Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 juin 2018 7 03 /06 /juin /2018 07:30
ESPAGNE Une lumière s'allume. Espoir d'autres lumières ? - par Yvon Huet

ESPAGNE
Une lumière s'allume. Espoir d'autres lumières ?

On ne peut qu'apprécier la déclaration de Pedro Sanchez. Il y a bien DES PEUPLES en Espagne et un fédéralisme respectueux de ces peuples est une solution intelligente. Reste la République. Contrairement au PCE qui se bat pour une 3e République des peuples d'Espagne comme nous nous battons pour une 6e en France, il n'ira pas jusque là mais ça peut être une étape.

La Catalogne sort enfin de l'emprise de l'article 155 qui la privait de son autonomie de gestion, au moins des affaires courantes. Rien n'est réglé sur le fond mais on respire. Le PP a fait peser sur tout le pays une ambiance mortifère dont les Espagnols sortent comme par un "miracle" permis par des institutions certes bien imparfaites mais un peu moins catastrophiques que les institutions françaises. En effet "chez nous", les plats sont redistribués tous les cinq ans quel que soit le jeu de massacre ou non exercé par le "roi" élu par les Français. Cela dit, une vérité est bonne à constater, en Espagne comme en France. Seul le mouvement social, dans sa diversité, permet de faire avancer de réels progrès tant dans la vie démocratique que dans la condition du monde du travail. Il ne faut donc pas trop s'exciter actuellement, si ce n'est que les syndicats espagnols sont désormais en meilleure situation pour faire valoir leurs revendications et on ne s'en plaindra pas.

Partager cet article
Repost0
3 juin 2018 7 03 /06 /juin /2018 07:15
Pierre Darhéville

Pierre Darhéville

Mon allocution ce soir aux Docks des Sud au meeting pour soutenir la liberté, la paix et la démocratie avec le HDP. #StopErdogan

Chers amis,

Je suis heureux de me retrouver parmi vous ce soir pour cet événement fort qui nous unit autour du peuple arménien et du peuple kurde, ici à Marseille. Ici, nous vivons ensemble dans la reconnaissance de chacun. Marseille est une terre d’accueil, mais aussi une terre d’exils. Où parmi nos familles beaucoup sont venus tenter de guérir de leurs blessures. Parce que certains historiens ont écrit que le XXème siècle avait été le siècle des génocides. Et on a le sentiment que le XXème siècle, parfois, n’est pas vraiment terminé. Dans notre monde, il y a encore des peuples opprimés, il y a des peuples auxquels on dénie le droit d’exister, il y a des armées qui tirent sur des civils, des femmes et des hommes emprisonnés en raison de leurs opinions.
C’est un symbole puissant que des femmes et des hommes qui ont un partie de leur coeur en Arménie, au Kurdistan, se retrouvent ensemble pour parler de l’histoire, pour parler du présent, pour parler de l’avenir.

Qui peut ignorer la situation au Proche-Orient, qui peut ignorer la situation en Turquie ? Qui peut ignorer le courage de femmes et d’hommes qui lèvent la tête, qui se dressent contre les monstruosités de notre temps au péril de leur vie, sans jamais tomber dans les pièges du nationalisme, ne laissant aucune prise aux intégrismes, portant toujours leurs regards vers la justice, la dignité, le progrès social. Qui ne s’enferment pas dans des identités verrouillés mais font vivre une culture en mouvement, se nourrissant d’échanges, de dialogues, de rencontres.
Il faut avoir le coeur bien relié à la tête pour se tenir avec cette force devant l’histoire.
Il faut avoir une conscience solide, lorsque la moindre contestation peut finir par être qualifiée de terrorisme et que l’Union européenne ou l’OTAN le reprennent en choeur.

Alors que fait un député français sur cette tribune ?
Ces dernières années, chaque événement a été un prétexte pour le gouvernement de monsieur Erdogan afin de renforcer sa domination, de faire taire les voix discordantes, de s’en prendre à la démocratie. Des hôpitaux, des villages sont bombardés.
Dix députés sont emprisonnés, plus de 80 maires, des milliers de militants et de responsables du HDP. Combien d’élus ont été destitués ? Combien de fonctionnaires licenciés ? Tous les opposants sont menacés. J’ai une pensée pour Leyla ZANA, dont l’immunité a été levée pour lancer des poursuites judiciaires, pour Figen YUKSEKDAG et Selahattin DEMIRTAS, qui mène campagne depuis sa prison. Je veux saluer son courage, la force de son engagement qui n’a pas été brisé par l’oppression.
C’est pour cela, parce que je suis solidaires des progressistes du monde entier, parce que je suis citoyen du monde, que j’ai parrainé Bardan OZTURK, député de la ville d’Agri, Karakilise en arménien. Bardan, dont la famille est depuis si longtemps engagée dans le combat politique pour la reconnaissance du peuple kurde, il est co-président du DTK, le Congrès pour une Société Démocratique. Bardan est en campagne, et c’est pour cela qu’il n’est pas avec nous ce soir. Et c’est parce que le communiste que je suis partage profondément les valeurs portées par le HDP : la paix, la démocratie, la liberté d’opinion et d’expression, la reconnaissance des peuples et des cultures, le progrès social.
Si je suis là aussi, c’est pour empêcher que s’installe le silence, parce que le silence est complice. C’est pour dire que la France doit affirmer qu’elle n’accepte pas que les droits fondamentaux soient bafoués, qu’elle n’est pas dupe, qu’elle ne cède pas devant les intimidations, qu’elle demande des enquêtes internationales afin que les crimes et leurs auteurs soient jugés. Pas pour donner la leçon, mais, à sa place, pour participer à défendre l’humanité. Aujourd’hui, sa parole est trop insignifiante.
Il y a quelques jours, l’ambassadeur de Turquie est venu à l’Assemblée nationale et il a été interrogé par mon collègue Jean-Paul Lecoq, député communiste du Havre. Vous pouvez retrouver la vidéo sur Internet. On y voit l’ambassadeur évoquer le « ce qu’on appelle le soi-disant génocide des arméniens » et tout assumer. « Il y a mille deux mille personnes qui agitent les rues en France et en Europe et vous me présentez ça comme représentatif de toute une population kurde ? » a-t-il expliqué. Ou encore : « Reconnaissant qu’il « y a un minimum », « Chaque pays a des normes démocratiques un peu à sa manière ».

Alors, assez de déni, assez de mépris, assez d’oppression. C’est avec le peuple turc, que se gagnera la paix, que se gagnera la démocratie, que se gagnera le progrès social. L’adversaire, c’est le nationalisme guerrier, c’est l’impérialisme, qui s’exerce aussi à Chypre, d’ailleurs.
Et c’est pour bien marquer cela que je veux pour conclure citer un grand poète turc qui m’est cher, Nazim Hikmet, qui fut emprisonné en disant « malgré tous ces murs qui pèsent sur ma poitrine, / mon coeur bat avec l’étoile la plus lointaine ». Et qui écrivait : « rien n'est plus beau, que rien n'est plus vrai que la vie/ Tu la prendras au sérieux / Mais au sérieux à tel point / Qu'à soixante-dix ans, par exemple, tu planteras des oliviers». Aujourd’hui, ensemble, nous plantons des arbres pour qu’ils fassent des rameaux d’olivier !

