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17 août 2024 6 17 /08 /août /2024 02:42
Guerre à Gaza : Washington approuve pour 20 milliards de nouvelles ventes d’armes à Tel Aviv (Pierre Barbancey, L'Humanité, 16 août 2024)
Alors que les crimes de guerre et crimes contre l'humanité se multiplient contre les Palestiniens, à Gaza, quasiment complètement détruite et où le gouvernement de Netanyahou engage un processus génocidaire contre la population gazouie, et en Cisjordanie où les violences racistes des colons armés par le gouvernement et le nettoyage ethnique font rage avec la complicité du pouvoir et de l'armée, les USA du président démocrate Joe Biden, plutôt que de faire pression pour arrêter le génocide en cours et obtenir un cessez le feu à Gaza, confirment qu'ils sont les principaux soutiens et alliés de cet État voyou et criminel qui ne respecte aucune des conventions internationales. Un article de Pierre Barbancey dans "L'Humanité".
***
Guerre à Gaza : Washington approuve pour 20 milliards de nouvelles ventes d’armes à Tel Aviv
Le département d’État américain a annoncé le 13 août un marché de 20 milliards de dollars dont 18 pour l’envoi d’avions de combats F15 à Israël.
Alors que de plus en plus de voix s’élèvent à travers le monde pour exiger un arrêt d’envoi des armes à Israël pour mettre fin au génocide en cours dans la bande de Gaza, l’annonce faite mardi 13 août par le département d’État américain a fait l’effet… d’une bombe. Celui-ci vient d’approuver la vente d’armes à Tel Aviv pour un total d’environ 20 milliards de dollars. Dans le paquet, 50 avions de chasse F-15 d’une valeur de plus de 18 milliards de dollars.
Ces ventes doivent être approuvées par le Congrès mais en réalité l’annonce n’est faite que lorsque l’administration a l’assurance que les élus approuveront le marché. Pour cela, des discussions informelles se déroulent avec les présidents des comités des affaires étrangères, de la Chambre aussi bien que du Sénat. Une fois les ventes officiellement notifiées, comme c’était le cas mardi, les législateurs ont 30 jours pour les bloquer. Ce qui ne sera pas le cas. La rhétorique est même intéressante.
Un mauvais signal envoyé
Ainsi, au mois d’avril, le représentant démocrate du comité des affaires étrangères de la Chambre, Gregory Meeks, avait retardé sa signature. Il expliquait alors à la chaîne CNN qu’il cherchait encore des « assurances » de la part de l’administration Biden sur les types d’armes avant de donner son approbation à la vente. Au mois de juin, le même mettait en avant les menaces qui pèseraient sur Tel Aviv, affirmant qu’il demeurait « favorable au droit d’Israël de se défendre contre les véritables menaces posées par l’Iran et le Hezbollah » et notant que les avions ne seront pas livrés à Israël avant des années.
S’il est vrai que les livraisons de l’équipement ne commenceront pas avant des années (celles des aéronefs n’est pas prévue avant 2029), les votes successifs servent à empêcher toute rupture de stocks. En l’occurrence, Israël utilise tellement d’armes et de munitions qu’il convient de prévoir l’avenir rapidement. Outre les F15, les ventes concernent des véhicules tactiques moyens, de missiles air-air à moyenne portée, de cartouches de mortier à haute puissance explosive et des cartouches de char.
Les Démocrates, qui entrent en campagne électorale, tentent de se justifier. Mais ils sont rattrapés par leurs alliés israéliens. Yoav Gallant, le ministre de la Défense de Netanyahou, a remercié le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, et le secrétaire d’État, Antony Blinken, dans un billet publié sur X ce même mardi 13 août à peine l’annonce faite, pour avoir « fait progresser les initiatives essentielles de renforcement des forces qui aident Israël à développer et à maintenir son avantage militaire qualitatif dans la région ». Histoire d’être bien clair, il a ajouté : « Alors que nous luttons pour défendre Israël sur 7 fronts différents, votre message de soutien et d’engagement envers la sécurité d’Israël est clair ».
L’approbation de cette vente d’armes a été rendue publique alors que la tension ne fait que monter au Proche et au Moyen-Orient. Un très mauvais signal envoyé si ce n’est à vouloir se conformer à ceux qui préconisent la guerre comme solution.
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8 août 2024 4 08 /08 /août /2024 07:41

En pleine période estivale, la direction de la PJJ a annoncé devoir réaliser 1.6 à 1.8 millions d’euros d’économies. L’intersyndicale mène la bataille pour préserver les près de 500 postes de contractuels menacés. Leurs disparitions mettraient en péril la prise en charge des mineurs. Un préavis de grève a été déposé.

Dans les couloirs de la protection judiciaire de la jeunesse, depuis février la rumeur circulait déjà à grand bruit. Mais le couperet est tombé le 31 juillet, quand Caroline Nisand, aux manettes de l’institution, a réuni les syndicats et les directions interrégionales. L’annonce est brutale : 1,6 à 1,8 million d’euros doivent être économisés avec pour conséquence le non-renouvellement de postes de contractuels.

« La rencontre était complètement hors-sol. Nous avons été confinés au silence », rapporte Béatrice Briout, secrétaire générale Unsa SPJJ, « La directrice de la PJJ s’est présentée selon ses mots « dans une volonté de transparence » mais elle n’a communiqué aucun chiffre sur le nombre d’emplois concernés ». Aurélie Posadzki, représentante de la CGT PJJ poursuit : « c’était une pure démonstration d’amateurisme, l’ exemple d’une décision prise dans la précipitation pour pallier des mois de mauvaise gestion ».

500 postes en moins pour seulement 0,30 % d’économies

Et pour cause, les dépassements budgétaires invoqués par la direction de la PJJ afin de justifier sa politique étaient, selon les syndicats, prévisibles et anticipables depuis longtemps. Parmi eux : la prime destinée aux agents travaillant durant la période des Jeux olympiques et celle de fidélisation du personnel officiant en Seine-Saint-Denis. « Donc rien de nouveau sous le soleil », tempête Béatrice Briout.

Pour se justifier, Caroline Nisand invoque pelle mêle les économies imposées à toutes les institutions d’État, prévues par décret du 27 février 2024. « Pourtant, à la date de sa parution la direction nous avait garanti que ça ne toucherait pas les ressources humaines. Aujourd’hui elle fait l’inverse et assure devoir répondre aux injonctions de Bercy qui pointe du doigt un dépassement du plafond d’emploi », insiste la représentante syndicale.

Marc Hernandez, co-secretaire national du SNPES-PJJ/FSU, complète : « nous sommes face à un gouvernement démissionnaire, mais Bercy, lui, continue à imposer ces politiques d’austérité et la DPJJ y répond en totale roue libre ».

Dans la foulée de cette rencontre, la réponse des organisations syndicales est immédiate. Pour mener la lutte contre « un plan social sans précédent », l’Unsa SPJJ, la CFDT, la CGT PJJ et le SNPES se constituent en intersyndicale. Et elles font le calcul. « Pour réaliser une économie de seulement 0,30 % sur le budget total consacré aux ressources humaines, ce serait 7 % de la masse salariale qui serait condamnée, soit près de 500 postes de contractuels », affirme Marc Hernandez.

« La direction estime qu’il faudrait poursuivre cet effort durant deux mois, afin que Bercy ouvre finalement notre droit de puiser dans la réserve budgétaire. Ce, après quoi elle s’engagerait à rouvrir les embauches. Nous n’y croyons pas une seconde ! » tance l’élu syndical.

Et même si c’était le cas, une question demeure pour Aurélie Posadzki, celle de la continuité du service public. « Que deviennent les jeunes qui sont sous la responsabilité de ces agents durant cette période d’austérité ? Ils ont en majorité été abandonnés par leurs familles. Qu’est-ce qu’on va leur dire ? Ton éducateur est parti mais il va peut-être revenir dans trois mois ? C’est une façon de mettre le cœur de notre métier à la poubelle et de faire primer la gestion budgétaire sur les missions de l’institution », peste la représentante CGT.

