Le PCF appelle à participer massivement à la journée d’action interprofessionnelle du 4 février initiée par plusieurs organisations syndicales et à participer à la manifestation programmée ce jeudi 4 février à Morlaix (11 h – Place des Otages)
Notre Pays est confronté à une situation très grave parce que depuis des années, les gouvernements successifs ont réduit les dépenses publiques utiles, privatisé des pans entiers d’activités stratégiques, affaibli la protection sociale, encouragé la baisse de ce qu’ils nomment « le coût du travail », avec comme conséquence une pression sans cesse plus forte sur nos emplois, nos salaires, notre formation.
Avec la pandémie, le résultat de ces politiques est encore plus catastrophique. L’hôpital public, malgré des personnels totalement mobilisés, est démuni. Le pays est incapable de relever le défi de la recherche et ne dispose pas du potentiel industriel nécessaire pour répondre à ses besoins. La pauvreté explose avec l’extension du chômage, la jeunesse, étudiante, salariée ou sans emploi, est précarisée et massivement confrontée à la détresse. La culture, les activités sportives et de loisirs sont renvoyées au rang d’activité « non essentielles ».
Quant au traitement des défis climatiques, environnementaux, ils sont renvoyés à un horizon lointain, alors qu’il y a urgence !
Les dizaines de milliards du « plan de relance » n’arrêtent pas la crise économique et sociale. Les services publics, les collectivités territoriales sont étranglées. Dans le même temps, les grandes fortunes et les distributions de dividendes explosent. Et les salarié⋅e⋅s payent la facture : plans de suppressions d’emplois, de délocalisations, de suppressions d’activités, …
Le gouvernement et le Président de la République veulent faire payer le monde du travail et accélérer leurs politiques de casse sociale : démantèlement des services publics ; reprise de la contre-réforme des retraites et de l’assurance – chômage en renonçant à investir la nécessaire révolution écologique, dans la recherche publique et dans l’Education.
La période appelle à changer radicalement de système économique et à engager une vraie révolution démocratique.
Chers amis, chères amies, sachez-le, le commerce du luxe se porte à merveille. En 2019, la valeur du marché mondial du luxe s’était élevée à 1 268 milliards d’euros. Certes, en 2020, la crise sanitaire a quelque peu ralenti cette évolution. La lecture d’un hors-série du magazine Capital nous apporte de nombreuses informations sur l’évolution de cette activité. On se demande parfois comment on peut dépenser son argent quand on en a énormément, eh bien voici les dernières fantaisies à la mode.
Commençons par un morceau de choix. En octobre 2020, le squelette d’un tyrannosaure a été adjugé, chez Christie’s, pour la modique somme de 31.8 millions d’euros. Certes, il faut le voir chez soi. Les ultrariches ne se battent plus pour acheter des œuvres d’art mais pour des squelettes de dinosaures qui voient ainsi leur côte flamber depuis quelques années.
Si vous préférez les animaux vivants, vous pouvez toujours vous rabattre sur un safari grande classe au Botswana, en louant une « lodge » à un prix compris entre 2 000 et 3 300 euros la nuit par personne. Sinon, vous pouvez aussi louer l’appartement le plus cher du monde, à Monaco, dans la tour Odéon, à 170 mètres de hauteur, somptueux appartement de 3 300 mètres carrés, répartis sur cinq niveaux, avec vue à 360° sur la principauté et la méditerranée. Si vous préférez en faire l’acquisition, il vous en coûtera 300 millions d’euros !
Vous pourriez aussi préférer séjourner pour des vacances, chez une star, à Los Angeles, une maison de 660 mètres carrés, propriété de la chanteuse la plus riche du monde, Rihanna… loyer mensuel 32 000 euros mais à ce prix-là vous pourrez disposer de 10 salles de bains !
Les classiques n’ont évidemment pas disparu, offrez-vous une bouteille d’un excellent whisky, par exemple un flacon de Dalmore 50 ans d’âge, pour 135 000 euros. Une folie, n’en perdez pas une goutte, elle vaut de l’or.
Les grands vins ne sont pas en reste, imaginez une bouteille de Domaine de la Romanée Conti, grand cru de 1945 au prix de 14 173 euros ! A consommer avec la plus extrême modération, ou à garder au coffre-fort !
