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9 février 2018 5 09 /02 /février /2018 19:12
Brest, samedi 10 février: rassemblement contre l'agression turque et islamiste des Kurdes du canton d'Afrin en Syrie
les député-e-s européens du PGE manifestent contre l'agression turque contre les habitants du canton d'Afrin

les député-e-s européens du PGE manifestent contre l'agression turque contre les habitants du canton d'Afrin

Nous ne pouvons rester insensible à la situation actuelle dans le Nord
de la Syrie.
L’antenne de Brest des Amitiés kurdes de Bretagne organise un
rassemblement ayant pour objet de protester contre l’intervention
militaire de la Turquie dans la région d’Afrin en Syrie.

A Brest,  samedi 10 février à 14h 30 Place de la Liberté, à proximité du
Monument aux Morts Esplanade Général Leclerc, square Mathon, avec prise
de parole.


Tous les Brestois sont invités à soutenir cette action. Un appel est
lancé à tous les militants des organisations démocratiques : partis
politiques, syndicats, associations.

les Amitiés Kurdes de Bretagne

 

PCF Section du Pays de Brest
5 rue Henri Moreau 29200 Brest

Tramway : station St Martin
Tel 02 98 43 47 78 / Fax 02 98 43 44 62
@ : pcf_brest@yahoo.fr

 

 Depuis de longs jours, la population Kurde de Syrie subit les bombardements et les offensives de l’armée turque. Des femmes, des hommes, des enfants sont ainsi sous le feu pour avoir le seul tort d’exister et de ne pas se reconnaître dans le régime autoritaire de Recep Tayyip Erdogan. Dans ces territoires se trouvent également de nombreux réfugiés qui ont fui Daech et le Front Al Nosra. Cette guerre menée par le gouvernement turc au mépris du droit international est insupportable et vient accabler encore une région et des populations meurtries. En réalité, il s’agit une fois de plus d’opprimer le peuple kurde et de le réduire au silence, en particulier en mettant à bas l’expérience démocratique novatrice du Rojava qui ne saurait constituer une quelconque menace pour le peuple turc.

 Ces actes sont tout simplement injustifiables et insupportables. Face à cela, le Président et le gouvernement louvoient lamentablement, reprenant quelques antiennes du régime Turc pour justifier un silence pesant. Cela ressemble à des remerciements tacites au Président turc pour avoir accepté d’assumer la gestion des réfugiés à la place de l’Europe : la face B de la politique d’accueil indigne mise en œuvre par le gouvernement.

La section du Pays de Brest du PCF appelle à participer au rassemblement  samedi 10 février à 14h 30 Place de la Liberté , à proximité du Monument aux Morts Esplanade Général Leclerc, square Mathon pour que notre pays porte devant l’Onu la condamnation de ces actes criminels.

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9 février 2018 5 09 /02 /février /2018 06:45
Photo prise dans le quartier arabe du Vieux Jérusalem- avril 2015, mission AFPS: un appartement palestinien coincé entre des appartements d'Israéliens qui ont annexé l'immeuble

Photo prise dans le quartier arabe du Vieux Jérusalem- avril 2015, mission AFPS: un appartement palestinien coincé entre des appartements d'Israéliens qui ont annexé l'immeuble

Jérusalem: des diplomates européens accablent Trump et Netanyahou
 PAR 

Dans leur douzième rapport confidentiel – que publie en intégralité Mediapart –, les chefs de mission diplomatique de l’UE à Jérusalem et Ramallah dressent un réquisitoire documenté contre la politique israélienne. Et lancent une double mise en garde. Contre la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël. Et contre le projet israélien d’annexer une partie de la Cisjordanie pour créer le « Grand Jérusalem ».

 

« Jérusalem a une signification considérable à la fois pour les Israéliens et les Palestiniens et au-delà. La question du futur statut de la ville est au cœur du processus de paix au Moyen-Orient. Aussi longtemps que cette question ne sera pas résolue, il sera impossible d’espérer une paix durable fondée sur la solution à deux États. » En choisissant d’ouvrir leur rapport 2017 par cette phrase en forme de rappel à la réalité historique et stratégique, les chefs de mission diplomatique des pays de l’Union européenne à Jérusalem et à Ramallah adressent un double message.

À Donald Trump, bien sûr, qui a décidé le 6 décembre 2017 de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël en violation, rappellent-ils, du « consensus international exprimé par diverses résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, en particulier la résolution 478 ».

À Benjamin Netanyahou, aussi, dont la majorité a présenté à la Knesset, au cours de l’année écoulée, « plusieurs projets de loi, qui, s’ils étaient adoptés provoqueraient des changements unilatéraux au statut et aux limites de Jérusalem, en violation du droit international ». Allusion diplomatique, mais transparente aux projets d’annexion des colonies limitrophes de la ville et de création d’un Grand Jérusalem, dont rêvent depuis longtemps Netanyahou et ses électeurs (lire l’article ici).

Depuis qu’un diplomate britannique en a eu l’idée en 2005, les consuls et consuls généraux des 28 pays membres de l’UE à Jérusalem et dans les territoires occupés palestiniens rédigent chaque année, pour le Comité politique et de sécurité (COPS), un état des lieux qui fait le point sur la situation à Jérusalem. D’année en année, ces documents confidentiels brossent un tableau factuel, mais réaliste et souvent sévère pour Israël, des conditions de vie des Palestiniens de Jérusalem. Surtout, ils dessinent les grandes tendances de l’évolution des rapports de plus en plus difficiles entre les Palestiniens et l’État d’Israël.

Celui de 2017, que Mediapart s’est procuré et dont on peut lire le texte intégral en anglais ci-dessous, est particulièrement riche et accablant. Long de 52 pages, dont 10 pages de statistiques précieuses sur les pertes recensées dans les deux camps, mais aussi sur les autres formes de violence subies par les Palestiniens en raison de l’occupation israélienne (démolition de maisons, déplacements de population, agressions par les colons, détention d’enfants), le rapport 2017 passe en revue tous les aspects de la vie des Palestiniens. Et cela, avec une précision et une qualité d’information de nature à désarmer les dénégations rituelles du gouvernement israélien et de ses partisans, à domicile comme à l’extérieur.

Une apparente pudeur diplomatique conduit les auteurs du rapport à évoquer encore le« processus de paix », dont la mort clinique a été constatée récemment par le président palestinien Mahmoud Abbas en personne, et la « solution à deux États », délibérément réduite en cendres par le développement intensif et ciblé de la colonisation israélienne. Mais s’il est discutable sur sa vision du futur, le rapport ne l’est pas sur le présent. Solidement documentée, sa description minutieuse du quotidien des Palestiniens révèle une situation désastreuse, aggravée par l’absence de perspectives et d’espoir.