L’intersyndicale dénonce dans la foulée une politique totalement déshumanisante pour les travailleurs : « Nous avons beaucoup de témoignages qui remontent de la part de contractuels qui ont peur pour l’avenir. Certains avaient déménagé, quitté leur emploi précédant en vue de leur contrat avec la PJJ. Et finalement, l’institution leur ferme la porte. D’autres étaient partis en vacances. Leur promesse de réembauche part en fumée. Derrière ces professionnels, il y a des familles plongées dans la précarité par cette décision brutale. »

Un préavis de grève déposé pour le mardi 14 août

À force d’insister, l’intersyndicale décroche un rendez-vous avec le cabinet du ministère de la Justice, mardi 6 août. « Au cours de cette réunion, elle a été informée du dégel de 3 millions d’euros, obtenus auprès de la direction du budget. Ce déblocage permettra à la PJJ de solutionner en grande partie les difficultés de renouvellement de contrats auxquelles elle est confrontée », promet le ministère de la Justice contacté par l’Humanité.

Mais vingt-quatre seulement après « ces annonces significatives pour le budget de la PJJ, Caroline Nisand s’entête en affirmant que ces 3 millions d’euros débloqués ne serviront pas à l’embauche », rapporte Béatrice Briout, effarée.

En témoigne la lettre ouverte adressée par l’intersyndicale à la directrice en charge de l’institution : « Votre silence assourdissant est un très mauvais signal. Les informations que nous avons des terrains sont détestables et nous scandalisent : les personnels continuent de recevoir des notifications de non renouvellement de leur contrat et les directions territoriales et régionales nous laissent entendre qu’il ne serait pas question de revenir sur votre plan social ». L’intersyndicale a déposé un préavis de grève à partir du 14 août.

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6 août 2024 2 06 /08 /août /2024 07:26

Entrée dès son plus jeune âge en résistance, elle a abattu un soldat allemand sur le pont de Solférino. Les armes à la main, elle prend part à la libération de Paris. La femme de lettres, anticolonialiste, deviendra journaliste, grande reporter à l’Humanité.

Les combattants de la Libération - Madeleine Riffaud, une poétesse sur les barricades (L'Humanité, Margot Bonnéry, 4 août 2024)

Tout débute par le « coup de pied au cul » d’un officier allemand. C’est cette humiliation qui décide Madeleine Riffaud, 16 ans, à entrer dans la Résistance avec un horizon : libérer la France de l’occupant. Devant les nazis, comme face à la maladie, la jeune femme n’a pas le choix : sa posture, c’est la lutte. Atteinte d’une primo-infection tuberculeuse, Madeleine Riffaud, de son vrai prénom Marie-Madeleine, quitte sa famille en 1941 pour rejoindre le sanatorium des étudiants à Saint-Hilaire-du-Touvet, dans l’Isère.

Au cours de son séjour dans l’établissement – où, elle l’apprendra plus tard, les infirmiers cachaient et soignaient des blessés juifs ainsi que des réfractaires au Service du travail obligatoire (STO) –, Madeleine n’a qu’une obsession : guérir, prendre part à l’action pour libérer son pays. Au sanatorium, elle rencontre Marcel, son premier amour ; c’est lui qui l’aide à entrer dans la Résistance. En 1942, elle se relève de la maladie, rejoint à Paris les rangs de cette armée de l’ombre.

Une affaire de femmes

Comme près d’un million et demi de soldats français sont prisonniers en Allemagne, « la Résistance est aussi une affaire de femmes », témoigne la militante dans la bande dessinée de Jean-David Morvan 1. Le jour, Madeleine est étudiante à l’école des sages-femmes. La nuit, elle devient « Rainer », un pseudonyme qu’elle emprunte au poète allemand Rainer Maria Rilke. « Je n’ai jamais détesté les Allemands. Seulement les nazis », confie-t-elle à Télérama en 2021.

Après avoir débuté comme passeuse de colis (une clé de tire-fond remise à un cheminot pour faire dérailler les trains), Madeleine prend des responsabilités jusqu’au triangle de direction d’un groupe d’étudiants résistants. Au fil des missions, la tâche se fait plus difficile : ravitaillement de clandestins, recrutement de nouveaux arrivants, vol de nourriture, de machines à écrire ou de tickets de rationnement, organisation de planques, attaques de dépôts d’armes… « Il n’y a rien d’extraordinaire dans ce que j’ai fait », élude pourtant dans un documentaire de Jorge Amat2 la résistante, qui se considère encore aujourd’hui comme une anti-héroïne.

C’est en mars 1944 qu’elle rejoint les Francs-Tireurs et Partisans (FTP), mouvement de résistance armée fondé en 1942 par les communistes. Dans les tourments de la guerre, la jeune femme garde le goût de la littérature et de la poésie. Elle en tire des forces pour le combat. D’une craie blanche, elle recouvre les murs de la capitale de ses vers : « Vaincre et vivre », « Croix de fer, croix de bois, ils ont remis l’amour en croix », « La France n’est pas vaincue ».

Des sévices inoubliables

Comme bien des étudiants qui s’engagent de plus en plus nombreux dans la Résistance, au risque des rafles et des rafales, Madeleine prend la parole en public, distribue des tracts dans les universités pour appeler la jeunesse à la révolte.

La mort d’un ami tué d’une balle dans le dos attise sa colère contre le régime nazi. Madeleine brûle de rage. Le 23 juillet 1944, elle se porte volontaire pour une mission : abattre un soldat allemand. Elle en repère un, seul, sur le pont de Solférino. Deux balles dans la tempe. Ce moment-là, la résistante ne l’oubliera jamais : tuer un homme, même un nazi, est une épreuve. Elle prend la fuite à bicyclette, est aussitôt renversée par la voiture du chef de la milice de Versailles qui se promenait avec son épouse.

Celle que l’occupant qualifie de « terroriste » est conduite au siège de la Gestapo, rue des Saussaies, où elle est torturée. Aujourd’hui encore, Madeleine peine à dire la douleur et la souffrance de ces sévices. Elle est rouée de coups, sa mâchoire et son nez sont brisés et, pour la faire craquer, ses bourreaux torturent sous ses yeux d’autres détenus. Son calvaire dure trois semaines. Mais elle tient bon et garde le silence. Madeleine manque d’être fusillée ; elle échappe in extremis à la déportation grâce à un échange de prisonniers.

Le 19 août 1944, à l’appel de la Résistance dirigée par le colonel Henri Rol-Tanguy, l’insurrection du peuple parisien est générale. À seulement 20 ans, Madeleine est élevée au grade de lieutenant FFI et dirige aussitôt la capture d’un train allemand aux Buttes-Chaumont. Le IIIe Reich s’écroule, ses yeux se tournent déjà vers d’autres guerres : celles qui mettront à bas le régime colonial en Indochine, puis en Algérie. Correspondante de guerre pour l’Humanité, poétesse toujours, cette héroïne a traversé le XXe siècle avec, au cœur, la même aversion contre toutes les formes d’oppression.

  1. Madeleine, résistant, de Jean-David Morvan, Bertail, Riffaud, éditions Dupuis. ↩︎
  2. Les 7 Vies de Madeleine Riffaud, de Jorge Amat, Doriane Films. 

Lire aussi:

http://www.le-chiffon-rouge-morlaix.fr/2023/02/communist-art-madeleine-riffaud-poete-en-resistance.html

Madeleine Riffaud, poète en Résistance

(Dans "La Résistance et ses poètes", Pierre Seghers. Le recueil de poème de cette femme, partisan et poète, officier FTP à 20 ans, adjointe du colonel Fabien, qui a abattu des chefs miliciens et des officiers allemands, a été arrêtée, torturée, condamnée à mort, échappant par miracle à l'exécution, ont été publiés dans le recueil "Le poing fermé" préfacé par Eluard, puis à nouveau dans un nouveau recueil de poèmes de Madeleine Riffaud en 1973 - Le Cheval Rouge, aux éditeurs français réunis).

