Overblog Tous les blogs Top blogs Politique Tous les blogs Politique
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
28 juillet 2018 6 28 /07 /juillet /2018 05:22

 

Surnommés les Big Four, quatre cabinets spécialistes du conseil pour éviter l’impôt sont aussi ceux qui assistent l’Union européenne dans ses politiques fiscales, révèle une ONG.

La Commission européenne semble appliquer un peu trop à la lettre l’adage « Soigner le mal par le mal ». Selon un rapport inédit de l’ONG Corporate Europe Observatory (1), les Big Four, cartel ultra-influent des quatre principaux cabinets d’audit financier mondiaux et « poids lourds de l’industrie de la planification fiscale », sont omniprésents dans l’élaboration des politiques européennes anti-évasion fiscale, malgré un conflit d’intérêts plus que flagrant. Ils comptent Deloitte, qui représente HSBC, Ebay ou encore Bayer ; Ernst & Young (EY), impliqué dans divers scandales bancaires ; KPMG, commissaire aux grands comptes de Total, Carrefour ou Vinci ; et PricewaterhouseCoopers (PwC), le cabinet impliqué dans les Luxembourg Leaks (ou LuxLeaks).

Ce sont ces mêmes cabinets qui facilitent l’évitement fiscal et facturent dans un même temps des dizaines de millions d’euros leurs conseils à la Commission de Bruxelles. Selon le rapport, PwC, Deloitte et EY ont été payés 7 millions d’euros en 2014 par la direction générale de la Commission dédiée à la fiscalité. En janvier 2018, KPMG, PwC et Deloitte ont encore perçu 10,5 millions d’euros pour leur expertise sur les « enjeux liés à la taxation des douanes ». Ces maîtres dans l’art de l’évitement fiscal bénéficient ainsi de marchés publics européens.

EN RELATION ÉTROITE AVEC LE MEDEF

Mais l’influence des Big Four ne s’arrête pas là. Ils se montrent extrêmement actifs dans différentes structures de lobbying peu connues du grand public, comme European Business Initiative on Taxation, European Contact Group, Accountancy Europe, ou dans des groupes consultatifs mis en place par la Commission. Le rapport pointe également du doigt la pratique des portes tournantes, « les allers-retours généralisés et normalisés » entre la Commission et le monde de l’audit. Des attachés chargés des questions fiscales de certains États comme l’Allemagne ou l’Irlande qui viennent de KPMG et PwC, des agents de la direction générale fiscalité de la Commission tout droit sortis des Big Four : le conflit d’intérêts est omniprésent.

Les Big Four sont aussi en étroites relations avec le Medef, son homologue allemand le BDI ou encore les lobbies patronaux européens AmCham EU et Business Europe. Ils ont activement fait pression contre le « reporting pays par pays », une proposition de la Commission en avril 2016 qui oblige les entreprises à déclarer publiquement leurs profits dans tous les pays où elles opèrent. Cet intense lobbying a abouti à édulcorer sérieusement le reporting public, dans la mesure où il ne doit pas dévoiler d’« informations sensibles du point de vue commercial », une nuance qui change tout. Même chose en juin 2017. De nouvelles règles de transparence pour les conseillers fiscaux devaient les obliger à déclarer les dispositifs d’évitements fiscaux « agressifs ». Mais les critères définissant la notion d’« agressif » se sont significativement restreints dans la version adoptée par le Conseil européen en mars 2018.

DES PARTENAIRES ILLÉGITIMES

Theresa Crysmann, responsable médias de Corporate Europe Observatory, est catégorique : « C’est la première fois qu’une étude documente pleinement la manière dont les Big Four sont intégrés dans les politiques européennes en matière d’évasion fiscale. » L’ONG rappelle que l’évasion fiscale des grandes entreprises coûte à l’Europe 50 à 70 milliards d’euros par an, et peut même aller jusqu’à 160 à 190 milliards d’euros, selon le rapport. Des fonds qui pourraient être affectés aux services publics, à l’éducation, aux hôpitaux. L’association scande qu’il est temps « d’arrêter de traiter les Big Four dans les cercles de prise de décision comme des partenaires neutres et légitimes ». Selon l’ONG, aucune des deux parties n’est prête à reconnaître l’existence de conflits d’intérêts massifs. Mais Theresa Crysmann se montre optimiste : « Les Big Four sont au bord de la défaite : tous les jours, de nouveaux médias remettent en question le rôle qu’ils jouent sur la fiscalité. Ils menacent la prise de décision dans l’intérêt général et doivent être stoppés. Il est maintenant temps pour les politiques de résister et de les évincer une fois pour toutes des processus européens de décision en matière de fiscalité. »

 

 

Partager cet article
Repost0
28 juillet 2018 6 28 /07 /juillet /2018 05:20

 

Israël vient de s'engager dans une voie dangereuse et antidémocratique. En effet, son gouvernement, en votant ce jeudi 19 juillet par 62 voix contre 55 et 3 abstentions la loi fondamentale faisant d'Israël l'Etat-nation du peuple juif, enterre tout espoir de paix.

Le rapporteur de cette loi, le député du Likoud Avi Dichter n'a laissé planer aucun doute en déclarant: « Nous avons fait cette loi fondamentale pour empêcher la moindre velléité ou tentative pour transformer l'Etat d'Israël en une nation de tous ses citoyens. »

Au bout de sept ans, la lutte menée sous la pression des extrémistes nationalistes et religieux a abouti. Israël s'affirme dorénavant comme un état d'apartheid, où ne seront plus reconnus les mêmes droits aux citoyens juifs et aux citoyens palestiniens d'Israël.

Parmi les conséquences de cette nouvelle situation, seuls les Juifs ont droit à l'autodétermination; la langue arabe n'est plus la deuxième langue officielle d'Israël, Jérusalem est totalement annexée , et « le développement des communautés juives », considérées comme « valeur nationale »..

En 1948, dans la déclaration d'indépendance qui proclamait « la fondation de l'Etat juif dans le pays d'Israël » il était écrit: " il [l’État] assurera une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction, de croyance, de race ou de sexe".

Soixante dix ans après, ces principes sont trahis et l'apartheid est officiellement légalisé. 

