Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 février 2020 1 24 /02 /février /2020 08:04
Julien Gracq jeune - photo maison Julien Gracq

Julien Gracq jeune - photo maison Julien Gracq

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 

53/ Julien Gracq (1910-2007)

Julien Gracq, Louis Poirier à l'état-civil, est né en juillet 1910 à Saint-Florent-le-Vieil, petite ville des bords de Loire (Maine-et-Loire). En 1921, il devient interne au lycée Clémenceau à Nantes, se prend d'une passion pour Stendhal et collectionne les prix d'excellence dans les matières littéraires. En 1928, il intègre Henri IV à Paris où il suit les cours du philosophe Alain et est admis à l'école Normale Supérieure en 1930. Il choisit de devenir géographe à Normale Sup et en suivant les cours de l'Ecole libre des sciences politiques à Paris dont il est dipômé en 1933. En 1934, il obtient son agrégation d'histoire géo puis est nommé à Nantes la même année, puis à Quimper. A Quimper, Louis Poirier anime le cercle d'échecs et devient membre d'une section syndicale de la CGT et membre du PCF en 1936. Son engagement politique le pousse à prendre part à la grève - illégale - de septembre 1938, ce qui lui vaut une suspension de traitement. En 1937, il avait pris un congé sans solde pour se rendre en URSS mais n'avait pas reçu de visa pour mettre son projet à exécution. Il comptait y préparer une thèse de géographie.

" Louis Poirier, le futur écrivain Julien Gracq, fut un militant actif du PCF à Quimper, et y exerça des responsabilités : en 38-39 alors que ce jeune agrégé de géographie enseignait au lycée de la Tour d'Auvergne, il fut membre du secrétariat de la section de Quimper du PCF et ses activités militantes l'entraînaient dans toute la Cornouaille, comme il le raconte notamment dans "Les carnets du Grand Chemin": « Je militais sans ménager ma peine – ce qui semblait peu du goût du proviseur – mobilisé un soir sur deux par les tournées des cellules, les meetings, les collectes de vêtements pour l’Espagne, le journal du parti - La Bretagne- que j’avais à mettre en page chaque jeudi matin..."
Alors que l'on commémore les 80 ans de la Retirada, il est bon de rappeler que Julien Gracq organisa la solidarité avec les réfugiés espagnols dans notre ville.
En ces temps où monte la répression contre les mouvements sociaux, il n'est pas inutile non plus de souligner qu'il fut sanctionné en 1938 d'un mois de retrait de traitement pour avoir pris part à la grève des fonctionnaires! Après son départ de Quimper lors de sa mobilisation en 1939, Julien Gracq, comme il l'explique lui-même, tira un trait sur cette période de sa vie, choisissant de se consacrer totalement à l'écriture".

C'est dans le Finistère que Julien Gracq écrit son premier roman, publié chez l'éditeur des surréalistes, José Corti: "Au château d'Argol". La diffusion du Château d'Argol est confidentielle (130 exemplaires vendus en un an, sur un tirage de 1 200), mais celui-ci est remarqué par André Breton à qui Gracq avait envoyé un exemplaire du roman. Le « pape du surréalisme » lui adresse en réponse une lettre enthousiaste et lors d'une conférence prononcée à Yale en , Breton précisera l'importance qu'il accorde à ce roman « où, sans doute pour la première fois, le surréalisme se retourne librement sur lui-même pour se confronter avec les grandes expériences sensibles du passé et évaluer, tant sous l'angle de l'émotion que sous celui de la clairvoyance, ce qu'a été l'étendue de sa conquête ». 

En 1939, Louis Poirier - Julien Gracq rompt avec le Parti communiste suite au pacte germano-soviétique.

Déclaration de Piero Rainero le 24 décembre 2007, peu de temps après la mort de Julien Gracq:

" Julien GRACQ (de son vrai nom Louis POIRIER) qui vient de nous quitter résida à Quimper pendant deux ans, de 1937 à 1939. Ce jeune agrégé de géographie enseignait alors au lycée de La Tour d’Auvergne tout en participant très activement à la vie de la section de Quimper du PCF dont il fut pendant cette période un dirigeant. Il louait une chambre à l’Hôtel du Parc, et c’est dans notre ville qu’il acheva son premier roman « Au Château d’Argol ». Dans nombre de ses œuvres, il parle de Quimper et de sa région, des paysages et des gens qu’il rencontrait dans ses activités militantes comme dans ses sorties du dimanche. Ainsi, dans les « Carnets du Grand Chemin », il évoque notre ville :

« Quand je partais le matin de mon hôtel pour le lycée, je longeais sous ses beaux arbres l’Odet translucide, un simple feuillet d’eau bruissante sous lequel s’étiraient paresseusement les longues touffes vertes ; les passerelles ajourées qui l’enjambaient tous les vingt mètres menaient, au-delà des grilles qui bordaient la rivière à de petits jardins verts pleins d’oiseaux et de feuilles. Le ciel tout fraîchement ressuyé avait la jeunesse du matin de mer ; à un tournant du quai, le vallon étroit s’ouvrait : à droite montaient par-dessus les contreforts d’un haut mur de soutènement plein de giroflées, les deux flèches couleur d’os de la cathédrale ; à gauche, au-delà d’un terre-plein, la hêtraie roide et plongeante qui tapissait la falaise du mont Frugy. Quelques barques de mer ventrues s’amarraient au quai ; ici déjà la marée venait battre, comme elle bat au fond de tous les estuaires bretons, léchant une banquette de tangue grise au creux des petites gorges étranglées par les feuilles. Rattachée seulement à la terre vers l’amont par l’étroite tranchée charbonneuse du chemin de fer, la ville semblait couler au fil de sa rivière et s’ouvrir avec elle vers les horizons plats de son estuaire, mangé de roseaux, tout distendu par les anévrismes de plans d’eau secrets, bordé de pelouses désertes au fond desquelles sommeillaient, les yeux clos sous le couvert des arbres, des châteaux perdus. »

Il y évoque aussi sa vie militante :

« Je militais sans ménager ma peine – ce qui semblait peu du goût du proviseur – mobilisé un soir sur deux par les tournées des cellules, les meetings, les collectes de vêtements pour l’Espagne, le journal du parti - La Bretagne- que j’avais à mettre en page chaque jeudi matin, mais la conviction n’était déjà plus présente qu’à moitié ; j’avais terminé pendant les deux premiers mois de mon séjour à Quimper « Au Château d’Argol », et l’incompatibilité foncière de ces deux ordres d’occupation commençait à me sauter aux yeux : il y avait eu avec ce livre, inattendu, le surgissement au grand jour des ruminations d’un for intérieur qui tenait dès maintenant à peu près toute la place, et où il était clair que les disciplines d’esprit d’un parti n’étaient jamais entrées, n’entreraient jamais. La guerre approchante montait peu à peu à l’horizon, inexorable, déjà on vivait dans son air pesant riche en azote ; les marches militaires que la musique du 137ème exécutait chaque semaine au bord de l’Odet dans le kiosque municipal ne rythmaient pas seulement la badauderie ennuyée du dimanche provincial : quand elles m’arrivaient par la fenêtre ouverte de ma chambre de l’Hôtel du Parc, elles provoquaient au cœur un petit pincement. L’heure n’était pas aux longs projets ni aux lointains espoirs.»

Ce récit confirme les témoignages que j’ai reçus, il y a quelques années, de communistes quimpérois qui avaient bien connu Julien Gracq et avaient milité avec lui à cette époque. C’était, me disaient-ils, un militant très actif, membre de la direction de la section de Quimper du PCF où il s’occupait de communication et de formation des militants. Il ne manquait jamais une réunion de section ou de cellule, animait des soirées de réflexion théorique, rédigeait d’un seul trait de plume des articles pour le journal régional communiste « La Bretagne » et aussi des tracts, et il ne manquait pas de participer à leur distribution dans les rues et aux portes des entreprises.
A la fin de 1938 il fut frappé d’un mois de suspension de son poste d’enseignant pour avoir pris une part active à la grève des fonctionnaires en novembre de cette même année.
Julien Gracq était très estimé par les communistes quimpérois, il avait noué des rapports d’amitié avec certains d’entre eux. Lorsqu’il fut mobilisé en octobre 1939 ils l’accompagnèrent sur les quais de la gare de Quimper d’où il devait prendre le train pour rejoindre son régiment en Lorraine.
Les hasards de la guerre et de ses affectations professionnelles ne devaient plus le ramener dans notre ville. L’engagement de sa vie fut l’écriture à laquelle il se consacra exclusivement loin du fracas médiatique.
Je vais demander au sénateur-maire de Quimper qu’une rue, ou place, significative de notre ville porte le nom de ce très grand écrivain."