Neuf balles

A Jean-Pierre M (16 ans)

Neuf balles dans mon chargeur
Pour venger tous nos frères.

ça fait mal de tuer.
C'est la première fois.

Sept balles dans mon chargeur.
C'était si simple.

L'homme qui tirait l'autre nuit.
C'était moi.

***
Traquenard

Peur des bottes
Peur des clefs

Peur des portes

Peur des pièges

 

Ils me font marcher entre eux deux

Ce dimanche de plein soleil

Vers la grande prison

A l’entrée des enfers.

A ma gauche est un policier.

A ma droite est un policier.

Dans chaque poche un revolver.

Et devant moi

Et devant moi

Oh ! Les hautes grilles de fer !

 

Peur des bottes
Peur des clefs

Peur des portes

Peur des pièges

 

Sitôt les verrous refermés

On entend les nôtres crier.

Et dehors c’est dimanche

Et dehors c’est l’été.

Dans une église, l’orgue chante.

Un pigeon tout blanc dans l’air bleu

En vol, a caressé ma joue.

Et derrière moi

Et devant moi

Oh ! les hautes grilles de fer !

 

Peur des bottes
Peur des clefs

Peur des portes

Peur des pièges

 

Si je suis prise, me disai-je

Me restera-t-il seulement

Un coin de ciel tout bleu

A regarder souvent

Un coin de ciel comme une flaque

Au bois, telle la flaque de pluie

Où vont boire les bêtes blessées ?

- Mais la fenêtre ils l’ont murée,

La fenêtre aux barreaux de fer.

 

Peur des bottes
Peur des clefs

Peur des portes

Peur des pièges

 

BS 2, 23 juiller 1944*

 

* BS 2 : Brigade spéciale n°2. Il s’agit d’une section de la Gestapo française, siégeant alors en face de la cathédrale Notre-Dame de Paris

 

***

 

Mitard

 

1

 

Un Allemand, poison et fer

Écrase des souris à grands coups de talon.

Le sol de la cellule est sanglant

De leurs petits corps mutilés.

Une patte levée, dans la chair et le sang.

Un petit cri aigu à transpercer la tête.

Un Allemand s’amuse à tuer des souris.

Et la pluie nous rend fous.

 

2

 

Ils m’ont jeté un chapelet

Dans le noir glacé du cachot

- Chaîne de fer et croix de bois -

Le chapelet des fusillés.

Il sent l’église au mois de mai

Fête-Dieu, cierges et encens,

Réticule de mère-grand.

Entre mes mains chaîne légère

Auprès des menottes coupantes.

Ils m’ont jeté un chapelet

Comme au chien un os à ronger.

 

3

 

Les grosses clefs dans les serrures

Même la nuit tournent encore

Et les éclats de leurs voix dures

Me font sursauter si je dors.

 

Bottes ferrées dans les couloirs.

Porte entrouverte et refermée :

Un camarade est emmené.

 

Sur les murs, il y a des cris

Des mots gravés avec un clou.

Oh désespoir, ou espoir fou

De ceux qui sont morts avant moi…

 

Je sens bien qu’ils sont encore là

Autour de moi, et me regardent.

Leurs yeux s’allument quelquefois

Dans le noir comme dans les étoiles.

 

Et ma tête s’appuie

A leurs épaules d’ombre.

 

***

 

CHANSON

 

Ils me band’ront les yeux

Avec un mouchoir bleu

Ils me feront mourir

Sans me faire souffrir

 

Ils m’avaient tué un camarade,

Je leur ai tué un camarade.

Ils m’ont battue et enfermée

Ont mis des fers à mes poignets

 

- Sept pas de long

A ma cellule

Et en largeur

Quatre petits-

 

Elle est murée – plus de lumière-

La fenêtre de mon cachot.

Et, la porte, elle est verrouillée.

J’ai les menottes dans le dos.

 

- Tu te souviens ?

Soirs sur la Seine…

Et les reflets…

Le ciel et l’eau...

 

Ils sont dehors, mes frères de guerre

Dans le soleil et dans le vent

Et si je pleure – je pleure souvent -

C’est qu’ici je ne puis rien faire

 

- Sept pas de long

Et puis un mur,

Si durs, les murs

Et la serrure.

 

Ils ont bien pu tordre mes mains

Je n’ai jamais livré vos noms.

On doit me fusiller. Demain.

As-tu très peur, dis ? Oui ou non ?

 

Le temps a pris

Le mors aux dents

Courez, courez

Après le temps !

 

Ceux-là, demain, qui me tueront,

Ne les tuez pas à leur tour.

Ce soir, mon cœur n’est plus qu’amour.

Ce sera comme la chanson :

 

Les yeux bandés

Le mouchoir bleu

Le poing levé

Le grand adieu.

 

Poèmes écrits pour la plupart à la prison de Fresnes, repris dans Le Poing fermé (1945) et dans Cheval Rouge, éditeurs français réunis

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2 août 2024 5 02 /08 /août /2024 07:30

L’humanité a utilisé ce 1er août les ressources écologiques que la Terre peut régénérer en une année. La France et l’Union européenne font figure de mauvaises élèves.

Jour du dépassement : sommes-nous vraiment « tous coupables » ?

Une vie à crédit qui n’a rien de durable : l’espèce humaine utilise les ressources de l’équivalent de 1,71 planète Terre. Le jour du dépassement, cet indicateur du moment à partir duquel l’humanité a consommé l’ensemble des ressources écologiques que la planète peut régénérer en un an, a été fixé ce jeudi 1er août par l’ONG états-unienne Global Footprint Network. Stable depuis une dizaine d’années, il s’établissait au 2 août en 2023.

Le jour du dépassement mondial masque cependant des disparités importantes. Au niveau de l’Union européenne, il était estimé au 3 mai. Le Luxembourg est le triste champion du palmarès européen, avec une échéance au 20 février. La Croatie et le Portugal ferment le cortège le 28 mai.

Des disparités révélatrices d’inégalités

La France (7 mai) se situe dans le peloton. Avec un corollaire qui donne le vertige, comme le résume Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) : « Si tous les habitants de la terre vivaient comme les Européens, qui représentent 7 % de la population mondiale, il faudrait trois planètes pour satisfaire leurs besoins. »

Ces disparités révèlent des inégalités profondes. Ainsi de l’accès aux ressources : « Un Africain, quand il a la chance d’avoir accès à l’eau, utile 50 litres par jour. Un Européen, 150 litres et un Américain 300 litres, précise le président de la LPO. Les Français ou les Européens ne sont pas les pires de la planète, mais ils ont un comportement extrêmement impactant. »

« La biodiversité est laissée sur le bord du chemin »

Les membres de l’UE ne sont pas les seuls à vivre au-dessus des moyens de la planète. Le jour du dépassement du Qatar est estimé au 11 février, celui des États-Unis au 14 mars. Comme l’explique Allain Bougrain-Dubourg, au niveau mondial, « 34 % des poissons que l’on pêche sont considérés comme surexploités. 1 300 espèces de mammifères sont menacées dans le monde par la chasse. 12 % des espèces d’arbres sauvages sont fragilisées par la surexploitation du bois ».

Et d’enfoncer le clou : « Nous sommes tous coupables, en vérité. » D’autant que si « la question climatique est prise en compte, la biodiversité est laissée sur le bord du chemin, parce que nous n’avons pas mesuré la rentabilité, l’impact et l’intérêt qu’elle aurait à l’égard de l’homme ».

Scientifiques et ONG tirent pourtant la sonnette d’alarme. « On ne cesse d’alerter les responsables politiques sur la fragilité et l’urgence à agir, mais nous ne sommes pas écoutés comme il le conviendrait », déplore Allain Bougrain-Dubourg.

