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12 mars 2017 7 12 /03 /mars /2017 07:50
Présidentielles et législatives 2017: l'enjeu de l'accès aux droits et à l'autonomie de la jeunesse

Privilégier les intérêts du capitalisme financier se fait automatiquement et logiquement en affaiblissant les structures de formation et en détruisant les filets sociaux d’intégration des nouvelles générations. Depuis des années, la jeunesse apparaît comme une variable d'ajustement pour un patronat en quête de flexibilité. 

Sortir de cette situation ne demande pas plus de commisération mais une volonté nette de rupture avec les politiques libérales qui favorisent les seuls profits des milliardaires et des rentiers. Hollande, Valls, Macron ont précarisé davantage la jeunesse en augmentant les pouvoirs patronaux et réduisant les garanties collectives des salariés, en préférant faire 40 milliards de cadeaux aux patrons plutôt que de permettre l'accès à l'autonomie de la jeunesse, d'encadrer les stages, apprentissages, contrats en alternance, ou de construire pour eux un meilleur accès à la santé, aux transports, au logement, à la culture. Les jeunes sont les principaux touchés par les bas salaires, les contrats courts sous-payés et sans lendemain. Quand ils ont défendu leur droit à l'avenir lors de la bataille contre la loi travail, le gouvernement a répondu par la répression, les flash-balls, les matraques, les arrestations au petit matin. De cette société là, on n'en veut pas, ils n'en veulent plus. 

Il y a urgence à réorienter les richesses vers les besoins humains, l'éducation, la santé, la sécurisation des parcours professionnels. Il y a urgence en reconnaître aux jeunes le droit à l'auto-détermination et à la participation sociale et démocratique de plein exercice. Il faut lutter contre la reproduction des inégalités sociales à l'école, pour un meilleur accès des enfants des classes populaires aux études supérieures et à la réussite scolaire.    

En décembre 2011, Marie-George Buffet au nom des députés PCF et Front de Gauche avait porté une proposition de loi cadre très ambitieuse pour l'autonomie de la jeunesse qui n'avait pas fait l'objet d'un vote majoritaire à l'époque. 

- En 2012, 23% des jeunes de 18 à 24 ans vivaient sous le seuil de pauvreté (contre 13,5% dans l’ensemble de la population). Près d'un pauvre sur 2 a moins de 25 ans aujourd'hui. Cela représente 600 000 jeunes. En 2011, 150 000 jeunes frappaient aux portes du Secours Populaire, aujourd'hui c'est sans doute beaucoup plus! Ainsi, sur neuf millions de pauvres, la moitié aurait moins de 30 ans et outre les enfants de familles pauvres et les adolescents en situation d’exclusion sociale, figureraient aussi 1 900 000 travailleurs “mal payés”, c’est-à-dire ayant un emploi précaire (CDD, intérim, stage, travail partiel). Pourquoi la jeunesse est-elle ainsi en première ligne ? Depuis plusieurs années, elle apparaît comme une variable d’ajustement pour un patronat en quête de flexibilité. Les jeunes sont les premiers visés par l’augmentation du taux de chômage (22,7 % chez les 15-24 ans), mais aussi par la précarisation de l’emploi. Les contrats des jeunes sont beaucoup le CDD (19,4 % contre 9 % pour l’ensemble des salariés en 2012), l’apprentissage (6,7 % en 2012 contre 1,5 %) et l’intérim (5,3 % en 2013 contre 2,4 %).

80% des jeunes accèdent aujourd’hui à l’emploi par un contrat précaire.

En 1975, les salariés de cinquante ans gagnaient 15% de plus que ceux de 30 ans ; aujourd’hui l’écart est de 40%.

46% des jeunes de 15 à 29 ans non diplômés sont sans emploi, 22% pour ceux qui sont titulaires d’un bac, CAP ou BEP, 9% pour les diplômés du supérieur. Le taux de chômage des - 25 ans est en France de 26% environ (en Espagne de 50%, en Grèce de 47%) contre 9,5%.   

Environ 120000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans diplôme.

- Il est vrai que les jeunes diplômés subissent moins la crise que le reste de leur génération. Cela signifie que l’école ne sert pas aujourd’hui à modifier la reproduction sociale des inégalités. Les doctorants de l’université comptent aujourd’hui six fois plus d’enfants de cadres que d’enfants d’ouvriers. Chez les non-diplômés, il y a cinq enfants d’ouvriers pour un enfant de cadre. L’évolution générale sur dix ans va cependant dans le sens d’une perte générale de niveau de vie et de statut. Ainsi, 10% des diplômés du supérieur vivent actuellement sous le seuil de pauvreté.

- 480 000 étudiants de l'enseignement supérieur ont un emploi parallèlement à leurs études (30% à temps complet), soit 20% de la population étudiante. Cela peut nuire à la réussite des étudiants pendant leurs études. 

- Plus de 15% des Français renoncent aux soins faute d'argent, du fait des déremboursements par la Sécu, du reste à charge, des franchises, de l'élévation du coût des mutuelles: parmi eux, beaucoup de jeunes.

-Plutôt que de privilégier l'indépendance du jeune via des aides directes, l'Etat providence français favorise les solidarités familiales pour sa prise en charge. Seul le RSA jeunes s'adresse spécifiquement aux jeunes.  

 

Le Parti Communiste propose: 

- Une VI e République sortant du présidentialisme, supprimant le 49-3, les pouvoirs d'exception du président, restaurant la primauté du parlement et basée sur l'intervention citoyenne, la proportionnelle à toutes les élections.  

- le SMIC à 1800€ brut, 1700€ net à la fin du quinquennat (+23%)

- Garantir à nouveau le droit à la retraite à 60 ans à taux plein (75% minimum comme taux de remplacement) 

- encadrement des rémunérations, de 1 à 20, dans les entreprises. 

- suppression de la TVA sur les produits de première nécessité

- concernant la branche maladie de la protection sociale: reconquérir progressivement la généralisation de la prise en charge à 100% pour tous des soins en commençant par la prise en charge immédiate à 80% pour tous et à 100% pour les jeunes de 25 ans. Développement des centres de santé et de prévention de proximité, notamment des centres médicaux dans les universités, CFA, distribuant gratuitement des soins de base et réalisant des campagnes d'information sur la contraception, les MST. Suppression des franchises médicales. 

- revalorisation du barème des APL et plafonnement des charges locatives. 