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère:  53/ Julien Gracq, de son vrai nom Louis Poirier (1910-2007)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère:  53/ Julien Gracq, de son vrai nom Louis Poirier (1910-2007)

Mémoires d'un lycéen de Quimper dans l'Humanité,

Mercredi 9 janvier 2008:

Mémoire d'un lycéen de Quimper

Après la mort de Julien Gracq

La nouvelle de la mort de Julien Gracq va mobiliser autour de sa célébration posthume la critique littéraire spécialisée, qu'il maltraitait avec une belle insolence dans la Littérature à l'estomac, comme il manifesta son refus du prix Goncourt. Je ne suis pas critique littéraire, mais je l'ai tout lu, au rythme des parutions, dès que j'ai reconnu, je ne sais trop comment, qu'il était, derrière la façade médiatique, M. Poirier, mon professeur d'histoire et de géographie en classes de troisième et de seconde, au lycée de Quimper, dans les années 1937 et 1938. Un maître difficile à oublier, personnage uniformément vêtu d'un complet de drap noir, veston, gilet, chemise blanche et cravate également noire. Une sorte de gentleman anglican, un peu raide mais sans sévérité ostentatoire. Il entrait dans la classe sans se soucier du cérémonial habituel, assis-levés...

Le silence allait de soi. Assis au bureau, sur le piédestal, il extrayait de la poche intérieure de sa veste un petit paquet de fiches, le posait sur le bureau, et parlait l'heure entière, d'une voix monocorde, mais au timbre « chaud ». Aucune communication personnelle entre l'auditoire et l'orateur. Si ma mémoire reste si précise, c'est qu'il m'impressionnait. Du premier rang où j'étais assis, je prenais consciencieusement des notes sur le cahier qui me servait pour nos compositions trimestrielles.

Ce personnage de pédagogue distant, manifestement composé pour économiser les rites inutiles et toute compromission sentimentale dans l'exercice de sa performance professionnelle, se dédoubla, à ma surprise d'enfant naïf, quand mon père m'emmena dans une réunion électorale, dans le quartier populaire de la ville que nous ne fréquentions guère, où je reconnus sur les tréteaux, toujours aussi sévèrement costumé, mon professeur d'histoire faisant le discours de présentation du candidat communiste à l'élection, un rôle qui supposait une fonction de dirigeant dans ce parti. C'était le temps de l'apogée du Front populaire, qui mobilisa des foules dans notre petite préfecture provinciale. Et mon papa ne manquait pas de m'emmener par la main à toutes les manifestations. Instituteur syndicaliste, sans parti, le Front populaire répondait à ses vagues espérances d'une société utopique. C'est ainsi qu'à un grand bal du syndicat des enseignants - qui se clôtura à minuit par une vibrante Internationale - je reconnus mon professeur d'histoire assis dans un coin à une table en compagnie de sa collègue du lycée de filles.

Il fut le seul professeur du lycée à faire cette grève des fonctionnaires auxquels Daladier promit la révocation. Souvenir d'autant plus vivace qu'à table, à mon père qui s'était aperçu qu'il avait été presque seul à faire grève dans la ville, ma mère répondit doucement qu'il nous resterait heureusement son salaire elle.

Au lycée, sous le préau, j'assistai par hasard à une scène : M. Trellu, mon professeur de lettres de l'année suivante, sportif, navigateur, catholique d'Action française, s'en prit à M. Bouynot, mon professeur de seconde, que les menaces de Daladier avaient intimidé, invoquant a contrario l'exemple de M. Poirier, son collègue, courageusement fidèle à ses convictions. Une scène occasionnelle que ma mémoire n'a pas retenue par hasard, qui n'est pas indifférente à ce que je suis devenu.

La guerre déclarée en septembre 1939, des professeurs disparurent de mon paysage lycéen, mobilisés. Incidemment, je croisai dans une rue de Quimper deux lieutenants en uniforme qui devisaient en se promenant. M. Poirier et M. Guéguin (maire communiste de Concarneau et conseiller général, que je reconnaissais depuis que nous l'avions par hasard rencontré, avec mon père), et je compris à leur conversation qu'ils étaient d'anciens condisciples de l'École normale. J'aurais donné cher pour savoir ce qu'ils se confiaient en ce temps de pacte germano-soviétique - que M. Guéguin condamna publiquement, ce qui n'empêcha pas qu'il fût arrêté par la police de Vichy et fusillé à Châteaubriant.

M. Poirier, cependant, était fait prisonnier. Je l'ai croisé en 1943, descendant le boulevard Saint-Michel.

Une brève conversation, une poignée de main, quelques mots d'encouragement à mes études..., il ne tenait pas à s'attarder.

C'est plus tard que j'ai compris que M. Poirier et Julien Gracq ne faisaient qu'un. Et commença alors à m'intriguer, à le lire, l'énigme de ces trois personnages en un seul quand je n'en connaissais encore que deux, déjà difficiles à réunir : il publiait déjà, sans qu'on le sût, son premier livre (1938), le Château d'Argol. On disait encore qu'il était un redoutable joueur d'échecs. On ne saurait parler de masques, ou de facettes. Ni de rôles, comme pour un acteur de théâtre. Celui d'auteur, au sens où on l'entend dans les institutions, il l'a violemment décrié dans la Littérature à l'estomac, puis ridiculisé publiquement en refusant le prix Goncourt. Il mena parallèlement sa carrière de professeur de géographie, jusqu'à son terme, la retraite. Avare de confidences biographiques, il ne livre au lecteur que quelques souvenirs de son passage à Quimper, des réunions de cellule chez les pêcheurs du Guilvinec - la rédaction du journal local qui commençait à lui peser, la silhouette en trois lignes d'un de ses collègues du lycée où je reconnaissais mon professeur de lettres, M. Trellu, non nommé. Pas un mot de son camarade Guéguin, fusillé à Châteaubriant pendant qu'il était lui-même dans un stalag en Allemagne.

Relisant ce soir, après des années, quelques pages du Beau Ténébreux, ce qui m'enchante c'est la description, inlassablement recommencée, de la mer longeant l'arc de la plage. De longues phrases qui avancent au rythme de segments qui se superposent dans la mémoire comme le mouvement de la houle, battant la côte avant de gonfler en vagues d'écume qui se fracassent sur le bord de la plage puis se retirent brisées en langues que le sable boit par tous ses pores. Un spectacle, obstinément recommencé, que j'ai longuement observé par fascination depuis mes lointaines années d'enfance sur la grande plage bretonne de mes vacances.

Lire aussi:

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 52/ Yves Le Meur (1924-1981)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 51/ Jean Burel (1921-1944)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 50/ Jacob Mendrès (1916-2012)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 49/ Henri Tanguy dit Rol-Tanguy (1908-2002)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 48/ Carlo de Bortoli (1909-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 47/ Robert Jan (1908-1987)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 46/ Denise Roudot (1933-2002)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 45/ Paul Le Gall (né en 1925)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 44/ René Le Bars (1933-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 43/ Louis Le Roux (1929-1997)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 42/ Pierre Corre (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 41/ Daniel Le Flanchec (1881-1944)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 40/ Joséphine Pencalet (1886-1972)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 39/ Sébastien Velly (1878-1924)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 38/ Edouard Mazé (1924-1950)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 37/ Guy Liziar (1937-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 36/ Henri Moreau (1908-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 35/ Alphonse Penven (1913-1994)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 34/ Michel Mazéas (1928-2013)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 33/ Pierre Guéguin (1896-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 32/ Jean-Louis Primas (1911-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 31/ François Paugam (1910-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 30/ Angèle Le Nedellec (1910-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 29/ Jules Lesven (1904-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 28: Raymonde Vadaine, née Riquin

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 27/ Jeanne Goasguen née Cariou (1901-1973)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 26/ Gabriel Paul (1918-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 25/ François Bourven (1925-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 24/ Yves Autret (1923-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 23/Pierre Jaouen (1924-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 22/ André Berger (1922-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 21/ Joseph Ropars (1912-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 20/ Paul Monot (1921-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 19/ Jean-Désiré Larnicol (1909-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 18/ Jean Le Coz (1903-1990)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 17/ Alain Cariou (1915-1998)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 16/ Jean Nédelec (1920-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 15/ Alain Le Lay (1909-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 14/ Pierre Berthelot (1924-1986)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 13/ Albert Abalain (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 12/ Andrée Moat (1920-1996)

1920-2020: cent ans d'engagements communistes en Finistère: 11/ Jean Le Brun (1905-1983)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 10/ Denise Larzul, née Goyat (1922-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 9/ Pierre Le Rose

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 8/ Marie Salou née Cam (1914-2011)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 7/ René Vautier (1928-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 6/ Denise Firmin née Larnicol (1922-2019)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 5/ Fernand Jacq (1908-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 4/ Corentine Tanniou (1896-1988)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 3/ Albert Rannou (1914-1943)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 2/ Marie Lambert (1913-1981)

Partager cet article
Repost0
24 février 2020 1 24 /02 /février /2020 07:18
Fausse carte d'identité dans la Résistance d'Yves Le Meur au nom de Bonis Jean-Pierre, instituteur

Fausse carte d'identité dans la Résistance d'Yves Le Meur au nom de Bonis Jean-Pierre, instituteur

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 

52/ Yves Le Meur (1924-1981)

Source: Notice du Maitron - Gilles Pichavant

Né le 4 août 1924 à Audierne (Finistère), mort le 29 janvier 1981 à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) ; journaliste-pigiste, dessinateur, technicien, puis ingénieur ; syndicaliste CGT ; militant communiste ; résistant.