La préservation de la biodiversité est pourtant vitale : « Dans son rapport de 2022, l’Ipbes (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques – NDLR) indique que l’humanité dépend de 50 000 espèces animales et végétales. »

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1 août 2024 4 01 /08 /août /2024 08:44
Les héritiers de Jean Jaurès se sont réunis, ce mercredi, au café du Croissant, à Paris, pour célébrer sa mémoire

Les héritiers de Jean Jaurès se sont réunis, ce mercredi, au café du Croissant, à Paris, pour célébrer la mémoire de l’un des pères de la gauche française, assassiné par Raoul Villain. Fabien Gay, directeur de l’Humanité, a insisté sur le climat nationaliste et sécuritaire qui régnait à la veille de la Grande Guerre, similaire à celui d’aujourd’hui.

Loin de l’agitation touristique des jeux Olympiques, une tout autre ferveur règne au 146, rue Montmartre. Bien plus solennelle et évocatrice. Françoise et Jeanne, tracts dans une main, éventail dans l’autre, ne rateraient pour rien au monde ce rendez-vous. Elles l’honorent, respectivement, depuis 1959 et 1963. Ce 31 juillet, à la terrasse du café du Croissant, dans le 2e arrondissement de Paris, les héritiers de Jean Jaurès se sont réunis pour commémorer les 110 ans de l’assassinat d’un des pères de la gauche française.

Aux côtés des militants habituels, sont présents des élus de la gauche parisienne, comme Lamia El Aaraje, première secrétaire du PS de la capitale, Rémi Féraud, sénateur socialiste, ou Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère écologiste de Paris. Et de nombreux élus communistes comme Hélène Bidard, maire adjointe de Paris, ou Elie Jousselin, élu du 10e arrondissement. Un rassemblement unitaire très symbolique, aux lendemains de législatives qui ont failli porter l’extrême droite au pouvoir.

Le 31 juillet 1914, en tuant Jean-Jaurès, c’est tout l’esprit fraternel et pacifiste du socialisme que Raoul Villain, ultranationaliste, cherche à anéantir. Difficile de ne pas déceler dans cet épisode tragique de la gauche des résonances avec le contexte actuel. C’est ce fil qu’a déroulé le directeur de l’Humanité, Fabien Gay, à une tribune improvisée devant la fenêtre même d’où ont été tirées les balles qui ont fauché Jaurès.

« Il se voulait le défenseur d’une société pacifiée où les relations sociales entre individus, entre peuples, entre États seraient régies par la recherche du bien commun et de l’émancipation humaine », se remémore le sénateur de Seine-Saint-Denis. Mais, peu à peu, l’ombre de la Grande Guerre s’est épaissie et l’idéal démocratique de souveraineté populaire s’est transformé en un nationalisme revanchard des plus rances.

Cent dix ans plus tard, le RN, Fratelli d’Italia, le Vlaams Belang belge, l’AfD allemande et le PVV de Geert Wilders ont déferlé sur le Parlement européen, le 9 juin dernier. L’histoire bégaie. Revoilà « cette vague de la rancœur » qui a afflué en 1914, alerte Fabien Gay.

C’est aujourd’hui « le souffle du conservatisme, de la concurrence de tous contre tous, celui d’une parole décomplexée qui humilie, plane au-dessus de nous », observe le sénateur. Un souffle putride, qui jamais ne retombe, et appelle encore à « s’en prendre aux homosexuels, aux migrants, aux jeunes de nos quartiers, et qui dresse des listes de personnalités à abattre ». À l’image du site d’extrême droite Réseau libre et de ses incitations à mettre une « balle dans la nuque » de 180 personnalités, dont des rédacteurs de l’Humanité, et pour lequel le parquet de Paris a ouvert une enquête.

L’heure de la guerre idéologique contre l’extrême droite

« Nous vivons une inversion invraisemblable des valeurs », s’insurge le communiste : « Pour certains, la République, ce serait défendre la préférence nationale, les violences policières ou encore la chasse aux pauvres et aux immigrés. » Des anathèmes martelés par une presse conservatrice, aux mains de milliardaires qui mettent à profit leur capital pour répandre leur poison réactionnaire.

Et désormais le centre aussi s’y met, pris dans son propre piège, en revendiquant le monopole de la raison et en instaurant un clivage fallacieux entre lui et les soi-disant extrêmes. « L’hôte de l’Élysée a réussi en un septennat à décomposer et recomposer la vie politique française, et renvoie dos à dos le Nouveau Front populaire et l’extrême droite », rappelle Fabien Gay. Le même système fou poursuit des militants de la justice sociale et environnementale, au même titre que des assassins islamistes, pour motifs terroristes. En octobre dernier, Gérald Darmanin confirmait, à la commission d’enquête parlementaire sur les groupuscules violents, que près de 10 000 personnes étaient suivies pour leur appartenance à « l’ultragauche ».

La seule issue salvatrice possible, pour le directeur de l’Humanité : « Reprendre la main idéologiquement pour rendre majoritaires les idées de progrès, de partage, de solidarité qui fondent notre contrat démocratique et social ! » Et pour cela s’appuyer sur l’ensemble des forces politiques de gauche afin de construire un contre-discours crédible. En un mot : l’unité. « Se concerter et délibérer cordialement pour l’action commune », dirait Jaurès.

Applaudissements et dépôt des gerbes au pied de la plaque commémorative incrustée d’or, concluent cette matinée. Militants et élus entament en chœur la Marseillaise et l’Internationale. « L’union n’est pas facultative », abonde Raphaëlle Rémy-Leleu. « Nous avons besoin de la construire au quotidien », ajoute Lamia El Aaraje, selon qui « la diversité de la gauche fait sa force ». Le Nouveau Front populaire a franchi un premier pas en s’accordant sur le nom de Lucie Castets. Une union non seulement pour endiguer la vague brune, mais surtout pour gouverner.

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1 août 2024 4 01 /08 /août /2024 05:25

 

Rédigé à la manière d’un business plan de start-up, le document élaboré par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin et ses proches au sein de Périclès décrit, étape par étape, l’installation à tous les échelons du pouvoir d’une alliance entre l’extrême droite et la droite libérale-conservatrice. L’Humanité en dévoile de larges extraits qui, dans les circonstances politiques actuelles, sont plus que jamais d’intérêt public.

 

Rappel du plan. Notre projet découle d’un ensemble de valeurs clés (liberté, enracinement et identité, anthropologie chrétienne, etc.) luttant contre les maux principaux de notre pays (socialisme, wokisme, islamisme, immigration). Pour servir et sauver la France, nous voulons permettre la victoire idéologique, électorale et politique. Pour cela, Périclès prévoit de déployer environ 150 millions d’euros sur les dix prochaines années via le financement ou la création de projets.

Rétrospective. Lancement de Périclès et indépendance vis-à-vis du Fonds du bien commun. Essaimage écosystème avec 3,5 millions d’euros sur plus de 40 projets. Lancement réussi de deux projets organiques : guérilla juridique et conseil opérationnel aux partis.

Priorités 2024. Lancer les principaux projets organiques : baromètres, école des futurs maires, think tank, réserve. Construire une présence proche des dirigeants de demain. Finaliser les recrutements de l’équipe.