La France comme signataire de la convention internationale contre le crime d'apartheid doit agir ! Le Parti Communiste Français en appelle instamment à Emmanuel Macron, président de la République, de ne plus se contenter d'une prudente réserve. Il en va de l'avenir de deux peuples; un avenir préservant le droit et la justice, seuls garants de la paix

Le PCF continue d'exiger  la reconnaissance de l’État de Palestine avec Jérusalem-Est comme capitale et la suspension de l'accord d'Association Union européenne/Israël.


 

Parti Communiste Français, le 23 Juillet 2018

 

Partager cet article
Repost0
26 juillet 2018 4 26 /07 /juillet /2018 05:37

 

Après le CETA, le JEFTA. La Commission européenne a signé mardi un accord de libre-échange avec le Japon, qui reprend de nombreuses dispositions de l’accord avec le Canada : abaissement des barrières douanières, des normes, des règles de précaution et de respect de l’environnement. Cet accord, discuté sous la dictée des lobbies, est censé illustrer « la défense du multilatéralisme ».

 « Un accord historique », « le pacte le plus important jamais signé par l’Union européenne », « un texte qui montre notre volonté politique inébranlable de promouvoir le libre-échange »… Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, le président du Conseil européen, Donald Tusk, et le premier ministre japonais, Shinzo Abe, se voulaient lyriques mardi 17 juillet, à Tokyo.

Au moment où les États-Unis de Donald Trump remettent en cause jour après jour le multilatéralisme, imposent des mesures protectionnistes et douanières sur une liste toujours plus longue de produits importés, les trois responsables avaient le sentiment de donner la bonne réplique aux attaques américaines en signant un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Japon.

Nommé JEFTA (pour « Japan-Europe free-trade agreement »), cet accord commercial est négocié depuis 2013. Il se veut le pendant du CETA, l’accord commercial avec le Canada. Comme ce dernier, l’accord entre l’Union européenne et le Japon vise à supprimer les obstacles douaniers et réglementaires, afin de « libérer » les échanges entre les deux entités qui représentent, à elles deux, un tiers du produit intérieur brut (PIB) mondial. Mais contrairement au CETA, le JEFTA s’est négocié et signé dans la plus totale indifférence. 

Après la fronde du CETA, la Commission européenne avait promis de tenir compte des critiques. Elle a bien tiré quelques leçons, mais pas dans le sens attendu par les opinions publiques. Pour éviter toutes les contestations, elle a d’abord veillé à ce que toutes les discussions se passent dans la discrétion et en coulisses.

Elle a ensuite décidé d’écarter les sujets qui fâchent, ceux qui peuvent mobiliser les citoyens, et même désormais certains gouvernements européens. Le point le plus délicat a donc été retiré du texte de l’accord signé mardi : il n’est plus question de créer un tribunal d’arbitrage qui permette à une entreprise s’estimant lésée de poursuivre un État au nom de la protection des investissements. 

Ce retrait paraît une grande concession de la part de la Commission, mais il présente aussi un immense avantage. Comme cela ne touche plus à des prérogatives nationales et souveraines, le JEFTA n’a plus besoin d’être soumis à l’examen et au vote des parlements nationaux. Présenté comme un simple accord commercial, relevant des prérogatives de la Commission européenne, le JEFTA sera donc simplement soumis au vote du Parlement européen, le plus rapidement possible, sans qu’à un moment ou à un autre les parlements des États membres soient consultés.

Ainsi, plus de risque de voir un Parlement wallon décortiquer pendant des semaines un accord, en en posant tous les termes sur la table, à la connaissance du public, et plus de risque de blocage institutionnel. Pour mémoire, le CETA a été adopté sans encombre par le Parlement européen.

Selon la présentation faite par la Commission, il n’y a d’ailleurs aucune raison de s’inquiéter. « Le JEFTA, c’est fromages et vins contre voitures bon marché », résume le quotidien économique allemand Handelsblatt. D’après Bruxelles, le secteur agroalimentaire européen serait le grand vainqueur dans ce traité commercial : 85 % des produits agroalimentaires européens pourront entrer au Japon sans droits de douane, mais parfois à l’issue de périodes de transition. Tokyo se serait engagé à reconnaître plus de 200 appellations géographiques ou d’origine contrôlée.  

En contrepartie, les Japonais obtiendront un libre accès au marché européen pour leur industrie automobile, mais seulement à l’issue d’une période transitoire de plusieurs années. Les industries automobiles française et italienne en concurrence frontale avec les constructeurs japonais risquent de souffrir. Mais les deux pays pourront se consoler en vendant leur chianti et leur beaujolais, au nom de la spécialisation chère à l’économiste Ricardo, un des pères du libre-échange.  

« Cet accord devrait apporter une augmentation de PIB européen de 10 % de plus que ne l’aurait fait le traité commercial transatlantique [ce traité, connu sous le nom de TTIP ou Tafta, est suspendu depuis 2016 – ndlr] », assène Hosuk Lee-Makiyama, professeur au département des relations internationales à la London School of Economics, chargé d’estimer les conséquences du JEFTA pour la Commission européenne. Ce dernier, toutefois, ne peut pas donner de chiffres précis selon les secteurs, car ils diffèrent en fonction des éléments de calcul pris en compte dans ses modèles, précise le magazine allemand Wirstchaftswoche

De nombreux indices laissent cependant penser que cet accord va beaucoup plus loin que les signataires veulent bien le dire. « Le JEFTA est le plus gros accord climaticide jamais signé », alerte l’institut Veblen, soulignant que toute référence à l’Accord de Paris a été gommée. « Il faut éviter toutes les barrières et les surcharges indues », n’ont cessé de répéter les lobbies, tant japonais qu’européens, au cours des négociations. Ils ont manifestement été entendus.

De son côté, Greenpeace a déjà sonné l’alarme sur les nombreux risques que comportait cet accord, en publiant de nombreux documents d’études de la Commission. Avec cet accord commercial, tous les principes et toutes les règles de protection dont s’est dotée l’Europe au cours des dernières décennies sont menacés, a prévenu l’ONG.

Le JEFTA, insiste Greepeace, ne reconnaît pas les principes de précaution pour l’environnement et la santé. Ainsi, les groupes chimiques et pharmaceutiques japonais ont milité pour que toute référence à des substances cancérigènes soit écartée dans les présentations des produits.

