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7 août 2016 7 07 /08 /août /2016 05:37
Alain Mergier : « Les Français sont tiraillés par un dilemme, entre droit et sécurité »

Entretien réalisé par Alexandre Fache

Jeudi, 28 Juillet, 2016

L'Humanité

Sociologue rattaché à la Fondation Jean-Jaurès, Alain Mergier décrypte les réactions de l’opinion à la vague d’attentats qui touche la France depuis 2015. Lucide sur les polémiques politiques, il s’interroge sur la capacité de notre État de droit à endiguer le fléau terroriste.
Co-auteur avec Jérome Fourquet de "Janvier 2015, le catalyseur" et de "2015, année terroriste", Alain Mergier analyse au long cours les évolutions de l'opinion après les attentats terroristes en France.

Après l'attaque de Nice, celle menée mardi à Saint-Etienne-du-Rouvray marque-t-elle un tournant ?

Alain Mergier.

L’attentat de Nice a eu un impact très fort dans l’opinion ; avec celui mené à Saint-Etienne-du-Rouvray, nous avons peut-être franchi un nouveau cap, même si les événements sont encore très récents, et très mouvants. Deux points retiennent l’attention : la nature de la cible - une église, un prêtre, pendant son office -, qui donne évidemment à ce geste meurtrier un sens particulier ; et le profil judiciaire de l’assaillant identifié, qui a commis son geste alors qu’il était placé sous bracelet électronique, dans l'attente de son procès. Après Nice, la grande majorité (80%) des personnes que nous avons interrogées condamnaient la polémique politique qui avait suivi, fustigeant les tentatives de récupération. Pour beaucoup, il fallait avant tout "faire bloc", "resserrer les rangs", selon l'expression utilisée par Manuel Valls lui-même. En même temps, un questionnement commençait à apparaître: si vraiment "on est au maximum de ce que l'on peut faire", comme le dit l'exécutif, et que les attentats se poursuivent, ne faut-il pas aller au-delà? L'attaque de Saint-Etienne-du-Rouvray a renforcé cette interrogation et nourri les contradictions qui traversent beaucoup d'entre nous. De nombreux Français, environ deux tiers selon nos études, connaissent aujourd'hui une sorte de dilemme intérieur, de dilemme éthique: "je ne veux pas en rabattre sur les libertés et l'état de droit -ce serait une victoire des terroristes-, mais en même temps, ce droit est-il encore en mesure d'assurer la sécurité de chacun?" Ce questionnement nourrit le malaise général de notre société.

L'opinion sait pourtant qu' "il n'y a pas de risque zéro". Est-elle aujourd'hui moins encline à l'accepter?

Alain Mergier.

L'opinion sait en effet qu'on ne pourra pas empêcher tous les attentats. Elle se dit en revanche que, si on peut en empêcher un maximum, il faut le faire. Or, en clamant jour après jour "nous sommes en guerre", les pouvoirs publics accompagnent l'idée qu'il faudra modifier notre état de droit, au moins temporairement, pour y parvenir. Au fond, l'idée qu'il n'y a pas de risque zéro, qui hier était opposée à toute transgression du droit, vient aujourd'hui la justifier.

Les déchirements de la classe politique après Nice ont largement indigné la population. Peut-il en être de même après Saint-Etienne-du-Rouvray, où de premiers témoignages d'habitants semblaient aller dans ce sens ?

Alain Mergier.

Les Français décryptent beaucoup mieux la communication politique qu'on ne le croit. Ils savent que la polémique en place est d'ordre politicien. Mais là où ça se complique, c'est que les termes de cette polémique recoupent des débats, des interrogations que les gens se posent. D'un côté, il y a l'image de la polémique; de l'autre, la conviction qu'un débat est nécessaire. Et pour le moment, les deux ne se rejoignent pas.

L'objectif de Daech de "frapper partout et tout le temps" semble en passe d'être atteint avec ces attentats à répétition, en France ou en Allemagne. Quel impact cela peut-il avoir? Va-t-on vers un climat de peur permanente ?

Alain Mergier.