Projet Périclès, acronyme : Patriotes/Enracinés/Résistants/Identitaires/Chrétiens/Libéraux/Européens/Souverainistes

Fondateurs et administrateurs : Pierre-Édouard Stérin (Otium Capital et Fonds du bien commun), François Durvye (Otium Capital), Alban du Rostu (Fonds du bien commun)

Notre projet découle d’un ensemble de valeurs clés. Valeurs que nous promouvons : liberté individuelle et d’entreprendre/Propriété privée/Subsidiarité/Le vrai, le bien, le beau/La famille, base de la société/Place particulière du christianisme/Enracinement dans un terroir/Fierté de notre histoire, notre identité, notre culture/Unité, cohésion et confiance. Tendances que nous combattons : hyperétatisme/Socialisme et assistanat/Lois liberticides/Wokisme/Refus des limites/Laïcité agressive/Refus de la préférence nationale/Islamisme/Immigration incontrôlée

Trois objectifs pour servir et sauver la France

Victoire idéologique : rendre nos idées majoritaires dès maintenant/Promouvoir nos idées de façon claire, argumentée et cohérente (médias, réseaux sociaux, production intellectuelle)/Imposer nos thèmes et en maîtriser la fenêtre d’Overton (production audiovisuelle, influenceurs, porte-parole, leaders d’opinion)/Décrédibiliser et attaquer les idées adverses (réalité des faits/chiffres, shaming, procès)

Victoire électorale : faire la différence lors des élections d’ici à deux ans/Identifier les élections prioritaires sur lesquelles agir et déterminer quels candidats alignés (vision commune et ouverte à l’union) ont le plus de chance de victoire/Former au combat électoral ces candidats (stratégie, communication, choix des thèmes) /Mettre à leur disposition tous les outils nécessaires (big data, médias, ressources humaines, financement)

Victoire politique : permettre l’exercice réussi du pouvoir dès la prochaine échéance/Mettre à disposition un programme cohérent et global (think tank, livre blanc pour les municipales, shadow cabinet)/Construire une relation de confiance avec tous les leaders de la droite de demain pour les faire travailler ensemble en cas de victoire électorale/Fournir une réserve d’hommes de pouvoir prêts à servir à tous les postes clés (cabinets, structures parapubliques, haute administration)/Développer les réseaux relais nécessaires (médias, finance, organismes internationaux)

Périclès déploie environ 150 millions d’euros en dix ans sur ses actions

Essaimage écosystème : + 50 projets (2023), + 70 projets (2024), + 100 projets par an à partir de 2025

Créations prioritaires : guérilla juridique, conseil auprès des politiques – une mission pour les municipales incluse, baromètre (2023), école des candidats aux mairies et think tank (2024), plus de 2 000 candidats formés à l’école (2025)

Réseaux et autres : structuration juridique et financière, voyage international (Hongrie) pour inspiration (2023), revue intellectuelle (2024), développement des clubs thématiques (2025), réserve avec plus de 1 000 hommes de pouvoir, 100 % de la population touchée (médias, réseaux sociaux), présence dans cinq pays européens (2027)

Échéances électorales : influencer les sujets traités lors des européennes (2024), aider à remporter plus de 1 000 mairies (2026), aider à remporter la présidentielle + majorité absolue (2027)

Équipe, en équivalents temps plein (ETP) : 6-8 ETP (2023), 10 ETP (2024), 20-30 ETP (2025), 50 ETP (2027)

Budget annuel : 8 millions (2023), 7-10 millions (2024), 12-15 millions (2025), 25 millions (2027)

Budget cumulé jusqu’en 2032 : 150 millions environ

 

Lancement de Périclès et indépendance vis-à-vis du Fonds du bien commun

Objectifs. Après quelques mois d’incubation, rendre Périclès indépendant du Fonds du bien commun sous douze mois afin de permettre une pleine liberté d’action pour Périclès et protéger le Fonds du bien commun aux plans légal et réputationnel

Situation à date. Structuration juridique indépendante et autonome du Fonds du bien commun avec une association mère Périclès, un fonds de dotation présidé par Périclès, une association opérationnelle et de financement présidée par Périclès et quatre recrutements finalisés, quatre prioritaires encore en cours

Essaimage écosystème : chaque priorité a été adressée

Au total, 3,5 millions d’euros ont déjà été engagés sur plus de 40 projets. Chaque priorité essentielle a été adressée : wokisme (35 % du montant total alloué), immigration (30 %), socialisme (12 %), culture et morale chrétienne (10 %), islamisme (8 %), autres (5 %).

Lancement avec succès de deux projets organiques : guérilla juridique (collectif Justitia)/victoire idéologique

Mission : organiser et professionnaliser le contentieux stratégique en utilisant les leviers juridiques/judiciaires médiatiques contre l’islamisme, l’immigration, l’attaque à la liberté d’expression, la théorie du genre

Mode d’action : un collectif d’avocats + une association ayant intérêt à agir, dirigés par un avocat très engagé (Aymeric de Lamotte)

Objectifs : plus de 20 procédures par an afin de faire changer la peur de camp, faire appliquer la loi et se défendre des attaques adverses, faire évoluer la loi

Situation à date : cocréation avec l’Institut Thomas-More en mai 2023/16 avocats membres du collectif Justitia (dont Thibault de Montbrial, Pierre Gentillet, avocats de Juristes pour l’enfance)/20 procédures étudiées, dont 9 lancées

Lancement avec succès de deux projets organiques : conseil opérationnel municipales/Victoire électorale

Présentation du projet et objectifs : permettre au Rassemblement national (RN) de transformer ses derniers succès électoraux en victoire aux municipales 2026/Équiper l’état-major du RN d’un plan structuré sur trois ans avec des objectifs précis/Étudier de manière statistique les villes de plus de 3 000 habitants ayant le plus de chance de succès en analysant la couleur politique et l’ancienneté du maire en place, les résultats de Marine Le Pen au second tour des présidentielles et ceux du candidat RN local aux législatives de 2022.

Situation à date : projet validé par la direction et l’état-major du RN aux Estivales 2023/Constitution d’une équipe par département pour valider les villes et identifier les candidats, dirigés par le DG du RN/Objectif de 300 villes à gagner absolument par le RN en 2026

Cette première mission de conseil ne rend le RN ni exclusif ni prioritaire par rapport aux autres partis. Il conviendra de lancer dans les prochains mois des missions similaires correspondant aux besoins de chacun (par exemple, recrutement de candidats pour LR)

Principaux projets organiques : le Baromètre/Victoire idéologique

Un observatoire indépendant et scientifique qui mesure objectivement l’état du pays sur des sujets sociétaux (par exemple, lien social/familial, sécurité/criminalité, démographie, souveraineté économique, culture) et diffuse massivement ces résultats pour toucher toute la population française et remettre au cœur du débat les « bons chiffres sur les sujets qui comptent »

Partenariats : Ifop + 10 médias rencontrés, dont 2 probables (Marianne, l’Express)

Objectif d’ici à décembre 2024. Cocréation/Financement de 3 baromètres « monothématiques » avec des structures externes : islam et insécurité, immigration, extrême gauche

Question pour le comité exécutif (Comex). Stratégie Buy (achat) sur un institut de sondage dès 2023 (contre 2026 initialement) ?

Principaux projets organiques : l’école des futurs maires/Victoire électorale

Une école de formation des futurs dirigeants politiques partageant nos valeurs en proposant aux futurs candidats (municipales, législatives) une palette d’outils stratégiques et opérationnels (communication, playbook, campagne électorale, analyse de données, financement, besoins en ressources humaines)

Objectif : former et faire gagner en 2026 environ 1 000 maires de petites et moyennes communes

Collaborateurs : 4 élus en exercice prêts à collaborer à la création et au développement de l’école et des formations

Partenariats : formation théorique et logistique à l’Institut de formation politique (IFP)/Formation pratique et boîte à outils à la Fédération des trucs qui marchent

Septembre 2024 : lancement de la première promotion

Principaux projets organiques : think tank/Victoire politique

Projet et objectif : être le premier think tank de droite en France afin de réunir les principaux experts thématiques des sujets régaliens (sécurité et défense, économie, immigration, famille, Europe, etc.), d’influencer la sphère politique/médiatique/intellectuelle, de préparer les mesures politiques et les réformes

Situation à date : en plus de la création d’une nouvelle structure (Build – construction), étude de l’option Buy (achat de structures existantes décrites comme « cibles » – NDLR) sur :

Institut Thomas-More (structure franco-belge fondée par Charles Millon)

Libéral-conservateur d’inspiration chrétienne/Les « plus » : bon réseau de chercheurs (issus du privé, bénévoles) ; relation de confiance (collaboration sur collectif Justitia) ; marque respectée/Les « moins » : image un peu poussiéreuse ; mal gérée, passif financier ; équipe pas stratèges, peu d’influence ; veulent garder leur indépendance (méfiants car craignent notre approche hégémonique)

