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27 février 2021 6 27 /02 /février /2021 12:27
6 mars - Soutien à la journée internationale pour les droits des femmes organisée par Femmes solidaires - Communiqué de presse cellule Landerneau du PCF

Communiqué de presse cellule Landerneau du PCF

Soutien à la journée internationale pour les droits des femmes organisée par Femmes solidaires

La cellule PCF de Landerneau se joint à Femmes Solidaires et participera au rassemblement du 6 mars 2021 à 11h 00 place de la mairie, qu’elles organisent pour cette journée internationale pour les droits des femmes. Aujourd’hui à Landerneau comme ailleurs, l’écart salarial reste à ce jour de 25% en moyenne entre les hommes et les femmes. Malgré les belles paroles et numéros verts du gouvernement, au rythme actuel il faudrait 1000 ans pour obtenir l’égalité salariale. Il est important de porter haut notre volonté et nos combats pour l’égalité professionnelle, le droit à disposer de son corps et le juste partage des pouvoirs. L’enjeu de ce 8 mars 2021 est aussi de rendre visible les femmes de Landerneau :caissières, infirmières, aides-soignantes, aides à domicile, agents d’entretien,assistantes maternelles, majoritairement des femmes, et qui sont les premières touchées par le travail partiel imposé, le chômage, les contrats précaires.

Mais aussi pour rendre visible les landernéennes, on ne peut aussi passer sous silence ces landernéennes qui n’apparaissent ni dans les manuels, ni sur les plaques de rue comme Marie Lambert née Perrot à Landerneau en 1913, agent de liaison pendant la résistance dans la région de Landerneau et qui organisa des groupes de «femmes patriotes » malgré une grossesse. Elle fut aussi la première femme députée à représenter le Finistère à l’Assemblée Nationale en 1948.Cette journée est l'occasion de faire un bilan sur la situation des femmes et de faire entendre leurs revendications pour que l'égalité entre les femmes et les hommes soit atteinte.

6 mars - Soutien à la journée internationale pour les droits des femmes organisée par Femmes solidaires - Communiqué de presse cellule Landerneau du PCF
6 mars - Soutien à la journée internationale pour les droits des femmes organisée par Femmes solidaires - Communiqué de presse cellule Landerneau du PCF

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère

2 - Marie Lambert (1913-1981): la première femme députée du Finistère

Née le 26 octobre 1913 à Landerneau (Finistère), morte à Ivry-sur-Seine le 22 janvier 1981 ; secrétaire fédérale communiste du Finistère (1947-1949) ; députée PCF du Finistère (1948-1951).

" Marie Lambert a été la première femme à représenter le Finistère à l'Assemblée nationale, il a fallu attendre 1962 pour en voir une autre avec l'élection de la gaulliste Suzanne Ploux, et ce n'est qu'en 1978 qu'une 3ème Finistérienne est devenue députée, la socialiste Marie Jacq" (Yvonne Rainero, secrétaire de section du PCF Quimper) 

"Il y a eu un article dans l'Huma sur son activité de journaliste . Elle a été la première à employer le mot guerre pour l'Algérie. https://www.humanite.fr/la-force-communiste-fut-lorigine... " (Jean-Paul Cam, secrétaire de section du PCF Brest)

 

Article de Christian Bougeard - pour le MAITRON

Originaire de la petite ville de Landerneau (Finistère), Marie Perrot avait un grand-père qui avait participé, contre son gré, à l’écrasement de la Commune de Paris mais aurait exprimé de la sympathie pour les Communards. Il aimait porter les jours de fêtes un chemise rouge pour manifester ses opinions.
Marie Lambert avait interrompues ses études après le brevet. Elle acquit par la suite, , en autodidacte, une importante culture. Elle avait épousé jeune Henri Lambert , avec qui elle eut trois enfants : Jean-Paul en 1932 ( serge nt cassé pour refus d’être appelé en 1956), Henri en 1935 et Annie en 1944. Elle fut brièvement institutrice pendant la "drôle de guerre".
Son mari fut un résistant FN et FTP. Arrêté en Ille-et-Vilaine en décembre 1943, torturé et déporté. Sous l’Occupation, Marie Lambert participa aux actions de son époux ,diffusant tracts et journaux clandestins dans la région de Landerneau. Elle servit d’agent de liaison à Daniel Trellu chef des FTP du Finistère et organisa des groupes de « femmes patriotes », malgré une grossesse. Pour son action, elle obtint la médaille de la Résistance et la Croix de guerre.

Ayant adhéré au PCF en 1943, mettant en rapport ce geste et la lecture avec la lecture de Lyssagaray et de son Histoire de la Commune, « la ménagère » Marie Lambert fut élue conseillère municipale de Landerneau en mai 1945 (réélue en 1947) dans la municipalité dirigée par l’ancien maire révoqué et ancien député (réélu en 1945), le socialiste Jean-Louis Rolland.

Elle appartenait aussi en 1945 au bureau de l’UFF du Finistère.

N’ayant pas été candidate en octobre 1945, Marie Lambert figurait en 4e position sur la liste communiste du Finistère aux élections à la seconde Assemblée Constituante le 2 juin 1946 qui recueillit 95 343 voix en moyenne (24,6%) et deux élus, les députés sortants Pierre Hervé et Gabriel Paul. 

Le 10 novembre 1946, elle était toujours 4e alors que le PCF obtenait 27,8% des voix et trois députés (Alain Signor *en plus). Mais la démission de Pierre Hervé le 15 juin 1948, permit à Marie Lambert de lui succéder à l’Assemblée nationale en juillet. Inscrite à la commission de l’Agriculture, elle déposa plusieurs propositions de loi en faveur des ouvriers agricoles.

