Paul Magnette, le ministre-président de la région Wallonne, a résisté au chantage de la commission.
Le Ceta ne passera pas… Pas cette semaine en tout cas !
THOMAS LEMAHIEU
MARDI, 25 OCTOBRE, 2016
L'HUMANITÉ
C’est une victoire importante pour les opposants à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. Avec l’opposition inflexible jusqu’ici des dirigeants de la Wallonie, en Belgique, il est devenu impossible de maintenir le grand raout prévu pour sa signature jeudi prochain.
Cette fois, c’est plus que probable : il va bien falloir tout décommander pour la cérémonie officielle. Jeudi prochain, les chefs d’État de toute l’Union européenne et du Canada devaient se retrouver à Bruxelles pour célébrer la signature du Ceta, l’accord de libre-échange entre les deux puissances. Mais au terme d’une semaine rocambolesque, entre pressions, chantages et ultimatums, les représentants de la région wallonne et des francophones de Belgique ont réussi à imposer un report sine die avant l’adoption éventuelle de ce traité international. Hier en début d’après-midi, à l’issue d’une rencontre avec les dirigeants des institutions régionales et communautaires du royaume, le premier ministre belge, Louis Michel, francophone libéral et fervent partisan du libre-échange, a dû l’admettre à contrecœur : « Nous ne sommes pas en état de signer le Ceta. On nous a demandé de donner une réponse claire aujourd’hui. La réponse claire à ce stade, c’est non. » Ses alliés flamands, les nationalistes de la NVA, hégémoniques au gouvernement belge, n’ont pas pris de gants pour exprimer leur désarroi. « C’est une honte, estime Geert Bourgeois, le ministre-président flamand. Nous sommes la risée du monde entier. » En revanche, pour les opposants au Ceta et au « partenariat commercial » avec les États-Unis (Tafta) – toujours en négociation dans une opacité quasi complète – qui manifestent et pétitionnent des deux côtés de l’Atlantique, c’est une victoire nette et sans bavures.
L’épisode actuel laissera des traces
Tout n’est pas joué, cependant : le Ceta n’est pas mort et enterré. Après avoir tenté par tous les moyens d’extorquer, dans la dernière ligne droite, l’approbation de la Wallonie et de la Communauté française de Belgique – indispensable en vertu de l’architecture institutionnelle de l’État belge – à l’accord soumis à signature, la Commission européenne a fini par changer son fusil d’épaule. Hier matin, la porte-parole de Jean-Claude Juncker avait officiellement accordé le délai supplémentaire réclamé par les représentants des institutions belges. « En ce moment, il nous faut de la patience », estime ainsi Margaritis Schinas, assurant contre l’évidence : « La Commission n’a pas l’habitude de travailler avec des ultimatums ou des délais. »
Après l’échec au sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne, jeudi et vendredi, des négociations directes entre les dirigeants wallons, les Canadiens et la Commission européenne ont eu lieu, mais elles n’ont pas abouti. L’épisode assez inédit illustre la profondeur de la crise, car le fait que la Commission dispose d’un monopole exclusif de représentation constitue l’un des grands problèmes de ces négociations secrètes, ou à tout le moins discrètes, en vue de la signature d’accords commerciaux internationaux. Ces échanges pourraient se poursuivre, maintenant que le calendrier est desserré. Plus exigeants sur les normes sociales et environnementales, intransigeants sur la défense des services publics et de l’agriculture, opposés au mécanisme de « règlements des conflits » qui permet aux multinationales d’attaquer les États devant des cours d’arbitrage semi-privées, les dirigeants wallons ont veillé à ne pas fermer complètement la porte au Ceta. « Il est évident que, dans les circonstances actuelles, on ne peut pas donner un oui aujourd’hui », a simplement avancé Paul Magnette, le ministre-président socialiste wallon. André Antoine, son allié social-chrétien à la région wallonne, insiste : « Nous voulions la transparence, nous voulons que la démocratie soit respectée. Nous sommes devant une marmelade de textes : j’ai 300 pages de traité, 1 300 pages d’annexes. J’ai deux déclarations, même peut-être trois interprétatives, j’ai un instrument interprétatif. Il va falloir remettre de l’ordre dans tout ça. »
L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada bouge encore, mais l’épisode actuel laissera des traces. Dimanche matin, Paul Magnette confiait son étonnement sur les réseaux sociaux : « Dommage que les pressions de l’Union européenne sur ceux qui bloquent la lutte contre la fraude fiscale ne soient pas aussi intenses. » Et l’avant-veille, à la fin du Conseil européen, Jean-Claude Juncker se tirait joyeusement une balle dans le pied : « Je reste bouche bée, interloqué, surpris par le fait que lorsque nous concluons un accord commercial avec le Vietnam, qui est mondialement connu pour appliquer tous les principes démocratiques, personne ne lève la voix. Alors que, quand nous concluons un accord avec le Canada, qui est une dictature accomplie comme nous le savons, tout le monde s’excite pour dire que nous ne respectons pas les droits de l’homme et les droits économiques et sociaux. » Au-delà des mobilisations citoyennes et politiques qui seront probablement regonflées par cette première manche remportée, on peut décidément compter sur la radicalité néolibérale de ses meilleurs défenseurs pour peut-être achever le Ceta et le Tafta dans un futur proche…
Dans le cadre des commémorations du 70 e anniversaire de la libération de Brest, Patricia Adam, députée, Bernadette Abiven, adjointe au maire, Jacqueline Here, maire adjointe de Bellevue, Marc Coatanea, conseiller municipal délégué aux anciens combattants, Hans-Werner Tovar, président de la ville de Kiel et Jean-Claude Martin, président de l’UNC grand Brest ont rendu hommage aux fusillés du Bouguen et déposé des gerbes devant la stèle située dans l’enceinte de l’UBO..
Le texte ci dessous a été lu par Roger Berthelot, fils de Pierre Berthelot, Chevalier de la Légion d ’Honneur, Croix de Guerre 39/45, et petit-fils de Louis Berthelot, tous deux résistants finistériens déportés dans les camps nazis. .
Engagé volontaire pour la durée de la guerre" le 17 JUIN 1940.
Le lendemain,le 18 JUIN 1940 à bord du pétrolier ravitailleur rapide "le Tarn",avec toute la Flotte de guerre, il prit la mer direction l'Angleterre. Sous la mitraille des avions allemands, au milieu des mines flottantes, près du Conquet il vit l'aviso le "Vauquois" exploser, se couper en deux au contact d'une mine magnétique dérivante lâchée la veille par des avions allemands.
Plusieurs de ses camarades travaillant avec lui à L'Arsenal de Brest périrent avec environ 132 autres marins.
Ordre fût donné de changer de cap!
Direction SUD vers le Maroc !
Devant St Nazaire, le Jean Bart rejoint la Flotte.
Son Commandant le Capitaine de Vaisseau Ronarch avait réussi l'exploit, de faire sortir le cuirassé du fin fond de l'arsenal. Sous la mitraille des avions allemands,
le "Tarn" ravitailla en mazout ,en eau et en munitions le Jean Bart
Après Casablanca,( avec Georges Abalain, frère de Albert tous les deux de Pont-de- Buis comme mon père) ,Toulon et les camps de jeunesses du côté de Aix en Provence, à Meyrargues, puis à Gap
En mars 1941 ,Albert Abalain vînt du Pont de Buis en Finistère jusqu'à Gap dans les Hautes Alpes (près de 1200 kms). contacter son frère Georges Abalain et Pierre Berthelot,pour qu'ils quittent leur camp de jeunesse , et rejoignent le Finistère pour combattre l'occupant nazi et ses collaborateurs français.
A Pont de Buis , son père Louis Berthelot et Albert Abalain (fusillé au Mont Valérien avec ses 18 autres camarades en septembre 1943) avaient créé un groupe de Résistance "Organisation Spéciale" du Parti Communiste Français, les futurs FTPF (Francs Tireurs et Partisans Français).
Après de nombreuses actions offensives, avec ses camarades,
VENISE GOSNAT responsable inter régional des FTPF pour la Bretagne le nomma
Responsable de la direction des opérations armées des Francs Tireurs et Partisans Français (FTPF) pour le Sud Finistère, avec Jean Louis Prima et Pierre Corre, fusillés en 1943.
Pierre Berthelot mon père a été torturé à la prison de Pontaniou à Brest, par des policiers français sous le portrait du traître Pétain, il nia farouchement toute participation à la Résistance. C’est lui qui approvisionnait en dynamite ses camarades brestois dont nous allons saluer la mémoire, tout à l ’heure, au jardin des 19 fusillés du Mont Valérien.
Chaque envoi arrivait à la gare de Brest, "en bagage accompagné ", le ticket de retrait était mis dans une enveloppe attachée au bagage portant le nom du destinataire. C’était ,en général, 50 kilos de dynamite, 2 valises de 25 kilos chacune !
Les FTP ont fait la plupart de leurs attentats à l ’explosif avec cette dynamite.