Ou Fondation du Pont-Neuf (think tank créé par Charles Beigbeder)

Conservateur et catholique/Les « plus » : positionnement subtil (pas d’extrême droite) ; relation de confiance (collaboration sur la réserve) ; deal facilement exécutable, cherchent un repreneur/Les « moins » : très attaché à l’image de Charles Beigbeder ; peu connu ; coquille vide, besoin de placer un directeur général à 100 % ; réseau surtout constitué de juristes et d’experts en droit + philosophes

Principaux projets organiques : la réserve (en lien avec le Fonds du bien commun)/Victoire politique

Objectif : après la victoire électorale, une victoire politique durable requiert de s’appuyer sur des hommes compétents et convaincus, à la fois issus du public et du privé/Constituer en amont de la présidentielle une réserve de 1 000 personnes (technocrates, professionnels de la politique, experts thématiques) pouvant être mis aux postes clés (cabinets, structures parapubliques, haute administration)

Approche : recenser les postes clés à exercer dans l’administration centrale et dans les établissements publics pour transformer durablement le pays/Identifier pour chaque poste les talents compétents et alignés en s’appuyant sur les réseaux du Fonds du bien commun, d’Otium, de think tanks alliés, etc. /Former ces talents en vue de l’exercice du pouvoir local et national/Mettre en réseau ces profils et les fidéliser pour s’assurer de leur engagement le jour J via rencontres formelles/informelles, comités, groupes de travail, shadow cabinet, etc. /Présenter ces profils aux dirigeants politiques de demain

Objectifs fin 2024 : systématiser le recensement des profils via un CRM (Customer Relationship Management) et les catégoriser par thématiques/postes clés avec un objectif de 50 par mois, en lien avec le Fonds du bien commun/Avoir identifié et mis en relation plus de 50 % des talents requis

Question pour le Comex : comment identifier les hommes déjà en poste et alignés, mais ne s’assumant pas ?

Construire une présence proche des dirigeants de demain

 

Personnalités définies comme prioritaires. Relation de confiance et influence réelle : Jordan Bardella et Marine Le Pen (RN)/Relation active mais pas de réelle influence : Éric Ciotti, Laurent Wauquiez, David Lisnard, François-Xavier Bellamy (LR) et Marion Maréchal (Reconquête !)/Pas de relation activable à date : Nicolas Sarkozy (LR) et Éric Zemmour (Reconquête !)

Objectif à fin 2024 : 80 % des profils prioritaires en relation de confiance et influence réelle, contre 30 % aujourd’hui

Questions pour le Comex : Quels sont les autres profils prioritaires avec qui nous devons nouer une relation de confiance/Influence réelle ? Qui sont, pour chaque profil prioritaire, les responsables capables de devenir l’homme de confiance ? Quelles sont les personnes manquantes sur cette cartographie (potentiels dirigeants de demain) ? Comment rester transpartisan tout en travaillant étroitement avec des concurrents ?

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25 juillet 2024 4 25 /07 /juillet /2024 18:19

 

L’attente a duré, mais le Nouveau Front populaire (NFP) a désigné, mardi 23 juillet, sa candidate pour le poste de Première ministre. Après le rejet, faute d’unanimité au sein de la coalition, des noms d’Huguette Bello et de Laurence Tubiana, c’est Lucie Castets que le NFP propose pour Matignon.

Si cette haute fonctionnaire n’était que peu connue du grand public quand son nom a été dévoilé, elle peut se prévaloir d’un engagement en faveur des services publics et de la justice fiscale. Elle a en effet cofondé le collectif Nos services publics en avril 2021. Directrice des finances et des achats à la Ville de Paris depuis moins d’un an, Lucie Castets a précédemment travaillé à la répression de la criminalité financière au ministère des Finances.

Son profil à la fois « techno » et militant peut rassembler au-delà de la gauche, même si elle a déjà exprimé sa volonté de s’en tenir au programme du NFP en désignant ses priorités : abrogation de la réforme des retraites« grande réforme fiscale », revalorisation des salaires et des minima sociaux, « fin de la régression des services publics ».

Chroniqueuse pour Alternatives Economiques, Lucie Castets nous a accordé, le 12 juillet dernier, un entretien à propos de l’enjeu social et politique de la restauration des services publics – une urgence alors que leur déclin nourrit le vote pour l’extrême droite, comme elle le martèle.

Le sentiment de déclin des services publics est un moteur important du vote en faveur du Rassemblement national (RN)…

Lucie Castets : C’est une certitude. Le vote pour le Rassemblement national, bien qu’il se soit diversifié, demeure un vote émanant pour une grande part des personnes défavorisées. Or les services publics sont le patrimoine de ceux qui n’en ont pas. Les catégories populaires souffrent donc particulièrement de leur déclin, devenu criant dans le domaine de la santé durant l’épidémie de Covid-19, mais qui, en réalité, s’aggrave depuis plusieurs décennies.

L’accès aux urgences est ainsi de plus en plus difficile, avec des heures d’attente interminables ; les services médicaux sont souvent inaccessibles en zone rurale ; les conditions d’enseignement se dégradent et l’insuffisance de l’accompagnement individuel a conduit à l’essor des cours privés, soutenus par des niches fiscales, et à l’augmentation des inégalités ; rendre la justice prend de plus en plus de temps, etc.

Or les besoins sociaux, les attentes exprimées vis-à-vis des services publics sont croissants avec, par exemple, le vieillissement de la population, la croissance démographique ou encore l’augmentation du nombre d’élèves obtenant le baccalauréat.

On pointe souvent le fait que, paradoxalement, les niveaux de prélèvements sont élevés dans notre pays. Qu’en pensez-vous ?

L. C. Cela n’a pas de sens de comparer les niveaux de prélèvements sans considérer ce qu’ils permettent de financer. Un haut niveau de prélèvement traduit une forte socialisation des dépenses. Si l’on cesse de financer collectivement la réponse à un besoin, ce besoin ne disparaît pas, et il doit être financé par des contributions individuelles. Si l’on en déduit les prélèvements liés à notre système de retraite – qui est public contrairement à beaucoup d’autres –, ils ne sont pas si élevés.

De même, bien que notre système de santé fasse de plus en plus de place au privé, le financement demeure essentiellement public. En matière de santé par exemple, aux Etats-Unis, les dépenses publiques sont faibles, mais le citoyen américain paye deux fois plus que le citoyen français, pour une espérance de vie nettement moindre. Le citoyen allemand paye quant à lui 25 % de plus, selon l’OCDE.

Globalement, on observe que les moyens des services publics ne sont pas à la hauteur des besoins. Si le nombre d’agents publics augmente dans l’absolu (mais de manière très hétérogène en fonction des secteurs), en réalité, la part des fonctionnaires dans l’emploi total a diminué, passant de 16,3 % en 2006 à 14,6 % en 2021. Et le manque d’agents publics, en particulier dans certains secteurs comme l’éducation ou la santé, crée des conditions de travail dégradées. On fait alors face à une crise d’attractivité auto-entretenue.

On le voit avec les enseignants, dont le manque est criant et dont tous s’accordent à dire qu’ils ne sont pas suffisamment payés. Alors que les salaires ont augmenté dans le secteur privé, ils stagnent dans la fonction publique. Ainsi, la rémunération moyenne réelle dans la fonction publique a diminué de 0,9 % depuis 2009 quand elle a augmenté de 13,1 % pour les salariés du privé. Cela a un impact direct sur la motivation des agents. D’autant plus que cela reflète la valeur symbolique que leur accorde la société.

Face à cela, il est nécessaire de réformer notre système fiscal, afin qu’il soit plus juste. On pourrait par exemple obtenir davantage de recettes en supprimant les niches fiscales et en taxant mieux les revenus du capital, et en conditionnant certaines aides aux entreprises : l’inefficacité de plusieurs d’entre elles a été amplement démontrée.