« De rapport en rapport, constatent les auteurs du document, les chefs de mission diplomatique de l’UE ont identifié un certain nombre de tendances qui ont eu un impact profondément négatif sur la ville, notamment l’extension des colonies, qui s’est accélérée en 2017, et l’exclusion politique, économique et sociale, des Palestiniens qui vivent ici. Globalement, les tendances négatives décrites dans les précédents rapports ont persisté et la polarisation, l’exclusion, la marginalisation des Palestiniens sont demeurées aussi terribles que par le passé. En outre, on constate un certain nombre de développements inquiétants qui affectent le statut de Jérusalem, c’est-à-dire l’une des questions prévues pour la phase finale des négociations (les autres étant les frontières, la sécurité et les réfugiés). »

Aux yeux des diplomates, la décision de Trump – « changement fondamental dans la politique des États-Unis » – comme les projets d’annexion de Netanyahou sont aujourd’hui les problèmes dominants pour la recherche d’une solution au conflit. « S’il était mis en œuvre, estiment-ils, le charcutage des limites de la municipalité de Jérusalem réduirait de près de 120 000 le nombre des Palestiniens de Jérusalem et ajouterait 140 000 colons israéliens à la population de la ville, réduisant la part des Palestiniens à 20 % (contre 37 % aujourd’hui). »

Selon les auteurs du rapport, la construction d’au moins 3 000 nouveaux appartements à Jérusalem-Est a été décidée en 2017, ce qui va encore accroître « la fragmentation de la Palestine en isolant Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie ». « Aujourd’hui, notent-ils,près de 867 000 personnes vivent dans les limites municipales de Jérusalem. On estime à 215 000, sur près de 615 000 colons le nombre de ceux qui vivent à Jérusalem-Est, aux côtés de 317 000 Palestiniens. Il y a actuellement 11 grandes colonies à Jérusalem-Est et un nombre croissant de petites enclaves de colonisation ou de colonies privées dans les quartiers palestiniens de Jérusalem-Est. »

Confirmant les craintes que les Palestiniens et les observateurs de la colonisation peuvent nourrir sur l’annexion possible des « blocs » de colonies de la périphérie, pour constituer le Grand Jérusalem, prévue par les projets de loi des amis du premier ministre, les diplomates relèvent que dans le seul premier trimestre 2017, plus de 1 300 nouveaux logements ont été annoncés dans ces colonies périphériques : 552 à Guivat Zeev, 90 à Maale Adumim, 402 à Nokdim, 709 à Betar Illit. En outre, au cours de la même année, le gouvernement a approuvé des projets pour 1 105 à Maale Adumim, 397 à Guivat Zeev, mais aussi 70 à Betar Illit, 30 à Allon Shvut, 68 à Elazar, 32 à Efrat, 682, dans le « bloc » d’Etzion. « Tous, soulignent les diplomates, sont inclus dans les 19 colonies qui deviendraient des municipalités annexes de Jérusalem selon la loi sur le Grand Jérusalem. »

En dix ans, le taux de pauvreté à Jérusalem-Est est passé de 64 à 75 %

À côté du développement de la colonisation, avec pour les Palestiniens son cortège d’expulsions, de démolitions et de déplacements forcés, les diplomates dénoncent aussi le statut – révocable – de « résident permanent » – et non de citoyen – accordé aux Palestiniens de Jérusalem-Est, même lorsque leurs ancêtres sont nés dans la Ville sainte. Car ce statut est des plus précaires. Largement conditionné par les impératifs démographiques israéliens, il n’est pas transmissible par le mariage et n’est pas automatiquement transmis à un enfant si l’un de ses deux parents ne détient pas la carte de résident. Il peut être révoqué si son titulaire ne peut prouver que Jérusalem est son « centre de vie », lorsqu’il est contrôlé.

« Entre 1967 et 2016, constatent les diplomates européens, Israël a révoqué le statut de 14 595 Palestiniens de Jérusalem-Est. Israël, relèvent-ils, poursuit cette politique de “déportation silencieuse” comme le montrent les chiffres de 2016 : le ministère de l’intérieur a révoqué au cours de cette année, le statut de résident de 95 habitants de Jérusalem-Est, parmi lesquels figuraient 41 femmes et 11 mineurs. »

Cette pratique, qui constitue une violation par Israël de ses obligations de puissance occupante, telles qu’elles sont définies par le droit international, et en particulier par la IVe convention de Genève, n’est que l’un des “outils d’intervention” utilisés par la municipalité de Jérusalem et le gouvernement israélien pour « préserver une majorité juive substantielle à Jérusalem », ainsi que le prévoit le plan directeur Jérusalem 2000, adopté en 2007. Parmi les autres outils dont l’usage est analysé par les diplomates, le “zonage” de la ville, les démolitions et les déplacements de population jouent aussi un rôle majeur.

Alors que les Palestiniens représentent 37 % de la population de la ville, 9 % seulement des permis de construire ont été attribués, entre 2010 et 2016, aux quartiers où ils vivent. Et 13 à 14,5 % des terres sont affectées au développement de ces quartiers, tandis que 35 % de l’espace est réservé à l’expansion des colonies, qui bénéficient en outre du privilège de pouvoir s’étendre au détriment des terres originellement affectées aux espaces verts.

Alors que les démolitions de domicile « par la puissance occupante » sont proscrites, comme les révocations du statut de résident, par la IVe convention de Genève, Israël a démoli au cours des dix dernières années 900 bâtiments appartenant à des Palestiniens de Jérusalem-Est. Pour la seule année 2016, 190 immeubles ont été détruits, provoquant le déplacement de 114 personnes. Et au cours des 11 premiers mois de 2017, les 136 démolitions ont provoqué le déplacement de 228 personnes. « Plus de 22 000 maisons palestiniennes sont aujourd’hui menacées de démolition administrative, judiciaire ou militaire, sous le prétexte d’avoir été construites sans permis, relève le rapport. Ce qui expose plus de 144 000 Palestiniens au risque d’être déplacés. »

L’effet désastreux de la politique israélienne sur l’éducation et la santé à Jérusalem-Est, ainsi que sur l’économie des quartiers palestiniens, explique aussi en grande partie, selon les diplomates, la polarisation et la persistance d’un certain degré de violence dans la ville. Le manque de salles de classe – évalué à près de 2 000 par le rapport –, les difficultés d’accès aux établissements scolaires, dues notamment au mur de séparation, pour les élèves et les enseignants, les difficiles conditions de fonctionnement des six hôpitaux de Jérusalem-Est dont 70 à 80 % des membres du personnel résident en Cisjordanie et doivent disposer d’un permis (valable six mois) pour se rendre à leur travail, assombrissent encore un tableau catastrophique.