Greenpeace souligne également que le JEFTA représente une attaque contre l’agriculture de qualité et remet en cause les contrôles douaniers sur les produits agro-alimentaires, en ouvrant une autoroute pour les OGM, largement conçus et utilisés au Japon. Ce traité, poursuit l’ONG, constitue une nouvelle menace sociale en abaissant encore les protections sur le travail (le Japon n’ayant pas ratifié toutes les conventions de l’Organisation internationale du travail) et en poussant à l’accélération de la libéralisation des services.

Les conditions dans lesquelles a été négocié cet accord expliquent largement un tel résultat. Selon les documents obtenus par l’ONG Corporate Europe Observatory (CEO) auprès de la Commission européenne – et encore, celle-ci a refusé de donner accès aux documents de 2017, l’année la plus importante, en invoquant une « surcharge de travail » – , les lobbies industriels et financiers ont été associés à toutes les négociations.

Entre 2013 et 2016, ils ont été présents à 190 réunions avec les directions de la Commission. Les associations de consommateurs, celles représentant l’intérêt général, le grand public, les ONG n’ont été invitées durant la même période qu’à 4 % des réunions. Quant aux syndicats, aucune direction, aucun membre de la Commission européenne n’a jugé utile de les convier, ne serait-ce qu’une fois.

Keidanren, la fédération représentant les grands groupes japonais, semble avoir tout à fait intégré le mode de fonctionnement européen. « Les groupes japonais qui sont présents sur le marché européen ont besoin d’être activement représentés dans le développement de la régulation dès la phase initiale », expliquait-elle en 2015.

Au moment où le gouvernement italien a confirmé le 13 juillet qu’il refusait de signer le CETA, où le gouvernement autrichien déclare qu’il ne le signera pas tant que la Cour de justice européenne ne se sera pas prononcée sur le principe des tribunaux d’arbitrage, est-il bien utile pour la Commission européenne de signer un accord avec le Japon, qui reprend par bien des aspects les tares de l’accord avec le Canada ? Ce sont pourtant ces mêmes responsables européens qui iront pleurer sur le sentiment anti-européen et demanderont aux opinions publiques de combattre les populismes.

 

Partager cet article
Repost0
26 juillet 2018 4 26 /07 /juillet /2018 05:34

 

À l’heure où le Sénat irlandais vote l’interdiction de l’importation des produits issus des colonies israéliennes dans le territoire palestinien occupé, le gouvernement français fait lui un pas en arrière scandaleux en « suspendant » de fait l’obligation de l’étiquetage de ces produits, qui avait fini par rentrer dans la réglementation de l’Union Européenne (UE) après plusieurs années d’atermoiements.

Rappelons les derniers épisodes de ce feuilleton pitoyable

En novembre 2015, conformément à sa politique constamment affirmée de rejet de la colonisation et d’affirmation que les colonies, illégales en droit international, ne font pas partie du territoire israélien, l’UE produisait enfin une « notice interprétative » qui définissait les modalités concrètes de l’étiquetage des produits des colonies israéliennes, en imposant la mention « colonie israélienne », seule de nature à ne pas tromper les consommateurs sur l’origine réelle du produit. La France « donnait suite à cette notice de l’UE » et publiait en novembre 2016 un « avis aux opérateurs » qui reprenait pour l’essentiel la notice de l’UE, et notamment la mention « colonie israélienne » sur l’étiquette des produits.

C’était pourtant déjà trop !

C’était trop pour les soutiens indéfectibles de la politique de colonisation israélienne, ce qui n’est pas surprenant quand on sait qu’un des axes de cette politique est de normaliser les colonies afin qu’elles soient considérées comme partie intégrante d’Israël. Un producteur israélien de vin installé dans une colonie, et une officine de soutien à la politique coloniale d’Israël, l’Organisation Juive Européenne (OJE), ont formé une requête auprès du Conseil d’État pour mettre en cause la légalité de la « notice interprétative » de l’UE et de l’Avis du Ministère de l’Économie et des Finances.

Par sa décision du 30 mai 2018, le Conseil d’État saisi n’a pas répondu à la requête mais a posé une « question préjudicielle » à la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE).

L’étiquetage, c’était trop aussi pour le gouvernement français. L’AFPS, inquiète de la non application en France de la réglementation sur l’étiquetage, a été reçue le 17 juillet dernier par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Celle-ci annonce alors avoir décidé - en accord avec le Ministère de l’Économie et des Finances - de suspendre de fait l’application de l’avis de novembre 2016, en gelant les demandes de validation de poursuites faites par les services départementaux de contrôle. La « prudence » devant le risque de voir cet avis annulé par la CJUE sur une question de forme ne peut cacher le sens politique évident de cette décision : un encouragement à la politique coloniale du gouvernement israélien.

Un blanc-seing à Benyamin Netanyahu

Les colonies israéliennes, conformément au droit international, sont considérées comme illégales par la communauté internationale. L’Union Européenne en a déduit une politique qui consiste à distinguer les colonies du territoire israélien. En se contentant de cette politique de « différenciation », elle n’est pas allée jusqu’au bout de la reconnaissance de l’illégalité de ces mêmes colonies, qui serait d’en interdire l’importation des produits. Néanmoins, la réglementation sur l’étiquetage constitue (avec les « lignes directrices » de juillet 2013) un des seuls actes concrets pris par l’UE vis-à-vis de la colonisation, et elle offre un point d’appui non négligeable à la société civile dans sa lutte contre la politique coloniale d’Israël.

En gelant l’application de cette réglementation, le gouvernement français ouvre une brèche dangereuse dans son application et encourage le gouvernement Netanyahou dans ses tentatives de blanchiment de la colonisation.

Cette décision du gouvernement français est totalement révoltante ! La remise en cause du seul petit pas fait par l’Union européenne dans le sens de la « différenciation » entre produits israéliens et produits des colonies appelle clairement les citoyens attachés à l’application du droit, au boycott de l’ensemble des produits israéliens. Elle nous renforce également dans notre exigence d’interdiction complète de l’importation des produits des colonies.

