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22 octobre 2016 6 22 /10 /octobre /2016 05:56

L'agriculture va mal sous l'effet du productivisme, de la pression des grands groupes agro-alimentaires, des politiques nationales et européennes… Il lui faut un autre chemin.

 

L'enseignement public agricole peut être un levier. Malheureusement, ses moyens ne sont pas à la hauteur des enjeux. L'Enseignement Agricole Public doit donc avoir les moyens de ses missions

 

 

 

L'agriculture est aujourd'hui en crise. En France, en Europe et ailleurs, le productivisme s'est accompagné d'un effondrement de l'emploi agricole, de la baisse des revenus des producteurs et de graves préjudices environnementaux et sanitaires.

Dans les pays en développement, un milliard de personnes souffrent de la faim, dont l'essentiel sont des petits paysans qui n'arrivent pas à vivre de leurs revenus. Les politiques libérales tentent d'imposer partout une concentration de l'agriculture sous le pouvoir de gros propriétaires et de multinationales de l'agro-industrie.

En Europe, pour « rester compétitif », réforme après réforme, la PAC a favorisé l'élimination des exploitations familiales, tout en favorisant la concentration des outils de production au service d'une alimentation industrielle et de la malbouffe. En France, un vaste plan social qui n'en porte pas le nom guette les producteurs et plus globalement l'élevage français... Le diagnostic est connu, démantèlement des outils de régulation, libéralisation des marchés, dumping social, concentration de l'agriculture au profit des géants de l'agroalimentaire et de la grande distribution. Faute d'affronter le sujet de prix agricoles rémunérateurs, comme celui des travailleurs détachés en Europe, les mesures n'auront été qu'incantatoires !

C'est donc vers un autre chemin, celui du progrès humain, de l'appropriation sociale, des biens communs qu'il faut faire route et avec courage.

Face aux défis est posée l'émergence d'un nouveau mode de développement social et écologique. Notre combat est celui de la souveraineté alimentaire. Pour répondre au défi climatique, un nouveau modèle agricole, rémunérateur pour les travailleurs doit promouvoir la valorisation, la transformation et la vente au plus près des consommateurs.

En France, repenser le territoire est devenu indispensable. A l'inverse des logiques capitalistes actuelles qui concentrent et marginalisent, la ruralité doit devenir attractive. Il est urgent de réinvestir les départements ruraux en faisant le pari de l'agriculture paysanne, de la pêche artisanale, de l'artisanat et du développement des savoir-faire. Le déploiement de services publics au service des territoires et populations en est la condition.

 

PRIORITE A L'ENSEIGNEMENT PUBLIC

Après les suppressions massives d'emplois survenues sous la présidence Sarkozy, il était impératif pour le Comité permanent de défense et de développement de l'Enseignement de redonner clairement la priorité aux établissements publics agricoles.

Or, force est de constater que les moyens demeurent encore insuffisants et que les pratiques de gestion de la pénurie se sont poursuivies sans prise en compte des besoins réels, avec le maintien des plafonnements d'effectifs des ouvertures de classes très réduites, des options facultatives non financées,..., et le tout au détriment de la dimension pédagogique à l'image du refus de la DGER d'expérimenter un parcours en 4 ans pour les élèves de la voie professionnelle en ayant le plus besoin.

Sortir de cette impasse est une nécessité plus grande encore à l'heure où la crise agricole n'a jamais été aussi vive et la promotion de nouveaux modèles de production respectueux de l'environnement aussi urgente. L'Enseignement agricole public, fort de ses exploitations agricoles et de ses 3 voies de formation, est seul à même de porter des politiques publiques audacieuses en faveur d'une formation professionnelle et technologique au service d'une agriculture relocalisée et paysanne. Cela nécessite que les freins au développement de l'EAP, notamment en terme de moyens, soient levés dans le cadre du budget 2017, tant en regard de la demande des familles que des enjeux de société.

L'Enseignement Agricole Public doit donc avoir les moyens de ses missionsdont la première d'entre elles reste de garantir l'égal accès à la formation de tous et toutes pour la réussite de tous et toutes.

Nous avons la conviction que nous ne pourrons porter collectivement un autre modèle d'agriculture, respectueux de l'environnement, au service des territoires et des citoyennes et citoyens qu'en donnant un nouveau souffle, un nouvel élan à l'enseignement agricole public. Il est plus que temps de porter et d'assumer politiquement cette priorité.

 

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22 octobre 2016 6 22 /10 /octobre /2016 05:52

LA CHRONIQUE DE JEAN-CHRISTOPHE LE DUIGOU (*)

L'HUMANITE DIMANCHE

 

 

 

 

On ne compte plus les précandidatures à l'élection présidentielle à gauche, à gauche de la gauche et maintenant à droite de la gauche ­ avec celle d'Emmanuel Macron ­, sans oublier celle implicite du président sortant. Il est vrai que la droite n'est pas en reste avec une bonne dizaine de prétendants avant la primaire qui est censée les départager. « Abondance de biens ne nuit pas », dit le proverbe. Sauf que cette multiplication de prétendants alimente avant tout une bataille de posture, plutôt qu'un véritable débat de fond. Chacun l'a remarqué, les prétendants parlent surtout « d'urgence », « de détermination », « d'engagement », « d'irrévocabilité », plutôt que de « projet » et de « programme ». Les faux débats pullulent.

