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11 mars 2018 7 11 /03 /mars /2018 07:46
Le député communiste de Seine Maritime, Jean-Paul Lecoq

Le député communiste de Seine Maritime, Jean-Paul Lecoq

Accord services aériens entre UE et Israël
par Lecoq Jean-Paul

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, madame la présidente de la commission des affaires étrangères, madame la rapporteure, mes chers collègues, permettez-moi tout d’abord de revenir un instant sur ce qui s’est passé en commission au moment de la discussion de ce texte – puisque c’est le groupe GDR, mon groupe, qui avait demandé qu’il fasse l’objet d’un débat en séance publique – : alors que j’étais en audition dans la pièce d’à côté, pour la mission d’information dans laquelle je siège, j’ai constaté que nous faisions l’objet de plusieurs interpellations, parmi lesquelles un procès en légitimité sur le fait d’amener en séance publique un accord relatif aux services aériens entre l’Union européenne et Israël. J’avoue qu’en regardant la vidéo, j’ai été subjugué par l’absence totale de recul de ces collègues qui se sont empressés de demander à Mme la présidente de la commission d’exercer son droit, par ailleurs inexistant, de demander l’annulation de ce débat.

Permettez-moi de vous dire, chers collègues, que demander l’interdiction d’un débat à l’Assemblée nationale jette le discrédit sur la fonction même de député.

Quel serait notre rôle si nous ne pouvions pas débattre de tous les textes qui nous sont proposés ? C’est notre droit le plus strict. Et plutôt que de l’empêcher ou de crier au scandale lorsque le débat déplaît, il vaudrait mieux plutôt prendre son courage à deux mains et monter à la tribune défendre des idées et parler du fond.

Le groupe GDR a demandé un débat sur ce texte puisqu’il s’agit d’un accord très libéral sur l’aviation civile. Sa racine prend la source dans les mêmes inepties d’économistes ultralibéraux obsédés par la concurrence que celles que j’ai dénoncées hier soir s’agissant de l’accord entre l’Union européenne et les États-Unis. Là encore, quelques phrases dans le préambule montrent l’inspiration idéologique très forte de cet accord : l’Union européenne et l’État d’Israël sont « désireux de promouvoir un système de transport aérien international fondé […] sur un marché soumis à un minimum d’intervention et de régulation étatiques », et il est même question plus loin des « avantages d’un environnement libéralisé » ; mais c’est la reconnaissance des « avantages potentiels de la convergence réglementaire » qui est tout de même le plus inquiétant.

En effet, la convergence réglementaire nous amène aux accords commerciaux dits de troisième génération ; le secrétaire d’État auprès du ministre des affaires étrangères les connaît bien puisqu’il y a parmi eux l’Accord économique et commercial global, dit CETA, dont l’objectif est d’abaisser les barrières non tarifaires des échanges, c’est-à-dire de créer une convergence des normes et des règlements pour normaliser le marché. Personnellement, je me sens plus pour une convergence des luttes contre la politique actuelle du Gouvernement, mais c’est une autre histoire… Les accords commerciaux penchent toujours vers une convergence réglementaire a minima, les plus protectrices d’entre elles étant toujours les premières à disparaître.

La politique de ciel unique en Europe repose sur un pilier de convergence normative en matière de sécurité, de sûreté et de protection de l’environnement. Je ne reviendrai pas sur ce dernier point puisque j’ai déjà longuement évoqué les questions environnementales hier soir, à propos de l’accord du même type que j’ai évoqué, mais espérons que la nature et les salariés des entreprises de transport aérien ne subiront pas trop le dumping qui semble se préparer, et que les protections statutaires qu’ils ont obtenues ne seront pas menacées.

Par ailleurs, il m’apparaît nécessaire d’aborder la question des méthodes utilisées par Israël pour accepter ou refuser les citoyens se rendant sur son territoire. Pour préparer cette intervention, j’ai lancé un appel à témoins auprès des citoyens français qui se rendent régulièrement en Israël et dans les Territoires palestiniens, et cela s’est révélé très intéressant.

Les témoignages les plus frappants ont porté sur le fait que plusieurs compagnies européennes dont Air France, et aussi la compagnie nationale israélienne, mais également des agences de sécurité a priori privées, se permettent de filtrer sur le sol français les passagers qu’ils vont autoriser ou non à monter à bord des appareils à destination d’Israël. Plusieurs histoires me sont parvenues de citoyens ayant leur billet et leurs papiers en règle, et qui se sont malgré tout vu interdire, en France, l’entrée à bord de l’appareil après un interrogatoire, parfois totalement discriminatoire, mené par des agents privés. Ces agents pourraient donc décider de qui monte ou ne monte pas dans un appareil se situant dans un espace sous juridiction française…

En 2011, Israël est parvenu à empêcher la venue de plusieurs centaines de militants pro-palestiniens en listant leurs noms et en demandant à toutes les compagnies de refuser de les laisser monter à bord des avions, ce qu’elles ont fait ! C’est tout de même incroyable ! D’où ma question : quand et où s’arrête la souveraineté de la France sur son territoire, et quand commence celle de l’État d’Israël ? Un accord aérien comme celui-ci ne serait-il pas l’occasion idéale pour réaffirmer à toutes les compagnies l’importance du respect de la souveraineté et de celui des droits de l’homme ? Ces abus de pouvoir nous laisseraient-ils entrevoir qu’Israël dispose d’une frontière mouvante et d’une juridiction souveraine ad hoc autour de chaque avion à destination d’Israël ? Des agents non-assermentés et privés n’ont pourtant aucun droit de procéder ainsi sur notre territoire.

Ces dérogations au droit posent la question de la souveraineté et de ses limites. L’accord dit vaguement à ce sujet, au paragraphe 4 de l’article 14 que « chaque partie contractante veille à ce que des mesures soient appliquées effectivement sur son territoire pour protéger les aéronefs […] ». Il est donc bien précisé « sur son territoire » et non sur le territoire d’un autre pays. Le texte aurait dû mentionner plus clairement l’interdiction totale des usages que j’ai relatés. Je formule en tout cas ici le vœu que cette pratique illégale prenne fin le plus vite possible.

Que des interrogations subsistent lorsque le passager arrive sur le sol israélien relève alors de la souveraineté de cet État, même s’il est important d’avoir conscience que la sécurité ne doit pas être assurée au détriment de la liberté et que la menace terroriste sert parfois d’excuse pour empêcher les voyageurs de se rendre en Palestine. Sinon, comment justifier le fait qu’une fois nos concitoyens arrivés en Israël, les agents de l’aéroport soient autorisés à lire leurs mails et à prendre leur téléphone portable ? La question se pose d’autant plus que le refus de coopérer entraîne quasi automatiquement l’interdiction d’entrer sur le territoire. Ce chantage déstabilise les voyageurs, les poussant généralement, s’ils veulent être autorisés à entrer, à accepter que leurs droits soient bafoués. Un grand nombre de témoignages que j’ai reçus à ce sujet concordent. L’Association pour les droits civils en Israël – l’ACRI – avait même qualifié il y a quelques années ces mesures « d’intrusion considérable dans la vie privée ». Ce type de chantage n’est pas digne d’une démocratie mais plutôt d’un État sécuritaire rongé par la paranoïa. Cette paranoïa est d’ailleurs incarnée aujourd’hui par l’emprisonnement de Salah Hamouri, détenu administrativement, dont les défenseurs n’ont même pas accès au dossier pénal, et aussi par la ministre de la justice d’extrême droite qui humilie quotidiennement les Palestiniens et souille l’histoire tragique de son propre peuple par les propositions inhumaines qu’elle fait comme, par exemple, celle de faire porter un signe distinctif aux ONG financées par des États étrangers lorsqu’elles se rendent à la Knesset. La manipulation de l’histoire fait parfois froid dans le dos.

Dans cet accord relatif aux services aériens, il est seulement acté que les dispositifs de sûreté israéliens sont supérieurs à ceux de l’Union européenne. Pas une seule fois il n’est mentionné que les signataires doivent exercer leurs procédures de sûreté dans la limite du respect des droits humains, notamment celui du respect de la vie privée. C’est très regrettable.

Cette méfiance extrême dont use Israël assure au passage autre chose que la sécurité du pays : elle permet de juguler le trafic et de décourager les voyageurs qui voudraient se rendre dans les Territoires palestiniens. Israël s’octroie donc le pouvoir de filtrer la population qui aurait sinon accès à Gaza ou à la Cisjordanie, et ce au nom d’un blocus déclaré illégal un grand nombre de fois par la communauté internationale. L’absence d’un aéroport en Cisjordanie et la destruction de l’aéroport international Yasser Arafat en 2002 à Gaza empêchent les voyageurs de se rendre directement dans les Territoires Palestiniens. Nous ne pouvons donc que constater l’absence de liberté de circulation pour entrer en Palestine.

Ses habitants vivent donc dans une prison à ciel ouvert. Il est par conséquent impossible pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine d’accepter un accord comme celui-ci, en raison – c’est un argument que j’ai un peu plus développé hier soir – de la théorie libérale qui le sous-tend, mais également parce qu’il ignore superbement le fait qu’Israël maîtrise totalement les entrées et les sorties d’une autre entité territoriale, ce qui aurait justifié un traitement différencié.

Évidemment, nous en revenons au même point : pour faciliter les choses, il faut continuer à lutter contre le blocus illégal de Gaza. Il faut que les puissances du monde, et parmi elle la France, reconnaissent l’existence de l’État palestinien pour pouvoir lui donner une légitimité et favoriser ainsi l’émergence d’une solution à deux États. C’est d’ailleurs la politique soutenue par la France et c’est ce que les députés communistes que je représente aujourd’hui ne cessent de réclamer. (Applaudissements sur les bancs du groupe FI.)

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10 mars 2018 6 10 /03 /mars /2018 11:52
Gaza s'effondre : le calvaire et la résistance d'une population prise au piège (L'Humanité Dimanche, 7 mars 2018)
Gaza s'effondre : le calvaire et la résistance d'une population prise au piège
Grand format
NADJIB TOUAIBIA
MERCREDI, 7 MARS, 2018
HUMANITÉ DIMANCHE
A Beit Lahya le 6 février 2018. Au loin la centrale électrique de Rutenberg, en Israël. Celle de Gaza est à l'arrêt faute de carburant.
A Beit Lahya le 6 février 2018. Au loin la centrale électrique de Rutenberg, en Israël. Celle de Gaza est à l'arrêt faute de carburant.
AFP

Assiégé depuis dix ans par Israël, puissance occupante surarmée, ce bout de territoire, où vivent 2 millions de Palestiniens, est en proie au dénuement, soumis aux privations et à l’enfermement, consumé à petit feu. Une catastrophe humanitaire est à l’œuvre. Gaza agonise… dans le silence assourdissant et complice de la communauté internationale.

 
 

Le chaos sanitaire et social a atteint un seuil épouvantable. Les témoignages abondent, qui disent l’ampleur de la crise humanitaire. Les ONG et l’ONU n’ont de cesse d’alerter, de condamner, d’appeler à une prise de conscience. Tous prêchent dans le désert. Les responsables israéliens restent de marbre. Quelques voix s’élèvent à peine parmi les parlementaires dans ce pays. « L’État d’Israël ne peut pas se permettre de continuer à ignorer cette crise », a récemment déclaré le dirigeant de Yesh Atid (parti centriste), Yaïr Lapid, lors de sa réunion hebdomadaire à la Knesset. « Il ne peut pas rester sans rien faire pendant que les services des enfants dans les hôpitaux sont dépourvus d’électricité. C’est contre tout ce en quoi nous croyons», a-t-il ajouté, rapporte le Centre palestinien d’information (CPI), qui cite des agences de presse locales. Pas de quoi émouvoir le ministre de la Défense d’extrême droite, Avigdor Lieberman. Non, « il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza ! » a-t-il grogné devant son groupe au Parlement israélien.