Et pour finir, même le petit coin a droit au grand luxe. Une cuvette de WC haut de gamme, « le Trône », c’est son nom, au coût compris entre 1 520 et 1 929 euros, selon les accessoires. Il faut bien ça pour pisser un Dalmore ou un Romanée Conti…
Allez, on va s’en remettre avec un peu de philosophie et Montaigne : « Sur le plus haut trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul ».
Le 25 janvier, cette professeure de géographie à l’université de Lorient a fait cours en présentiel. L’écho rencontré par son initiative traduit l’urgence d’une plus large reprise pour les étudiants.
«Pendant le cours, raconte Florence Gourlay, les étudiants sont restés concentrés, l’ambiance était à l’apprentissage. C’était convivial, avec des interactions pédagogiques, des questions, des regards qui indiquent qu’il faut insister sur telle ou telle notion… » Bref, un cours ordinaire, à l’université de Bretagne Sud (UBS), à Lorient, dans le Morbihan. Sauf que, depuis novembre, la fac est quasi désertée, pour cause d’épidémie et de mise en place de cours « hybrides ». Sauf que ce cours ordinaire est devenu une aventure extraordinaire, organisée par une enseignante et des étudiants déterminés, malgré l’interdit, à « montrer que c’était possible ». Ce qui leur a valu quelques remontrances et un retentissement médiatique inespéré.
Florence Gourlay n’a pas exactement le profil d’une pasionaria. Certes, en dehors de l’université, elle est une femme engagée, élue d’opposition à Lorient sur une liste qui rassemblait la gauche, des Verts aux communistes. Mais, à l’UBS, elle est avant tout cette maîtresse de conférences en géographie depuis 1996, responsable du master « aménagement et urbanisme des territoires littoraux » (Auteli) et qui dispense aussi son savoir auprès des étudiants de la licence « sciences, écologie et société » (SES). Une enseignante que Louen, inscrit en L3, décrit comme « appréciée pour ses cours et proche de ses étudiants », « empathique », ajoute sa camarade Léa, mais qui sait « rester toujours dans une posture de professeure ».
Des cours pirates, sans autorisation
En tout cas, une enseignante suffisamment à l’écoute de ses étudiants, même à distance, pour avoir compris très vite ce que le passage en distanciel impliquait pour eux : « En décembre, on a vu qu’ils commençaient à sombrer. Nous avons de petits effectifs, surtout en master – 18 étudiants en M1 et autant en M2 – et nous les connaissons tous. Ça se manifestait par des caméras coupées pendant les visioconférences, des rendus hors délai… Certains nous disaient clairement qu’ils n’en pouvaient plus. » Gwenaëlle, en M2, était dans ce cas : « Je suis plutôt bonne élève, mais, au bout de trois semaines de visioconférence, j’ai décroché. Je ne trouvais plus de sens à ce qu’on faisait. » Pour des formations professionnalisantes, impliquant beaucoup de terrain, le mode distanciel est encore plus pénalisant. Léa : « On se demande si on aura le niveau pour postuler au master. Très peu d’entre nous ont trouvé un stage, qu’on doit commencer en avril. Ça pèse énormément. On perd l’estime de soi. »
Grâce à ces petits effectifs de master, en négociant âprement avec le rectorat pour pouvoir transformer quelques cours en TP, autorisés en présentiel, Florence Gourlay et ses collègues avaient réussi à maintenir le fil. Mais c’est lors d’un cours de licence, après les partiels de janvier, que le déclic s’est produit : « Je leur ai dit que je n’en pouvais plus et que je ne comprenais pas pourquoi ils ne s’exprimaient pas davantage. Et là, ils m’ont répondu : “Mais nous aussi, Madame, on veut faire cours.” » Louen explique : « On en discutait déjà entre nous. Il y avait de la détresse et aussi un sentiment d’injustice par rapport aux prépas, aux BTS qui, eux, n’ont jamais cessé d’avoir cours. On se disait que c’était possible pour nous aussi, en respectant les mesures barrières. »
« Les licences SES sont des étudiants très impliqués, militants », commente Florence Gourlay. « Ils ont activement participé à l’organisation des marches pour le climat, de conférences sur le changement climatique… » Ni une ni deux : constatant que ce qui est interdit aux universités est autorisé aux lieux de culte, les étudiants contactent églises, mosquées, temples pour tenter d’y organiser des cours. Ils obtiendront d’ailleurs quelques réponses positives.