Soutien aux minorités d'Anatolie écrasées par le nationalisme turc et le régime fasciste d'Erdogan: Intervention du député communiste des Bouches-du-Rhône Pierre Darhéville avec le HDP à Marseille
Partager cet article
Repost0
1 juin 2018 5 01 /06 /juin /2018 06:03
Palestine. L’ONU dénonce la détention de Salah Hamouri
PIERRE BARBANCEY
LUNDI, 28 MAI, 2018
L'HUMANITÉ
 

Le groupe de travail du Conseil des droits de l’homme des Nations unies vient de publier un rapport concernant l’avocat franco-palestinien et estime que celui-ci doit être libéré immédiatement.

Fait rare qui montre la gravité de la situation : le groupe de travail du Conseil des droits de l’homme de l’ONU dédié aux détentions arbitraires vient de publier un rapport sur Salah Hamouri. Depuis le 23 août 2017, l’avocat franco-palestinien est en détention. Simple, au départ (il a été arrêté en toute illégalité à son domicile de Jérusalem-Est, occupée par Israël depuis 1967), transformée ensuite en détention administrative. Aux six mois exigés par le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman, se sont ensuite ajoutés quatre-vingt-dix jours. Pourquoi ? Personne ne le sait. Le dossier est secret et même les défenseurs de Salah Hamouri n’en connaissent pas le contenu ! Tous les recours, y compris devant la Haute Cour de justice d’Israël, ont été rejetés.

Salah Hamouri est soumis à ce qu’on appelle le transfert « Bosta »

Le 5 janvier 2018, le groupe de travail de l’ONU s’est adressé au gouvernement israélien en posant plusieurs questions sur le cas de Salah Hamouri. Il n’a obtenu aucune réponse. Au regard du droit international, le groupe rappelle que la privation de liberté est notamment considérée comme arbitraire lorsque celle-ci est le résultat « de l’exercice des droits ou des libertés garanties par plusieurs articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme » ou lorsqu’il est « clairement impossible de justifier une base légale  ». Le groupe de travail de l’ONU relève par ailleurs que, selon ses sources, Salah Hamouri a rencontré beaucoup de difficultés pour avoir accès à une assistance juridique légale et que « les autorités israéliennes n’ont pas permis au représentant du Consulat de France de rencontrer Salah Hamouri lorsque celui-ci était avec son avocat ».

Ce n’est que deux mois après sa mise en détention que le prisonnier franco-palestinien a pu recevoir la visite de sa famille, soit le 18 octobre 2017. Mais pas son épouse, Elsa, qui est interdite d’entrée sur le territoire israélien et donc non plus son fils, qui vient d’avoir 2 ans et réclame son père. Ces visites n’ont lieu qu’une fois par mois pour une durée de quarante-cinq minutes, « dans des conditions très restrictives ». Salah Hamouri ne peut voir sa famille qu’au travers d’une vitre et la communication se fait avec un téléphone. « De plus, note le groupe de travail, les salles de visites sont bondées (avec plus de détenus par salle), les téléphones sont sur écoute et ne permettent aucune confidentialité ». La prison de Naqab, où il a été placé au vingtième jour de sa détention, est située dans le désert (extrêmement chaud l’été, glacial l’hiver), à trois heures de route de Jérusalem-Est, où vivent ses parents.

Les sources contactées ont permis aux membres du groupe de travail de considérer que Salah Hamouri « a été interrogé dans des conditions inhumaines, placé à l’isolement dans une pièce qui ne remplissait pas les conditions de vie humaine minimales ». Tout semble bon pour tenter de briser physiquement et psychologiquement les prisonniers. Ainsi, Salah Hamouri est soumis à ce qu’on appelle le transfert « Bosta ». Chaque fois qu’il doit être entendu par le « tribunal », il est transféré la veille dans une autre prison, non loin de Jérusalem, à Ramleh où il passe une nuit « dans des conditions de détention inhumaines ». Même chose pour le retour. Des nuits qui peuvent s’additionner si l’audience est prévue un dimanche, début de la semaine en Israël, le prisonnier étant transféré le vendredi soir. Dans la prison même, la nourriture est très mauvaise et les prisonniers doivent payer s’ils veulent (et peuvent) améliorer leur ordinaire, les familles apportant également des couvertures, une paire de chaussures et le nécessaire pour la toilette. Salah Hamouri, qui était également en master lors de son arrestation, n’est pas autorisé à poursuivre ses études.

Aucune contrainte ne peut être exercée contre Israël

Fidèle à ses habitudes et à sa morgue, le gouvernement israélien n’a donc pas daigné répondre au groupe de travail du Conseil des droits de l’homme des Nations unies qui demandait si des circonstances exceptionnelles – et donc lesquelles – nécessitaient l’incarcération de Salah Hamouri. Dans ces conditions et puisque aucune preuve n’est fournie par Israël, la détention s’avère effectivement arbitraire, ce qui contrevient à la Convention internationale des droits politiques et civiques dans ses articles 9 et 26, dont Israël est pourtant signataire, ainsi que de la Déclaration universelle des droits de l’homme, articles 3, 8 et 9.

Le groupe de travail estime donc que Salah Hamouri doit être libéré immédiatement, qu’il convient de lui accorder le droit exécutable de compensations et de réparations, en accord avec les lois internationales, et il appelle le gouvernement israélien à prendre toutes les mesures contre les responsables de la privation de liberté de l’avocat franco-palestinien. Le rapporteur spécial de l’ONU pour la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés va être saisi.

Ces observations n’ont pas force de loi et aucune contrainte ne peut être exercée contre Israël. Elles montrent cependant que Tel-Aviv bafoue les droits de l’homme en plaçant en détention administrative des centaines de personnes, méprise les institutions internationales en refusant de répondre aux questions posées par un organisme de l’ONU. Le 22 mai, le tribunal de Jérusalem a confirmé la détention administrative de Salah Hamouri jusqu’au 30 juin. Le procureur et les services secrets ont, par ailleurs, évoqué la possibilité de prolonger la détention après cette date. Une question se pose désormais : Emmanuel Macron peut-il vraiment recevoir Benyamin Netanyahou le 5 juin prochain, alors qu’un Français est détenu arbitrairement en Israël, que près de 120 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza et des milliers d’autres blessés à balles réelles ?

 
Grand reporter
Palestine: l'ONU dénonce la détention de Salah Hamouri (Pierre Barbancey, L'Humanité - 28 mai 2018)
Partager cet article
Repost0
27 mai 2018 7 27 /05 /mai /2018 07:44
photo RFI - militants du droit à l'avortement en Irlande

photo RFI - militants du droit à l'avortement en Irlande

Irlande : une victoire pour les femmes et pour toute la société

 

C’est donc par le score sans appel de 68% que les Irlandais ont approuvé le retrait du 8° amendement à la constitution, lequel mettait sur le même plan la vie de la mère et celle de « l’enfant non né » et criminalisait l’avortement. Ce résultat est d’autant plus remarquable qu’il inverse celui du référendum de 1983, qui avait justement approuvé cet amendement. Et d’autant plus remarquable encore par son homogénéité : si les grandes villes et notamment Dublin, où l’on enregistre 77% pour le oui, se sont montrées particulièrement favorables au retrait, le oui l’emporte aussi largement dans les zones rurales, dans toutes les catégories sociales et dans toutes les tranches d’âge, exception faite des plus de 65 ans chez qui il est minoritaire, mais avec tout de même 40%,ce qui est considérable et pour le moins inattendu.

L’ampleur du raz de marée en a désorienté plus d’un, à commencer par les instituts de sondage, qui avaient pronostiqué une très courte victoire du « oui ». Il semble qu’une véritable dynamique ait eu lieu la dernière semaine, amenant à un taux de participation plus élevé que prévu.  Mais comment l’expliquer ?