Fils d’un marin de la marine nationale et d’une mère au foyer, il s’intéresse très jeune la politique en accompagnant son père - militant socialiste SFIO - dans les meetings électoraux à Audierne (Finistère) et dans les communes voisines dès 1936. Il se passionna pour les événements, et divergea bientôt des opinions de son père, à l’occasion de la guerre d’Espagne. A la fin des années 30, il adhéra à la Jeunesse Communiste.

Les organisations communistes ayant été dissoutes, il réussit après plusieurs tentatives infructueuses à prendre contact, à Quimper, en décembre 1940, avec André Quiniou, organisateur des groupes OS du Sud-Finistère. Celui-ci lui apporta les premiers tracts en janvier 1941, à Audierne. Yves Le Meur assura ensuite, alternativement avec lui, le transfert du matériel de propagande du PCF entre Quimper et Audierne. Il le ventila entre les membres du groupe OS du canton de Pont Croix et, à partir de la fin 41, du canton de Plozévet, cela jusqu’à son départ, en octobre 1942, au collège moderne de Quimperlé. Dans les premiers jours de février 1941, il effectua la première diffusion de tracts appelant à l’organisation de la Résistance, et dénonçant le rôle du gouvernement de Vichy.

À partir de février 1941, Yves Le Meur prit progressivement contact avec des jeunes d’Audierne, puis des autres communes du canton. Il mit progressivement sur pied une organisation de jeunes résistants. Début 1942, ils étaient une cinquantaine de jeunes des communes d’Audierne, Esquibien, Primelin, Plogoff, Cléden, Beuzec-cap-Sizun, Pont-Croix, et Plouhinec, à en faire partie. Affilié en 1941 au Front National de la Résistance, ce groupe adhéra au Front Patriotique de la Jeunesse à sa création. Il assura la diffusion du matériel de propagande du Front National dans le secteur, et constitua une base de recrutement des Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF).

En mai 1941, à la suite d’une une fuite au cours de la constitution de cette organisation, une lettre anonyme de menaces fut adressée à son père. Yves Le Meur ayant 16 ans à l’époque, et l’auteur de cette lettre pensait sans doute que l’autorité paternelle ferait rentrer les choses « dans l’ordre ». Menaçant de mettre les autorités au courant de ses activités, cette lettre informait son père qu’il mettait sur pied une organisation en vue de « la lutte contre les Allemands ». Elle lui demandait de faire en sorte de faire cesser immédiatement ses activités. C’était une lettre d’intimidation, mais les menaces ne furent pas mises à exécution, du moins dans l’immédiat.

À partir d’août 1941, Yves le Meur organisa au sein de ce groupe de Résistance, un groupe OS de jeunes, avec les plus déterminés à une action immédiate ; ils furent une douzaine, dont le noyau principal était constitué de jeunes d’Esquibien. Ceux-ci entreprirent, en août 1941, le premier sabotage du canton de Pont-Croix, en coupant un câble téléphonique enterré, posé par les Allemands.

Fin 1941, certains tracts arrivant en quantité insuffisante, l’ingénieur des Ponts et Chaussées d’Audierne lui fournit une machine à écrire, usagée, pouvant être mise « hors circulation ». Yves Le Meur passa alors ses jeudi d’étudiant dans une ferme voisine, à taper la machine afin de disposer de quelques dizaines de tracts supplémentaires.

Fin 1941 ou début 1942, la Sûreté Nationale, de Rennes, descendit à Audierne. Deux anciens conseillers municipaux d’Audierne, un ancien conseiller de Pont-Croix furent arrêtés. Son groupe n’avait aucun contact avec les deux premiers, mais le dernier fait parti du groupe OS du canton. Ils furent internés au camp de concentration de Voves.

Yves le Meur figurait sur la liste des hommes dénoncés, mais l’identité de son prénom avec celui de son père, vont permettre au brigadier de gendarmerie d’Audierne, membre actif du Front National, de dévier l’enquête sur lui. Ils l’interrogèrent en ville et, après explications, le laissèrent partir. Ancien militaire, et pétainiste convaincu, il était totalement étranger aux organisations de résistance du canton. Avisé une vingtaine de minutes plus tard des opérations en cours, Yves Le Meur déménageait en hâte des kilos de tracts, et de brochures dissimulées à son domicile, qui était aussi celui de ses parents.

Durant l’année 1942, diffusion de matériel clandestin, recrutement, actes de sabotage se poursuivirent dans les cantons de Plozévet et de Pont-Croix.
À la rentrée scolaire d’octobre 1942, Yves Le Meur entra au Collège moderne de Quimperlé. Il y découvrit des patriotes qui n’étaient plus à convaincre et qui ne demandaient qu’à s’organiser. Un groupe de jeunes du Front National y fut créé. Yves Le Meur assura la liaison avec les dirigeants départementaux, et la pénétration du matériel clandestin au collège. De ce groupe sortit en octobre 1943 un groupe FTPF qui opéra dans toute la région de Quimperlé malgré le régime d’internat.

Dans les premiers jours des vacances scolaires, en juillet 1943, le responsable départemental du Front Patriotique de la Jeunesse, appelé à la direction provinciale des FTPF, le sollicita pour le remplacer dans le Finistère. Il accepta, et quitta définitivement le domicile parental vers le 15 juillet 1943 pour la clandestinité.

Tournées du département, discussions avec les responsables locaux des solutions à trouver à leurs problèmes, répartition des tracts et brochures, renforcement des FTPF par des jeunes du Front Patriotique de la Jeunesse, etc. furent le canevas de ses activités dans le dernier semestre de 1943.

Mais Yves Le Meur gardait un contact étroit avec les jeunes du canton de Pont-Croix et de Plozévet, et participa, dans leur grande majorité, avec Jean Simon, un jeune dont il a obtenu l’adhésion en août 43, à la préparation et à la réalisation d’un certain nombre d’opérations : enlèvement de titres d’alimentation dans les mairies de Plouhinec, Esquibien, Primelin, Cléden-cap-Sizun, Goulien etc. opérations punitives chez des collaborateurs, récupération de fonds pour faire vivre les réfractaires et maquisards, sabotages. La plus spectaculaire de ces actions, fut réalisée à quelques mètres de l’entrée de l’Hôtel-de-France d’Audierne, siège de la Kommandantur. La Résistance avait besoin de chaussures. Début novembre, à 7 heures du soir, Yves Le Meur, en compagnie de 8 FTPF armés seulement de deux 7,65, sortirent un par un les colis sur le trottoir et les évacuèrent promptement, quasiment aux pieds de la sentinelle allemande. Tandis que les deux camarades armés demeuraient encore cinq minutes à tenir en respect les propriétaires du magasin ficelés et bâillonnés auxquels ils ne voulaient aucun mal, ils transportèrent les colis à dos d’homme, dans une ferme du village de Trolouan, en empruntant les petites ruelles de la ville et les chemins creux. Le cuir neuf sentait si fort qu’il fallut, dès le lendemain, l’éloigner de plusieurs centaines de mètres, et l’entreposer dans une cache dans une lande au fond d’un champ. L’état major départemental des FTPF en prit livraison huit jours après pour les répartir dans le département.

Fin octobre début novembre 43, Yves Le Meur échappa de justesse à une arrestation. Alors qu’il se rendait à un rendez-vous fixé à Quimper, rue de la Tour d’Auvergne, dans le restaurant du même nom, il rencontra à une centaine de mètres du lieu de rendez-vous, le commissaire départemental aux effectifs des FTPF, qui lui fit de la main un geste impératif de rebrousser chemin. Les deux responsables départementaux du Front National venaient d’être arrêtés au rendez-vous, où une souricière leur était tendue. Le fils du restaurateur, membre du Front National, réussit à quitter le restaurant par une porte dérobée donnant sur une cour, et donna l’alerte. Les deux résistants arrêtés, Le Queguiner et Ropars, connurent la déportation.

Début décembre, s’étant aperçu qu’il était filé par des policiers, Yves Le Meur échappa une nouvelle fois à une arrestation. Mais Robert Normand, un jeune de Plouhinec, qui avait accepté de quitter sa femme pour consacrer tout son temps à la Résistance et devenir son adjoint, filé lui aussi à plusieurs reprises, se fit prendre quelques jours plus tard. Il fut fusillé le 21 avril 1944 sur les dunes de Poulguen en Penmarc’h, en même temps que Jean Simon, qui avait pris la direction des FTPF du Sud-Finistère, qui fut arrêté à Quimper en février 44, et Emmanuel Brusq, un autre jeune du groupe d’Audierne.