Zoheir, 51 ans : « Rouler, rouler, sans aucune destination, pour résister au blocus »

Asphyxiés, empoisonnés 

En attendant, les Gazaouis tentent de survivre dans une enclave-prison. Ils sont interdits de passage vers Israël et vers l’Égypte, sauf cas exceptionnels. « Asphyxie » est le terme régulièrement utilisé dans les médias internationaux. Et pour cause, outre l’enfermement, les habitants manquent cruellement d’éléments essentiels à l’existence.

 
 
Les habitants vivent comme en cage sur ce territoire bouclé par des barrières (parfois électriques) et surveillé par les airs.

L’eau : elle est rare et impropre à la consommation. La population y a accès 12 heures par semaine seulement. Elle ne dispose que de 5 % d’eau potable. La nappe phréatique s’assèche. Quelque 180 millions de litres d’eau usée se déversent chaque jour dans la mer, les voies et réseaux divers étant délabrés. Outre les besoins insatisfaits des familles, cette pénurie empoisonne le quotidien des enfants scolarisés.

 
 
Il n'y a quasiment plus d'eau potable. Selon l'ONU, si rien n'est fait pour remidier à la pénurie, il sera impossible de vivre à Gaza en 2020.

L’électricité : les Gazaouis ont appris à vivre dans l’obscurité. Ils ne sont alimentés en courant électrique que durant quelques heures par jour. Dernier fait en date : l’arrêt de la centrale électrique, jeudi 15 février, en raison d’un manque de carburant, selon le porte-parole de la compagnie gazaouie qui distribue l’électricité, cité par l’AFP. Le combustible est importé d’Égypte via le point de passage de Rafah, fermé quasiment de façon permanente. « L’enclave a besoin d’environ 500 mégawatts (par jour). Nous avons un déficit énergétique de 350 mégawatts », explique-t-il.

 
 
Un quotidien rythmé par les coupures de courants. les Gazaouis disposent d'environ quatre heures d'électricité par jour.

La lumière fait défaut aux habitants de Gaza en raison aussi des relations tendues entre le Hamas, qui règne toujours en maître sur Gaza, et l’Autorité palestinienne. D’avril 2017 à janvier 2018, cette dernière a refusé de payer la facture d’électricité fournie par l’État hébreu à l’enclave. Depuis lors, ce dernier a repris la livraison de 120 mégawatts/jour, qui représentent moins du quart des besoins quotidiens. L’alimentation par les lignes égyptiennes demeure très incertaine.

Les soins médicaux : les hôpitaux de Gaza se transforment en mouroirs. Les patients, et en particulier les enfants, sont pris en charge dans les pires conditions, faute d’électricité, faute de médicaments, faute de places et de professionnels. « Les générateurs ont cessé de fonctionner dans seize cliniques de soins primaires et trois grands hôpitaux », annonçait, au début du mois de février, le ministère de la Santé à Gaza. « Le combustible d’urgence pour les installations critiques sera épuisé dans les dix prochains jours », mettait en garde de son côté l’agence de coordination humanitaire de l’ONU Ocha, en lançant un appel aux donateurs.

 
 
A l'hôpital de Durra, des services entiers ont déjà fermé leurs portes faute de carburant pour alimenter les générateurs d'urgence.

Les soins particuliers, du type dialyse, sont plus que jamais risqués. Plus de 400 malades souffrant d’insuffisance rénale sont exposés à des ruptures de soins par manque de carburant, signale le groupe palestinien des droits de l’homme Al-Haq. Selon cette même source, les hôpitaux de Gaza sont actuellement incapables d’effectuer leurs 200 opérations par jour « en raison de la dégradation et de la perte de centaines de réserves de sang en raison du manque de refroidissement nécessaire – une conséquence de la pénurie d’électricité délibérément imposée à Gaza ».

 
 
Le désespoir et la colère d'une femme dont les soins n'ont pu être pris en charge par la caisse de santé. 

 
 
Depuis Début 2018, les autorités ont annoncé la fermeture de 19 cliniques et hôpitaux. 

Ces situations de péril sont sans cesse ressassées au fil des rapports de l’ONU et des ONG. Le quotidien cauchemardesque des Gazaouis n’est pas une surprise.

 
 
Des conditions de vie misérables. Le délabrement sanitaire met la population en péril. L'hiver, faute d'abri, des enfants souffrent du froid. 

Ce contexte est largement connu. Gaza s’effondre sous les yeux du reste du monde. Ses habitants, impuissants, sont en fait piégés au cœur d’un enchevêtrement de facteurs politiques.

Suleiman, 53 ans : « Nous devons voir au-delà des drones et viser les étoiles »

Le gouvernement israélien allié à l’extrême droite excelle dans le maintien et l’organisation d’un blocus abominable. La mesure lui sert à entretenir la peur, dans sa société, des islamistes du Hamas, lequel en tire en retour une légitimité de pouvoir absolu sur l’enclave.

 
 

Tant attendue, la réconciliation palestinienne est dans une impasse.Le Hamas continue à exercer une dictature aveugle sur la population de l’enclave. Depuis mars 2017, l’Autorité palestinienne a réduit de 30 % les salaires de ses fonctionnaires dans la bande de Gaza, quelque 60 000 personnes dont le pouvoir d’achat fait durement défaut à l’économie locale, déjà anéantie.

Abbas, seul et dépourvu

Washington vient de donner le coup de grâce aux Palestiniens en bloquant le financement de 60 millions de dollars à l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNRWA). Les Américains étaient jusque-là les plus gros donateurs de l’agence, à hauteur de 30 %. Ils combinent ainsi chantage et provocation pour imposer les conditions d’une paix bricolée dans l’intérêt exclusif de leurs alliés israéliens. Donald Trump a reconnu, le 6 décembre, Jérusalem capitale d’Israël et décidé du transfert de son ambassade.

 
 
Rafah, le 6 décembre dernier, jour de la reconnaissance par Trump de Jérusalem comme capitale d'Israel. Un assassinat de la "solution à deux états". Et un apartheid officialisé. La plupart des jeunes (65% de la population) ne sont jamais sortis de Gaza.

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, tente désespérément de riposter à ce coup de force en discréditant les États-Unis dans leur rôle habituel de médiateurs auprès de Tel-Aviv. Le 20 février dernier, il s’exprimait devant le Conseil de sécurité de l’ONU, proposant une conférence internationale où les Américains seraient seulement partie prenante. Un coup d’épée dans l’eau. Abbas n’est pas près de recevoir le soutien attendu, tant s’en faut. Les États-Unis demeurent maîtres de ce jeu d’apprenti sorcier sur une terre brûlée.

Les Gazaouis sont plus que jamais pris en otage. Si chemin de la paix il y a, il passe, d’abord et avant tout, par la levée de ce blocus assassin.

 
 
Les funérailes d'Abu Mosaid, 16 ans. Il est l'un des deux adolescents abattus par les forces israéliennes pour avoir protesté près du mur d'enceinte, contre la désignation de Jérusalem comme capitale d'Israël.
Journaliste à l'Humanité Dimanche
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10 mars 2018 6 10 /03 /mars /2018 07:40
LETTRE DES RELATIONS INTERNATIONALES - SPÉCIAL MIGRANTS - MARS 2018 #4 MIGRANTS LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ

LETTRE DES RELATIONS INTERNATIONALES - SPÉCIAL MIGRANTS - MARS 2018 #4 MIGRANTS LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ

LOI « ASILE-IMMIGRATION » : LE PARTI COMMUNISTE, FORCE DE PROPOSITIONS

Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, continue d’afficher sa fermeté et persiste à parler d’obligation de « tri » des migrants, entre d’un côté les migrants économiques et de l’autre les migrants politiques. Mais qu’en est-il de sa majorité ?

Face au projet de loi « asile et immigration » du gouvernement présenté le 21 février dernier au Conseil des ministres, quelques voix discordantes de députés se font déjà entendre.

Ils cherchent à comprendre les phénomènes d’immigration, ne souhaitent pas suivre sans rien dire, et ne veulent pas être utilisés.

Ainsi, le 13 février dernier, des députés LREM sont allés visiter des centres de rétention administrative et auraient entendu, disent-ils, des paroles « surprenantes » de la part de migrants en phase d’éloignement.

Eh oui, ils n’avaient auparavant jamais parlé à un migrant qui fuit la misère ou la violence, sous toutes ses formes. Ils se sont rendu compte que, dans ces centres de rétention, certains travaillaient depuis parfois très longtemps.

La députée LREM des Alpes-Maritimes, Alexandra Valetta-Ardisson, présidente de la commission parlementaire sur l’accueil des migrants, a accepté ma demande de rencontre pour débattre avec le Parti communiste français sur ce sujet. Des personnalités s’élèvent contre les discours délirants d’invasion, de crise migratoire…

De plus en plus d’élus locaux expliquent que l’accueil des migrants se fait tranquillement quand on use de pédagogie et que la solidarité est bien plus forte que la haine. Mais l’Etat doit maintenant donner des moyens aux collectivités territoriales.

Même Jacques Attali y est allé de sa petite phrase dans la presse, disant que la politique d’accueil des exilés en France ne peut pas se résumer à voir des policiers courir après des adolescents dans les rues.

Le 13 février, Christiane Taubira, l’ancienne ministre de la Justice est sortie de son silence : « (…) C’est insensé. La juxtaposition des mots “fermeté et humanité” n’a pas de sens. Nous sommes dans une période de circulation humaine, il est donc complètement absurde de vouloir endiguer cette circulation humaine juste pour satisfaire une partie de l’opinion publique. Il faut penser le monde et notre rapport avec ces circulations humaines parce qu’elles vont s’intensifier, tout bêtement. »

Le 3 février, lors des états généraux du progrès social organisés par le Parti communiste français, Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité, a fait des propositions très claires au sujet de l’accueil des migrants.

Vers un manifeste du PCF

Au sein du collectif « politiques migratoires » du Parti communiste français, nous avons de plus en plus de contacts avec des militants communistes au cœur du travail de solidarité partout en France. Ils veulent participer à l’aboutissement du « manifeste pour l’accueil digne des migrants et une autre politique d’immigration » sur lequel le collectif travaille. Ce document a pour objectif d’informer, de proposer et de permettre à toutes celles et à tous ceux qui militent pour un monde plus juste, plus ouvert, plus solidaire, un monde où la liberté de circulation et d’installation doit être une perspective atteignable, d’avoir des arguments pour débattre, pour convaincre et pour rendre inaudible le discours de peur, d’enfermement, de cloisonnement que veulent nous asséner le gouvernement Macron, la droite et l’extrême droite. Sa parution est prévue début avril en plein débat parlementaire sur la loi « asile-immigration ». Notre parti s’est emparé du sujet et, après de multiples rencontres et réunions, il fera des propositions. Par ailleurs, Pierre Laurent et une délégation du PCF ont participé à la convention nationale sur l’accueil et les migrations organisée à Grande-Synthe début mars.

Dès maintenant, dans les fédérations, prévoyons des débats publics, des conférences de presse pour populariser ce manifeste qui ne laissera pas les militants de la solidarité sans solution politique. Imposons le débat de la vérité, du droit et de la fraternité contre la peur, les murs et l’isolement. Voici un bel objectif et une sacrée responsabilité pour le Parti communiste français !

Cécile Dumas, secrétaire départementale des AlpesMaritimes, et membre du comité exécutif national

Cécile Dumas (photo L'Humanité)

Cécile Dumas (photo L'Humanité)

Que contient la loi « asile- immigration » ?

