Les jeunes avec Fillon appellent... au retrait de François Fillon (faut bien que jeunesse se passe!)
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Calais : "L'arrêté de la honte de la maire LR Natacha Bouchart" (PCF)
L'arrêté municipal décrété par Natacha Bouchart, maire LR de Calais, interdisant aux associations la distribution de repas aux migrants, est non seulement infâme mais illégal au regard du respect des droits humains fondamentaux. C'est, pour la droite, courir toujours davantage après le FN.
Cette décision insupportable foule aux pieds le principe de Fraternité porté par la République et tout simplement les valeurs humaines les plus élémentaires. Comment justifier d'interdire à des femmes et des hommes de cœur, bénévoles, de venir en aide à des enfants, des jeunes, des femmes et des hommes en détresse, en leur apportant un repas chaud. Il s’agit ni plus ni moins que de la non-assistance à personne en danger.
Cela en dit long sur le projet brutal d'une droite de plus en plus extrême, cultivant elle aussi désormais populisme et xénophobie, tirant toute la société vers le bas sur fond de régressions sociales sans précédent pour tous.
Nous apportons notre totale solidarité aux bénévoles et associations qui viennent en aide aux migrants. Nous demandons à l’État de casser cet arrêté municipal honteux. Nous appelons les forces démocratiques et progressistes, les citoyens à protester contre cet arrêté, à résister face à la haine et aux divisions et à se remobiliser autour de valeurs, de projets et de propositions développant la solidarité et le respect des êtres humains quelle que soit leur origine.
Parti Communiste Français, le 3 mars 2017.
La République est à l'agonie : prise en otage par un forcené qui piétine la justice, insulte la presse, méprise les élus et appelle au secours les factieux. Après avoir détruit les partis, corrompu le Parlement, asséché le vote lui-même, elle arrive au terme de son œuvre de destruction démocratique. Il est plus que temps d’en sortir. Avant qu’il ne soit trop tard.
Régime du coup d’État permanent, la Cinquième République aura donc fini par dévorer la politique elle-même. Ses principes, ses valeurs, ses procédures, ses règles, ses partis, ses institutions, ses usages, sa civilité, son sens commun en somme, tout ce qui pouvait y préserver un semblant de culture démocratique partagée par la majorité des partis et des citoyens. Sous nos yeux, la voici qui agonise en fait divers, prise en otage par un forcené qui en saccage tous les symboles et en piétine tous les repères.
Tel un empereur romain illuminé, entraînant son royaume dans sa perte en sacrifiant son peuple, François Fillon, candidat désigné par la primaire de droite, met le feu à tout ce qu’il devrait protéger s’il était devenu président de la République et, à ce titre, gardien de la Constitution. Vouant aux gémonies la justice (« le gouvernement des juges »), les médias (« un assassinat politique ») et les élus (« on fera sans eux »), il rejette toute autre légitimité que celle du pouvoir absolu et de l’impunité totale que lui conférerait une victoire à l’élection présidentielle.
Plus de séparation des pouvoirs, plus de justice impartiale, plus de presse indépendante, plus de délibération collective, seulement le pouvoir personnel. Qui plus est un pouvoir conquis avec le renfort de la rue, François Fillon n’ayant pas hésité, dans cette course à l’abîme, à provoquer une manifestation potentiellement factieuse puisque s’en prenant au fonctionnement démocratique lui-même – le travail de la justice, les enquêtes de la presse, le respect des engagements.
L’homme des messages moralistes sur l’éthique en politique, le gaulliste brandissant la raideur intègre du Général face à ses adversaires, le candidat jurant que le déshonneur d’une mise en examen le ferait immanquablement renoncer dévoile soudain une âme de putschiste, pactisant avec les forces les plus obscures et régressives, jusqu’à compter dans ses soutiens une extrême droite identitaire en croisade contre « l’oligarchie cosmopolite ».