Auparavant, Marie Lambert était devenue une des principales dirigeantes du PCF. Elle entra au bureau fédéral élargi de 9 à 13 membres lors de la IXe conférence d’août 1946, devenant ensuite secrétaire fédérale, sans doute en 1947, lors du départ de l’instituteur Alain Cariou. En 1948 et au début 1949, Marie Lambert assura de manière transitoire la fonction de première secrétaire fédérale du Finistère. Elle en fut écartée à la suite de la XIIe conférence fédérale de février 1949 présidée par Jeannette Vermeersch, et remplacée par Daniel Trellu. Elle fut critiquée pour n’avoir pas su diriger sa fédération, en perte de vitesse, et éviter les graves conflits qui divisaient la CGT, peut-être aussi parce qu’il lui était difficile d’assurer ses tâches de direction avec son mandat de députée. Les critiques portaient sur la trop grande importance accordée par la fédération à la question de la laïcité sous l’impulsion de Pierre Hervé. Au total, 24 membres de la direction fédérale sur une quarantaine furent remplacés. Cette véritable « purge » permit un durcissement et une stalinisation de la fédération avec son lot de critiques, d’autocritiques, d’exclusions (même temporaires) et de chasse aux « titistes » et aux « mous ». En 1951-1952, le bureau politique lui-même fut contraint de reprendre les choses en main.

En mars et avril 1950, une série de grèves très dures secoua le Finistère, provoquant une forte mobilisation syndicale et de solidarité. Le 14 avril, une manifestation des femmes de l’UFF à la mairie de Brest se transforma en affrontement avec la police : la députée Marie Lambert (tabassée gravement pendant la manifestation) et deux dirigeants communistes furent arrêtés. Le 17 avril 1950, une manifestation de protestation de 5 000 personnes fut vivement réprimée provoquant la mort de l’ouvrier communiste Edouard Mazé, le frère du conseiller municipal PCF Pierre Mazé. Alain Signor fut lui aussi arrêté et Jacques Duclos interpella le gouvernement sur ces arrestations considérées comme illégales, en violation de l’immunité parlementaire. Plusieurs milliers de personnes participèrent aux obsèques d’Edouard Mazé. Rapidement libérés, Marie Lambert et Alain Signor furent condamnés à cinq et à six moi s de prison avec sursis. Comme en 1935, la violence des affrontements avec les forces de l’ordre allait marquer durablement la mémoire du mouvement ouvrier brestois.

Lors des élections législatives du 17 juin 1951, Marie Lambert , en 3e position sur la liste communiste qui obtint 20,9 % des suffrages ne fut pas réélue, le PCF ne conservant que les sièges d’Alain Signor et de Gabriel Paul. Il semble que l’ancienne députée communiste quitta rapidement le Finistère. De toute façon, en janvier 1953, elle ne figurait plus dans aucun organisme de la direction fédérale. On sait qu’elle devint journaliste à l’Humanité puis à France nouvelle et directrice de Femmes nouvelles, le journal de l’UFF, chargé de la culture, ce qui lui permit de connaître le principaux artistes communiste, notamment le couple Aragon-Triolet.. Le 8 novembre 1954, l’Humanité publia sous le titre "Des tortures dignes de la Gestapo", un reportage de Marie Perrot : "Les arrestations se poursuivent en Algérie et de nombreuses personnes à des sévices innommables dans les locaux de la police [...] la bastonnade, le lavage d’estomac à l’aide d’un tuyau enfonce dans la bouche et le courant électrique". Ces scènes lui rappelaient les tortures qu’avaient subies son premier mari en 1943. Elle participa en 1955 au premier voyage de journaliste au premier voyage de journalistes à Hanoi. Son statut de journaliste lui permit également de découvrir le Yougoslavie et laTunisie.

Marie Perrot, vécut avec Georges Gosnat à Saint-Ouen à partir de 1950. Elle l’épousa le 30 juillet 1970 (on trouve ailleurs le 30 décembre 1970) et habita avec lui à Ivry-sur-Seine. Georges Gosnat était député d’Ivry-sur-Seine et un des principaux responsables des finances du PCF. Elle décéda en 1981 dans ce bastion du communisme de la banlieue sud-est et fut enterrée au cimetière communal.

 
SOURCES : Arch. du comité national du PCF. Organigrammes des comités fédéraux du Finistère (1953-1968). — Arch. PPo., dossier Georges Gosnat. — Eugène Kerbaul, 1918-1945 : 1640 militants du Finistère, Bagnolet, 1988, notice Henri Lambert et Marie Perrot, p. 140 et 232-233. — Isabelle Picart, Le PCF à Brest de la Libération à la fin de la Quatrième République (1944-1958), maîtrise d’histoire, Université de Bretagne occidentale, Brest, 1989. — Le bande dessinée de Kris et Étinne Davodeau, Un homme est mort, Futuropolis, 2006. — Cédérom le Maitron. Notice Georges Gosnat par Jean Maitron et Claude Pennetier.
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27 février 2021 6 27 /02 /février /2021 09:35
Le PCF pays de Quimperle ne veut pas d'un parc éolien flottant au large de Groix de Belle-Ile ( Ouest-France et le Télégramme du 27/02/2021)
Le PCF pays de Quimperle ne veut pas d'un parc éolien flottant au large de Groix de Belle-Ile ( Ouest-France et le Télégramme du 27/02/2021)

Le PCF pays de Quimperle ne veut pas d'un parc éolien flottant au large de Groix de Belle-Ile.

Articles dans le Ouest-France et le Télégramme du 27/02/2021

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27 février 2021 6 27 /02 /février /2021 09:23
Des plaintes pour traites d'êtres humains de 17 salariés sans-papiers soutenus par la CGT
Des plaintes pour traites d'êtres humains de 17 salariés sans-papiers soutenus par la CGT

Soutien à Désiré Chicorée, Vijayen Poonisamy et leurs familles - Exploitation de travailleurs d'origine mauricienne dans la ramasse de volaille

Après l'OQTF reçu le mois dernier par Désire Chicorée

Bravo à la CGT et à notre camarade Marc Corbel pour ce combat pugnace pour faire valoir les droits de tous les travailleurs, y compris les migrants et sans-papiers. Une lutte exemplaire et pleine de promesses pour l'avenir! La ramasse de volaille ne doit pas être une zone de non-droit:

Soutien à Désiré Chicorée, Vijayen Poonisamy et leurs familles - Exploitation de travailleurs d'origine mauricienne dans la ramasse de volaille: les plaignants d'un trafic d'êtres humains ne doivent pas être expulsés par l'Etat

Signez la pétition pour la régularisation de Désiré Chicorée, travailleur sans-papier du pays de Morlaix menacé par une OQTF