On fait du problème de la sécurité une question coupée de ses racines sociales. De quoi nourrir un peu plus la perception de la crise politique dont Marine Le Pen, jour après jour, fait son miel. Pas question de se résigner ! Après la première phase de l'affrontement sur la loi travail, après le référendum britannique sur la sortie de l'Europe et alors que la croissance économique cale, il est urgent d'investir les trois questions économiques et sociales essentielles, celles dont dépend l'avenir du pays : le devenir de notre système social, la refondation de l'Europe et la sortie des politiques d'austérité. Il faut pour cela en finir avec la critique permanente de notre système social, qui, à en croire certains commentateurs, recélerait tous les vices de la Terre. Pierre Gattaz en a d'ailleurs remis une couche, la semaine dernière. Il n'est malheureusement pas le seul. C'est une impasse, au moment où il faut réfléchir à ce que serait un Code du travail du XXIe siècle ­ une protection sociale qui mette en avant la grande idée de prévention, que ce soit en matière de santé ou de chômage. Qu'on ne nous dise pas que c'est au-dessus de nos moyens ! Qu'aurait fait la génération de la Résistance si, en 1944, elle s'était arrêtée à cet argument ?

Il est de même indispensable d'éviter le piège tendu à propos de l'Europe. En sortir, à l'exemple des Britanniques, sachant que les salariés vont payer un lourd tribut, ou l'accepter telle qu'elle est, libérale et technocratique, assortie de quelques mesures de relance. En fait, l'Europe ne fonctionne plus. Elle ne cesse de produire des inégalités. Elle a besoin d'une refondation, notamment de son cœur financier et monétaire, qui donne la priorité aux dynamiques de solidarité et de coopération. Il faut, enfin, sortir de la spirale de l'austérité, qui n'a fait qu'alourdir le poids réel des dettes, publiques et privées. La priorité est à une relance par l'emploi en quantité et en qualité. C'est la condition pour que la demande intérieure puisse s'accroître après plus de deux décennies de restrictions. C'est pourquoi doit être élaborée une véritable politique industrielle. Il est indispensable d'organiser la maîtrise de l'épargne nationale. La véritable question, bien réelle, de la souveraineté est celle de l'efficacité des financements pour l'emploi, l'innovation, les besoins collectifs. On le voit, il est encore temps d'approfondir un véritable travail de diagnostic et de propositions afin de permettre aux citoyens de se projeter dans un avenir de long terme qui dépasse l'horizon de 2017. La question de l'homme ou de la femme apte à porter un projet offensif au printemps prochain viendra après.

(*) Économiste et syndicaliste.

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22 octobre 2016 6 22 /10 /octobre /2016 05:48

Gérard LE PUIL

L’HUMANITE DIMANCHE

 

 

La construction de lotissements ou de vastes zones commerciales bétonnent, chaque année, 70 000 hectares de terres fertiles.

 

Alors que les moissons de cet été ont donné une récolte décevante en raison du climat, il n'est pas vain de méditer sur la nécessaire préservation des terres agricoles. Ce fut souvent le dernier souci des gouvernants, de bon nombre de parlementaires, de présidents de région, d'élus départementaux, voire de certains maires depuis des décennies. Il suffit de voir les lotissements pavillonnaires et les vastes zones commerciales à la sortie des villes pendant que crèvent les commerces du centre pour comprendre comment on a bétonné quelque 70 000 hectares de terres fertiles chaque année pour peu d'utilité. Cela revient à soustraire la superficie d'un département tous les sept ans à l'agriculture, au détriment des générations futures.

Nous entrons progressivement dans un monde de rareté. Nous devons aussi diviser par quatre la consommation d'énergies fossiles d'ici à 2050 pour freiner le réchauffement climatique. D'ici la fin du siècle en cours, les terres agricoles et les forêts redeviendront les principales richesses disponibles. D'ailleurs, les prix des terres et des forêts augmentent désormais plus vite que l'inflation en France. Toutefois, le prix moyen d'un hectare est de 6 000 euros chez nous, contre 7 700 en Pologne et 55 000 aux Pays-Bas.

Le prix, désormais, croît plus que l'inflation. Ici 6 000 euros à l'hectare agricole et 55 000 aux Pays-Bas !

Nous connaissons une pause relative de la tendance haussière du prix de la terre dans la mesure où les récoltes mondiales de produits agricoles de base comme les céréales, les oléagineux et le sucre ont dépassé la demande solvable ces trois dernières années. Mais, quand un risque de pénurie mondiale apparaîtra, suite à une ou deux mauvaises récoltes, on verra flamber les prix de la nourriture et des terres arables.