Sorte de Fort Chabrol du présidentialisme français, l’affaire Fillon tient de ces faits divers dont le surgissement extraordinaire dévoile l’ordinaire des dysfonctionnements de la société. Déréglant encore un peu plus une campagne électorale où rien ne se passe comme prévu car, confusément mais unanimement, le peuple souhaite que plus rien ne continue comme avant, elle met à nu l’irresponsabilité foncière de la Cinquième République. Régime d’exception, sans équivalent dans d’autres démocraties, réduisant la souveraineté de tous au pouvoir d’un seul et la complexité démocratique au simplisme autoritaire, elle arrive au terme de sa malfaisance destructrice.
Loin d’avoir préservé un État fort, elle n’a eu de cesse d’affaiblir la République comme maison commune et de protéger la minorité qui se l’est appropriée, professionnels indéboulonnables et interchangeables d’une politique sans vertu. Car qu’est-ce que l’affaire Fillon, entre emploi fictif et clientélisme affairiste, sinon la révélation au grand jour de la corruption du parlementarisme lui-même, à l’abri d’une opacité d’Ancien Régime ? Avatar du bonapartisme français, ce présidentialisme archaïque a détruit de l’intérieur la politique elle-même en tant que procédure collective, supposant la délibération et soumise à des procédures, obligeant à rendre compte aux électeurs et à rendre des comptes aux militants.
Dressée par son fondateur contre « le régime des partis », elle n’aura eu de cesse de les dévorer jusqu’à l’os comme le montre, par l’absurde, cette campagne électorale irréelle et improbable qui tient plus de la bataille d’égos que du débats d’idées. Emmanuel Macron comme Jean-Luc Mélenchon se sont émancipés de toute procédure partisane, s’imposant dans un dialogue direct avec leurs fidèles, n’étant redevables qu’à eux-mêmes et ne supportant guère le questionnement de la presse. François Fillon ne semble plus appartenir aux Républicains tant sa direction est impuissante face à sa folle dérive. Quant à Benoît Hamon, il est en porte-à-faux avec son propre parti dont la direction est tenue par ses adversaires socialistes. Sans compter Marine Le Pen dont le Front national, loin d’un parti démocratique, est une firme familiale et clanique.
La Cinquième République aura réussi à assécher notre vitalité démocratique. Ce désert d’où peut surgir la catastrophe, par retrait volontaire du plus grand nombre, démobilisation et démoralisation, c’est évidemment l’abstention (à laquelle s’ajoutent les non-inscrits) qui traverse toutes les catégories sociales et qui n’a cessé de croître ces temps derniers. Si l’on s’en tient aux élections législatives, entre 1990 et 2014 dans les pays de l’Union européenne, la France est en tête pour le taux moyen d’abstention (40 %), loin devant le groupe médian (Pays-Bas, Espagne, Allemagne). Elle est de plus le seul pays où l’augmentation de la non-participation est linéaire, passant de 32,5 % au deuxième tour de 1993 à 44,7 % à celui de 2012.
Il ne s’agit pas ici de sacraliser le vote ni d’idéaliser les partis politiques, qui ne sauraient résumer la démocratie, son inachèvement permanent et son invention nécessaire. Mais cette prudence ne peut masquer l’évidence : notre République est aujourd’hui à l’agonie, frayant la route des adversaires de ses idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité. Faute de sursaut démocratique, faute de prise de conscience que, désormais, l’essentiel est en jeu, faute de bonnes volontés pour en faire l’enjeu d’une union populaire pour une nouvelle République, rendue à son exigence démocratique et sociale, la voie sera libre pour un coup de force autoritaire, inégalitaire et identitaire.