Quant à l’analyse de la situation économique, elle révèle un effondrement de l’activité et du rôle de Jérusalem-Est, asphyxié par l’existence du mur de séparation et du régime de permis qui l’accompagne, mais aussi par les choix délibérés du gouvernement israélien. Alors que les Palestiniens représentent plus du tiers de la population de la ville et contribuent en proportion, par leurs impôts, aux recettes de la municipalité, leurs quartiers ne bénéficient que de 10 % du budget municipal. Lesquels souffrent de manques criants en matière de services publics, d’équipement et de voirie. La seule existence du mur de séparation provoque, en termes de commerce et d’emploi, une perte annuelle de 200 millions de dollars pour l’économie palestinienne. Alors que la part de Jérusalem-Est représentait, avant les accords d’Oslo, 15 % du PNB palestinien, elle n’atteint même plus 7 % aujourd’hui et le taux de pauvreté à Jérusalem-Est est passé en dix ans de 64 % à 75 %.

Dans leur document, les diplomates relèvent aussi la création d’équipements touristiques dont la raison d’être est « purement politique » et ils relaient notamment un rapport de l’Académie des sciences israélienne qui critique « l’usage politique de l’archéologie et la coopération étroite entre l’organisation privée de colonisation El’ad et l’Autorité de la nature et des parcs ».

Ils relèvent enfin, au chapitre « Religion », le caractère hautement inflammable de la situation sur l’esplanade des Mosquées/mont du Temple où une mobilisation massive, non-violente et spontanée des Palestiniens de Jérusalem-Est a mis en échec, l’été dernier, une tentative israélienne de changer les règles d’accès aux lieux saints. Et constatent que selon un sondage, 68 % des Israéliens juifs sont désormais favorables à un changement du statu quo qui, aujourd’hui, n’autorise pas les fidèles juifs à prier sur l’esplanade des Mosquées. « En 2017, écrivent-ils, on a vu un accroissement significatif en nombre et en taille des groupes de juifs religieux qui entraient sur l’esplanade des Mosquées/mont du Temple, avec l’aide et sous la protection de la police. Entre septembre 2016 et septembre 2017, près de 22 000 juifs religieux nationalistes sont venus en visite, ce qui représente une augmentation de 60 % et un record historique. En mai, le premier ministre Netanyahou a organisé une réunion de cabinet spéciale, dans les tunnels du Mur occidental [Mur des lamentations] pour marquer le 50e anniversaire de “l’unification’’ (annexion) de Jérusalem-Est. »

 

Exceptionnel par son volume et par son ton, très ferme, ce rapport 2017 qui critique vigoureusement la politique israélienne à Jérusalem est accompagné de dix « messages communs » destinés à définir la position politique de l’UE à Jérusalem-Est et de douze recommandations, très détaillées, soumises au Conseil européen des affaires étrangères. Les premiers « messages communs » rappellent, en réponse évidente à Trump, que « la position de l’UE sur Jérusalem demeure inchangée » et, en réponse non moins claire à Netanyahou, que « les changements unilatéraux au statut et aux frontières de Jérusalem constitueraient une violation de la loi internationale ».

Quant aux “recommandations”, dont les premières soulignent la position constante de l’UE sur le conflit, elles appellent notamment à « rétablir la présence des institutions palestiniennes à Jérusalem-Est », à « mettre un terme aux démolitions », à « stopper le développement de la colonisation » ou à « vérifier que les produits des colonies ne bénéficient pas du traitement préférentiel prévu par l’accord d’association Israël-Union européenne ». Le tout est de savoir si les 28 États de l’UE seront, pour la première fois, capables d’adopter, au-delà des déclarations de principe rituelles, une position commune ferme sur le conflit israélo-palestinien et si ce travail salutaire de leurs diplomates est voué – ou non – au même sort que les douze précédents : finir oublié au fond d’un tiroir de Bruxelles.

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8 février 2018 4 08 /02 /février /2018 07:36
IRLANDE -  LA POSSIBILITE D'UNE ILE (L’HUMANITE – MERCREDI 7 FEVRIER 2018 – THOMAS LE MAHIEU)

Figure du républicanisme irlandais, Gerry Adams passe le relais à Mary Lou McDonald à la tête du Sinn Féin. Avec une ambition : prendre le pouvoir au nord comme au sud.

 

Cela ne rate pas. L'armée de spectres ne manque pas la moindre de ses conférences de presse ou de ses prestations télévisées. Quel que soit le thème abordé par Gerry Adams ­ la lutte contre l'austérité, les conséquences du Brexit, etc. ­, il se trouve systématiquement un journaliste pour convoquer les fantômes des « troubles » qui ont ensanglanté l'Irlande du Nord pendant des décennies. Et demander au dirigeant du Sinn Féin, le parti républicain de gauche systématiquement renvoyé à sa fonction de vitrine politique de l'Armée républicaine irlandaise (IRA), s'il peut, au choix, dénoncer les assassins ou avouer son rôle de commandant militaire pendant la guerre civile. Dernier exemple en date, dimanche, sur la BBC, devant le présentateur vedette Andrew Marr : Gerry Adams a dû réfuter une nouvelle fois toute appartenance au commandement militaire de l'IRA. « J'aurais aimé que personne n'ait été tué ou blessé au cours de conflit, a-t-il expliqué. Mais aujourd'hui l'IRA a disparu. J'ai défendu l'IRA, mais j'ai aussi été critique envers l'IRA. Je ne soutiens pas tout ce que l'IRA a fait... Mais on ne peut porter de jugements moraux sur les gens que quand on marche dans leurs chaussures... Et, heureusement, nous parlons ici du passé car, pour sortir de la violence, nous avons été capables de bâtir une alternative. »

 

LA PREMIÈRE FEMME À DIRIGER LE SINN FÉIN

C'est ce monstre sacré de la politique irlandaise qui s'apprête à passer au second plan, sans abandonner totalement la scène. Le 10 février, à l'occasion d'un congrès extraordinaire, Gerry Adams, président du Sinn Féin depuis 1983, passera la main à Mary Lou McDonald. Une page se tourne pour le genre : elle sera la première femme à diriger le parti. Un chapitre s'achève pour la génération marquée par la guerre civile, consacrant l'ambition d'une formation qui n'est plus cantonnée à Belfast ou Derry : après le décès, l'année dernière, de Martin McGuinness, ex-commandant de l'IRA, lui, et vice-premier ministre Sinn Féin en Irlande du Nord, au sein d'une coalition ­ un passage obligé hautement improbable il y a une vingtaine d'années ­ avec les unionistes ultraréactionnaires du DUP Gerry Adams , laisse la place à une militante de Dublin, âgée de 48 ans, qui, première parlementaire européenne du Sinn Féin en 2004 ­ inscrite au sein du groupe de la Gauche unie européenne (GUE-NGL) ­ et ensuite élue triomphalement députée de la circonscription du centre de la capitale irlandaise, n'a aucun rapport avec la lutte armée. « La vérité, mes amis, c'est que je ne pourrai pas rentrer dans les chaussures de Gerry Adams, et personne ne le pourrait, mais, la bonne nouvelle, c'est que j'ai apporté les miennes, a-t-elle lancé devant des délégués du Sinn Féin à la mi-janvier. Je vais enfiler les miennes et faire ma route avec... »

