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27 août 2017 7 27 /08 /août /2017 05:49

Nicolas Pluet Militant communiste à La Ciotat

 

Le Jour du dépassement correspond au moment où l'humanité a consommé l'ensemble des ressources naturelles renouvelables que la terre peut générer en une année. En 2017, le jour du dépassement tombe le 2 août. Il faudrait donc 1,7 planète pour couvrir les besoins de l'année. Selon la même méthode d'estimation, par l'ONG états-unienne Global Footprint Network, en 2007, c'était le 19 août ; en 1997, le 2 octobre ; en 1987, le 25 octobre ; en 1977, le 13 novembre ; en 1971, le 24 décembre. L'humanité, en 1971, s'engageait dans la logique du dépassement...

Cette course au gouffre pose à toute l'humanité un problème majeur et nous alerte tous. Mais le silence quasi général sur quelques questions essentielles est atterrant. Combien faudrait-il de planètes dans un monde où nous en aurions fini avec les scandales les plus gigantesques ?

• Les 500 millions d’individus les plus riches vivant sur la terre (soit 7 % de la population) sont responsables d’environ la moitié des émissions mondiales de CO2, alors que les 50 % les plus pauvres ne produisent que 7 % des émissions. Et on estime que 90 % des personnes concernées par les désastres « naturels » liés au réchauffement habitent dans des pays ou régions pauvres…

• 2016 : les huit personnes les plus riches du monde ont plus que la moitié la plus pauvre de l’humanité. Combien de milliers de planètes faudrait-il pour généraliser le niveau insensé de leur gaspillage ?

• 2014 : 80 % de la population mondiale se contente de 5,5 % des richesses.

• Les échanges mondiaux de marchandises ont été multipliés par 200 depuis 1950, quand le PIB mondial n’était multiplié que par 7. Objectif : mettre en concurrence les peuples, à qui acceptera le salaire le plus bas.

Conséquences : surexploitation, profits, ruine des paysanneries, profits, explosion des transports internationaux, profits, explosion des émissions de CO2, profits.

• 1 680 milliards de dollars dans le monde en 2011 pour les armements. Deux fois plus qu’en 2002. Pour quelle utilité sociale ? Avec quels risques ? Avec quel impact sur la planète ?

• La durée de vie des équipements diminue, alors que les techniques sont plus fiables. L’obsolescence programmée multiplie les profits mais pèse sur la planète.

• La débauche mondiale de dépenses publicitaires s’accélère. En 2017, on en est à 500 milliards de dollars. Pour quelle utilité sociale ? Avec quel impact sur la planète ?

• Monsanto et d’autres nous inondent de pesticides. Le coût est triple : celui de leur production (environ 40 milliards de dollars dans les années 2000), celui des victimes humaines et animales, celui de la réparation. La fusion avec le géant Bayer laisse prévoir bien pire.

• L’hypertrophie de la finance (73,5 fois le PIB mondial en 2007) est l’outil principal de ces pillages et de ces dérives mortelles pour l’humanité et la planète.

Alors, décroissance ? Résolument oui ! Mais pour qui ? Et pour quoi ? Faisons décroître les richesses obscènes et les gaspillages des riches. Chez nous aussi. Une petite du patrimoine. Si toute la population française disposait de la même richesse que la tranche intermédiaire (le 5e décile), la situation de 40 % de la population s'améliorerait. Elle s'améliorerait même énormément pour les plus pauvres ; les riches seraient beaucoup moins riches et, globalement, la décroissance serait de 55 %... À l'échelle du monde entier, même logique, mais des marges encore plus grandes, car les 10 % les plus riches disposent de

Décroissance pour les industries d'armement ? Oui ! Beaucoup et vite ! Décroissance pour l'hypertrophie de la mondialisation capitaliste et ses dégâts croissance du gâchis d'équipement par des équipements durables et réparables. Décroissance massive de la production des pesticides. Décroissance de la publicité, pour aller vers une simple information. Laisser l'essentiel des réserves de charbon, de pétrole et de gaz dans le sous-sol ? Oui, en commençant par réduire les consommations des pillages et des gâchis.

Posons ces questions en fonction de l’intérêt des classes sociales qui vivent de leur travail. Les possibilités d’actions unies deviendront immenses. Mettons en lumière que ces objectifs supposent de dépasser le système capitaliste pour en sortir enfin. C’est un chemin nouveau et indispensable.

À ceux qui font – très justement – observer que l’URSS en son temps fut responsable de considérables gâchis écologiques, n’ayons pas d’hésitation à dire que l’URSS fut surtout une forme de capitalisme d’État où le pouvoir n’était pas dans les mains du peuple. La très rapide reconversion des grands dirigeants russes vers le capitalisme mondialisé le prouve sans équivoque.

Demandons aux organisations qui sont capables d’évaluer le jour du dépassement de se poser les questions en ces termes, pour affiner leurs évaluations. La conclusion serait sans doute que, au prix de ces décroissances socialement sélectives, une planète devrait suffire au bon

 

« L'EMPREINTE ÉCOLOGIQUE » COMPTABILISE LA PRESSION EXERCÉE PAR LES HOMMES SUR LES RESSOURCES NATURELLES.

 

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