Quel rôle peuvent jouer les services publics dans la résistance à la montée du RN ?

L. C. Ils peuvent jouer un rôle majeur si on leur en donne les moyens, notamment pour lutter contre le sentiment de déclassement d’une grande partie de la population. Accueillir les usagers avec des personnels qui prennent le temps de leur parler et sont en mesure de tenir compte de leurs besoins est un bon moyen de lutter contre le sentiment d’exclusion.

Investir dans les services publics permet également de lutter contre une forme de mise en concurrence des populations précaires, et ainsi d’éviter que certains aient le sentiment d’être privés de l’usage des services publics au bénéfice d’autres publics. Plus largement, les services publics sont un important outil de cohésion sociale. Fondés sur les principes d’accès universel et de non-discrimination, ils permettent de promouvoir un modèle de société solidaire et unitaire.

Comment peut-on les réinvestir ?

L. C. Il faut tout d’abord arrêter de ne réfléchir aux services publics que sous l’angle des moyens. Il faut partir des besoins, se demander quelles missions on souhaite prendre en charge collectivement, puis, à l’issue d’une concertation démocratique, définir un budget adapté. Cela suppose de s’interroger sur notre vision des services publics, y compris en termes de qualité.

Ainsi, par exemple, chacun, y compris les personnes qui ne savent pas lire ou utiliser les outils numériques, doit pouvoir accéder aux démarches administratives. De même, chacun doit accéder à la justice et pouvoir être soigné dans des délais raisonnables et dans des conditions humaines. Ce n’est pas en éliminant les postes administratifs, comme le propose le RN, que nous y parviendrons, car une telle mesure fera forcément retomber la charge de travail sur les soignants.

Par ailleurs, il est nécessaire de s’interroger sur l’émergence de nouveaux services publics. Par exemple, il faut une réponse publique au traitement du grand âge mieux coordonnée, l’assurance que les Ehpad disposent de financements satisfaisants. Il faut donc penser de nouvelles solutions collectives, de nouveaux services publics, en particulier dans le domaine environnemental et de la transition écologique.

Alternatives Economiques, propos recueillis par Naïri Nahapétian.

 

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24 juillet 2024 3 24 /07 /juillet /2024 15:56

Le président de la République a accordé ce mardi soir à France 2 et Franceinfo sa première interview depuis son échec aux élections législatives. Il annonce qu’un premier ministre pourrait être nommé après les Jeux Olympiques, à la mi-août. Il écarte la proposition de Lucie Castets faite par le Nouveau Front Populaire, estimant que ce dernier n’a pas de majorité à l’Assemblée.

Emmanuel Macron a enfin pris la parole ce mardi soir, sur France 2. La question était de savoir s’il a entendu le message qui lui a été adressé aux européennes et aux législatives : une grande partie des Français désavouent sa politique. Pas vraiment. Il a écarté l’idée de nommer un premier ministre issu des rangs du Nouveau Front Populaire (NFP) qui dispose d’une majorité relative à l’Assemblée nationale. À 19 heures pourtant, la gauche a proposé le nom de Lucie Castets.

Le député communiste « André Chassaigne était un candidat estimable et expérimenté et il n’a pas été élu au Perchoir », la présidence de l’Assemblée nationale, a tranché Emmanuel Macron, précisant qu’il « est faux de dire que le NFP a gagné »,la coalition de gauche étant « à cent voix de la majorité absolue ». « Ce président est décidément très dangereux. Enfermé dans sa bulle, coupée du peuple, il refuse de nommer la candidate au poste de Premier Ministre proposée par la coalition arrivée en tête des élections », a réagi Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.

Pas de gouvernement avant la mi-août

Maître des horloges, le chef de l’État a choisi de jouer la montre. Le gouvernement de Gabriel Attal, chargé de gérer les affaires courantes, devrait être maintenu pendant l’été. Emmanuel Macron s’obstine en défendant la proposition qu’il a faite, le 10 juillet dernier, dans une Lettre aux Français : que les partis politiques – sauf la France insoumise et le Rassemblement national – s’engagent dans « un dialogue sincère et loyal pour bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle, pour le pays ». Ce mardi soir, il a reformulé l’option qui est la sienne. « Ce que j’attends aujourd’hui des forces politiques, c’est qu’elles soient à la hauteur de ce qu’elles ont fait pendant l’entre-deux tours » avec le désistement républicain, a assené Emmanuel Macron, les invitant à s’entendre. Il souhaite que les groupes parlementaires se mettent d’accord sur des textes et un budget. Il a toutefois précisé qu’il nommerait un premier ministre après la mi-août, après les Jeux Olympiques, mais sans préciser quel serait son choix en cas d’échec de la grande coalition qu’il appelle de ses vœux.

Un président qui pense la question du chômage réglée

Si le téléspectateur de France 2 ou l’auditeur de Franceinfo attendaient une once d’autocritique après le fiasco pour la Macronie des élections européennes et législatives, il pouvait toujours attendre. L’idée de revenir sur la réforme des retraites est balayée, alors que les députés insoumis ont déposé ce mardi une proposition de loi pour l’abroger. Tout juste Emmanuel Macron a-t-il consenti que « la majorité sortante a perdu cette élection » pour mieux attaquer la gauche : « mais personne n’a gagné ». Pour le reste, pas d’acte de contrition. « Ces sept dernières années, on a fait beaucoup de choses »,s’est-il vanté. « Je pensais très sincèrement qu’en réglant la question du chômage de masse, on réconcilierait la France avec elle-même », a-t-il dit, mettant à son actif que la pénurie d’emploi n’a pas été un thème des élections législatives. Il assume la dissolution, rappelant que le gouvernement de Gabriel Attal aurait été censuré à l’automne « en plein examen du budget ».

L’entretien aura été l’occasion de faire la promotion des Jeux Olympiques. L’interview s’est déroulée depuis l’esplanade du Trocadéro, devant la Seine où se déroulera la cérémonie d’ouverture. « Les JO, c’est une fois par siècle qu’on les accueille. Une cérémonie comme celle-ci, c’est une fois dans l’histoire des jeux », a clamé le président qui a usé de son temps pour parler de la cérémonie d’ouverture, de Céline Dion et de Marie-José Pérec, mais aussi du parcours de la flamme… Celle-ci ne suffira pas à redorer son blason.

Gaël De Santis - L'Humanité

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23 juillet 2024 2 23 /07 /juillet /2024 19:31
Lucie Castets a été proposée par les partis du NFP pour devenir Première ministre. © Livia Saavedra

Lucie Castets a été proposée par les partis du NFP pour devenir Première ministre. © Livia Saavedra

Au terme de 15 jours de négociation, le Nouveau Front Populaire est finalement parvenu à un accord sur un nom pour Matignon. Il s'agit de Lucie Castets, 37 ans, issue de la société civile. Une heure après cette annonce, Emmanuel Macron, invité du journal télévisé, a opposé une fin de non-recevoir à cette proposition. 

Sur le fil. Par un communiqué commun, diffusé ce mardi soir, près d’une heure avant l’interview d’Emmanuel Macron sur France 2, l’alliance de la gauche a annoncé le nom de sa candidate pour le poste de premier ministre. Il s'agit de Lucie Castets, une « animatrice de luttes associatives pour la défense et la promotion des services publics, activement engagée dans le combat d’idées contre la retraite à 64 ans » fait valoir le communiqué.

Peu connue du grand public, la candidate désignée, énarque et économiste de formation, est l'actuelle directrice des finances de la Mairie de Paris. Engagée au sein du collectif "Nos services publics", elle a aussi travaillé à la direction générale du Trésor puis pour TRACFIN, la cellule anti-blanchiment du ministère de l’Économie.

ACCORD SURPRISE

L'accord sur ce nom surprise a été acté à l’issue d'une ultime réunion des partis du Nouveau Front populaire (NPF), qui, seize jours après le résultat des législatives « a conclu positivement ». 