A l’heure où la Knesset institutionnalise l’apartheid, à l’heure où la politique israélienne de colonisation et de nettoyage ethnique se poursuit contre les Palestiniens notamment dans la zone E1, à l’heure où le blocus de Gaza est encore aggravé, ses manifestants massacrés et sa population bombardée, ce sont des sanctions que la France doit prendre contre Israël au lieu de l’encourager à continuer à nier les droits nationaux du peuple palestinien.

Le Bureau national de l’AFPS

23 juillet 2018

Partager cet article
Repost0
24 juillet 2018 2 24 /07 /juillet /2018 05:23

« Le jour de la disparition de Nelson Mandela, le prisonnier politique palestinien Marwan Barghouti avait adressé une lettre d’hommage à celui qu’il considérait comme “bien plus qu’une inspiration.” Il y écrivait : “ Vous disiez : Nous savons trop bien que notre liberté n’est pas complète car il lui manque la liberté des Palestiniens. Et depuis l’intérieur de ma cellule, je vous dis que notre liberté semble possible parce que vous avez atteint la vôtre. L’apartheid n’a pas survécu en Afrique du Sud et l’apartheid ne survivra pas en Palestine.”Mandela a en effet été une source d’inspiration pour une génération de militants qui, non seulement se reconnaissaient dans le combat pour la liberté qu’il symbolisait, mais aussi dans l’humanité qui le caractérisait et dont il était devenu un repère. La gestion de l’après-apartheid n’a pas été une chose facile tant les frustrations dues à des décennies d’injustice et de domination raciale étaient immenses. Mais Mandela et l’ANC ont su gérer le passage de l’apartheid vers une société libre et démocratique. C’était une mission très importante qui a donné encore plus d’éclat à la victoire contre l’apartheid. Reste que cet apartheid, qui a été vaincu en Afrique du Sud et qu’on pensait définitivement derrière nous, est en train d’être institutionnalisé en Israël. Le gouvernement de Netanyahou veut, avec le projet de loi sur l’“État-nation du peuple juif”, créer de nouvelles localités exclusivement réservées aux juifs, autrement dit interdites aux Palestiniens d’Israël. Ceci s’appelle l’apartheid et mérite d’être combattu. Il y a des similitudes entre la lutte contre la ségrégation raciale en Afrique du Sud et celle pour la solidarité avec le peuple palestinien. Mon engagement en faveur des Palestiniens a tout naturellement puisé ses ressources dans le combat de Mandela. Il nous a appris l’essentiel : pour une cause juste, la résistance et la solidarité peuvent transformer un rapport de forces défavorable en une victoire politique. Ceci a renforcé ma détermination à continuer mon combat avec la certitude que l’apartheid ne survivra pas en Palestine. »

 

Partager cet article
Repost0
22 juillet 2018 7 22 /07 /juillet /2018 05:32

Lucia Cristina Estrada Mota est une photographe française qui a résidé douze ans en Cisjordanie, de 2004 à 2016.

Cet article a été publié sur le site « Middel East Eye »

Il ya est indiqué « Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye ».

 

_________________________________________________________

Alors que la détention du Franco-Palestinien Salah Hamouri vient d’être prolongée et que son épouse française et leur enfant n’ont toujours pas le droit de fouler le territoire, de nombreuses autres familles mixtes sont déchirées par le harcèlement administratif d’Israël. Témoignage

Mon arrivée en Palestine en décembre 2004, en pleine Intifada, est due à ma curiosité naturelle, presque maladive, qui n’a eu de cesse de me pousser à m’y rendre. M’y rendre pour voir, rencontrer, ressentir et, dans le meilleur et plus optimiste des cas, comprendre.

Une fois sur place, la vie coule tranquillement, comme ce paradoxe de se retrouver dans des zones dites « de conflits » et ne pas le ressentir, non pas par une quelconque insouciance mais bel et bien par cet état général que l’on y trouve et qui devient nôtre, dans lequel chaque Palestinien vit chaque jour comme une continuité, une suite à laquelle il s’adapte sans se plaindre même si tout le pousserait à le faire.

Très vite, je m’y installe en faisant face à l’administration israélienne. La danse des visas commence pour moi. À l’époque, j’étais seule, célibataire et donc toutes leurs intimidations n’avaient d’impact que sur ma personne et ma famille restée en France. Ma situation change en 2008, dès lors que je me marie puis deviens maman de deux garçons.

Un autre visage de l’occupation

Dans tout pays régi par des lois, le regroupement familial prend des formes diverses, mais il est tout de même rare de constater ce que l’on peut voir et vivre de la part d’Israël, un pays pour qui tout semble permis, qui transgresse toutes les lois sans en subir les conséquences.

Israël m’empêche tout simplement de vivre là où je le souhaiterais, là où mes enfants sont nés, là où mon mari veut vivre

En effet, lorsque l’on se marie à un Palestinien ou une Palestinienne, le bon sens voudrait que le regroupement familial soit accordé (ou non) par le pays de l’époux/se, dans mon cas, l’État de Palestine. C’est exactement là que le mot d’occupation dévoile l’un de ses visages, non pas le plus noir, mais certainement celui qui peut devenir le cauchemar de toute une vie, la mienne et pas seulement.

Mon regroupement familial est en effet régi par l’administration d’occupation. Ce n’est donc pas le ministère palestinien des Affaires sociales situé à Ramallah qui gère mon dossier car ce dernier n’est qu’un intermédiaire, en d’autres termes un simple levier administratif qui transmet mon dossier à l’occupant.

Je suis donc soumise au bon vouloir des autorités israéliennes, dont les décisions fluctuent au gré de la politique intérieure du pays et d’une feuille de route internationale qui tend à démontrer tant bien que mal « la menace » sous laquelle se trouverait Israël et qui viendrait justifier et normaliser tous ses crimes, entre les emprisonnements d’enfants et d’adolescents, les destructions de maison, l’accaparement de plus en plus de terres palestiniennes, le refus du droit international, etc.

Danse diplomatico-pathétique

Je suis Française et je m’en remets donc à l’époque aux autorités françaises locales : le consulat de Jérusalem. Mon cas a été connu très tôt. Je donnais, à l’époque, des cours de français à l’Institut français de Jérusalem ainsi qu’au centre culturel français de Ramallah. J’ai pu m’entretenir de mon cas auprès des différents consuls ou ministres venus en visite officielle.