L’engagement personnel du Premier Ministre Leo Vardaker, a certainement pesé : lui-même médecin et très représentatif d’une nouvelle génération, il a su convaincre son parti, le Fine Gael, démocrate-chrétien mais ultralibéral en matière économique, qu’il y avait lieu de faire la part des choses dans un pays à la démographie particulièrement jeune. Les prises de positions de personnalités de tout bord, certains témoignages courageux ont dû compter, même si les partis politiques et les syndicats, souvent divisés en interne sur l’IVG, ont joué la prudence.

L’essentiel est ailleurs : il réside dans le discrédit qui a frappé ces dernières années l’Eglise catholique : scandale des prêtres pédophiles,  découverte d’un charnier de près de 800 nouveaux nés dans la fosse septique d’un couvent hébergeant des filles mères à Tuam (ouest du pays),  parole enfin libérée sur les mauvais traitements dont des dizaines de milliers de personnes ont eu à souffrir jadis. Des films (The Magdalene sisters, de Peter Mullan, en 2002)  ont entraîné des aveux et une véritable prise de conscience sociale. Si 78% des Irlandais du Sud se disent toujours catholiques, on est loin des 91% d’il y a 35 ans.

D’autant plus que, chez les catholiques pratiquants eux-mêmes, et peut-être encore plus chez eux, l’exaspération devant l’hypocrisie est grande : 3.500 femmes vont chaque année se faire avorter en Angleterre, il y a des cliniques à Liverpool qui « travaillent » presque exclusivement avec la « clientèle » irlandaise. Même un magazine aussi conservateur que le « Irish Catholic » a eu la lucidité de dire : « Arrêtons d’utiliser l’Angleterre pour nous acheter une conscience morale ».

On parle encore souvent en Irlande de « la question morale », soi-disant identitaire et censée reposer sur quatre sujets tabous : le divorce, la contraception, l’homosexualité et l’avortement. La victoire éclatante du « oui » au référendum sur le mariage gay avait déjà sérieusement ébranlé l’édifice.  C’est aujourd’hui un nouveau coup qui est porté à l’archaïsme.  Pour autant, un cinquième pilier existe et reste en place : l’inégalité hommes – femmes, notamment devant la fiscalité, avec une législation discriminatoire qui dissuade de nombreuses femmes mariées d’entrer sur le marché du travail. A quand un référendum ?

Jean-Michel Galano, professeur de philosophie, membre du PCF Paris

 

Jean-Michel Galano

Jean-Michel Galano

Partager cet article
Repost0
23 mai 2018 3 23 /05 /mai /2018 04:45
photo L'Humanité - Claude Almodovar/divergence - La façade du MUCEM qui annonce l'Exposition "Lieux Saints partagés" Table ronde sur "Géopolitique des Lieux Saints en Méditerranée" à la Villa Méditerranée à Marseille.. 29/04/2015 © Claude Almodovar/Divergence

photo L'Humanité - Claude Almodovar/divergence - La façade du MUCEM qui annonce l'Exposition "Lieux Saints partagés" Table ronde sur "Géopolitique des Lieux Saints en Méditerranée" à la Villa Méditerranée à Marseille.. 29/04/2015 © Claude Almodovar/Divergence

Combative Leila Shahid, précise et lucide comme d'habitude...

"En premier lieu, il faut la suppression de la saison France-Israël, qui n’est là que pour redorer le blason de la force occupante. N’est-ce pas une honte qu’on fasse la propagande d’un pays l’année des 70 ans de la Nakba, de la dépossession des Palestiniens ?"

Pour mémoire, la pétition demandant cette annulation est désormais sur le site de l'AFPS...
http://www.france-palestine.org/Nous-demandons-l-annulation…

Leila Shahid : « Israël doit être sanctionné par les États et boycotté par les citoyens »
Palestine
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR PIERRE BARBANCEY
MARDI, 22 MAI, 2018
L'HUMANITÉ

Celle qui fut longtemps ambassadrice de Palestine en France puis auprès de l’Union européenne, met en perspective les manifestations de Gaza, les crimes de guerre israéliens et l’attitude des gouvernements dans le monde.

Que cherche Israël en commettant un tel massacre, en perpétrant ce qui semble être des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité ?

Leila Shahid Israël poursuit sa politique habituelle, de tout-militaire, de répression, d’écrasement effroyable par la disproportion des méthodes employées face à une population civile désarmée mais qui a choisi de revenir à une forme de lutte pacifique, non violente, de résistance à l’occupation qui dure depuis 51 ans. Nous en sommes à la quatrième guerre contre Gaza depuis dix ans. Celle-là est peut-être la pire de toutes parce qu’on assiste au retour à une Intifada pacifiste qui est menée uniquement par les jeunes de Gaza, absolument pas par le Hamas, ni d’ailleurs par le Fatah. C’est une nouvelle génération de jeunes Gaziotes, qui vivent maintenant depuis onze ans totalement assiégés. Ils sont enfermés par l’armée israélienne, qui prétend avoir quitté Gaza. Mais, selon le droit, tant que l’armée est présente à tous les accès terrestres, aériens et maritimes, c’est un territoire occupé. Gaza est aussi assiégée par les Égyptiens, qui ont fermé le seul accès que la population avait vers l’extérieur. Mais elle est également assiégée par la guerre de pouvoir entre le Hamas et l’Autorité palestinienne. Le Hamas lui infligeant un régime qui n’arrive pas réellement à avoir des relations internationales et qui ne reçoit aucune aide ; l’Autorité palestinienne refusant de payer les salaires et les factures d’électricité, pensant faire pression sur le Hamas.

Donc, cette population est totalement abandonnée à elle-même. Et le monde, à commencer par le monde arabe, regarde ailleurs, regarde l’Iran, qui est devenu, grâce à Trump, l’ennemi à abattre. Netanyahou se trouve être le meilleur allié de Trump. Il applaudit la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et de déménager l’ambassade. Les Israéliens pensent pouvoir faire tout ce qu’ils veulent et être impunis.

Israël cherche-t-il à mater totalement le nouveau mouvement palestinien ou à créer la zizanie ?

Leila Shahid Israël n’a pas changé de politique depuis 70 ans. Ce qui veut dire que tout ça se passe au moment de la commémoration de la Nakba, la catastrophe, qui est la dépossession des Palestiniens de leur patrie, de leur sol, de leur identité, de leur culture, de leur histoire, de leur mémoire. Cette politique n’a pas changé même s’il y a eu différents moments entre les travaillistes et le Likoud et, aujourd’hui, ce que j’appellerai le post-Likoud. C’est-à-dire un pays qui prend le chemin du racisme et du fascisme. Parce que la composition actuelle de la Knesset et du gouvernement est beaucoup plus grave que le Likoud. C’est un amalgame de partis racistes. Netanyahou continue l’annihilation de toute revendication de la population palestinienne comme nation. Netanyahou ne veut pas d’État palestinien, ne veut pas reconnaître une nation palestinienne. Il est soutenu dans ce domaine par le nouveau président américain. Il a le sentiment de pouvoir faire ce qu’il veut et, donc, il « finit le boulot » de nettoyage ethnique commencé il y a 70 ans. Comme il ne peut pas jeter les Palestiniens à la mer comme en 1948, à cause des téléphones portables, des journalistes, des réseaux sociaux, il nous écrase avec une violence militaire choquante. D’ailleurs, même les responsables militaires israéliens disent maintenant qu’ils ont perdu la bataille de l’image. Ils sont en train de commettre des crimes de guerre pour lesquels ils devront rendre des comptes devant la Cour pénale internationale (CPI) et toutes les instances internationales si la conscience du monde se réveille.