Désiré Chicorée qui était assisté par la CGT pour faire reconnaître son exploitation dans le cadre d'un trafic d'êtres humains par un patron ramasseur de volailles voyou, c'est au tour d'un autre travailleur finistérien d'origine mauricienne, Vijayen Poonisamy, marié et père d'une petite fille, habitant Landivisiau, entré légalement en France, de recevoir de la préfecture du Finistère une OQTF (notification d'obligation de reconduite à la frontière) assorti d'un IRTF (interdiction de retour sur le territoire français) alors même qu'il fait partie des 26 salariées du ramasseur de volailles Aviland que la CGT accompagne localement et nationalement pour faire reconnaître les entorses aux droits du travail patentes qu'ils ont subis, CGT qui essaie aussi avec les associations de défense des droits des migrants d'obtenir la régularisation des sans-papiers victimes de patrons voyous de l'agro-alimentaire.

Quel signe envoie l'Etat et la préfecture par rapport au respect du droit du travail, à la défense des salariés?

S'agit-il de protéger des patrons voyous de l'agro en expulsant les plaignants qui ont déjà été victimes de leur avidité?

Le Parti communiste demande la régularisation de Vijayen Poonisamy et de Désire Chicorée et de leurs familles installées dans la région de Landivisiau ainsi que de tous les travailleurs sans papiers victimes d'exploitation et d'esclavage moderne dans l'agroalimentaire, à Aviland et Prestavic qui sont aujourd'hui défendus par la CGT.

Nous serons au côté de ces travailleurs sans-papiers, de la CGT et des associations pour interpeller l'état, empêcher toute expulsion qui reviendrait à une forme de complicité avec les patrons qui ne respectent pas le droit du travail et profitent de la précarité matérielle et administrative des migrants, et nous battre pour qu'ils obtiennent des papiers avec leur famille comme nous l'avons demande le 19 janvier dernier à Morlaix dans une grande manifestation départementale avec et pour ces travailleurs sans papiers.

11 titres de séjour provisoires ont déjà été accordés par la préfecture dans le cadre du trafic d'êtres humains reconnu par l'inspection du travail qui avait fait fermer l'entreprise Prestavic. Pourquoi s'arrêter au milieu du chemin?  Sélectionner de manière aléatoire entre les victimes de l'esclavage moderne. Il faut aller plus loin et régulariser tous les travailleurs sans papiers qui témoignent devant l'inspection du travail et l'organisation syndicale. Avec Marc Corbel et les camarades de la CGT, nous ne laisserons pas l’État débarrasser la région des témoins gênants d'une exploitation d'un autre âge dans quelques entreprises de l'agroalimentaire breton qui, en ne respectant pas les règles du droit du travail et la santé des salariés, font une concurrence déloyale à la majorité d'entre elles, qui respectent le droit et les ouvriers. 

Ismaël Dupont, secrétaire départemental du Parti Communiste Finistère

Élu PCF à Morlaix

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27 février 2021 6 27 /02 /février /2021 08:56
Sur la progression inquiétante des extrêmes droites européennes - Par Lydia Samarbakhsh responsable du secteur international du PCF
Sur la progression inquiétante des extrêmes droites européennes

L'écrivain Alain Damasio, interviewé par l'Humanité dimanche début janvier 2021, relevait à juste titre qu'avec la pandémie de Covid-19, « tout ce qui est l'altérité devient dangereux ». Sa remarque fit écho, en moi, avec celle de l'anthropologue Didier Fassin, dans les colonnes du Monde en mai dernier, que j'ai déjà eu l'occasion de citer, et qui soulignait le paradoxe de l'épreuve que traverse notre humanité, celui d'une « vision du monde (qui) s'est rétrécie comme jamais » alors que tout appelle à plus de vision mondiale, de solidarité et de coopération internationales.
Ainsi à nos portes, et en France même, une étape significative est en train d'être franchie dans la progression des forces d'extrême droite sur le plan tant politique qu'idéologique. Cela doit interpeller dans la gauche.

Après l'Espagne en 2019, les forces d'extrême droite en tant que telles font un retour inédit sur l'échiquier politique au Portugal depuis la Révolution des Œillets et en Catalogne. En Italie, le technocrate européen par excellence, Mario Draghi, forge une grande alliance libérale aux ordres de Bruxelles, des marchés et des institutions financières qui, non seulement, s'étend du Parti démocrate de Matteo Renzi au néofasciste de la Ligue de Matteo Salvini, mais repêche, également, au passage le sombre Cavaliere, Silvio Berlusconi. En Catalogne, le jeune parti d'extrême droite, Vox, fait dimanche 17 février une entrée fracassante au Parlement en 4e position avec 7,7 % des suffrages. En Grèce, malgré une condamnation à 13 ans de réclusion, le dirigeant du parti ouvertement néonazi, Aube dorée, se drape de son immunité parlementaire de député européen et se réfugie à Bruxelles pour éviter la prison et profiter des lenteurs de l'administration européenne. Les gouvernements polonais et hongrois ne font plus la une de l'actualité alors qu'ils déploient une violence politique inouïe contre toute opposition démocratique au modèle de société ultraconservateur qu'ils entendent pérenniser.

En France, ces évolutions ne semblent pas troubler un débat médiatique qui se focalise sur une présidentielle à venir sans contextualiser l'élection ni la mettre en perspective. La stratégie de banalisation de l'extrême droite – amorcée depuis la prise en main du FN par Marine Le Pen il y a une dizaine d'années – s'est vue confortée au plus haut niveau de l'État ce 11 février par un ministre de l'Intérieur particulièrement pervers, soucieux d'imposer deux lois liberticides au Parlement et de garantir au président sortant le scénario qu'il croit idéal à sa réélection. Malgré les enquêtes d'opinion les plus sérieuses sur l'ancrage du vote d'extrême droite, la susceptibilité toujours plus grande des électeurs conservateurs de porter leur choix sur le RN et le désarroi toujours plus grand des électeurs de gauche, il convient de prendre le temps d'étudier les dynamiques à l'œuvre au Portugal, en Espagne ou en Italie – comme si nous n'avions rien à apprendre des expériences de nos voisins et amis.