Les réactions hostiles au projet de loi « asile-immigration » se multiplient. On trouve parmi elles les associations d’aide aux migrants, les syndicats, les personnels de l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) et de la CNDA (Cour nationale du droit d’asile), des artistes, des intellectuels dont les appels à retirer cette loi se multiplient. Pour sa part, dès l’annonce de cette loi et des objectifs annoncés, le Parti communiste français a condamné ce projet injuste, dangereux, alimentant les courants xénophobes et contraire en bien des points aux traités internationaux et européens sur les droits des migrants.

En effet, ce projet de loi réduit les possibilités de demande d’asile, raccourcit les délais de recours, renforce les contrôles de manière à réduire le nombre de réfugiés et à augmenter le nombre d’expulsés.

Il multiplie les obstacles dans le parcours du combattant des demandeurs d’asile, souvent livrés à eux-mêmes, en diminuant le temps pour l’examen de leur situation et les possibilités de recours s’en trouvent encore ré- duites. Par contre, le projet doublera la durée maximale de séjour en rétention dans la perspective de l’expulsion.

Ainsi, le gouvernement veut diviser par deux le temps pour la mise en œuvre des droits à l’asile, mais c’est deux fois plus pour la rétention en vue de l’expulsion. À ces mesures régressives s’ajoutent les dispositions pour celles et ceux qui tombent sous le coup des règlements de Dublin, soit la grande majorité, qui interdirait aux déboutés du droit d’asile toute demande dans un autre pays. Ils seront ainsi renvoyés dans le pays de première arrivée où ils ont laissé leurs empreintes, les empêchant de demander l’asile en France ou dans le pays de leur choix.

La Grèce et l’Italie, premiers pays d’arrivée, vont ainsi avoir la charge de reprendre ces migrants. De plus, ces derniers, dits « dublinés », seraient placés en rétention pour être expulsés. L’instrumentalisation des migrants dans le seul intérêt des politiques libérales

À cette logique répressive s’ajoute, pour le gouvernement, la volonté d’opposer, devant l’opinion publique, les « bons » et les « mauvais » migrants, de stigmatiser et de criminaliser ceux qui fuient conflits, persécutions et pauvreté. Les chiffres du ministère de l’Intérieur attestent pourtant qu’il n’y a aucune pression migratoire qui justifierait ces mesures. Cette « menace » est montée de toutes pièces pour rassurer une partie de l’opinion inquiète, désorientée, après des années de campagne de la droite et de l’extrême droite contre les migrants, devenus des boucs émissaires depuis Sarkozy, Hollande et Macron. Cette instrumentalisation des migrants vise à faire accepter leur politique libé- rale et masquer leurs responsabilités.

La France vaut mieux que ça. C’est comme cela qu’on brade valeurs, principes, droits de l’homme et humanité. Cette loi est indigne et doit être refusée.

Patrick Margaté, membre de la commission des relations internationales du PCF, chargé des questions migratoires

Accueil des migrants : l’hébergement au cœur des préoccupations - par Christine Prunaud, sénatrice communiste des Côtes d'Armor

Dans notre département des Côtes d’Armor, le problème le plus urgent à régler, c’est celui de l’hébergement.

Que les migrants attendent de déposer leur demande l’asile, qu’ils soient en cours de procédure ou bientôt dans l’obligation de quitter le territoire français (OQTF), ils sont tous confrontés au manque d’hébergement dans notre département.

Toutes les associations que nous avons rencontrées sont unanimes à ce sujet.

En effet, il manque des places dans les centres d’accueil pour demandeurs d’asile ainsi que des hébergements d’urgence.

Le 115 est débordé, bloqué.

Les associations, les bailleurs sociaux et les communes sont démunis face à la demande.

Les listes d’attente pour les logements sociaux sont interminables, le nombre de logements est insuffisant et conditionné à un minimum de ressources que les demandeurs d’asile n’ont pas. Les communes n’ont pas ou peu de logements vacants qui pourraient être dédiés aux logements d’urgence et les associations manquent de moyens.

Malgré les soixante familles bénévoles qui accueillent à ce jour sur la région de Saint-Brieuc et Lamballe, cette pénurie évidente d’hébergements rend encore plus difficile le parcours du combattant de ces migrants. Une autre politique pour un accueil décent Le gouvernement doit revoir sa politique : repenser les aides à la rénovation pour réhabiliter les logements vacants, supprimer la baisse des APL, augmenter les quotas actuels de logements sociaux imposés aux bailleurs (ces chiffres restent inchangés depuis quinze ans malgré les évolutions des besoins en la matière), augmenter les dotations aux collectivités et attribuer des moyens supplémentaires aux associations qui œuvrent dans ce domaine.

Développer un partenariat avec le parc privé dans ce contexte est également un recours possible. Les moyens alloués aux diverses associations concernées sont trop faibles.

Ces bénévoles ont besoin de fonds, de locaux corrects pour accueillir les familles, mais aussi de reconnaissance des services de l’Etat. Leur apport matériel et humain avant, pendant la demande d’asile, et au lendemain des refus, dans l’attente de l’OQTF, est indispensable pour assurer un minimum décent dans l’accompagnement des familles. Le projet de loi « asile et immigration » sera bientôt débattu au sein de nos assemblées. Nous connaissons les nouvelles dispositions toujours plus dures qui seront prises à l’encontre des migrants ; elles rendront encore plus difficile leur venue en France et, à l’inverse, faciliteront les départs et les expulsions. Les associations s’inquiètent.

Le futur plan propose 7 500 nouvelles places d’hébergement en 2018-2019 et 5 000 pour l’accueil des réfugiés en centres provisoires. C’est largement insuffisant.

D’autant plus que cette question de l’hébergement doit être inscrite dans un projet plus global. Pour accueillir dignement ces personnes, la santé et l’éducation doivent être aussi au centre des préoccupations et pourtant force est de constater qu’elles ne sont pas au cœur du projet de loi.

Christine Prunaud, sénatrice des Côtes-d’Armor

Christine Prunaud, sénatrice communiste des Côtes d'Armor

Christine Prunaud, sénatrice communiste des Côtes d'Armor

ECHOS D’AFRIQUE

Face aux idées reçues

Depuis 2015, l’Afrique subsaharienne compte plus d’un milliard d’habitants.

Elle a la croissance démographique la plus rapide du monde (+ 2,7%) et la population la plus jeune (43% de la population a moins de 15 ans).

Selon les projections de l’Organisation des nations unies (ONU) basées sur le scénario de fécondité moyenne, la population d’Afrique, qui s’élevait à un peu plus de 800 millions en 2010, devrait plus que quadrupler en 2 100, pour atteindre 3,7 milliards. Le poids de la région dans la population mondiale passera de moins de 12 % à environ 35 %. Plus frappant encore, l’Afrique sera à l’origine de pratiquement 100 % de la hausse de 2 milliards du nombre d’actifs dans le monde prévue durant cette période, sa part de la population active mondiale grimpant d’environ 10 % à 37 % en 2100. L’Afrique sera la principale locomotive de la démographie mondiale au cours de ce XXIe siècle. Alors que le reste du monde vieillit, l’Afrique subsaharienne deviendra le principal moteur de croissance pour la population active mondiale.

Cette croissance démographique peut être considérée comme une chance puisque elle est synonyme de jeunesse, de dynamisme, d’urbanisation accélérée. Il s’en faut de peu pour qu’elle soit source de périls si le décollage économique ne parvient pas à réduire la pauvreté en permettant aux 12 à 15 millions de jeunes qui arriveront chaque année sur le marché du travail d’avoir un emploi décent. Chaque pays africain a besoin d’imaginer un développement inclusif fondé sur des coopérations régionales et sur l’égalité de chacune et de chacun de ses habitants. De nombreux changements sont en cours ; mais ils se font à des rythmes variables selon les pays, les régions et les milieux d’habitat. Parmi les grandes tendances, nous observons une baisse de la fécondité pour l’ensemble de l’Afrique depuis plusieurs décennies, avec un déclin rapide dans quelques pays mais aussi une stagnation dans une quinzaine d’autres. En 2016, le taux de fécondité en Afrique est estimé à 4,7 enfants par femme, contre une moyenne mondiale de 2,5. Le record mondial appartient au Niger avec 7,6 enfants par femme en 2012. Avec 50 % de la population âgée de moins de 15 ans, le Niger est le pays le plus jeune du monde.

La question migratoire

Depuis les années 1990, qui ont vu la montée en puissance de la rhétorique xénophobe des forces d’extrême droite dans le débat public des pays occidentaux, les migrations mondiales ont pris une importance telle qu’elles constituent un enjeu de premier ordre dans les relations internationales. Pourtant, en proportion de la population mondiale en augmentation, nous avons moins de migrants. Selon les statistiques de l’OCDE, nous sommes passés, en un siècle, de 5 % à 3 % de la population mondiale en situation de migration.

La place de l’Afrique dans les migrations internationales

En Afrique comme ailleurs, les migrations s’effectuent avant tout dans l’espace régional. En 2015, 52 % des migrants africains se trouvaient en Afrique, l’Europe n’en recevant que 16,6 %. L’Afrique est donc moins concernée par les migrations internationales que d’autres continents. Elle n’accueille que 8,5 % des 244 millions de migrants du monde, loin derrière l’Europe (31,15 %), l’Asie (30,75 %) et l’Amérique du Nord (22,1 %).

Trente-quatre millions d’Africains sont en situation de migration internationale, alors que 104 millions d’Asiatiques, 62 millions d’Européens et 37 millions de Latino-Américains résident hors de leur pays d’origine. En revanche, les Africains sont plus représentés dans les déplacements forcés. Un tiers des réfugiés sous mandat du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) étaient ressortissants d’un pays africain en 2014, soit 4,62 millions de personnes. Certaines nationalités comptent parmi les populations réfugiées les plus importantes du monde, notamment les Somaliens (1,1 million) et les Soudanais (665 000).

Plus encore que d’autres types de migrations internationales, l’asile est avant tout un phénomène régional, les réfugiés ne pouvant le plus souvent pas mobiliser le temps et les ressources nécessaires pour entreprendre un voyage lointain.

En réalité, les Africains migrent peu en dehors de l’Afrique.

Neuf réfugiés subsahariens sur dix restent sur le continent et s’installent dans un pays voisin du leur. Presque à égalité avec l’Asie, l’Afrique subsaharienne est le continent où la propension à émigrer vers les pays de l’OCDE est, de loin, la plus faible du monde (moins d’une personne née en Afrique subsaharienne sur 100 vit dans un pays de l’OCDE). Les Africains migrent principalement en Afrique On l’a dit, les Africains migrent d’abord en Afrique. Les raisons sont multiples et souvent conjuguées pour mettre en adéquation leur niveau de formation et leurs revenus mais aussi pour le pire, avec l’existence de la moitié des camps de réfugiés dans le monde. Les deux principales destinations sont la Côte d’Ivoire en Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Sud en Afrique australe. Les gros flux de migrants partent du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso en Afrique de l’Ouest et du Mozambique, de l’Angola et du Lesotho en Afrique australe. D’autres sont autant des pays d’émigration que d’immigration : le Sénégal, le Nigeria, le Ghana. Les principaux corridors migratoires sont ceux qui relient le Burkina à la Côte d’Ivoire, le Zimbabwe à l’Afrique du Sud, le Kenya et l’Ouganda, l’Érythrée et le Soudan, le Lesotho à l’Afrique du Sud.