Il faudra bientôt nourrir 9 milliards d'humains. Il sera alors dangereux de laisser la terre aux mains des détenteurs de capitaux spéculatifs. Elle doit devenir un bien commun au même titre que l'eau et l'air. Encore faut-il décider sous quelle forme. La France devrait légiférer dans un premier temps pour que ses terres agricoles ne deviennent pas propriété d'investisseurs étrangers, comme cela s'est récemment passé dans le département de l'Indre où, via une prise de participation de 98 % dans une société créée à cet effet, plusieurs centaines d'hectares sont passées sous la coupe d'investisseurs chinois.

Nationaliser le foncier en spoliant des paysans qui ont besoin de compléter leur maigre retraite par le revenu du fermage de quelques hectares ne peut être envisagé. Mais, alors que le livret A ne rapporte plus que 0,75 % d'intérêt, il doit être possible de canaliser une partie de l'épargne populaire pour l'acquisition de terre par une banque publique. Cette maîtrise progressive du foncier permettrait aussi d'installer des jeunes paysans, de développer du maraîchage et des circuits courts de distribution pour les citadins. Des pratiques voisines ont déjà cours grâce aux activités de l'association Terre de liens. Le moment est venu d'aller plus loin dans cette voie.

 

 

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21 octobre 2016 5 21 /10 /octobre /2016 08:54

Pierre Laurent, était à Calais, la ville symbole de la crise de l'accueil des migrants, pour rencontrer les acteurs économiques et associatifs. Le PCF propose de renouer avec « une politique d'accueil digne » et de « traiter en urgence le problème des mineurs isolés ». Il exige des «une autre réflexion sur le devenir des installations de Calais ainsi qu'une véritable politique d'accueil et d'accompagnement des réfugiés dans notre pays, en concertation avec l'ensemble des parties».

Marie-Christine Vergiat, députée européenne Front de gauche a déclaré au Parlement européen : « Les barbelés de Calais sont devenus le symbole des nouveaux murs érigés en Europe ». Loin des stigmatisations médiatiques, le PCF révèle les enjeux de Calais.

 

 

Pierre Laurent s'est rendu lundi 10 octobre à Calais, la ville symbole de la crise européenne de l'accueil des migrants. Au nom du PCF, son secrétaire national a proposé de renouer avec «une politique d'accueil digne» et de «traiter en urgence le problème des mineurs isolés». Lydia Samarbakhsh, responsable du secteur international du PCF, exige des «une autre réflexion sur le devenir des installations de Calais ainsi qu'une véritable politique d'accueil et d'accompagnement des réfugiés dans notre pays, en concertation avec l'ensemble des parties». Au diapason, les associations élèvent le ton : «Il est hors de question de collaborer avec (ce qui est) sous le vernis de la communication une opération plus policière qu'humanitaire» déclare le Secours Catholique. Emmaüs demande «le report de l'opération pour la prise en charge de chacun dans le respect et la dignité» contre ce qui pourrait devenir «une chasse aux migrants». Ci-dessous, loin des stigmatisations médiatiques, la vérité sur Calais.

Le camp de Calais

Il compte 10 000 réfugiés et migrants provenant du Soudan, d'Erythrée, d'Irak, de Syrie, d'Afghanistan, du Sénégal, de Centre Afrique, du Mali, du Sri Lanka… Le Haut Comité aux Réfugiés les nomme "le prix de la guerre". A l'origine, la persistance des conflits au Proche Orient et dans la corne de l'Afrique et la surpopulation des camps de réfugiés au Liban en Turquie en Jordanie. Parmi ces 9000 réfugiés, on compte un nombre grandissant de femmes et des enfants y compris isolés .

 

Le démantèlement du camp

Il a été annoncé par le gouvernement et devrait prendre effet à compter de mi octobre. Une répartition est prévue sur l'ensemble du territoire dans des centres d'accueil et d'orientation en direction des personnes ayant fait le choix de demander asile en France. De véritables mesures incitatives doivent être mises en place avec de vraies garanties en matière d'intégration : un accueil digne et humain dans les centres, l'accélération les instructions de dossiers de demandes d'asile, l''accès à l'emploi, l'apprentissage du français… Problème : le gouvernement se fixe comme objectif le démantèlement complet avant la trève hivernale et au moins 30 % des places nécessaires sont manquantes. Pour celles et ceux qui maintiennent leur choix d'aller en Angleterre, le centre Jules Ferry doit conserver un rôle de protection pour les populations les plus fragiles et de nouveaux centres doivent être ouverts dans la région pour éviter un nouvel éparpillement.

 

Changer les relations France /Angleterre

Nous ne sommes plus en 2003 au moment de la signature de l'accord du Touquet par Sarkozy alors Ministre de l'Intérieur, déplaçant de fait la frontière anglaise sur le territoire français dont la "sécurité" passe alors sous responsabilité du gouvernement français. Aujourd'hui les deux pays se doivent de coopérer non seulement pour la sécurisation du passage de la Manche mais aussi pour un partage des responsabilités dans l'instruction des demandeurs d'asile. A cet égardl'Angleterre se doit d'ouvrir sa frontière en faveur des mineurs ayant de la famille sur son territoire et des demandeurs d'asile....une solidarité partagée. A ce jour, seuls 63 mineurs sur le millier de mineurs isolés ont été admis en Angleterre pour rejoindre leur famille.