Quinze jours plus tard, Yves Le Meur fut muté par la Résistance à Château-Gontier en Mayenne. Mais juste avant son arrivée le réseau de résistance avait été démantelé. Personne ne l’attendait sur place. Il dut s’héberger à l’hôtel de la Courtille, où il fournit une fausse identité. Sa présence inquiétant l’entourage, dont des officiers allemands, la propriétaire le fit passer pour son neveu et le fit manger à la cuisine. Il s’y planqua un mois et demi, grâce à l’argent qu’une cousine d’Audierne lui fit parvenir, avant de revenir à Brest où l’on pensait qu’il avait été arrêté. En mai 1944 il fut envoyé à Paris pour rencontrer un responsable national du Front Patriotique de la Jeunesse, déjà connu de lui à Rennes et Redon, Paul Lasteur, « Doré » sous l’occupation. Il lui fixa la tâche de défricheur provincial des Forces Unies de la Jeunesse Patriotique (FUJP) pour les départements du Loiret, du Cher, du Loir-et-Cher et de la Nièvre, avec pour mission de rechercher et prendre contact avec les organisations regroupées dans les FUJP, afin de créer les organismes de coordination départementaux.

Mais le débarquement arriva le 6 juin. Il reçut l’ordre de se replier auprès de l’état major départemental des FTPF de la Nièvre. Il connut alors la vie des maquis « Roland ». Il accompagna l’état major départemental d’un maquis à l’autre, prit contact avec les jeunes FTPF, partagea leur vie, leurs gardes, participa avec eux à plusieurs opérations, participa à plusieurs parachutages d’armes, transport de conteneurs d’un maquis à l’autre, coordonna l’action des jeunes non-maquisards avec celle des FTPF. Et assura trois liaisons avec Paris, la dernière avec des tracts pour les quatre départements, le convoyeur ayant été arrêté.

La route libre vers Paris, il fut rappelé auprès de la direction nationale des FTPF. Il y travailla en tant que collaborateur, avant d’être sollicité pour travailler au COMAC (Comité d’action militaire, organe créé par le Comité central des mouvements de Résistance, le 1er février 1944), Commission Militaire du CNR. Il participa alors aux opérations de désarmement des maquis, et de restitution des armes. Il quitta le CNR à sa liquidation en 1946.

Utilisant les possibilités offertes à la Libération, aux jeunes qui avaient dû interrompre leurs études pour entrer dans la Résistance, il apprit le métier de dessinateur en « formation accélérée » au Cnam. Mais il n’exerça pas ce métier immédiatement. Il intégra la rédaction du journal communiste Ce Soir, où il exerça quelques temps une activité de journaliste pigiste jusqu’à la disparition du journal.

S’étant définitivement installé à Paris, Yves Le Meur s’y maria en 1947 avec Raymonde Markovitch. Ils eurent quatre enfants. Raymonde était née le 1er octobre 1926 à Paris, de parents immigrés polonais de confession juive. C’était une survivante de la rafle du Vel d’hiv des 16 et 17 juillet 1942 ; à cette époque elle avait 16 ans, et sa jeune sœur 6 ans ; alors que ses parents avaient été arrêtés, un gendarme français la fit prévenir, par la concierge, de ne pas revenir à l’appartement.

En 1946, il entra, comme dessinateur, à la Compagnie pour la fabrication des compteurs et matériel d’usines à gaz, à Montrouge, et se syndiqua à la CGT. Il y fut sanctionné le 13 mai 1948, pour avoir pris la parole le 30 avril du balcon d’un immeuble appartenant à l’entreprise, pourtant mis à la disposition des syndicats. Il fut licencié et connut plusieurs mois de chômage. Il habitait alors 163 rue de Sèvres à Paris 15ème.

Il travailla ensuite comme dessinateur-projeteur chez Nordon, puis chez Babcock. Il devint technicien puis technicien supérieur chez Heurtey, puis chez Qualiqua, où il passa ingénieur au milieu des années 1970.

Yves Le Meur fut membre de la cellule "plaisance", du Parti communiste dans le XVe arrondissement, habitant au 163 rue de Sèvres. Puis, à la cellule Jules-Vercruisse, porte de Bagnolet, dont il fut secrétaire, et membre du comité de section du PCF du 20e arrondissement de 1956 à 1966, où il milita avec le fils de Lucien Sampaix. De 1956 à 1966 ils habitaient 43 rue Duvernois, Paris 20e. Ayant déménagé à Aubervilliers (en avril 1966), il y fut membre de la cellule Henri Barbusse.

Il s’impliqua fortement dans le Mouvement de la paix, contre la guerre de Corée, d’Indochine d’Algérie et du Vietnam.

https://maitron.fr/spip.php?article152186, notice LE MEUR Yves, Marie par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 9 janvier 2014, dernière modification le 16 décembre 2015.
 
SOURCES : Archives familiales d’Yves Le Meur. — 1 640 militants du Finistère (1918-1945), d’Eugène Kerbaul, Bagnolet, 1988. – An disonj ne ket bezo ho eil sebeil, L’oubli ne sera pas leur second linceul, de Mme Yvonne Bouer-Trividic.— Pointe de Cornouaille, 1940-1944, chronique d’une région maritime bretonne durant la seconde guerre mondiale, de Jean-Jacques Doaré et Alain Le Berre, mars 2006, ISBN : 2-9624073-0-4.

Lire aussi:

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 51/ Jean Burel (1921-1944)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 50/ Jacob Mendrès (1916-2012)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 49/ Henri Tanguy dit Rol-Tanguy (1908-2002)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 48/ Carlo de Bortoli (1909-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 47/ Robert Jan (1908-1987)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 46/ Denise Roudot (1933-2002)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 45/ Paul Le Gall (né en 1925)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 44/ René Le Bars (1933-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 43/ Louis Le Roux (1929-1997)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 42/ Pierre Corre (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 41/ Daniel Le Flanchec (1881-1944)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 40/ Joséphine Pencalet (1886-1972)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 39/ Sébastien Velly (1878-1924)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 38/ Edouard Mazé (1924-1950)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 37/ Guy Liziar (1937-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 36/ Henri Moreau (1908-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 35/ Alphonse Penven (1913-1994)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 34/ Michel Mazéas (1928-2013)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 33/ Pierre Guéguin (1896-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 32/ Jean-Louis Primas (1911-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 31/ François Paugam (1910-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 30/ Angèle Le Nedellec (1910-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 29/ Jules Lesven (1904-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 28: Raymonde Vadaine, née Riquin

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 27/ Jeanne Goasguen née Cariou (1901-1973)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 26/ Gabriel Paul (1918-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 25/ François Bourven (1925-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 24/ Yves Autret (1923-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 23/Pierre Jaouen (1924-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 22/ André Berger (1922-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 21/ Joseph Ropars (1912-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 20/ Paul Monot (1921-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 19/ Jean-Désiré Larnicol (1909-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 18/ Jean Le Coz (1903-1990)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 17/ Alain Cariou (1915-1998)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 16/ Jean Nédelec (1920-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 15/ Alain Le Lay (1909-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 14/ Pierre Berthelot (1924-1986)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 13/ Albert Abalain (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 12/ Andrée Moat (1920-1996)

1920-2020: cent ans d'engagements communistes en Finistère: 11/ Jean Le Brun (1905-1983)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 10/ Denise Larzul, née Goyat (1922-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 9/ Pierre Le Rose

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 8/ Marie Salou née Cam (1914-2011)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 7/ René Vautier (1928-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 6/ Denise Firmin née Larnicol (1922-2019)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 5/ Fernand Jacq (1908-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 4/ Corentine Tanniou (1896-1988)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 3/ Albert Rannou (1914-1943)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 2/ Marie Lambert (1913-1981)

Partager cet article
Repost0
23 février 2020 7 23 /02 /février /2020 10:00
Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo JL Le Calvez

Photo JL Le Calvez

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Photo Pierre-Yvon Boisnard

Débat public sur les centres de santé au Binigou à St Martin des Champs avec le docteur Eric May, Yves Jardin et Martine Carn ce samedi 22 février- Photos JL Le Calvez et PY Boisnard
Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photo Jean-Luc Le Calvez

Photos de Jean-Luc Le Calvez.

Un débat passionnant du comité de défense de l'hôpital des usagers de Morlaix au Binigou à Saint Martin des Champs ce samedi 20 février (salle mise à disposition gratuitement par la mairie, avec la présence du maire François Hamon et d'autres élus de son équipe). Une introduction d'Eric May et un débat d'une très grande qualité sur la question du développement nécessaire des centres de santé. Le docteur Eric May est responsable d'un centre de santé à Malakoff et président de la coordination qui promet les centres de santé et conseille les collectivités et associations porteuses de projet en la matière, comme le ministère de la santé. Yves Jardin, animateur de la coordination nationale de défense des hôpitaux de proximité et du comité de Douarnenez, a aussi pris la parole pour parler des campagnes de la coordination pour le développement des centres de santé et des projets bretons en la matière, et Martine Carn, présidente de l'association comité de défense des usagers de l'hôpital public en pays de Morlaix qui a introduit la réunion.