Est-ce que la réaction internationale est à la hauteur de ce qui est en train de se passer ?

LeIla Shahid Je pense que ce qui s’est passé le 14 mai et la mort de 62 Palestiniens en 24 heures ont provoqué un changement fondamental dans les opinions publiques mondiales, y compris en Israël. Parce qu’il y a un nouveau contexte mondial. Cela fait maintenant plus de trois ans qu’on nous dit que la question palestinienne n’est plus prioritaire, qu’on s’occupe de l’Iran et du terrorisme. Trump et Netanyahou avaient réussi à assimiler les Palestiniens à tout ce mouvement de terrorisme international. C’est pour cela qu’ils tiennent absolument à dire que les marches à Gaza sont organisées par le Hamas, ce dernier étant un mouvement se revendiquant de l’islamisme. Ils mettent tout dans le même sac. Mais les moyens de communication existants permettent aux gens de se faire leur propre opinion. Ils ont vu en live l’assassinat de 62 personnes, les tirs à balles réelles sur des journalistes, des secouristes, des familles, qui ont blessé en un jour 2 700 personnes. Depuis le 30 mars, il y a 12 000 blessés, dont certains seront handicapés à vie à cause de l’utilisation de balles explosives. Or les jeunes à Gaza n’ont pas eu recours aux armes alors qu’ils le pouvaient. Les jeunes ont décidé de ne pas le faire parce qu’ils ont une nouvelle stratégie, parce que les roquettes stupides du Hamas sur Sdérot donnaient des justifications aux Israéliens pour bombarder Gaza. Il y a des moments dans l’histoire où s’expriment le courage des peuples, leur détermination à se sacrifier (parce qu’ils n’ont rien d’autre à part la force de leurs convictions). Ce peuple a voulu forger son propre destin avant même la création de l’État d’Israël, en luttant contre la colonisation britannique.

Mais il faut aussi voir, au moment où Trump et Netanyahou, frères jumeaux racistes et populistes, cherchent la guerre, que, pour la première fois en 70 ans, vous avez des pays arabes avec les Américains et avec les Israéliens, contre les Palestiniens. À commencer par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui considèrent aujourd’hui que leur premier ennemi, c’est l’Iran et donc que leurs premiers alliés sont Trump et Netanyahou. Comme l’a dit le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane lors d’une réunion avec un groupe sioniste aux États-Unis lors de son voyage officiel il y a un mois, les Palestiniens « devraient se taire » (« shut their mouth ») ou accepter la grande proposition de Trump. Or il n’y a pas de proposition mais une décision unilatérale d’imposer aux Palestiniens, avec l’aide de certains pays arabes, des bantoustans séparés par cette nouvelle Jérusalem métropolitaine qui va être dix fois plus grande que celle d’aujourd’hui. Toutes les colonies aux alentours seront annexées à Jérusalem. Et comme c’est la « capitale » reconnue par Washington, le gouvernement israélien va essayer de toutes les manières (économique, sociale, physique) d’expulser les Palestiniens et d’intégrer les 250 000 colons qui sont à Jérusalem-Est pour poursuivre ce qu’il appelle sa « guerre démographique ». Jérusalem va atteindre, à l’est, Jericho, au nord, Ramallah, et, au sud, Bethléem. Ce n’est pas un incident. C’est un moment clé. Ceux qui l’ont compris sont ces magnifiques jeunes de Gaza, dont le plus vieux a 30 ans, qui n’ont rien demandé à personne. Ni au Hamas, ni au Fatah, ni aux Arabes, ni aux Américains, ni aux Européens. Ils ont secoué la conscience du monde en se sacrifiant parce que c’est leur seule arme.

Faut-il encore compter sur les États-Unis pour une paix juste et durable ?

LeIla Shahid Je n’ai jamais pensé que les Américains étaient des parrains objectifs. Ils ont hérité des Britanniques. Pendant la guerre froide, ils étaient opposés aux droits des Palestiniens et aux pays arabes. Après la chute du mur de Berlin, il y a eu une petite fiction à la conférence de Madrid, qui s’est très vite effondrée. Tout a toujours été pensé pour les intérêts financiers, économiques, pétroliers, militaires américains. Yasser Arafat savait tout ça et n’avait pas d’illusions. Mais il avait dit, lors d’un Conseil national palestinien (CNP), que, lorsqu’il y a un match de foot, soit on est un joueur dans une des équipes et on peut marquer un but, soit on reste dans les tribunes et on ne marque jamais et ça ne sert à rien. Il a donc accepté Oslo et il est revenu en Palestine. Ce qui est maintenant irréversible. Car il faut se rappeler que l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a un talon d’Achille. Elle a commencé dans les camps de réfugiés, dans l’exil. Pas dans les territoires occupés comme au Vietnam, en Algérie ou en Afrique du Sud. C’est pourquoi Arafat restera comme un très grand dirigeant : c’est le premier qui ramène les Palestiniens chez eux en leur enjoignant de continuer. Il a même dit qu’il ne verrait pas la Palestine mais qu’il se faisait un devoir de passer de la phase de l’exil à celle de la lutte à partir de la Palestine. Oslo est terminé. Cela devrait être la preuve de la mauvaise foi des huit gouvernements israéliens successifs, qui cherchaient seulement à gagner du temps et à prendre des territoires avec la colonisation. La Nakba ne s’est jamais arrêtée pour nous. Tous les jours, ils prennent plus de territoire, tous les jours, ils mettent des gens en prison, tous les jours, ils répriment ceux qui manifestent pour leur droit à exister en tant que peuple. Mais cette Nakba se fait sur le sol de la Palestine. C’est à Gaza que la révolution palestinienne a commencé. De Gaza elle est partie en Jordanie puis au Liban et, de Tunisie, Arafat l’a ramenée en Palestine. Aujourd’hui, les jeunes reprennent ce rôle d’avant-garde de la révolution palestinienne. Est-ce que cela va réveiller les consciences de ceux qui ont les moyens de traduire en justice l’armée israélienne pour crimes de guerre ? La réponse est chez vous, dans les opinions publiques européennes, parmi les parlementaires, les élus européens. C’est une occasion pour que l’Europe se réveille de sa léthargie.

Il y a, dans ce contexte, une articulation fascinante. Du local, Gaza, au national, la Palestine, au régional, qui est le Moyen-Orient, au mondial, qui est l’affrontement des sociétés civiles face aux décisions de leurs gouvernants. Avec une alliance, que les lecteurs de l’Humanité comprennent très bien, entre la nouvelle administration américaine, représentant un danger mondial, et le dirigeant d’Israël, son meilleur allié. Notre réponse est ce que font les jeunes à Gaza.

Faut-il sanctionner et boycotter Israël ?