 

Les passeurs

La lutte contre ce trafic ne peut avoir de véritables effets qu'à condition de mettre en place de voies de passages sécurisées par les moyens de l'UE et des états membres concernés. Cela rendrait caduque le recours aux passeurs et donnerait une garantie pour la sécurité des migrants évitant les drames successifs et des tensions. Cette demande est celle du HCR et des grandes associations engagées.

 

Appel d'air ?

C'est l'argument souvent employé par les gouvernements successifs pour justifier l'absence de véritable politique d'accueil digne, exemple Calais. C'est un leurre.Malgré la précarité extrême des conditions de vie imposées, celles-ci n'ont jamais empêché réfugiés et migrants de venir sur Calais. L'attractivité de l'Angleterre et surtout les zones de conflits, les risques de mort, de faim, de maladies sont les véritables motivations de leur venue.

 

Opposer réfugiés et migrants économiques ?

Non. Aux réfugiés de la guerre, il faut ajouter les réfugiés de la faim, de la misère, de la maladie venant de pays déstabilisés au plan social, économique et politique, parfois d'anciennes colonies françaises. En France, à la différence d'autres pays européens comme l'Allemagne, ceux qui demandent l'asile n'ont pas le droit au travail, d'où l'accusation "d'assistance" à leur encontre. L'intégration passe par l'emploi, répondant souvent à des besoins non pourvus par les travailleurs nationaux. Elle encourage aussi la mobilité de ces derniers vers des emplois plus qualifiés. Le PCF se prononce en faveur de l'établissement d'un statut de réfugiés pour raisons économiques et climatiques.

 

Le Droit International

La Convention de Genève, de 1951, précise les critères d'attribution du statut de réfugié, faisant devoir pour les états signataires d'assurer la protection à "toute personne craignant avec raison d'être menacée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un groupe social ou de ses opinions politiques" (article 1). "Les états n'appliqueront pas de sanctions pénales du fait de leur entrée ou de leur séjour irrégulier aux réfugiés arrivant directement du territoire où leur vie et liberté sont menacées au sens prévu à l'article premier" (article 31). Que signifie dès lors le sens de la qualification "d'entrée illégale", terme utilisé par les chefs de gouvernement lors du Sommet de Bratislava, appelant au renvoi des migrants dans leurs pays d'origine ? C'est le choix de l'Europe forteresse, abandonnant ainsi ses valeurs d'accueil et de solidarité.

 

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21 octobre 2016 5 21 /10 /octobre /2016 08:50

 

MAURICE ULRICH

 

L'Humanité

 

Vendredi 21 octobre 2016

 

 

La répétition des manifestations nocturnes de policiers à Paris et désormais dans d'autres villes est préoccupante. Elle est tout autant révélatrice d'un profond malaise que d'une perte de crédit de l'État. De plus, quoi qu'en pensent ceux qui ont fait ce choix en marge de la légalité et de leurs propres syndicats, ces manifestations ne peuvent que participer au risque d'un discrédit de la police elle même. Si des centaines de policiers peuvent avec leurs voitures de fonction, leurs armes et leurs brassards, cagoulés pour certains, déambuler par centaines aux abords de l'Élysée et de l'Assemblée nationale, qu'en est-il de ses propres missions ?

On ne peut, dans le même temps, sous-estimer le stress et les difficultés de leur travail, les risques qu'ils encourent, les pressions liées à l'état d'urgence et aux sous-effectifs, particulièrement dans les zones les plus sensibles.

On ne peut oublier à ce stade que c'est pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy que les effectifs ont diminué, à l'inverse de l'inflation des discours sécuritaires. Tout cela est bien réel, de même que les insupportables violences criminelles et les menaces dont ils ont été les victimes dans la dernière période. Mais cela suppose sans doute de tous, de leurs organisations représentatives, une autre réflexion que celle consistant à mettre en cause le prétendu laxisme de la magistrature, leur hiérarchie ou leurs propres syndicats. On sait que de tels discours peuvent être encouragés par certains et par certaine à la petite musique insidieuse mais là n'est pas l'essentiel.

Le fait est que, s'ils se limitaient à cela, les manifestants seraient dans une forme de déni de réalité. Ils ont aussi à se poser les questions de l'engorgement de tribunaux comme celui de Bobigny, de l'insuffisance des moyens pour la prévention et le suivi de la délinquance, de la surpopulation criminogène des prisons, de la dégradation des services publics dans les quartiers, de l'échec des politiques de la ville. Les policiers ne sont pas un corps isolé dans l'État. Ils sont au service de l'ordre républicain et ils sont des citoyens. Ils ne sauraient l'oublier sans altérer eux-mêmes leur image.

 

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21 octobre 2016 5 21 /10 /octobre /2016 08:46

 

Patrick Le hyaric

Il faut reprendre le pouvoir sur l'argent par des réappropriations sociales et citoyennes des banques comme des assurances et la création d'un pôle financier national.