Pour Mary Lou McDonald, le chemin est balisé : sous la direction de Gerry Adams, le Sinn Féin est largement sorti de la marginalité et il s'agit désormais de le porter au pouvoir sur toute l'île, en creusant le sillon ouvert avec les accords du Vendredi saint, en 1998, consacrant la pacification en Irlande du Nord et les batailles contre l'austérité imposée par la troïka à la république d'Irlande, au sud. Le but ultime du parti demeure plus que jamais « l'établissement d'une république pour tous dans une Irlande libre et réconciliée ». Or, à Belfast, le Brexit rebat considérablement les cartes : craignant la remise en place d'une frontière coupant l'île en deux, les électeurs ont majoritairement voté contre la sortie de l'Union européenne, mais, depuis que Theresa May a perdu sa majorité absolue, en juin de l'année dernière, les conservateurs britanniques n'ont trouvé comme alliés que les unionistes ultras du DUP au risque de rouvrir , les plaies mal cautérisées des « troubles ». Dans ce contexte, le Sinn Féin réclame la création d'un statut spécial maintenant l'Irlande du Nord au sein de l'Union européenne, avec une perspective. À Dublin, le gouvernement minoritaire des néolibéraux Fine Gael ne tient qu'à un fil. Lors des dernières élections au sud, en février 2016, le Sinn Féin, renforcé durant les batailles antilibérales pour la gratuité de l'eau et pour l'accès au logement, a frôlé les 15 %, sur fond de déroute et de division des partis austéritaires ­ les « centristes » conservateurs (Fine Gael et Fianna Fail) et les travaillistes du Labour. « Beaucoup rêvent encore de nous cantonner à une force d'opposition, mais nous ne jouons plus dans cette cour, nous voulons gouverner », confiait alors Mary Lou McDonald à l'Humanité.

 

MILITER POUR LE DROIT À L'AVORTEMENT

Lors de sa dernière conférence programmatique, en novembre, au-delà d'avancées considérables, dans une formation longtemps marquée par le catholicisme le plus réactionnaire, sur les droits à l'IVG ­ le parti milite désormais pour l'abrogation du 8e amendement de la Constitution irlandaise, qui interdit l'avortement ­ et pour les droits des couples homosexuels, le Sinn Féin a adopté une feuille de route pouvant conduire à une participation gouvernementale au sein d'une coalition ­ quasiment incontournable dans un système quadripartite à Dublin ­, sous réserve de la « sécurisation d'un programme de gouvernement progressiste et républicain ». Mary Lou McDonald appuie résolument dans cette direction. « Comme Gerry Adams nous l'a montré, on ne peut pas rester les bras ballants et attendre en célébrant le passé, invite-t-elle. Nous commémorons notre histoire, mais pour mieux regarder vers le futur... Si l'on veut faire avancer la réunification de l'Irlande, qui est la meilleure issue aux crises actuelles que nous pouvons construire pour les citoyens, il nous faudra convaincre nos amis et voisins unionistes de la construire avec nous. »

 

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8 février 2018 4 08 /02 /février /2018 06:33
Pour Nazim Khalfa, Alger Républicain - L'ultime au-revoir à l'humaniste, au lutteur, au militant infatigable des causes justes - dimanche 28 janvier
Pour Nazim Khalfa
L’ultime au-revoir à l’humaniste, au lutteur, au militant infatigable des causes justes
dimanche 28 janvier 2018 
par  Alger republicain 
 

C’est une belle et forte assemblée d’amis, de camarades, de proches, de militants politiques, et associatifs, en présence de son épouse, de ses deux filles, et de sa soeur, qui a participé aux obsèques de Nazim Khalfa, mon vieux frère, mon camarade, trop tôt parti [1], en ce vendredi 26 janvier 2018, illuminé par un soleil indécis, que taquinait de petites averses.

Rassemblés au crématorium, ces femmes et ces hommes de Carhaix, la ville où il vivait depuis plusieurs décennies, mais aussi celles et ceux venus de toute la Bretagne et d’ailleurs, étaient là pour rendre hommage et dire au-revoir à un homme attachant, simple, généreux, amoureux de la nature et des chevaux [2], qui aura consacré sa vie aux luttes pour la justice sociale, le progrès, mais aussi aux justes causes et luttes des peuples opprimés et à la solidarité internationaliste.

Après les tendres et poétiques lettres d’adieu de ses deux filles, dans une eulogie forte, dense et fraternelle, son ami et camarade Jean-Pierre Jeudy [3], dont nous reprendrons quelques passages avec son aimable autorisation, rappela ses luttes politiques et sociales, mais aussi son combat, exemplaire, inébranlable [4], et sa solidarité sans faille pour la Palestine et son peuple colonisé, réprimé, opprimé.

Nazim Khalfa avec Yasser Arafat {JPEG}Nazim Khalfa avec Yasser Arafat

Après un premier voyage en Palestine - Cisjordanie et Gaza - en 2001 au sein d’une délégation de la ville de Carhaix, conduite par son maire Christian Troadec, il rejoint l’Association France Palestine Solidarité. A cet effet, il me revient, c’était en juin 1967, qu’adolescents nous nous rendîmes au siège de l’OLP, à Alger, pour adjurer les responsables palestiniens de nous envoyer sur le front combattre l’armée sioniste.

Dans la foulée de ce premier voyage, il crée le groupe local de France-Palestine-Solidarité Centre-Bretagne [5] dont il assurera la présidence pendant 15 ans. Ce combat se matérialise par de nombreuses actions de solidarité en faveur du camp de réfugiés d’El Arroub, en Cisjordanie, où il séjourna lors de son voyage de 2001. Il y retournera à plusieurs reprises. Cette solidarité active, concrète, se traduit par l’équipement d’un laboratoire informatique pour les écoles, l’acheminement de mobilier scolaire pour l’école de filles et la maison de l’enfance, et par le parrainage de 12 enfants des familles les plus pauvres du camp, mais aussi, car il ne faut rien négliger, par la vente solidaire d’huile d’olive des paysans d’El Arroub. A ces actions s’ajoutent le projet de jumelage entre la ville de Carhaix et le camp d’El Arroub. Il jouera, à cet égard, un rôle décisif pour que soit acté officiellement en 2010 leur jumelage. Son combat et ses qualités lui valent d’être élu à trois reprises au Conseil national de France Palestine Solidarité, sa dernière élection remontait au congrès tenu en mai 2017.