LeIla Shahid Pourquoi la Russie est-elle sanctionnée lorsqu’elle annexe la Crimée mais pas Israël qui annexe Jérusalem ? Pourquoi les boycottages contre Cuba, la Libye, le Congo, contre l’apartheid et pas contre Israël ? Le mouvement Boycott-désinvestissement-sanctions (BDS) ne doit pas être simplement le fait de citoyens courageux dans le monde, il doit être appliqué aussi par les États. C’est une arme non violente. Nous ne demandons pas que vous bombardiez Israël. Nous exigeons que vous appliquiez ce que le droit impose : des sanctions économiques, politiques, diplomatiques et le boycott de tout ce qui a à voir de près ou de loin avec cette politique d’occupation et ces crimes de guerre. Que les Parlements des 28 États de l’Union européenne votent des résolutions pour le boycott comme forme de pression non violente sur Israël. En premier lieu, il faut la suppression de la saison France-Israël, qui n’est là que pour redorer le blason de la force occupante. N’est-ce pas une honte qu’on fasse la propagande d’un pays l’année des 70 ans de la Nakba, de la dépossession des Palestiniens ? Voyez comment l’histoire est faite : les jeunes de Gaza se sont invités à la table sans qu’on les y ait conviés. Et c’est ça qui compte. Les autorités en France peuvent faire autant de manifestations qu’elles veulent, cela n’occultera pas la politique d’occupation criminelle qu’Israël pratique à l’égard du peuple palestinien depuis 51 ans et celle de la dépossession de la Palestine depuis 70 ans.

 
Grand reporter

 

Leïla Shahid à l'espace Glenmor de Carhaix, entourée par Lucienne Nayet, Ismaël Dupont, Alain David (photo Jean-Marc Nayet - 2015)

Leïla Shahid à l'espace Glenmor de Carhaix, entourée par Lucienne Nayet, Ismaël Dupont, Alain David (photo Jean-Marc Nayet - 2015)

Partager cet article
Repost0
22 mai 2018 2 22 /05 /mai /2018 06:13
Maha Hassan-  écrivaine kurde d'origine syrienne morlaisienne

Maha Hassan- écrivaine kurde d'origine syrienne morlaisienne

La Syrie est une prison éternelle
Après les bombardements qui ont eu lieu ce 4 avril avec l’utilisation présumée d’arme chimique et avant la déclaration de Donald Trump le lendemain sur la volonté de frapper la Syrie (avec le concours des armées française et britanniques), les syriens, arabes et occidentaux, sont divisés en deux camps: les pour et les contre.

Article écrit par Maha Hassan

Après les bombardements qui ont eu lieu ce 4 avril avec l’utilisation présumée d’arme chimique et avant la déclaration de Donald Trump le lendemain sur la volonté de frapper la Syrie (avec le concours des armées française et britanniques), les syriens, arabes et occidentaux, sont divisés en deux camps: les pour et les contre. Mais la majorité des opinions publiques étaient contre ces frappes de représailles menées par les Etats-Unis.

Plusieurs arguments ont été présentés pour refuser ces frappes. L’idée principale pour refuser le rôle des Américains en Syrie est : «Bachar al-Assad combat les terroristes».

Si ce n’est pas Assad, est-ce obligatoirement Daesh ?

En tant que syrienne, je n arrête pas de discuter avec des gens de plusieurs tendances politiques et je suis tombée souvent sur ce cliché: « Vous voulez le départ de Bachar pour que Daesh prenne le pays ! »

D'un côté, nos amis arabes "nationalistes" rêvent encore de l’unité arabe. De l'autre, les gauches arabes ou occidentales qui vivent toujours avec l’idée fixe de combattre l’impérialisme. Ils choisissent donc al-Assad, un dictateur "arabe-laïc" qui protège la Syrie moderne des islamistes.

Cette idée qui résume le conflit syrien de façon très naïve, ne prend pas en compte le peuple syrien. Elle le nie totalement au prétexte de cette impasse: soit Bachar al-Assad, soit Daesh.

C’est pour cela qu’en tant que syrienne, je souhaite remettre cette affaire en ordre pour éclairer la situation. Selon moi, cette guerre n’est pas celle d’un président laïque d’un côté (qui protège les chrétiens et les kurdes tout en défendant l’unité arabe et la résistance contre Israël) et de l’autre les islamistes terroristes.

Pour comprendre ce conflit, il faut reculer de sept ans en arrière.

Syrie – 2011 

Quand la révolution syrienne fut déclenchée, elle n’était qu’un rêve : celui du peuple Syrien à vivre comme tous les autres peuples, en liberté.

Les syriens ont vécu jusqu’en 2011, pendant quarante ans, sous le despotisme de la famille al-Assad. En regardant le début des printemps arabes dans les pays voisins, les syriens ont imaginé qu’ils pourraient finalement se débarrasser de cet héritage "éternel", de cette condamnation infinie à vivre dans le silence et la peur. Malgré les souffrances infligées par ce régime, ils ne demandaient pas son départ. Ils ont rêvé de quelques petits changements pour vivre avec dignité: la liberté politique, la liberté de presse, l’annulation de l'état d’urgence, l’égalité sociale…

Les manifestations ont commencé pacifiquement. Mais le régime totalitaire  hérité du père, Hafez al-Assad, qui considère la Syrie comme un bien privé,  n'a pas supporté cette révolte.

Le fils al-Assad, un nouveau « Big Brother», n’imaginait pas que ces « microbes » puissent lui contester le pouvoir. Le régime voyait le peuple comme son serviteur. Bachar al-Assad, fils gâté et héritier d'un pouvoir inattendu, a réagi violement en traitant le peuple qui manifeste de "microbes". Le régime a déclaré terroristes islamiques les manifestants, l'assimilant à son conflit avec les Frères musulmans. La victoire du père al-Assad dans les années 80 a poussé le fils à croire qu'il pouvait, comme son père, gagner la partie. Bachar al-Assad n’acceptera pas d’être moins que son père. Sa famille le soutenait. C’était devenu une affaire familiale.

Si al-Assad avait pensé un seul instant à discuter avec l’opposition au début des évènements, la Syrie n'en serait pas arrivée à cette guerre. Mais il a choisi une réponse sanglante, similaire à celle de son père. C’est la même école : tel père, tel fils.

Al-Assad était rassuré d’être soutenu par la communauté  internationale, car paniquée à l'idée d'un nouveau front terroriste en Syrie.

Le combat du peuple syrien est devenu très compliqué, entre le despotisme du régime et l’idée qu’il est devenu terroriste.

Des terroristes aux services d’al-Assad

Al-Assad a sollicité l’aide de vrais terroristes; cela tombait bien, ses prisons en étaient pleines, et le moment de profiter d’eux était venu.

Ce régime syrien a parlé très tôt de terrorisme. Il faut rappeler qu’Hafez, le père de Bachar al-Assad, a façonné la Syrie comme un état policier solide pour se protéger des terroristes. Face à ce soulèvement populaire, il a été capable d'user de réels terroristes pour soutenir son scenario. Il a ouvert les portes des prisons aux prisonniers radicaux et a même fait venir des détenus libérés de la prison d'Abou Ghraib en Irak. Il a également ouvert les portes de la Syrie aux djihadistes venant de monde entier.

L’idée monstrueuse de ce régime a été de créer une succursale de Daesh en Syrie. Cette organisation qui a commencé son travail à Alep en capturant des opposants laïques, des activistes civils et des journalistes, a fini par combattre l’armée libre. Daesh n’a jamais affronté les soldats du régime, qui le lui a bien rendu. N’oublions pas que les "soldats" de Daesh ont été déplacés via des bus climatisés, vers Boukamal, la frontière irakienne, dans Deir Ezzor, sans courir aucun risque.

Le peuple syrien manipulé à l’échelle internationale

Daesh a combattu pour l’intérêt du régime al-Assad.

Et comme la révolution n’avait pas d’idole (il s’agit d’un mouvement spontané dirigé par la jeunesse non politisée qui s’est coordonnée  dans les villes et les quartiers), les politiciens, surtout les frères musulmans, ont sauté sur l'occasion. Avec l'aide de riches pays arabes et de la Turquie, ils ont encouragé la création d'un conseil national syrien devenu le représentant de cette révolution.