- doublement du nombre de places dans les résidences universitaires publiques. 

- l'abrogation de la loi travail et la mise en place d'une sécurité emploi-formation permettant d'alterner les périodes d'emploi et de formation choisie sans perte de revenus et sans passer par le chômage. 

- négociation sur la durée du travail en vue de passer aux 32 heures hebdomadaires

- Limitation stricte du nombre d'intérimaires et de contrats précaires par entreprise à 5% des effectifs dans les grandes entreprises et à 10% dans les PME, le CDI doit redevenir la norme du contrat d'embauche.   

- la création d'un statut protecteur pour tous les jeunes de 18 à 25 ans garantissant un revenu minimal et l'accès à un emploi correctement rémunéré ou une formation choisie et qualifiante. 

- la gratuité de tout ce qui est nécessaire à la scolarité: transports, santé, accès renforcé au logement social, élargissement de la gratuité des activités sportives et culturelles. 

- augmentation des bourses des étudiants, versées à date fixe, comportant une partie universelle et une partie variable en fonction des revenus des parents. 

- de véritables pouvoirs d'intervention des lycéens, étudiants, apprentis, salariés sur leurs lieux de vie, de travail, d'étude et sur les services publics. 

- la reconnaissance des années d'étude dans les conventions collectives, leur prise en compte dans le calcul de la retraite. 

- des nouvelles garanties pour les stagiaires; un salaire défini en fonction de la qualification du stagiaire et de son emploi: limitation de la durée du stage à 6 mois par an, renforcer le contrôle pédagogique, limitation du recours aux stagiaires à 5% de l'effectif total de l'entreprise (1 maximum pour les TPE). Les stages et apprentissages doivent être rémunérés à 80% du SMIC. 

- porter le budget de l'éducation nationale à 7% du PIB

- le rétablissement d'une carte scolaire contraignante et démocratiquement construite, la suppression faite aux collectivités de subventionner l'enseignement privé

- redonner des moyens à l'enseignement supérieur public et à la recherche 

- porter le budget de la culture à 1% du PIB.

- Priorité aux logiciels libres et lutte contre la surveillance administrative numérique de masse ainsi que toutes les lois mettant Internet hors du droit commun pour la liberté d'expression 

- lutter contre les contrôles au faciès, les discriminations, le racisme et la xénophobie

- garantir et étendre les droits des personnes LGBT 

- garantir l'égalité professionnelle et sociale femme-homme, lutter énergiquement contre toutes les violences faites aux femmes.

- en matière d'immigration, respect absolu de la convention de Genève sur les réfugiés politiques,  régularisation des sans-papiers et refonte de la politique française des visas, abrogation des règlements de Dublin.  

 

De l'argent, il y a en a: 

- 54 milliards de dividendes ont été reversés aux actionnaires en 2016 des entreprises du CAC 40

- la répartition de la valeur ajoutée entre capital et travail est passée de 75% en 82 à 65% aujourd'hui.  

- Entre 2012 et 2016, Liliane Bettencourt multiplie sa fortune par deux, avec un patrimoine de 31,2 milliards. Le patrimoine global des 500 français les plus riches est de 460 milliards d'euros, en augmentation de 8% depuis 2008

- 60 à 80 milliards d'évasion fiscale chaque année, 40 milliards de fraude sociale. Une perte à comparer à la trentaine de milliards d'€ d'impôts sur les sociétés chaque année ou encore aux 73 milliards du déficit budgétaire annoncé pour 2016

 

 

Présidentielles et législatives 2017: l'enjeu de l'accès aux droits et à l'autonomie de la jeunesse
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12 mars 2017 7 12 /03 /mars /2017 06:35

Libertés syndicales

Une salariée et syndiquée CGT séquestrée chez Conforama !
vendredi 10 mars 2017

La Fédération Commerce n’en revient pas. Le samedi 25 février dans le magasin Conforama de Niort (79), Nadine, hôtesse SAV, militante CGT en situation de handicap, a été enfermée et retenue dans un local exigu. Ceci afin de lui soustraire son carnet, sur lequel elle consignait ses notes personnelles et privées en lien avec la dégradation de ses conditions de travail depuis 2013.
Choquée, elle a dû être évacuée par les pompiers. La CGT Conforama dénonce depuis 2015 les agissements répétés de la direction, ayant pour effet une dégradation de ses conditions de travail, portant atteinte à ses droits, à sa dignité, altérant sa santé physique et mentale, ainsi que son maintien dans l’emploi. 
La direction de Conforama a choisi le silence face aux nombreuses alertes de la CGT. Elle continue de camper sur ses positions d’exclusion envers Nadine, obligée de justifiée son état de santé. La CGT Conforama soutenue par la Fédération Commerce et services, ne laissera pas la direction continuer à malmener une camarade de la sorte, et condamne de tels agissements.

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10 mars 2017 5 10 /03 /mars /2017 21:24
Programme Macron: un copier-coller des recommandations européennes
Par martine orange

Finances publiques, retraites, chômage, droit du travail et même grands projets comme le développement numérique, toutes les réformes structurelles que le Conseil européen demande à la France depuis plusieurs années se retrouvent dans le programme d’Emmanuel Macron. Mot pour mot.

Des milliers d’intervenants de la société civile, des comités locaux dans toute la France réunis par thèmes, des centaines d’experts pour débattre des projets, des groupes pour analyser les propositions et sélectionner les meilleures… Emmanuel Macron n’a pas manqué de souligner la démarche originale mise en œuvre pour l’élaboration de son programme et pour justifier le retard pris. Il fallait du temps pour élaborer le plan d’ensemble, a-t-il expliqué avant de dévoiler ses mesures le 2 mars.

Mais était-il vraiment nécessaire de mobiliser tant d’énergies ? Car à lire ses propositions économiques et sociales, il n’y a pas vraiment de nouveauté : elles sont en parfaite résonance libérale avec ce que souhaite l’Europe. En soi, ce n’est pas surprenant. Emmanuel Macron n’a jamais caché être en faveur d’une intégration européenne de plus en plus en poussée, passant par la mise en œuvre d’une harmonisation politique, fiscale et budgétaire. Cette adhésion se manifeste sans retenue. Il n’y a pas la moindre distance, le plus petit soupçon d’un doute sur les thèses économiques de l’Europe, qui ont quand même contribué à enliser la zone euro dans la stagnation économique et le chômage de masse entre 2010 et 2015. Pas le moindre écho non plus aux révisions importantes qui ont lieu dans les cénacles d’économistes aux États-Unis, dont certaines études concluent que le libéralisme a été survendu, aggravant les inégalités et compromettant les chances de retour d’une croissance durable.