Chacune de ces rencontres m’emplissait d’un espoir fou, j’oubliais presque toutes ces années à vivre enfermée dans une ville que j’ai choisie, Ramallah, mais qui, dans le même temps, me privait de tout mouvement car au premier checkpoint israélien, un retour en France manu militari pouvait être ma destinée… Or je voulais choisir moi-même ce moment, le moment de partir.

C’est là que le mot d’occupation dévoile l’un de ses visages, non pas le plus noir, mais certainement celui qui peut devenir le cauchemar de toute une vie, la mienne et pas seulement

Plusieurs officiels m’ont promis de transmettre mon dossier aux autorités israéliennes en charge. Je me souviendrai toujours de cette phrase d’une ancienne ministre : « Je vois le Premier ministre israélien Netanyahou cet après-midi et je ne manquerai pas d’appuyer votre dossier », ou encore de cette parole presque assassine tellement rien n’a jamais abouti : « Une missive a été envoyée du quai d’Orsay aux Israéliens »… et rien !

Cette danse diplomatico-pathétique m’a très vite fait comprendre que je ne pourrais jamais compter sur la capacité de nos autorités à résoudre mon cas. Non pas qu’elles ne le veuillent pas, mais simplement que face à Israël, rares sont ceux qui peuvent/veulent agir.

Dans mon cas, les répercussions sont douloureuses. Je suis maman de deux garçons nés d’un père palestinien. En janvier 2016, après un séjour sans visa de plus de dix ans, je suis obligée de quitter la Palestine avec mes enfants. Israël m’empêche tout simplement de vivre là où je le souhaiterais, là où mes enfants sont nés, là où mon mari veut vivre.

Cette danse diplomatico-pathétique m’a très vite fait comprendre que je ne pourrais jamais compter sur la capacité de nos autorités à résoudre mon cas. Non pas qu’elles ne le veuillent pas, mais simplement que face à Israël, rares sont ceux qui peuvent/veulent

Cette politique d’accorder des visas ou pas, de régulariser ou non les époux/ses, rend votre vie tout simplement impossible. Chaque soir, vous vous couchez en vous demandant si vous ne serez pas réveillée dans la nuit par des soldats venus pour vous chercher et vous mettre dans un avion car, pour Israël, vous êtes « illégale ». Alors que quoi ? Je ne veux pas vivre en Israël, mais bel et bien en Palestine !

Comment imposer à vos enfants cet environnement géré par la psychose qui s’installe en vous un peu plus chaque jour et, à l’inverse, comment imposer à vos enfants de quitter leurs pays ? D’abandonner leur environnement familial, leur école, leurs premiers copains ?

Cet aspect de la politique d’Israël n’a pour but que de vous forcer à quitter le territoire et, ainsi, asseoir un peu plus chaque jour son expansion.

Un cas parmi tant d’autres

Le portrait que je viens de dresser n’est qu’un seul cas parmi tant d’autres. Je ne suis malheureusement pas la seule. Nous sommes plusieurs femmes françaises contraintes à affronter cette politique administrative d’occupation. Selon que vous soyez marié/e à un Palestinien/ne de Cisjordanie, de Jérusalem ou encore de Gaza, votre traitement administratif, votre légalité et donc votre vie de famille est totalement sous l’emprise de cette grosse machine qu’est Israël et son occupation.

Pour mes compatriotes, les cas diffèrent mais tous mènent au même constat : l’impossibilité de mener une vie familiale « normale ».

Comment imposer à vos enfants cet environnement géré par la psychose qui s’installe en vous un peu plus chaque jour et, à l’inverse, comment imposer à vos enfants de quitter leurs pays ? D’abandonner leur environnement familial, leur école, leurs premiers copains ?

Ainsi, deux d’entre nous ont donné naissance à leurs enfants à Jérusalem et se sont vu refuser un acte de naissance par les autorités israéliennes ! Comment faire reconnaître son enfant sans cet acte indissociable de toute naissance ? Comment comprendre, s’adapter et réagir à cet état de fait ?

Restons à Jérusalem, l’une des épouses françaises en question est en situation irrégulière avec ses deux enfants depuis 2015, suite au rejet de sa demande de regroupement familial et au refus des autorités israéliennes d’enregistrer la naissance des enfants. Motif avancé : « Vous habitez du mauvais côté du mur », c’est-à-dire du côté palestinien du mur de séparation construit par Israël. Sans acte de naissance et donc de numéro d’identité local, ses enfants n’ont pas accès à la sécurité sociale ni à toute autre prestation/protection sociale.

Il y a un cas aussi intéressant, celui d’une femme, doctorante d’une université française financée par l’État français mais mariée à un Palestinien de Cisjordanie. Les autorités israéliennes lui ont refusé un visa de travail et ne lui ont accordé qu’un visa « Judée et Samarie », ce qui la prive de facto de toute possibilité de se rendre à Jérusalem et de quitter la Cisjordanie.

Comment assurer un travail doctoral à dimension internationale quand tous nos déplacements doivent se faire par un pays voisin, la Jordanie, triplant le coût et la durée de chaque trajet ? Comment accepter d’être séparée de son enfant à chaque passage de frontière parce qu’il est palestinien ?

Les cas diffèrent mais tous mènent au même constat : l’impossibilité de mener une vie familiale « normale »

Ou encore, ce cas d’une compatriote mariée à un franco-palestinien victime de l’acharnement d’Israël, qui après avoir passé sept ans en prison avec un dossier qualifié de « vide » par Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères, est de nouveau en prison depuis près d’un an sans chef d’inculpation.

Sa femme travaillait alors au Service de coopération et d’action culturelle (SCAC) du Consulat général de France à Jérusalem et elle s’est vu refuser l’entrée sur le territoire d’Israël alors qu’elle possédait un visa en règle. Elle était enceinte de six mois, ce qui n’a absolument pas empêché les agents de sécurité de l’aéroport de Tel Aviv de la mettre en cellule pendant trois jours. Depuis 2016, elle ne peut plus rentrer chez elle avec son fils à Jérusalem.

Nous avons aussi le cas d’une Française vivant à Hébron et mère de deux enfants qui est dans l’attente d’un regroupement familial et qui doit quitter le territoire à chaque fin de visa, tous les trois mois, voire plus souvent encore.