Inutile : Florence Gourlay prend le taureau par les cornes, trouve une salle de 90 places dans l’université, prévient ses supérieurs, reçoit le soutien de son syndicat, le Snesup-FSU, et après un cours en présentiel aux M1, lundi 18 janvier, elle fait cours le lendemain aux L3 : 35 étudiants en présentiel, 22 à distance, mesures barrières respectées. « Ça m’a fait l’effet d’une bouffée d’air, témoigne Léa : se détacher de son ordinateur, voir des gens autour de vous, avec vous… refaire société, en fait. » Louen renchérit : « C’était beaucoup plus intéressant et puis… on ne s’est pas retrouvés seuls à la fin du cours. »
D’autant moins seuls que, de leur propre initiative, ils ont averti les médias, qui ont donné un retentissement national à ce « cours pirate ». « On voulait ça, pose Louen. On n’est pas une génération d’égoïstes, on souhaitait aussi alerter sur la détresse de tous les étudiants, sur l’urgence pédagogique de reprendre les cours, et démontrer que c’était possible. Nous avons voulu en faire un acte politique. » Le soir même, un peu effarée, Florence Gourlay reçoit jusque chez elle des appels « pour (lui) dire : “Vous êtes une résistante !” Une collègue de Poitiers (lui) a dit qu’elle aussi allait faire cours »…
C’est sans doute cet écho inattendu qui a entraîné sa convocation, le lundi suivant, par la présidente de l’UBS (qui est aussi vice-présidente de la conférence des présidents d’université). Un avertissement sans frais, peut-être aussi grâce à la mobilisation d’une centaine de personnes devant les locaux de l’UBS. « Il ne faut pas exagérer, conclut la géographe, ce n’est pas un acte de résistance. Mais on ne peut pas accepter l’injustice, qu’on nous fasse comprendre qu’il existe des étudiants essentiels et d’autres non essentiels. Au bout d’un moment, il faut désobéir. Ce n’est pas ma carrière qui me soucie, ce sont mes étudiants. » Comme eux, tout ce qu’elle attend à présent, c’est qu’on leur permettre de continuer. À Lorient et ailleurs.
Et maintenant, quelle reprise ?
Depuis le 22 janvier, les universités peuvent faire revenir un peu plus leurs étudiants, au-delà de ceux de première année. La circulaire qui les y autorise prévoit une limite « de 20 % de leur capacité d’accueil globale » et, comme annoncé par Emmanuel Macron à Saclay, une journée par semaine. Plus facile à énoncer qu’à mettre en pratique… Ce qui explique sans doute que peu d’établissements l’aient encore fait, alors qu’ils doivent théoriquement être prêts le 8 février, au plus tard.
L’écrivain et fondateur du festival Étonnants Voyageurs, à Saint-Malo, est décédé dans la nuit de vendredi à samedi, à l’âge de 67 ans. Il avait choisi, à la suite de Mai 68, la voie royale de la fiction et du poème.
Michel Le Bris est mort dans la nuit de vendredi à samedi. Il avait 76 ans. Il était le fondateur du festival Étonnants Voyageurs ancré à Saint-Malo, créé en 1990 avec Maëtte Chantrel, Christian Rolland, Brigitte Morin et Jean-Claude Izzo, point de convergence, selon lui, « des petits enfants de Stevenson et de Conrad ». Des centaines d’écrivains du monde entier s’y sont rendus.
Né le 1er février 1944 à Plougasnou, près de Morlaix (Finistère), d’une mère femme de ménage et de père inconnu, Le Bris est un élève exceptionnel qui « doit tout aux livres et aux instits », comme il dit dans son dernier ouvrage, Pour l’amour des livres (Grasset). Diplômé de HEC en 1967, il est nommé, la même année, rédacteur en chef de Jazz Hot, tout en débutant une carrière de critique au Magazine littéraire. Il dirige aussi la Cause du peuple, relais presse de la gauche prolétarienne.