Pour Emmanuel Macron, la discussion ne semble pas avoir lieu d’être. La politique définie par l’Europe est la seule voie à suivre, comme pendant toute la présidence de Hollande. Une grande partie de ses mesures économiques et sociales sont même des copier-coller des recommandations adressées par le Conseil européen à la France dans le cadre du programme de stabilité en 2014, 2015, 2016. Finances publiques, retraites, chômage, droit du travail et grands projets comme le développement numérique, tout s’y retrouve. Même la manière de les décliner. À l’instar de la Commission européenne, le candidat d’En Marche !, qui pourtant ne cesse de se réclamer d’une vision, se refuse à donner un cadre général cohérent à sa politique. Il préfère énumérer une série de points, comme il l’avait fait dans le cadre de la commission Attali, ou pour sa loi sur la croissance (la loi Macron), comme le fait la Commission dans ses rappels à l’ordre aux pays de la zone euro, ramenant ainsi la politique à une énumération technocratique.

Emmanuel Macron y met cependant les formes. Parce qu’il sait qu’il existe des mots qui heurtent, il a rayé dans son programme toute référence aux politiques d’austérité. Il mentionne tout juste, au détour d’une simple parenthèse, un « déficit ne dépassant pas 3 % dès 2017 et [l’]atteinte, en 2022, de l’objectif à moyen terme de solde structurel soit - 0,5 point de PIB ». Comme si cela n’était qu’une mention accessoire, un petit rappel pour mémoire sur lequel il était inutile de s’appesantir.

Dans les faits, il s’agit pourtant de se conformer à la lettre aux règles budgétaires définies par l’Europe. Mais s’il n’insiste pas sur la règle mère, il en donne la traduction : les dépenses publiques doivent baisser de 60 milliards en 5 ans, afin de ramener le taux de dépenses publiques dans la norme européenne. Tout un panel de mesures est envisagé pour y parvenir allant de la suppression de 50 000 postes dans la fonction publique à l’encadrement des dépenses de santé, et à la réduction des dépenses des collectivités locales.

C’est exactement ce que préconise le Conseil de l’Europe dans sa lettre de recommandation adressée à la France en juillet 2016 : « Le Conseil recommande que la France s’attache à assurer une correction durable du déficit excessif en 2017 au plus tard, en prenant les mesures structurelles requises et en consacrant toutes les recettes exceptionnelles à la réduction du déficit et de la dette ; à préciser les réductions de dépenses prévues pour les années à venir et accentuer les efforts pour accroître le montant des économies générées par les revues de dépenses, y compris en ce qui concerne les dépenses des collectivités locales. »

Les révisions du FMI sur l’impact du coefficient multiplicateur et les conséquences sous-estimées d’une réduction des dépenses publiques sur l’économie semblent bien avoir été oubliées. « Il faut sortir de la logique du rabot, sortir d’une logique dans laquelle on comprime la dépense pour passer à une logique dans laquelle on engage le pays dans une transition économique et écologique, explique Jean Pisani-Ferry qui, après avoir été commissaire général de France Stratégie, a rallié Emmanuel Macron et coordonne le pôle « programme et idées » d’En Marche !. C’est une stratégie qui repose fondamentalement sur l’offre mais, en même temps, cela a des effets de demande. »

Animé de la même précaution, Emmanuel Macron a banni le mot « réforme », assimilé désormais par l’opinion publique à régression sociale. Il parle donc de mobilité, de changement, de flexibilité. Une France en marche, comme il le promeut.

Pourtant, derrière cet habillage consensuel, le programme d’Emmanuel Macron parle bien de mettre en œuvre le plan de « réformes structurelles » que la Commission européenne et la BCE réclament à cor et à cri. Il entend mettre en œuvre sans retard une grande réforme des retraites. Un système universel par points, donnant toute liberté à chacun de partir à la retraite quand il le souhaite, où « chaque euro cotisé donnerait le droit au même montant de retraite », a-t-il déclaré. Avant de se raviser en expliquant que le taux des cotisations pourrait varier, selon les métiers, que les conditions d’âge de départ pourraient différer.

« C’est un modèle scandinave », a déclaré, rassurant, Jean Pisani-Ferry. « C’est la réforme qui a été mise en place en Italie », relève une analyse des Économistes atterrés. Avant d’insister : « L’exemple de l’Italie montre que la réforme permettrait de faire baisser fortement les futures retraites des jeunes d’aujourd’hui. » C’est sans doute le but poursuivi, même s’il est inavoué.

La démolition programmée du système social français

Dans son rapport sur la France de 2016, le Conseil européen relevait que le système de retraite français, en dépit des réformes, était « très généreux ». « Malgré les réformes, le rapport 2015 sur le vieillissement ne prévoit un recul des dépenses publiques consacrées aux retraites qu’après 2025 ; la principale question liée aux retraites est donc le niveau actuel et à moyen terme des dépenses publiques qui leur sont consacrées », soulignait-il, avant d’insister lourdement sur la nécessité de faire « des efforts supplémentaires ».  

L’autre grande réforme mise en avant par Emmanuel Macron est celle de l’assurance chômage, passant par l’étatisation de l’Unédic. Une réforme majeure, insiste le candidat d’En Marche !, qui permettra de donner une assurance chômage à tous, « salariés, artisans, commerçants indépendants, entrepreneurs, professions libérales, agriculteurs, et [de] faciliter les transitions d’un statut à un autre ». Cette unification conduirait à la suppression de tous les régimes spéciaux, à l’unification de tous les systèmes (37 au total). Là encore, le Conseil européen réclame cette réforme et la suppression des régimes spéciaux depuis des années.

Le financement de cette assurance chômage d’État est encore flou. Le plan d’Emmanuel Macron prévoit de remplacer les cotisations salariés (2,4 % du salaire) par un financement via la CSG. Mais les employeurs continueraient-ils encore à payer pour les cotisations chômage ? Le recours à la CSG, impôt non progressif qui concerne aussi les retraités, mettrait en tout cas à bas tout le système assurantiel actuel. « Le risque est que les allocations chômage deviennent une allocation universelle dont le niveau serait très bas », avertissent les Économistes atterrés. La tentation sera d’autant plus grande que le système sera centralisé et, comme pour la retraite par points, il suffira d’un décret pour en fixer le montant.