Nous pourrions aussi parler de notre compatriote professeure de français dans une université palestinienne qui s’est vu interdire de séjour parce qu’elle travaillait. En effet, lors de son renouvellement de visa, on lui a demandé de démissionner de son emploi si elle voulait rester dans le pays auprès de son mari et de son enfant. Enceinte, elle a dû faire le choix : rester et accoucher en étant illégale dans les territoires palestiniens ou bien quitter le territoire avec l’incertitude de pouvoir revenir.

Comment accepter ces situations dans le silence, l’indifférence ? Ou encore attendre que le rythme diplomatique, qui est bien plus lent que nos vies, nous apporte de vraies solutions durables. Nous voyons les équipes changer, nos dossiers passer de mains en mains, sans que nos cas soient totalement entendus et compris. Comment ne pas vouloir nous battre et revendiquer nos droits les plus fondamentaux ?

Ces combats ont un coût également économique, car nous devons tous être représentés par des avocats afin de pouvoir peut-être un jour accéder à l’un de nos droits les plus basiques, celui de vivre avec nos époux et nos enfants dans le pays de notre choix. Nos enfants ont le droit fondamental de vivre avec leurs deux parents en Palestine.

Tel est le quotidien de sept femmes françaises mariées à des Palestiniens et leurs onze enfants. Ces exemples peuvent être copiés/collés à toutes les personnes étrangères mariées à des Palestiniens. Une goutte d’eau, certes, dans l’océan de souffrances des Palestiniens. Mais autant de vies abîmées, parfois totalement brisées, dépendantes des autorités d’occupation dans les moindres détails de leur quotidien.

 

 

Partager cet article
Repost0
20 juillet 2018 5 20 /07 /juillet /2018 05:40

Au dernier jour du sommet de l’Alliance atlantique jeudi, le président états-unien a tancé ses partenaires pour mieux les rallier à sa « stratégie de sécurité nationale » de confrontation avec Moscou et Pékin.

Donald Trump ne s’y trompe pas. Conscient des crises sans précédent que traverse l’Union européenne (UE), le président états-unien a continué hier, au dernier jour du 26e sommet de l’Otan, à Bruxelles, à exacerber les contradictions du Vieux Continent afin de mieux servir ses intérêts économiques et stratégiques. Ainsi a-t-il renouvelé ses charges contre Berlin et le projet de doublement du gazoduc Nord Stream, qui relie la Russie à l’Allemagne en passant par la mer Baltique : « L’Allemagne vient de commencer à payer à la Russie, le pays dont elle veut se protéger, des milliards de dollars pour ses besoins en énergie provenant d’un nouveau gazoduc en provenance de Russie. C’est inacceptable ! » a-t-il tonné sur Twitter en début de matinée. La raison est simple : Washington, qui possède également une infrastructure de terminal de gaz naturel liquéfié (GNL), celle de Sabine Pass, dans le golfe du Mexique, souhaiterait voir s’ouvrir davantage le marché européen malgré des prix supérieurs à ceux pratiqués par la Russie, également avantagée par sa proximité géographique.

TRUMP A APPELÉ L’EUROPE À SORTIR DU « TÊTE-À-TÊTE NOSTALGIQUE » AVEC WASHINGTON

Qu’importe que les contributions directes de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni, proportionnellement à la taille de leur économie, soient nettement plus élevées que celle des États-Unis, le président Trump a de nouveau demandé aux pays membres de doubler leurs dépenses consacrées à la défense. Il a ainsi exhorté ses alliés à faire passer à terme leur budget militaire à 4 % de leur PIB. Des déclarations qui contredisent la déclaration conjointe du sommet qui stipule que les membres « partageront équitablement la responsabilité de (la) défense mutuelle. De réels progrès ont été accomplis à l’échelle de l’Otan depuis notre dernier sommet, à Varsovie, tous les alliés ayant augmenté leurs dépenses de défense, leurs investissements capacitaires et le nombre de forces en opérations ». Hier, une réunion extraordinaire entre les 29 membres consacrée aux dépenses a été convoquée en urgence.

Aucune augmentation ne semblant en mesure de satisfaire Donald Trump, le problème est donc ailleurs. L’ancien ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin estime ainsi que le président américain, « dans le fond, préfère les autocrates, les régimes autoritaires, c’est pour cela qu’il prend ses distances vis-à-vis de l’Europe en donnant le sentiment qu’elle profite des États-Unis ». Il a par ailleurs appelé l’Europe à sortir du « tête-à-tête nostalgique » avec Washington en pratiquant une politique de regard vers l’Est avec la Russie et en créant un « comité de pilotage des routes de la soie avec la Chine ». Autant de projets qui demanderaient l’élaboration de nouveaux outils multilatéraux et cadres de discussion. C’est exactement le sens de la demande de création avec Pékin, Moscou, Londres, Berlin et Téhéran, signataires de l’accord sur le nucléaire iranien, d’un mécanisme de garantie du texte dont les États-Unis se sont retirés en mai.

À l’opposé de cette vision, la journée d’hier fut marquée par une réunion du Conseil de l’Atlantique Nord avec la Géorgie et l’Ukraine et une rencontre avec les nations partenaires de l’opération « Soutien résolu » de l’Otan en Afghanistan. L’occasion de faire monter les tensions avec la Russie. Dans la déclaration commune, l’Alliance a en effet condamné « fermement l’annexion illégale de la Crimée par la Russie, que nous ne reconnaissons et ne reconnaîtrons pas ». En considérant que Moscou « met à mal l’ordre international », l’Alliance colle à la « stratégie de sécurité nationale » de la Maison-Blanche qui cible expressément Moscou et Pékin, qualifiées de « puissances révisionnistes » en référence à leur volonté de bousculer les règles de l’ordre mondial de l’après-guerre édictées par les États-Unis. Dans ce document, Washington estime que le monde est entré dans « une nouvelle ère de compétition entre les nations ». Cette stratégie jusqu’au-boutiste est le reflet de la crise du capitalisme américain et du recul de son hégémonie. Le président français, Emmanuel Macron, qui peine à concrétiser son idée d’Europe de la défense, faute de réelle stratégie d’indépendance, a estimé que l’Otan sortait « beaucoup plus forte » de ce sommet, soulignant que les États-Unis demeuraient « un très grand partenaire ».