Déporté le 24 janvier 1943 au camp de concentration nazi de Oranienburg Sachsenhausen, puis de Dachau, dans le même train que Danielle Casanova, Marie Claude Vaillant Couturier (qui témoigna au procès des criminels nazis à Nuremberg), Héléne Langevin fille du professeur Paul Langevin, épouse de Jacques Solomon, Maï Politzer épouse de Georges Politzer .Jacques Solomon et Georges Politzer ont été fusillés le 23 mai 1942 au Mont Valérien , Charlotte Delbo,Suzanne Mormon,la mère de Gilbert Brustlein, qui avec Pierre Georges (plus connu sous le nom de Fabien) participa à l'attentat du métro Barbès,puis à l'exécution de Karl Hotz, Feld kommandant de la place de Nantes avec 2 autres militants communistes, Marcel Bourdarias et Spartaco Guisco, et 230 femmes venant du fort de Romainville. Leurs 4 wagons furent détachés à Halle, et dirigés vers Auschwitz.
Le train des 1600 hommes continua vers Berlin .
Je suis aussi le petit fils de Louis Berthelot , Officier de le Légion d’Honneur, Croix de Guerre14/18 et 39/45.....amputé d’une jambe en 14/18. Déporté Résistant au camp de Buchenwald.
Après l ’arrestation de son époux et de son fils aîné, la naissance d’ une petite fille (PAULETTE) le 22 juin 1941, jour de l ’attaque par les armées nazies de l ’Union Soviétique, l’URSS,ma grand mère ANNA FICHE, ses fils René et LOUIS (LILI) avec un courage qui fît l' admiration de tous leurs camarades, continuèrent la lutte dans les rangs des FTP jusqu ’à la Victoire pour que VIVE LA FRANCE !
Hommage aux fusillés du Bouguen
La Gestapo, sentant le vent de la défaite en ce début d’année 1944, procédait un peu partout à l’arrestation et à la déportation des chefs et des membres des réseaux et de résistance . Les armées alliées accentuaient leur avance. Les maquisards bretons, suivant les ordres reçus, harcelaient partout l’armée allemande en déroute.
A la suite d’on en sait quelle dénonciation, la GESTAPO arrêtait dans la journée du 27 juin 1944, la plupart des chefs et plusieurs membres des réseaux de résistance “OCM”, “Century” et “Défense de la France” de Saint-Pol-de-Léon.
En tout 18 patriotes saintpolitains tombaient dans les griffes de la Gestapo.
Ils étaient d’abord conduits sur Morlaix, où certains subissaient déjà les premiers coups des tortionnaires nazis pour essayer de les faire avouer et dénoncer les noms de leurs camarades de résistance.
Les dernières nouvelles reçues par leurs familles parvenaient ensuite de Brest. Pendant des mois et des années c’était en fait le silence complet sur leur sort.
En juin 1962, au moment de la construction de l’IUT qui s’élève derrière nous, des ouvriers découvraient une fosse refermant de nombreux ossements. Grâce à certains objets personnels trouvés parmi ces ossements, on arrivait à identifier les restes, grâce à leur alliance notamment, comme étant ceux des résistants saint-politains, mêlés à ceux de résistants brestois.
C’est donc non loin d’ici, dans les douves de la prison du Bouguen dont les Allemands avaient pris possession dès l’été 1940 et où ils avaient dressé les poteaux d’exécution, que s’est achevé le combat de ces héros. Leurs corps furent ensuite enterrés pêle-mêle quelque-part dans le champ de tir proche de la prison, là où nous nous trouvons.
Selon Guy Caraes, c’est très probablement faute d’avoir pu constituer à temps un convoi susceptible de quitter Brest avant que les Américains n’y mettent le siège qu’un commandant allemand (non identifié à ce jour) a donné l’ordre de « liquider » les 52 prévenus de l’enclave de Pontaniou, arrêtés depuis la fin du mois de juin 1944 et, donc, en attente de jugement. Les 52 personnes seront toutes fusillées sans autre forme de procès au Bouguen. Parmi elles, les résistants brestois Viaron, Hily et Kervella, membres du corps francs “Défense de la France”.
La porte Castelnau (poterne) vue de l'intérieur des douves. Après avoir franchi la voûte, les condamnés descendaient par la rampe de gauche. Les poteaux d'exécution étaient dressés face à la butte de terre dont on distingue le début derrière la rampe.
Prison du Bouguen (Wiki-Brest)
Lorsqu'à Brest une personne étrangère au quartier évoquaitLe Bouguen, la première image qui venait à l'esprit, c'était la prison. Evidemment, en matière d'image de marque, il y a mieux. Quant à la population du quartier elle n'en était pas plus affectée que s'il s'était agit d'une usine ou d'un bâtiment administratif quelconque. Pour nous, les jeunes, il en émanait comme une atmosphère de mystère mêlée de crainte. Le haut mur d'enceinte en maçonnerie et la porte monumentale qui donnaient sur la route du Bouguen y étaient sûrement pour quelque chose.
Au-delà du mur, des jardins étaient mis à la disposition des gardiens, dont quelques-uns logeaient à l'intérieur de la prison. L'ensemble, prison et jardins, occupait l'emplacement de l'actuel stade municipal. La prison fut construite de 1857 à 1859, en remplacement de l'ancienne geôle qui se trouvait au Château. C'était la prison civile, la prison de Pontaniou étant la prison militaire.
Il en fut ainsi jusqu'à l'été 1940, moment où l'occupant s'en appropria une partie pour y incarcérer des détenus, qui eux n'étaient pas des droits communs, mais des patriotes ayant dès le début de l'occupation, pris le parti de résister. Il y a tout lieu de penser que, pour certains d'entre eux, leur combat s'acheva à proximité, dans les douves, juste derrière la porte Castelnau, contre une butte de terre, où étaient dressés les poteaux d'exécution. Nous sommes quelques-uns à avoir vu ces poteaux ensanglantés, déposés à proximité des trous où ils avaient été dressés. Il y a des images qui ne s'effacent jamais. J'imagine souvent ces condamnés, franchissant la porte Castelnau pour se rendre au supplice. Ils la voyaient, peut-être, commme la porte de l'Au-Delà. Décidément, pour moi, la porte Castelnau ne sera jamais un monument comme les autres. Le temps est peut-être venu de la rebaptiser autrement ?
Dans la nuit du premier au deux juillet 1941, une bombe anglaise de forte puissance détruisit la prison, provoquant la mort de sept personnes, dont quatre allemands. Certains prisonniers réussirent à s'enfuir. Un témoin se souvient, alors qu'il se trouvait dans l'abri décrit plus haut, en avoir vus passer pour franchir les fortifications. Je me souviens parfaitement des patrouilles allemandes qui sillonnaient le quartier à la recherche des fugitifs.
Les bombardements anglais débutèrent presque immédiatement après l'arrivée de l'occupant. Ils étaient le plus souvent nocturnes et ciblés sur un objectif précis, avec souvent un résultat décevant. La prison comme objectif ? c'était peu vraisemblable. Il me revint en mémoire que quelques jours avant le bombardement, me promenant sur les hauteurs du Bouguen donnant une vue plongeante sur la Penfeld, j'aperçus, sous leurs filets de camouflage, accostés au quai rive gauche, trois sous-marins à couples. A vol d'oiseau la prison se trouvait à 2 ou 300 mètres. Etait-ce la véritable cible ? Sans doute, mais ceci n'est qu'une hypothèse.
La prison ayant été détruite, les détenus furent transférés dans d'autres établissements pénitentiaires, probablement à la prison militaire de Pontaniou en ce qui concerne les politiques. Les exécutions n'en continuèrent pas moins puisqu'on sait qu'en 1944, 23 résistants furent fusillés dans les douves. Leurs dépouilles ne furent découvertes que longtemps après, lors de la construction de la faculté. Incarcérés à Pontaniou ils empruntèrent vraisemblablement la route du Bouguen, et franchirent eux aussi la porte Castelnau.
Une question reste tout de même en suspens : qui étaient les fusillés de 1940 à 1944 ? Espérons qu'un jour peut-être, un historien y répondra et que leurs noms iront rejoindre ceux gravés sur la plaque commémorative inaugurée récemment près de l'IUT.
Fête de l’ Huma Bretagne, le débat samedi 3 décembre, à 16h : Luttes sociales, citoyenneté, élections : quelle articulation ?
Alors que des mouvements d’une ampleur inédite se développent en France, le constat du désaveu de la classe politique par le plus grand nombre, comme le désengagement des citoyens vis-à-vis des formes traditionnelles d’organisation (partis politiques, syndicats …) interroge .
Pour en parler : Bernard Thibault syndicaliste, Julian Mischi sociologue, Clémentine Autain d’Ensemble et Olivier Dartigolles du Parti Communiste Français (sous réserve).
Modération : Joël Gallais, secrétaire fédéral du PCF Morbihan.
Fête de l'Humanité Bretagne 2016 au Parc des Expositions de Lorient
Grand rendez-vous festif et politique
Tous les points de vente où se procurer le vignette, les infos sur la programmation et les renseignements pratiques sont disponibles sur le site :
16 € les 2 jours / 10 € la journée – GRATUIT pour les moins de 15 ans
La vignette est un bon de soutien qui permet au PCF de louer l’espace du Palais des expositions du Pays de Lorient et de mettre en oeuvre la programmation musicale de la Fête de l’Huma Bretagne. Tout le restes : les aménagements techniques des espaces, l’accueil des visiteurs et l’organisation des manifestations culturelles, gastronomiques, etc. sont le fruit d’un engagement collectif, militant et bénévole.
A l'appel de la section bigoudenne du Parti Communiste,la cérémonie s’est déroulée devant le square Guy Môquet, en présence d’une assistance de plusieurs dizaines de personnes, militants et sympathisants communistes, syndicalistes et des organisations patriotiques. On notait la présence de M. Bruno Jullien, maire de Plobannalec-Lesconil.