Tandis que la présidence de Donald Trump aux États-Unis d’Amérique nous rappelle que les démocraties sont fragiles, toujours au risque de régressions et de destructions issues d’elles-mêmes, de leurs renoncements et de leurs corruptions, il n’est pas inutile de rappeler cette étude américaine, issue d’une fondation, le Peterson Institute, qui en 2014 soulignait que le vrai blocage français n’était ni économique ni social mais démocratique : cette « camisole de force qu’est la présidence » qui entrave le pays, ce « président-monarque qui domine toute la politique française avec un pouvoir considérable inconnu ailleurs en Europe », cet étouffement de la diversité partisane et du pluralisme politique qui fait le jeu de l’extrême droite.
Passé inaperçu, sauf sur Mediapart, cet appel d’outre-Atlantique à une radicale réforme politique proposait de supprimer trois articles de la Constitution, afin de réduire l’omnipotence présidentielle : le pouvoir de nomination-révocation du premier ministre (article 8), le pouvoir de dissolution de l’Assemblée nationale (article 12), la qualité de chef des armées du président (article 15). Il est des projets évidemment plus ambitieux et plus novateurs, notamment dans les programmes des trois candidats issus de la gauche (Hamon, Jadot et Mélenchon, tous d’accord pour une refondation républicaine – et c’est une première) comme dans les propositions de nombre de réseaux citoyens et associatifs. Mais l’essentiel, puisque justement l’essentiel est en jeu, c’est que toutes ces dynamiques convergent au lieu de se disperser et de se concurrencer, au risque de l’affaiblissement et de la division, des rancœurs et des désespoirs, de la défaite en somme.
La Constitution de l’An I de la République française est sans doute la plus radicalement démocratique d’inspiration. Énoncée en 1793, elle n’eut guère le temps de vivre mais nous laisse, dans son préambule, une seconde Déclaration des droits de l’homme aux audaces nombreuses. Dont celle-ci : « Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer la Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures. » En 2018, la Cinquième République aura soixante ans, et ce mois de mai 1968 où la jeunesse et les travailleurs du pays tout entier, rassemblés autour des causes communes de la liberté et de l’égalité, criaient « Dix ans, ça suffit ! », fêtera son cinquantième anniversaire.
Il est bien temps de mettre le calendrier à jour et de dérégler les horloges. Avant qu’il ne soit trop tard.
"L'organisation dimanche du rassemblement anti-juges de François Fillon est confiée à la Manif pour tous et Sens commun. L'appel est relayé par d'anciennes gloires du FN. Lâché par une partie de l'appareil Les Républicains, Fillon s'en remet à la "droite hors-les murs" pour relayer ses appels à la sédition. À défaut d'éviter le naufrage de sa candidature, il fait tomber les dernières et fragiles digues entre l'extrême-droite et la droite jadis républicaine. Politique de la terre brûlée: en clair, il prépare le terrain à l'élection de Le Pen. C'est grave."
Rosa Moussaoui, journaliste à L'Humanité
Cher Benoît, cher Jean-Luc,
Je suis maire d’une ville où plus d’un enfant sur deux vit sous le seuil de pauvreté. Dans cette ville, la santé est devenue un luxe. Dans cette ville, le plafond de verre contraint une partie de la jeunesse à renoncer à ses rêves. Dans cette ville, des gens ne mangent pas toujours à leur faim…
Cette ville, ma ville, est une ville populaire. Il y manque des médecins, des enseignants, des policiers, des assistants sociaux. Cette ville, c’est Grigny. Mais cela pourrait être n’importe quelle autre ville populaire. Nous sommes victimes de la ségrégation sociale et territoriale, de la discrimination à l’adresse, de ce système qui fabrique de l’exclusion, de la résignation et de la violence.
Les Grignois, comme l’ensemble de nos concitoyens modestes, ne peuvent plus attendre pour l’égalité. Ils ont besoin d’une hausse immédiate des salaires. Il faut redonner des moyens à l’école de la République et renouer avec la police de proximité. Nos concitoyens veulent des logements dignes, des transports de qualité, une énergie propre et moins chère, un environnement respirable. Ils doivent pouvoir se soigner et continuer à être fiers d’un système de sécurité sociale qui émancipe de la loi du plus fort.