 

Il y a quelque chose d'indécent à voir les banques ponctionner de plus en plus d'argent sur

nos comptes au prétexte de frais liés à leur tenue ou à des retraits en dehors de leur réseau d'établissements. Ceci s'apparente à un pillage en silence alors que boucler la fin du mois devient toujours plus difficile pour des millions de nos concitoyens. Leur salaire mensuel ou leur retraite déposé automatiquement à la banque permet à cette dernière de dégager des profits grâce au placement au jour le jour sur les marchés financiers. Cet argent « gagné en dormant » est parfois déposé dans des paradis fiscaux pour échapper à l'impôt. Aujourd'hui, les banques en sont au point de privatiser une part de plus en plus importante de notre propre argent. La justification de ce vol et des scandaleuses 20 000 suppressions d'emplois annoncées la semaine dernière dans ce secteur d'activité serait la baisse des taux d'intérêt, qui fait diminuer leur taux de profit. Or, pour une part essentielle, les établissements financiers se nourrissent chaque mois des 80 milliards d'euros que leur fournit la Banque centrale européenne, à taux nul voire parfois négatif, pour être ensuite prêtés à des particuliers ou à des entreprises à des taux évidemment positifs. Si de ce côté le bénéfice n'est pas assez juteux, les prêts de la BCE sont remis dans le circuit des marchés financiers.

Et vogue la galère ! Or, dès lors qu'une bonne partie de ces sommes ne sert pas à l'économie réelle, à l'investissement dans le développement humain, dans l'indispensable mutation environnementale de l'économie, se crée une nouvelle bulle financière grosse de dangers. On parle de plus en plus d'une possible nouvelle déflagration financière et bancaire, plus violente encore que celle de 2008.

Le combat unitaire pour que cette création monétaire serve d'abord l'emploi, le développement des services publics, des projets structurants de la transition écologique est un enjeu d'intérêt public. Au lieu de cela, les taux d'intérêt historiquement bas sont le prétexte pour faire la poche des déposants avec l'augmentation considérable des frais bancaires. Ces tumultes sont des signes avant-coureurs extrêmement inquiétants. Ils indiquent l'urgence à combattre la financiarisation des économies par la maîtrise publique du crédit, par l'appropriation démocratique et sociale d'une partie du système bancaire et des compagnies d'assurances, autant d'éléments qui devraient être considérés comme des biens communs et non comme des outils au service d'une caste. Leur utilisation mène à la catastrophe. Les secousses se ressentent avec vigueur sur le continent européen. En Italie, 360 milliards d'euros de créances douteuses, c'est-à-dire non remboursées ou remboursables, traînent dans les coffres de quelques-unes des plus importantes banques du pays. La situation est tout aussi alarmante au Portugal ou en Irlande.

En Allemagne, pourtant gouvernée par les apôtres de l'orthodoxie budgétaire, la Deutsche Bank, principale banque du pays et l'une des plus importantes au monde, est à deux doigts de la faillite. Quelques jours après l'amende infligée à Apple par la Commission européenne et l'arrêt impulsé par l'Allemagne des négociations sur le traité transatlantique, la justice états-unienne a ­ comme par hasard ­ requis une amende record de 12,5 milliards d'euros à la Deutsche Bank pour la punir du rôle joué dans le krach de 2008. Cette somme correspond à plus du double des provisions inscrites pour faire face à cette sanction. Si la banque allemande venait à tomber, l'effet domino serait dévastateur pour tous les peuples européens et sans doute au-delà du continent.

Certes, cette banque est un parangon de voracité financière et son rôle dans le krach de 2008, comme celui de bien d'autres banques européennes, doit être fermement condamné. Mais cette affaire a également tout du règlement de comptes géopolitique, avec pour décor la féroce guerre économique intracapitaliste qui se déploie sur la planète, pour maintenir des positions hégémoniques. Les requins s'entre-dévorent dans le marigot financier et il est sûr qu'une fois encore les peuples en feront douloureusement les frais.

Considérer l'argent comme un outil d'échanges, une valeur d'usage pour le bien commun humain et environnemental et non plus comme une valeur marchande, devient une question d'ordre civilisationnel.

Ceci implique de reprendre le pouvoir sur l'argent et passe par des réappropriations sociales et citoyennes des banques, et des assurances, le développement du mutualisme, la création d'un bras financier national autour de la Caisse des dépôts et de la Banque publique d'investissement fédérant les banques publiques et coopératives pour des projets nouveaux combinant réindustrialisations, transition environnementale, développement numérique, revitalisation des campagnes avec une agriculture à base paysanne soucieuse de la qualité alimentaire et de l'environnement ; un combat à l'échelle européenne pour sortir de la domination financière sur l'économie avec un changement des statuts et missions de la Banque centrale européenne. Un fonds consacré au développement humain, social et environnemental devrait être créé, accompagné d'une lutte conséquente contre l'évasion fiscale. Une conférence européenne pour annuler des dettes illégitimes, des lois pour que les salariés acquièrent des pouvoirs nouveaux dans les banques et les entreprises viendraient compléter un processus pour mettre la finance au service des activités humaines et de la préservation de la planète.