Cette réforme de l’assurance chômage est, elle aussi, vivement souhaitée par le Conseil européen. « Des mesures structurelles sont nécessaires pour garantir la soutenabilité du système. En particulier, les conditions d’éligibilité, la dégressivité des allocations et les taux de remplacement pour les salaires les plus élevés devraient être réexaminés par les partenaires sociaux chargés de la gestion du système », écrivait-il dans sa recommandation de juillet 2015. « D’ici à la fin de 2016, entreprendre une réforme de l’assurance chômage afin de rétablir la viabilité budgétaire et d’encourager davantage le retour au travail… », insistait-il encore dans sa recommandation de juillet 2016. Emmanuel Macron a bien entendu le dernier conseil : « Si plus de deux emplois décents, selon des critères de salaire et de qualification, sont refusés, ou que lintensité de la recherche demploi est insuffisante, alors les allocations seront suspendues », est-il prévu dans son programme.

Ces réformes, qui touchent aux piliers du système social français, ont été annoncées sans aucune concertation préalable avec les partenaires sociaux. Il est fort probable que les discussions soient réduites au minimum, voire inexistantes, si Emmanuel Macron est élu. Bien qu’il garde le silence sur le sujet, des observateurs pensent qu’il n’hésitera pas à tout mettre en œuvre par ordonnances, ces ordonnances dont il a abusé pour faire passer la loi qui porte son nom. Ce qui ne devrait pas trop chagriner le Conseil européen, lequel juge le paritarisme trop compliqué et trop peu sûr.

C’est notamment le cas dans le droit du travail. Les services de l’Europe jugent que les seuils et toutes les règles qui y sont fixées « limitent la croissance des entreprises françaises ». Ils ne cessent d’en demander la suppression, ainsi qu’une réforme « du droit du travail pour inciter les employeurs à embaucher en contrats à durée indéterminée ». N’ayant pas pu présenter la grande loi du travail qu’il souhaitait pour cause de rivalité avec Manuel Valls, Emmanuel Macron entend bien poursuivre le chantier et écrire ce qui n’a pu être mis dans la loi El Khomri. Il entend mettre « la négociation au plus près du terrain », en permettant de définir la durée du travail, les accords sociaux entreprise par entreprise, « adapter le droit du travail à la taille », comme il le propose. Une seule règle nouvelle sera instituée au niveau national : un plancher et surtout un plafond pour les indemnités prud’homales. Un dispositif qu’il n’avait pas réussi à imposer dans le cadre de la loi El Khomri.

 

Parmi les recommandations faites à la France, l’une tient particulièrement à cœur au Conseil européen : c’est la pérennisation du CICE et tout ce qui peut permettre l’allègement du coût du travail, jugé « trop élevé » en France. « Des mesures ont été prises pour réduire le coût du travail et améliorer les marges bénéficiaires des entreprises, notamment le crédit d’impôt pour la compétitivité et [pour ce faire ] l’emploi de 20 milliards d’euros et l’allègement des cotisations patronales de 10 milliards d’euros […]. La manière dont ont été conçues ces mesures, qui représentent 1,5 % du PIB et contribuent à combler l’écart entre le coût du travail en France et la moyenne de la zone euro, pourrait limiter leur efficacité », note le rapport européen en juillet de 2016, avant de recommander de « veiller à ce que les réductions du coût du travail soient pérennisées ».

Le CICE n’a pourtant pas tenu toutes les promesses annoncées, à l’exception de l’amélioration des marges des entreprises. Selon le rapport d’évaluation établi par France Stratégie, alors dirigé par Jean Pisani-Ferry, la mesure fiscale n’a pas eu « d’effet observable sur l’investissement, la R&D et les exportations ». Et elle aurait « probablement eu un effet direct de l’ordre de 50 000 à 100 000 emplois créés ou sauvegardés sur la période 2013-2014 ». Autant dire, beaucoup d’argent dépensé pour pas grand-chose. Mais cela n’empêche pas d’envisager la poursuite du dispositif sous une autre forme. Le programme d’En Marche ! prévoit de remplacer le CICE par une baisse des cotisations patronales de 10 points pour tous les emplois au Smic et de 6 points au-delà.

 

 

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10 mars 2017 5 10 /03 /mars /2017 07:18
Déficit de la Sécu -13 milliards d'euros - évasion fiscale - 80 milliards d'euros: alors, il est où le hold-up?
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10 mars 2017 5 10 /03 /mars /2017 07:09
Pierre Laurent: "Sans les communistes, Mélenchon ne serait pas candidat"

Invité de ".pol", le patron du PCF a une fois de plus milité pour une union de la gauche. Il appelle à une réunion à quatre.

 

POLITIQUE - Ce n'est pas une mise en garde mais au moins une piqûre de rappel. "Sans le Parti communiste, Jean-Luc Mélenchon ne pourrait pas être candidat à l'élection présidentielle", assure Pierre Laurent. Le secrétaire national du PCF a fait cette mise en point ce jeudi 9 mars sur le plateau de ".pol", la webémission politique du HuffPost en partenariat avec Linternaute.com Le JDD et Le Lab Europe1. (voir l'émission en entier en haut de l'article)

 

"Il y a un parti qui compte dans la vie politique, qui a des élus locaux, sans lesquels il n'y aurait probablement pas de candidature de Jean-Luc Mélenchon, on va le voir avec les parrainages encore cette semaine", précise-t-il.

Au cours de cette émission, le sénateur de Paris a une nouvelle fois déploré que l'union de la gauche ne puisse se réaliser au premier tour de l'élection présidentielle, les deux candidats ayant affirmé qu'ils iront jusqu'au bout. "Ce n'est pas raisonnable", a-t-il constaté. S'il a confirmé qu'il votera pour Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent a également rappelé de nombreux points de convergence avec Benoît Hamon notamment sur la question européenne qui est un gros point de désaccord avec le candidat de la France insoumise.

 

De tout cela, il aimerait débattre publiquement avec les deux protagonistes. "C'est une occasion manquée terrible", dit-il à propos d'une réunion à quatre qu'il aurait aimé organiser avec Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et Yannick Jadot. "Je suis disponible à tout moment pour la faire", répète le leader communiste. "Au minimum, il pourrait y avoir un débat public pour mettre au jour ce qui est commun et ce qui ne l'est pas. Ça permettrait aux Français de s'y retrouver alors qu'aujourd'hui, ils ne savent pas ce qui se passe", estime-t-il.