Cher Benoît, cher Jean-Luc, à Grigny comme ailleurs, vos carrières, vos querelles, on n’en a rien à faire. L’urgence dans ce pays est sociale. Elle est celle de l’égalité réelle, des droits sociaux, du climat. Ensemble faisons le constat que ce quinquennat est un rendez-vous – encore – manqué pour les classes populaires. Construisons des propositions d’urgence pour les habitants de nos quartiers. Nous voulons la mise en œuvre de droits réels. Nous n’accepterons plus le saupoudrage de la politique de la ville, des politiques dites prioritaires, toutes ces expressions de solidarité, voire de charité.
Je vous invite à Grigny pour que vous vous rendiez compte de l’état de nos vies, de ces peurs face au quotidien, de ces résistances autant que des espoirs immenses. Je vous invite à venir dire aux Grignois, les yeux dans les yeux, qu’ils peuvent attendre cinq ans supplémentaires pour une vraie politique de gauche, que la victoire de la droite populiste, ou de l’extrême droite fasciste, ce n’est pas grave. Que la cure libérale de Macron, ça ne leur fera pas de mal.
Messieurs, la vraie raison de l’engagement à gauche est ici. Elle est dans ces vies qui se brisent face à la précarité, à l’exclusion et à la misère. Au lieu de cela, vous hésitez, vous posez des principes, vous discutez. Et, dans l’entre soi d’une salle de restaurant, vous décrétez que le rassemblement est impossible. L’excuse ? L’Europe. Trop facile !
Tout cela, ce n’est que de la petite politique. Où est le sens du commun ? Où est l’intérêt général dans cette guéguerre ? L’Europe que nous refusons, nous la combattions ensemble dès 2005. Nous pourrions rouvrir le même front en 2017. Mais par votre obstination à chercher le plus petit diviseur commun, vous vous apprêtez à faire perdurer trente années d’inégalités.
Vos divisions tuent l’espoir d’une politique ambitieuse qui pourrait mettre fin à l’insupportable. L’union est un combat quotidien. Dans nos quartiers, nous le mettons en œuvre tous les jours pour survivre. Alors pourquoi pas vous ?
Pire, vous vous apprêtez à dégoûter encore un peu plus de la politique ceux qui ne peuvent plus attendre. Messieurs devant l’Histoire, soyez dignes ! Pour le petit peuple que nous sommes, prenez vos responsabilités, rassemblez-vous !
Philippe RIO Maire de Grigny.
Lors d’une réunion, tenue mardi soir, Philippe Rio, maire (PCF) de Grigny, a proposé l’adoption d’un manifeste : la République pour tous, où le diagnostic accablant cède la place à une foule de propositions concrètes adressées à l’État. Il est reçu aujourd’hui à l’Élysée par François Hollande.
À l’entrée du centre socioculturel Sidney-Bechet de Grigny, situé au cœur du futur centre-ville, une affichette noir et blanc, « Je suis Charlie ». Il est 20 heures. Progressivement, habitants, élus, représentants religieux et acteurs sociaux de la ville entrent dans la salle. Au fond de la scène, sur un grand écran de projection, les visages de huit jeunes s’affichent. Huit apprentis journalistes, pour certains originaires de Grigny, qui ont produit une vidéo : Nous, reporters citoyens, refusons les préjugés. Une réponse filmée au contenu de l’article du Figaro paru le 15 janvier 2015 intitulé « À Grigny, la ville de Coulibaly, la théorie du complot va bon train ». Une cinquantaine de personnes ont répondu à l’appel du maire (PCF) de Grigny, Philippe Rio. Depuis les attentats du 7 et 8 janvier dernier, beaucoup de journalistes ont défilé à la Grande Borne, le quartier où a vécu un des trois djihadistes, pour y trouver des explications à l’inexplicable. Entouré de l’ancien maire et conseiller municipal Claude Vasquez ainsi que de Fatima Ogbi, deuxième ajointe socialiste, le maire de Grigny propose d’entamer, avec cette rencontre, « une première étape de reconstruction, après le tremblement de terre ».