Le propos d'Eric May montrait clairement la nécessité d'envisager la création de centres de santé communaux ou intercommunaux dans le pays de Morlaix, et à Morlaix tout particulièrement.

Les échanges ont été très nombreux et très intéressants au cours de cette réunion publique organisée par le Comité de défense des usagers de l'hôpital public en pays de Morlaix. 

 

" Conférence/débat tenue hier à Saint Martin des Champs sur le thème des centres de santé.

 

 

De l'avis recueilli auprès de nombreux  participants à cette initiative (70 environ), ce temps de réflexion et de débat a été très riche d'enseignements, et aussi sans doute d'idées à avancer dans le débat municipal pour ce qui concerne les questions de l'offre de soins de ville de proximité et de leur organisation sur notre territoire en réponse aux besoins des usagers et de la population.
 
Le comité se félicite du succès de l'initiative. Il remercie vivement le Dr Eric May, médecin et directeur d'un centre de santé à Malakoff (92) pour son animation ainsi que Yves Jardin, membre de la Coordination nationales et du comité de Douarnenez.
 
Onze adhésions au comité de défense ont été réalisées à cette occasion.
 
Merci à tous et bon dimanche.
 
P/Le comité de Morlaix
 
Roger Héré"

 

Partager cet article
Repost0
23 février 2020 7 23 /02 /février /2020 09:53
Le Télégramme 22 février 2020

Le Télégramme 22 février 2020

Ouest-France 22 février 2020

Ouest-France 22 février 2020

Tout notre soutien à la liste de Pierre Le Goff à Guimaëc, avec notre camarade Jérémy Lainé adjoint PCF. Voici les articles qui sont parus dans le Ouest-France et Le Télégramme hier sur la présentation de la liste "Guimaëc 2020/2026": une équipe jeune et dynamique pour animer la commune.

Partager cet article
Repost0
23 février 2020 7 23 /02 /février /2020 08:48
Municipales - Morlaix Ensemble sur le marché de Morlaix ce samedi 22 février - Photos sur la place Allende de Pierre-Yvon Boisnard
Municipales - Morlaix Ensemble sur le marché de Morlaix ce samedi 22 février - Photos sur la place Allende de Pierre-Yvon Boisnard
Municipales - Morlaix Ensemble sur le marché de Morlaix ce samedi 22 février - Photos sur la place Allende de Pierre-Yvon Boisnard
Municipales - Morlaix Ensemble sur le marché de Morlaix ce samedi 22 février - Photos sur la place Allende de Pierre-Yvon Boisnard
Municipales - Morlaix Ensemble sur le marché de Morlaix ce samedi 22 février - Photos sur la place Allende de Pierre-Yvon Boisnard

Municipales - Morlaix Ensemble était sur le marché de Morlaix encore ce samedi 22 février pour présenter notre projet et rencontrer les Morlaisiens - ici sur les photos Maéla Burlot, Katell Salazar et Ismaël Dupont avec notre amie Lucienne Nayet. Photos de Pierre-Yvon Boisnard

Partager cet article
Repost0
23 février 2020 7 23 /02 /février /2020 07:30
Entretien du philosophe Etienne Balibar avec Jérôme Skalski, L'Humanité, 21 février: le communisme, c'est une subjectivité collective agissante et diverse
Étienne Balibar : « Le communisme, c’est une subjectivité collective agissante et diverse »
Vendredi, 21 Février, 2020

Dans les deux premiers volumes de ses Écrits (la Découverte) réunissant essais et textes d’intervention – dont certains inédits – rédigés entre 1994 et 2019, le philosophe emprunte les chemins du concept et de l’histoire. À leur croisée, la politique.

 

Les deux premiers tomes de vos Écrits, publiés cette année aux éditions la Découverte, associent concept et histoire, notions souvent opposées. Qu’est-ce qui anime ce double intérêt de votre pensée ?

Étienne Balibar Au cours de la vie, j’ai travaillé, d’un côté, autour de questions dont le centre d’intérêt était le travail du concept, en particulier de questions épistémologiques et anthropologiques, et puis, d’un autre côté, comme citoyen et comme militant, j’ai eu le sentiment qu’il fallait s’affronter à l’histoire dont on fait partie. On pourrait se dire que l’histoire, c’est le domaine dans lequel tout change. Celui dans lequel les positions les plus assurées sont, à un moment ou un autre, inévitablement remises en question. J’en discute un certain nombre dans mon livre sous le nom de « traces ». De l’autre côté, on pourrait avoir le sentiment que le travail du concept vise à une sorte de permanence qui est l’opposé même de la fuite du temps. Il est vrai qu’il s’agit de deux styles de travail mais je dirai volontiers – et j’espère que ces deux livres le montrent – qu’il y a un troisième terme fondamental qui est partie prenante aussi bien de la réflexion sur l’histoire que du travail du concept qui est la politique au sens large du terme. Donc, d’un côté, j’ai essayé de travailler et de réfléchir sur des exemples, passés ou présents, et même à venir, au sens de la conjecture, à la façon dont se noue le rapport intrinsèque de la politique, de l’histoire ou de la praxis et de la temporalité, et puis, de l’autre côté, j’ai essayé, sur la trace des dernières tentatives d’Althusser et de Foucault en particulier, de produire et d’explorer une conception de la pensée théorique dont le conflit, et par voie de conséquence, inévitablement, la politique, constituerait non pas une extériorité contingente, voire même un danger dont il faudrait se prémunir, mais au contraire une sorte de ressort, ou de puissance intrinsèque.

Point sur lequel vous ne cessez de croiser Marx ?

Étienne Balibar Oui, je revendique différentes sources d’inspiration – y compris certaines qui ne vont pas de soi comme Weber ou Schmitt –, mais la plus grande de toutes, effectivement, pour moi, c’est toujours Marx. Il y a quelque chose chez lui qui est admirable et que j’avais déjà souligné dans mon petit livre sur la Philosophie de Marx (1). Marx m’apparaît comme quelqu’un qui n’a jamais cédé, au fond, sur deux exigences fondamentales, même quand elles risquaient d’entrer en conflit l’une avec l’autre. Celle, d’un côté, de transformer le monde. C’est l’idée que nous vivons dans une société qui non seulement est contradictoire mais insupportable et qu’il faut absolument trouver les leviers, les forces et les tendances sur lesquels on peut s’appuyer pour la faire accoucher de son propre avenir et de son alternative. De l’autre côté, il y a chez Marx une soif de vérité qui repousse le compromis avec les facilités ou les contingences de la lutte politique. Il n’a cédé sur aucune des deux exigences, ce qui veut dire aussi qu’il a pris le risque de se tromper. La vérité ne se découvre que par l’erreur. Car, comme disait Spinoza, « il faut comprendre », surtout comprendre ce que l’on a fait et ce qui arrive à ce que l’on a fait. Enthousiasme maximal, donc, et conceptualité maximale.

Pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté. N’est-ce pas aussi, d’une certaine manière, la formule de Gramsci ?

Étienne Balibar C’est tout à fait la formule de Gramsci ! C’est une des expressions les plus claires de cette tension qui, certes, est malaisée, mais qui est aussi une condition sine qua non de l’action politique. Il y a d’autres formulations possibles. Celle, par exemple, que contient l’antithèse weberienne de l’éthique de la conviction et de l’éthique de la responsabilité, à condition de la lire non pas comme une exclusion mais comme une réciprocité de perspectives.  Max Weber ne passe pas pour un grand révolutionnaire, mais de mon point de vue, c’est un maître à penser au moins aussi important que Gramsci ou Marx, en tout cas sur le plan de la méthode. Il y a aussi la formule de Machivel : « Andar drieto alla verità effetuale della cosa » qui est dans une lettre de Machiavel à François Guichardin et que je cite dans l’ouverture de Passions du concept. « Andar drieto », dans la langue toscane de l’époque, cela ne veut pas dire « aller tout droit », mais cela veut dire « aller derrière », c’est-à-dire « suivre », « être à la poursuite » de la vérité.

Votre réflexion sur l’histoire de ce qu’on appelle le « socialisme réel » vous conduit, dans le sillage de Spinoza, à une réflexion critique réhabilitant l’idée, en particulier, de la démocratie. Pourquoi ?