Pourtant, il y a matière à réfléchir sur ces déroulements politiques, leurs contradictions et les difficultés de débouchés politiques malgré des cultures politiques et des institutions propres (mais, elles aussi ! en crise profonde et durable) ; contextes où, pour les uns, le rapport de forces est beaucoup moins favorable à la droite (au Portugal depuis 2015 ou en Espagne surtout depuis 2018) ou bien encore où, comme en Italie, toute gauche de transformation sociale est durablement marginalisée depuis plusieurs décennies.

Marqué par un niveau d'abstention historique (60,51 %) depuis 1976, l'élection présidentielle au Portugal, le 24 janvier 2021, en pleine déferlante pandémique, donne une large victoire dès le 1er tour au président conservateur Marcelo Rebelo de Sousa avec plus de 60 % des voix exprimées. Depuis 6 ans, le pays est dirigé par un gouvernement socialiste tenu par un accord programmatique âprement négocié par les forces de gauche, Parti communiste, Verts (associés dans la Coalition démocratique unitaire) et Bloc de gauche. Pour autant, chaque avancée sociale des 4 premières années a été obtenue sous la pression du mouvement populaire et des luttes impulsées par la CGTP et du soutien sans participation et critique des parlementaires communistes et du Bloc de gauche.

Sur le plan électoral, c'est le Parti socialiste qui en avait tiré bénéfice aux municipales de 2018. La pandémie en 2020 a sans doute freiné le mouvement populaire et, en l'instance, favorisé l'abstention massive, mais le vote porte une tout autre caractéristique : les près de 12 % obtenus par Chega (« ça suffit »), mouvement ouvertement raciste et xénophobe se revendiquant comme « antisystème », largement promu dans les médias et qui s’est prévalu du soutien actif de l’extrême droite européenne en les personnes de Marine Le Pen et Matteo Salvini. Créé en 2019 et fort alors de 1,3 % aux législatives, Chega réalise une percée de poids grâce à l'abstention, certes, qui touche plutôt les électeurs de gauche mais, surtout, grâce à l'apport d'électeurs de la droite conservatrice (PDS) et « radicale » (CDS), mécontents du positionnement « centriste » de leur formation.

En Italie, la profonde crise démocratique et institutionnelle vient d'atteindre un nouveau stade lorsque, malgré les gages donnés à la Commission européenne sur les contreparties du versement de 209 milliards d'euros du fonds de relance, Guiseppe Conte se voit contraint à la démission. C'est alors, et une nouvelle fois sans passer par les urnes, qu'un autre président du Conseil est nommé pour former un nouveau gouvernement conforme aux attentes de Bruxelles. Ainsi, en quelques jours, est-ce l'un des chantres des politiques d'austérité européennes en personne, Mario Draghi, ancien gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE), qui a été investi et a mis sur pied une alliance libérale XXL qui rassemble l'ancien partenaire de Conte, le Parti démocrate de Matteo Renzi, à l'extrême droite de Matteo Salvini en passant par le Cavaliere, Silvio Berlusconi, de sinistre mémoire, et le Mouvement 5 Etoiles ! Ainsi, aussi, le patron de la Ligue, Salvini, revient-il, par la petite porte mais revient tout de même, au pouvoir à peine deux ans après avoir dû le céder, cette fois « eurocompatible ». Fort de ses succès électoraux – sauf, c'est non négligeable, en Emilie-Romagne –, Matteo Salvini (qui, il n'y a pas si longtemps, dénonçait encore la « caste des partis ») est désormais favorable au maintien de l'Italie dans l'euro. Il jouera sa partition dans le gouvernement Draghi auquel il a affiché son soutien avant même sa nomination.

Des jours encore des plus sombres s'annoncent donc puisque la Commission exige une nouvelle étape de libéralisation du marché du travail et une énième sempiternelle « réduction des déficits publics » alors que le pays a perdu, en 2020, 440 000 emplois (pour l'essentiel, 312 000, occupés par des femmes) et que le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans, culmine à 29,4 %. « La Ligue (de Salvini), hier conspuée pour son populisme est aujourd'hui saluée pour son respect des dogmes libéraux. Son caractère post-fasciste ne fait pourtant plus débat. Le réalignement politique des forces d'extrême droite s'opère sous les auspices du « dieu marché ». N'y aurait-il pas quelques ressemblances avec la situation française ? », interroge à raison le directeur de l'Humanité, Patrick Le Hyaric.

Ressemblances comme dissemblances sont bonnes à étudier pour qui, à gauche, est prêt, pour la France, pour les travailleurs de notre pays mais aussi au-delà de nous, à relever le défi de battre Macron, la droite et l'extrême droite en 2022 : « Je pense que nous ne sommes pas devenus aveugles, je pense que nous étions aveugles, des aveugles qui voient, des aveugles qui, voyant, ne voient pas. » (José Saramago, L'Aveuglement, 1997)

Lydia Samarbakhsh responsable du secteur international du PCF

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27 février 2021 6 27 /02 /février /2021 08:34
Disparition. Le triste point final de Joseph Pontus (L'Humanité, 25 février 2021)
Disparition. Le triste point final de Joseph Ponthus
Jeudi 25 Février 2021 - L'Humanité

En un seul magnifique roman, il s’était imposé comme une voix incontournable de la littérature française. L’attachant auteur d’À la ligne, feuillets d’usine, s’est éteint à 42 ans.

Sa stature longiligne lui faisait tutoyer les étoiles. Deux mètres, une barbe hirsute, des loupes en guise de lunettes, parfois une pipe au bec et un sourire chaleureux, constant et communicatif surplombaient jeans et marinière, costume préféré de ce Breton d’adoption. L’écrivain Joseph Ponthus est mort à 42 ans, des suites d’un cancer. On le savait malade car, depuis son lit d’hôpital, il documentait avec humour et tendresse son combat sur les réseaux sociaux : « Puissent tumeurs et métastases crever le plus tôt possible et moi bien plus tard. » Ses béquilles poétiques (Georges Perros, Xavier Grall, Marc-Aurèle…), musicales (Barbara, Belle and Sebastian, Nina Simone ou les Wampas…), littéraires (Dumas, Leroy et les autres…), sa passion pour les cartes postales, son chien Pok Pok, mis en scène dans de délicieux haïkus canins et son épouse Krystel – à laquelle il avait dédié son splendide roman À la Ligne, feuillets d’usine – n’auront hélas pas suffi.