Dans sa main, il tient un long texte distribué à chacun. Un projet de manifeste, la République pour tous. Douze pages qui dressent un diagnostic social et territorial accablant. Les chiffres surprennent même une assistance d’acteurs aguerris : 40 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, 40 % sont au chômage à la Grande Borne et 16 % au total dans la ville, près d’un jeune sur deux sorti du système scolaire est sans diplôme, près de 16 % des élèves de troisième ont un retard d’au moins deux ans, 5 % des enfants ayant un trouble du langage doivent attendre plus d’un an pour obtenir un rendez-vous avec un orthophoniste, près de 2 500 dossiers relevant d’infractions et de la justice des mineurs sont en attente de traitement. Voilà la réalité. Voilà les conséquences d’un quotidien qui se craquelle à très grande vitesse. « À Grigny, la fraternité et la solidarité, nous les avons. Il nous manque une chose : l’égalité », tonne Philippe Rio. Dénonçant avec véhémence « une inégalité territoriale délibérément organisée, des logiques de ségrégation construites en partie par les politiques publiques. Qui a abandonné ce navire ? Les gouvernements successifs. Sur la sécurité publique, combien de pétitions avons-nous signées pour pointer la suppression de trente postes de policiers dès 2003 ? Aucune réponse concrète du préfet aux dernières violences constatées sur la Grande Borne ».
Alors, que propose le manifeste ? Il y est clairement demandé « réparation des effets des politiques étatiques d’aménagement du territoire ». Exemple avec le recensement de la population. Tel qu’il est effectué, il n’inclut pas tous les foyers. « Nous estimons que vivent 30 000 habitants à Grigny (contre 27 000 recensés en 2012) et qu’un nouveau calcul des dotations de l’État devrait intervenir sur cette base. » Cela signifierait un surplus de… 15 millions d’euros. « Croire dès lors que les banlieues populaires comme Grigny fabriquent des terroristes est totalement faux. Il est dangereux de réduire à un problème local, un problème qui relève du national et qui concerne chacun où qu’il habite », conclut l’élu. Aminata Gueye, de l’association Afase, prend la parole : « Tous les parents veulent la réussite de leur enfant. Il y a beaucoup de femmes et d’hommes qui se mobilisent à Grigny. L’éducation populaire est essentielle. Je n’en veux pas aux journalistes mais on sait que le seul nom de Grigny fait vendre. Il y a une différence entre informer et déformer. » Aïssata, habitante de la Grande Borne, rebondit : « On doit poser des actes ensemble, sans se disperser. Même si on est dans la pauvreté, on peut être éduqué et fonder des bases solides auprès des parents avec les moyens du bord. » Jacky Bortoli, conseiller municipal et habitant de la Grande Borne, se lève : « On parque les gens sous l’égide d’un office HLM mourant, c’est une féroce machine à fabriquer de la précarité. Cette Grande Borne montrée dans les médias ne se laissera pas faire. Quand Malek Boutih (député socialiste de la 10e circonscription de l’Essonne) insinue que les élus pactisent avec le mal et qu’il parle d’islamo-nazisme à propos des terroristes, il est hors sujet. Il nous faudra lui répondre collectivement », s’emporte-t-il. Une bataille supplémentaire à mener, comme si le reste ne suffisait pas, pour rejeter un verbiage insultant bien éloigné des préoccupations quotidiennes des Grignois.
