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Nous nous sommes rendus en délégation, vendredi dernier, sur le site de l’usine Carambar de Marcq-en-Barœul. Les salariés y sont en lutte depuis plusieurs semaines après l’annonce par la direction du transfert de l’activité sur un site voisin de Bondues. Rien de délirant dans cette idée de déménagement mais, au passage, elle prévoit une baisse de la rémunération des 112 salariés. Décision absolument inacceptable.
Thierry Gaillard, PDG du groupe Carambar & Co a déclaré : « Certains niveaux de rémunération sont déconnectés du marché ». Alors, on essaie d’explorer le sujet et l’on découvrira que l’usine fait partie d’une galaxie beaucoup plus large, elle est même planétaire, elle appartient au groupe Eurazeo.
Eurazeo, c’est un fonds d’investissement qui gère un portefeuille de 430 entreprises. Un montant de 18.8 milliards d’euros d’actifs sous gestion, hormis Carambar, Poulain, Kréma, Lutti, La Pie qui chante, Rochers Suchard… il est présent dans de très nombreux domaines, finance et services financiers, plus de 3 400 banques et institutions dans l’UE, production d’énergie durable, agroalimentaire…
Eurazeo est dirigé par un Conseil de surveillance qui compte des membres « prestigieux », un ancien collègue LR du Sénat, l’épouse d’un PDG de la Société Générale, la Présidente de la Française des jeux récemment privatisée… Ces gens-là préfèrent les dollars aux caramels.
L’action du groupe a crû de 18% entre 2013 et 2018. Lors de l’Assemblée générale des actionnaires du 30 avril 2020, il fut décidé d’augmenter le dividende de 10% afin, je cite le compte-rendu, « de récompenser les actionnaires détenant des titres au nominatif de façon continue pendant au moins deux ans… » Fichtre ! Voilà une illustration concrète et parfaite de ce que l’on appelle le capitalisme financiarisé. Donc, ce n’est pas pour ces valeureux dirigeants, le capital qui coûte cher, mais le travail.
La direction avait proposé aux salariés une prime d’incitation de 8 000 euros, ramenée subitement à 3 000 euros, puis dégressivité des salaires sur quatre ans pour arriver au niveau des salaires de l’usine Lutti de Bondues…
Au fait, dans ma pérégrination documentaire sur Eurazeo, j’ai découvert que le groupe avait une entité au Luxembourg, « Eurazeo Funds Management », ceux qui s’occupent des sous, et l’adresse c’est 25 boulevard Royal… Ça ne s’invente pas. On va gratter un peu !
Episode n°1 du Vlog en Normandie
Le « super giant triple XXL mega king size hamburger” vient de sortir chez McDonald’s. On connaît les dimensions hors normes de cette multinationale, leader mondial de la restauration rapide avec plus 38 000 « restaurants » dans 119 pays, les deux tiers de la planète ! Chaque jour, ce ne sont pas moins de 70 millions de client.e.s qui y sont servis.
En termes d’emplois, McDonald’s est le deuxième employeur privé au monde avec plus de 2 millions de salarié.e.s sous enseigne. Notre pays joue un rôle particulier dans la domination mondiale de la marque. Nous sommes, en effet, le deuxième marché au monde en termes de chiffres d’affaires, juste derrière les Etats-Unis. L’enseigne y emploie plus de 75 000 salarié.e.s dans près de 1 500 « restaurants ».
Il y a quelques jours, une ONG, ReACT*, a publié un rapport qui nous permet, de manière très documentée, de comprendre comment ce géant de la restauration rapide vit cette pandémie planétaire. Disons-le d’emblée, ça ne se passe pas mal du tout.
Hormis le poids économique évident de ce mastodonte, Mc Donald’s sait tirer profit de toutes les aubaines qui se présentent. C’est ainsi qu’ils ont distribué environ 4,6 milliards de dollars à leurs milliardaires. Quelle est leur recette ? L’entreprise doit sans doute disposer des meilleurs directeurs financiers au monde.
McDonald’s émarge à tous les guichets publics existant dans notre pays. Il y a d’abord une politique salariale claire, les bas salaires y sont très majoritaires. Les entités sont quasi exclusivement constituées de moins de 50 salariés, ce qui permet d’échapper à l’obligation de leur verser une participation (environ 1 000 euros par an).
McDo a bénéficié, depuis 2013, du fameux CICE. Selon l’ONG, les montants se situeraient entre 300 et 400 millions d’euros. Suivi par les allègements de cotisations, estimés à 135 millions par an pour les années à venir.