Ces combats, ce choix de vie, J.P. Jeudy, son successeur à la Présidence de l’antenne Centre-Bretagne de l’Association France-Palestine-Solidarité, les restitua en ces termes : « Pour la justice et le progrès social. Du côté des faibles contre les puissants. Des victimes contre leurs bourreaux. Des exploités contre leurs exploiteurs. Des résistants contre l’occupant. Toujours l’indignation à fleur de peau et le refus de toute résignation ». 
Tel était, mais le portrait reste incomplet, Nazim Khalfa.

Pour pallier à cette incomplétude, écoutons le poète, dont le prénom, en hommage, lui avait été donné par son père :

Je suis communiste
Je suis amour des pieds à la tête
Amour : voir, penser, comprendre
Amour : l’enfant qui naît
La lumière qui avance
Amour : accrocher une balançoire aux étoiles
Amour : tremper l’acier avec mille peines
Je suis communiste
Je suis amour des pieds à la tête

Nazim Hikmet. Les Romantiques : la vie est belle, mon vieux.

.

Smaïl Hadj Ali
28.01.18

 

[1Son père Boualem Khalfa est décédé le six juillet 2017.

[2Nazim Khalfa créera le premier centre équestre de Carhaix pour démocratiser et ainsi permettre au plus grand nombre de pratiquer un sport réservé aux plus fortunés.

[3Maire communiste de la ville de Carhaix de 1977 à 1995.

[4Il associera l’antenne Centre-Bretagne de France Palestine Solidarité à la campagne Boycott-Désinvestissements-Sanctions. (B.D.S).

[5Nazim Khalfa en a été le Président honoraire et le fondateur.

Pour Nazim Khalfa, Alger Républicain - L'ultime au-revoir à l'humaniste, au lutteur, au militant infatigable des causes justes - dimanche 28 janvier
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7 février 2018 3 07 /02 /février /2018 07:04
À QUAND UNE STRATÉGIE GLOBALE À CE DÉFI MIGRATOIRE IRRÉVERSIBLE ? (L’HUMANITE – MARDI 6 FEVRIER 2018 – FRANCIS VALLAS PRESIDENT DE SOS MEDITERRANEE)

Nous sommes la solution, pas le problème

Cinquante mille morts en Méditerranée depuis le début de la crise des migrants... Dans sa mission de sauvetage, SOS Méditerranée bénéficie d'un soutien émouvant pour le financement de son navire, l'Aquarius. D'ailleurs, la générosité de nos dix-huit mille donateurs, de tous ces Français qui refusent de regarder ailleurs, de céder à des peurs (pourtant légitimes parfois), en sont le témoignage. Comme les regards des rescapés sont l'irremplaçable récompense de nos sauveteurs et la meilleure réponse aux reproches hallucinants qui nous sont faits trop souvent.

D'abord, celui que nous créerions un appel d'air et accroîtrions les flux de migrants, comme si nous étions le problème et non la solution. Alors que l'histoire a prouvé l'inanité du reproche, avec l'interruption, en 2014, sous la pression européenne et pour tarir les flux de migrants, de l'opération « Mare nostrum » par laquelle l'État italien sauvait un maximum de réfugiés.

Le seul résultat fut en effet que le nombre de morts explosa, sans que ne soit observé le moindre ralentissement des flux. Du coup, l'Union européenne, n'osant pas afficher un cynisme inhumain, dut plus ou moins honteusement mettre en place d'autres initiatives, sous la forme de quelques forces navales européennes en plus des navires d'État et des gardes-côtes italiens (admirables!) et des navires de commerce détournés parfois par le centre de sécurité de Rome. Le tout constituant une réponse institutionnelle si scandaleusement insuffisante que les ONG (montrées du doigt alors qu'elles ne font qu'essayer de compléter ce dispositif aux ordres des autorités légitimes) assurent aujourd'hui 30 % du sauvetage de ces migrants désespérés qui fuient l'enfer libyen. Un enfer où règne le crime contre l'humanité, poussant les victimes à tout tenter pour survivre. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle 80 % des enfants sauvés sont sans leurs parents, qui ont financé leur passage au prix de leur propre sacrifice.

À cette réponse institutionnelle indigne s'ajoute une absence coupable de vision et de volonté des pouvoirs publics européens, qui ne travaillent pas assez à l'élaboration d'une stratégie globale de recherche de solutions, ignorant de facto ce défi migratoire irréversible qui concerne autant les réfugiés eux-mêmes que nos enfants et petits- enfants.

En feignant d'oublier qu'il y a deux façons de perdre notre identité européenne, l'une étant précisément de ne pas apporter de réponse appropriée, que ce soit en cherchant vainement à cadenasser notre continent ou, à l'inverse, en acceptant le laisser-aller. L'autre, rapide et certaine, étant de renoncer à ces valeurs (européennes, républicaines, démocratiques, chrétiennes, ou humanistes...) dont nous proclamons qu'elles constituent notre identité, en ignorant la tragédie qui se déroule à notre porte. Laisser plus longtemps couler les migrants tuerait notre âme et détruirait notre crédibilité aux yeux du monde. La question des migrations est incroyablement complexe, mais celle du sauvetage est simple et indiscutable... Il serait temps que les États fassent leur devoir.

 

À QUAND UNE STRATÉGIE GLOBALE À CE DÉFI MIGRATOIRE IRRÉVERSIBLE ? (L’HUMANITE – MARDI 6 FEVRIER 2018 – FRANCIS VALLAS PRESIDENT DE SOS MEDITERRANEE)
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7 février 2018 3 07 /02 /février /2018 06:51
En haut du podium, le fondateur d'Amazon, Jeff Bezos, est devenu l'homme le plus riche du monde, avec une fortune de 99,6 milliards de dollars (83 milliards d'euros). Un patrimoine colossal qui a progressé de 34,2 milliards de dollars (29 milliards d'euros) en 2017. De telle sorte que, chaque minute, le milliardaire du e-commerce gagne 65 000 dollars (54 482 euros). Et ce grâce à l'envolée des marchés et du cours d'Amazon (dont il détient 16,4 %), lequel a bondi de 57 % cette année, mais aussi à celle des actions qu'il possède dans Uber et Airbnb. L'insolence ne s'arrête pas là. En juin dernier, l'expert de l'évasion fiscale avait demandé sur Twitter de l'aide, après avoir vendu pour près de 1 milliard de dollars d'actions d'Amazon, pour trouver des moyens de dépenser sa fortune.