Autant d'enjeux qui devraient être placés au coeur des débats et des combats pour une alternative progressiste et humaniste.

 

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20 octobre 2016 4 20 /10 /octobre /2016 10:05
Marie-Claire Cailletaud

Marie-Claire Cailletaud

Marie-Claire Cailletaud

Porte-parole de la CGT mines-énergie.

Entretien réalisé par Pierre-Henri

 

Coauteur de « la Bourse ou l'Industrie », la porte-parole de la CGT mines-énergie, Marie-Claire Cailletaud, estime que se joue avec Alstom un peu de la bataille en faveur du maintien de l'activité industrielle.

La syndicaliste plaide pour un « État stratège » et une remise en cause de la propriété privée des moyens de production. Contrôler les entreprises permettrait d'investir dans la production, la recherche et la formation des salariés.

 

HD. En quoi le cas Alstom est-il emblématique de la crise de l'industrie française ?

Marie-Claire Cailletaud. Le cas d'Als-tom illustre à sa façon l'absence de politique industrielle depuis une quinzaine d'années alors que le pays se désindustrialise à un point tel que l'appareil productif n'est plus capable de satisfaire les besoins en termes de production de biens ou de services. Dans le cas d'Alstom, arrêter de produire des locomotives à Belfort, ce ne serait pas seulement supprimer 450 emplois, ce serait aussi faire disparaître des savoir-faire uniques qui feront cruellement défaut plus tard quand il s'agira par exemple de construire le TGV du futur.

Il faut empêcher la fermeture de Belfort pour sauvegarder ce potentiel.

 

HD. La direction met en avant une baisse de la demande ferroviaire...

M.-C. C. Nous récusons le fait qu'il n'y aurait pas de besoins. Dans l'immédiat, les carnets de commandes d'Alstom, qui atteignent 30 milliards d'euros, sont pleins. La SNCF vient de décider l'achat de 44 locomotives, mais la production se fera en Allemagne. À plus long terme, les besoins sont importants.

Les émissions de gaz à effet de serre sont reparties à la hausse en France à cause du secteur des transports. Les réduire implique un rééquilibrage en faveur des modes de transport les moins polluants comme le rail pour les voyageurs et les marchandises. Le problème, c'est l'absence d'une politique de filières qui mette en cohérence la politique des transports et la politique industrielle avec les enjeux environnementaux.

 

HD. La maintenance industrielle n'est-elle pas une activité d'avenir ?

M.-C. C. La direction d'Alstom, comme beaucoup d'autres directions de groupes industriels, mise sur les activités de maintenance car ce sont celles qui dégagent le plus de marges. C'est symptomatique d'une stratégie fondée uniquement sur la recherche de dividendes. Depuis 30 ans, la part des dividendes dans la valeur ajoutée des entreprises industrielles est passée de 5 % à 25 %. Cela s'est fait au détriment de l'investissement dans la recherche, des qualifications et de l'outil de production, qui est aujourd'hui globalement vieillissant.

Cette stratégie est fondée sur une conception colonialiste du monde qui voudrait que l'avenir des pays les plus développés soit fondé sur le développement des services et que la production soit réservée aux pays pratiquant le moins-disant environnemental et social. Cette conception est aussi néfaste que fausse. Il ne peut pas y avoir d'activité de services ou de recherche sans activité de production. Quand un emploi industriel disparaît, c'est cinq emplois de service qui disparaissent à leur tour. Les salaires dans l'industrie sont en moyenne plus élevés de 20 % que dans les autres secteurs. Le manque de production induit un déséquilibre structurel de la balance commerciale qui nous engage dans une spirale austéritaire.

 

HD. Dans « la Bourse ou l'Industrie », vous déplorez la disparition de fleurons industriels nationaux. Mais en quoi la prise de contrôle de groupes français par des capitaux étrangers pose-t-elle problème ?

M.-C. C. Les fonds de pension n'ontpas de patrie. Ce que nous déplorons, ce sont les suppressions d'emplois, les fermetures de sites, les pertes de savoir-faire et l'absence de politique industrielle qui empêche ce gâchis. Il faut se donner les moyens d'agir. Il faut se doter de leviers pour contrôler les entreprises afin d'investir dans l'appareil industriel, la recherche, la formation des salariés pour augmenter les qualifications et leur permettre de tirer profit de l'usage de nouvelles technologies.

L'État doit devenir un État stratège capable de se projeter dans l'avenir en recensant les besoins et en définissant la politique industrielle qui permette d'y répondre. Pour nous, le mot planification n'est pas un gros mot. La question de l'appropriation sociale des moyens de production et d'échange est une question d'actualité. Ce que nous défendons, ce n'est pas une étatisation des moyens de production mais une transformation de l'État qui aboutisse à la mise en place de mécanismes qui permettent aux salariés, aux élus et aux populations de décider et de contrôler.

 

HD. Une des raisons de la crise industrielle est la crise que traverse, selon vous, « la société de capitaux ». En quoi est-elle en crise ?