McDo s’était publiquement engagé à créer 20 000 emplois, à la date d’aujourd’hui, nous en sommes à 10 000… Ils ont aussi bénéficié du chômage partiel. Ils peuvent facilement « négocier » leurs loyers, puisqu’ils sont propriétaires des locaux qu’ils occupent via une filiale. Ils bénéficient aussi de primes pour l’embauche de jeunes, 45 millions d’euros par an, et enfin, la suppression des impôts de production leur fera économiser 11 millions par an. Voilà le plus gros hamburger du monde. Avec McDonald’s, c’est le beurre, l’argent du beurre et les cuisses de… Marianne, c’est-à-dire nous tous !
Merci ReACT pour ce beau travail !
*Le rapport de ReACT sera analysé et commenté dans le prochain numéro d’Alternatives Economiques en février
Jean-Paul Vermot et la majorité morlaisienne de gauche répondent aux attaques sans fondement de l'ex maire Agnès Le Brun, mauvaise perdante, nouvellement introduite en macronie grâce aux réseaux sarkozystes pour travailler avec Blanquer comme "capteuse de terrain", elle qu'on a guère vu sur le terrain auprès des écoles morlaisiennes. C'est dans le Télégramme de ce samedi 6 février.
Derrière le sourire de Maëla Burlot, se cache une grande détermination d’agir pour sa ville. | OUEST-FRANCE
Maéla Burlot fait partie des 8 élus de sensibilité communiste dans la majorité de gauche à Morlaix, adhérents (Ismaël Dupont, Valérie Scattolin, Fréderic L'Aminot, Patrick Gambache, Eugène Davillers Caradec, Marie-Françoise Madec Jacob) ou sympathisants du PCF (c'est son cas et celui d'Elise Kerebel). Ce portrait du Ouest-France illustre bien les qualités de cette femme très engagée, motivée, réfléchie et sérieuse dans son approche des fonctions d'élue comme dans son travail auprès des précaires.
Qui sont nos élus ? Elle a fait ses débuts professionnels comme animatrice dans un centrede loisirs. Aujourd’hui, elle s’attache à une meilleure prise en charge des jeunes enfants.
Ce que lui importe, c’est promouvoir l’égalité des chances pour tous, la solidarité, mais aussi l’égalité femme/homme, et la dimension environnementale. Ce n’est donc pas tout à fait par hasard si Maëla Burlot dit se reconnaître dans les idées de Jean-Paul Vermot mais aussi celles d’Ismaël Dupont qu’elle avait croisé en 2012 au local PCF. Quoi de plus naturel pour cette trentenaire, qui a suivi toute sa scolarité à Morlaix, de vouloir s’impliquer dans la vie municipale. « L’équipe est composée de personnes d’horizons différents et pas forcément politiques, ça m’a rassurée », glisse la jeune élue, benjamine des femmes du conseil municipal.
En binôme avec Catherine Tréanton, adjointe en charge des affaires sociales, de la petite enfance et du handicap, elle prend vite goût à ses missions. « Nous sommes toutes les deux éducatrices spécialisées, tout ce qui touche le social m’intéresse », s’enthousiasme Maëla Burlot qui travaille actuellement comme coordinatrice sur deux services intervenant auprès des publics en grande difficulté sociale, marginalisés ou en voie de marginalisation. « Mais on a réussi à dissocier les deux activités, j’interviens au niveau de la petite enfance, un domaine différent de celui que j’ai au quotidien. »
La Covid n’a pas facilité son travail d’élue : « J’ai réussi à rencontrer tout le monde, notamment les professionnels qui travaillent au niveau des structures d’accueil, chacun a la volonté de vouloir améliorer les pratiques pour une meilleure prise en charge dans les besoins de construction de l’enfant. Mais il y a des problèmes de sous-effectifs depuis plusieurs années après des départs en retraite. On sait aussi qu’il manque de places pour les petits, les outils sont là, mais ils sont vieillissants. J’ai aussi envie de mieux faire connaître les Coccinelles, un lieu d’accueil et d’échanges pour les enfants et leurs parents. »
La jeune femme se sent à l’aise dans son domaine d’expertise, et aime aller au contact des gens. « J’aime voyager hors des sentiers battus et découvrir les cultures différentes de la nôtre. » Elle dit être assez optimiste pour Morlaix : « On peut faire de belles choses ! »
7 décembre 1987 : naissance à Brest
2012 : découvre la politique
Décembre 2019 : accepte de se présenter aux élections municipales
La colère gronde au sein de la communauté d’agglomération. Les élus, réunis hier, se mobilisent contre le projet de fermeture de onze classes dans le territoire du Pays de Morlaix (Finistère).