Écrite à la première personne, cette œuvre cultive le lyrisme d’un long poème en prose, décrit par l’auteur comme « un chant d’amour à la classe ouvrière ». Il y raconte son parcours d’ancien éducateur de banlieue parisienne exilé dans la région lorientaise par amour. Diplômé de lettres classiques, il découvre le travail à la chaîne pour échapper au chômage. « Tu as beau avoir lu Marx, mais, la première fois que tu rentres dans la machine, tu te prends le Capital dans la gueule », nous expliquait-il avec son sens aiguisé de la métaphore. Joseph Ponthus se retrouve donc intérimaire dans une conserverie de poisson, puis dans un abattoir.

Un écrivain généreux

La précarisation de l’emploi, la souffrance au travail, les petits chefs, les odeurs imprégnées dans la peau, mais aussi la solidarité, la camaraderie et l’amour irradient ce livre, récompensé par le grand prix RTL-Lire et le prix Eugène-Dabit du roman populiste. De ses mots était né, en décembre 2020, un album, À la ligne, chansons d’usine, mis en musique par Michel Cloup, Julien Rufié et Pascal Bouaziz.  À la ligne restera donc l’unique roman d’un écrivain attachant et généreux qui avait encore beaucoup à offrir à la littérature et au monde.

 

Lire aussi: L’écrivain lorientais Joseph Ponthus, l'auteur de A la ligne, est décédé à 42 ans

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27 février 2021 6 27 /02 /février /2021 08:28
Niger: Uranium, Cocaïne, néo-colonialisme et Présidentielles - Analyses de L'Humanité, Marc de Miramon et Rosa Moussaoui
Niger. La malédiction de l’uranium et de la cocaïne
Mardi 23 Février 2021 - L'Humanité

Principale richesse du territoire, l’exploitation du minerai indispensable au fonctionnement des centrales nucléaires a laissé la place aux nouvelles routes de la drogue. Ce pays parmi les plus pauvres au monde, qui votait dimanche pour désigner le successeur du président sortant Mahamadou Issoufou, connaît une véritable descente aux enfers.

 

Le Niger, l’un des pays les plus pauvres du monde, votait dimanche pour désigner le successeur de Mahamadou Issoufou. Officiellement, le scrutin ne risque pas d’être remis en question par la communauté internationale, France en tête, soucieuse de confirmer la victoire annoncée de Mohamed Bazoum, dauphin désigné d’Issoufou. Tout juste le vote a-t-il été endeuillé par l’assassinat de quelques membres de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), tués dans l’attaque de leur véhicule ou par l’explosion d’une mine dans la région de Tillabéri (ouest), proche du Mali.

Des embuscades attribuées à Boko Haram et aux différentes factions djihadistes, à l’instar de l’ersatz africain de l’« État islamique », qui sévissent dans la région. Mais, pour comprendre la descente aux enfers sécuritaire du Niger et de l’ensemble de la zone sahélienne, qui se pare aujourd’hui du drapeau d’un islam salafiste importé de la péninsule Arabique, il faut remonter à l’indépendance du pays en 1958.

Des mines cruciales pour la France

Enclavé et ponctué d’immenses zones désertiques, le Niger n’a alors qu’une principale monnaie d’échange sur le marché international : ses considérables réserves d’uranium, minerai essentiel à une industrie civile et militaire alors en plein boom, le nucléaire. Pour la France, le pays revêt une importance stratégique cruciale. Paris ayant besoin des mines nigériennes pour faire tourner ses centrales et fabriquer les ogives atomiques nécessaires à son rang de grande puissance siégeant au Conseil de sécurité des Nations unies.

Grâce au combustible extrait dans le Sahel, et conformément au plan défini par le premier ministre français Pierre Messmer en 1974, le Niger devient la pierre angulaire de la politique d’indépendance énergétique de la France, qui passe par le faible coût de l’uranium sur les marchés internationaux, tandis que la volatilité du prix des hydrocarbures, pétrole en tête, provoque un authentique séisme géopolitique. C’est la fin de l’or noir bon marché, et les économies capitalistes découvrent leur vulnérabilité face au précieux liquide qui irrigue les veines de l’économie mondiale.

Les routes de la contrebande

Les pays émergents, Inde et Chine en tête, développent avec un appétit frénétique leur propre infrastructure nucléaire, à peine refroidis par la catastrophe industrielle de Tchernobyl, en Ukraine, en 1986, en attendant celle de Fukushima, au Japon en 2011. La France, qui bénéficiait de tarifs préférentiels de l’uranium extrait des mines au Niger, voit le gouvernement de Niamey renégocier ses contrats. La demande internationale explose, et les populations touareg du nord, là où se situent les immenses gisements d’Arlit ou d’Imouraren, font parler les armes pour exiger la part d’une rente intégralement captée par le gouvernement central.

Nous sommes au milieu de la décennie 2000, et la géopolitique mondiale a basculé avec les attentats terroristes du 11 septembre 2001. Les groupes armés touareg, qui essaiment dans le nord du Niger et enlèvent sporadiquement soldats de l’armée régulière comme salariés du groupe français Areva, demeurent largement sous la coupe du colonel Kadhafi en Libye, avant que sa chute en 2011 ne les précipite définitivement dans les bras des pétromonarchies du Golfe. Tandis que les routes de la contrebande au Sahel commencent à être inondées par la cocaïne en provenance d’Amérique du Sud, laquelle pénètre sur le continent africain grâce à la Guinée-Bissau, un État failli dont la situation géographique – une constellation de petites îles dans son littoral – favorise la discrétion des livraisons de poudre blanche.