M.-C. C. La recherche de profit estinhérente à la société de capitaux. Mais cette logique a été poussée à un tel point qu'elle est devenue une logique de destruction. C'est cette logique qui conduit General Electric, à peine après avoir racheté la branche énergie d'Alstom, à décider de fermer tout ce qui n'atteignait pas au moins 15 % de rentabilité. C'est cette logique de management du travail par les coûts, les plannings et les délais, avec le recours accru à la soustraitance, qui conduit à l'explosion des malfaçons dans la production mais aussi au gaspillage des matières premières et qui provoque aussi de graves dommages environnementaux et sociaux, car les salariés souffrent de devoir mal travailler.

 

HD. Comment en sortir ?

M.-C. C. Il faut replacer la question du travail au coeur de la gestion de l'entreprise. Il faut accroître le pouvoir des salariés, qui sont les mieux à même de défendre l'outil de travail, de le faire évoluer pour répondre aux besoins de la société.

 

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C'est le coût du capital qui plombe l 'outil de production

Avec « la Bourse ou l'Industrie » (1), Jean-Christophe Le Duigou, Marie-Claire Cailletaud, Paul Continente et Bernard Devert plaident en faveur du maintien d'une industrie en France. Les activités industrielles sont partie prenante de la satisfaction des besoins sociaux, soulignent-ils, en démontant au passage le mythe d'une économie qui ne reposerait que sur les services. Sousinvestissement des entreprises et en particulier des grands groupes, priorité donnée à l'innovation au détriment de la recherche, destruction des savoir-faire... À travers une analyse documentée, les auteurs démontrent comment l'entreprise est organisée pour dégager toujours plus de profit au risque de détruire l'outil de production lui-même. L'entreprise n'est pas pénalisée par « le coût du travail », mais par celui du capital, expliquent les auteurs, qui dénoncent la politique du gouvernement d'exonération d'impôts et de cotisations sociales et de déréglementation du travail. A contrario, ils plaident pour un État interventionniste et une appropriation sociale des moyens de production.

 

(1) Les Éditions de l'Atelier, 160 pages, 16 euros.

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20 octobre 2016 4 20 /10 /octobre /2016 09:54

LA CHRONIQUE DE JEAN-CHRISTOPHE LE DUIGOU (*)

HUMANITE DIMANCHE

Jeudi 13 octobre 2016

 

À écouter le discours de Marisol Touraine, à l'occasion de la présentation du budget de la Sécurité sociale, il n'y aurait aucun doute : ce gouvernement aurait, pour de bon, « sauvé la Sécurité sociale ». Rien que cela ! Marisol Touraine s'est-elle laissé emporter par le thème présidentiel du « ça va mieux » ? Cette annonce a en tout cas le goût du déjà-entendu. Elle ne devrait tromper personne. Marisol Touraine semble avoir oublié la vingtaine de ministres qui l'ont précédée et qui ont, par le même genre de déclaration, justifié les plans d'austérité qui se sont succédé jusqu'à aujourd'hui, de manière régulière, pendant 40 ans. Épargnons nous-en le florilège, qui débute avec Raymond Barre, promoteur du premier plan de sauvetage de l'institution sociale en 1976, et qui continuera avec Jacques Barrot, Simone Veil et bien d'autres...

 

Certes, le déficit officiel des organismes de Sécurité sociale, le fameux « trou », s'est considérablement réduit depuis 4 ans. Il est en réalité passé de 17 milliards d'euros en 2012 à un peu plus de 7 milliards cette année et devrait encore atteindre 5,3 milliards en 2017, donc sensiblement plus que ce que concède la ministre, qui évoque « l'épaisseur du trait ». Il ne faut en effet pas oublier dans le calcul le besoin de financement du fonds de solidarité vieillesse (FSV), qui prend en charge une partie des dépenses de retraite non contributives, comme le minimum de pension. Mais, au-delà de ce débat de chiffres, peut-on considérer que la Sécurité sociale est désormais sur de bons rails ? Il faut prendre en considération les sacrifices demandés aux retraités, aux malades, aux accidentés du travail, aux familles.

 

Le strict encadrement des dépenses de santé se fait au prix d'une restructuration des hôpitaux qui laisse de nombreux établissements exsangues. La baisse du reste à charge des dépenses de santé pour les ménages masque, comme le montre la Cour des comptes dans son récent rapport, la baisse régulière depuis 15 ans du taux de remboursement des dépenses de santé hors affections de longue durée. Résultat, 36 % de la population doivent aujourd'hui renoncer à un ou plusieurs soins de santé (dentiste, optique ou visite chez le médecin...). L'excédent de la Caisse nationale d'assurance vieillesse est dû au recul de l'âge de la retraite de 60 à 62 ans, à l'allongement de la durée de cotisations pour toucher une retraite à taux plein et à la perte de pouvoir d'achat des pensions. La baisse du déficit de la branche famille s'explique largement par les effets de la modulation des allocations familiales et du transfert des allocations logement au budget de l'État. Les excédents de la branche accident du travail/maladie professionnelle, dont 500 millions d'euros ont été transférés pour la réduction du déficit de l'assurance maladie, ont quelque chose de scandaleux quand on connaît le déficit de prise en charge des affections liées aux mauvaises conditions de travail et aux emplois exposés.