La colère est grande chez les élus du territoire de Morlaix (Finistère) Communauté. Mardi prochain, le comité technique spécial départemental de l’inspection académique du Finistère traitera de la carte scolaire 2021.
L’hypothèse annoncée est celle de la fermeture de onze classes pour le Pays de Morlaix dont huit sur la seule communauté d’agglomération.
Les huit communes concernées sont Carantec, Guerlesquin, Pleyber-Christ, Plouégat-Guerrand, Plouigneau, Plounéour-Ménez, Plourin-lès-Morlaix, et Saint-Martin-des-Champs.
Vendredi après midi, les élus de ces communes se sont réunis au siège de Morlaix Communauté pour s’insurger contre ce projet et présenter une déclaration commune en présence de Jean-Paul Vermot, le maire de Morlaix et président de la communauté d’agglomération et du sénateur Jean-Luc Fichet.
Les élus dénoncent un plan de défiance de l’État, « une vision comptable et à court terme, qui touche à la qualité de vie du territoire. Nous devons absolument nous mobiliser collectivement, a déclaré Jean-Paul Vermot. Nous voulons rappeler au président de la République et à son ministre de l’Éducation leur promesse de 2017 de ne plus fermer de classes dans les écoles primaires des territoires ruraux. » Le sénateur Jean-Luc Fichet affirme avoir une très grande solidarité avec les communes concernées.
« Nous avons de plus en plus de nouveaux arrivants dans ces communes. L’école est la centrale nucléaire, le cœur de la vie d’une commune. »
Les élus, très mobilisés, exigent pour la carte scolaire 2021, le maintien de l’ensemble des moyens dévolus jusqu’alors aux établissements scolaires des communes visées.
« À défaut, nous exigerons un moratoire sur les mesures envisagées pour la prochaine rentrée. »
Journée de grève et de mobilisation intersyndicale - Ce 4 février, avec la CGT, SUD, FO, la FSU, 500 manifestants à Brest, 350 à Quimper, 80 à Carhaix, 150 à Morlaix, un peu plus d'une cinquantaine à Quimperlé. Ce n'était pas une très grosse mobilisation sociale pour le Finistère mais les communistes étaient bien présents dans les manifs.
Photo Jeunes communistes brestois: Enzo de Gregorio, Gladys Grelaud, Eric Guellec, Jean-Paul Cam, Roger Berthelot (manif intersyndicale du 4 février 2021, Brest)
Nous étions nombreux·ses à nous rassembler ce matin pour défendre l'emploi et les services publics ! Une belle manifestation (sous le soleil cette fois) et de beaux échanges avec les camarades mobilisé·es
Jeunes communistes du Pays de Brest et Enzo de Gregorio
Suivent des photos prises par Yvonne Rainero à Quimper le 4 février dans une belle manifestation colorée où les camarades du PCF étaient nombreux à être présents, de la région quimpéroise, du cap Sizun, du pays bigouden, de Crozon.
A Morlaix, environ 150 personnes pour le rassemblement syndical du 4 février. Photos de Lucienne Nayet, Jean-Victor Gruat, Christophe Boudrot et Pierre-Yvon Boisnard.
Julien Tanguy de l'UL CGT, et Patrick Le Goas, de FO - Morlaix, 4 février, photo Pierre-Yvon Boisnard
Margot Caudan parmi ses amies de l'Union des Jeunes Filles de France, qu'elle a contribué à créer, à Paris, dès 1937 (Photo Collection Margot Caudan)
A lire, ce très beau portrait de Margot Caudan, sous la plume de Sophie Prévost, une journaliste bien connu des Morlaisiens, en dernière page du Télégramme, avec un témoignage de Philippe Jumeau, secrétaire départemental du PCF Morbihan. Une centenaire qui témoigne sur une des pages des plus glorieuses du communisme, la résistance populaire a Paris avec ses camarades de l'ujff (union des jeunes filles de France) dont plusieurs d'origine juive. Communiste et militante, elle l'est restée jusqu'à aujourd'hui, modeste, vivante, soucieuse de transmettre des valeurs de solidarité et d'antifascisme aux jeunes générations. Un exemple! Merci au Télégramme et à Sophie Prévost de lui avoir rendu cet hommage.