Quelles alliances aux législatives?

A défaut d'unité pour la présidentielle, Pierre Laurent espère toujours l'obtenir pour les législatives qui suivront. Mais là encore c'est compliqué en raison de la volonté de Jean-Luc Mélenchon de faire signer une charte de la France insoumise à tous les candidats. "C'est caduc", confirme le communiste.

Il précise au passage que son parti soutiendra des candidats dans toutes les circonscriptions mais pas forcément des candidats communistes. Mais ces alliances seront à géométrie variable: parfois avec les écologistes et la France insoumise (ce sera le cas du réalisateur François Ruffin dans la Somme) mais parfois aussi contre les écologistes quand ceux-ci sont alliés au PS (ce sera le cas de Cécile Duflot à Paris qui aura un adversaire communiste).

"Les obstacles sont en train de tomber", dit néanmoins Pierre Laurent au sujet d'un accord global avec Jean-Luc Mélenchon.

"Fillon a pris la campagne en otage"

Interrogé sur le Penelope Gate, Pierre Laurent a déploré que le fait que "François Fillon a pris la campagne en otage". Le sénateur explique que, personnellement il ne touche pas son indemnité mais qu'il "la reverse intégralement" au parti communiste.

Le candidat de la droite fait l'objet d'un livre qu'il publie ce jeudi. Dans cet ouvrage d'une centaine de pages, il s'attaque aussi à une analyse du programme du Front national. "Il est encore plus anti-social que celui de François Fillon", dénonce le secrétaire national du PCF qui évoque notamment la destruction de la sécurité sociale "en faisant cotiser des salariés étrangers qui n'auraient pas droit aux allocations".

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10 mars 2017 5 10 /03 /mars /2017 06:27
Manifeste d'enfants cachés de la seconde guerre mondiale pour le droit à la solidarité inconditionnelle avec les réfugiés et les roms (Union Juive Française pour la Paix)
Manifeste des enfants cachés
samedi 4 mars 2017

« Sans la solidarité de délinquants, nous ne serions pas là ! »

L’heure est à la renaissance d’un délit de solidarité. Dans la vallée de la Roya, à Calais, à Paris, à Norrent-Fontes, à Boulogne, à Loos, à Perpignan, à St-Etienne, à Meaux... des militants et des citoyens qui ont manifesté concrètement leur solidarité désintéressée aux réfugiés ou aux Roms, sont intimidés, menacés, poursuivis par les Autorités.

Nous soussigné, enfants juifs cachés pendant la Seconde guerre mondiale pour échapper à la déportation, déclarons solennellement : si nous sommes en vie, c’est parce que des délinquants solidaires ont désobéi, nous ont cachés, nous ont nourris, en dépit des lois de Vichy et de l’occupant. Ils ont ouvert leur porte, falsifié notre identité, ils se sont tus ignorant les injonctions de la police et de l’administration, ils ont emprunté des chemins de traverse face à la persécution…

Leur solidarité est aujourd’hui reconnue publiquement. Nous leur sommes reconnaissants, comme nous le sommes au courage de nos parents qui ont fait le dur choix de se séparer de nous et de transformer leurs enfants en « mineurs isolés ».

Mais ce devoir de solidarité s’applique aussi aujourd’hui et nous réclamons la fin de ces procédés d’intimidation. Nous proclamons la légitimité du droit de regard des citoyens et des citoyennes sur les pratiques de l’administration, de la justice ou de la police. Nous sommes solidaires avec celles et ceux qui se montrent solidaires des personnes en situation de précarité sans se soucier de savoir si elles sont ou non en situation régulière quant au séjour. Nous passons le flambeau de la solidarité aux lanceurs d’alerte, aux citoyens critiques des politiques xénophobes, aux solidaires du quotidien.

Les 47 premiers signataires :

1. Enfants caché-e-s :

Georges Gumpel, enfant caché à Lyon puis en Haute-Loire ;
Liliane Lelaidier-Marton, enfant cachée à Bonneuil-sur-Marne ;
Georges Tugène, caché en Haute-Loire ;
Jean de Monbrison, caché près d’Auch, dans le Gers ;
Georges Rosevègue, né en février 1941, enfant caché avec mes parents résistants, dans une ferme de l’Isère ;
 Nicole Kahn, enfant cachée dans une école catholique à Limoges.
Denise Fernandez Grundman, enfant cachée dans le Maine et Loire.
 Michèle Lessmann-Portejoie, cachée dans une institution catholique, à Amélie-les-Bains, Pyrénées Orientales, puis dans une famille de paysans à Boësse, Loiret ;
 Catherine Vidrovitch, enfant cachée à Chaumont-en-Vexin par le chef de la résistance locale ;
 Bina Kohn, sauvée de la rafle du Vélodrome d’hiver par ma concierge, puis cachée par mon employeur à Paris ;
 Jean Claude Urbach, caché avec mon frère dans un hameau des Cévennes ;
 Henri Edouard Osinski, caché avec 10 enfants juifs à Montigny-le-Ganelon, Eure et Loir ;
 Nicole Marx Maingault, cachée dans un pensionnat catholique à Nègrepelisse, Tarn et Garonne ;
 Roland Gaillon, enfant caché à Nice, puis Annecy et Sallanches ; mon nom actuel est ma fausse identité conservée ;
 Henri Kochman, caché dans le village de Vourey, près de Grenoble ;
 Renée Blancheton-Sciller, cachée de 1942 à 1944, à Gières et à Pierre-Châtel, Isère ;
 Marie Jakobowicz, enfant cachée à Paris durant l’été 1942, puis passage en zone libre ;
 Jules Jakubowicz, caché avec sa famille à Bâgé-le-Châtel, Ain
 Laurent Weill, enfant caché en 1943, fuyant Lyon, au Chambon-sur-Lignon, Haute-Loire
 Catherine Weill-Follet, cachée au Chambon-sur-Lignon en 1944
 Lucienne Lerman, fille de Michel Lerman (déporté), enfant cachée à Pouzauges, Vendée.