La France et l’Europe n’accueillent pas la « misère du monde »

Il n’est pas conforme à la réalité de dire que la France et l’Europe accueillent la « misère du monde » à travers la figure de l’immigré africain. Ceux qui arrivent à passer les diverses barrières – plusieurs milliers de migrants sont morts ces quinze dernières années en tentant de rejoindre les côtes européennes – que la France et l’Europe ont érigées sont rarement au plus bas de l’échelle sociale dans leurs pays d’origine. Il s’agit souvent de gens instruits, dotés d’un capital social et surtout de ressources pour se payer le voyage et les frais d’installation. Rappelons qu’il existe aussi une migration de retour dans les pays du continent africain.

L’immigration africaine en France et en Europe

Les immigrés originaires d’Afrique subsaharienne n’étaient que 20 000 en France au moment du recensement de 1962, et 570 000 en 2004, soit une multiplication par 27 en un peu plus de quarante ans. L’augmentation est certes importante, mais on partait de très bas, si bien qu’en 2004 les Subsahariens ne représentaient qu’un peu plus d’un dixième de l’ensemble des immigrés en France (12 %). La prise en compte des migrants irréguliers ne modifie pas ce constat : les inclure fait, au maximum, passer la part des Subsahariens de 9 % à 11 % de l’ensemble de la population immigrée en France. Par ailleurs, minoritaires en France, les Subsahariens le sont aussi dans les autres grands pays d’immigration. En 2000, ils forment seulement 4 % des immigrés installés dans les pays de l’OCDE. Et même dans les nouvelles destinations européennes que sont l’Espagne ou l’Italie, ils représentent moins de 10 % de la population immigrée, irréguliers compris (4 % en Espagne et 8 % en Italie en 2006).

Collectif Afrique du PCF

 

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9 mars 2018 5 09 /03 /mars /2018 12:30
La préfecture voulait le forcer à retirer la banderole de la ville pour la libération de Salah Hamouri: le maire communiste de Stains, Azzédine Taibi, convoqué au tribunal
En faveur de la paix entre Israël et la Palestine, le maire de Stains convoqué au tribunal

vendredi 9 mars 2018

Le maire de Stains était convoqué au tribunal ce matin, 9 mars à 9H30, suite à une requête du préfet de Seine-Saint-Denis qui souhaite obtenir le retrait de la banderole demandant la libération de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri.

Retrouvez ici le communiqué d’Azzédine Taibi :
 

La préfecture voulait le forcer à retirer la banderole de la ville pour la libération de Salah Hamouri: le maire communiste de Stains, Azzédine Taibi, convoqué au tribunal
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9 mars 2018 5 09 /03 /mars /2018 09:22
Carhaix, samedi 10 mars de 13h à 17h: journée d'information sur la révolution kurde. Hommage à Kendal Breizh. Avec participation de la fédération du Parti Communiste Français du Finistère

A l'invitation des organisateurs, la fédération du Finistère du Parti Communiste interviendra par une intervention d'Ismaël Dupont rappelant les positions et engagements de notre parti et de ses parlementaires au côté du HDP et des forces démocratiques kurdes syriennes victimes des bombardements à Afrin, entre 15h30 et 17h. 

En soutien au peuple kurde, pour dénoncer la répression des forces démocratiques et des kurdes en Syrie et l'agression militaire turque et islamiste à Afrin contre une expérience politique laïque, progressiste au Rojava, pour demander à ce que la France cesse sa complicité avec le régime islamo-fasciste d'Erdogan.

Kendal Breizh, de son vrai nom Olivier Le Clainche, était parti rejoindre à l’été 2017 les forces kurdes au Rojava (nord de la Syrie).

Les amis de Kendal Breizh, les Amitiés kurdes de Bretagne et le Centre démocratique kurde de Rennes lui rendront un hommage public le 10 mars dans le cadre d’une "journée d’information sur la révolution kurde"  au centre culturel Glenmor, de 13 h à 17 h.

Au programme : 13 h 30 - 15 h 30 : projections-débats ; table-rondes sur la situation au Kurdistan, les luttes des Kurdes, la solidarité internationale ; stands d’information. 15 h 30 - 17 h : hommage à Kendal Breizh.

 

Carhaix (29) – centre culturel Glenmor

Le samedi 10 mars 2018 de 13h à 17h

Journée d’information sur la révolution kurde
Hommage à Kendal Breizh

13h : accueil du public

13h30 – 15h30 : projections-débats ; table-rondes sur la situation au Kurdistan, les luttes des Kurdes, la solidarité internationale ; stands d’information

15h30 – 17h : hommage à Kendal Breizh

Organisé par :

  • les amis et camarades de Kendal Breizh
  • le centre démocratique kurde de Rennes (CDK-R)
  • Amitiés kurdes de Bretagne (AKB)
Carhaix, samedi 10 mars de 13h à 17h: journée d'information sur la révolution kurde. Hommage à Kendal Breizh. Avec participation de la fédération du Parti Communiste Français du Finistère
Carhaix, samedi 10 mars de 13h à 17h: journée d'information sur la révolution kurde. Hommage à Kendal Breizh. Avec participation de la fédération du Parti Communiste Français du Finistère

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Contre la guerre, stop Erdogan! - Francis Wurtz, député européen honoraire dans L'Humanité Dimanche

Contre la guerre, stop Erdogan! - Francis Wurtz, député européen honoraire dans L'Humanité Dimanche

La première chose à rappeler à propos de l’offensive militaire turque contre la région de Syrie tenue par les Kurdes, c’est qu’il s’agit d’une « violation flagrante des principes du droit international » et d’un « acte d’agression pour lequel Erdogan et d’autres fonctionnaires de l’Etat (turc) devraient être tenus pénalement responsables » (1)

Circonstance aggravante: elle n’est pas le résultat d’une crise conjoncturelle, mais s’inscrit dans un projet stratégique affirmé du Président turc : empêcher à tout prix, dans cette région kurde du nord de la Syrie, la jonction de l’enclave d’Afrin (500 000 civils dont un grand nombre de réfugiés d’autres régions syriennes) avec les deux autres districts peuplés majoritairement de Kurdes, Kobané et Qamishli. L’émergence d’une entité autonome gérée par les Kurdes du Parti PYD, proche du PKK , à proximité de la Turquie, est le cauchemar d’Erdogan.

Ces combattants -que les Etats-Unis eux-mêmes considèrent être le meilleur rempart contre les « djihadistes » de Daesh, au point de vouloir les intégrer dans une force de 30 000 hommes chargés d’empêcher le retour de « l’Etat islamique »-, le dictateur d’Ankara n’y voit qu’une « armée de terroristes » qu’il s’est juré de « tuer dans l’œuf ».

En outre, tout opposant à cette guerre en Turquie-même subira le même sort : « Nous écraserons quiconque se dressera contre nous dans cette lutte nationale » avait prévenu Erdogan ! De fait, nombre de « traitres à la patrie » sont arrêtés, tandis que des « recommandations » sont transmises à la presse pour qu’elle livre à l’opinion un « journalisme patriotique »…Un vent de folie ultra-nationaliste et militariste souffle sur tout le pays.

Mais le maître d’Ankara ne limite pas ses menaces à ses compatriotes : « Si la France ou un autre pays porte l’affaire devant le Conseil de sécurité de l’ONU, la Turquie considèrera qu’elle prend parti pour une organisation terroriste et agira en conséquence », a-t-il froidement asséné à l’adresse de la communauté internationale, pourtant, à ce jour, fort mesurée dans ses critiques.

Ajoutons que cette aventure sanglante , non seulement perturbe la poursuite des combats anti-Daesh en Syrie -les Kurdes défendant désormais prioritairement leur propre territoire contre l’armée turque et ses supplétifs-, mais risque de compromettre les tentatives de négociations (dites d’Astana) en vue d’une transition politique entre Damas, les rebelles et les puissances engagées dans la tragédie syrienne. « Des zones de désescalade redeviennent des zones de conflits. Donc, naturellement, cela pose un problème au processus d’Astana » affirme le Général Trinquand, ancien chef de mission militaire de la délégation française à l’ONU.

Un dernier rappel s’impose: la France et l’Allemagne comptent parmi les pourvoyeurs d’armes du sinistre promoteur de l’opération « rameau d’olivier » ! Comme l’a souligné , non sans courage, un quotidien turc : pour les Occidentaux, « Les armes et l’argent sont prioritaires. Si l’on rappelle des principes politiques du bout des lèvres, c’est uniquement pour sauver les apparences ». (2) Assez d’hypocrisie ! Stop Erdogan !

Francis Wurtz, ancien parlementaire européen communiste, L'Humanité Dimanche, février 2018 

———-
(1) Déclaration de l’Association internationale des juristes démocrates.
(2) Hürriyet Daily News 8/1/2018

 

 

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8 mars 2018 4 08 /03 /mars /2018 09:38
Bernard Arnault, quatrième fortune mondiale, payé 66 millions d'euros par jour: et vous?

EN UN AN, BERNARD ARNAULT DEVIENT 4e FORTUNE MONDIALE 
Dans le dernier classement Forbes, le Français Bernard Arnault, le patron du groupe de luxe LVMH, est désormais la 4e fortune mondiale. En faisant un bond colossal à 72 milliards de dollars, la fortune d'Arnault a progressé de 71%. Plus globalement, les riches sont toujours plus riches: les 40 premiers patrimoines français ont cru de 30% en 2017, beaucoup plus que la croissance (+2%). Il y a également plus de Français parmi les 50 plus riches du monde, on compte même maintenant 40 milliardaires français... 
Le fondateur d'Amazon Jeff Bezos a ravi à Bill Gates la première place. Bezos a pratiquement doublé sa fortune, passée à 120 milliards de dollars, devançant Gates et ses 90 milliards de dollars. Warren Buffet conserve sa troisième place... 

Jean-Emmanuel Ducoin, journaliste à l'Humanité 

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6 mars 2018 2 06 /03 /mars /2018 09:35
Bilan des élus Front de Gauche et PCF au Parlement européen - Patrick Le Hyaric, député européen PCF-Front de Gauche sera à Carhaix pour des rencontres et une réunion publique le samedi 28 avril 2018
Patrick Le Hyaric, député européen PCF-Front de Gauche

Patrick Le Hyaric, député européen PCF-Front de Gauche

Marie-Pierre Vieu (députée européenne PCF-Front de Gauche)

Marie-Pierre Vieu (députée européenne PCF-Front de Gauche)

Marie-Christine Vergiat (députée européenne Front de Gauche)

Marie-Christine Vergiat (députée européenne Front de Gauche)

               CE QU'IL EST POSSIBLE D'OBTENIR AU PARLEMENT EUROPÉEN SI...

 

Le Parlement européen a des prérogatives limitées, voire nulles, dans certains domaines, comme la politique extérieure ou la défense, ou encore la fiscalité : les États membres, initiateurs des traités européens, ont veillé à en conserver une totale maîtrise. Par ailleurs, notamment depuis la crise financière de 2008, suivie de la crise de la zone euro, les États les plus riches -au premier rang desquels l'Allemagne, qui se voit comme la principale "créancière de l'Europe"- se sont arrogé, aux côtés de la Banque centrale européenne, de plus en plus de pouvoirs en matière de "gouvernance économique" pouvant aller jusqu'à la mise sous tutelle d'un État dépendant de leur "assistance" financière (cf. la Grèce).

Ces évolutions scandaleuses et révoltantes ont eu pour effet pervers de faire oublier les prérogatives bien réelles du Parlement européen, en particulier en matière d'élaboration et d'adoption -ou de rejet- des "directives" ou des "règlements" européens. Rappelons, en effet, que la plupart de ces "lois" européennes auxquelles nous nous heurtons si souvent dans la vie quotidienne n'existent que parce qu'une majorité de parlementaires européens les a adoptés avec ce contenu ! Sans un accord -à la virgule près- entre le Parlement européen et le "Conseil" (les représentants des gouvernements), ce type de directive ne s'appliquerait tout simplement pas !