En dépit de la présence militaire française, garantie par l’opération « Serval » en 2013 (devenue « Barkhane » en 2015), et celle des États-Unis, via la principale base de drones implantée dans le Sahel, le Niger a vu une partie de son appareil d’État contaminé par un grand banditisme repeint aux couleurs du djihad. De quelques dizaines de kilos saisis à la fin des années 1980, la cocaïne ou l’héroïne interceptée au Niger bat chaque année des records, comme en témoigne une unique saisie opérée dans la nuit du 9 au 10 mars 2019. En plus des 800 kilos de cocaïne dissimulés dans un camion immatriculé au Sénégal, la police bissau-guinéenne met aux arrêts quatre suspects, dont Mohamed Sidy Ahmed, qui jouit du titre de conseiller spécial du président de l’Assemblée nationale du Niger.

 

Déstabilisation du Sahel

« La drogue avait pour destination Gao », une des principales métropoles du nord du Mali libérée par l’armée française en 2013, commente alors le directeur adjoint de la police judiciaire de la Guinée-Bissau, offrant une démonstration supplémentaire que l’une des principales causes de la déstabilisation du Sahel, soit l’explosion du trafic de drogue, n’a guère été entravée par l’intervention militaire française. Le vainqueur attendu de l’élection présidentielle Mohamed Bazoum, ex-ministre de l’Intérieur, a sans surprise fait de la sécurité et de la lutte contre les nouvelles routes des stupéfiants la pierre angulaire de son futur mandat, avec l’éducation et la démographie, dans un pays où l’explosion des naissances va provoquer la hausse de population la plus vertigineuse du continent africain. Un défi d’autant plus crucial qu’une partie de la drogue, dont le très accessible Tramadol (environ 2 euros le comprimé), inonde désormais le marché local.

Au Niger, Mohamed Bazoum célèbre la victoire de la « continuité»
Jeudi 25 Février 2021 - L'Humanité

Le dauphin désigné de Mahamadou Issoufou, le chef d’État sortant, est donné vainqueur du second tour de l’élection présidentielle. Au cœur d’une zone sahélienne instable, il sera confronté à des défis sociaux et sécuritaires colossaux.

 

Dans une histoire émaillée de coups d’État depuis l’indépendance, pour la première fois depuis trente ans, un président nigérien passera sans heurts le témoin à son successeur. Il faut dire que Mahamadou Issoufou a choisi comme dauphin un fidèle parmi les fidèles : mardi soir, la Commission électorale nationale indépendante a donné Mohamed Bazoum vainqueur du second tour de l’élection présidentielle, avec 55,75 % des voix, selon des résultats provisoires qui doivent encore être confirmés par la Cour constitutionnelle. Avant même cette annonce, l’opposition avait déjà dénoncé un « hold-up électoral », exigeant que soit suspendue la publication des résultats. Mercredi 24 février, depuis son fief de Zinder, dans le sud-est, son candidat, Mahamane Ousmane, a revendiqué la victoire, assurant que la compilation des procès-verbaux en sa possession lui donnait « 50,3 % des voix ». L’opposition, qui dénonce des fraudes et des menaces sur ses délégués, assure avoir constaté, dans certaines circonscriptions, des taux de participation dépassant les 100 %, « avec un score de 99 % en faveur du candidat du pouvoir ».

Menace constante des groupes islamistes armés

Bazoum, lui, se réjouit de la victoire de la « continuité », loue la « sagesse » de son adversaire et souhaite que tous deux regardent « dans la même direction ». Pilier de l’appareil du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (qu’il a fondé avec Issoufou), ce professeur de philosophie, issu de la minorité arabe, ancien marxiste converti à la social-démocratie, a joué en coulisses, ces dix dernières années, un rôle clé au cœur du pouvoir comme dans les relations avec les puissances étrangères. Comme ministre de l’Intérieur, puis comme ministre d’État après la réélection d’Issoufou en 2016, il s’est trouvé en première ligne de l’inextricable défi sécuritaire posé dans ce pays en proie à l’activisme des groupes islamistes armés, depuis les innombrables produits dérivés d’al-Qaida au Maghreb islamique jusqu’à la secte nigériane Boko Haram, qui n’ont cessé d’étendre, ces dernières années, l’aire de leurs attaques. Bazoum prend la tête du Niger au pire moment, alors que l’échec du déploiement militaire français dans le Sahel est manifeste, avec l’enlisement de l’opération « Barkhane » et l’impossible passage de relais aux armées de la région, dépassées par l’insaisissable guérilla djihadiste – des « métastases du cancer terroriste », dit-il.

42 % de la population vit dans l’extrême pauvreté

Dans le onzième pays le plus pauvre du monde, où le géant français Orano (ex-Areva) exploite depuis un demi-siècle des gisements d’uranium en dictant ses conditions, le nouveau président jure de faire des infrastructures, de l’éducation, de l’accès aux soins, de la protection sociale et du contrôle des naissances ses priorités. Il parie, pour financer de telles politiques, sur la rente promise par la montée en puissance de l’exploitation pétrolière, avec le début prévu des exportations d’hydrocarbures en 2022. Une ressource qui pourrait encore aiguiser d’obscurs appétits, dans le sillage des scandales politico-financiers qui ont secoué l’ère Issoufou.

Le nouveau chef d’État, dont le nom n’est pas cité dans les affaires de détournements de fonds publics ayant éclaboussé les mandats de son prédécesseur, promet « des audits » dans les institutions publiques pour mettre un terme aux « pratiques de corruption qui décrédibilisent la démocratie ». Dans une zone instable, avec 24 % des jeunes au chômage et près de 42 % de la population vivant dans l’extrême pauvreté, Bazoum, au pouvoir, devra, très vite, dégager d’autres horizons que celui de la « continuité ».

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27 février 2021 6 27 /02 /février /2021 08:22
Le PCF appelle à se mobiliser massivement en défense de la recherche, de l’université et du pluralisme
Publié le 23/02/2021 par PCF
Le PCF appelle à se mobiliser massivement en défense de la recherche, de l’université et du pluralisme.

Le PCF soutient et partage les fortes inquiétudes exprimées par le Conseil national des universités, la Conférence des présidents d’universités et les syndicats de l’enseignement supérieur et de la recherche, à propos des récents propos de la ministre de la Recherche. Sur CNews, Madame Vidal a en effet annoncé vouloir commanditer au CNRS une enquête sur "l'islamo-gauchisme" à l’université.