Étienne Balibar Il y a un certain nombre de tournants décisifs dans l’histoire du « socialisme réel ». Naturellement, Staline en est la référence incontournable. La question qui se pose, c’est de savoir ce qui s’est joué au moment où Staline, et tout ce qu’il représentait, a pris le pouvoir en Union soviétique, quelque temps après la mort de Lénine. J’ai décrit cela dans mon texte sur la trace de la révolution d’Octobre, comme retour du principe de la souveraineté étatique dans l’histoire de la révolution communiste. Mais iI y a quelque chose qui s’est joué plus tôt que cela et j’ai complètement changé d’avis au cours de ma vie à ce sujet. C’est le moment où, en 1918, au fort de la guerre civile, Lénine décide que les élections de l’Assemblée constituante sont nulles et non avenues et que la démocratie parlementaire constitue un obstacle à la transformation révolutionnaire ou un foyer de résistance contre-­révolutionnaire, et que, par conséquent, il faut abolir ce type d’institutions représentatives pour mettre en place, dans la présentation idéale de l’époque, une démocratie plus radicale qui est la démocratie des soviets ou la démocratie conseilliste derrière laquelle, en fait, la toute-puissance du parti unique, même pour les meilleures raisons du monde, va finir par s’imposer. À ce moment-là, Rosa Luxemburg, de façon prémonitoire, écrit un texte qu’elle n’a pu publier elle-même en raison de son arrestation et de son assassinat et dans lequel figure cette phrase fameuse : « La liberté, c’est toujours la liberté de penser autrement. »  Ce qui veut dire que l’abolition du pluralisme idéologique contient en elle-même, d’une certaine façon, la sentence de mort de la tentative révolutionnaire. Dans la tradition communiste à laquelle j’appartenais, cette question était considérée comme tranchée : Lénine avait eu raison. C’était un argument qui faisait le plus mauvais usage possible de Machiavel au nom de l’efficacité immédiate derrière laquelle « la vérité effective de la chose » n’était pas elle-même saisie. Je pense que Rosa Luxemburg saisissait quelque chose qui a été tout à fait déterminant, avec des conséquences catastrophiques sur le devenir du socialisme de type soviétique.

La conséquence n’est pas que je me représente la démocratie parlementaire comme le nec plus ultra ou l’alpha et l’oméga de l’idée démocratique. Les tentatives que j’ai faites, avec d’autres, pour donner un peu de contenu à l’idée d’une démocratie radicale, dans mon recueil sur la Proposition de l’égaliberté (2) , par exemple, me conduisent à penser qu’il y a des formes démocratiques qui sont plus avancées que la représentation ou que le parlementarisme. Il est probable aussi que leurs rapports doivent être pensés de façon dynamique, donc inévitablement conflictuelle, comme une sorte de complémentarité ou bien de relève, plutôt que comme l’abolition pure et simple d’une forme au profit de l’autre. C’est bien ce que me semblent indiquer des multiples mouvements insurrectionnels revendiquant la démocratie participative qui se font jour en ce moment dans le monde entier et qui traduisent la vitalité des idéaux d’émancipation en leur ajoutant des contenus nouveaux.

Certains penseurs marxistes comme Lucien Sève insistent pour séparer socialisme et communisme dans la visée d’un dépassement critique des impasses historiques de ce « socialisme réel ». Qu’en pensez-vous ?

Étienne Balibar Je suis très content que les discussions sur le communisme soient plus vives et plus vivantes que jamais. J’essaye d’y participer. Le fond de ma position n’est pas qu’il faille choisir. Certains de nos contemporains – dont Lucien Sève, qui est le représentant d’une grande tradition, avec beaucoup d’éléments qui nous sont communs – ont tiré de toute cette histoire la leçon qu’il faut enterrer la catégorie de socialisme. Ils proposent de remonter à une espèce de pureté originelle de l’idée du communisme et, en même temps, ils essayent de montrer que l’idée du communisme sous cette forme d’une alternative radicale au monde de la propriété privée et de l’État (ce que certains appellent le « commun » pour éviter les connotations historiques gênantes) est en quelque sorte appelée par les contradictions du capitalisme absolu dans lequel nous vivons aujourd’hui. Ce n’est pas très différent, sur le plan verbal au moins, de ce que dit de son côté Toni Negri ou bien de ce qu’avait expliqué Althusser dans certains des derniers textes de sa vie, convergence que je trouve impressionnante. Je suis d’accord avec l’idée que nous devons penser en termes d’alternatives radicales, mais j’ai aussi tendance à penser qu’on a toujours besoin des deux catégories de communisme et de socialisme. À la condition évidemment de complètement sortir de la perspective évolutionniste dans laquelle le marxisme classique l’avait inscrite : d’abord, la prise du pouvoir politique ; ensuite, la transition économique et sociale… C’est ce schéma « étapiste » et en même temps étatiste qui a été complètement invalidé par l’histoire. Ce qui n’est pas invalidé, c’est l’idée de transition ou de confrontation de longue durée entre des forces sociales, politiques et culturelles qui incarnent des visions du monde radicalement alternatives. Et la réalité de la catastrophe environnementale dans laquelle nous sommes entrés maintenant sans retour possible met d’autant plus en évidence l’importance et l’urgence de forger et d’appliquer, inventer des systèmes de gouvernement et des programmes de transition sociale qui inévitablement nous confrontent au fait que, sur une période de très longue durée, on va avoir affaire à des conflits entre des forces antagonistes, avec des phases de compromis, des alliances plus ou moins solides et des réformes de plus en plus profondes. Dans le dernier texte de mon recueil, intitulé hypothétiquement « Pour un socialisme du XXIe siècle : régulations, insurrections, utopies », ce que j’essaye pour ma part, c’est de clarifier l’idée d’une transformation socialiste dont le contenu soit complètement repensé à partir des leçons de l’histoire et de l’urgence immédiate. On pourrait donc penser que, dans ces conditions, je dis au revoir  non pas au socialisme, comme Toni Negri, mais bien au communisme. Or je crois que c’est tout à fait l’inverse. Je suis persuadé, en effet, qu’il n’y aura pas de transition ou de programme socialiste d’aucune sorte, notamment de socialisme écologique qui est le seul pensable aujourd’hui, s’il n’y a pas des communistes, sous des appellations multiples d’ailleurs, qui fournissent à cette transition et à cette lutte l’énergie, la capacité d’invention, d’imagination, d’utopie, mais aussi la radicalité révolutionnaire dont elle a besoin. Le communisme, ce n’est pas une forme de propriété ou un mode de production, c’est une subjectivité collective agissante et diverse.

L’alternative aux vieux schémas, ce n’est pas de dire : oublions le socialisme et essayons de réaliser le communisme tout de suite dans le monde d’aujourd’hui. Ce n’est pas non plus celle qui consiste à dire : remettons le communisme à plus tard, comme un idéal éloigné, voire inaccessible. C’est celle qui consiste à dire : il faut plus que jamais que nous soyons des masses de communistes, intellectuels et autres, si nous voulons que quelque chose comme une alternative au capitalisme trouve sa réalité dans le monde qui est le nôtre. C’est pourquoi je cite la formule d’un autre « déviationniste » de notre tradition, je veux dire Eduard Bernstein,  « le but final n’est rien, le mouvement est tout », formule qui d’ailleurs vient de Marx. 

Entretien réalisé par Jérôme Skalski

(1) Étienne Balibar, la Philosophie de Marx, nouvelle édition augmentée 2014 (la Découverte). (2) Étienne Balibar, la Proposition de l’égaliberté. Essais politiques 1989-2009, PUF, 2010.

Passions du concept

Coauteur, avec Louis Althusser, Pierre Macherey, Jacques Rancière, Roger Establet, de Lire le Capital, professeur émérite de philosophie de l’université de Paris-Ouest et de la Kingston University de Londres, le philosophe Étienne Balibar a écrit une trentaine d’ouvrages dont Europe, crise et fin ?  (le Bord de l’eau, 2016), Des universels. Essais et conférences (Galilée, 2016) et Spinoza politique. Le transindividuel (PUF, 2018). Il engage la publication, cette année, des six recueils de ses Écrits aux éditions la Découverte avec  Histoire interminable. D’un siècle à l’autre et Passions du concept. Épistémologie, théologie et politique.

Entretien du philosophe Etienne Balibar avec Jérôme Skalski, L'Humanité, 21 février: le communisme, c'est une subjectivité collective agissante et diverse
Partager cet article
Repost0
23 février 2020 7 23 /02 /février /2020 07:23
Le jeudi 20 février, à l'occasion de la nouvelle journée d'action et de grève nationale intersyndicale, les syndicats opposés à la réforme Macron des retraites s'exprimaient dans l'Humanité
Éric Beynel (Solidaires) : « Engagés dans une course de fond »
Jeudi, 20 Février, 2020 - L'Humanité

Porte-Parole de l’Union syndicale Solidaires

L’intérêt du débat actuel à l’Assemblée réside dans le fait que le projet de réforme des retraites porté par le gouvernement a enfin été déposé. Jusque-là, personne ne l’avait lu. Désormais, nous savons ce qu’il recèle et, surtout, ce qui ne se trouve pas dedans, c’est-à-dire toutes les mesures renvoyées à adoption ­ultérieure par ordonnances et décrets. Le débat parlementaire met en évidence ce que l’on dénonce depuis le début. Ce texte est dangereux pour toutes les catégories de travailleurs. Il n’est pas universel, et ne relève d’aucune justice sociale. Il est fait de bric et de broc, si bien que nous n’en connaissons pas tous les tenants et aboutissants financiers. Malgré toutes ces tares qui font que ce texte ne tient plus à rien, malgré le départ impromptu d’Agnès Buzyn, la ministre qui devait porter ce projet de réforme, qui fait suite au changement impromptu de haut-commissaire aux retraites, malgré le fait que les organisations syndicales qui s’accommodaient de la réforme en veulent de moins en moins, nous ne nous attendons pas à ce que la majorité présidentielle se dissolve et n’adopte pas ce texte. Il nous faut donc continuer de manifester et de faire la grève.