En l’absence d’informations suffisantes, ces installations suscitent de l’inquiétude légitime auprès des citoyens, comme en témoignent les associations créées dernièrement. Ces collectifs de citoyens demandent simplement l’application du principe de précaution. Certaines communes ont d’ailleurs pris des délibérations relatives à la généralisation des compteurs Linky sur leur territoire.
Ainsi, ne serait-il pas préférable de demander à ERDF de surseoir à toute pose de compteur contre l’avis de l’usager ?
C’est pourquoi il lui demande de préciser les éventuels risques que présentent les compteurs Linky ainsi que les dispositions possibles pour les refuser en conséquence.
Réponse de Mme la Ministre à venir
Frédéric Farah : Macron est vendu comme du neuf, mais ce qu’il propose est poussiéreux. Il s’inscrit dans la continuité avec la ligne social-libérale du gouvernement tout en appuyant sur l’accélérateur. On pourrait croire que la nouveauté se trouve dans sa réforme du marché du travail ou de l’assurance-chômage, mais elles sont directement inspirées du modèle anglais. Alors que l'assurance-chômage est aujourd'hui financée par les cotisations salariales et patronales, il veut que ce système soit financé par l’impôt. Ce qui va engendrer un Etat social au rabais : tout le monde va bénéficier d’un minimum chômage, mais les indemnités vont être tirées vers le bas, comme c’est le cas en Grande-Bretagne. Pareil sur l’arrêt du versement des allocations chômage en cas de refus après des offres d’emploi, elles aussi inspirées par Margaret Thatcher. Autant de mesures qui ne combattent pas le chômage, mais les chômeurs.
Maintien de l'austérité budgétaire et de politiques néolibérales à l'échelle européenne, poursuite des exonérations de cotisations sociales patronales, baisse de l’imposition des hauts revenus et des revenus du capital à travers sa réforme de l'ISF, de l'impôt sur les sociétés et la flat tax à 30 %, baisse de 60 milliards d’euros des dépenses publiques, suppression de 120.000 fonctionnaires, casse des droits des chômeurs, suppression des régimes spéciaux de retraite… le programme d'Emmanuel Macron, entièrement soumis aux exigences du MEDEF, est une déclaration de guerre aux travailleurs du pays.
Loin d'apporter des réponses nouvelles, il fait la part belle à de vielles recettes inefficaces pour l'emploi et conduirait à la dégradation de services publics essentiels à la réponse aux besoins sociaux. Sa réforme de l'unedic fragiliserait considérablement l’indemnisation du chômage et la négociation collective dans son ensemble. La suppression des régimes spéciaux dégraderait le droit à la retraite pour des millions de français. Le droit à l'éducation serait quant à lui mis à mal par un projet qui casse le cadre national et créerait une École à plusieurs vitesses et le droit logement par l'absence totale de propositions en faveur du logement social.
Quant aux mesures soi-disant favorables aux catégories populaires et moyennes comme la suppression des cotisations salariales, la revalorisation d'allocations ou encore la suppression de la taxe d'habitation, force est de constater que l'augmentation du pouvoir d'achat promise serait annulée par la casse de la protection sociale et le recul des services publics, en particulier dans les communes, qui seraient pénalisées tant par la baisse de leurs ressources que par la réduction du nombre d'agents territoriaux.
François Fillon découvre aujourd'hui qu'il a un frère jumeau dont le programme partage exactement le même logiciel néolibéral.
Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF
Le Parti communistes français a invité mardi à la Bellevilloise les principales forces de gauche à débattre de la finance internationale afin de travailler les convergences au-delà de la question des candidatures.
Pierre Laurent et le PCF ne lâchent pas l'affaire. Mardi soir, à la Bellevilloise à Paris, ils ont poursuivit le combat pour le rassemblement de la gauche, à l'occasion des deuxièmes Rencontres nationales de la campagne du PCF. Une construction par le bout des candidatures étant « compliquée », le secrétaire national du PCF a proposé d’y parvenir par « le biais des idées et des propositions », en invitant les principales forces de gauche à débattre autour de ce mot d’ordre : « Notre ennemi, c'est toujours la finance ! ».