La mission d’une ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est de défendre les enseignants et les chercheurs dans l’exercice de leurs libertés académiques, pas de mettre en place une police de la pensée !
L'« islamo-gauchisme », ce concept-valise qui ne sert qu’à stigmatiser la communauté éducative, n'existe ni dans les universités, ni au CNRS, ni ailleurs dans le monde scientifique. Quoi que l’on puisse penser de certains travaux, ce qui est visé n’est rien d’autre que le droit de savoir et de connaître, la liberté pédagogique, et finalement le pluralisme de la recherche.
Les déclarations de la ministre s’inscrivent dans le cours autoritaire et liberticide de la politique gouvernementale. À les suivre, le CNRS deviendrait demain une instance de contrôle de la conformité des travaux universitaires avec les vues du pouvoir en place.
Ces déclarations incendiaires interviennent au moment même où Madame Vidal s’attaque aux instances collégiales d’évaluation par les pairs. Comment peut-on penser garantir la qualité de la recherche et de l’enseignement supérieur français en supprimant les instances nationales d’évaluation par les enseignants chercheurs eux-mêmes, pour les remplacer par un mélange explosif de clientélisme local et d’autoritarisme étatique ?
L’indépendance de la science est une condition de la démocratie. Nous avons besoin de garantir la liberté, le pluralisme et la qualité de l’enseignement supérieur de la recherche. Cela passe par le renforcement du service public national d’enseignement supérieur et de recherche, et par la mise en œuvre d’un fonctionnement démocratique et collégial. Cela passe aussi par une lutte déterminée contre la précarité des enseignants et des chercheurs, par la fin des politiques de mise en concurrence généralisée qui favorisent la course aux résultats et nuisent à la qualité de la science.
L’urgence n’est pas aux polémiques stériles nourrissant le discours de l’extrême droite. Elle est à la mise en œuvre d’un plan de sauvetage pour nos universités et nos organismes de recherche. Elle est à la lutte contre la précarité étudiante aggravée par la crise.
Le PCF appelle à se mobiliser massivement en défense de la recherche, de l’université et du pluralisme, et à faire de cette nouvelle crise le point de départ du nécessaire processus de reconstruction d’un grand service public national de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Parti communiste français,

 

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27 février 2021 6 27 /02 /février /2021 08:12
Conseil Municipal de Morlaix du 25 février 2021 - Débat d'orientation budgétaire, avenant Action coeur de ville - Compte rendu dans le Télégramme, Gwendal Hameury, 26 février
Conseil Municipal de Morlaix du 25 février 2021 - Débat d'orientation budgétaire, avenant Action coeur de ville - Compte rendu dans le Télégramme, Gwendal Hameury, 26 février
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27 février 2021 6 27 /02 /février /2021 06:26

 

L'épisode numéro 2 du Vlog de Fabien Roussel à Paris, 19eme, et dans le quartier de la Noue à Montreuil.

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27 février 2021 6 27 /02 /février /2021 06:17

 

Les tractations du secteur eau-propreté entre Veolia, Suez et Engie ont soulevé l’indignation. La direction du groupe Engie a une stratégie de cession par morceaux, phase ultime de la financiarisation des services publics historiques. L’ensemble du secteur public, notamment EDF, est touché par le même phénomène compromettant la transition énergétique.

*Éric Buttazzoni est syndicaliste CGT du secteur de l’énergie et ancien salarié d’Engie.

Aujourd’hui, la transition énergétique est plus que jamais à l’ordre du jour, mais l’évolution du secteur qui nous occupe ne va pas dans le bon sens. N’y a-t-il pas mieux à faire que de ne voir en ces groupes que des sources de revenus financiers ? N’y a-t-il pas au contraire besoin de les mobiliser au mieux dans une nouvelle politique publique ?

EDF, GDF ET SUEZ, RAPPELS HISTORIQUES

Jusqu’à 2004, EDF et GDF étaient des établissements publics assurant l’ensemble des activités liées l’une à l’électricité, l’autre au gaz. Dans les premières années du siècle, les deux groupes ont connu à la fois l’arrivée de la concurrence avec l’ouverture des marches via les directives européennes et la transformation en sociétés par actions avec ouverture du capital, voire pour GDF la privatisation. Suez de son côté était un groupe à la fois d’énergie (Electrabel au Benelux), de services à l’énergie (Cofely, Ineo, Axima, Endel...), d’eau (la Lyonnaise) et de propreté (SITA).

Après le rachat de GDF par Suez, en 2008, le nouveau groupe GDF Suez, devenu depuis Engie, avait ainsi cinq grandes activités : la production d’électricité, les activités gazières, les services à l’énergie (chaufferies, système de chaud et de froid dans les bâtiments, réseaux électriques et vidéo...), l’eau et la propreté. Ces deux dernières activités étaient liées dans un sous-groupe, Suez Environnement, qui a obtenu de prendre le nom de Suez en 2015. C’est la participation d’Engie dans ce sous-groupe qui a été vendue à Veolia en octobre 2020.

UNE TRANSFORMATION EN SOCIÉTÉS ANONYMES : LE PRÉALABLE NÉCESSAIRE À LA FINANCIARISATION

Jusque dans les années 1990, EDF et GDF étaient gérés sur le principe de la facturation au prix de revient, prix qui comprenait les besoins de renouvellement des installations et de leur développement. Le résultat devait être nul : ni perte car cela aurait été de la mauvaise gestion, ni gain car cela aurait signifié que les usagers avaient trop payé.

Dans les années 1990, les formules déterminant les tarifs ont été revues afin que le bénéfice devienne positif, créant ainsi une rentabilité financière permettant leur entrée en Bourse (qui a eu lieu en 2005). Cette évolution, ce sont les usagers qui en ont payé le prix, directement via le tarif, mais aussi via la dégradation du service public.

Officiellement, cette entrée en Bourse était nécessaire pour apporter des fonds aux entreprises. C’est totalement faux, puisque celles-ci avaient toujours autofinancé leur développement, y compris dans la phase de reconstruction de l’après-guerre, y compris dans les périodes de changement technologique (passage au gaz naturel pour GDF, programme nucléaire pour EDF). La réalité était plus prosaïque : l’État est considéré, lors du passage en sociétés par actions, comme actionnaire à 100 %, alors qu’il n’a pas financé EDF ni GDF, contrairement aux usagers qui en ont financé l’intégralité. Ce tour de passe-passe permet à l’État d’empocher les dividendes et de vendre, au moins partiellement, « ses » sociétés.