Après le dépôt de gerbe, la cérémonie s’est poursuivie par l’allocution de Patrick GLOAGUEN, la lecture de la dernière lettre de Guy Môquet. Le Chant des Partisans et La Marseillaise, ont clôturé cette émouvante cérémonie.
Allocution de Patrick GLOAGUEN, co-secrétaire de la section bigoudène du PCF
« À la mi-octobre 1941, des groupes armés de la Résistance, dont les membres sont présentés comme des «terroristes» par les troupes d'occupation allemandes, programment une série d'opérations à Bordeaux, à Nantes et à Rouen. Ces actions visent à obliger l'occupant nazi à maintenir des troupes sur l'ensemble du territoire en entretenant un climat d'insécurité ainsi qu'à développer la lutte armée.
Le 19 octobre, un sabotage provoque le déraillement d'un train sur la ligne Rouen-Le Havre. Le lendemain, vers 8h00 du matin, un officier allemand, le lieutenant-colonel Holtz, est abattu à Nantes, par un commando de militants et résistants communistes, Gilbert Brustlein et Guisco Spartaco.
Le général Von Stülpnagel, commandant militaire en France, en réaction, fait annoncer par voie d'affiche que, «en expiation de ce crime», cinquante otages seront fusillés ainsi que cinquante autres si les coupables ne sont pas arrêtés avant le 23 octobre à minuit. Une récompense de quinze millions de francs est offerte pour la dénonciation des auteurs de l'attentat.
Le choix des otages est laissé à la discrétion du gouvernement félon de Vichy. Sur la liste de cent détenus présentée par les Allemands au ministre de l'intérieur Pierre Pucheu, les noms de cinquante personnes sont retenus, essentiellement des communistes.
Le 22 octobre, vingt-sept otages sont fusillés à Châteaubriant.
En début d'après-midi, ce mercredi, les Allemands regroupent les otages dans une des baraques du camp de Choisel où ils peuvent écrire une dernière lettre avant d'être conduits à la carrière de la Sablière. C'est en chantant la Marseillaise que les 27 otages sont montés dans les camions pour aller vers leur supplice et traverseront la ville vers le lieu de leur exécution. Celle-ci se déroule en trois salves, à 15h50, 16h00 et 16h10. Tous refusent d'avoir les yeux bandés et les mains liées face à leurs fusilleurs. Ils meurent en chantant La Marseillaise.
Le même jour, seize otages sont également exécutés à Nantes, au champ de tir du Bèle, et cinq autres au Mont-Valérien.
Guy Môquet, 17 ans, est le plus jeune d'entre eux. Son engagement militant prend racine dans le double combat, indissociable, de résistance et d’émancipation humaine.
André Malraux parlait de cette armée de l'ombre qui ne portait pas encore le nom de Résistance. Ces hommes et ces femmes entretenaient la lueur d'une flamme vacillante d'une France d'après guerre qui ne ressemblerait pas à celle d'avant. Ils voulaient une France où les mots de justice et de paix viendraient compléter les symboles de la République : Liberté-Egalité-Fraternité.
Il y a encore dans ce monde des milliers de Guy Môquet, qui crient contre l'injustice et l'oppression. Ils luttent pour le travail, le pain, la liberté mais ils luttent surtout pour la dignité.
Ces hommes et ces femmes debout sont le cœur de la démocratie et du progrès. Donner son temps, son énergie avec d'autres pour d'autres est utile, vital à tout développement de la société. Les mots engagement, bénévolat, militant, militante sont les mots nobles de la langue française. Ils veulent dire abnégation, volonté, générosité et courage. Que serait notre République sans ces hommes et ces femmes qui se dépensent sans compter, pour faire connaître leurs idées, pour les défendre, pour construire avec d'autres un monde plus juste et plus humain. L'engagement c'est aussi parfois faire preuve de courage et de sacrifice.
Aujourd’hui, ainsi que le rappelait Berthold Brecht : « Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde ». Dans ces temps difficiles où la barbarie et le fascisme sont à nos portes ou dans nos villes, où la tyrannie peut prendre un visage quotidien, puisse l’exemple des Martyrs de Châteaubriant nous servir encore de repère et la jeunesse lucide de Guy Môquet nous montrer le chemin. »
Calais : Retour à la « clandestinité » et risque de « traque aux migrants » (PCF)
LUNDI, 24 OCTOBRE, 2016
HUMANITE.FR
L’État vient de commencer le démantèlement du camp de migrants de Calais dont le développement au fil des ans traduisait l’échec de la politique européenne d’accueil – ici, en l’occurrence, française et britannique – de ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants fuyant la guerre, la misère ou l’oppression.
Ce camp n’était pas un modèle du genre, et le PCF n'a cessé, de demander la mise en place de structures d’hébergements, d’accueil et d'accompagnement, dignes de la France, 6e puissance économique mondiale. A proximité du Port de Calais, et du Tunnel sous la Manche, l'installation toujours plus importante de migrants bloqués à leur passage vers la Grande-Bretagne dans des conditions indignes, et abandonnés des pouvoirs publics, pesait sur ce territoire frappé par un des plus forts taux de chômage de notre pays.
C'est moins le démantèlement de la « jungle » en soi que ses conditions d'évacuation qui sont discutables et ne devraient en aucun cas aboutir à« une opération sécuritaire ».Des migrants qui veulent absolument rejoindre la Grande-Bretagne ont commencé à se disperser dans le Calaisis, le Dunkerquois et sur le littoral belge. A la veille de l’hiver, c’est le retour à la « clandestinité », dans des mini jungles, avec le risque de voir s’organiser une véritable « traque aux migrants » et un risque de criminalisation des militants de la solidarité avec les migrants par des forces de l’ordre dont les effectifs resteront très élevés.
Il était possible, et souhaitable, de faire autrement :
- Le départ vers les CADA (centres d'accueil pour demandeurs d'asile) et les CAO (centres d'accueil et d'orientation) aurait pu et dû être étalé sur quelques semaines ; le démantèlement se faire de façon progressive, non traumatisante, dans le respect de la dignité des personnes, avec l’aide des associations qui ont la confiance des migrants ;
- La négociation avec la Grande-Bretagne pour organiser le rapprochement familial des mineurs isolés se devait d'être menée à son terme. Les 200 mineurs isolés accueillis par la Grande-Bretagne, sur le millier qui vivent dans la « jungle », ne fait pas le compte. Faut-il rappeler qu’à l’occasion de la fermeture du camp de Sangatte, la Grande-Bretagne avait accepté d’accueillir 1 100 femmes et enfants ? N'avons-nous pas les moyens de rappeler le gouvernement britannique à son devoir d’humanité et de respect de ses engagements ? N'est-il pas grand temps de dénoncer les accords bilatéraux du Touquet pour les remplacer par des accords respectueux du droit et des conventions internationales ?
- La réflexion sur le déplacement du Centre Jules Ferry, qui accueille les femmes et les enfants, devait elle aussi être conduite à terme en y intégrant la préoccupation d'un devenir assuré pour les personnels de LA VIE ACTIVE et de BIRO.
Quoiqu'il en soit nous souhaitons que l'accueil dans les CAO réussisse et permette une intégration rapide des personnes qui vont y être accueillies.
Le travail d’accueil devra continuer aussi dans le Calaisis. Cela pose la question de la localisation d’un centre d’accueil, hors zone économique, et plus fondamentalement, celle des relations entre la France et la Grande-Bretagne pour construire les voies légales de passage des réfugiés et migrants en application de la Convention de Genève de 1951 et celle des politiques migratoires françaises et européenne dont la refonte est une nécessité en commençant par l'abrogation des directives européennes de Dublin.
Tribune dans le Morlaix Mag, journal municipal de Morlaix, de novembre-décembre 2016
Les Morlaisiens valent mieux que ça !
Outre son patrimoine et son environnement naturel exceptionnels, la vitalité de ses acteurs sociaux et culturels, ses services publics, ses commerçants et artisans, Morlaix, dont les difficultés économiques s'aggravent dans un contexte très compliqué, est riche de son lien social, du dynamisme et de la solidarité des citoyens qui y vivent, qui agissent dans les associations, les parents d'élèves et divers groupes.
Or, les prises de décision unilatérales et abruptes et le manque de dialogue sont devenus la marque de fabrique de Madame Le Brun, au risque de décourager les meilleures volontés.
APE des écoles publiques mises devant le fait accompli de l'interdiction d'utiliser les écoles pour leurs fêtes et initiatives, au nom d'un affichage sécuritaire, absence de communication constructive avec Morlaix-Communauté sur plusieurs dossiers (transfert d'équipements, convergence fiscale avec les communes voisines...), manque d'imagination, de projet cohérent de long terme, de transparence, de démocratie, pour développer la ville et servir la vie quotidienne des habitants, gestion du personnel qui pose question.
Il doit y avoir un sursaut, il ne peut venir que d'une conversion à l'écoute et la prise en compte de l'expression des habitants, y compris ceux qui ne pensent pas à droite, et d'un travail mobilisé à 100 % pour la ville, plutôt que de s'en servir comme point d'appui pour une évolution de carrière nationale au côté de Nicolas Sarkozy, dont on a pu apprécier l'amour qu'il portait au peuple, à la République et à Morlaix.