Le Télégramme, Sophie Prévost, 12 février 2020
Jean, baskets et beau sourire : c’est d’un pas léger que Margot Caudan ouvre la porte de sa longère pleine de livres, à Plouhinec (Morbihan). Ce 12 février 2020, elle a 100 ans et 85 ans d’adhésion au Parti communiste. Un record dont n’est pas peu fier le Lanestérien Philippe Jumeau. « Marguerite (tout le monde l’appelle Margot) a six mois de plus que l’ancien maire d’Hennebont Eugène Crépeau. Nous avons la chance inédite d’avoir deux centenaires dans nos rangs, l’année des 100 ans du PC ! ».
Margot a défié les fascistes à 14 ans et failli être déportée deux fois !
« Si Eugène a été le militant politique, Margot Caudan est notre militante du quotidien. Une femme d’une modestie incroyable, qui beurrait encore les sandwichs à la dernière fête de l’Huma à Port-Louis. Elle qui a défié les fascistes à 14 ans et failli être déportée deux fois ! », témoigne le secrétaire de la fédération PC du Morbihan.
Ses faits de résistance à l’Allemagne nazie et au gouvernement de Vichy, de 1939 à 1944, Margot Caudan en parle beaucoup depuis quelques mois. « On est de moins en moins nombreux à pouvoir témoigner, alors j’y vais. Je suis un peu dure de la feuille, mais quand les jeunes viennent me trouver, je ne peux rien leur refuser ! ».
Devant des lycéens rennais le 21 novembre 2019, avec des collégiens alréens en décembre, ou encore en petit comité, chez elle, ce dimanche 9 février 2020, avec sept élèves du collège Jean-Lurçat de Lanester venus l’interroger dans le cadre du Concours national de la Résistance et de la Déportation : la Plouhinécoise est sur tous les fronts.
Ce week-end encore, elle a raconté sa jeunesse dans le XIe arrondissement de Paris, aux côtés de réfugiés juifs d’Europe centrale, son « engagement naturel » aux Jeunesses communistes, la création de l’Union des Jeunes Filles de France (UJFF), sa rencontre avec son mari, Louis.
Huit jours après leur mariage, en avril 1940, Marguerite Caudan est arrêtée pour son appartenance à l’UJFF, avant d’être libérée, dans la pagaille de l’exode, un mois plus tard. « Je ne suis pas entrée en résistance, car j’y étais déjà ! », plaisante aujourd’hui la presque centenaire. Chargée avec Louis d’une imprimerie clandestine, elle connaîtra les missions dangereuses (transport de faux papiers ou de matériaux pour explosifs) et encore la prison de juin 1943 à août 1944. Une trentaine de ses codétenues finiront en Déportation. D’autres seront fusillées. Un voile passe sur le regard pétillant de la vieille dame : « On n’attache pas d’importance aux petites choses, après ça ».
Engagez-vous !
« Margot est notre meilleure ambassadrice et une bonne amie. Elle aime les gens. Avec elle, toutes les portes s’ouvrent ! », assure à son tour la présidente de l’Association nationale des anciens combattants du pays d’Auray, Maryline Le Sauce. Car Bretonne, Marguerite Caudan l’est devenue il y a dix ans seulement. Si elle a quitté la région parisienne à 90 ans, c’est pour rebondir après le décès, en 2004, de son cher époux Louis. « Il était natif d’Hennebont, on a toujours aimé le coin. Je suis aussi revenue par admiration pour cette communauté de la danse bretonne, glisse-t-elle. La varappe, le ski, le tai-chi, j’ai dû arrêter. Mais la danse bretonne, ça ne me fatigue pas ! ».
Après la guerre, Margot Caudan a fait carrière comme responsable du comité d’entreprise de Renault à Boulogne-Billancourt. Elle s’y est occupée des enfants des autres. « Moi, je n’ai pas réussi à en avoir… », élude-t-elle dans un soupir. Sa vie de militante l’a amenée « à combattre l’Indochine, le Vietnam, l’Algérie ». Dans le communisme, « tout ne m’a pas toujours plu », avoue-t-elle. « Mais pour l’instant, je n’ai pas trouvé mieux ! ». A l’heure de ses 100 ans, Margot Caudan s’entretient des gilets jaunes, de la réforme des retraites comme de la montée des extrémismes. Elle cite Bertolt Brecht : « Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde ». Et aux jeunes, elle dit et redit, comme Stéphane Hessel avant elle : " Engagez-vous ! "