LES VACHES À LAIT DES ACTIONNAIRES

À partir de 2005, EDF et GDF commencent à verser des dividendes, principalement à l’État. Concernant GDF, la question des dividendes change d’échelle à partir de son rachat par Suez. Le groupe va verser en dividendes des sommes de l’ordre de 100 % de son bénéfice. Mais quand pour différentes raisons ce bénéfice va baisser dans les années 2010, il va en maintenir un niveau très élevé et sans commune mesure avec le résultat. Sur les dix premières années de GDF Suez, le groupe aura versé 41 milliards de dividendes pour 16 milliards de résultats.

Cette rémunération existe aussi côté EDF, même si elle est moins importante par rapport au résultat (entre 50 et 65 % du résultat selon les années). Pour la verser, les maisons mères (EDF SA et Engie SA) doivent pressurer leurs filiales afin de faire remonter un maximum de résultat. Ainsi, toute la chaîne industrielle est vidée, année après année, au détriment de l’emploi, des investissements, des conditions de travail et de la qualité du service public.

POUR GAGNER PLUS, DÉMANTELER

Mais, cela ne suffit apparemment pas, et l’État voudrait récupérer plus d’argent plus vite. Pour cela, une seule solution : vendre la poule aux œufs d’or. La justification est toute trouvée : l’idéologie libérale du gouvernement actuel – et des précédents – considère que les services publics ne sont pas du ressort de l’État. Ainsi, de proche en proche, on en arrive à la vente par morceaux.

Pèse sur EDF un projet nommé « Hercule », encore en discussion, dont la finalité est de couper EDF en deux. De façon simplifiée : le nucléaire resterait dans une société contrôlée par l’État, le reste (distribution, commercialisation, énergies renouvelables, services à l’énergie) serait placé dans une société dont le capital serait à vendre. Cela permettrait à l’État de continuer à toucher ses dividendes, de récupérer des fonds ou, en tout cas, de ne pas avoir à participer au financement d’EDF.

Quant à Engie, la logique libérale est simple : il y a un énergéticien de trop en France (comprendre Engie) et l’État veut se désengager. La solution – soufflée parles banquiers d’affaires – consisterait à vendre par morceaux pour tirer le meilleur prix. Aujourd’hui, l’eau et la propreté (Suez) sont vendues au concurrent Veolia, demain (2021) la plus grande partie des services à l’énergie subirait le même sort, tout cela avec des risques importants pour l’emploi. Ensuite, on peut penser que ce qui restera – une partie de l’ex-GDF et les énergies renouvelables – pourrait être aussi la proie d’offres d’achat : Total est intéressé parla commercialisation du gaz et les énergies renouvelables; les fonds de pension sont intéressés par les infrastructures gazières.

ET LE SERVICE PUBLIC ? ET LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ?

La particularité de toutes ces activités, c’est qu’elles sont complémentaires et constituent des éléments importants de la transition écologique : production d’électricité et de gaz décarbonés, efficacité énergétique autour des usages (services à l’énergie), utilisation de l’eau et son lien avec l’énergie (récupération de chaleur, biogaz issu des stations d’épuration, utilisation de l’eau dans la production d’hydrogène et, plus généralement, toute la gestion des ressources en eau...), propreté et récupérations (tri, énergie par incinération...), toutes ces techniques sont liées. Aujourd’hui, il n’y a plus aucun doute sur la nécessité d’accélérer cette transition. Le gouvernement actuel en a fait un élément clé de son plan de « relance ».

N’est-ce pas justement l’occasion de mobiliser les outils que l’État a sous la main, notamment EDF, dont il détient la majorité du capital, et Engie, dont il détient un tiers des droits de vote ? Ce serait l’inverse de la gestion financière de court terme que valide, voire impulse, le gouvernement. L’État peut le faire, c’est le « programme » qu’il faut changer.

Pour faire travailler au mieux ces entreprises, il s’agit maintenant de bâtir une politique publique de la transition écologique et un grand service public pour la mettre en œuvre, comme ont été créées à la Libération EDF et GDF pour reconstruire les grandes infrastructures énergétiques.

CONSTRUIRE UN SERVICE PUBLIC DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE

Ainsi, comme l’écrit la Fédération CGT des Mines et de l’Énergie dans sa lettre aux élus : «Le projet de Programme progressiste de l’énergie, porté par la FNME-CGT, examine l’ensemble des volets de l’approvisionnement, la production jusqu’à la commercialisation de l’énergie, ainsi que la création d’un service public de l’efficacité et de la performance énergétique pour obtenir le contrôle d’un secteur crucial pour nos économies et la vie au quotidien de la population. En main publique et en contrôle public, nous pourrons réussir le monde d’après la crise sanitaire en bâtissant une énergie pour toutes et tous dans le sens des emplois et de l’industrie conformément aux enjeux environnementaux de demain. »

Et la coordination CGT d’Engie propose les axes suivants pour un autre projet que celui du gouvernement et de la direction du groupe : il s’agit de « conserver l’intégralité des activités et reprendre le contrôle de Suez pour jouer au maximum les complémentarités, de relancer l’investissement dans de nouveaux projets industriels, de stopper la distribution de dividendes dans une période où l’urgence climatique demande un engagement important et rapide et juger les projets au regard des enjeux de service public et non sur le critère d’une rentabilité à deux chiffres.

Pour cela, il convient de maintenir, voire remonter la part de l’État dans le capital pour privilégier une gestion de long terme avec des enjeux sociaux et sociétaux, de lancer la négociation urgente d’un nouveau contrat de service public avec débat public autour des objectifs à assigner à Engie (idem pour les autres énergéticiens) et des moyens à mettre en œuvre ».

Avec Engie, y compris Suez, et EDF, le pays dispose actuellement de deux points d’appui solides pour accélérer la transition énergétique. Encore faut-il les conserver, les développer et les orienter dans la bonne direction.

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