Au début du mouvement, nous pensions pouvoir faire plier le ­gouvernement tant les grèves, notamment dans les transports publics, étaient massives. L’épreuve de vitesse s’est transformée en marathon du fait du jusqu’au-boutisme du gouvernement. Si ce projet de réforme est cliniquement mort et si nous avons gagné la bataille idéologique, nous devons convaincre un plus grand nombre de personnes conscientes de la nocivité de ce projet de venir rejoindre les cortèges. Nous continuons donc notre travail pour élargir le mouvement social. Nous sommes lucides. Cette période de vacances scolaires est peu propice aux grandes mobilisations. Mais cette journée d’action interprofessionnelle ne sera pas la dernière. Nous sommes engagés dans une course de fond.  

Yves Veyrier (FO): « Il faut éviter l’erreur historique d’un régime de retraites par points »
Jeudi, 20 Février, 2020

Secrétaire général de Force ouvrière

L’arrivée du texte au Parlement ne modifie en rien notre analyse et notre conviction qu’il faut absolument éviter l’erreur historique de mettre en place un régime universel de retraites par points. Et même si elle est difficile, la mobilisation doit continuer. C’est un mouvement très long, inédit et en dépit duquel le gouvernement continue de s’obstiner.

Pour autant, y compris au sein de la majorité, ses soutiens se réduisent, sans parler du Conseil d’État, des employeurs et même de la CFDT qui prend désormais beaucoup de recul. Il est donc plus que jamais nécessaire de ne pas baisser les bras sur le terrain syndical. Il n’y a pas de secret, c’est le nombre qui fera basculer les choses.

Le débat parlementaire doit maintenant permettre de soulever les véritables questions que pose ce projet gouvernemental. En face, les membres de la majorité parlementaire et le gouvernement ressassent à nouveau devant les élus les mêmes éléments de langage, les mêmes formules générales, les mêmes contre-vérités, comme sur les 1 000 euros de pension minimum ou la soi-disant avancée sociale majeure pour les femmes.

Tout cela est faux. Le débat parlementaire, par la voix des élus du peuple, se doit donc de démonter ces éléments de langage sans contenu. Ce qui m’importe, c’est ce que nous avons réussi à faire : convaincre une majorité de Français que ce projet risque avant tout de générer des reculs sociaux et une incertitude permanente sur la retraite. Au Parlement maintenant de démasquer ce gouvernement qui ne maîtrise pas son sujet.

L’avis du Conseil d’État a fait grand bruit, que les parlementaires fassent de même.

Benoît Teste (FSU): « C’est en multipliant les actions que nous obtiendrons le retrait du texte »
Jeudi, 20 Février, 2020

Secrétaire général de la FSU

Cette journée de mobilisation interprofessionnelle est une journée intermédiaire du fait des vacances scolaires. Mais nous appelons tous nos collègues de l’éducation nationale comme de la fonction publique à manifester. Il est important qu’il y ait du monde dans la rue ce jeudi alors que l’Assemblée a commencé l’examen du projet de réforme des retraites. Ce rendez-vous de mobilisation fait partie d’un plan d’action au long cours afin de ne laisser aucun répit ni au gouvernement, ni aux parlementaires de la majorité. Nous devons maintenir la pression pour les faire douter de voter ce texte à trous insincère, pour lequel il ne se passe pas un jour sans que l’on détecte une mesure impréparée ou pas à la hauteur des enjeux. Des reculs partiels ont été enregistrés ces derniers jours lors des négociations avec le gouvernement, comme la possibilité donnée aux fonctionnaires de partir progressivement à la retraite dès 60 ans avec des mesures de temps partiel. Ce genre de points de détail réclamés et obtenus nous donnent du courage. Ils n’enlèvent rien à la dangerosité du projet de réforme. Mais ils démontrent que plus nous sommes nombreux dans la rue, plus nous sommes mobilisés, et plus le gouvernement est contraint de reculer. La lutte paye, car nous avons gagné la bataille de l’opinion publique. Il nous faut poursuivre notre travail d’explication de la nocivité de cette réforme et de promotion de nos alternatives. D’autres pistes de financement de notre régime de retraite que celle de l’âge pivot ou d’équilibre existent. Nous allons bientôt le démontrer lors d’une « contre-conférence des financements ». Cette initiative participera de la construction d’arguments de fond permettant de convaincre encore plus de monde.

Si nos collègues ne sont pas en position de faire grève, nous leur proposons de s’adresser de visu ou par courrier au député de leur circonscription pour parler avec eux de ce projet de réforme. De même, j’ai signé l’appel porté par l’Humanité de soumettre ce texte à référendum, car les conditions de son examen au Parlement posent des questions de démocratie. C’est en multipliant ce genre d’actions que nous obtiendrons le retrait du projet. Car nous sentons bien que ça craque partout autour de cette réforme.

François Hommeril (CFE-CGC): « Ce projet comme un avion sans ailes »
Jeudi, 20 Février, 2020

Président de la CFE-CGC

 

Jusqu’à la présentation du projet de réforme au Conseil des ministres, nous étions dans une séquence de rapport de forces avec le gouvernement, en gageant sur le fait que le premier ministre ait l’intelligence d’ajourner ou de retirer son texte. Il l’a présenté quand même, malgré nos critiques confirmées par le Conseil d’État. Le gouvernement a décidé d’aller jusqu’au bout et l’Assemblée nationale examine le texte. Une nouvelle séquence s’est donc ouverte. Nous demeurons dans l’intersyndicale en faveur du retrait de cette réforme. Mais nous n’appelons pas à manifester ce jeudi, car ce texte est suffisamment grave et dangereux vis-à-vis des droits des salariés pour que nous défendions aussi nos positions auprès des députés. Nous avons envoyé des propositions d’amendements à l’ensemble des groupes parlementaires que nous avons rencontrés. Nos adhérents les relaient auprès de chaque permanence de député. Elles ont été bien reçues, y compris de la part des députés LaREM. Ceux-ci nous disent que l’on a sans doute raison, mais qu’il est inexorable de faire passer cette réforme car elle est un élément structurant du quinquennat. Ils se sentent d’autant plus libres de le faire rapidement qu’une grande partie des mesures seront décidées ensuite par ordonnances et décrets, par d’autres qu’eux. Ce travail auprès des parlementaires n’enlève rien à notre conviction. Ce projet de réforme est comme un avion sans ailes que l’on tente coûte que coûte de faire décoller, mais qui n’y parviendra pas. En cela, nous sommes en conformité avec la troisième voie syndicale que nous avons choisi de suivre. Nous disons les choses de manière radicale quand c’est nécessaire, y compris dans la rue.

Nous ne sommes donc pas dans le rôle des ­réformistes bon teint prêts à tout accepter que certains politiques voudraient nous voir jouer. Nous avons conquis aujourd’hui notre liberté d’action. À l’issue de cette séquence, nous rediscuterons des options avec l’intersyndicale.

Philippe Martinez (CGT): « Le mouvement ne passe pas le relais, il est toujours bien présent »
Jeudi, 20 Février, 2020

Secrétaire général de la CGT

 

La séquence parlementaire prouve, une fois encore, que le gouvernement et sa majorité sont en difficulté pour défendre ce projet. Les premiers débats montrent en effet une forme de fébrilité. Ils ont tout le mal du monde à expliquer que cette réforme est simple et juste. L’ouverture de la phase parlementaire ne signifie pas que le mouvement social a passé le relais, comme on l’entend parfois. La lutte est toujours bien présente, avec de nombreuses initiatives, partout sur les territoires. Les organisations syndicales poursuivent, à leur niveau, le combat. C’est précisément dans cette optique que la CGT a présenté, mardi, ses propositions à la conférence de financement. Nous avons mis sur la table un projet qui détaille les possibilités alternatives et leurs financements afin de garantir l’amélioration du système de retraites actuel. À ces propositions très concrètes, nous attendons maintenant des réponses précises du gouvernement. Dans le cas contraire, la CGT étudiera, bien entendu, la possibilité de se retirer du processus de cette conférence de financement.