L'expérience montre à cet égard que, même minoritaires, des parlementaires déterminés à prendre appui sur des mobilisations populaires suffisantes, peuvent remporter des victoires spectaculaires. Parmi les exemples emblématiques de tels succès, citons la mise en échec , à deux reprises, du projet de la Commission de casser le statut des dockers (2003 et 2006) ou le rejet du projet de directive visant à légaliser en Europe  la pratique américaine des "brevets logiciels" réclamés par les lobbys des multinationales (2005) . Quant à directive sur laquelle se fonde le gouvernement Macron-Philippe pour justifier la "réforme" de la SNCF, elle avait failli -à 24 voix près sur 704 votants ! - être bloquée en décembre 2016...Comme quoi les premiers perdants d'une sous-estimation de l'utilité de députés franchement de gauche au Parlement européen, ce sont les travailleurs et les citoyens en général.

 

De l’utilité des élus Front de Gauche/PCF au Parlement Européen

 

Les élus français au sein du groupe de la Gauche Unitaire Européenne-Gauche Verte Nordique (GUE-NGL) : Lors des dernières élections européennes en 2014, nous avons élu 3 député-es sur les listes Front de Gauche : Patrick Le Hyaric, Marie-Christine Vergiat et Jean-Luc Mélenchon. La composante française du groupe a été renforcée par Younous Omarjee, de l’Alliance des Outre-Mers. Ces deux derniers élus décident de se séparer du Front de Gauche pour travailler dans le cadre de la France Insoumise. En juillet 2017, suite à l’élection de Jean-Luc Mélenchon au niveau national, Marie-Pierre Vieu devient députée européenne.

Au niveau européen, le groupe ressort renforcé de ces dernières élections avec 52 députés de 14 pays différents et 19 délégations. Il accueille ainsi de nouvelles forces politiques à l’image de Podemos (Espagne), de l’Altra Europa con Tsipras (Italie), Bildu (Pays-Basque) ou du parti des animaux (Allemagne et Pays-Bas) et est présidé par Gabi Zimmer (Die Linke). Marqué par son caractère confédéral (c’est à dire respectant et protégeant les diversités d’identités de ses membres), le groupe GUE-NGL est le seul groupe du Parlement à lutter constamment, et depuis le début, contre les plans d’austérités, les politiques macroéconomique et ultra-libérales de l’UE, et à prôner l’idée d’une autre Europe respectueuse des peuples.

 

Le Parlement Européen, seule institution élue de l’UE semble souvent bien éloigné des préoccupations des citoyens, a fortiori pour ceux et celles, qui ont une vision très critique de la construction européenne actuelle. De là à se poser la question de l’intérêt d’avoir des élus à ce niveau, il n’y a qu’un pas, trop vite franchi parfois y compris chez nos camarades.

Pourtant, pendant cette législature, nos élu-e-s se sont efforcé-e-s d’être les plus utiles possible aux combats que nous pouvons mener, aux citoyen-ne-s français-es et européen-ne-s en général. Ils ont permis d’obtenir des avancées concrètes en termes de travail parlementaire, d’amendements ou de résolutions. Plus largement, le rôle de nos élu-e-s tient à quatre piliers principaux et pourrait s’exprimer par les points suivants.

 

  1. Etre les porte-paroles du mouvement social et de la gauche de transformation sociale au sein des institutions. En effet, nos élus, par leur travail au sein du groupe GUE-NGL, porte une autre voix au sein des institutions : une voix profondément anti-austéritaire. Rappelons que la GUE-NGL est le seul groupe à avoir constamment voté contre les plans d’austérités et la casse des services publics et que nos élu-e-s sont au cœur de ces batailles.

 

  1. Pousser les contradictions. Nous le savons, les solutions prônées par les tenants du système néolibéral s’exprimant au Parlement par l’alliance des « grands groupes » (Libéraux, Droite et Social-démocrate), sont non seulement dangereuses pour les populations mais ne permettent pas de répondre aux objectifs qu’ils ont eux-mêmes énoncés. Le dogme libéral du libre-échange et de de la concurrence à tout va est un échec en termes de sortie de crise d’une part, de poids de l’UE sur la scène internationale d’autre part, et de débouchés en terme d’emplois, de consommation ou de respect des normes internationales (comme pour l’accueil des migrants) sans parler des défis en termes environnementaux… Nos élu-e-s sont là pour dénoncer ces politiques et pointer du doigt les contradictions d’un système qui peine de plus en plus à se survivre. Par exemple, dans la dernière période, les questions d’évasion et d’optimisation fiscale, où la Commission, tout en soulevant ces questions face aux diverses scandales type Panama Papers (on estime à  1 000 milliards d’euros les pertes pour les Etats de l’UE), est incapable ne serait-ce que de faire respecter les règles dont elle s’est elle-même dotée (car il faudrait pour cela sortir de l’institutionnalisation de la concurrence fiscale entre Etats qui est en grande partie due à l’action de la Commission elle-même).

 

  1. Permettre la diffusion de l’information. Nos élu-e-s sont de véritables lanceurs d’alertes sur des politiques qui, bien que semblant éloignées de nos préoccupations,touchent tous les jours notre vie quotidienne. Face à des institutions souvent volontairement opaques tout particulièrement au niveau  de la Commission ou du Conseil représentant les Etats Membres, il faut faire connaître les mauvais coups qui se préparent afin de d’organiser la mobilisation. A cette fin, nos élu-e-s sont d’une part constamment en contact avec les associations, les syndicats…afin de les prévenir et travailler avec eux sur les dossiers en cours au sein de l’UE. Ils nous permettent également de décrypter le projet européen actuel que ce soit en termes de libre échange (c’est le cas du travail de Patrick Le Hyaric sur le TAFTA par exemple), sur les questions de droits de l’Homme ou de migrations (cf. le travail de Marie-Christine Vergiat) ou sur la question des services publics (cf. le travail de Marie-Pierre Vieu).

 

  1. Construire l’alternative au niveau européen. Notre présence est indispensable à la consolidation de nos liens au niveau européen avec les différents partis politiques et à l’organisation d’un groupe parlementaire fort et clair sur ses ambitions progressistes.  C’est pour nous un moyen de construire une alternative crédible au niveau européen et un moyen de développer des convergences entre les organisations politiques permettant de peser dans le rapport de forces.

Outre ces quatre rôles que nous pouvons valoriser dans le bilan de nos élu-e-s, il est important ici de parler de méthode de travail. Les communistes et leurs allié-e-s ne se satisfont pas d’une « pseudo démocratie représentative » où une fois élus, les parlementaires auraient un chèque en blanc pendant 5 ans. A l’inverse de cette vision, nous avons toujours défendu l’idée d’élu-e-s de terrain, proches et utiles aux populations. Cela s’exprime, y compris, au niveau parlementaire par le travail régulier, notamment en termes d’amendements, de résolutions, de prises de position…avec nos partenaires au niveau national, européen, international. C’est à notre sens cette vision des choses qu’il faudra continuer à porter pour et après les futures élections. La politique ne peut pas, et ne doit pas se faire sans nous ! Pour cela, il nous faut des élu-e-s qui nous permettent de nous exprimer, de nous mobiliser et de porter haut les couleurs d’une Europe des peuples et de la solidarité en lieu et place de la construction européenne actuelle.

 

Bilan des élu-e-s au Parlement Européen

Patrick Le Hyaric

Vice-président du groupe de la Gauche unitaire européenne-Gauche verte nordique, Patrick Le Hyaric porte régulièrement en séance et dans les commissions parlementaires le combat contre l’austérité et ses outils européens (Semestre européen, MES).

Il a permis d’obtenir la remise en place du fonds européen d’aide aux plus démunis, travaillé et obtenu la pérennisation de la Garantie jeunesse.

Il a fait voter en début de mandat un rapport demandant une adoption rapide de la Convention de l’Organisation Internationale du Travail sur le travail forcé qui avait fait grincer des dents chez les libéraux pour son plaidoyer en faveur des droits du travail. Depuis, le Conseil l’a adopté et 12 pays européens dont la France ont ratifié ce texte.

Sur le dossier du détachement des travailleurs, il a défendu une égalité complète de droits entre détachés et locaux. Il a fait avancer par ses amendements et interventions l’inclusion des responsabilités légales aux pratiques des sous-traitants et a proposé la création d’un corps européen d’inspecteurs du travail pour que ces droits soient respectés. La Commission vient d’ailleurs de faire une proposition d’agence européenne du travail qui reprend en partie cette idée.

Il a largement aidé aux mobilisations contre le grand marché transatlantique (TAFTA), contre le traité sur les services (TISA), tout en menant la bataille pour changer des contenus du traité avec le Canada. 

En lien avec des associations et syndicats africains, il révèle et agit contre le projet de libre-échange entre l’UE et 16 pays d’Afrique de l’Ouest.

Il défend régulièrement le monde agricole en interpellant la Commission par le biais de nombreuses questions écrites dénonçant l’ouverture totale des marchés agricoles, leurs conséquences sur les petits paysans et y opposant un système de prix rémunérateurs pour leurs productions.

En tant que membre de la commission d’enquête sur les Panama Papers, c’est tout un travail de sensibilisation sur le rôle des lanceurs d’alerte qui a été mené, aboutissant à la demande du Parlement de créer un statut spécial les protégeant. Il a fait voter par le Parlement européen (le 11 novembre 2017) le projet d’une conférence internationale sur la lutte contre l’évasion fiscale.

En parallèle de ses activités en commissions parlementaires, il a mené de nombreux combats, comme son initiative « rendez l’argent aux grecs » lancée le 12 octobre 2017 en réponse aux profits réalisées par la BCE sur la dette grecque, ou les multiples rencontres organisées avec des syndicalistes aux Parlement européen pour y porter leurs combats : contre le projet de libéralisation du marché de l’énergie, contre la privatisation des barrages, en soutien aux travailleurs de Caterpillar, avec les salariés de Holiday Inn et en faisant le lien avec toutes les salariées d’hôtels en Europe.

Le 17 décembre 2014, il a porté et défendu  une résolution du Parlement européen adoptée à une large majorité pour la reconnaissance de la Palestine, et désormais c’est l’octroi de préférences commerciales aux produits provenant des colonies qui le font intervenir auprès de la Commission pour faire respecter le droit international.

 

Marie-Christine Vergiat

Militante des droits de l’Homme depuis plus de 30 ans, durant ce second mandat, Marie-Christine Vergiat a été membre des commissions "libertés civiles", "affaires étrangères", de la sous-commission des droits de l’Homme et de la commission spéciale sur le terrorisme.

Son action s’est notamment focalisée sur les enjeux migratoires et la défense des droits de l'Homme en Europe et dans le monde en liens réguliers avec les ONG européennes et internationales.  Elle refuse l’instrumentalisation de ces questions à des fins politiques et le deux poids, deux mesures trop souvent à l’œuvre au sein du Parlement européens. Elle se bat  pour le respect des droits des peuples trop souvent spoliés par les intérêts étrangers qu’ils soient économiques, politiques ou diplomatiques. Dans les nombreuses résolutions qu’elle a portées, elle a insisté et fait adopter des amendements portant en particulier sur la liberté de croire ou ne pas croire, sur les défenseurs des droits de l’Homme et de l’environnement, des journalistes et des minorités ainsi que  sur la responsabilité des entreprises européennes dans les atteintes aux droits de l’Homme des pays tiers, notamment en termes d’accaparement des terres, d’exploitation des travailleurs ou de financement des conflits.

