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28 août 2017 1 28 /08 /août /2017 14:29
photo Ouest-France

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Recueilli par Patrice Moyon.

Pour Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, la réforme du Code du travail ne créera pas d’emplois. La CGT a d’ores et déjà appelé à une mobilisation le 12 septembre alors que le gouvernement s’est gardé de révéler ses arbitrages sur les sujets sensibles. Entretien.

Alors que des concertations sur les mesures de la réforme du Code du travail s’achèvent aujourd’hui entre les partenaires sociaux et le gouvernement, Philippe Martinez, le secrétaire général de la GT répond à Ouest-France.

Relancer le dialogue social, c’est plutôt une bonne idée ?

Philippe Martinez : Le dialogue social existe déjà dans les entreprises. L’objectif, avec la réforme du Code du travail, c’est d’abord de poursuivre ce qui a été entamé l’an dernier avec la loi El Khomri et n’a pu être achevé grâce aux mobilisations que l’on a connues. On en est à la septième ou huitième réforme du droit du travail depuis Chirac. Est-ce que cela a permis de faire baisser le chômage ? Non. Un petit boulot plutôt que pas de boulot : c’est la phrase que Macron aime prononcer. La volonté, c’est donc clairement de renforcer la précarité.

Vous avez appelé à une mobilisation pour le 12 septembre sans connaître le contenu de ces ordonnances. Surprenant.

On n’a pas joué la politique de la chaise vide. On a participé aux réunions qui ne sont pas des négociations. Même si le gouvernement se refuse toujours à nous donner un texte, on a des tendances lourdes qui nous permettent aujourd’hui d’assumer nos responsabilités.

Mais Force ouvrière (FO) ne vous suit pas. Pourquoi ?

C’est à eux qu’il faut le demander. Et pour l’instant, on ne connaît pas le contenu exact des ordonnances. La CGC n’appelle pas à manifester. Mais elle reste très critique. Des étudiants pourraient être là, tout comme les retraités et ceux qui sont concernés par la réforme de l’APL (Aide personnalisée au logement). Tous les ingrédients sont là pour une mobilisation.

Que craignez-vous avec cette réforme ?

L’inversion de la hiérarchie des normes nous inquiète. Un certain nombre de primes aujourd’hui négociées dans le cadre de la branche pourraient l’être dans le cadre de l’entreprise. C’est le cas des primes d’ancienneté.

De la même façon, aujourd’hui ce qui fait foi, c’est le contrat de travail. Demain, un accord d’entreprise prévoyant de travailler plus et de gagner moins pourrait être rendu obligatoire avec un licenciement en cas de refus. Et sans aucune possibilité de recours.

Une multinationale faisant des profits pourra mettre en avant des pertes dans une filiale française pour justifier des licenciements. On sait bien que par un simple jeu d’écriture comptable, on peut mettre un établissement dans le rouge.

Vous restez opposé à la fusion des institutions représentatives du personnel ?

Le comité d’entreprise, les représentants du personnel et le CHSCT seraient réunis dans une même instance. Je ne comprends pas qu’on fasse disparaître le CHSCT (Comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail) au moment où l’on constate de plus en plus de souffrance au travail.

Sans CHSCT, plus de possibilité de recourir à une expertise indépendante ou d’agir en justice pour savoir si une réforme de l’organisation du travail aura des conséquences sur la santé. C’est aussi moins de moyens pour les salariés.

Et l’extension des contrats de chantier qui pourraient être étendus à d’autres secteurs que le bâtiment ?

Je ne sais pas comment ils vont les appeler. Mais ce sont des contrats précaires. On est dans l’inconnu. Là encore, on diminue les droits collectifs des salariés et leur rémunération.

Moins de 10 % des salariés français sont syndiqués. Pouvoir négocier sans passer par les syndicats pourrait sembler logique ?

Pas pour nous. Qu’est-ce qui mesure la représentativité des syndicats : le nombre d’adhérents ou les élections ? Est-ce que vous diriez que les partis politiques ne sont pas représentatifs. Et à elle seule, la CGT compte plus d’adhérents - 690 000 - que tous les partis réunis. Et les salariés votent. Vous voyez qu’on est représentatif. Se passer des syndicats, c’est le grand rêve du Medef

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