Sur le terrain, certes, ceux qui ont fait cinquante jours de grève en décembre et janvier participent désormais différemment à la lutte, mais d’autres ont pris la relève. C’est l’une des originalités de ce mouvement. Il y a toujours une grande détermination à combattre ce projet, je le constate partout sur le terrain, à l’hôpital, dans le privé… Bien sûr, le dénominateur commun reste la réforme des retraites, mais des revendications plus spécifiques, sur les salaires ou les conditions de travail, émergent dans de multiples secteurs. Aujourd’hui, c’est une nouvelle journée nationale interprofessionnelle de mobilisation, dans la même configuration que ce que nous avons connu entre Noël et le jour de l’An, c’est-à-dire en pleine période de vacances scolaires avec toutes les difficultés que cela recouvre.

C’est une journée importante. Elle a lieu alors que le débat parlementaire débute. Et, dans l’Hémicycle, il faut désormais que les parlementaires portent les alternatives à cette réforme, démontrent que cette affaire de déficit est bidon. Je continue à penser que c’est ce qui fait un peu défaut pour l’instant. C’est un sujet crucial, plus que jamais au cœur des débats.

Partager cet article
Repost0
22 février 2020 6 22 /02 /février /2020 19:07
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)
Morlaix, pour une ville écologique - Photos de l'atelier participatif de Morlaix Ensemble le jeudi 20 février à Kernéguès (Jean-Luc Le Calvez)

Réunion publique Municipales à Morlaix, photos de Jean-Luc Le Calvez.

Après la présentation de notre comité de soutien de 220 membres à la presse, un forum et atelier participatif sur l'écologie passionnant jeudi dernier, 20 février, à la salle d'audience de l'ancien lycée de Kernéguès pour Morlaix Ensemble, avec plus de 50 personnes présentes et beaucoup d'échanges sur des questions qui passionnent tout le monde: développement des transports en commun (bus gratuits, développement dans le péri-urbain de liaisons régulières), relance de la ligne Morlaix Roscoff, développement du vélo, de la végétalisation de la ville, alimentation saine et de qualité pour tous avec développement du maraîchage bio, des repas végétariens et bios, en circuit court, dans les cantines, conseils de quartier et populations consultées sur les aménagements, sauvegarde des zones humides et des terres agricoles, des bois et des arbres, lutte et plan de prévention contre les inondations, développement des jardins partagés, communautaires, familiaux.

Cette liste a un vrai projet écologique, complet et intégrant la dimension sociale et des propositions pragmatiques, immédiates et d'autres à plus long terme.

Ce forum était introduit et animé par Nathalie Barnet, Jérôme Plouzen, Catherine Tréanton et André Laurent et chacun a pu s'exprimer sur les propositions déjà riches de Morlaix Ensemble et apporter des idées et des éléments d'analyse complémentaires. 

https://morlaix-ensemble.bzh/contact/

Partager cet article
Repost0
22 février 2020 6 22 /02 /février /2020 07:39
Assemblée nationale. L’opposition se démène contre une Macronie qui étrangle le débat (L'Humanité, 20 février 2020)
Assemblée nationale. L’opposition se démène contre une Macronie qui étrangle le débat
Jeudi, 20 Février, 2020

Les députés hostiles à la réforme des retraites multiplient les rappels au règlement et les interruptions de séance. Ils protestent contre une majorité qui fait tomber en cascade les amendements et élude la discussion.

 

Un seul amendement illustre parfois toute la nocivité d’un texte. Le premier qui a été débattu sur la réforme des retraites, mardi soir à l’Assemblée nationale, est de ceux-là. « Nous demandons un audit financier indépendant sur l’impact de votre réforme, qui va faire des millions de perdants », démarre l’élu LR Fabrice Brun en attaquant l’article premier. En quelques mots, tout est dit. Car l’exécutif, qui a tenté de duper les députés avec une étude d’impact mensongère, leur demande en plus de se prononcer sans aucune garantie sur le sort qui sera réservé aux retraites des Français. « Ce texte, c’est du gruyère. Et les seuls éléments dont nous disposons sont inacceptables : l’âge de départ sera repoussé, le niveau des pensions va baisser, la pénibilité est exclue de la loi. Pour les précisions, tout est renvoyé à des ordonnances, à un chèque en blanc signé à un gouvernement qui a déjà fait la preuve de sa duplicité », s’indigne le député PCF Sébastien Jumel.

C’est bien la Macronie qui tente de masquer le débat

Sans surprise, la majorité a repoussé le recours à cet audit. Pas besoin. De toute façon, les macronistes se moquent royalement des futures retraites. Le président du groupe LaREM, Gilles Le Gendre, synthétise le mieux cet état d’esprit. « C’est une loi-cadre. Les critiques viennent de ceux qui veulent savoir ce que l’on met dans le cadre, dans cinq ans, dans dix ans, dans vingt ans », élude-t-il. En résumé, les critiques viennent de ceux qui veulent mettre en lumière le véritable visage de la réforme. De ceux qui souhaitent débattre du fond du texte, en refusant tout enfumage et toute dissolution dans le temps du droit à la retraite.

En renvoyant systématiquement les échanges à la conférence de financement, aux ordonnances et décrets du gouvernement, c’est bien la Macronie qui tente de masquer le débat. « Nous sommes contraints de déposer des amendements par milliers pour faire surgir la vérité, pour laisser aux Français le temps de mesurer l’ampleur du hold-up, et obtenir le retrait de ce texte », explique Sébastien Jumel. Mais le refus du débat en éludant sans cesse, n’est pas la seule arme à la disposition de la majorité. Des tas d’amendements ont d’emblée été jetés à la poubelle par ses soins, ce que l’opposition n’a pas manqué de contester lors de multiples rappels au règlement.

Furieux, André Chassaigne s’est dressé contre la suppression d’amendements au motif que l’exposé à venir serait abusif. « Dans la mesure où nous ne nous sommes pas encore exprimés sur nos amendements, de quel droit allez-vous dire que nous interventions sont abusives ? », tonne le chef de file des députés PCF. Son homologue LR Damien Abad monte lui aussi au créneau au sujet des amendements, décrochés de leur article de référence et renvoyés après le dernier article, à la toute fin du débat. « Vous créez une sorte de voiture-balai pour que la discussion n’ait pas lieu. Merci de laisser nos amendements là où nous avons décidé de les placer pour avoir la véritable discussion ! », argumente à ce sujet Pierre Dharréville.

L’élu PCF s’alarme aussi de la suppression d’amendements au motif qu’ils présentent un « dispositif » identique. « Nous avons une série d’amendements qui ont été déposés sur la réforme des retraites de 2013 et ont alors été examinés. Nous ne pouvons pas accepter que cette assemblée fonctionne sous des règles aléatoires et arbitraires », affirme-t-il. Tel est pourtant le cas. « Le Parlement perd chaque jour de son influence. Notre groupe a déposé 80 amendements et la moitié sont en train de tomber », alerte ainsi Philippe Vigier, ex-UDI et président du groupe Liberté et territoires. Sans parler de l’émoi de Marc Le Fur, élu LR, qui a vu ses amendements liés aux recettes de la Sécurité sociale écartés d’office en séance, alors qu’ils avaient été examinés en commission spéciale. « Ces amendements sont pourtant essentiels, car il s’agit de savoir qui détermine les recettes entre Bercy et l’Assemblée », pointe-t-il.

« La CGT est partie et même le Medef demande des réponses »

Le député dénonce aussi le nombre d’orateurs retenus par amendement : un par groupe parlementaire. « Quel est le groupe le plus victime de cette règle ? C’est le plus important de l’opposition. Nous sommes 105 et n’avons la possibilité de nous exprimer qu’une fois », regrette-t-il. Nombre d’amendements ont enfin été balancés aux orties au titre de l’article 40, pour cause d’irrecevabilité financière, alors que l’équilibre économique de la réforme n’est pas débattu à l’Assemblée, mais à la conférence dédiée dont les résultats seront tranchés par le gouvernement. « Cette conférence est mort-née. La CGT est partie et même le Medef demande des réponses », fustige Sébastien Jumel.

Dédaigneux quand il n’est pas exaspéré, Richard Ferrand a été vertement attaqué jusqu’à mercredi soir. L’opposition, qui reproche au président de l’Assemblée de s’être mis à faire tomber en cascade les amendements dès lors qu’ils sont jugés identiques, a multiplié les demandes d’interruption de séance. « Des amendements sont considérés à l’identique, car le libellé est le même, mais, en réalité, s’ils sont placés à différents endroits dans le texte, leur conséquence est forcément différente », s’époumone en vain Christian Jacob. « Nous sommes cinq présidents de groupe sur sept qui ne sont pas d’accord », a insisté Jean-Luc Mélenchon pour la FI, sans être entendu.

Aurélien Soucheyre avec Marion Rivet
Assemblée nationale. L’opposition se démène contre une Macronie qui étrangle le débat (L'Humanité, 20 février 2020)
Partager cet article
Repost0
22 février 2020 6 22 /02 /février /2020 07:29
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011