Elle a notamment été l’auteur d'un rapport du Parlement européen sur « Les droits de l'Homme et la migration dans les pays tiers » adopté en octobre 2016 par 339 voix contre 333 et 25 abstentions. Ce texte analyse les évolutions globales des migrations pour mieux contextualiser les enjeux et lutter contre les fantasmes qui alimentent les peurs avant de proposer des approches acceptables partout dans le monde respectant les droits des migrants quels que soient leur statut. Elle a fait inscrire dans plusieurs résolutions du Parlement européen La nécessité pour les Etats membres de l’UE de ratifier la convention pour les travailleurs migrants et leurs familles.

Elle a poursuivi son engagement pour la protection des données personnelles dans le contexte du contrôle renforcé des frontières et de la lutte contre le terrorisme, pour la défense de l'Etat de droit et des libertés fondamentales notamment en Hongrie où les dérives autoritaires semblent servir de modèle à un nombre croissant d'États en Europe.

Pour ce qui concerne les violations des droits de l'Homme dans le monde, elle s'est mobilisée contre la répression Turquie en tant que vice-présidente du groupe d'amitiés avec le peuple kurde, auprès de nos camarades du HDP, mais aussi dans la Corne de l'Afrique et en Afrique du Nord sans oublier son soutien continu à la transition démocratique en Tunisie et aux mouvements sociaux au Maroc, pays où elle se rend régulièrement apporter son soutien aux forces progressistes.

 Elle a poursuivi ses actions en faveur de l’économie sociale et solidaire comme coprésidente de l'intergroupe consacré à ces questions et a co-organisé deux Forums de l’économie sociale et solidaire de la GUE/NGL rassemblant des acteurs de toute l’Europe pour promouvoir ces autres formes d'économie.

 Elle s'est aussi engagée dans le Progressive caucus et pour le Forum européen de Marseille considérant que le rassemblement des Gauches alternatives est le seul moyen de lutter efficacement en Europe contre la montée des nationalismes, des populismes et des extrêmes droites.

 

 

Marie-Pierre Vieu

Députée européenne de la région Occitanie depuis juillet 2017, en remplacement de Jean-Luc Mélenchon, membre de la direction du PCF en charge des relations extérieures, Marie-Pierre Vieu est une élue de terrain qui fait le lien entre les luttes locales et les enjeux européens. Héritant de son prédécesseur la commission budget, elle siége également à la commission des transports et du tourisme. Elle est membre de la plateforme de dialogue Union Européenne – Catalogne afin de promouvoir la démocratie en Espagne mise à mal ces derniers mois. Elle donne à ses nouvelles fonctions un marquage résolument anti-austéritaire, social et de défense des services publics. Elle s’investit sur les terrains de l'emploi et de la ré-industrialisation en travaillant le lien avec le mouvement syndical et social.

 

Issue d'une circonscription rurale, elle suit également les questions de la PAC au cœur des évolutions européennes ainsi que de la viticulture et de la pêche. Elle multiplie les initiatives au plus proche du terrain consacrant deux jours dans un département de la circonscription grand sud-ouest chaque mois, en plus des divers visites ou débats.

 

Marie-Pierre Vieu intervient sur les dossiers d’Alstom en interpellant la Commission sur la fusion avec Siemens, et en se déplaçant à diverses initiatives locales.

Elle a fait plusieurs interventions contre les plans sociaux et aide à l’élaboration d’alternatives industrielles notamment via les questions d’économie sociale et solidaire (ESS).  Suite à sa visite au port de Sète, elle intervient au Parlement européen sur le devenir de Saipol en concurrence avec une entreprise argentine. Très investie, sur les questions des services publics, elle défend lors de ses déplacements et par son travail en commission parlementaire un service public national du rail et se réunit régulièrement avec les syndicats des transports. Elle travaille actuellement sur les questions des travailleurs détachés sur les routes et organise le 24 mars 2018 une grande initiative à Montpellier sur les questions du rail, de la route et des transports aériens.

Elle soutient la lutte contre la concession des barrages hydrauliques et a interpelé le Ministre Nicolas Hulot en la matière. Elle est présente dans différentes initiatives contre le démantèlement des services scolaires, carcéraux et de libéralisation de la poste.

 

A partir de ces premières expériences, Marie-Pierre Vieu a décidé de prendre plusieurs initiatives futures comme une nouvelle conférence sur les transports dans le nord de la France au deuxième semestre 2018 permettant d’amplifier les mobilisations et résister au dumping social en lien avec nos partenaires européens. Elle entend proposer un audit des directives de libéralisation dans les secteurs du rail, de l'électricité et de la Poste dans 4-5 pays européens.  Elle a commandé un rapport sur la sécurité alimentaire, pour établir un diagnostic des besoins agricoles et dégager des pistes de propositions sur la réorientation de la PAC en lien avec la transition écologique. Marie-Pierre Vieu entend aussi être volontariste sur les questions de nouvelles ressources pour l'UE, pour la mise en place d'une taxe sur les transactions financières et un impôt écologiste juste.

 

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5 mars 2018 1 05 /03 /mars /2018 18:08
Rue de Venise (photo I Dupont, 2016)

Rue de Venise (photo I Dupont, 2016)

Italie. Succès du mouvement Cinq étoiles et de l'extrême droite
LUNDI, 5 MARS, 2018
HUMANITE

Selon les premiers sondages « sortie des urnes », le Mouvement cinq étoiles reste le premier parti du pays. Il obtiendrait entre 29 et 32% (1), soit bien plus qu’en 2013 (25,5%). Il progresserait notamment dans le sud du pays. Alessandro Di Battista, député du M5S, s'est réjoui, parlant d'un "triomphe pour le M5S". "Cela montre que tous devront parler avec nous", a-t-il prévenu, envisageant que son parti soit la colonne vertébrale de la future majorité.

La coalition d’extrême-droite et de droite en tête

La coalition la plus importante est celle qui unit la droite de Forza Italia à l’extrême-droite de la Ligue du Nord et de Frères d’Italie. Elle obtient entre 33,5 et 36,5 %, contre 29,18% en 2013. Cette progression est possible grâce à la progression de l'extrême-droite. En effet Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi baisse. Il recueille entre 12,5% et 15,5% des suffrages (en 2013, le Peuple de la liberté obtenait 21,56% des voix).

Forza Italia serait devancé par la Ligue de Matteo Salvini, estimée entre 13 et 16%. Cela signifierait une prise de leadership de l'extrême-droite au sein de la coalition. Une première depuis 1994. Dans les régions septentrionales du pays, la Ligue fait des poussées à plus de 40% dans certaines zones.

À cela, il faut ajouter le score de Frères d’Italie, une force néofasciste, créditée de 3 à 6%.

Le centre-gauche en baisse

Le Parti démocrate (PD) de Matteo Renzi s’effondre, crédité de 20,5 à 23,5% des suffrages (25,43% en 2013). Le total de la coalition de centre-gauche est estimé entre 25 et 28% (29,55% en 2013). Le chef du groupe PD à la Chambre des députés, Ettore Rosato a déclaré que si les résultats restaient dans ces eaux, son parti « irait à l’opposition ». Depuis 2011, le PD était le principal parti au gouvernement. L'ancien sous-secrétaire d'État à la justice, Gennaro Migliore, a prévenu qu'il n'y aurait aucune alliance avec le Mouvement cinq étoiles.

À gauche du Parti démocrate : la bérézina

On observe un effondrement des forces à la gauche du Parti démocrate. Libres et égaux est estimé entre 3 et 5%. Cette liste rassemble Gauche italienne, qui avait obtenu 3,2% en coalition avec le PD il y a cinq ans. Elle a également vu le renfort de la "gauche" du Parti démocrate. Sans succès visiblement.

Quant aux communistes de Pouvoir au peuple ils obtiendraient, selon les premiers bulletins dépouillés 1,1% des voix et n’entreront pas au Parlement. Il y a cinq ans, Révolution civile, l’alliance à laquelle participaient le Parti de la refondation communiste et le Parti des communistes italiens, recueillait 2,25% des suffrages.

Pas de majorité

Les projections en sièges pour la Chambre des députés montrent qu'aucune majorité ne se dégage. La coalition de droite et d'extrême-droite est loin d'obtenir les 315 sièges pour gouverner : elle en occuperait entre 225 et 265. Le M5S aurait lui entre 195 et 235 députés. Le centre-gauche entre 115 et 155. Libres et égaux entre 12 et 20 sièges. Les autres listes obtiendraient entre 6 et 8 sièges.

Au Sénat, où le vote a lieu sur base régionale, la droite et l'extrême-droite pourraient se rapprocher de la majorité (158 sièges). Elles sont créditées de 112 à 152 élus. Le Mouvement cinq étoiles est estimé entre 75 et 115 sénateurs, talonné par la coalition de centre-gauche (57 à 97 élus). La liste Libres et égaux aurait entre 2 et 6 élus.

Pour gouverner, un exécutif doit avoir la majorité dans les deux branches du Parlement.

Et maintenant ?

En l'attente des résultats détaillés, il n'est pas sûr qu'une grande coalition entre le centre-gauche et Forza Italia soit en mesure de gouverner.

Une autre hypothèse, évoquée pendant la campagne, est celle d'un gouvernement Cinq étoiles - Ligue du Nord. Ces deux partis obtiennent à eux deux, entre 44,5 et 48,5% des voix. Mais il n'est pas sûr qu'un tel attelage plaise au M5S en quête de respectabilité. D'autant plus qu'une partie de son électorat, qui provient de la gauche, pourrait se détourner de lui, notamment dans les zones du sud du pays.

Enfin, le président de la République pourrait demander aux forces politiques la formation d'un gouvernement technique en vue du changement de la loi électorale.

journaliste
Italie: succès du mouvement Cinq étoiles et de l'extrême-droite (L'Humanité, Gaël de Santis, 5 mars 2018)
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1 mars 2018 4 01 /03 /mars /2018 17:06
D’Afrin à la Ghouta, pourquoi la Syrie est toujours à feu et à sang malgré la défaite de l’Etat islamique (Thomas Clerget, Bastamag - 27 février 2018)

Lu sur le site internet: Bastamag, cet article de synthèse important qui rétablit certaines réalités dans cette guerre atroce et très complexe, avec une multiplicité d'acteurs et de retournements d'alliances.  Pour le Réseau syrien pour les droits de l’homme, entre 80 et 90% des victimes civiles auraient été causées par les forces pro-régime, du fait des bombardements, des actes de tortures et des exécutions.  

(https://www.bastamag.net/D-Afrin-a-la-Ghouta-pourquoi-la-Syrie-est-toujours-a-feu-et-a-sang-malgre-la) 

D’Afrin à la Ghouta, pourquoi la Syrie est toujours à feu et à sang malgré la défaite de l’Etat islamique

PAR 

Malgré l’adoption d’un cessez-le feu à l’Onu, bombardements et combats se poursuivent à la Ghouta, dans la banlieue est de Damas, tandis que l’armée turque combat les kurdes à Afrin. Plus tôt en février, Israël a bombardé des installations iraniennes, et des combats ont également opposé l’armée américaine à des paramilitaires russes. Alors que la défaite de Daesh en Syrie annonçait, pour certains, la « fin de la guerre », la situation y semble en fait plus instable et explosive que jamais. Pourquoi une telle flambée de violences ? Une issue est-elle possible, et sous quelles conditions ? Bastamag décrypte la situation.