Les anti-trump défilent à londres

« Il est gros et fragile, comme son ego. » Symbole des protestations qui émaillent la visite du président états-unien au Royaume-Uni, un énorme « Trump baby » gonflable, grimaçant et vêtu d’une couche-culotte devait flotter ce vendredi dans le ciel de Londres. Commentaire de l’intéressé, interrogé sur les manifestations contestant ses politiques : « Les Britanniques m’aiment beaucoup. »

 

Partager cet article
Repost0
20 juillet 2018 5 20 /07 /juillet /2018 05:37

ENSEMBLE POUR LA PALESTINE

PLATEFORME DES ONG FRANCAISES POUR LA PALESTINE

11 juillet 2018

 

C’est une première dans le monde. Une proposition de loi présentée par la sénatrice Frances Black interdisant les activités en lien avec des colonies implantées sur un territoire occupé a été adoptée par le sénat irlandais (le Seanad) le 11 juillet 2018. Elle doit maintenant être examinée par la chambre basse du Parlement.

 

En quoi cette proposition de loi consiste ?

La proposition de loi irlandaise a pour but d’interdire certaines activités économiques en relation avec des colonies illégales dans des territoires reconnus par la communauté internationale comme étant occupés. Constituerait donc une infraction pénale :

  • La vente et l’importation de produits issus des colonies ;
  • L’implication dans la fourniture de services dans les colonies ;
  • L’extraction de ressources d’un territoire occupé sans le consentement des autorités compétentes ;
  • La tentative, l’assistance et la complicité dans la commission de ces actes sont répréhensibles de la même manière.

Qui est concerné ?

Les personnes résidentes en Irlande, entreprises de droit irlandais ou toute structure dont le centre de contrôle est basé en Irlande sont concernées.

Sur quelles bases juridiques repose-t-elle ?

En droit pénal international, le transfert par un État de sa population civile sur un territoire qu’il occupe militairement est un crime de guerre (1). Cela constitue également une grave violation du droit international humanitaire (2). La loi irlandaise considère aussi la colonisation comme un crime. Les activités économiques mentionnées dans le projet de loi participent au maintien d’une situation illégale (la colonisation et l’exploitation d’un territoire occupé), d’où la nécessité de leur interdiction.

Quelles peines prévoit-elle ?

Des peines allant de l’amende (d’un maximum de 5000€) à l’emprisonnement (d’une durée maximum de 5 ans).

A quels territoires occupés la loi s’appliquerait-elle ?

En pratique, la loi pourrait s’appliquer au Territoire palestinien occupé (TPO), territoire reconnu occupé dans de multiples résolutions de l’ONU, dans l’avis du 9 juillet 2004 de la Cour internationale de justice, par l’Union européenne et la France. L’importation et la vente des produits des colonies israéliennes serait donc interdite (et non celles des produits issus d’Israël).

Pourquoi est-ce important ? Le cas palestinien.

Les colonies israéliennes sur le Territoire palestinien occupé sont un exemple moderne et clair d’une violation de l’interdiction de transfert de populations civiles sur un territoire occupé.
Israël occupe la Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, depuis 1967 et y a transféré, depuis, plus de 600 000 de ses citoyens. Un tel transfert a été facilité par la confiscation large de terres palestiniennes, des terres particulièrement fertiles. Cette colonisation a drastiquement réduit les terres disponibles pour l’agriculture, le logement, l’accès à l’eau et à l’électricité pour la population palestinienne. Elle a mené au déplacement forcé de Palestiniens et à de nombreuses violations des droits de l’Homme sur le terrain. La manière dont les colonies ont été construites a mené à la fragmentation du TPO en enclaves difficilement joignables entre elles à cause des différents obstacles à la circulation (checkpoints, routes déviées, Mur…). Plus de la moitié de Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, est réservée aux colonies de peuplement et à l’exploitation du territoire occupé pour le bénéfice d’Israël.

En ayant des liens économiques et en permettant à des entreprises françaises ou des résidents français d’avoir de tels liens avec les colonies israéliennes, la France est complice du crime de guerre imputé à l’Etat d’Israël.

Les mesures contenues dans la proposition de loi sont-elles compatibles avec le droit européen ?

Selon le Traité sur le Fonctionnement de l’UE, les règles en matière de commerce sont généralement uniformes parmi tous les pays membres. Cependant, des exceptions existent, lorsqu’elles peuvent être justifiées sur la base de « moralité ou sécurité publiques » de « politiques publiques », et de la « protection de la santé et de la vie humaine » (3). La compatibilité de la proposition de loi avec le droit européen a été confirmée par deux études juridiques (4).

De telles mesures n’entrent pas non plus en contradiction avec les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce.

Et en France ?

En France, le débat sur les relations entre l’Etat français, les entreprises françaises et les colonies israéliennes existe depuis de nombreuses années. Depuis 2014, plusieurs associations (dont la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine et la Fédération internationale des droits de l’Homme) et syndicats demandent l’arrêt des relations économiques avec les colonies israéliennes à travers la campagne Made in illegality, dans une volonté de respect du droit international. En 2017, Amnesty International lance également sa campagne « 100% illégal – Arrêtons l’importation de produits issus des colonies israéliennes ».

De nombreux élus ont interpellé le gouvernement français sur ces questions. Pour le moment, la France a demandé opérateurs économiques, dans un avis publié le 24 novembre 2016, de se mettre en conformité avec le droit européen en apposant sur les produits des colonies israéliennes des étiquettes indiquant leur origine réelle et non l’origine « Made in Israel ». Pour le moment, néanmoins, cette réglementation n’est quasiment pas respectée, faute de contrôles par les douanes françaises.

Retrouvez la vidéo (en anglais) du débat et du vote au Seanad (11 juillet 2018) publiée sur cette page.

  1. Statut de Rome
  2. IVe Convention de Genève
  3. Article 36 du traité sur le Fonctionnement de l’UE et Règlement du Conseil européen n°260/2009 du 26 février 2009 sur les règles communes d’importation, JO L 84, 31 mars 2009.
  4. L’une du Professeur et avocat spécialiste du droit international James Crawford de l’Université de Cambridge, l’autre de l’avocat irlandais Michael Lynn.

