « Un ami m’a offert des costumes en février. Et alors ? », a-t-il déclaré dans Les Échos dimanche 12 mars.Selon nos informations, François Fillon n’avait pas alerté son staff de risques quant au nom de son mécène, présenté comme un vieil ami.

Et alors ? Le nom de Robert Bourgi, bientôt 71 ans, figure emblématique des réseaux de la Françafrique, fait partie de ceux qui sentent le soufre dans la sphère publique et politique depuis trois décennies. Surtout depuis qu’il a affirmé en 2011 dans un livre (La République des mallettes, de Pierre Péan), puis dans la presse (déjà dans le JDD), et enfin sur procès-verbal devant des juges (lire notre article), qu’il avait participé à des remises de montagnes d’espèces provenant de plusieurs dignitaires africains (Gabon, Côte d’Ivoire, Burkina Faso et Congo-Brazzaville) au profit de l’ancien président Jacques Chirac et de l’ex-premier ministre Dominique de Villepin. Des faits démentis par ce dernier.

 

« Je n'ai jamais touché, comme on dit en Afrique, le “papier”, avait expliqué, le 4 octobre 2011, Robert Bourgi aux juges de l’affaire dite des Biens mal acquis. C'était des missionnaires qui arrivaient avec la valise diplomatique et que je conduisais chez le président de la République française, chez monsieur Chirac et chez monsieur Villepin. » Bourgi avait estimé à 20 millions d’euros le montant des espèces ainsi convoyées, entre 1995 et 2005.

Ces missions un peu spéciales auraient toutefois cessé en novembre 2005 après un clash avec Dominique de Villepin, selon le témoignage de Bourgi. Et elles n'auraient pas repris avec Nicolas Sarkozy, que Robert Bourgi avait accepté de conseiller aussitôt après sa rupture avec M. Villepin. L’ancien chef de l’État avait d'ailleurs remis en mains propres la Légion d'honneur à l'ancien Monsieur Afrique, en 2007.

En 2015, Robert Bourgi, indigné par les positions de Nicolas Sarkozy sur l’islam et le voile, avait décidé de rallier François Fillon, auquel il a ouvert plusieurs portes sur le continent africain. Mais un an plus tard, nouveau revirement : Bourgi lâche Fillon et rejoint Sarkozy. « Je crois en lui. Il aime passionnément son pays, il aime passionnément la politique étrangère et le rôle de la France dans le monde […] malgré les déconvenues judiciaires qui apparaissent ça et là », avait-il alors déclaré à la chaîne France 24.

Né en avril 1945 à Dakar (Sénégal) dans une famille d’origine libanaise, Robert Bourgi, qui est souvent présenté comme l’héritier de Jacques Foccart, le « Monsieur Afrique » de Charles de Gaulle, avait soutenu sa thèse à la Sorbonne sur le thème : « Le général de Gaulle et l’Afrique noire 1940-1969 ». Très vite, Bourgi a ensuite intégré tous les cercles de la droite chiraquienne. Chargé de mission de Jacques Chirac au RPR, pour les relations avec les pays d’Afrique au Sud du Sahara en 1983, il devient trois ans plus tard conseiller politique du ministre de la coopération Michel Aurillac (1986-88), puis délégué national du Club 89 (un think tank chiraquien) pour les pays en développement. Il s’inscrira au barreau de Paris en 1993.

Lors de son discours de remise de la Légion d’honneur, le 27 septembre 2007, Nicolas Sarkozy avait déclaré à l’adresse de Bourgi : « Je sais, cher Robert, pouvoir continuer à compter sur ta participation à la politique étrangère de la France, avec efficacité et discrétion. Je sais que, sur ce terrain de l’efficacité et de la discrétion, tu as eu le meilleur des professeurs et que tu n’es pas homme à oublier les conseils de celui qui te conseillait jadis de “rester à l’ombre pour ne pas attraper de coup de soleil”. Sous le chaud soleil africain, ce n’est pas une vaine précaution. Jacques Foccart avait raison. » Dix ans plus tard, l’affaire Fillon vient finalement lui donner tort.