En 1973, il cofonde Libération
Mai 68 arrive. « Un moment de grâce », dit-il. Le journal est interdit en 1970. Le Bris écope de huit mois ferme à la Santé, « pour délit d’opinion ». En avril 1973, il cofonde Libération. Avec Sartre, il crée et dirige la collection « La France sauvage ». En 1977, Le Bris publie l’Homme aux semelles de vent (Grasset), Il y prend ses distances avec le « dogmatisme politique » et Mai 68, dont l’héritage résiderait dans le retour possible « à la fiction et au poème ». La Porte d’or (Grasset, 1986) raconte son périple en Californie, au cours duquel il a exhumé une œuvre inachevée de Stevenson. Il sera aussi éditeur chez Phébus et lancera la collection « Voyageurs/Payot ». La collection « Gulliver» voit le jour chez Flammarion, ainsi que la revue trimestrielle homonyme, qui paraît à compter d’avril 1990.
« Pour une littérature-monde »
À partir de 2000, des éditions spécifiques du festival ont lieu à Bamako, Port-au-Prince (au moment du terrible séisme), Sarajevo, Dublin, Haïfa, Brazzaville… À Étonnants Voyageurs, tous les genres littéraires se croisent : BD, SF, documentaire. De Jacques Lacarrière à Nicolas Bouvier, d’Alain Borer à Gilles Lapouge, tant d’autres, l’affiche est brillante.
En 2007, sur son initiative, avec Jean Rouaud, Alain Mabanckou et Abdourahman Waberi, c’était le manifeste « Pour une littérature-monde », signé par 44 écrivains de langue française, dont J.-M.-G. Le Clézio et Édouard Glissant. Le texte prônait la mise en lumière d’une « littérature de langue française outrepassant les limites de l’Hexagone ». Il aura organisé des rencontres intenses : Jim Harrison, Patrick Chamoiseau, Boualem Sansal, Derek Walcott… Il a fait paraître, en 1994, le premier volume de la biographie de Stevenson. En 2008, son livre la Beauté du monde était finaliste du Goncourt. En 2009, dans Nous ne sommes pas d’ici, il revenait sur son parcours littéraire. En 2015, il passait les rênes des Étonnants Voyageurs à sa fille Mélani. On aimait son appétit de livres et de vivre.
Membres du bureau de la Convergence nationale rail (CNR)
Depuis près de trente ans, l’entreprise publique est victime du libéralisme, produit des politiques nationale et européenne. Une succession de réformes et de lois qui ont conduit en France à l’éclatement de la SNCF en cinq sociétés anonymes. La libéralisation du fret ferroviaire, intervenue en 2006, s’est traduite par un cuisant échec. Malgré tout, les dirigeants de la SNCF ont poursuivi une politique d’externalisation par le rachat d’autres entreprises et le développement des filiales routières, créant les conditions de sa propre concurrence. Une spirale du déclin, condamnant toute possibilité de reprise notable de trafics, contribuant à délaisser nombre de territoires, à détruire l’emploi et à la perte des savoir-faire.
A contrario, la régionalisation des TER, généralisée en 2002, a permis de développer les transports du quotidien mais avec des limites à la suite du désengagement financier de l’État. Aujourd’hui, la région devient un élément décisif pour l’avenir du réseau, au point que l’État organise le transfert de l’entretien de lignes dites de « dessertes fines » aux collectivités territoriales. Une stratégie qui consiste à faire supporter à celles-ci la fermeture de ces lignes et leur transfert sur la route.
Avec la pandémie, la SNCF connaît des pertes abyssales qui s’ajoutent à la dette colossale de l’État que supporte l’entreprise publique. De ce point de vue, où en est-on de la reprise par l’État de 35 milliards de sa dette, promise en 2018 ? A fortiori, dans le cadre du « plan de relance » présenté dernièrement par le gouvernement, celui-ci a bien moins aidé la SNCF que d’autres groupes comme Air France et Renault !