Le 13 novembre avait déjà nourri l'idée que chacun pouvait être frappé, à n'importe quel moment. Nice et Saint-Etienne-du-Rouvray ont fortement renforcé ce sentiment. Jusqu'à cet été 2016, il y avait grosso modo deux types d'attentats: d'un côté, des attaques très préparées, à la logistique lourde, nécessitant des réseaux très développés, et faisant beaucoup de victimes; et de l'autre, des attaques artisanales, menées par ce qu'on a appelé un peu improprement des 'loups solitaires', sans grande préparation, et qui faisaient peu de victimes. L'attentat de Nice a fait la jonction entre ces deux modèles: une attaque très difficile à détecter, mais qui fait énormément de morts. Ce qui augmente nettement le sentiment d'insécurité générale. Saint-Etienne-du-Rouvray y ajoute une dimension symbolique forte: tuer un prêtre dans son église, pendant la messe, qu'on soit religieux ou pas, cela porte. Car ces églises, ces clochers font partie intégrante de l'histoire de la France. Ce n'est pas un hasard, par exemple, si l'un d'entre eux figurait sur l'affiche de campagne de François Mitterrand en 1981, derrière le slogan "La force tranquille".

Le besoin de collectif que vous aviez observé après janvier et novembre 2015 est-il toujours présent ?

Alain Mergier.

Oui, mais il est un peu sur la sellette. Il y a bien une volonté de resserrer les liens et, par exemple, de réprouver tout acte de violence qui viserait la communauté musulmane. Mais il y a aussi une attente plus forte vis-à-vis de l'Etat, qui dispose du monopole de la violence légitime. Et si cette attente est déçue, si cette confiance se fissure, alors la compréhension vis-à-vis d'éventuels actes de vengeance sera plus importante. On n'en est pas là pour le moment. Mais c'est un risque.

Les médias s'interrogent aussi sur leur rôle et la "tribune" qu'ils peuvent offrir malgré eux aux terroristes de Daech. C'est légitime ?

Alain Mergier.

Oui, car Daech est aussi dans une guerre de l'image. Bien sûr, nous avons tous besoin d'une information précise, vérifiée, décryptée. Mais que les médias s'interrogent sur la façon dont, à un moment donné, ils peuvent 'jouer le jeu' des terroristes est une démarche saine. Cela passe par le fait de ne pas tout montrer, mais aussi par le choix des mots. Comme sémiologue, j'ai été très frappé par la phrase: "un prêtre égorgé dans son église". C'est semble-t-il ce qui s'est passé à Saint-Etienne-du-Rouvray, mais le choix du mot "égorgé", extrêmement puissant, a un impact terrible, beaucoup plus fort que "tué" ou "assassiné". Ce choix-là est-il légitime? Ne cède-t-on pas là à une forme de sensationnalisme? Il faut en tout cas y réfléchir.

Quels défis posent les profils très différents de ces jeunes qui décident de tuer au nom de l'Etat islamique ?

Alain Mergier.

La multiplicité des profils rend plus difficile la compréhension du phénomène de radicalisation et de basculement vers le terrorisme. On peine à capter une logique qui serait à l'œuvre et c'est très perturbant. Et quand apparaissent certains éléments récurrents, comme par exemple la fragilité psychiatrique de beaucoup de ces jeunes, ils ne sont pas de nature à rassurer. Le fait que des fous (pour utiliser un vocabulaire simpliste) peuvent trouver dans l'idéologie de Daech un marchepied vers le passage à l'acte, ne l'est pas. Autre constante depuis le 13 novembre, plus inquiétante encore: ces gens sont là pour mourir. "Nous aimons la mort plus que vous n'aimez la vie", répètent les djihadistes en boucle. Face à cela, on ne combat pas à armes égales.

Face à ces défis, la droite dit aujourd'hui: "enfermement massif". L'opinion penche-t-elle aussi dans ce sens ?

Alain Mergier.

Les Français savent bien que la prison ne peut pas être la seule réponse, et qu'elle est même souvent un lieu de radicalisation, au même titre qu'internet ou les mosquées extrémistes. Ils n'en font donc pas la panacée.