« La loi de séparation bancaire a été la première prise de conscience du fait que François Hollande avait déjà renoncé à faire de la finance son ennemi », estime d'emblée Eva Sas, députée EELV, soulignant les « combats communs » menés pendant cinq ans avec le frondeur Pascal Cherki (PS) et Nicolas Sansu (PCF), avant de dénoncer la pénétration des lobbys financiers au plus haut niveau de l'Etat. Il y a « de nombreux points de convergences », reconnaît la représentante de la France insoumise, Jeanne Chevalier. Mais « à moins de 60 jours de la présidentielle, la question sur laquelle on ne parvient pas à s’entendre, c’est celle de l’Europe, et elle a tout à voir avec l’argent et la puissance de la finance», mesure-t-elle, projetant la recomposition de la gauche à partir de la fracture née du « débat sur le Traité constitutionnel européen ». « Il faut que l'on se donne les moyens de négocier en se donnant un Plan B », rappelle-t-elle.
Ça tombe bien, Pascal Cherki, proche de Hamon, a voté contre ce traité. Mais il appelle à construire l'avenir plutôt que de regarder le passé, se remémorant au passage que seuls les communistes s'étaient prononcés contre le traité de Maastricht, à l’époque, avant que d’autres forces n’évoluent sur le sujet. La victoire de Benoît Hamon est, pour lui, le signal que la « page a été tournée » au PS. Pour le reste, il a répété, pour preuve de bonne foi, que le premier déplacement de Hamon s'est fait au Portugal, et non en Allemagne, et qu'il n'y aura pas de solution qui ne soit pas européenne. « Ce n’est pas une unité de façade qui permettra de battre Marine Le Pen, mais la mise au cœur du débat de la question sur laquelle la gauche a échoué, analyse Pierre Laurent. Et c’est sur la question de la finance qu’elle a échoué, comme elle échoue depuis trente ans à chaque fois qu’elle est confrontée à l’exercice du pouvoir. Il n'y aura donc pas de succès de la gauche si nous n’organisons pas la reprise du pouvoir sur la finance. »
Les convergences semblent nombreuses dès lors que les participants abordent la question de la Banque centrale européenne, dont les économistes Frédéric Boccara et François Morin ont souligné l’importance. Même chose pour les conséquences du CICE et du crédit impôt recherche, ce gâchis d’argent public mis en lumière par la sénatrice PCF Marie-France Beaufils. Idem encore sur la question de la rémunération du capital bien plus haute que celle du travail. La proposition de COP fiscale, avancée par le député PCF Alain Bocquet, sur le modèle des grandes conférences environnementales mondiales a aussi un certain succès, repris par plusieurs intervenants à la tribune. Si nous avions commencé à « discuter d'un contrat commun avant de discuter des uns et des autres, cela aurait été plus facile », note Pierre Laurent. Les échanges entre forces de gauches, qui sont « toutes légitimes », doivent être « publics, clairs, transparents », ajoute-t-il. « Moi, je refuse que tout le monde soit otage d’un débat où il y a deux solutions : ou le ralliement, ou se tourner le dos et se retrouver après la catastrophe. Des millions de Français attendent de nous voir débattre », poursuit le secrétaire nationale du PCF. « Rien ne se fera sans intervention populaire », souligne aussi Françoise Davisse, réalisatrice du documentaire Comme des Lions, sur la lutte des salariés de PSA d'Aulnay-sous-Bois, dont l’usine a été fermée dans le seul but de faire encore plus de profits financiers. « Il ne suffira pas d’avoir un programme, des points d’accords, et les meilleurs propositions communes », poursuit-elle. La question, c'est aussi ce qu'il se passe après l'élection. Car si François Hollande a renoncé, c'est peut être parce que « plein de gens ont intégré l’idée que la lutte, ça ne marche pas, ça ne sert à rien ». Pour gagner, il faut créer du « rapport de force. Il faut bien autre chose que des élections », conclut-elle.