Jean-Philippe Bapcérès, Elisabeth Binaisse, Jean-Pierre Cloarec, Ismaël Dupont, Hervé Gouédard, Sarah Noll, Valérie Scattolin, Jean-Paul Vermot
Photos Ismaël Dupont - le Père Lachaise, samedi 22 octobre
le mur des fusillés de la Commune, auprès desquels sont enterrés plusieurs dirigeants et personnalités emblématiques du mouvement socialiste de la fin du XIXe siècle et du début du XXème siècle, puis du Parti Communiste
Monument d'hommage aux déportés du camp de concentration nazi de Flossenbürg ( dix otages morlaisiens raflés le 26 décembre 1943 y sont morts: en tout 13 déportés morlaisiens mourront à Flossenbürg, sur 31 qui y transiteront)
Flossenbürg (inauguré le 8 octobre 1988)
La base du monument est constituée d’une stèle de granit extraite de la carrière du camp, posée verticalement. Au bas de la stèle, sont esquissées les marches de l’escalier menant à la carrière. Au sommet, en granit rouge, le triangle des déportés politiques français. Au pied, quelques blocs à peine taillés provenant également de la carrière. Ce monument révèle le souci pédagogique de l’amicale de Flos senbürg, de par sa conception très simple et la présence d’une carte de localisation du camp.
Sur la colonne est gravé : Aux déportés du camp de concentration de Flossenbürg et de ses 95 Kommandos
Une plaque situe géographiquement le camp de Flossenbürg.
En-dessous est gravé : A l’intérieur de cette stèle édifiée en granit provenant de la carrière du camp est déposée une urne contenant des cendres recueillies dans l’enceinte du four crématoire de Flossenbürg libéré par la 3 e armée américaine le 23 avril 1945
Sur la gauche de la colonne est repris l’insigne et : 1945 – 1995 KZ Flossenbürg 50 Jahrestag der Befreiung (50 e anniversaire de la libération) In Erhfurcht vor den Opfern (en hommage aux victimes) Gemeinde Flossenbürg (la commune de Flossenbürg)
Le camp de Flossenbürg
Le KL Flossenbürg ouvre en mai 1938, près de Weiden, non loin de la frontière actuelle entre l’Allemagne et la République tchèque. Plus de 115000 détenus (dont 16000 femmes) sont passés dans le camp central et dans ses 95 Kommandos. 70000 sont morts. Flossenbürg fournit de la main-d’œuvre aux entreprises de l’Allemagne centrale. Le camp, pratiquement vidé de tous ses détenus, évacués depuis plusieurs jours, est libéré par des troupes américaines le 23 avril 1945. Plus de 4500 Français et 950 Françaises sont passés par Flossenbürg. Aucun n’est arrivé directement de France, tous sont passés par au moins un autre camp.
Monument d'hommage aux déportés de Ravensbruck, le camp où fut déportée Germaine Tillon, et où souffrirent au moins douze déportés morlaisiens: 120 000 femmes, dont 6600 françaises, et 20 000 hommes furent déportés à Ravensbrück, 60 000 déportés au moins y périrent)
Sculptés par Emile Morlaix dans le granit, deux énormes avant-bras surgissent d’un chaos rocheux devant un mur aux blocs parfaitement taillés.
L’ensemble traduit la brutalité et l’oppression à la fois organisées et arbitraires de l’univers concentrationnaire. Les poignets sont liés en signe d’asservissement.
Une des mains, qui retombe vers le sol, évoque l’affaiblissement et la mort de nombre de déportées.
L’autre, paume tournée vers le ciel, dressée mais contractée sous l’effet d’une violence invisible, rappelle la permanence de l’espoir et la quête de liberté.
Gravé sur l’une des pierres du socle : Ici reposent des cendres de femmes déportées martyres de la barbarie nazie 1939 – 1945 À l’arrière du monument une plaque : Le 29 avril 1951
Les déportées de Ravensbrück ont déposé ici des cendres de leurs camarades assassinées dans ce camp. Souvenez-vous d’elles.
Source: Association Française pour la Mémoire de la Déportation
Monument d'hommage aux victimes des camps de concentration nazi de Buchenwald et de Dora: 5 déportés morlaisiens sont morts à Dora, 12 à 14 à Buchenwald
" Qu’à jamais ceci montre comme l’Homme dut tomber et comment le courage et le dévouement lui conservent son nom d’Homme" Aragon
Monument inauguré le 5 avril 1964
La sculpture en bronze de Louis Bancel (ancien résistant du Vercors), installée sur une dalle de granit par l’architecte M. Romer (déporté à Buchenwald), rassemble dans une composition saisissante un groupe de trois déportés. La maigreur des trois hommes témoigne de la déchéance physique où conduit le système concentrationnaire. L’attitude de chacun des déportés renvoie à une symbolique précise: souffrance (homme renversé, figé dans la mort), solidarité (homme soutenant son compagnon), résistance et dignité (homme debout face à ses bourreaux).
Les camps de Buchenwald et de Dora
Le KL Buchenwald ouvre en juillet 1937, près de Weimar. Près de 240000 dé- tenus sont immatriculés à Buchenwald, dont 30000 femmes, et près de 60000 y meurent. Le camp compte plus de 130 Kommandos qui fournissent de la maind’œuvre aux industries de l’Allemagne centrale. En novembre 1938, Buchenwald est le principal lieu de détention des juifs arrêtés après la «nuit de cristal ». Durant la guerre, il accueille des prisonniers de marque pouvant servir d’otages. En 1945, arrivent un millier d’enfants juifs transférés du camp d’Auschwitz. Début avril 1945, les SS évacuent une grande partie des détenus. Les troupes américaines entrent à Buchenwald le 11 avril 1945, quelques heures après qu’une insurrection lancée par le Comité international clandestin eut libéré le camp. Ouvert en septembre 1943, le camp de Dora, situé près de la ville de Nordhausen, est d’abord un Kommando de Buchenwald. Il est associé à la construction des tunnels destinés à abriter les usines souterraines de fabrication des fusées V1 et V2. Les conditions de travail et de vie sont particulièrement terribles. En octobre 1944, Dora, Ellrich et d’autres Kommandos sont séparés administrativement de Buchenwald et sont rattachés au nouveau KL Mittelbau. Dans les dernières semaines, la masse des détenus est évacuée vers Bergen-Belsen ou Ravensbrück. Les troupes américaines entrent dans un camp presque vide le 11 avril 1945. 40000 déportés sont passés à Dora, 25500 sont morts, dont 11000 lors des évacuations. Environ 26000 Français sont passés à Buchenwald et dans ses Kommandos. Plus de la moitié meurt, notamment à Dora. En juin 1944, le Comité des intérêts français (CIF), dirigé par Frédéric-Henri Manhès, Marcel Paul et Jean Lloubes, est reconnu par le Comité international clandestin de résistance mis en place durant l’été 1943. Son action permet de soutenir le moral des Français et d’en sauver certains, sans pouvoir éviter la mort de beaucoup d’autres. Le Comité des intérêts français participe à l’insurrection libératrice du camp
Source: Association Française pour la Mémoire de la Déportation
Monument de Dachau: où 7 déportés morlaisiens vécurent le martyre
Monument de Dachau (inauguré le ler juin 1985)
Description et interprétation du monument Dû aux architectes Louis Docoet et François Spy, ce monument est une évocation de la tenue des déportés: triangle en granit rouge de Finlande soutenu par deux colonnes en granit bleuté de Vire. L’ensemble représente également l’étroit passage de la porte du camp que beaucoup n’ont franchie que dans un seul sens. La masse du monument exprime la volonté de résistance des déportés face à leurs bourreaux.
Le camp de Dachau Le KL Dachau ouvre dès mars 1933, près de Munich, quelques semaines après l’arrivée au pouvoir des nazis. Environ 200000 détenus sont immatriculés dans le camp central et dans les 160 Kommandos. Près de 76000 y meurent. Dachau fournit de la main d’œuvre pour les entreprises d’Allemagne du Sud. Le camp est libéré le 29 avril 1945 par des troupes américaines, alors qu’une partie des détenus a été évacuée dans les jours précédents. Dachau est le lieu d’internement de catégories particulières de détenus: les prêtres arrêtés sont regroupés dans le camp à partir de 1941-1942; des personnalités y sont placées sous surveillance afin de servir d’otages. Environ 12500 Français sont passés à Dachau, dont 6000 déportés directement depuis la France et 2100 prisonniers de guerre ou travailleurs arrêtés dans le Reich.
Monument d'hommage aux déportés de Auschwitz-Birkenau (inauguré le 26 juin 1949)
La sculpture due à Françoise Salmon, déportée à Auschwitz, est composée d’une colonne en lave de Volvic à peine dégrossie d’où se dégage la forme simplifiée d’un déporté. La tête disproportionnée par rapport au corps exprime la primauté de l’esprit sur la matière qui permet à l’individu de survivre et de lutter contre la volonté d’anéantissement, d’asservissement et de déshumanisation.
Textes du monument Sur la dalle: une plaque avec ces mots:
"1941 – 1945 Auschwitz – Birkenau
Camp nazi d’extermination
Victimes des persécutions antisémites de l’occupant allemand et du gouvernement collaborateur de Vichy.
76000 juifs de France, hommes, femmes et enfants furent déportés à Auschwitz. La plupart périrent dans les chambres à gaz. Victimes de la répression policière, 3000 résistants et patriotes connurent à Auschwitz la souffrance et la mort. Un peu de terre et de cendres d’Auschwitz perpétuent, ici, le souvenir de leur martyre".