2. Parents caché-e-s

 Patrick Silberstein, fils d’Hélène Vainberg, cachée par des Italiens à Monthléry ;
 Mireille, Dominique, Brigitte et Emmanuèle Natanson, filles et fils de Jacques Natanson, caché par des moines dominicains à Saint-Maximin, Var ;
 Jean-Claude Meyer, frère de Colette Meyer, cachée après l’exécution de notre père ;
 Jean-Guy Greilsamer, fils d’Yvonne Greilsamer, cachée à Saint-Dizier en Haute-Marne, puis dans l’Aube ;
 Béatrice Orès, fille d’une enfant cachée dans le département du Rhône.
Didier Epsztajn, fils de Josette Stern, enfant cachée ;
Sonia Fayman, fille de Lucien David Fayman, résistant déporté à Dora, qui organisa la mise à l’abri d’enfants dans le Sud de la France. 
 Heddy Riss, fille de Samuel Riss et Fanny Kohn, cachés par un garde champêtre et sa famille à Linkebeek, Belgique ;
 Sylvie Pasquier Lévy et Rosine Lévy, filles de Janine Serff cachée par une famille de Tonneins, Lot-et-Garonne ;
 Carole Stern, fille de Carol Stern juif roumain caché dans l’Hérault, puis arrêté par la police française ;
 Hélène Mendelson, fille de Roza Piernicarz, cachée à Paris, et de Chaim Henri Mendelson, caché à Cazères, Hérault ;
 Dr Jean-Jacques Tyszler, fils d’Henri Albert Tyszler caché à Tassin-la-Demie-Lune, Rhône, et de Paulette Frejtak cachée en région parisienne ;
 Patrick Portejoie et Sylvie Portejoie, fils et fille de Michèle Lessmann-Portejoie, cachée à Amélie-les-Bains, Pyrénées Orientales, puis à Boësse, Loiret ;
 Colette Barak, fille de Michel Barak, caché dans la région de Nice, Alpes-Maritimes ;
 Jean-François et Sylvie Pessis, Paul Regnier, enfants de Catherine Hanff, cachée à Die, Drôme ;
 Claudine Avram, fille de Bernard Burah Avram, un « mineur juif non accompagné », caché et protégé pendant plusieurs mois par une dame marseillaise qui élevait seule ses deux enfants ;
 Chantal Steinberg, fille de Bina Kohn, sauvée de la rafle du Vélodrome d’hiver puis cachée à Paris ;
 Armand Gorintin, fils d’Esther Gorintin, cachée par sa logeuse à Bordeaux, arrêtée puis échappée, puis cachée à Lyon ;
 Helyett Bloch, fille de Claudine Haas, cachée deux ans par la Résistance à l’auberge de La Thuile, Savoie.

Cet appel est lancé à l’initiative de l’Union juive française pour la Paix, membre de Délinquants Solidaires.

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9 mars 2017 4 09 /03 /mars /2017 19:49

Le 26 mai 2015, les députés ont voté en faveur de la généralisation de l’installation de compteurs communicants LINKY qui permettront de transmettre des informations et de recevoir des ordres à distance (loi sur la transition énergétique).

Après des essais en grandeur nature dans des communes d’Indre-et-Loire ainsi que dans l’agglomération de Lyon, ERDF (devenue ENEDIS) a décidé du déploiement de ces compteurs à partir de l’année 2016 jusqu’en 2021. C’est en fait 35 millions de compteurs qui seront installés pour un coût estimé à 5 milliards d’euros comprenant les compteurs, leur pose, l’installation de concentrateurs etc.

Précisons que la durée de vie de ces compteurs a été estimée à 15 ans environ et 10 ans pour les concentrateurs. Lors de notre journée d’étude du 8 décembre 2016, la question a été posée. L’intervenant de la FNCCR (Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies) indique qu’elle pourrait descendre autour de 7 ans.

Conclusion, des coûts sans fin en perspective, comparé à nos compteurs actuels !! Selon ENEDIS, ces coûts ne seront pas répercutés aux usagers mais «absorbés» par les économies réalisées sur les ‘’pertes électriques’’ occasionnées par les compteurs mécaniques, dues à leur moindre sensibilité au dépassement de seuil de consommation. De même, on devrait constater une diminution des fraudes et des coûts d’interventions, etc.

Quand on connaît l’état des finances d’EDF, endettée à hauteur de 37,5 milliards €, sans parler du «grand carénage» (programme de travaux destiné à prolonger la durée de fonctionnement des centrales au-delà de 40 ans), on peut légitimement s’interroger sur le bien fondé de l’investissement dans ces compteurs dans cette période délicate. Difficile de croire que l’usager ne sera pas impacté financièrement d’une façon ou d’une autre sous forme d’augmentation de taxes ou d’impôts.

Autres problèmes engendrés par ces compteurs :

Le rayonnement électromagnétique du courant porteur en ligne (CPL)

Qu’est que le CPL ? C’est une technologie qui utilise les fils électriques de nos habitations qui fournissent le courant. Dans le cas du compteur LINKY, elle y transmet les données par radiofréquences de 75 kHz (75 000 hertz) jusqu’à des concentrateurs qui, eux même, communiqueront nos données aux centres de gestion.

Cela permet d’envoyer des signaux par impulsion pour communiquer des informations via le compteur à travers le circuit électrique d’une maison sans modification de celui-ci. Or, ces câbles électriques ont été conçus pour la fréquence de 50 Hz (50 hertz) du circuit électrique, pas pour les champs électromagnétiques des radiofréquences. Le CIRC (centre international sur le cancer) a d’ailleurs classé les ondes des radiofréquences dans la catégorie « cancérogène possible », ce qui est loin d’être anodin, et qui est de nature à susciter une légitime inquiétude.

Certains préconisent la mise en place de câbles blindés afin d’éviter des radiations nocives pour la santé. Dans ces conditions,pour INDECOSA-CGT, il nous semble évident que l’on devrait appliquer le principe de précaution. Risque de coûts supplémentaires Comme indiqué plus haut, les compteurs LINKY sont beaucoup plus sensibles aux dépassements, même très ponctuels, de consommation par rapport à nos compteurs actuels (décalage du seuil + ou – 15%).

Cela va contraindre un certain nombre de consommateurs à souscrire un abonnement plus puissant donc plus cher afin d’éviter la coupure du nouveau compteur comme s’en plaignent déjà certains usagers.

L’avantage de ce système, si tant est que ce soit un avantage, est que l’on peut adapter plus facilement l’abonnement à ses propres besoins (attention à la jungle tarifaire qui risque d’être proposée).