Plus largement, au plan politique, quel impact peuvent avoir ces attentats sur la campagne présidentielle de 2017 ?

Alain Mergier.

Après l'attaque de Nice, nous avons observé que ces événements ne profitaient ni à l'exécutif en place, ni au parti Les Républicains. Quant à Marine Le Pen, elle captait un peu le mécontentement, mais pas massivement. En réalité, comme après les attentats de janvier 2015, l'effet est plus qualitatif que quantitatif: le Front national conforte son positionnement; ceux qui était tenté par ce vote de manière un peu indécise sont aujourd'hui beaucoup plus convaincus. Le FN apparaît comme une solution pratique pour sortir du dilemme que j'évoquais plus tôt. Mais tout cela peut encore changer radicalement d'ici 2017.

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6 août 2016 6 06 /08 /août /2016 06:00
La Une de Combat du 8 août 1945

La Une de Combat du 8 août 1945

Par Albert Camus.

Le monde est ce qu'il est, c'est-à-dire peu de chose. C'est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d'information viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique.

On nous apprend, en effet, au milieu d'une foule de commentaires enthousiastes que n'importe quelle ville d'importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d'un ballon de football. Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l'avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. Nous nous résumerons en une phrase : la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l'utilisation intelligente des conquêtes scientifiques.

En attendant, il est permis de penser qu'il y a quelque indécence à célébrer ainsi une découverte, qui se met d'abord au service de la plus formidable rage de destruction dont l'homme ait fait preuve depuis des siècles. Que dans un monde livré à tous les déchirements de la violence, incapable d'aucun contrôle, indifférent à la justice et au simple bonheur des hommes, la science se consacre au meurtre organisé, personne sans doute, à moins d'idéalisme impénitent, ne songera à s'en étonner.
Les découvertes doivent être enregistrées, commentées selon ce qu'elles sont, annoncées au monde pour que l'homme ait une juste idée de son destin. Mais entourer ces terribles révélations d'une littérature pittoresque ou humoristique, c'est ce qui n'est pas supportable.
Déjà, on ne respirait pas facilement dans un monde torturé. Voici qu'une angoisse nouvelle nous est proposée, qui a toutes les chances d'être définitive. On offre sans doute à l'humanité sa dernière chance. Et ce peut-être après tout le prétexte d'une édition spéciale. Mais ce devrait être plus sûrement le sujet de quelques réflexions et de beaucoup de silence.

Au reste, il est d'autres raisons d'accueillir avec réserve le roman d'anticipation que les journaux nous proposent. Quand on voit le rédacteur diplomatique de l'Agence Reuter* annoncer que cette invention rend caducs les traités ou périmées les décisions mêmes de Potsdam*, remarquer qu'il est indifférent que les Russes soient à Koenigsberg ou la Turquie aux Dardanelles, on ne peut se défendre de supposer à ce beau concert des intentions assez étrangères au désintéressement scientifique.
Qu'on nous entende bien. Si les Japonais capitulent après la destruction d'Hiroshima et par l'effet de l'intimidation, nous nous en réjouirons. Mais nous nous refusons à tirer d'une aussi grave nouvelle autre chose que la décision de plaider plus énergiquement encore en faveur d'une véritable société internationale, où les grandes puissances n'auront pas de droits supérieurs aux petites et aux moyennes nations, où la guerre, fléau devenu définitif par le seul effet de l'intelligence humaine, ne dépendra plus des appétits ou des doctrines de tel ou tel État.
Devant les perspectives terrifiantes qui s'ouvrent à l'humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d'être mené. Ce n'est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l'ordre de choisir définitivement entre l'enfer et la raison.