Le texte actuel remplace depuis 1995 le texte d’origine qui comportait plusieurs erreurs, notamment dans le nombre des victimes.
Et sur la dalle, une phrase écrite en bronze:
" Lorsqu’on ne tuera plus ils seront bien vengés.
Le seul voeu de justice a pour écho la vie". (Paul Eluard)
Les camps d’Auschwitz
Ouvert en 1940, le camp de concentration d’Auschwitz (ou KL Auschwitz I), près de Cracovie, en Haute-Silésie, est d’abord destiné à l’internement des opposants et résistants polonais. Le camp d’extermination de Birkenau (ou KL Auschwitz IIBirkenau) est ouvert en 1942. Il devient le principal lieu de déportation des Juifs d’Europe. Sur les 1,3 million de déportés arrivés à Auschwitz, 1,1 million sont morts. Seuls 270000 hommes et 130000 femmes sont immatriculés (et tatoués, ce qui est une spécificité du camp d’Auschwitz), tous les autres sont assassinés dès leur arrivée au camp. Le complexe d’Auschwitz est libéré par les troupes soviétiques le 27 janvier 1945. Il reste environ 7000 détenus, 58000 autres ayant été évacués dans les jours précédents. Près d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants déportés de toute l’Europe sont assassinés dans les chambres à gaz d’Auschwitz-Birkenau parce que juifs. Figurent également parmi les victimes plus de 70000 Polonais non juifs, plus de 20000 Tsiganes et plus de 15000 prisonniers de guerre soviétiques, dont 600 exécutés lors du premier gazage à Auschwitz à l’automne 1941. Presque tous les Juifs arrêtés en France ont été déportés et sont morts à AuschwitzBirkenau. Deux convois de résistants (les «45000» en juillet 1942, et les «Tatoués » en avril 1944) et un autre de résistantes (les «31000» en janvier 1943), partis de France, arrivent à Auschwitz. Les déportés survivants de ces convois sont transférés vers d’autres camps par la suite.
Source: association française pour la mémoire de la déportation
Monument de Bergen-Belsen: 7 déportés morlaisiens sur 9 qui y sont passés au moins y sont morts
Bergen-Belsen (inauguré le 23 mars 1994)
Description et interprétation du monument Dû à l’architecte Guillaume d’Astorg, le monument en pierre de taille et béton rappelle celui qui se dresse sur le site du camp de Bergen-Belsen, au milieu d’une lande de bruyère. Le mur retient le regard du visiteur et le dirige vers la fracture centrale qui ouvre sur l’obscurité et le néant mais laisse apparaître l’obélisque de l’espoir pointé vers le ciel. Les rails d’époque posés sur des murets et les traces de pas au sol rappellent les transports arrivant au camp
Le camp de Bergen-Belsen
Bergen-Belsen est d’abord un camp de prisonniers de guerre, où près de 20000 soldats soviétiques meurent de faim et de froid. En 1943, les SS le transforment en un camp particulier au sein du système concentrationnaire nazi: ils rassemblent dans un même camp, mais dans des secteurs séparés, des catégories de détenus distinctes. Les intitulés utilisés par les SS ne peuvent masquer la terrible réalité: les camps «d’hébergement » ou «de séjour » regroupent des Juifs maintenus en vie en vue d’échanges éventuels mais les mauvais traitements sont fréquents et, si plusieurs centaines de ces détenus sont convoyés jusqu’en Suisse, plusieurs milliers d’autres sont transférés à Auschwitz pour y être exterminés; le camp «de convalescence» est destiné aux détenus des camps de concentration incapables de travailler, mais les soins nécessaires ne leur sont pas fournis et la mortalité est donc très élevée. Les effectifs de Bergen-Belsen gonflent considérablement dans les derniers mois de la guerre avec l’arrivée des déportés évacués des camps de l’Est, dégradant les conditions sanitaires déjà désastreuses. Les troupes britanniques entrent dans le camp le 15 avril 1945. Près de 30000 hommes et femmes tentent de survivre à la famine et à la maladie au milieu des cadavres. 125000 déportés sont passés à Bergen-Belsen, 37000 sont morts avant la libération et 13000 après. Parmi eux, plusieurs milliers d’hommes et de femmes déportés de France en tant que Juifs, résistants, opposants ou otages.
Monument de Buna Monowitz Auschwitz III (1993)
Buna Monowitz Auschwitz III
(inauguré le 4 février 1993)
Sur un socle de granit, le sculpteur Louis Mitelberg, dit Tim (ancien Français libre) a disposé cinq figures longilignes en bronze. Leurs silhouettes affaissées témoi - gnent de la souffrance et de l’épuisement des déportés. Le corps transporté dans la brouette rappelle la forte mortalité dans le camp de concentration de BunaMonowitz. La lumière qui passe au travers des personnages et dessine les rayures de leur tenue de déportés souligne la fragilité de leur existence et leur situation de morts en sursis. u Textes du monument Sur le socle de pierre: Buna-Monowitz-Auschwitz III et ses Kommandos
Sur une plaque de bronze, en contrebas du socle de pierre: "De 1941 à 1945 Auschwitz III comptait 39 camps nazis, tous exploités par le trust allemand de la chimie IG Farbenindustrie : Buna-Monowitz, Blechhammrer, Gleiwitz I, II, III, IV, Rajko, Fürstengrube, Günthergrube, Jawischowitz, Jaworzno, Feudenstadt... 30000 déportés dont 3500 arrêtés en France, Juifs pour la plupart, y moururent de faim, de froid, sous les coups et d’épuisement, ou désignés par les SS lors des sélections, ils furent exterminés dans les chambres à gaz d’Auschwitz-Birkenau. N’oublions jamais !"
Le camp d’Auschwitz III – Monowitz
Ouvert fin octobre 1941 à proximité des usines Buna fabricant du caoutchouc synthétique pour l’entreprise IG-Farben, le camp de Monowitz est rattaché à celui d’Auschwitz. En novembre 1943, Monowitz devient un camp autonome sous le nom d’Auschwitz III, auquel sont rattachés près d’une quarantaine de Komman - dos travaillant pour l’industrie allemande implantée en Haute-Silésie. Les détenus sont pour la plupart des Juifs. Les conditions de travail sont extrêmement dures et des sélections envoient dans les chambres à gaz d’Auschwitz-Birkenau ceux qui s’épuisent le plus vite. Le camp est libéré par les troupes soviétiques le 27 janvier 1945, alors que la plus grande partie des déportés a été évacuée vers les camps de l’ouest.
Monument en hommage aux déportés du camp d'Oranienienburg-Sachsenhausen (1970)
Oranienburg-Sachsenhausen (inauguré le 2 mai 1970)
La sculpture en cuivre martelé de Jean -Baptiste Leducq s’impose à tous les visiteurs par son ampleur et sa force. La couronne hérissée à la base du monument représente la clôture barbelée des camps. Les poteaux de la clôture portent des racines qui donnent naissance à un arbre de douleur dont le sommet se change en flamme du souvenir. Au centre, s’élève comme un cri vers le ciel, l’image tragique d’un déporté, le corps tendu dans l’espoir de renaître et de vivre dans la mémoire des hommes qui le regardent.
Textes du monument Autour du socle de granit, en lettres de bronze est écrit: Oranienburg-Sachsenhausen Sur le socle une plaque avec ces mots: Aux 100000 morts du camp de concentration nazi Le camp d’Oranienburg-Sachsenhausen
Le KL Sachsenhausen ouvre en août 1936 au nord de Berlin. Il succède au camp d’Oranienburg ouvert en mars 1933, peu après l’arrivée au pouvoir des nazis. Près de 200000 détenus sont immatriculés et 100000 y meurent. Le camp compte plus de 60 Kommandos travaillant pour les industries d’Allemagne du Nord. Le camp, évacué dans les jours précédents, est libéré le 22 avril 1945 par les Soviétiques. À partir d’août 1938, le complexe Oranienburg-Sachsenhausen accueille l’Inspection des camps de concentration (IKL) qui supervise l’ensemble du système concentrationnaire depuis 1934. Il devient ainsi le modèle inspirant les autres camps. Plus de 8500 Français sont passés par Sachsenhausen, notamment les déportés du premier convoi parti de France (244 mineurs du Nord arrivés le 25 juillet
Tombe d'Henri Krasucki et de sa famille
Henri Krasucki, un destin exceptionnel de réfugié juif polonais communiste.
Son père Isaac ouvrier tricoteur de Varsovie était membre du Parti communiste polonais dans la Pologne du maréchal Pilsudski, où l’anticommunisme le dispute à l’antisémitisme.
Isaac s’expatrie, en 1926.
Deux ans plus tard, son épouse, Léa (« Léyelé ») Borszczewska, ouvrière du textile et militante du parti communiste polonais comme lui, et son fils quittent à leur tour leur petit village juif de la banlieue de Varsovie, et le rejoignent à Ménilmontant, dans le 20e arrondissement de Paris.
Isaac et Léa travaillent dans« la maille » (le tricot), tenant un petit atelier de textile de Belleville qui compte alors une importante communauté yiddish et reprennent, aussitôt arrivés, le "combat des exploités" dans la CGTU, au PCF et dans des organisations juives révolutionnaires.
Pendant son enfance, Henri Krasucki est « l’un des plus célèbres pionniers rouges » de l’une des sections les plus représentatives des Jeunesses Communistes, celle de Belleville. Il y fait la connaissance de Pierre George, le futur Colonel Fabien, de 5 ans son aîné et qui devient son instructeur. Alors que ses parents souhaitaient le voir poursuivre des études, il préfère se faire embaucher chez Renault une fois son CAP d'ajusteur en poche ; ses qualités de syndicaliste le font vite remarqué.