En haut du podium, le fondateur d'Amazon, Jeff Bezos, est devenu l'homme le plus riche du monde, avec une fortune de 99,6 milliards de dollars (83 milliards d'euros). Un patrimoine colossal qui a progressé de 34,2 milliards de dollars (29 milliards d'euros) en 2017. De telle sorte que, chaque minute, le milliardaire du e-commerce gagne 65 000 dollars (54 482 euros). Et ce grâce à l'envolée des marchés et du cours d'Amazon (dont il détient 16,4 %), lequel a bondi de 57 % cette année, mais aussi à celle des actions qu'il possède dans Uber et Airbnb. L'insolence ne s'arrête pas là. En juin dernier, l'expert de l'évasion fiscale avait demandé sur Twitter de l'aide, après avoir vendu pour près de 1 milliard de dollars d'actions d'Amazon, pour trouver des moyens de dépenser sa fortune.

Après avoir ouvert une boutique de salariés à Seattle mais truffée de caméras et de capteurs, Amazon, le géant mondial de la distribution, envisage d'imposer un bracelet "ultrasonique" aux salariés de ses entrepôts. 

Une information révélée mercredi sur le site d'informations spécialisé Geekwire. Ce bijou de technologie permet de contrôler les gestes d'un individu par l'envoi d'impulsions par ultrasons et transmissions radio. Ainsi localisée, la main qui s'aventurerait hors du "panier d'inventaire" dédié se ferait rappeler à l'ordre grâce au bracelet. Amazon a d'ores et déjà fait valider les brevets de sa nouvelle machine mais ne donne d'indications ni sur sa fabrication ni sur son intention de l'imposer ou pas à ses salariés.

C'est probable si les gains de productivité en valent la peine. Amazon est déjà expert dans l'hyperproductivité: caméras et chronomètres, réseaux de contrôle et de surveillance fonctionnent déjà à plein dans les entrepôts. Mais avec le bracelet ultrasonique - qui agit directement sur le corps -, en contrôlant les faits et gestes, un pas serait néanmoins franchi. 

"Amazon a reconnu que les humains sont la partie la moins efficace de l'opération. Elle gagne plus d'argent en traitant ses travailleurs comme des biens consommables", analysait un reporter du Daily Mirror, Alan Selby, après plusieurs mois d'une enquête sur la gestion des ressources humaines de l'entreprise.      

Et cela commence à se savoir. Amazon a chuté de la première à la cinquième place des enseignes préférées des Français.. La mauvaise presse des conditions de travail dans les entrepôts n'y seraient pas pour rien. 

En France, justement, Amazon va devoir revoir son système de classement des salariés, qui détermine leur déroulement de carrière et leur salaire, jugé illégal par les prud'hommes après une plainte déposée par 25 caristes.

Sylvie Ducatteau, L'Humanité, 5 février 2018  

Ils n'ont pas honte! Amazon aimerait robotiser ses salariés (L'Humanité, 5 février 2018)
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7 février 2018 3 07 /02 /février /2018 06:22
Photos postées par Marie-Pierre Vieu députée européenne communiste de la circonscription Sud-Ouest

Photos postées par Marie-Pierre Vieu députée européenne communiste de la circonscription Sud-Ouest

Photos postées par Marie-Pierre Vieu députée européenne communiste de la circonscription Sud-Ouest, à gauche

Photos postées par Marie-Pierre Vieu députée européenne communiste de la circonscription Sud-Ouest, à gauche

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3 février 2018 6 03 /02 /février /2018 06:24
Les membres du collectif pour la libération de Salah Hamouri se rejoignent à partir de 9H 30 demain samedi sur le parking de l'IUT à Morlaix. 
 
COMMUNIQUE DU COLLECTIF UNITAIRE POUR LA LIBERATION DE SALAH HAMOURI: 
 
ACTION DE SOLIDARITÉ AVEC LES PRISONNIERS POLITIQUES PALESTINIENS

SAMEDI 3 FÉVRIER A MORLAIX

 
Le Collectif « Liberté pour Salah » constitué avec le soutien de 19 associations, partis, syndicats et réseaux de solidarité du Pays de Morlaix* sera de nouveau en action samedi matin dans les rues de Morlaix.

Il s’agit une fois de plus d’informer la population au sujet de Salah Hamouri pour lequel le collectif réclame toujours une intervention plus forte de la France auprès du gouvernement israélien, mais aussi de Ahed Tamimi, une jeune adolescente qui risque une lourde peine de prison pour avoir giflé un soldat israélien ou encore de Munther Amira, un travailleur social arrêté en décembre…

Au-delà de ces figures emblématiques de la répression israélienne, c’est la situation des 6200 détenus palestiniens dont 350 enfants, 59 femmes ou encore 10 députés que le collectif veut exposer à un large public.

Le collectif considère que la France et l’Union Européenne ont un devoir de protection à l’égard du peuple palestinien victime de la violence militaire et de l’occupation israélienne et leur demande d’agir pour obtenir la libération des prisonniers, la fin de la colonisation et le respect des résolutions votées par les Nations Unies.

 *Le collectif regroupe 18 associations locales : AFPS, LDH, ACAT, CCFD-Terre Solidaire, Amnesty International, Association pour le jumelage Morlaix/Wavel, Utopistes en Action, Association Pays de Morlaix Solidarité Migrants, Mouvement de la Paix, Morlaix Libertés, UL-CGT, FSU, PCF, France Insoumise, Ensemble, EELV, Génération.s, NPA…

 
Association France Palestine Solidarité 
du Pays de Morlaix
 
Tract du collectif unitaire "Liberté pour Salah Hamouri" dont le PCF fait partie - 29 janvier 2018

Tract du collectif unitaire "Liberté pour Salah Hamouri" dont le PCF fait partie - 29 janvier 2018

Tract du collectif unitaire "Liberté pour Salah Hamouri" dont le PCF fait partie - 29 janvier 2018

Tract du collectif unitaire "Liberté pour Salah Hamouri" dont le PCF fait partie - 29 janvier 2018

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3 février 2018 6 03 /02 /février /2018 06:10
Contre la guerre, stop Erdogan! - Francis Wurtz, député européen honoraire dans L'Humanité Dimanche

La première chose à rappeler à propos de l’offensive militaire turque contre la région de Syrie tenue par les Kurdes, c’est qu’il s’agit d’une « violation flagrante des principes du droit international » et d’un « acte d’agression pour lequel Erdogan et d’autres fonctionnaires de l’Etat (turc) devraient être tenus pénalement responsables » (1)

Circonstance aggravante: elle n’est pas le résultat d’une crise conjoncturelle, mais s’inscrit dans un projet stratégique affirmé du Président turc : empêcher à tout prix, dans cette région kurde du nord de la Syrie, la jonction de l’enclave d’Afrin (500 000 civils dont un grand nombre de réfugiés d’autres régions syriennes) avec les deux autres districts peuplés majoritairement de Kurdes, Kobané et Qamishli. L’émergence d’une entité autonome gérée par les Kurdes du Parti PYD, proche du PKK , à proximité de la Turquie, est le cauchemar d’Erdogan.