Albert Camus sur Hiroshima: l'éditorial de "Combat" du 8 août 1945
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6 août 2016 6 06 /08 /août /2016 05:58
La Fête de l’Humanité dans des conditions nouvelles

Patrick le Hyaric

Vendredi, 5 Août, 2016

L'Humanité

"Telle va être la couleur du drapeau de la Fête : l’humanité, l’hospitalité, « l’être bien ensemble ». La puissance de ce rassemblement ouvert à toutes et à tous peut être une réponse forte aux fanatismes et aux extrémismes qui ne rêvent que de diviser nos concitoyens. "

C’est parce que nous considérons qu’il est plus urgent que jamais de se parler, de dialoguer, de partager des idées et de belles émotions que nous soutenons toutes les initiatives culturelles et festives qui se tiennent. La Fête de l’Humanité en est une, de grande valeur, qui mérite que soient redoublés les efforts pour sa réussite. Cela suppose de la faire plus et mieux connaître et d’y inviter largement. C’est en effet ensemble et dans le partage de moments de convivialité, des intelligences, des créations musicales et artistiques, que nous serons plus forts pour infliger une défaite aux simplismes, aux obscurantismes, à la violence et à leurs pendants autoritaires et guerriers. Lieu unique, populaire, culturel, social, politique, une grande Fête de l’Humanité pourrait constituer un événement qui compte dans l’exigence d’un nouveau cours de l’histoire.

Plus encore que d’autres années, parce que des crimes de masse endeuillent notre pays et bien d’autres, parce que la situation mondiale est, à bien des égards, préoccupante, toutes celles et ceux qui, par-delà leurs opinions, aiment la Fête, y sont attachés, la considèrent comme un lieu de rencontres, d’échanges, de fraternité, de culture, de débats et d’enrichissement peuvent s’y retrouver avec des centaines de milliers d’autres. Ce sera comme un acte de résistance à la barbarie et aux guerres. Un appel à la paix, à la justice et à la démocratie partout sur la planète.

Telle va être la couleur du drapeau de la Fête : l’humanité, l’hospitalité, « l’être bien ensemble ». La puissance de ce rassemblement ouvert à toutes et à tous peut être une réponse forte aux fanatismes et aux extrémismes qui ne rêvent que de diviser nos concitoyens. Elle sera aussi un vibrant appel à cesser toutes les guerres, qu’elles soient économiques ou militaires au seul service des puissances d’argent.

Nous allons déployer des efforts exceptionnels pour bien accueillir les participants à la Fête, qui se tient dans un espace clos. Les entrées seront améliorées et sécurisées. En pleine collaboration entre les services de la police nationale et nos dispositifs d’accueil et de sécurité, nous mettrons en place partout des mesures de sécurisation exceptionnelles. Qu’il s’agisse des abords de la Fête, des transports individuels et collectifs, des accès ou du parc lui-même, tout sera minutieusement contrôlé et sécurisé. Nous sommes persuadés que chacune et chacun comprendra les gênes ainsi occasionnées mais rien ne peut être laissé au hasard pour un bon accueil et la sécurité dans cette Fête.

Évidemment, ces actions nouvelles vont nous occasionner des surcoûts substantiels, alors que notre situation financière est déjà très compliquée. Raison de plus pour redoubler d’efforts, même au cœur de cet été, pour placer bien plus de bons de soutien que les années passées. Réussir une grande Fête de l’Humanité dans l’actuel contexte rendrait service à nos concitoyens. Elle peut être un grand événement déclencheur d’actions pour la paix et pour un monde où enfin ce ne serait plus l’argent qui dominerait tout mais le devenir des êtres humains et de leur environnement. Faisons-en une grande Fête de la paix et de la fraternité humaine.

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5 août 2016 5 05 /08 /août /2016 07:28
Faîtes un don pour le projet de rénovation et de préservation de la Maison du Peuple de Morlaix, patrimoine de l'histoire sociale bretonne

La Maison du Peuple de Morlaix se situe au cœur de la ville, non loin du célèbre viaduc ferroviaire et du centre historique. Les bâtiments (XIXe, début XXe) s’élèvent sur plusieurs niveaux autour d’une cour intérieure éclairant les étages. Dans cette cour la tour d’un monte-charge mécanique, vestige des débuts des coopératives ouvrières, est demeurée dans son quasi état d’origine.
Surplombant ces immeubles, un jardin en terrasse porte l’ancienne salle des fêtes de la Maison du Peuple. Les murs ont abrité une tonnellerie artisanale jusqu’à la fin du XIXe siècle. De 1899 à 1924 ils sont occupés par la coopérative d’alimentation La Ménagère.