Ainsi les Frères musulmans et les pays du Golfe ont commencé à mettre en place leur agenda pour islamiser cette révolte.

Après sept ans de guerre

Nous avons aujourd’hui au moins 500.000 morts et 7 millions de réfugiés. Le régime a réussi à présenter le conflit comme une guerre entre lui (un régime laïc arabe) et les terroristes. Et cela est la grande erreur que la communauté  internationale a commise.

Al-Assad a gagné pour protéger le trône de sa famille, avec les soutiens de plusieurs forces internationales: L'Iran, la Russie et certains groupes irakiens chiites ainsi que le Hezbollah…

Depuis le début de cette révolte populaire, ni Bachar, ni ses alliés, ne veulent l'établissement d’un régime démocratique en Syrie. Ils ont tout fait pour écraser la révolution et la manipuler en la présentant finalement comme un mouvement terroriste.

Ce régime est capable, avec son expérience de tourner la vérité et convaincre tout le monde par ses mensonges. Et voici le dernier exemple très récent:

Le soir du 16 Avril 2018, la présidence de la République a confirmé "qu'une procédure disciplinaire de retrait de la Légion d'honneur à l'endroit de Bachar el-Assad a bien été engagée" par Emmanuel Macron. Trois jours plus tard, Damas prend l’initiative : elle a rendu la Légion d'honneur décernée par la France en 2001 à Bachar al-Assad qui a déclaré : "Il n’y a pas d'honneur pour le président al-Assad de porter une décoration attribuée par un pays esclave des États-Unis".

Ainsi l’image présentée au monde par ce manipulateur de la vérité est: C'est al-Assad qui refuse cette décoration, car il ne supporte pas qu'elle vienne d'un pays esclave des États-Unis.

Le combat aujourd’hui, n’est pas entre al-Assad et des islamités, mais il est entre al-Assad, Daesh, la Russie, l’Iran, la Turquie, les Êtas-Unis et toutes les autres armées combattantes en Syrie, contre le peuple syrien. La guerre est une sorte de punition contre ce peuple qui a osé rêver de révolte pour obtenir sa liberté. Un peuple condamné à être prisonnier pour l’éternité, un peuple massacré en direct avec plusieurs moyens et armes… Mais la seule ligne rouge est l'arme chimique, alors que tous les autres moyens de tuer les syriens sont permis et légales!

Partager cet article
Repost0
21 mai 2018 1 21 /05 /mai /2018 07:39
Patrick Chamoiseau

Patrick Chamoiseau

Lire aussi: 
Etonnants Voyageurs. La déclaration de Saint-Malo pour les migrants
 
Saint-Malo. Le Front National manifeste à Etonnants Voyageurs
Patrick Chamoiseau : « Réaffirmer l’éthique, hurler ce qui est juste »
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR MURIEL STEINMETZ
VENDREDI, 18 MAI, 2018
L'HUMANITÉ
Patrick Chamoiseau Écrivain
 

Une forte levée de boucliers contre la loi asile et immigration fait l’objet d’un livre de solidarité. Il sera présenté à l’occasion du festival Étonnants Voyageurs. Entretien avec l’un des initiateurs.

Un an après la parution de l’ouvrage de Patrick Chamoiseau Frères migrants, sous son impulsion et celle de Michel Le Bris (qui préside le festival Étonnants Voyageurs, qui aura lieu les 19, 20 et 21 mai à Saint-Malo), trente écrivains, artistes et personnalités politiques se sont regroupés sous le mot d’ordre d’Osons la fraternité ! (1). Une telle levée de boucliers revêt une valeur manifeste, d’une importance peu commune, à l’exacte mesure de la honte éprouvée devant l’instauration de la loi asile et immigration. Chacun des signataires (voir ci-contre) a livré par écrit sa vision du phénomène migratoire. Ces textes sont d’une extrême diversité. Il y a des récits qui traitent de l’exil, d’exode, de familles et de vies brisées, d’espoirs trahis ou réalisés. Il en est aussi d’anticipation et d’autres d’humour, par exemple celui dans lequel on envisage que les mots d’origine étrangère s’envolent du dictionnaire… Le tout constitue un bouquet de paroles insurgées appelant à une fraternité neuve et qui dénoncent les violences inhérentes aux guerres d’identité. Les droits d’auteur seront reversés au Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti). Cet acte artistique d’engagement fort s’accompagne, en fin d’ouvrage, d’une « déclaration des poètes », dont Patrick Chamoiseau est l’auteur.

Chacun est présent dans l’ouvrage avec un texte de son cru. Il y a une grande variété de tons sur le thème donné, ce qui témoigne de l’absolue liberté laissée à l’imaginaire…

Patrick Chamoiseau Michel Le Bris et moi-même sommes persuadés que les arts de la littérature sont un mode indispensable de connaissance de notre réel, tout autant que tous les autres arts. Ce phénomène migratoire n’est pas seulement une catastrophe humanitaire ni une urgence de politique mondiale sur la question de l’hospitalité. Il est véritablement l’amorce encore illisible d’une autre manière d’habiter le monde et d’habiter au monde. Il faut tenter de l’envisager en étendue et profondeur. Dès lors, l’exploration sensible devient pertinente, tout en dénonçant, tout en refusant l’inacceptable, elle dégage, elle ouvre, elle cherche, elle crée des flots d’images et des lignes de fuite. C’est toujours la bonne manière d’aborder un phénomène : tenter de deviner, sous un déploiement de l’imaginaire, ce qu’il nous enseigne. Chacun était appelé à vision et à création, donc la liberté – liberté de forme, liberté d’approche – était consubstantielle à la démarche. Nous aurions aimé y croiser les arts de la littérature avec les arts graphiques, la photographie… mais le temps nous a manqué.

Êtes-vous conscient que l’appel à une nouvelle fraternité que vous lancez ainsi à plusieurs risque de ne rencontrer qu’une indifférence feinte de la part du pouvoir ?

Patrick Chamoiseau Ce texte ne s’adresse pas au pouvoir dont vous parlez. Un pouvoir qui laisse mourir, qui traque, qui humilie, qui enferme des enfants et qui bafoue les droits humains appartient déjà au passé. Il n’y a pas à s’adresser à lui. Il nous faut juste nous occuper de notre hygiène mentale : réaffirmer l’éthique, hurler ce qui est juste, dégager en nous de nouvelles voies, de nouveaux possibles, faire émerger en quelque sorte « une puissance ». La puissance est la matrice des pouvoirs à venir.

Votre texte, Lampedusa. Ce que nous disent les gouffres… , part en effet du lieu de l’arrivée en Europe du plus important flot de migrants. Vous êtes-vous rendu sur les lieux, tel un journaliste, ou les avez-vous imaginés en écrivain ?

Patrick Chamoiseau Non, je n’y suis pas allé. Je ne suis pas allé à Calais non plus. J’ai surtout le souci du devenir, le goût de l’invisible. Aujourd’hui, le moindre phénomène déclenche de l’invisible qui se déploie sur la totalité du monde. Les migrations massives n’échappent pas à cette règle. Comprendre ce que ces déchirements humains, ces flux intraitables, ce mélange d’espoir et de tragique, de fragilité et de vouloir intraitable signifient. Qu’est-ce que cela annonce du devenir de notre monde ? En quoi cela réactive des parties oubliées de nous ? En quoi cela installe des dynamiques déterminantes que nous ne savons pas lire ? Certains actionnent cette approche au cœur de l’action et du terrain, moi il me faut les médiations de la distance, les libertés de l’émotion.