En septembre 1939, le PCF est interdit par le gouvernement à la suite de la signature du pacte germano-soviétique. Isaac Krasucki doit plonger dans la clandestinité. Son fils a quitté l’école. En 1940 quand les Allemands entrent à Paris, il travaille dans une usine de Levallois, comme ajusteur. Il a quinze ans. À la fin de l’année 1940, Henri intègre les Jeunesses Communistes dans la section juive de la FTP-MOI du Parti Communiste dans le20e arrondissement. Il a d’abord des responsabilités dans son quartier, puis à l’échelon de son arrondissement, et enfin en 1942 au niveau de la région parisienne.
À la suite du premier coup de feu du Colonel Fabien, le, qui marque le début de la Résistance armée des communistes français, Henri Krasucki prend sa part de risques : sabotages lancement de tracts depuis le métro aérien, actions militaires.
Le 20 janvier 1943, le père d'Henri Krasucki est arrêté pour sabotage et interné à Drancy ; il est déporté le 9 février à Birkenau et gazé dès son arrivée le 13 février.
Sous le pseudonyme de « Mésange » (une houppe de cheveux noirs coiffant alors son jeune visage émacié), Henri Krasucki, dit également « Bertrand », s’occupe des cadres et du recrutement des jeunes avec sa compagnePaulette Sliwka.
À la mi-juin, c’est la déportation vers l'Allemagne. Les jeunes manifestent dans le camp. Roger Trugnan raconte : « Nous chantionsLa Marseillaiseet les gendarmes tapaient sur celles et ceux qui chantaient. » Son convoi depuis Drancy, le numéro 55, du 23 juin 1943, déportait 1 002 juifs, dont 160 enfants de moins de 18 ans, transportés dans des wagons à bestiaux. Deux jours et une nuit plus tard, ils arrivent àBirkenau, annexe d'Auschwitz. Seules 86 personnes de ce convoi ont survécu à laShoah.
Henri et ses camarades sont affectés au camp annexe de Jawischowitz. Ils travaillent à la mine, seize heures par jour, avec la faim, les coups, et la crainte d’être malade, qui signifie la mort. Mais aussi la résistance : aussitôt arrivés, Henri, Roger, leur copain Sam ont cherché le contact. Ils continuent la lutte derrière les barbelés. Ils la continueront jusqu’au bout. Jusqu’àBuchenwald, où ils sont évacués enjanvier 1945- la terrible « marche de la mort ». Là, épuisés, ils sont pris en charge par l’organisation deMarcel Paulet ducommandant Manhès.
Ils participent à l’insurrection du camp : « J’avais un vieux chassepot, raconte Roger, Henri avait un bazooka ! » (il faut faire la part des déformations de la mémoire : leChassepot, fusil français de 1870, n'était pas courant en Allemagne ; et on ne s'improvise pas tireur au bazooka).
Henri Krasucki en revient le, « juste à temps pour manifester le1ermai », comme il dira avec humour. Le lieutenant Krasucki, au titre des FTPF deCharles Tillon, travaille comme ouvrier métallo dans diverses usines de la métallurgie.
Henri Krasucki prit en charge Simon Rayman — le frère cadet de son meilleur amiMarcel Rayman, fusillé lepar les nazis — qui se retrouve sans famille après que sa mère fut gazée dès son arrivée àAuschwitz, et s'en occupe comme d'un frère.
Après la guerre, il devient l'un des dirigeants du PCF, mais son principal engagement reste syndical. Il est naturalisé français en 1947, l'année même où il devient permanent syndical à la CGT En 1949, il est secrétaire de l’Union départementale de la CGT de la Seine. En 1953, il entre au bureau fédéral de la Seine du PCF, puis en 1956, au comité central du PCF en tant que membre suppléant. En 1961, il entre au bureau confédéral de la CGT, puis devient directeur deLa Vie ouvrière (la « VO »), le journal du syndicat qu'il dirige pendant dix ans. En1964, il devient membre du bureau politique du PCF. AvecRoland Leroy etLouis Aragon, il est l’un des « accoucheurs » du comité central d’Argenteuil, tournant historique du Parti dans ses relations à la culture, la recherche et aux intellectuels. En 1966, grâce aux liens tissés avec Marcel Paul à Buchenwald, il règle le long conflit entre Marcel Paul et la direction de la fédération de l'éclairage.
QuandBenoît Frachonse retire, en1967, « Krasu » se trouve aux côtés deGeorges Seguy. Il est un temps pressenti en1967pour prendre la direction de laCGT, mais Séguy lui est préféré. Un an plus tard, à l’occasion de laplus grande grèveque la France ait jamais connue, Henri Krasucki est l’un des principaux négociateurs desaccords de Grenelle.
Il succède à Georges Seguy enjuin 1982, lors du41econgrèsà Lille, il va rester 10 ans à la tête de la CGT.
tombe d'Albert Soboul - historien de la Révolution Française
tombe du dirigeant socialiste espagnol, acteur essentiel du camp républicain pendant la guerre d'Espagne, Largo Caballero
Monument pour la Brigade Fabien - Brigades Internationales
Monument pour les Brigades Internationales
tombe de Georges Marchais
Monument pour le groupe FTP-MOI Manouchian avec le texte de L'Affiche Rouge de Louis Aragon
monument FTP MOI
Tombe de Waldeck Rochet
Tombe de Jacques Duclos
Tombe de Marcel et de Marguerite Cachin dans le granit de Bretagne
Tombe de Maurice Thorez
Tombe de Paul Eluard
Tombe de Jean(Baptiste Clément, auteur du "Temps des Cerises"
Tombe de Jean Longuet, gendre de Marx, leader de la gauche de la SFIO, critique de l'Union Sacrée pendant la Grande Guerre mais non rallié à la IIIe Internationale, qui vécut à Morlaix
Monument de Paul Brousse, leader socialiste de la fin du XIXe siècle
Accusé d’antisémitisme, Jean-Frédéric Poisson pourrait être exclu de la primaire de la droite et du centre. Le président du Parti chrétien-démocrate ne dit rien des relations qu’il entretient avec de nombreuses personnalités issues de l’extrême droite, aux côtés desquelles il prône l’«union des droites».
Le 9 septembre, jour du dépôt des candidatures à la primaire de la droite et du centre, Jean-Frédéric Poisson postaitsur Twitterune photo de lui et d’Anne Levade, la présidente de la Haute Autorité de la primaire (HAP).« Candidature déposée et validée. Je serai le seul candidat non #LR à ce scrutin pour une parole libre », s’enorgueillissait alors le député des Yvelines, fort de son étiquette duParti chrétien-démocrate(PCD, fondé par Christine Boutin), qui le dispensait de recueillir les parrainages nécessaires pour pouvoir se présenter au scrutin de novembre.
Quelques semaines plus tard, le candidat est en train de déchanter. Et surtout de comprendre que son étiquette n’a pas valeur d’immunité. En déclarant le 19 octobre, dans les colonnes deNice-Matin, que« la proximité de[la candidate à la présidence américaine Hillary]Clinton avec les super-financiers de Wall Street et sa soumission aux lobbies sionistes sont dangereuses pour l’Europe et la France », le président du PCD s’est heurté aux limites de sa« liberté d’expression », s’attirant les foudres du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et de plusieurs de ses adversaires à la primaire.
Dans les équipes des différents candidats, tout le monde a condamné les propos du député des Yvelines. Vendredi 21 octobre,Nathalie Kosciusko-Morizet a même saisi la HAP, en insistant sur le fait qu’ils n’étaient« ni dignes ni compatibles »avec les valeurs de la droite et du centre que les sept prétendants se sont engagés à respecter en signantla charte de la primaire. La HAP se réunira mercredi 26 octobre pour statuer si oui ou non Jean-Frédéric Poisson doit être exclu du processus. La veille, se tiendra également une réunion du comité d’organisation de la primaire, autour du même sujet.
L’ordonnateur du scrutin, Thierry Solère, n’a pas attendu mardi pour dire tout le mal qu’il pense de la sortie du président du PCD. Pour lui, les choses sont claires : le candidat doit explicitement regretter ses propos et non pas seulement leur interprétation, comme il l’a fait vendredi dans un communiqué et une lettre adressée au CRIF.« Il doit absolument clarifier sa ligne, confie le député de Boulogne à Mediapart.Je l’avais déjà mis en garde sur un certain nombre de marqueurs : l’antisémitisme, le droit à l’avortement ou encore les alliances avec le FN. »Autant de points sur lesquels, à l’en croire, LR ne transigera pas.
Le 9 septembre, jour du dépôt des candidatures à la primaire de la droite et du centre, Jean-Frédéric Poisson postaitsur Twitterune photo de lui et d’Anne Levade, la présidente de la Haute Autorité de la primaire (HAP).« Candidature déposée et validée. Je serai le seul candidat non #LR à ce scrutin pour une parole libre », s’enorgueillissait alors le député des Yvelines, fort de son étiquette duParti chrétien-démocrate(PCD, fondé par Christine Boutin), qui le dispensait de recueillir les parrainages nécessaires pour pouvoir se présenter au scrutin de novembre.