Actuellement, la SNCF poursuit la réduction de l’offre, validée par la plupart des régions pour la partie des TER, voire TET (trains Corail…). Ce sont des guichets fermés, des salles d’attente closes obligeant les usagers à attendre dans le froid pour respecter les gestes barrières. Situation ubuesque, quand, à bord des trains, la SNCF met fin à la réservation obligatoire pour favoriser les remplissages. En début et fin de semaine, de nombreux étudiants et scolaires voyagent dans la configuration des métros aux heures de pointe. Privés de restauration dans les grandes gares, les usagers des TGV sont priés d’éviter de se restaurer, mais finissent par le faire à moins d’un mètre d’un autre voyageur.
Nombre d’usagers interpellent sur les conditions de nettoyage des surfaces de contact avant, pendant et après leurs déplacements quand ces activités sont confiées à des entreprises privées ! Question cruciale au moment où apparaissent plusieurs variants et une controverse sur l’efficacité de certains types de masques ! Pour la CNR, il ne peut y avoir de politique du risque calculé.
La Convergence nationale rail a interpellé le président de la SNCF et le ministre des Transports en exigeant de surseoir au plan d’économies qui se met en place, de rétablir le maximum de trains en créant l’espace nécessaire entre les usagers par la mise en place de réservations gratuites, de mettre en place un protocole sanitaire en gare et à bord des trains, accessible aux usagers et aux cheminots, de revoir l’accueil en gare par la réouverture des guichets et le retour de services essentiels, et, enfin, d’engager rapidement un vaste plan d’embauches de cheminots.
Le « super giant triple XXL mega king size hamburger” vient de sortir chez McDonald’s. On connaît les dimensions hors normes de cette multinationale, leader mondial de la restauration rapide avec plus 38 000 « restaurants » dans 119 pays, les deux tiers de la planète ! Chaque jour, ce ne sont pas moins de 70 millions de client.e.s qui y sont servis.
En termes d’emplois, McDonald’s est le deuxième employeur privé au monde avec plus de 2 millions de salarié.e.s sous enseigne. Notre pays joue un rôle particulier dans la domination mondiale de la marque. Nous sommes, en effet, le deuxième marché au monde en termes de chiffres d’affaires, juste derrière les Etats-Unis. L’enseigne y emploie plus de 75 000 salarié.e.s dans près de 1 500 « restaurants ».
Il y a quelques jours, une ONG, ReACT*, a publié un rapport qui nous permet, de manière très documentée, de comprendre comment ce géant de la restauration rapide vit cette pandémie planétaire. Disons-le d’emblée, ça ne se passe pas mal du tout.
Hormis le poids économique évident de ce mastodonte, Mc Donald’s sait tirer profit de toutes les aubaines qui se présentent. C’est ainsi qu’ils ont distribué environ 4,6 milliards de dollars à leurs milliardaires. Quelle est leur recette ? L’entreprise doit sans doute disposer des meilleurs directeurs financiers au monde.
McDonald’s émarge à tous les guichets publics existant dans notre pays. Il y a d’abord une politique salariale claire, les bas salaires y sont très majoritaires. Les entités sont quasi exclusivement constituées de moins de 50 salariés, ce qui permet d’échapper à l’obligation de leur verser une participation (environ 1 000 euros par an).
McDo a bénéficié, depuis 2013, du fameux CICE. Selon l’ONG, les montants se situeraient entre 300 et 400 millions d’euros. Suivi par les allègements de cotisations, estimés à 135 millions par an pour les années à venir.
McDo s’était publiquement engagé à créer 20 000 emplois, à la date d’aujourd’hui, nous en sommes à 10 000… Ils ont aussi bénéficié du chômage partiel. Ils peuvent facilement « négocier » leurs loyers, puisqu’ils sont propriétaires des locaux qu’ils occupent via une filiale. Ils bénéficient aussi de primes pour l’embauche de jeunes, 45 millions d’euros par an, et enfin, la suppression des impôts de production leur fera économiser 11 millions par an. Voilà le plus gros hamburger du monde. Avec McDonald’s, c’est le beurre, l’argent du beurre et les cuisses de… Marianne, c’est-à-dire nous tous !
Merci ReACT pour ce beau travail !
*Le rapport de ReACT sera analysé et commenté dans le prochain numéro d’Alternatives Economiques en février
Fondateur du Festival Étonnants Voyageurs, Michel Le Bris a chaussé ses semelles de vent
Publié le Stéphane VERNAY
L’écrivain breton, journaliste, romancier, essayiste et fondateur du festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo, est décédé hier, à l’aube de ses 77 ans.