Vous parlez de mondialité. Pouvez-vous établir un distinguo entre ce terme et celui de mondialisation, car nous sentons bien que ce n’est pas du pareil au même ?

Patrick Chamoiseau En pleine période de décolonisation, Édouard Glissant s’est préoccupé de la globalisation du monde. La colonisation, pour lui, avait réalisé l’ultime jonction des humanités en leurs civilisations, leurs cultures et leurs imaginaires. Cela créait désormais un « Tout-Monde ». Ce Tout-Monde est infiniment complexe, infiniment chaotique. C’est d’abord une émulsion globale, quasi totalitaire, alimentée par l’appétit capitaliste et ses hystéries financières. Mais c’est aussi une conscience ouverte du monde dans la moindre de ses parties, et chacune de ces parties se trouve en inter­action avec toutes les autres dans un maillage numérique et des accélérations technoscientifiques vertigineuses. La mondialisation serait la partie verticale, prosaïque, économique, consumériste, néolibérale du Tout-Monde, avec son arche de régressions, ses atteintes à la dignité humaine et à la planète tout entière. La mondialité, elle, plutôt horizontale, serait d’essence poétique. Il ne faut pas s’empresser de trop la définir. Disons qu’elle serait une extension irréversible de la conscience individuelle à la totalité du monde. Cette extension est faite de rencontres, d’émulsions, d’amitié, d’amour, de liberté, de musique, de chants, d’arts, de questionnements humains et de réalisation de soi en relation désirante ou non désirante avec toutes les réalités du monde. Dans le Tout-Monde, mondialisation et mondialité s’entrechoquent, se confrontent de manière imprévisible et chaotique, toujours inattendue. Les flux migratoires surgissent des vieux corsets territoriaux, et se répandent dans les dessèchements barbelés de la mondialisation comme des flots d’oxygène, des hoquets de sang désirant. Je les perçois comme un des tressaillements de la mondialité.

Patrick Chamoiseau

Écrivain

(1) Osons la fraternité ! Les écrivains aux côtés des migrants, collectif, sous la direction de Patrick Chamoiseau et Michel Le Bris. Éditions Philippe Rey, 304 pages, 19 euros. Parmi les autres signataires, Kaouther Adimi, Pascal Blanchard, Patrick Boucheron, Mireille Delmas-Marty, Ananda Devi, Laurent Gaudé, Lola Lafon, JMG Le Clézio, Claudio Magris, Achille Mbembe, Léonora Miano, Maya Mihindou, Jean Rouaud, Lydie Salvayre, Elias Sanbar, Boualem Sansal, Christiane Taubira…
Festival Étonnants Voyageurs de St Malo, manifeste des écrivains et personnalités pour le droit d'asile: grand entretien avec Patrick Chamoiseau dans l'Humanité: "réaffirmer l'éthique, hurler ce qui est juste" (18 mai 2018)
Partager cet article
Repost0
18 mai 2018 5 18 /05 /mai /2018 06:24
Union des Juifs pour la Résistance et l'Entraide: Gaza, un inacceptable massacre

 

Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide

 

Paris le 15 mai 2018

UN INACCEPTABLE MASSACRE

C’est, pour l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide, une bien triste commémoration que celle du 70 ème anniversaire de la création d’Israël, marqué non seulement par l’installation, illégale au regard du droit international *, de l’ambassade des USA à Jérusalem mais aussi par le massacre de plus de 50 palestiniens et 2000 blessés lors de manifestations pacifiques dans la bande de Gaza.

L’UJRE exprime sa compassion à toutes les victimes, leurs familles et proches.

On s’interroge quant au but visé par une pareille tuerie. S’il s’agit de terroriser les palestiniens en vue de leur faire renoncer à la revendication de leurs droits, l’expérience des 70 dernières années montre amplement qu’il s’agit d’un objectif inatteignable.

Le président de la République, Emmanuel Macron, a « condamné les violences des forces armées israéliennes contre les manifestants. », ce qu’on ne peut qu’approuver. Mais il a «appelé tous les responsables à la retenue », ce qui laisse songeur, s’agissant d’un face à face entre des manifestants désarmés et une armée suréquipée. Emmanuel Macron contribuerait bien plus à la paix en reconnaissant immédiatement l’État de Palestine comme s’y était engagé le Président Hollande ainsi que l’Assemblée nationale dans sa résolution votée le 2/12/2014.

L’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE)* a, dès sa création, soutenu l’existence légitime de l’État d’Israël.

Conformément aux positions prises dans les mois qui ont suivi la guerre des Six-Jours, en 1967, l’UJRE continue de se prononcer, dans le respect du droit international, pour une paix durable, parce que juste. Juste, dans la mesure où elle permettrait la réalisation des droits du peuple palestinien, à commencer par son droit à un État souverain, tout en préservant le droit à l’existence d’Israël, dans le cadre d’un accord comportant des frontières sûres à deux États, sûres parce que mutuellement reconnues et garanties internationalement. Seules des négociations menées dans un cadre international peuvent permettre d’atteindre ces objectifs.

*Selon la résolution 2334 du conseil de sécurité de l’ONU

M. Jacques Lewkowicz

Président de l’UJRE

Partager cet article
Repost0
18 mai 2018 5 18 /05 /mai /2018 06:20
Pierre Stambul

Pierre Stambul

« Nous allons plus que jamais soutenir le peuple palestinien »
PIERRE STAMBUL, MEMBRE DU BUREAU NATIONAL DE L'UNION JUIVE FRANÇAISE POUR LA PAIX
MERCREDI, 16 MAI, 2018
HUMANITE.FR

Déclaration de Pierre Stambul (UJFP) suite à la manifestation pour Gaza qui a eu lieu à Marseille, hier, mardi 15 mai.

Ont appelé à ce rassemblement : BDS Marseille, Palestine 13, UJFP, FUIQP 13, Rouge Vif, LDH, CGT 13, POID 13, ICCEM, AMFP Aubagne, FSU 13, PCF 13, Mut Vitz.

Il y a exactement 70 ans, c’était la Nakba, le nettoyage ethnique, l’expulsion programmée et réalisée par la violence de la majorité du peuple palestinien de sa terre, la transformation de ce peuple en peuple de réfugiés.

Depuis, on a promené les Palestiniens avec un pseudo « processus de paix » qui a essentiellement servi à permettre aux gouvernements israéliens successifs d’accélérer le rouleau compresseur colonial, d’exiger de l’occupé qu’il assure la sécurité de l’occupant et de fragmenter un peu plus la Palestine. Les dirigeants sionistes ont toujours rêvé de transformer les Palestiniens en Amérindiens du Proche-Orient, enfermés dans leurs réserves.

Les Palestiniens ne demandent pas la lune : ils aspirent à la liberté (fin de l’occupation, de la colonisation et du blocus de Gaza, destruction du mur, libération des prisonniers), à l’égalité des droits et à la justice : le droit au retour des réfugiés et de leurs descendants chez eux.

Le crime fondateur de cette guerre, c’est la Nakba. Le droit au retour des réfugiés est logiquement devenu la revendication emblématique.

Gaza est une prison à ciel fermé, bouclée par terre, par mer et par mer. 65% de la population a moins de 25 ans et n’est jamais sorti de cette cage de 40 Km sur 10.