 

Partager cet article
Repost0
19 juillet 2018 4 19 /07 /juillet /2018 05:28

 

Depuis janvier 2016, 311 militants sociaux et des droits de l’homme ont été assassinés. Le gouvernement annonce des mesures bien faibles.

Alexander Castellano était vice-président de l’Association paysanne pour la protection de l’environnement dans la ville de Cartagena del Chaira, au sud de la Colombie. Luis Francisco Vargas était bénéficiaire de l’Unité de restitution des terres, un programme gouvernemental en direction des victimes du conflit armé. À Tumaco, Margarita Estupiñan était reconnue pour son engagement social. Quant à Ana Maria Cortés, elle a été la cheffe de campagne du candidat de gauche lors de la récente élection présidentielle à Caceres.

Tous ont été assassinés ces derniers jours, allongeant encore la sinistre liste des exécutions ciblées. Tous les trois jours, un militant des droits sociaux ou humains est tué, dénonce la Défense du peuple. Selon cet organisme public, 311 personnes ont été abattues en raison de leur militantisme depuis le 1er janvier 2016 et ce, en dépit des accords de paix signés en novembre de cette même année entre l’ancienne guérilla des Farc et le gouvernement du président Juan Manuel Santos. La majorité de ces homicides ont eu lieu dans des zones dominées par les cultures illicites et l’exploitation minière illégale.

Le représentant du Haut-Commissariat aux droits de l’homme pour l’ONU en Colombie, Alberto Brunori, qualifie la situation de « très grave ». Ces dernières années, les Colombiens sont passés « de la peur du conflit à la peur des assassinats sélectifs de leaders sociaux et de défenseurs des droits de l’homme », a-t-il déclaré au quotidien El Tiempo. « Le sicaire n’agit pas seul, quelqu’un le paye, quelqu’un lui donne un ordre et exerce une activité criminelle. (...) Il faut s’attaquer aux structures qui se trouvent derrière ces assassinats », a-t-il ajouté. C’est l’une des principales revendications des ex-combattants des Farc, qui sont eux aussi une cible de prédilection des groupes paramilitaires. Le chef de l’État s’est entretenu en début de semaine avec son successeur Ivan Duque sur les mesures à prendre. Mais face à l’ampleur des tueries, et surtout les rouages qu’elles impliquent – à savoir les complicités politiques mais aussi économiques qui lient sociétés et multinationales à des groupes armés –, les annonces de Juan Manuel risquent de faire un flop. On voit mal comment un numéro spécial au ministère de l’Intérieur pour dénoncer d’éventuelles menaces ou encore des promesses de récompenses pour quiconque offrirait des informations sur les auteurs de ces crimes endigueraient un fléau politique qui ronge la fragile concorde nationale.

 

Partager cet article
Repost0
19 juillet 2018 4 19 /07 /juillet /2018 05:27

Dans son dernier rapport biennal publié lundi, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture donne à voir une situation qui empire.

Certains sont trop petits ou indésirables, d’autres pourrissent trop vite. Et le résultat est sans appel : un poisson pêché sur trois n’arrive jamais dans nos assiettes. Le tiers perdant finit généralement à la poubelle ou bien retourne dans l’eau, sans vie. C’est l’un des enseignements majeurs à tirer de « La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture », le préoccupant rapport biennal de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) publié lundi. Où l’on apprend aussi que, paradoxalement, la production halieutique n’a jamais été aussi élevée. En 2016, elle atteignait 171 millions de tonnes, soit 150 millions de plus qu’en 1950. Une « valeur record », pour reprendre les mots de la FAO, qui s’explique par le développement croissant de l’aquaculture. Les poissons d’élevage dépassent pour la première fois ceux issus de la pêche, et cette tendance n’est pas près de s’inverser. Les auteurs du rapport notent que les captures de pêche sont « relativement stables depuis la fin des années 1980 ». Preuve que les réserves halieutiques s’épuisent pour Frédéric Le Manach, directeur scientifique de l’association Bloom, dont l’objectif premier est de sensibiliser à la protection des écosystèmes marins : « Chaque année, on invente des manières et des technologies plus efficaces pour aller chercher le poisson, c’est assez dramatique. »

Au-delà de cette avalanche de chiffres, deux gros problèmes ressortent du rapport. D’un côté, le gaspillage, principalement en raison d’un manque de connaissances ou de moyens dans certaines parties du globe. Une fois le poisson pêché, encore faut-il pouvoir le conserver et le garder frais. Pour enrayer ce fléau, la FAO travaille aux côtés des pays en développement. Par exemple, l’utilisation de casiers surélevés pour faire sécher les poissons a permis de réduire les pertes après capture de 50 % en deux ans dans des pays comme le Burundi, la Tanzanie et la République démocratique du Congo, tous riverains et très dépendants du lac Tanganyika.

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE VA RENDRE LA SITUATION ENCORE PLUS INJUSTE

L’autre danger, plus difficile à contrer, est celui de la surexploitation de certaines espèces. Et le constat est affligeant. « On observe une tendance à la baisse de la proportion de stocks de poissons exploités à un niveau biologiquement durable », avancent les auteurs du rapport. Une formulation alambiquée pour dire que la pêche est, globalement, de moins en moins responsable. À l’inverse, le nombre d’espèces surexploitées a triplé au cours des 40 dernières années, pour atteindre 33 % des stocks surpêchés en 2015. Une conjoncture préoccupante pour Frédéric Le Manach : « Le rapport de la FAO est centré sur la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies (l’objectif 14 concerne la vie aquatique et prévoit notamment de mettre fin à la surpêche d’ici à 2020 – NDLR). Mais les tendances décrites dans ce rapport montrent qu’on n’y arrivera pas. Au contraire, cela empire. » Et pour ne rien arranger, le changement climatique va rendre la situation encore plus injuste, selon le directeur scientifique de Bloom : « Les pays qui dépendent le plus de la pêche, dans la ceinture intertropicale notamment, vont voir leur stock de poissons remonter vers les pôles, où les eaux sont moins chaudes. Et ce sont les pays qui sont le plus responsables du changement climatique qui vont en profiter. »

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011