Nous naissons, nous grandissons dans le bruissement des milliers de récits, de romans, de poèmes, qui nous ont précédés. […] Quand sera venu le temps de mon dernier livre, je m’éclipserai de ce monde pour les rejoindre. Et tout sera bien , écrit Michel Le Bris, dans Pour l’amour des livres.
Composé après l’apparition de la maladie qui vient de l’emporter, Pour l’amour des livres disait son enfance pauvre et solitaire entre deux hameaux du Finistère . Comment le gamin de Plougasnou qu’il était a pu, grâce à la puissance de libération des livres et au soutien d’enseignants avisés, accéder à des études supérieures. Avant un incroyable parcours.
Le soutien de Sartre
Diplômé d’HEC en 1967, Michel Le Bris a fait son entrée dans l’univers des lettres par le journalisme. D’abord comme rédacteur en chef de la revue Jazz Hot, puis comme directeur de La Cause du peuple, le journal de la Gauche prolétarienne, en 1970.
Le pouvoir cherche à faire tomber le mouvement d’extrême gauche en multipliant les procès contre ses dirigeants, Michel Le Bris compris. Condamné à 8 mois de prison – purgés à la Santé en 1971 – il a le soutien de Jean-Paul Sartre. Le philosophe l’associera au lancement de Libération, en 1973, et à la création de la collectionLa France Sauvage, chez Gallimard.
Il navigue entre journalisme et édition : conseiller littéraire chez Grasset, critique au Magazine littéraire, chroniqueur au Nouvel Observateur, il a également été directeur des programmes de FR3 Ouest au début des années 1980.
Michel Le Bris se laisse guider par une conviction têtue que lui inspire l’époque : la littérature française, autocentrée, s’est étiolée en tournant le dos à la fiction, au roman, au romantisme. À la recherche de nouvelles manières de penser le monde , il veut lui ouvrir des espaces où respirer plus large .
L’Homme aux semelles de vent, essai publié en 1977, est le premier jalon de ce long combat , mené sur plusieurs fronts. Par ses propres écrits. En publiant des dizaines d’écrivains-voyageurs dans les multiples collections qu’il a créées ou dirigées (chez Phébus, Payot, Hoëbeke, Flammarion, La Table Ronde…). Au travers du festival Étonnants Voyageurs, qui va les fédérer et les faire connaître.
Tout s’accélère en 1990, l’année de la création, avec Olivier Cohen et Alain Dugrand, de la revue Gulliver. Faite exclusivement de textes d’écrivains se reconnaissant dans notre projet .
Et du festival Étonnants Voyageurs, qui allait grandir à toute vitesse, porté par le public et les écrivains . Les premières éditions convoquent une kyrielle de grandes plumes de la littérature de voyage, méconnues – voire inconnues – avant leur passage à Saint-Malo. Patrick Leigh Fermor. Peter Matthiessen. Nicolas Bouvier. Ella Maillart. Anita Conti. Álvaro Mutis. Gilles Lapouge. Jacques Lacarrière. Jacques Meunier…
Étonnants Voyageurs les met dans la lumière – comme il continue à le faire depuis 30 ans, pour des générations d’écrivains du monde entier – tout en s’imposant rapidement comme un lieu de création à part entière, grâce aux prises de position de ses participants. Dès 1992, le manifeste Pour une littérature voyageuse affirme que la littérature se trouve toujours en danger de s’affadir […] si le monde ne vient pas continûment l’interpeller, la réveiller, l’électriser . Ce que permet Étonnants Voyageurs chaque année.
À la rencontre du monde
Depuis le début des années 2000, le festival va même à la rencontre du monde, par l’organisation de répliques dans différentes villes : Missoula (Montana), Dublin, Sarajevo, Bamako, Port-au-Prince, Haïfa, Rabat… En 2017, le mouvement avait inspiré un autre manifeste majeur, Pour une littérature-monde, signé par 45 écrivains de langue française, dont le Prix Nobel de littérature Jean-Marie Gustave Le Clézio.