Quelques semaines plus tard, le candidat est en train de déchanter. Et surtout de comprendre que son étiquette n’a pas valeur d’immunité. En déclarant le 19 octobre, dans les colonnes deNice-Matin, que« la proximité de[la candidate à la présidence américaine Hillary]Clinton avec les super-financiers de Wall Street et sa soumission aux lobbies sionistes sont dangereuses pour l’Europe et la France », le président du PCD s’est heurté aux limites de sa« liberté d’expression », s’attirant les foudres du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et de plusieurs de ses adversaires à la primaire.
Dans les équipes des différents candidats, tout le monde a condamné les propos du député des Yvelines. Vendredi 21 octobre,Nathalie Kosciusko-Morizet a même saisi la HAP, en insistant sur le fait qu’ils n’étaient« ni dignes ni compatibles »avec les valeurs de la droite et du centre que les sept prétendants se sont engagés à respecter en signantla charte de la primaire. La HAP se réunira mercredi 26 octobre pour statuer si oui ou non Jean-Frédéric Poisson doit être exclu du processus. La veille, se tiendra également une réunion du comité d’organisation de la primaire, autour du même sujet.
L’ordonnateur du scrutin, Thierry Solère, n’a pas attendu mardi pour dire tout le mal qu’il pense de la sortie du président du PCD. Pour lui, les choses sont claires : le candidat doit explicitement regretter ses propos et non pas seulement leur interprétation, comme il l’a fait vendredi dans un communiqué et une lettre adressée au CRIF.« Il doit absolument clarifier sa ligne, confie le député de Boulogne à Mediapart.Je l’avais déjà mis en garde sur un certain nombre de marqueurs : l’antisémitisme, le droit à l’avortement ou encore les alliances avec le FN. »Autant de points sur lesquels, à l’en croire, LR ne transigera pas.
En attendant que les deux entités de la primaire se prononcent, le député des Yvelines a demandépar courrier, adressé ce lundi 24 octobre au comité d’organisation de la primaire, d’être entendu par celui-ci.« Je suis effondré de devoir préciser publiquement toute l’abjection que suscitent en moi l’antisémitisme et l’antisionisme », écrit-il, avant de préciser un peu plus loin :« Je veux redire clairement mon attachement au respect des valeurs qui nous rassemblent, sans aucune ambiguïté. Cet attachement explique ma présence au sein de la primaire. Il est également la raison pour laquelle je m’interdis absolument d’inviter quiconque à venir y voter lorsqu’il ne les partagerait pas. »
Il n’est pas innocent que Jean-Frédéric Poisson ait été alerté sur les trois marqueurs cités par Solère. Car si certaines de ses prises de position ont parfois agréablement surpris – comme son opposition argumentée àla loi sur le renseignementou àla prolongation de l’état d’urgence–, le député n’en demeure pas moins l’un des plus radicaux du groupe LR (ex-UMP) à l’Assemblée nationale.« Lorsque je m’oppose à l’union civile, lorsque je ne reconnais pas l’IVG comme un droit fondamental (avec 6 autres députés seulement), lorsque je dépose une proposition de loi pour que les racines chrétiennes soient inscrites dans la Constitution…[…]Je ne demande aucune autorisation », confiait-il àValeurs actuelles, fin mai.
Il en est de même en matière diplomatique. Lorsqu’il part rencontrer à deux reprises Bachar al-Assad à Damas (Syrie) à l’initiative de l’associationSOS Chrétiens d’Orient– qui se présente comme apolitique, mais compte dans ses rangsnombre de figures issues de l’extrême droite–, le président du PCD ne demande la permission à personne. Pas plus qu’il ne prévient le Quai d’Orsay lorsqu’il se rend à Tripoli (Libye),en juillet 2015, à l’invitation du gouvernement non reconnu par la communauté internationale.
C’est dans le même esprit d’« indépendance »qu’il a participé, fin mai, au premier “Rendez-vous de Béziers” organisé par Robert Ménard, en compagnie de tout le gratin des droites extrêmes françaises, comme l’élue frontiste Marion Maréchal-Le Pen ou encore Renaud Camus et Jean-Yves Le Gallou, théoriciens respectifs du “grand remplacement” et du concept de préférence nationale.« Nos électeurs[…]sont las du politiquement correct et de la langue de bois. Ils attendent une refonte de la pensée politique de droite et de son expression électorale, se justifiait-il à l’époque dans Valeurs actuelles.Les “Rendez-vous de Béziers” sont une séquence qui, par leur caractère public, vont rendre visible cette volonté de refondation. »
De fait, l’événement a ajouté une pierre de plus à l’édifice d’« union des droites »que tentent de construire depuis plusieurs mois des personnalités issues de la droite et de l’extrême droite. Parmi elles, on retrouve donc le maire de Béziers et la députée frontiste du Vaucluse, mais aussi l’ancien UMP Charles Beigbeder et l’ex-ministre UDF Charles Million – tous deux fondateurs du« réseau collaboratif d’action politique »L’Avant-Garde, qui plaide pour une alliance électorale entre LR et le FN ; le président du RPF Christian Vanneste ; le patron de Souveraineté, identités et libertés (SIEL) – un parti associé au FN – Karim Ouchikh et bien sûr… Jean-Frédéric Poisson.
« Boutin ne voulait pas entendre parler du FN, avec lui les relations sont plus simples »
Tout ce petit monde a commencé à se côtoyer en 2013 au sein des cortèges de La Manif pour tous. Ensemble, ils ont marché, discuté, échangé. Avec le temps, ils ont fini par s’apprécier. Et par ne plus se quitter. Rien d’étonnant donc à apercevoir Karim Ouchikh dans le publicdu premier débat de la primaire, le 13 octobre.« L’union des droites patriotes est en marche ! »a mêmetweetéle président du SIEL, dont le parti soutient officiellement le candidat du PCD.« Jean-Frédéric Poisson a été le seul à porter haut et fort un discours eurosceptique, s’est-il également félicité dansLe Figaro.Je l'imagine bien appeler à voter Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.
On retrouve cette droite autoproclamée« hors les murs »dansla pétitionlancée récemment sur Internet par le collectif Vos Couleurs. Fondé par quatre anciens militants de La Manif pour tous, ce collectif appelle lui aussi à l’« union des droites ».« Ça va dans le bon sens, je soutiens la dynamique », a indiqué à ce propos le député des Yvelines dansValeurs actuelles, sans préciser s’il avait signé le texte. De façon plus générale, le président du PCD est aussi le favori des sites de la réacosphère (Boulevard Voltaire, Nouvelles de France, Salon beige…). Ses déclarations sur les« lobbies sionistes »lui ont même valu le soutien plus récent du site d’Alain Soral,Égalité et réconciliation.
Le fondateur du SIEL, Paul-Marie Coûteaux, soutient lui aussi la candidature de Poisson qu’il« apprécie beaucoup ». Et à l’écouter, il est loin d’être le seul.« Une partie de l’entourage de Marion Maréchal-Le Pen ira voter pour lui à la primaire, explique-t-il à Mediapart.Ce n’est pas un vote dissident puisque ça peut affaiblir le candidat qui se retrouvera face à Marine Le Pen en 2017. »Cheville ouvrièredu courant« national-républicain », l’ancien eurodéputé estime que le président du PCD est beaucoup« plus ouvert »que celle qu’il a remplacée à la tête du parti en novembre 2013.« Christine Boutin ne voulait pas entendre parler du FN, avec lui les relations sont plus simples. »
Plus simples, mais aussi plus récurrentes. Après le “Rendez-vous de Béziers”, Jean-Frédéric Poisson s’est de nouveau rendu à Béziers mi-septembre,à l’invitation de Robert Ménard, pour présenter son livreNotre sang vaut moins cher que leur pétrole(Éd. du Rocher). Le 12 décembre prochain, le député des Yvelines retrouvera encore le maire de Béziers pourun meeting communà La Mutualité, à Paris. Seront également présents d’autres partisans de l’« union des droites », comme Charles Beigbeder, Karim Ouchikh, Christian Vanneste, mais aussi Patrick Louis, le secrétaire général du Mouvement pour la France (MPF) de Philippe de Villiers.
Le fondateur du MPF a d’ailleurs lui aussi affiché sa sympathie pour le président du PCD à maintes reprises.« J’ai de l’estime pour[lui], c’est vraiment quelqu’un de très bien qui a une pensée juste et des convictions », déclarait-il en juin au magazineFrance,« le petit nouveau dans la famille des médias patriotes. »« J’ai une sympathie humaine et politique pour Jean-Frédéric Poisson. Sur le plan de l’identité, de la souveraineté, de la politique étrangère, il est sur une ligne largement compatible », affirmait également Marion Maréchal-Le Pen sur France 2, le même mois.
Une sympathie réciproque si l’on en croit le principal intéressé, qui a encore affirmé, ce lundi 24 octobresur France Info, se sentir« plus proche sur certains sujets »de la députée FN du Vaucluse que de Nathalie Kosciusko-Morizet. Estimant que« le FN a changé »et qu’il« doit être considéré comme un parti comme les autres », le patron du PCD veut« en finir avec ce cordon sanitaire qui n’a ni sens ni raison d’être »autour du Front national.« S’il faut choisir entre un candidat PS malhonnête et un candidat FN honnête, je choisirais le candidat FN », affirmait-il àValeurs actuelles, mi-octobre, expliquant sans ambages que s’il avait« été électeur à Béziers en 2014,[il aurait]voté pour Robert Ménard »,« un homme courageux ».