Que se passe-t-il en Syrie ? Alors que, depuis la chute d’Alep fin 2016, et plus encore depuis la reprise de Raqqa à l’État islamique (EI) en octobre dernier, l’idée d’une guerre « proche de la fin » prenait la forme d’une évidence pour beaucoup, plusieurs événement viennent rappeler qu’absolument rien n’est réglé. Le raid aérien israélien mené le 10 février contre plusieurs cibles militaires en Syrie, dont plusieurs installations iraniennes, a notamment jeté la stupéfaction, laissant craindre un nouveau changement d’échelle du conflit. Conduite, selon l’État hébreu, suite à l’incursion d’un drone iranien au dessus de son territoire, l’opération s’est soldée par la destruction d’un avion de combat israélien, qui s’est écrasé dans le nord d’Israël après avoir été touché par un missile tiré depuis la Syrie.

Pourquoi cette intervention ? Les visées israéliennes rejoignent ce qui est aujourd’hui la principale préoccupation américaine en Syrie : y contenir la présence croissante de l’Iran, synonyme de constitution d’un « arc » sous domination chiite, de Téhéran jusqu’au Liban [1]. Le pouvoir iranien, plus discret que ses alliés de Damas et de Moscou, n’en a pas moins joué un rôle majeur dans le maintien au pouvoir du régime, via son argent – Téhéran aurait versé, selon l’Onu, entre 6 et 35 milliards de dollars par an à la Syrie entre 2011 et 2015 – et ses combattants, les « Gardiens de la révolution », ainsi qu’une myriade de milices islamistes chiites qui lui sont affiliées. On y trouve en première ligne le Hezbollah libanais, et d’autres combattants en provenance d’Irak, d’Afghanistan ou du Pakistan. Si la Russie est devenue maîtresse des airs depuis 2015, ce sont les milices pro-iraniennes qui tiennent le terrain aux côtés des restes de l’armée syrienne.

Environ un tiers du pays contrôlé par les YPG kurdes

Un autre événement, survenu quelques jours plus tôt mais passé plus inaperçu, confirme la profonde instabilité de la situation. Mercredi 7 février dans l’est de la Syrie (province de Deir-ezzor), l’armée américaine a abattu plusieurs dizaines de mercenaires russes, entre 200 et 300 selon certaines sources, placés à la tête d’une colonne de troupes favorables au régime de Bachar al-Assad. Ils s’apprêtaient à attaquer un site gazier tenu par les Forces démocratiques syriennes (FDS), allié des États-Unis en Syrie [2]. Le lien entre ces mercenaires et le gouvernement russe – qui a officiellement proclamé son retrait de Syrie il y a plusieurs semaines – n’est pas reconnu par le Kremlin, mais leur présence fait partie des moyens toujours engagés par Moscou auprès du régime de Damas. 1500 à 2000 mercenaires russes seraient déployés en Syrie, travaillant pour la société privée Wagner [3].

Du côté des groupes visés par l’attaque, les Forces démocratiques syriennes sont très majoritairement composées des kurdes des « Unités de protection du peuple » (YPG), ainsi que d’autres groupes de combattants syriens. Les FDS sont le principal allié en Syrie de la « coalition internationale » contre l’État islamique emmenée par les États-Unis. Après en avoir expulsé l’EI, elles contrôlent la quasi-totalité du territoire syrien situé à l’est de l’Euphrate, où leurs alliés de la coalition – notamment Washington – ont établi plusieurs positions militaires. Les milices kurdes des YPG contrôlent également les zones de Manbij et d’Afrin au nord, soit au total environ un tiers du territoire syrien, très au delà des régions peuplées par des populations kurdes (voir zones en jaune sur la carte ci-dessous).

A Afrin, l’intervention militaire turque fait les affaires du régime

La zone d’Afrin, dans l’extrêmité nord-ouest de la Syrie, est un autre point chaud révélateur des lignes de fracture qui tenaillent actuellement le pays. Ce canton fait l’objet d’une opération conduite depuis le 21 janvier par l’armée turque – épaulée pardes combattants syriens – et baptisée « Rameau d’olivier ». L’objectif pour Ankara est d’en expulser les YPG kurdes, très lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) que la capitale turque combat sur son propre territoire. La Turquie a toujours refusé l’idée de création d’un pays kurde courant le long de sa frontière, et a déjà annoncé son intention de « nettoyer » ultérieurement les autres régions du nord de la Syrie. Mais à Manbij comme à l’est de l’Euphrate, les combattants kurdes sont toujours soutenus par les forces américaines, qui ont annoncé leur intention de s’y maintenir.

En revanche dans le canton d’Afrin, c’est jusqu’ici la présence de l’armée russe qui préservait les YPG d’une attaque turque. Or, Moscou a décidé d’en retirer ses troupes, laissant le champ libre à la Turquie. Pour quelle raison ? La réponse est suggérée par Piotr Akopov, chroniqueur de Vzgliad, journal proche du Kremlin, dans un texte republié sur la page Facebook officielle de la base militaire russe de Hamimim (repéré par le chercheur Syrien Haid Haid). Il s’agit d’abord, écrit Akopov, d’affaiblir la position des États-Unis en attaquant ses alliés kurdes, mais aussi de« faciliter la reconstruction d’une Syrie unie » – comprendre ici la reprise en main du pays par le régime : « La "menace turque" permanente obligera [les kurdes] à chercher leur place en Syrie. Ils le feront parce que Damas et Moscou peuvent fournir des garanties de sécurité aux Turcs, et parce que leur indépendance ne les protégera pas des "opérations anti-terroristes" d’Ankara. » L’offensive turque, autorisée par Moscou, fait donc les affaires de la Russie comme du régime syrien, qui essaieront – sans garantie de succès – d’en tirer bénéfice.

La mise en scène d’une réunification du pays

« Selon de nombreux responsables de l’administration kurde syrienne, la Russie a indiqué aux Kurdes d’Afrin qu’ils obtiendraient sa protection s’ils livraient leur région au gouvernement syrien, précise Haid Haid sur le site d’information Middle East Eye.C’est quand la proposition a été refusée que la Russie s’est retirée de la région. »Les derniers développement semblent confirmer ces informations : après la conclusion d’un accord avec le YPG kurde, des milices pro-régime ont tenté d’entrer à Afrin le 20 février. Selon des responsables kurdes, ces dernières sont censées prendre position le long de la frontière turque, s’interposant entre l’armée turque et les combattants kurdes. Elles ont cependant été reçues par des tirs d’artillerie de l’armée turque, les forçant dans un premier temps à faire demi-tour.

Malgré les territoires peu à peu conquis et leur autonomie revendiquée, les YPG kurdes n’ont jamais intensément combattu les forces de Bachar al-Assad aux côtés des groupes de l’opposition. C’est plutôt une non-agression réciproque qui a prédominé entre ces deux parties depuis la révolution de 2011 [4]. Le 20 février dans la soirée, peu de temps après la tentative avortée des forces pro-régime d’entrer à Afrin, des vidéos commençaient néanmoins à circuler sur les réseaux sociaux, affichant les « retrouvailles » de combattants du régime avec des membres des YPG, drapeaux loyalistes [5] mélangés avec les drapeaux kurdes, scandant « uni-uni-uni, le peuple syrien est uni ! », soit... l’un des slogans de la révolution. Comme prévu, Damas veut capitaliser sur l’intervention turque : il s’agit pour le régime de regagner en légitimité en s’affichant comme protecteur des kurdes, et de mettre en scène la réunification d’un pays brisé en morceaux par la guerre.

La Ghouta orientale, faubourg populaire symbole de la révolution

Dans le même temps, le régime accentue l’offensive engagée fin novembre contre la zone rebelle de la Ghouta orientale, faisant pleuvoir un déluge de feu sur les habitants de la grande banlieue est de Damas, dont plusieurs localités avaient déjà subi l’attaque chimique au gaz sarin du 21 août 2013 [6]. Environ 400 000 personnes, dont 50% d’enfants selon l’Unicef, y sont toujours coincées par un siège qui dure depuis plus de quatre ans. La Ghouta, faubourg populaire, ouvrier et agricole, est l’une des zones à avoir très tôt et massivement exprimé son opposition au régime, une dynamique renforcée par la répression des manifestations pacifiques, les exécutions de masse – Amnesty a décrit la prison de Saidnaya, près de Damas, comme un « abattoir humain » –, les viols systématiques, tortures, etdisparitions subis par les activistes et leurs familles. C’est dans ce contexte qu’est apparue à l’été 2011 l’Armée syrienne libre, composée comme à Homs ou dans d’autres villes du pays d’habitants et de déserteurs de l’armée décidés à prendre les armes pour protéger les manifestations [7].

L’opposition a fini par se rendre totalement maître de la Ghouta en 2012. Les relations entre les groupes armés locaux et les habitants se sont depuis tendues, tandis que la faiblesse des moyens de l’ASL – peu aidée par les capitales occidentales face à la puissance de feu du régime – a favorisé les groupes soutenus par les puissances du Golfe et la Turquie, et leur évolution en mouvements se revendiquant d’une idéologie islamiste. Les deux groupes aujourd’hui les plus puissants dans la Ghouta sont Jaych-al-Islam (salafiste non-jihadiste) et Faylaq-al-Rahmane (nationaliste, membre de l’ASL), qui comptent au total environ 10 000 combattants. Plus qu’à une adhésion à leur projet politique, c’est à la capacité de ces groupes – qui ont aussi combattu l’EI et l’ont empêché de s’implanter dans la Ghouta – à tenir tête au régime, qu’est dû leur soutien relatif par la population.

Le seul groupe jihadiste présent à la Ghouta est Hayat Tahrir al-Sham (HTS), créé en 2017 à partir de plusieurs factions dont l’ancien Front al-Nosra [8]. Alors qu’HTS domine la province d’Idlib, son implantation à la Ghouta est très marginale. Le gouvernement syrien en exagère néanmoins la présence pour justifier l’offensive en cours, dont l’objectif est de tirer un trait définitif sur l’une des quatre dernières enclaves tenues par l’opposition, sans doute la plus symbolique, et l’une des plus résilientes.

Assiéger, bombarder, dépeupler : une stratégie bien rodée

Malgré plusieurs tentatives de percées depuis l’automne 2017, l’armée syrienne et les milices chiites qui l’appuient n’ont jamais réussi à pénétrer dans la Ghouta. Les bombardements quotidiens ont démarré à la fin du mois de novembre, franchissant un palier fin décembre, avant de se transformer désormais en pilonnage systématique et indiscriminé par les aviations russe et syrienne et par l’artillerie lourde, ciblant des marchés, des centres de soin débordés par les blessés, des boulangeries, ou encore des immeubles d’habitation. Plus de 500 civils ont été tués pendant les sept premiers jours de cette nouvelle offensive, auxquels s’ajoutent des centaines de morts supplémentaires depuis la fin du mois de novembre. « Il ne faut pas prétendre, alors qu’Assad assiège les civils de la Ghouta orientale et les bombarde sans relâche, y compris leurs hôpitaux, qu’il s’agit d’une guerre : c’est un massacre », a commenté l’ONG Human rights watch. En face, les rebelles ont tiré des roquettes sur Damas tuant, selon les médias officiels syriens, 20 personnes sur la dernière semaine.

Samedi 24 février, le Conseil de sécurité de l’Onu a laborieusement adopté une résolution « demandant », pour des motifs humanitaires, une cessation des combats dans tout le pays « pour au moins trente jours », excluant cependant les opérations menées contre « les groupes terroristes ». Dès le lendemain, l’Iran annonçait que les opérations de « nettoyage » se poursuivraient « dans les banlieues de Damas sous contrôle terroriste ». Les bombardements reprenaient dès le matin, tandis que les forces pro-régime déclenchaient une offensive terrestre. Nouveau rebondissement dans la journée de lundi, qui voyait Moscou « ordonner » une trêve humanitaire quotidienne dans la Ghouta, de 9h à 14h, ainsi que la création de couloirs destinés à évacuer les civils.