Dans la foulée, Marine Tondelier a appelé Emmanuel Macron dans un message sur X, à « reconnaître le résultat des élections » et « nommer » à Matignon Lucie Castets, candidate « validée au consensus de nos quatre formations politiques ». 

Dans un message posté sur X, le président réélu de la commission des finances à l’Assemblée nationale, Eric Coquerel, estime lui qu’« après ses succès à l’Assemblée nationale, le Nouveau Front populaire fait un pas décisif pour gouverner le pays avec le choix unanime de ses quatre composantes pour Lucie Castets comme première ministre »« Maintenant Emmanuel Macron n’a plus de prétexte : il doit nous laisser gouverner », a-t-il ajouté, à quelques minutes de l'intervention programmée du chef de l'Etat à la télévision.

PREMIÈRE INTERVIEW

Dans une interview accordée à l’Agence France-Presse (AFP), et diffusée quelques minutes après l’annonce de l’accord du Nouveau Front populaire sur son nom, Lucie Castets dit vouloir porter « l’abrogation de la réforme des retraites », tel que prévu par le programme de la coalition de gauche. Elle appelle aussi à une « grande réforme fiscale pour que chacun, individus et multinationales, paie sa juste part », et une « amélioration du pouvoir d’achat » par la revalorisation des salaires et le relèvement des minima sociaux.

MACRON DIT NON

Une heure après cette annonce de candidature, Emmanuel Macron était invité du journal télévisé de France 2. Le Président de la République a opposé une fin de non-recevoir à cette proposition de nomination : "Le sujet n’est pas [...] un nom donné par une formation politique. La question [...] c’est quelle majorité peut se dégager à l'Assemblée pour qu'un gouvernement de la France puisse passer des réformes" a affirmé le chef de l'Etat, ajoutant qu'il est "faux de dire que le NFP a une majorité quelle qu’elle soit".

par Thibault Henocque, LCP

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23 juillet 2024 2 23 /07 /juillet /2024 08:47

 

Le Président de la République se moque bien des Français. Voilà le ressentiment qui monte dans notre pays aujourd’hui, conjugué avec beaucoup de colère. Car malgré deux défaites aux élections européenne et législatives, le camp présidentiel ne lâche pas le pouvoir.

Il ose même renvoyer dos à dos le Rassemblement national et les forces politiques du Nouveau Front Populaire, justifiant ainsi ses petits arrangements politiciens pour empêcher le NFP d’accéder aux responsabilités.
Pourtant, les Françaises et les Français ont, ces dernières semaines, exprimé à trois reprises dans les urnes leur volonté de changement. Certes en utilisant des bulletins différents, mais à chaque fois avec la même volonté, la même colère, le même objectif : en finir avec la politique d’Emmanuel Macron.
En refusant le changement, c’est tout le processus démocratique, toutes les institutions de la République qui se trouvent fragilisées.
Malheureusement, la France a un Président de la République prêt à tout pour garder le pouvoir et poursuivre sa politique en faveur des plus riches et de la finance. Pêché d’orgueil ? Pression du monde de la finance ? L’histoire le dira.
Mais nous sommes arrivés au bout d’une histoire.
Celle de la Cinquième République, dévoyée jusqu’au bout par un pouvoir utilisant tous ses articles pour empêcher la démocratie de vivre.
Celle du barrage républicain qui permet à des candidats macronistes ou de droite de se faire élire grâce aux voix de la gauche mais qui se permettent ensuite de les trahir dans l’hémicycle.
Celle d’une droite républicaine en décomposition, filant toujours plus vers l’extrême-droite.
Celle de forces de gauche et écologistes obnubilées pour partie par la présidentielle avec un Jean-Luc Mélenchon qui se rêve déjà au second tour face à Marine Le Pen en 2027. C’est mortifère.
Ces derniers mois révèlent au grand jour la grande détresse d’un pays qui a perdu sa boussole républicaine : la défense des intérêts du peuple d’abord.

C’est au nom de cette boussole que notre République s’est construite, de 1789 à la Résistance et la Libération quand la nation a su se rassembler pour reconstruire le pays. Cette culture de l’intérêt général a disparu. Les intérêts particuliers, ceux de la finance, notamment, ont pris le dessus.
C’est un symbole important que la parution du classement, ce 20 juillet 2024, des 500 plus grandes fortunes de France, dont le patrimoine a encore grandi, au lendemain du hold-up de la macronie et de la droite sur l’Assemblée nationale.
En 7 ans de pouvoir, ceux-là ont vu leur patrimoine plus que doubler ! 1 228 milliards d’euros en 2024 contre 570 Milliards en 2017, soit 115% de hausse ! A l’évidence, les salaires n’ont pas vu la même progression depuis l’élection d’Emmanuel Macron à l’Elysée!
En 7 ans de pouvoir macroniste, le nombre de travailleurs au SMIC est passé de 12% à 17% !
Tout augmente, le nombre de milliardaires comme le nombre de Smicards. L’un ne va d’ailleurs pas sans l’autre.
Les caisses de l’État ont été vidées par ces gouvernements qui ont d’abord servi les grandes fortunes.
Plus de 70 milliards de cadeaux fiscaux par an pour les plus riches, pour les actionnaires du CAC 40, pour le monde de la finance.
Comment financer des services publics efficaces, garantir les meilleurs écoles pour tous nos enfants, quels que soient leurs origines sociales ou leur lieu d’habitation ? Comment assurer la tranquillité publique, protéger nos concitoyens de la drogue ou de balles perdues, lutter contre la corruption, les fraudeurs fiscaux, quand tous les moyens de l’Etat sont laissés à l’abandon?

Quand L’État fout le camp, tout fout le camp.

Emmanuel Macron a laissé la France à l’abandon. Y compris sur la scène internationale, préférant soutenir les voies de la guerre plutôt que celles de la Paix, en Ukraine comme au Proche-Orient, totalement aligné derrière la politique américaine.
Dans les mois qui viennent, il devra assumer cette situation: Une impasse démocratique avec des gouvernements qui tomberont dès la première motion de censure, qu’ils soient de droite ou même du NFP. Après cette dissolution, la France est ingouvernable.
Une impasse politique pour les Français qui ne verront jamais le changement attendu. Leur colère va grandir. Comment va t-elle s’exprimer ? Je ne sais pas mais je serai à leurs côtés pour qu’ensemble, nous arrivions à les battre définitivement.
Mais aujourd’hui, à la veille de partir en vacances, je veux dire clairement au Président de la République : vous avez semé le chaos. Vous en assumerez toutes les responsabilités.
Ne comptez pas sur nous pour vous apporter le moindre soutien, ni aujourd’hui, ni demain.

La seule issue viendra du peuple, du mouvement social et des forces politiques qui, comme nous, n’ont jamais perdu leur boussole. 
Nous ferons appel au peuple, à l’intervention citoyenne, à toutes les forces vives de la nation, syndicales, associatives, citoyennes.
Nous resterons unitaire pour deux au sein des forces de gauche et écologistes pour construire l’espoir du changement, malgré tout.
Nous prendrons toute notre place au Parlement, avec les sénateurs, sénatrices et députés communistes et apparentés pour défendre tout ce qui ira dans le bon sens et censurer tout ce qui portera atteinte à nos concitoyens.
Nous serons encore plus présents dans les villes, les départements, les régions ou les élus communistes exercent leurs mandats dans la plus grande proximité, avec beaucoup d’honnêteté et de sincérité, avec l’objectif à chaque fois d’être les plus utiles et les plus efficaces.
Nous serons de tous les combats, dans les villes, les villages, au plus près des attentes des salariés, de la jeunesse, des habitants des grandes villes comme de la ruralité. La dignité de chacun, la Paix comme le climat sont au cœur de notre engagement.
Nous gardons intact l’espoir de bâtir des Jours Heureux. Nous y mettrons toutes nos forces dès la rentrée prochaine.

Rendez-vous à la fête de l’Humanité !

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