Il y aura également la possibilité pour le fournisseur de couper l’alimentation à distance. On peut imaginer les conséquences négatives pour les personnes en situation de précarité énergétique si les procédures relatives au maintien du droit à l’énergie ne sont pas respectées.

Pour INDECOSA-CGT, il ne peut y avoir de coupure d’énergie sans décision judiciaire. L’accès à l’énergie restant un droit fondamental. La sécurité des données ERDF (ENEDIS) assure que le piratage informatique est impossible car les données sont cryptées et chaque compteur dispose d’une clé spécifique. Quand on sait que des pirates ont réussi à pénétrer dans des systèmes autrement plus sécurisés tels que ceux de l’armée ou des banques, on peut en douter.

On peut de même s’inquiéter d’une technologie potentiellement intrusive qui pourrait permettre de connaître nos habitudes de consommation. Les suppressions de postes L’installation de ces compteurs pourrait entrainer la perte d’environ 4 000 postes d’agents chargés des relevés ainsi que des petites interventions.

En revanche, il y aurait des créations d’emplois pour la fabrication et la pose des compteurs. Le problème étant que ces emplois conjoncturels disparaitront après la mise en place du parc. Resteront des emplois pour l’entretien et le dépannage qui ne compenseront pas cependant le nombre d’emplois supprimés.

Le compteur LINKY, quels avantages pour l’usager ? Si les avantages que les opérateurs en escomptent sont évidents (diminution de la masse salariale liée aux emplois « économisés » …), on ne perçoit pas ceux que les usagers pourraient en retirer. D’autant moins que les « nouveaux services » proposés se traduiront nécessairement par une augmentation de la facture. Même si la pose de ces nouveaux compteurs LINKY se fera sans aucune facturation supplémentaire.

Conclusion

Si de par la loi sur la transition énergétique, il est impossible de refuser à titre individuel la pose de ces compteurs, et bien qu’on n’ait pas d’exemple du « danger grave ou imminent » inscrit dans le code général des collectivités territoriales qui permettrait d’exiger l’interdiction de sa pose, INDECOSA-CGT conteste formellement l’intérêt du compteur Linky pour les consommateurs, ne serait-ce que parce qu’il peut renchérir le montant de leurs factures.

Montreuil, le 6 mars 2017

La CGT Indecosa (information et défense des consommateurs) se prononce contre les compteurs Linky
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8 mars 2017 3 08 /03 /mars /2017 19:38
France : le prix du lait a baissé de 20% en deux ans
MERCREDI, 8 MARS, 2017
HUMANITE.FR
« En France, la baisse du prix du lait est toujours automatique alors que sa hausse est toujours hypothétique. Photo : Damien Meyer/AFP
« En France, la baisse du prix du lait est toujours automatique alors que sa hausse est toujours hypothétique. 

Tombé à 30 centimes le litre en 2016 contre 36 centimes en 2014, le prix du lait ne remonte guère en ce début d’année 2017 en France contrairement à d’autres pays européens. Pour une bonne part, c’est de la faute à Macron et à Fillon. Explications.

Une note de conjoncture des chambres d’agriculture analyse ce qu’a été le prix du lait payé aux éleveurs durant l’année 2016 en France. Toutes laiteries confondues et en intégrant les primes de qualité, le prix moyen payé aux producteurs a été de 303€ les 1 000 litres. Le prix de l’année 2016 est inférieur de 7,4%  à celui de 2015 et de 20% au prix moyen payé en 2014. La vérité des chiffres nous indique que les 1 000 litres de lait étaient payés 360€ en 2014. Prenons un exemple. Sur une exploitation laitière faisant travailler deux actifs et livrant 500 000 litres de lait sur l’année avec 70 vaches en production, la recette brute issue de la vente du lait était de 180 000€ en 2014 et de 150.000€ en 2016. Cette différence de 30 000€ permettait de rémunérer deux actifs à hauteur de 1250€ part mois pour chacun en 2014. Elle n’existe plus en 2016. Beaucoup de producteurs de lait ont travaillé pour rien en 2016  et les difficultés continuent en 2017.

Au niveau européen, le prix des 1 000 litres de lait était de 316€ au quatrième trimestre de 2016. Le prix moyen est remonté en décembre à hauteur de 351€ en Irlande, 360€ en Belgique et 375€ aux Pays Bas. Mais le prix moyen payés aux producteurs français n’était que de 322€ en décembre. Pourquoi cette différence ? Il se dit que les prix avaient baissé moins vite en France que dans d’autres pays au début de la crise de surproduction qui s’est traduire par le stockage de quantités importantes de poudre de lait écrémé et de beurre. Depuis, du fait notamment de la baisse de 2,6% de la collecte laitière en 2016 par rapport à 2015, les ventes de beurre sont reparties et les prix ont augmenté de 50% en quelques mois. Mais il y a moins de débouchés pour la poudre maigre qui est le coproduit de beurre lui-même obtenu à partir de la crème. Du coup,  les laiteries françaises, qu’elles soient coopératives ou privées, font payer leurs stocks de poudre aux producteurs de lait en maintenant un prix plus bas que celui de nos voisins pour le lait collecté à la ferme.

Cette vacherie signée Macron et Fillon

Mais il existe un autre élément dont on parle trop peu dans notre pays. Comme l’augmentation de la production laitière européenne a été de 4% avant même la sortie officielle des quotas qui limitaient la production jusqu’en mars  2015, les grandes surfaces hexagonales ont importé plus de produits laitiers que précédemment  dans le seul but d’obtenir des baisses de prix des laiteries françaises à l’occasion des négociations annuelles de l’automne 2014, de l’automne 2015 et de l’automne 2016. La LME que l’ancien Premier ministre François Fillon a fait voter par sa majorité de droite en 2008 a donné plus de pouvoirs aux centrales d’achats de la grande distribution pour pratiquer un chantage permanent sur leurs fournisseurs. Cette loi a été inspirée par la Commission mise en place dès 2007 à la demande de Nicolas Sarkozy qui la fit présider par Jacques Attali. Elle était surtout composée de patrons, de financiers et d’économistes libéraux. Le rapport final donnant le mode opératoire pour le pillage du travail des paysans et plus généralement des fournisseurs de la grande distribution avait été confié à Emmanuel Macron.