Ces combattants -que les Etats-Unis eux-mêmes considèrent être le meilleur rempart contre les « djihadistes » de Daesh, au point de vouloir les intégrer dans une force de 30 000 hommes chargés d’empêcher le retour de « l’Etat islamique »-, le dictateur d’Ankara n’y voit qu’une « armée de terroristes » qu’il s’est juré de « tuer dans l’œuf ».

En outre, tout opposant à cette guerre en Turquie-même subira le même sort : « Nous écraserons quiconque se dressera contre nous dans cette lutte nationale » avait prévenu Erdogan ! De fait, nombre de « traitres à la patrie » sont arrêtés, tandis que des « recommandations » sont transmises à la presse pour qu’elle livre à l’opinion un « journalisme patriotique »…Un vent de folie ultra-nationaliste et militariste souffle sur tout le pays.

Mais le maître d’Ankara ne limite pas ses menaces à ses compatriotes : « Si la France ou un autre pays porte l’affaire devant le Conseil de sécurité de l’ONU, la Turquie considèrera qu’elle prend parti pour une organisation terroriste et agira en conséquence », a-t-il froidement asséné à l’adresse de la communauté internationale, pourtant, à ce jour, fort mesurée dans ses critiques.

Ajoutons que cette aventure sanglante , non seulement perturbe la poursuite des combats anti-Daesh en Syrie -les Kurdes défendant désormais prioritairement leur propre territoire contre l’armée turque et ses supplétifs-, mais risque de compromettre les tentatives de négociations (dites d’Astana) en vue d’une transition politique entre Damas, les rebelles et les puissances engagées dans la tragédie syrienne. « Des zones de désescalade redeviennent des zones de conflits. Donc, naturellement, cela pose un problème au processus d’Astana » affirme le Général Trinquand, ancien chef de mission militaire de la délégation française à l’ONU.

Un dernier rappel s’impose: la France et l’Allemagne comptent parmi les pourvoyeurs d’armes du sinistre promoteur de l’opération « rameau d’olivier » ! Comme l’a souligné , non sans courage, un quotidien turc : pour les Occidentaux, « Les armes et l’argent sont prioritaires. Si l’on rappelle des principes politiques du bout des lèvres, c’est uniquement pour sauver les apparences ». (2) Assez d’hypocrisie ! Stop Erdogan !

———-
(1) Déclaration de l’Association internationale des juristes démocrates.
(2) Hürriyet Daily News 8/1/2018

Contre la guerre, stop Erdogan! - Francis Wurtz, député européen honoraire dans L'Humanité Dimanche
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3 février 2018 6 03 /02 /février /2018 06:00
Oya Baydar : « La Turquie ressemble au monde de George Orwell dans 1984 »
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SOPHIE JOUBERT ET STÉPHANE AUBOUARD
MERCREDI, 31 JANVIER, 2018
L'HUMANITÉ
«	J’ai peur et je suis pessimiste. Dès le début de l’état d’urgence, le quotidien est devenu insupportable.	» Bertrand Gaudilliere/Item
« J’ai peur et je suis pessimiste. Dès le début de l’état d’urgence, le quotidien est devenu insupportable. » Bertrand Gaudilliere/Item
 

La romancière Oya Baydar publie Dialogues sous les remparts, la conversation entre une intellectuelle de gauche turque et une amie kurde. Un examen de conscience lucide et le témoignage du durcissement du régime d’Erdogan.

Qui est cette interlocutrice mystérieuse avec qui vous dialoguez ?

Oya Baydar Cette femme kurde ou ces femmes avec qui je poursuis un dialogue sont l’addition de plusieurs amies kurdes rencontrées depuis de nombreuses années. L’une d’elles, sur qui je me suis particulièrement appuyée pour écrire ce livre, a été arrêtée la semaine dernière par les autorités turques après l’attaque sur Afrin, dans le Rojava (Kurdistan syrien). Elle est poursuivie pour ses articles et ses tweets mais je ne veux pas dire son nom pour ne pas la compromettre davantage.

Quel accueil a reçu votre livre en Turquie, risquez-vous aussi quelque chose avec ce roman ?

Oya Baydar Je l’avais écrit pour les Turcs, mais ils ne l’ont pas lu. Les Kurdes du PKK n’étaient pas contents non plus. Ils ont dit que je n’étais pas légitime car je suis la voix des Turcs de l’Ouest. Nous avions l’intention, avec mon amie emprisonnée, de faire une pièce de théâtre à partir de mon texte. Notamment à Izmir, à Istanbul… mais c’est actuellement impossible. Aujourd’hui, on risque davantage en écrivant sur les réseaux sociaux, ou en tant que journaliste, qu’en publiant des romans. Cependant, écrire un roman de la sorte est plus risqué aujourd’hui qu’il y a quelques mois. Quand on sort du territoire, on ne sait jamais ce qui va se passer. On peut nous prendre notre passeport, être assigné à résidence de manière parfaitement arbitraire. Mais il ne faut pas y penser. Je bouge tant que je peux, sinon je ne pourrais pas vivre. Comme on dit, « que sera, sera »…

Le point de départ de ce livre est une forme d’examen de conscience fait en intégrant l’autre, comme s’il y avait deux personnes en vous, une sorte de conscience kurde chez les Turcs. Est-ce le cas ?

Oya Baydar Quand je suis allée au Kurdistan turc avec une délégation de 156 intellectuels le 31 décembre 2015, ce fut d’abord une confrontation avec moi-même et un questionnement qui concerne tous les Turcs de l’Ouest. Mais, mis à part les Turcs de gauche, je ne crois pas que les Turcs aient cette conscience kurde. À leurs yeux, les Kurdes n’existent pas. Mon père était colonel dans l’armée et lorsqu’on abordait le sujet à la maison, il disait que les Kurdes étaient de bonnes personnes parce qu’ils étaient fidèles. Mais dès qu’ils affirmaient leur identité, leur langue, leur culture, alors ils n’étaient plus fidèles. Pour moi, c’était au départ une position purement politique, théorique. Mais ensuite, lorsque je suis allée sur place et que j’ai rencontré les Kurdes, je me suis mise à parler avec le cœur et tout a changé.