 

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18 mars 2017 6 18 /03 /mars /2017 07:37
La droite filloniste fait un pas de plus vers le Front national
GRÉGORY MARIN
MARDI, 14 MARS, 2017
L'HUMANITÉ
L'équipe de campagne se resserre autour d’hommes forts de la droite extrême, dont certains (comme l’ancien ministre UDF Charles Millon, dernier rallié) ont longtemps œuvré pour un rapprochement avec le FN. Photo : Jeff Pachoud/AFP
L'équipe de campagne se resserre autour d’hommes forts de la droite extrême, dont certains (comme l’ancien ministre UDF Charles Millon, dernier rallié) ont longtemps œuvré pour un rapprochement avec le FN.

Le programme de François Fillon réécrit certaines mesures du FN. Sous la dictée de cadres depuis longtemps convertis aux idées brunes.

La fuite en avant de François Fillon est-elle en train d’accélérer la recomposition des droites ? La manière dont son équipe de campagne se resserre autour d’hommes forts de la droite extrême, dont certains (comme l’ancien ministre UDF Charles Millon, dernier rallié) ont longtemps œuvré pour un rapprochement avec le Front national, le laisse à penser.

« Les digues tomberont un jour », promettait Marine Le Pen à la Revue parlementaire, en mars 2011. « La logique voudrait que, structurellement, le Front national arrive au pouvoir », poursuivait-elle, estimant que « les Français sont majoritairement pour (ses) idées ». Nul ne sait ce qu’il en sera des électeurs, mais comme la droite sarkozyste l’avait appliqué en matière sociétale, la droite filloniste, elle, a choisi de faire un pas de plus vers le FN en mettant en avant un certain nombre de mesures économiques communes (lire page 7).

Une politique « pro-entreprise » partagée

Le Cice, que Fillon comme Le Pen veulent transformer en « baisse » ou « allégement de charges »; le financement des PME par l’assurance-vie (3 % pour Fillon, 2 % pour Le Pen) ; la création d’un taux intermédiaire (24 % pour Le Pen, 25 % pour Fillon) pour l’impôt sur les sociétés : autant de propositions similaires aux deux formations. Comme l’affaiblissement des syndicats dans l’entreprise par la fusion des instances représentatives en une « instance unique », avance Fillon, « entre 50 et 300 salariés » complète Le Pen. Entre défenseurs du capital, le travail de sape des « digues » avance vite.

Dans son livre la Droite brune, UMP-FN : les secrets d’une liaison fatale, paru en octobre 2012, juste après la défaite de Nicolas Sarkozy à la dernière présidentielle, le journaliste Renaud Dély voit qu’« en entretenant une forme de promiscuité idéologique, l’UMP, revue et corrigée par Nicolas Sarkozy, et le FN, à la sauce Marine Le Pen, ont posé les fondements d’une mutation à venir, celle qui peut voir convoler la droite post-sarkozyste et l’extrême droite mariniste ». Après Anne Méaux, Gérard Longuet et Hervé Novelli, trois ex-GUD depuis longtemps passés par la machine à blanchir de la droite dite traditionnelle, le ralliement de Charles Millon est parlant. François Fillon assure qu’il n’a « jamais fait partie de (son) organigramme de campagne », mais le reçoit au QG de campagne comme au meeting d’Aubervilliers, le 4 mars. Or l’ancien ministre de la Défense de Jacques Chirac, exclu de l’UDF en 1998 après avoir été élu président de la région Rhône-Alpes grâce aux voix du Front national (1), n’a jamais renié ses idées. Au contraire : avec Charles Beigbeder, un autre ex-UMP en rupture de ban, il a créé un think tank qui fait la jonction entre la droite et son extrême, l’Avant-Garde, qui a publié « cinq axes de propositions pour 2017 » largement repris par le candidat Fillon, de l’inscription des « racines chrétiennes de la France dans la Constitution » à la « dénonciation de l’espace Schengen (et au) rétablissement des frontières nationales ». Mesures compatibles avec le programme du Front national. En mars 2011, Marine Le Pen, répondant à la question du « plafond de verre », estimait que « si (le FN) termine ne serait-ce qu’à 40-60, la vie politique française sera alors totalement remodelée ». L’accession au pouvoir d’une droite phagocytée par les idées brunes produirait les mêmes effets.

(1) Comme Antoine Rufenacht en Haute-Normandie en 1992, lui aussi soutien de Fillon lors de la primaire de la droite.
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