Dans le Sud, le député des Yvelines peut aussi compter sur le soutien du député et maire d’Orange Jacques Bompard, fondateur du parti d’extrême droiteLigue du Sud.« Dans ma ville, j’encourage tout le monde à voter pour lui à la primaire, confie cet ancien frontiste à Mediapart. C’est le candidat qui me paraît être le plus proche des idées que je défends. »Là encore, la réciproque est vraie, puisque Jean-Frédéric Poisson n’a pas hésité à soutenir publiquement, le 6 septembre, Marie-Claude Bompard, maire Ligue du Sud de Bollène et épouse de l’édile d’Orange.
ommé par LR de clarifier sa ligne et ses relations avec le FN, sous peine d’exclusion de la primaire, le patron du PCD reçoit depuis quelques jours de nombreux messages d’encouragement de ses collègues de la« droite hors les murs ».« Que l’on soit d’accord ou non avec les propos de @jfpoisson78, je ne vois pas pourquoi il ne pourrait plus concourir la #Primaire2016[sic] »a par exempletweetéCharles Beigbeder.« L’incroyable cabale des hommes du passé contre @jfpoisson78 qui bouscule la bienpensance au sein de la droite dite “républicaine” », a également commenté sur le réseau sociall’avocat Frédéric Pichon, vice-président du SIEL.« Bravo la démocratie ! »ajoute Bompard auprès de Mediapart.
Du côté de la rue de Vaugirard, le casse-tête Poisson commence à en agacer plus d’un. Chez les juppéistes, beaucoup souhaitent que le problème soit rapidement réglé, afin qu’il n’entache pas la primaire au point d’en dégoûter les éventuels électeurs. Quant aux sarkozystes, eux aussi condamnent les propos du candidat PCD, mais ne se risquent pas, pour l’heure, à réclamer une exclusion, laquelle bénéficierait pourtant à l’ex-chef de l’État. Ce dernier ne s’est d’ailleurs pas encore exprimé officiellement sur le sujet. En tout état de cause, il lui serait difficile d’aller trop en avant dans l’attaque, lui qui veut justement s’attirer les faveurs de cet électorat de droite qui a cédé aux sirènes du FN.
Cette discrétion est d’autant plus criante que dans le même temps 165 élus, soutiens de Nicolas Sarkozy, ont signéune tribunedans leJDDcontre« le retour opportuniste de François Bayrou[le président du MoDem, parti avec lequel plusieurs signataires dudit texte, comme Christian Estrosi, Philippe Richert ou encore Gérald Darmanin ont pourtant fait campagne pour les régionales de décembre 2015 – ndlr]dans la primaire de la droite et du centre », retour qu’ils qualifient de« signe annonciateur de cette compromission idéologique ». En matière de« compromission idéologique », celle de Jean-Frédéric Poisson avec l’extrême droite ne semble en revanche guère les émouvoir.
1946 : le statut général des fonctionnaires, un « socle progressiste »
Histoire
ANICET LE PORS ANCIEN MINISTRE, CONSEILLER D’ÉTAT HONORAIRE
VENDREDI, 21 OCTOBRE, 2016
L'HUMANITÉ
À partir de 1946, plus d’un million d’agents publics de l’État, comme ici, aux PTT, ont acquis le statut de fonctionnaires protégés par la loi. Photo : M. Zalewski/Adoc-Photos
Issue du mouvement de progrès social impulsé par la Résistance, une loi sera promulguée le 19 octobre 1946. Contrairement au système hiérarchique en vigueur, les agents publics de l’État sont considérés comme fonctionnaires, protégés par un statut.
Le 5 octobre 1946, la deuxième Assemblée nationale constituante examine son dernier projet de loi avant le référendum sur la Constitution de la IVe République. Il s’en est fallu de peu que ce texte relatif au statut général des fonctionnaires ne puisse venir en discussion avant la fin de la session ; un ultime accord entre le président du gouvernement provisoire, Georges Bidault, et le vice-président du Conseil, chargé de la fonction publique, Maurice Thorez, également secrétaire général du Parti communiste français, a tranché d’âpres débats qui n’en finissaient pas. En quatre heures, sans discussion générale, les 145 articles du texte sont votés à l’unanimité. Plus d’un million d’agents publics de l’État sont considérés comme fonctionnaires, protégés par la loi, même si seulement 47 % d’entre eux sont effectivement titularisés dans le cadre de ce statut. La loi sera promulguée le 19 octobre 1946.
C’était l’aboutissement d’une longue histoire de la fonction publique. L’Ancien Régime avait connu la vénalité et la patrimonialité des charges administratives. La Révolution française supprima ces privilèges et posa des principes d’égalité d’accès aux emplois publics et de probité des agents publics. Mais c’est une fonction publique dominée par le pouvoir hiérarchique qui prévalut au XIXe siècle et pendant la première moitié du XXe. Au point que le premier statut des fonctionnaires vit le jour sous Vichy, un texte du 14 septembre 1941 inspiré par l’antidémocratique « charte du travail ». Les associations, puis les syndicats de fonctionnaires n’avaient cessé de dénoncer jusque-là les tentatives de « statut carcan » que tentaient de leur imposer les gouvernements conservateurs. Ils réclamaient un « contrat collectif ».
Un premier projet de statut démocratique
Une telle situation met en valeur la lucidité et l’intelligence dont firent preuve les responsables progressistes de l’époque, issus pour la plupart de la Résistance. À l’exemple de Jacques Pruja, un dirigeant de la Fédération générale des fonctionnaires (FGF-CGT), révoqué, arrêté, puis réintégré, qui prit l’initiative d’élaborer un premier projet de statut démocratique avec lequel il finit par vaincre les réserves qui s’exprimaient au sein même de son organisation syndicale. La FGF adopta finalement un projet de statut lors de son congrès de mars 1945. Les forces syndicales de la CGT, majoritaire, et de la CFTC prirent alors une part active dans la promotion des nouvelles dispositions. Le projet retenu par le ministre de la Fonction publique suscita de très vives oppositions. Venant de hauts fonctionnaires qui admettaient difficilement le recul de l’ordre hiérarchique antérieur, les oppositions s’accentuèrent au fil du temps de la part de la CFTC et du MRP, parti démocrate-chrétien, qui finirent par élaborer leur propre projet ; ou encore de ministres socialistes de la SFIO. Le rejet du premier projet de Constitution par référendum du 5 mai 1946 menaça de tout faire capoter. Mais, combinant esprit de compromis (abandon de la création d’une fonction de secrétaire général de l’administration, par exemple) et fermeté sur les principes, Maurice Thorez parvint à ses fins.
Une grande référence sociale pour tous les salariés, du public comme du privé
Le statut mit dans la loi de très nombreuses garanties pour les fonctionnaires en matière de rémunération (voir dans l’encadré ci-contre la définition du « minimum vital », l’ancêtre du Smic), d’emploi, de carrière, de droit syndical, de protection sociale et de retraite. Il a été abrogé par l’ordonnance du 4 février 1959 lors de l’avènement de la Ve République. Statut fondateur, il a ainsi ouvert la voie au statut fédérateur de 1983 d’une fonction publique « à trois versants » : de l’État, territoriale et hospitalière, regroupant aujourd’hui 5,5 millions de salariés du service public, soit 20 % de la population active de la France, exemple sans équivalent dans le monde. Protégés par la loi plutôt que par le contrat, le statut général indique une voie inverse de celle de la loi El Khomri ; c’est une grande référence sociale pour tous les salariés, du public comme du privé. En 2011, la CGT déclarait à ce sujet : « Dans la fonction publique, même s’il subit des attaques sans précédent, le statut général des fonctionnaires demeure un socle progressiste pour des millions d’agents et autant de garanties pour les citoyens. Le caractère unifié doit en être renforcé. » Offensives frontales ou dénaturations sournoises, les attaques contre le statut des fonctionnaires n’ont jamais cessé, ce qui lui a permis de faire la preuve de sa solidité et de son adaptabilité. Nul doute que l’on en reparlera au cours de la campagne présidentielle.
Pour aller plus loin :lirela Fonction publique du XXIe siècle, d’Anicet Le Pors et de Gérard Aschieri. Éditions de l’Atelier, 2015.
Une loi et un statut
Extrait de la loi n° 46-2 294 du 19 octobre 1946 relative au statut général des fonctionnaires. « Chapitre Ier. Dispositions statutaires : Art. 1er. – Le présent statut s’applique aux personnels qui, nommés dans un emploi permanent, ont été titularisés dans un grade de la hiérarchie des cadres d’une administration centrale de l’État, des services extérieurs en dépendant ou des établissements publics de l’État. Art. 32. – Le traitement fixé pour un fonctionnaire nommé à un emploi de début doit être calculé de telle façon que le traitement net perçu ne soit pas inférieur à 120 p. 100 du minimum vital. (…) Par minimum vital, il faut entendre la somme au-dessous de laquelle les besoins individuels et sociaux de la personne humaine considérés comme élémentaires et incompressibles ne peuvent plus être satisfaits. »
Repères
22 avril 1905La loi prescrit la communication du dossier aux fonctionnaires faisant l’objet d’une sanction disciplinaire.
1911-1913Une première loi fixe des règles relatives à l’avancement, une seconde les règles du détachement.
19 octobre 1946Promulgation par la loi du premier statut général des fonctionnaires (de l’État).
1983Réforme sous la houlette du ministre Anicet Le Pors comprenant un nouveau statut des fonctionnaires.
:
Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste.
Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale.
Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.