C’est ce formidable legs que nous laisse Michel Le Bris. Commandeur des Arts et des Lettres, Chevalier de la Légion d’honneur, il avait reçu le Grand Prix de Littérature Henri Gal en 2019, pour l’ensemble de son œuvre.
Une œuvre appelée à se poursuivre. Fidèle à sa volonté et fort de son éternel enthousiasme, le festival Étonnants Voyageurs vivra, car, comme Michel l’insufflait à chacun, nous sommes plus grands que nous ! annonçaient Éliane et Mélani Le Bris, son épouse et sa fille, hier.
La 30e édition du festival doit se tenir en mai. Michel Le Bris y sera, au cœur du bruissement des livres qui nous disent le monde. Et tout sera bien.
JOSÉ FORTJournaliste honoraire, ancien chef de la rubrique International de l’Humanité
Cuba annonce pour les semaines prochaines la production de 100 millions de doses de vaccin « Souveraineté 02 » et un objectif de vaccination de toute la population avant l’été prochain. Alors que les pays développés comme la France disposant d’industries pharmaceutiques vont acheter ailleurs des vaccins, un pays de dimension modeste, disposant de peu de ressources naturelles, trouve en lui-même la force et les intelligences pour affronter la pandémie. Qui fait mieux ?
On savait que Cuba en matière de santé publique occupait une place de choix dans le monde, y compris par rapport aux pays occidentaux ou dits riches. L’OMS a souvent relevé l’excellence et l’efficacité du système sanitaire cubain étroitement lié à la recherche et au développement en cycle fermé.
Malgré l’étranglement économique décrété par le puissant voisin depuis plus de soixante ans, malgré un blocus renforcé avec les dernières mesures adoptées par Trump, malgré les restrictions dans la vie quotidienne de la population, Cuba a réussi à construire et à maintenir un système de santé basé sur la médecine préventive, à installer jusque dans le plus petit village des dispensaires, à former médecins et infirmières en nombre et de qualité capables, aussi, pendant la pandémie, d’aller porter secours dans plus de 30 pays.
Un des meilleurs élèves du continent américain
Taux de mortalité infantile à Cuba ? 4,2 pour 1 000. Le meilleur indicateur du continent et du tiers-monde. Le taux de mortalité infantile de Cuba est même inférieur à celui des États-Unis et se situe parmi les plus bas au monde. Espérance de vie ? 78 ans. Un des meilleurs élèves du continent américain et du tiers-monde, avec un indicateur similaire à celui des nations les plus développées. En moyenne, les Cubains vivent trente ans de plus que leurs voisins haïtiens. En 2025, Cuba disposera de la plus grande proportion de personnes de plus de 60 ans d’Amérique latine. La pandémie mondiale frappe sauvagement l’Amérique latine et les Caraïbes. Des morts jusque dans les rues comme en Équateur ou au Pérou, des cadavres à ne plus savoir où les enterrer au Brésil, ou dans une ville comme Manaus ne disposant plus d’oxygène sauf celui que lui livre le Venezuela voisin.
Le virus a aussi frappé Cuba. Sauf que l’île a limité les retombées, en prenant des mesures drastiques de confinement et, surtout, en mobilisant tout son personnel soignant, jusqu’aux étudiants en médecine qui, chaque jour, vont directement à la rencontre des familles.
Echanger librement
Cuba annonce pour les semaines prochaines la production de 100 millions de doses de vaccin « Souveraineté 02 » et un objectif de vaccination de toute la population avant l’été prochain. Alors que les pays développés comme la France disposant d’industries pharmaceutiques vont acheter ailleurs des vaccins, un pays de dimension modeste, disposant de peu de ressources naturelles, trouve en lui-même la force et les intelligences pour affronter la pandémie. Qui fait mieux ?
Il faut souhaiter que Cuba puisse rapidement commercer librement, échanger librement, vivre librement, débarrassé enfin des mesures criminelles visant son épuisement.
Le nouveau président des États-Unis, Joe Biden, a déjà et va signer plusieurs décrets rétablissant notamment la participation de son pays à l’OMS. Il devrait en ajouter un : celui levant immédiatement le blocus imposé à Cuba.
:
Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste.
Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale.
Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.