Employée précédemment à Alep, à Homs, ou sur des localités longtemps assiégées comme Madaya, la stratégie du régime et de ses alliés, bien rodée, a été analysée et baptisée « We leave or we die » (« Partir ou mourir ») par l’ONG Amnesty international [9]. Son objectif : briser la population pour faire tomber l’opposition armée, puis « négocier » le départ des survivants (civils et combattants), souvent regroupés dans la région d’Idlib. Le déplacement des populations opposées au régime faisant, in fine, partie des objectifs : « Le gouvernement syrien a mis en œuvre une stratégie de sièges, d’homicides illégaux et de déplacements forcés, constate Amnesty. Si l’objectif affiché est de vaincre les combattants de l’opposition, son utilisation cynique de la stratégie "se rendre ou mourir de faim" se traduit par des sièges et des bombardements aux effets dévastateurs (...). Cette attaque systématique et de grande ampleur contre les civils s’apparente à des crimes contre l’humanité. » [10]

La justice, un préalable à toute forme de paix en Syrie

L’actuelle multiplication des violences en Syrie est aussi le reflet d’un processus politique totalement dans l’impasse, à la fois cause et conséquence de la volonté de chacun des acteurs, au premier rang desquels le régime et ses alliés, de pousser leur avantage sur le terrain. De ce point de vue, l’échec récent des négociations de Sotchi les 30 et 31 janvier derniers – boycottées par les principaux groupes de l’opposition en pleins bombardements sur la Ghouta et la province d’Idlib – est un échec pour Moscou. Ayant pris l’avantage sur les scènes diplomatique et militaire depuis son intervention en septembre 2015 afin d’éviter l’effondrement du régime, la Russie comptait transformer l’essai en fixant elle-même le cadre d’une sortie du conflit. Précédemment, les pourparlers d’Astana, réunissant début 2017 Moscou, Istanbul et Téhéran en dehors des discussions menées aux Nations-unies, avaient débouché sur la création de « zones de désescalade », dont faisaient partie les régions d’Idlib et de la Ghouta, cibles depuis d’offensives du régime...

Malgré sept années de souffrances, une issue à la « guerre interminable » en Syrie n’est donc pas en vue. Les estimations fixent le nombre de morts à plus de 500 000 depuis 2011, dont 30 à 40% de civils, auxquels s’ajoutent environ deux millions de blessés. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, de même que le Réseau syrien pour les droits de l’homme, entre 80 et 90% des victimes civiles auraient été causées par les forces pro-régime, du fait des bombardements, des actes de tortures et des exécutions. Selon Amnesty international, qui évoque une « politique d’extermination », sur la seule prison de Saidnaya, l’un des nombreux centres de détention du régime, 13 000 personnes auraient été pendues de 2011 à 2015. Chiffres auxquels s’ajoutent, à la même date, au moins 17 000 personnes « mortes dans les geôles syriennes en raison des conditions inhumaines et de la torture ». Des dizaines de milliers de femmes auraient été violées, là encore dans le cadre d’une politique systématique de terreur visant l’opposition [12].

Sur une population qui comptait à l’origine 22 millions d’habitants, 5,4 millions ont dû fuir le pays, tandis que 6,1 millions sont des déplacés internes [13]. Selon l’Onu, une aide médicale urgente est nécessaire pour 13 millions de personnes. Au regard de l’ampleur invraisemblable des crimes commis sur la population, généralement passés au second plan dans les analyses dites « géopolitiques », les appels récurrents à la paix en Syrie pourraient bien ne rester que de vaines paroles, en l’absence de la mise en œuvre d’un véritable processus de justice, et de la condamnation des responsable

 

 

 

Notes

[1L’Iran est la principale puissance chiite – une branche minoritaire de l’Islam aux côtés du sunnisme dominant. Les chiites sont également au pouvoir en Irak, tandis qu’au Liban, dans le cadre d’un système politique multiconfessionnel, le Hezbollah, très proche de l’Iran, est la principale force militaire.

[2L’événement a été rapporté et a fait l’objet d’enquêtes de la part de nombreux journaux. Par exemple sur le site d’information Middle east eye, mais aussi sur le Guardian, ou encore en France dans Le Monde ou le Figaro.

[3Voir par exemple cet article de l’Independant.

[4Déclenchée en mars 2011, avec d’importantes manifestations pacifiques aux quatre coins du pays, la révolution syrienne a évolué en conflit armé sous l’effet d’une brutale répression des manifestants par le régime, puis en guerre régionale avec l’implication de nombreuses puissances étrangères favorables (Russie, Iran) ou opposées (Turquie, Arabie Saoudite, États-Unis...) au régime de Damas.

[5Le drapeau arboré par le régime de Damas est le drapeau officiel syrien depuis 1980, qui comporte trois bandes horizontales – rouge, blanche, noire, en partant du haut – et deux étoiles. Le drapeau adopté par le mouvement révolutionnaire en 2011 est le drapeau en vigueur à l’indépendance du pays en 1946 : trois bandes – verte (au lieu de rouge), blanche et noire – et trois étoiles rouges, au lieu de deux vertes sur le drapeau du régime.

[6Cette attaque chimique avait tué plus de 1000 personnes et constitué l’un des tournants du conflit.

[7Pour un récit détaillé concernant les premières heures de la révolution, ses grandes manifestations pacifiques et leur répression par le régime, l’expérience de la torture, la création de l’ASL, l’apparition des factions islamistes... lire le bel ouvrage de Majd al-Dik, jeune activiste syrien aujourd’hui réfugié politique en France : A l’est de Damas, au bout du monde. Témoignage d’un révolutionnaire syrien, éd. Don Quichotte (Seuil), 2016 (écrit avec Nathalie Bontemps).

[8Al-Nosra était affilié à al-Qaïda jusqu’en 2016. Aujourd’hui, Al-Qaïda a créé un nouveau groupe dans la province d’Idlib, en concurrence avec HTS au sein de la mouvance jihadiste.

[9Voir ici le rapport complet We leave or we die par Amnesty international.

[10Voir ici une carte interactive des déplacements forcés en Syrie, avant la bataille actuellement engagée à la Ghouta.

[11L’Observatoire syrien pour les droits de l’homme donne un chiffre comparable, soit 2815 personnes tuées dans les bombardements de la coalition internationale au 22/01/18. L’ONG Airways avance une fourchette plus élevée, comprise entre 3481 et 5304 morts au 31/12/17.

[12Une enquête approfondie, menée dans le cadre du projet « Zero impunity » par les journalistes du collectf Youpress Cécile Andrjezewski et Leïla Miñano, avec Daham Alasaad, a également mis en lumière l’existence d’une politique systématisée de viols visant les enfants d’opposants politiques au régime syrien : Les viols d’enfants, l’autre crime de guerre du régime Assad. Cette enquête a également été publiée sur le site d’information Mediapart.

[13Chiffres donnés par l’agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).

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1 mars 2018 4 01 /03 /mars /2018 07:29
Voilà un dirigeant de gauche européen qui conjugue l'élégance morale, les principes politiques progressistes, le refus du libéralisme et de l'austérité et la capacité de rassemblement et d'invention

Voilà un dirigeant de gauche européen qui conjugue l'élégance morale, les principes politiques progressistes, le refus du libéralisme et de l'austérité et la capacité de rassemblement et d'invention

THOMAS LEMAHIEU
MARDI, 27 FÉVRIER, 2018
L'HUMANITÉ

Dans un discours attendu, le dirigeant travailliste demande que son pays puisse rester dans l’union douanière. Mais, afin d’éviter toute dérégulation, il réclame un droit de regard sur les éventuelles négociations des accords de libre-échange.

Accusé depuis des mois d’entretenir l’ambiguïté sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit), Jeremy Corbyn, le dirigeant du Parti travailliste, a tracé, hier, dans un discours particulièrement attendu à Coventry, une voie bien différente de celle de Theresa May. Coincée par les éléments les plus acharnés du Parti conservateur, sur une ligne ouvertement ultralibérale avec des relents xénophobes, la première ministre peine à définir une position claire et nette face aux 27 États membres de l’UE. Mais au sein du gouvernement, ses ministres multiplient les ballons d’essai : en quittant le marché unique et l’union douanière, ils entendent mettre fin, au nom de leur lutte contre l’immigration, à la liberté de circulation des personnes, mais pas à celle des capitaux et des biens, et lancer le pays dans une concurrence fiscale effrénée avec ses voisins. Quand David Davis, par exemple, promet la main sur le cœur que le Brexit n’ouvrira pas une « dystopie à la Mad Max », difficile de ne pas entendre, derrière la dénégation un peu grossière, les gargouillis des estomacs des traders à la City ! Idem quand son collègue chargé du commerce promet de négocier des traités de libre-échange, dérégulant plus encore le marché du travail et ouvrant à la concurrence les derniers services publics, comme la santé !

Pour les travaillistes, désormais solidement amarrés à la ligne antilibérale et anti-austérité qui a fait le succès de Jeremy Corbyn lors des dernières élections législatives, il faut sortir des « fantaisies idéologiques » des conservateurs. Leur dirigeant plaide pour que le résultat du référendum soit respecté, que le Royaume-Uni sorte bel et bien de l’Union européenne, mais en restant dans l’union douanière. C’est, selon Corbyn, la seule manière d’éviter le retour, redouté vingt ans après le début du processus de pacification, d’une frontière divisant l’Irlande entre le Sud et le Nord et d’assurer que l’industrie britannique n’ait pas à payer de droits de douane… À ses yeux, c’est aussi une manière de conjurer toutes les tentations d’abaisser, pour des raisons de dumping, les normes en vigueur en matière de droits sociaux et de protection de l’environnement.

Loin des conservateurs, qui, n’imaginant le monde que comme une vaste zone de libre-échange, se rêvent déjà en promoteurs de nouveaux accords comme le traité transatlantique (TTIP), les travaillistes sont prêts, dit leur leader, à renoncer à une souveraineté de ce type sur les négociations internationales, mais ils réclament qu’un Royaume-Uni demeurant membre de l’union douanière soit associé, sous une forme encore à inventer, aux éventuelles négociations commerciales entre l’Union européenne et d’autres interlocuteurs.

« Ils essaient de transformer le pays en un paradis fiscal »

À rebours des zélateurs de ces accords, tant dans l’Union européenne qu’au Royaume-Uni, le but affiché par Corbyn est d’empêcher précisément toute course à la dérégulation et à de nouvelles privatisations. « Les conservateurs veulent utiliser le Brexit pour pousser les feux sous la fusée des insécurités et des inégalités inhérentes à notre système économique actuel, accuse Jeremy Corbyn. En nous entraînant dans une spirale de dérégulation, ils essaient de transformer la Grande-Bretagne en un paradis fiscal avec des bas salaires, des droits rognés et des services publics réduits à néant par les coupes budgétaires. » Non sans avoir insisté sur le sort des ressortissants des pays de l’UE au Royaume-Uni, toujours dans l’incertitude près de deux ans après le référendum sur le Brexit, Corbyn se veut très clair sur l’immigration. « Ce ne sont pas les migrants qui tirent les salaires vers le bas, ce sont les mauvais patrons qui taillent dans les payes et le mauvais gouvernement qui organise l’opposition entre les travailleurs et qui veut affaiblir les organisations syndicales. »

Rubrique Monde
Face aux utopies ultralibérales de May, Corbyn trace la voie d'un autre Brexit (Thomas Lemahieu, L'Humanité, 27 février 2018)
Face aux utopies ultralibérales de May, Corbyn trace la voie d'un autre Brexit (Thomas Lemahieu, L'Humanité, 27 février 2018)
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