Le livre parle de l’aveuglement des Turcs de gauche. Cette femme kurde vous dit, en reprenant la phrase du film Hiroshima mon amour : « Tu n’as rien vu à Sur, tu n’as rien vu à Cizre... »

Oya Baydar Les intellectuels ne voient pas, ne voient plus… c’est en partie vrai. Mais depuis quelques jours, si vous dites simplement : « il y a une guerre », vous risquez gros. Il faut employer le terme d’« opération de sécurité nationale » ! Le pays est coupé en deux, c’est une réalité. L’Ouest ne voit pas. Quand je demande à des amis turcs de venir voir ce qui se passe là-bas, ils me répondent : « Non je ne veux pas y aller, sinon je risque de penser différemment, je serai moins tranquille… »

Il y a, pour la femme de gauche que vous êtes, un constat d’inefficacité totale de vos démarches politiques, pacifistes. Vous dites mêmes que la lutte des classes, l’anti-impérialisme sont aujourd’hui moins importants que la lutte pour l’identité…

Oya Baydar Nous ne pouvons pas dire que nos rêves de gauche sont morts. L’utopie perdure. Je pense en revanche que nous avons fait beaucoup de fautes, même si le chemin était juste. Je pense que la classe ouvrière n’est plus la force première de la révolution. Mais si l’identitarisme peut faire le lit de la dictature, l’identité est le fait des peuples. On dit que c’est un feu attisé par les grandes puissances. Je crois que le besoin d’identité repose aussi sur une réalité humaine, sur la psychologie. Au Kurdistan turc – je n’ai pas le droit d’employer ce mot aujourd’hui en Turquie –, il y a des paysans et une bourgeoisie, mais leur lutte ne se situe pas au niveau des classes, c’est une lutte identitaire et nationale. Naturellement, je suis farouchement opposée aux nationalismes – et au nationalisme turc en premier – mais quand il s’agit de peuples oppressés, sans patrie, on peut comprendre.

Comment votre regard a-t-il changé ?

Oya Baydar J’étais à Berlin après l’effondrement du mur. J’allais aussi à Moscou. Je sentais bien que l’Union soviétique allait s’effondrer d’un moment à l’autre. Alors je me suis mise à penser autrement, en interrogeant la dictature sous toutes ses formes, en essayant de comprendre ce qui n’allait pas. Quand je suis revenue en Turquie après quelques années passées en Allemagne, j’ai fait connaissance d’amis kurdes. Nous avons fondé ensemble des initiatives de paix, contre la guerre et l’intervention américaine en Irak. Puis peu à peu, je suis allée au Kurdistan. Et là-bas j’ai vu que le besoin d’identité était nécessaire. Vouloir combattre pour son identité culturelle, sa langue, c’est l’honneur du peuple kurde. Ce n’est pas de l’identitarisme.

Mais la frontière est ténue entre les deux notions, n’est-ce pas un piège ?

Oya Baydar, L’identité turque n’existe pas. Il y a 60 minorités. C’est le nationalisme, sur lequel repose la Turquie moderne depuis Kemal, qui pose problème. Avec Erdogan et l’islamisme politique, d’aucuns pensaient que la communauté prendrait le pas sur le nationalisme. Mais aujourd’hui, c’est de pire en pire… Ce qui me désespère, c’est qu’Erdogan a réussi à diffuser ce nationalisme malsain dans le peuple, dans la tête des gens. Et il est largement soutenu.

Comment voyez-vous l’évolution du régime ?

Oya Baydar La situation est encore pire que ce que vous voyez d’ici. La culture de la guerre d’Erdogan est devenue un mode de gouvernance. J’ai peur et je suis devenue pessimiste. Dès le début de l’état d’urgence, le quotidien est devenu insupportable. C’est très arbitraire, la loi n’existe plus. L’un de mes amis d’enfance, un journaliste turc, a été mis en prison sans accusation, sans jugement. Mon mari, ancien journaliste de Cumhuriyet, ne doit sa liberté qu’à son âge. Il tente de faire vivre le journal avec d’autres anciens car tous nos collègues plus jeunes sont en prison. Mais c’est encore pire au Kurdistan. À Diyarbakir, les policiers sont venus arrêter l’amie dont je vous parlais en cassant sa porte, sans sommation… C’est la loi martiale. Plus de 150 000 personnes ont été chassées de leur poste, les académiciens sont en procès. Ce qu’on vit aujourd’hui est un cauchemar. La Turquie ressemble au monde imaginé par George Orwell dans 1984.

Dans votre livre, vous employez la métaphore de la maison pour parler des Turcs et des Kurdes : ils sont comme des gens qui ne peuvent plus vivre sous le même toit. Le collectif est-il encore possible ? Peut-on construire des ponts ?

Oya Baydar C’est devenu très difficile. Au moment où j’ai écrit ce livre, il était peut-être encore possible de vivre ensemble. Mais la situation a changé. Même avec mes amis kurdes de gauche. Quand j’arrive là-bas, on boit un raki et puis la conversation est un peu vague. La confiance a disparu. Il y a des années, nous avons construit des ponts. Je ne suis pas sûre qu’on puisse encore le faire. Une fracture est apparue. Les Kurdes de l’Ouest ne veulent pas du séparatisme. Mais ils disent qu’ils ne peuvent aller nulle part et que la Turquie n’est pas leur pays. C’est tragique. Le vrai séparatiste, c’est l’État turc. Dans un État unitaire, on peut avoir des zones autonomes. Mais ce n’est plus possible. Avant il y avait des journaux, des télévisions en langue kurde. Maintenant tout est fermé. Des maires kurdes sont en prison.

Erdogan est-il génocidaire ? On le voit maintenant envoyer l’armée dans le Rojava. Il y a une forme d’acharnement.

Oya Baydar Oui. Son mot d’ordre, c’est de faire la guerre jusqu’au dernier terroriste. C’est-à-dire jusqu’au dernier kurde. En 1915, l’État turc s’acharnait sur les Arméniens. Un siècle plus tard, les Kurdes sont les nouvelles victimes. Certains disent qu’il faut tuer les femmes kurdes qui portent en elles un terroriste en puissance. J’ai peur que tous les prisonniers kurdes meurent en détention. Beaucoup refusent de porter la combinaison orange extrêmement humiliante qu’on leur impose. Selahattin Demirtas (le chef du HDP) lui-même a dit qu’il préférait le linceul à cette tenue.

Biographie

Oya Baydar est née à Istanbul en 1940. Élève d’un lycée français, elle a publié son premier roman à 17 ans, puis s’est engagée dans le militantisme marxiste. Diplômée du département de sociologie d’Istanbul, elle a été arrêtée en 1971 et a fait deux ans de prison. À la suite du coup d’État de 1980, elle s’est exilée en Allemagne. Rentrée en Turquie en 1992, elle a publié huit romans dont Parole perdue (2010), Et ne reste que des cendres (prix France-Turquie 2016). Elle écrit des articles pour le site indépendant T24, très critique envers le régime turc.

Oya Baydar: "La Turquie ressemble au monde de George Orwell dans 1984" (L'Humanité, 31 janvier 2018)
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