Je suis juif. Mon père a été déporté et ma famille maternelle exterminée. Gaza n’est pas un camp d’extermination, mais c’est incontestablement un camp de concentration. L’occupant tire impunément sur une population désarmée qui s’approche des grilles de ce camp. N’écoutez pas les balivernes sur le Hamas qui manipulerait Gaza : c’est toute la société civile qui manifeste son refus d’être en cage et son aspiration au retour.

Il y a 70 ans, les sionistes proclamaient la création d'un État juif dont tous les textes, dès le départ, ont été discriminatoires contre les non-juifs : discrimination au travail, au logement et à la possession de la terre pour la petite minorité qui a échappé à l’expulsion. Et pour les expulsés, confiscation de la terre, destruction de plusieurs centaines de villages palestiniens dont les traces ont été effacées et violation flagrante de la résolution 194 de l’ONU sur le retour de ces réfugiés. Dès sa fondation, Israël s’est comporté en Etat voyou impuni.

70 ans plus tard, il était logique qu’Israël ait un gouvernement fascisant du même type que ce que la France aurait eu si l’OAS avait gagné la guerre d’Algérie. Les mots qui caractérisent Israël sont racisme et apartheid. Les criminels Nétanyahou, Lieberman, Bennet, Shaked se croient invulnérables parce qu’un soudard, Donald Trump, est au pouvoir à Washington et a transféré son ambassade à Jérusalem.

Ces criminels ont annoncé qu’ils allaient faire un bain de sang à Gaza et ils l’ont fait : 59 morts hier, près de 150 depuis le 30 mars. Ils ont tiré sans vergogne sur des manifestants désarmés. L’utilisation systématique d’armes terribles transforme les blessés qui ont survécu en estropiés à vie.

Ils croient que le rapport de force leur permet tout. Nous allons leur montrer le contraire. Avec la rage et la colère contre ces criminels impunis, nous allons plus que jamais soutenir le peuple palestinien parce que ce qui se joue là-bas, c’est l’avenir de l’humanité. L’État d’Israël est devenu un laboratoire de l’enfermement et de la surveillance des populations jugées dangereuses. 

Des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité viennent d’être commis. Ils étaient annoncés à l’avance et aucun grand de ce monde n’a essayé de les empêcher. La communauté internationale accepte qu'il n'y ait pas d'enquête indépendante. Nous exigerons sans relâche que les responsables de ces crimes soient jugés et condamnés. Nous allons généraliser le BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) contre l’État d’Israël tant qu’il ne se conformera pas au droit international.

Nous allons porter notre effort contre les complices du crime en cours : les différents gouvernements français appuient le gouvernement israélien, coopèrent avec lui y compris sur le plan militaire, et essaient de criminaliser le BDS. C’est à nous, société civile, de les obliger à cesser cette complicité et à sanctionner Israël. 

Nous devons aussi dénoncer les alliés de Nétanyahou. Trump bien sûr qui met le feu à la planète mais aussi les dirigeants de pays arabes (Arabie Saoudite, Égypte) dont le comportement est un coup de poignard dans le dos des Palestiniens.

Parce que je suis juif, je terminerai en m’adressant aux Juifs de France : vous craignez une montée de l’antisémitisme ? Rompez clairement avec une politique israélienne qui n’est pas seulement criminelle contre les Palestiniens. Elle nous met sciemment en danger et est suicidaire. Renouez avec la longue tradition juive qui a considéré  que la lutte pour notre émancipation passait par l’émancipation de toute l’humanité. Il n’y a pas d’alternative au « vivre ensemble dans l’égalité des droits ».

Partager cet article
Repost0
16 mai 2018 3 16 /05 /mai /2018 07:34
Par la rue de Paris, les manifestants ont rejoint le centre-ville et la place des Otages puis la place Allende.

Par la rue de Paris, les manifestants ont rejoint le centre-ville et la place des Otages puis la place Allende.

Article Le Télégramme - 16 mai - sur le rassemblement d'hier soir au monument aux morts et le défilé qui ont réuni 75 personnes à Morlaix pour dire stop au massacre à Gaza. 

 

Les militants de l’AFPS, Association France Palestine Solidarité, du pays de Morlaix ont alerté leurs réseaux afin de manifester, hier, dans les rues de Morlaix à partir de 18 h. Ce rassemblement, place de la Résistance, tout un symbole, était initialement prévu en ce 15 mai, date de la Nakba, la catastrophe en arabe, qui symbolise le début de l’exode palestinien consécutif à la création de l’État d’Israël.

Mais l’actualité tragique des dernières heures à Gaza a donné un goût encore amer aux slogans des manifestants. « Enfants de Gaza, enfants de Palestine, c’est l’humanité, que l’on assassine », ont scandé les 75 manifestants en défilant en cortège vers le centre-ville. Après une courte pause pour déployer la corde « encore un autre symbole » qui liait les manifestants et portait les noms des 50 premières victimes des carnages de Gaza, le groupe s’est dirigé vers la rue du Mur et la place Allende. 

C’est là que François Rippe, au nom de l’AFPS, a rappelé l’urgence de la situation actuelle, et a aussi dénoncé le silence assourdissant de la communauté internationale, avant de réaffirmer sa solidarité avec le peuple palestinien en lutte pour son territoire et sa survie.

D’autres actions de soutien au peuple palestinien sont à venir.

Le Télégramme, 16 mai, Gilles Troël

 

Et photos de Pierre-Yvon Boisnard sur le rassemblement du 15 mai pour Gaza, square de la Résistance. De nombreux militants communistes étaient présents, en même temps que des militants de l'AFPS, de Morlaix-Wavel, de la LDH, de l'ACAT, de France Insoumise, de Générations, d'Amnesty International, etc. 

photo de Pierre-Yvon Boisnard sur le rassemblement du 15 mai pour Gaza, square de la Résistance. 

photo de Pierre-Yvon Boisnard sur le rassemblement du 15 mai pour Gaza, square de la Résistance. 

photo de Pierre-Yvon Boisnard sur le rassemblement du 15 mai pour Gaza, square de la Résistance. 

photo de Pierre-Yvon Boisnard sur le rassemblement du 15 mai pour Gaza, square de la Résistance. 

photo de Pierre-Yvon Boisnard sur le rassemblement du 15 mai pour Gaza, square de la Résistance. 

photo de Pierre-Yvon Boisnard sur le rassemblement du 15 mai pour Gaza, square de la Résistance. 

photo de Pierre-Yvon Boisnard sur le rassemblement du 15 mai pour Gaza, square de la Résistance. 

photo de Pierre-Yvon Boisnard sur le rassemblement du 15 mai pour Gaza, square de la Résistance. 

photo de Pierre-Yvon Boisnard sur le rassemblement du 15 mai pour Gaza, square de la Résistance. 

photo de Pierre-Yvon Boisnard sur le rassemblement du 15 mai pour Gaza, square de la Résistance. 

photo de Pierre-Yvon Boisnard sur le rassemblement du 15 mai pour Gaza, square de la Résistance. 

photo de Pierre-Yvon Boisnard sur le rassemblement du 15 mai pour Gaza, square de la Résistance. 

photo de Pierre-Yvon Boisnard sur le rassemblement du 15 mai pour Gaza, square de la Résistance. 

photo de Pierre-Yvon Boisnard sur le rassemblement du 15 mai pour Gaza, square de la Résistance. 

photo de Pierre-Yvon Boisnard sur le rassemblement du 15 mai pour Gaza, square de la Résistance. 

photo de Pierre-Yvon Boisnard sur le rassemblement du 15 mai pour Gaza, square de la Résistance. 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011