 

La mécanique est perverse parce que cette logique de l'austérité n'a pas de fin. Comme les dépenses de protection sociale augmentent structurellement plus vite que le PIB, il faut chaque année trouver de nouvelles économies. Rien que pour la branche maladie, il faudra, en 2017, si l'on en croit les documents budgétaires, trouver 4 milliards de nouvelles économies, qui risquent de se faire au détriment des soins. Il est vraiment temps de changer de logique si l'on veut vraiment « sauver la Sécurité sociale » et surtout répondre aux besoins de la population.

(*) Économiste et syndicaliste.

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20 octobre 2016 4 20 /10 /octobre /2016 05:30

Roger Faligot et Alain Robet à la librairie Dialogues

 avec leur roman graphique La Fille au carnet pourpre

 

Samedi 22 octobre en dédicace dès 14 h 30

 

 A l'été 1940, Anne Corre a quinze ans quand les Allemands envahissent la pointe bretonne où elle habite. Après plusieurs actions spontanées à Brest dès le 11 novembre 1940, la fille du garagiste et de la directrice de l'école publique de Daoulas est envoyée à Paris, au Lycée Victor-Duruy. Aux côtés de Geneviève de Gaulle, elle participe à des actions de Résistance. De retour en Bretagne, lycéenne à Morlaix puis à Quimper, elles s'engage dans un groupe de renseignement et de combat contre les collabos et le Service du travail obligatoire. Sa séduction est l'une de ses armes mortelles...

  

 Traquée par la Gestapo, capturée à Brest, elle est déportée en Allemagne. Même dans les camps, le jeune Bretonne résiste. Puis on perd sa trace. Ne reste qu'un carnet pourpre, étonnant journal intime qui nous permet de reconstituer cette étonnante histoire vraie.

 

 Pour Roger Faligot, reporter et historien d'investigation, ce scénario fait suite à une enquête sur les adolescents dans la Résistance antinazie (La Rose et l'Edelweiss, La Découverte/Poche) et à son histoire de la Cité du Ponant, Brest l'insoumise (Dialogues), dans laquelle on retrouve Anne Corre.

 Au dessin, Alain Robet, dessinateur réaliste spécialisé dans les sagas maritimes et historiques (Gabrielle B...), il est le fils d'un marin de commerce et a grandi à Brest.

La fille au carnet pourpre, un roman graphique sur l'occupation à Brest: Roger Faligot et Alain Robet à la librairie Dialogues de Brest le samedi 22 octobre
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19 octobre 2016 3 19 /10 /octobre /2016 12:32
école de Troudousten (photo Le Télégramme)

école de Troudousten (photo Le Télégramme)

Le projet de nouveau lotissement à Troudousten témoigne dès le départ d'une mauvaise appréciation du marché immobilier, des besoins de logement à Morlaix, et un déficit criant de réflexion et de concertation avec les habitants du quartier. Aujourd'hui qu'Aiguillon se désengage de ce projet, une interrogation forte subsiste sur le devenir de sa dette de 300 000€ vis à vis de la ville liée à des opérations antérieures et sur le devenir de l'emplacement de l'école de Troudousten, l'occasion pour l'opposition de s'exprimer sur ce dossier qui n'a pas fait l'objet d'une délibération au dernier Conseil Municipal du lundi 17 octobre. 

 

Communiqué du 19 octobre 2016 

Projet de constructions à Troudousten: réaction à l'échec annoncé

Le projet de logements sur le site de l'ancienne école de Troudousten, piloté par Aiguillon Construction, a piteusement sombré.

La majorité municipale, malgré ses déclarations et ses évitements (CM du 17/10), porte une part de responsabilité dans cet échec pour n'avoir pas compris deux choses.

D'une part, pour relancer la ville, il faut jouer résolument la carte de l'écologie et de la modernité. L'« écoquartier » proposé par l'opposition municipale à cet emplacement aurait certainement suscité plus d'engouement que le projet ultra-banal et mal ficelé choisi par les élus en place. D'autre part, comme le fait d'ailleurs remarquer le responsable d'Aiguillon, ce qui plombe l'attractivité de la ville, c'est le niveau trop élevé des impôts locaux relativement aux communes voisines.

Et pour les faire baisser sans casser les services, il n'y a pas d'autre solution que la solidarité communautaire.

Aussi, quand le Président de Morlaix Communauté propose des transferts d'équipement pour favoriser la convergence fiscale entre communes de l''agglomération, dédaigner la main tendue n'est pas un choix politique parmi d'autres : cela s'appelle une faute de gestion.

L'opposition municipale:

Jean-Philippe Bapcéres, Elisabeth Binaisse, Jean-Pierre Cloarec , Ismaël Dupont, Hervé Gouédard, Sarah Noll,Valérie Scattolin, Jean-Paul Vermot

  

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