En 1924, les bâtiments sont achetés par le Comité de la Maison du Peuple, association loi 1901, fondé deux ans plus tôt par les syndicats CGT de Morlaix et sa région désireux de faire l’acquisition de locaux qui leur seraient propres et dont cette association est toujours propriétaire.

Depuis 90 ans, la Maison du Peuple est un lieu de vie sociale. En plus des syndicats CGT elle a accueilli des activités d’éducation populaire (bibliothèque ouvrière, cinéma, théâtre, conférences), la première Auberge de Jeunesse de Morlaix (1936), des réfugiés républicains espagnols (1937-1940), le Secours Populaire (années 1960, 1970). Elle est toujours le siège de l’Union locale CGT.

Le Comité de la Maison du Peuple, avec la contribution de ses bénévoles, veille à l’entretien des bâtiments et s’est engagé dans une démarche d’ouverture au public. Depuis 2005, l’association participe aux Journées Européennes du Patrimoine et présente des expositions sur des thèmes en lien avec l’histoire sociale.
La Maison du Peuple veille aussi à la conservation et à la valorisation de son fonds d’archives. L’objectif est de mettre à la disposition d’un large public un lieu de découverte et d’explication de l’histoire sociale et syndic
ale.

Préservons aujourd'hui l'avenir, faites un don pour soutenir le projet de la Maison du Peuple. https://www.fondation-patrimoine.org/fr/bretagne-6/tous-les-projets-335/detail-la-maison-du-peuple-a-morlaix-15476

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5 août 2016 5 05 /08 /août /2016 06:34

PATRONS VOYOUS

OLIVIER MORIN
L'HUMANITE
Jeudi 4 août 2016

L'abattoir de poulets Tilly-Sabco, à Guerlesquin (Finistère), est déclaré pour la troisième fois en liquidation judiciaire. Les dirigeants courent toujours...

Ce matin, Nadine Le Guen n'ira pas faire sa journée à l'abattoir sur la chaîne de conditionnement de poulets. Comme près de 180 autres salariés de l'abattoir Tilly-Sabco Bretagne, à Guerlesquin (Finistère), elle est au chômage technique depuis le 29 juin. Seuls restent quelques salariés de l'administration « qui sont peut-être en train de préparer notre solde de tout compte », craint l'ouvrière, pour qui la nouvelle du redressement judiciaire décidé par le tribunal de commerce le 29 juillet ferme encore davantage de perspectives. « Pourtant, les travailleurs de l'usine avaient interpellé la direction depuis plusieurs années sur les choix stratégiques de la direction... qui n'en a jamais tenu compte. »

Entre chômage partiel et menace de licenciement

Tout bascule en juillet 2013. Quand la Commission européenne supprime totalement les restitutions (sortes de subventions) à l'exportation dont bénéficiaient les volaillers Doux et Tilly-Sabco et qui maintenaient toute une partie de la filière bretonne de poulets. Un séisme pour le poulet breton. Les patrons de l'entreprise agroalimentaire bretonne semblent tomber des nues alors même que la suppression des restitutions était prévue depuis dix ans et que 90 % de la production de l'usine est toujours destinée à l'export vers le Moyen-Orient. La liquidation judiciaire est (déjà) prononcée en septembre 2014, faisant vivre un cauchemar aux salariés bringuebalés entre chômage partiel et menace de licenciement, comme à de très nombreux autres en Bretagne ainsi qu'à des éleveurs. Tilly-Sabco, comme les autres acteurs de la filière poulet à l'export, savait pourtant que les restitutions allaient s'arrêter à cette date. La CGT, qui avait anticipé la perte de marchés consécutive à l'arrêt des restitutions, avait fait des propositions de repositionnement vers du poulet haut de gamme vendu sur le marché intérieur. « Les patrons n'ont jamais rien voulu entendre », raconte Nadine Le Guen, qui est aussi secrétaire générale du syndicat CGT de l'entreprise.