Un soir électoral ne pourra pas tout changer, reconnaît Pierre Laurent. Mais toutes « les grandes conquêtes sociales dans notre pays ont allié grandes mobilisations sociales et victoires électorales ». Et l'on ne part pas de rien, selon le communiste : il y a eu la mobilisation contre la loi travail, entre autres, et l’élimination de Manuel Valls après le renoncement de François Hollande. « Dans les entreprises, comme dans le processus électoral, il faut permettre aux citoyens, travailleurs, salariés, de reprendre les pouvoirs. Il faut dire aux gens que nous allons continuer le combat avec eux », insiste-t-il. « Il y a des obstacles pour construire dans le peu de temps qu'il nous reste des alliances, des rapports de forces électoraux. Mais si nous faisons dans tous le pays des débats de ce genre, si nous multiplions des Bellevilloises comme ce soir, si nous encourageons les forces citoyennes à entrer dans le débat sans rester spectateurs de la vie politique, nous pourrons lever des obstacles et changer la situation dans les huit semaines qui viennent. Car beaucoup de choses peuvent encore se jouer ! »
Lire aussi :
Paris manif contre la loi El Khomri - mai 2017 - va t-on subir 5 ans de régression sociale et démocratique XXL faute d'une entente Hamon-Mélenchon sans laquelle la gauche n'a quasiment aucune chance d'être présente au second tour des Présidentielles?
Grand rassemblement citoyen SAMEDI 14 heures Place de la République à Paris pour une candidature unitaire à la Présidentielle !
SOYONS LE PLUS NOMBREUX POSSIBLE !!!
L’appel « Vous attendez quoi » est issu de l’Appel des Cent qui regroupe des responsables politiques ( dont PCF) et syndicaux de tous horizons de la gauche depuis le 1er Mai 2016…
Les discussions sont en cours entre les différent-e-s candidat-e-s, mais rien ne nous garantit que cela aboutisse à une réelle coalition des gauches et des écologistes aux prochaines élections.
Il est temps de leur montrer que nous sommes nombreux à demander ce rassemblement, nombreux à vouloir une véritable alternative gagnante aux élections présidentielles. Une alternative fondée sur un grand projet de transition démocratique, écologique, économique et sociale.
Rejoignez-nous lors des rassemblements organisés les 3, 4 et 5 mars aux quatre coins de la France pour faire passer le message !
ALBI : samedi 4 mars - Place du Vigan - 10:00
https://www.facebook.com/events/262738794149288/
AUBENAS : samedi 4 mars - au Kiosque - 10:00
https://www.facebook.com/events/735583879950329/
LILLE : sam 4 mars - Place du Vieux Marché aux Chevaux - 13:00
https://www.facebook.com/events/1941762442723828/
LYON : dimanche 5 mars - Place de la Comédie - 16:30
https://www.facebook.com/events/1917467021817721/
MONTPELLIER : sam 4 mars - Place de la Comédie - 15:00
https://www.facebook.com/events/1657885481171842/
NANTES : jeudi 2 mars - Place Royale - 18:30
https://www.facebook.com/events/1403611863024340/
PARIS : samedi 4 mars - Place de la République - 14:00
https://www.facebook.com/events/414026398939874
TOULOUSE : samedi 4 mars - Place du Capitole - 14:00
https://www.facebook.com/events/987409494724155/
https://www.facebook.com/events/987409494724155/
AUTRES VILLES :
Des initiatives citoyennes naissent chaque jour. Depuis l'envoi de ce message, un rassemblement s'est peut-être ajouté près de chez vous ! Vérifiez-le ici :
https://www.facebook.com/events/1449968668360950/
Montrons-leur que le peuple de gauche est debout et déterminé !