Or malgré le vote de la loi Sapin 2 qu’avait fait voter le gouvernement de Manuel Valls dans le but d’introduire davantage de transparence dans les négociations annuelles entre la grande distribution et ses fournisseurs, le prix du lait à la ferme n’augmente pas assez pour couvrir les coûts de production. C’est ce que constate Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait de la FNSEA dans un courrier adressé à l’actuel  Premier ministre. « En France, la baisse du prix du lait est toujours automatique alors que sa hausse est toujours hypothétique », constate le syndicaliste. Et de poursuivre en ces termes : « Il faut que cela cesse. La loi Sapin 2 oblige les industriels laitiers et la distribution à faire preuve de transparence dans le cadre des négociations commerciales qui se sont conclues le 1er mars. Malgré sa promulgation, il y deux mois, j’ai toujours l’impression que le maillon de la production est pris en otage et que le flou reste la règle (…) Les producteurs de lait n’en peuvent plus. Ils sont à bout de force comme tout un chacun qui voit son travail ne plus lui procurer un revenu décent ni lui assurer une minimum de dignité. En ce temps de campagne présidentielle mouvementée, le désespoir des territoires ruraux ne doit pas être instrumentalisé à de seules fins politiques. L’avenir de l’agriculture française mérite mieux » écrit encore le président de la FNPL.

Comme une illustration de cette inquiétude, un producteur de lait du département de la Somme qui perd de l’argent tous les mois en assurant la traite ses vaches deux fois par jour annonçait hier soir au journal de France 3 son intention de voter pour Marine Le Pen le mois prochain. Sans avancer un seul argument économique ou politique. Juste pour exprimer son désespoir.

Mieux vaut produire sous signes de qualité

La crise du lait qui dure depuis deux ans a aussi fait de sorte que le lait transformé en produits sous signes de qualité est un peu mieux rémunéré. Il suffit pour cela de regarder le prix des 1 000 litres de lait en décembre 2016 selon les régions. Le prix était de 407€ en Bourgogne-Franche Comté, de 334€ en Auvergne-Rhône-Alpes, de 327€ en Ile-de-France, de 303,8€ en Normandie, de 298€ en Bretagne et de 286,8€ dans les Hauts-de-France.  L’explication de ces différences est facile à comprendre. Le prix moyen le plus rémunérateur est imputable à la production du fromage de comté qui s’est doté d’un cahier des charges limitant le cheptel bovin à deux races de vaches avec un lait riche en protéines tandis que les aliments fermentés issus de l’ensilage de maïs ou d’herbe sont interdits dans l’alimentation du bétail. De plus la filière du comté maitrise la production laitière en tenant compte des débouchés pour son produit phare qui bénéficie, en outre, de durées d’affinage qui vont de 6 à 36 mois.

Sans avoir des cahiers des charges aussi rigoureux, certains fromages de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes sont réputés pour leur typicité comme le cantal, le saint-nectaire, les fourmes, les tomes de Savoie sans oublier le reblochon et surtout le beaufort. L’Ile-de-France produit peu de lait mais le prix un peu plus élevé que la moyenne nationale est imputable au brie de Meaux et à celui de Melun. En acceptant toutes les races bovines au lieu de favoriser la normande et en n’ayant pas de cahier de charges suffisamment rigoureux la région Normandie rémunère mal ses éleveurs laitiers alors que le camembert au lait cru, le neufchâtel, le pont l’évêque et le livarot sont des fromages prestigieux pour peu que l’on privilégie la race bovine locale et l’élevage à l’herbe. Notons enfin que, le prix bas du lait en Bretagne et dans les Hauts-de-France est le résultat de la production laitière intensive dans deux régions à faible tradition fromagère.

De cette crise laitière il faut enfin conclure qu’il est de plus en plus risqué d’investir pour exporter des produits aussi basiques que la poudre de lait vers des pays lointains. Outre l’Union européenne, les principaux pays exportateurs de produits laitiers sont les Etats Unis, l’Argentine, l'Australie et la Nouvelle Zélande. Ces pays tiers sont en train de prendre le marché russe que les pays européens, dont la France, ont perdu via l’embargo suite aux sanctions européennes contre la Russie. Par ailleurs, un pays comme l’Algérie a réduit ses importations de poudre maigre de 25%  et sa poudre grasse de 8% ces derniers mois en raison d’un manque de divises suite à la baisse sensible et durable des cours du pétrole.

 

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8 mars 2017 3 08 /03 /mars /2017 11:16

RDV à 15h30 à République

« 8 mars : Nous prenons la rue pour revendiquer l’égalité, la liberté, le respect »

 

Appel d’Hélène Bidard et Laurence Cohen

À l’heure où la justice française classe l’affaire Baupin sans suite pour prescription, comme s’il suffisait de quelques années pour effacer les violences subies par ses victimes, la mobilisation féministe est, plus que jamais, une exigence brûlante.

Ce mercredi 8 mars, à l’occasion de la journée internationale de luttes pour les droits des femmes, nous prenons la rue pour revendiquer l’égalité, la liberté et le respect. Nous sommes nombreuses et nombreux à résister aux mesures réactionnaires des gouvernements américain, polonais, espagnol ou russe ; nous sommes nombreuses et nombreux à exiger, pour 2017, l’égalité professionnelle, la constitutionnalisation du droit à l’avortement, de réels moyens humains et financiers pour lutter contre les violences faites aux femmes ou encore l’égal accès à tous les pouvoirs et toutes les responsabilités. Les programmes de François Fillon, Marine le Pen ou Emmanuel Macron sont aux antipodes de telles exigences, ce que nous avons fortement dénoncé samedi 4 mars, lors de notre convention pour une République féministe.

Autant de raisons pour faire de ce 8 mars un moment fort de nos mobilisations, en participant massivement à cette journée d’action et de grève pour les Droits des femmes.

Rendez-vous à 15h30, pour le départ de la manifestation, à l’angle de la place de la République et de la rue du Temple

"8 mars: nous prenons la rue pour revendiquer l'égalité, la liberté, le respect" : Appel d'Hélène Bidard et Laurence Cohen (PCF)
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8 mars 2017 3 08 /03 /mars /2017 09:31
L’Humanité

Mardi 7 mars 2017

 

A l’appel de syndicats et associations du secteur de la santé, plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé le mardi 7 mars à Paris (et dans de nombreuses villes en France).

Infirmiers, aides – soignants, assistantes sociales, éducateurs spécialisés avaient été rejoints par d’autres représentants des services publics pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail

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