Après les atermoiements de potentiels investisseurs, dont Sofiprotéol, Terrena ou Triskalia, et les tentatives de rapprochement avec Doux, ce sont finalement le britannique MS Foods, le fonds d'investissement Breizh Algae Invest et la CCI (chambre de commerce et d'industrie) qui rachètent l'entreprise après que l'actionnaire Olmix eut fait un bref passage au capital de la société. De près de 210 000 poulets par jour abattus et conditionnés par plus de 330 salariés se relayant en équipes, l'usine ne produisait plus en juin dernier que 25 000 à 30 000 poulets par semaine.

Sur les chaînes de l'usine, les 200 salariés restants ne travaillaient plus qu'en une seule équipe, rendant encore plus difficiles les conditions de travail. « Comme il n'y avait personne pour prendre le relais après notre équipe, il fallait souvent dépasser nos horaires de travail pour terminer le lot de poulets », explique Nadine Le Guen. Sur un outil de travail vieillissant, en attente d'investissements de modernisation qui n'ont jamais été effectués, Nadine sentait bien que quelque chose n'allait pas. « Intermarché devait nous reprendre si l'entreprise avait une ligne de frais.

La direction en a alors improvisé une, mais l'accrochage (des volailles pour l'abattage ¬ NDLR) était le même et on conditionnait du poulet refroidi à l'eau dans des cartons pas adaptés », confie Nadine. D'une direction aveugle aux évolutions de la filière qui a provoqué la chute de la production, les salariés sont passés sous la coupe d'un patron voyou. Car en prenant connaissance des recherches de l'administrateur judiciaire, les travailleurs ont découvert avec stupéfaction que « l'entreprise n'était plus assurée depuis le mois de mai, que la mutuelle des salariés n'avait pas été réglée pour le mois de juillet et que des poulets étaient vendus de manière très opaque en Grande-Bretagne et à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) », dévoile la CGT.

Les employés restent chez eux, privés d'une partie de leurs revenus

"Le PDG se versait un salaire de 15 000 € mensuels sur un compte au Luxembourg"

Le syndicat ajoute : « Dans le même temps, les fournisseurs n'étaient plus payés et le PDG, qui n'est autre qu'Idris Mohammed, directeur de MS Foods et actionnaire minoritaire, se versait un salaire de 15 000 euros mensuels sur un compte au Luxembourg. » L'organisation syndicale a pourtant mis en demeure la CCI, et notamment son directeur, JeanPaul Chapalain, également aux commandes de Tilly-Sabco depuis novembre 2015. « La CCI (dont le rôle est de valoriser l'économie du territoire comme elle l'annonce sur son site ¬ NDLR) a investi dans l'entreprise et n'a même pas regardé ce qui s'y passait ! » enrage Nadine Le Guen. Contactée par l'Humanité, la CCI s'en est tenue à son communiqué officiel. Aujourd'hui, empêchés de pouvoir travailler, les salariés restent chez eux, amputés d'une partie de leurs revenus, qui pour beaucoup ne dépassaient déjà pas les 1 300 euros.

Disparue la prime à l'accrochage pour les ouvriers de ligne. Disparue celle de douche ou encore la prime pour les chauffeurs-ramasseurs qui sillonnent les élevages avant le lever du soleil. Parfois quelques salariés retournent à l'usine ouvrir les frigos pour que des fournisseurs se paient en prenant des poulets. « Est-ce bien légal ? » se demande Nadine. Après trois ans d'incertitude, les six prochains mois vont ajouter à l'attente insoutenable des salariés pour leur avenir. Pour ceux qui produisent la richesse mais ne bénéficient pas d'un compte au Luxembourg, « ne pas savoir ce qui va nous arriver est terrible », s'inquiète Nadine.

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5 août 2016 5 05 /08 /août /2016 05:55

Faut-il rappeler que Gérard Mulliez, l'actionnaire principal et le patron du groupe Auchan, est la troisième fortune de France selon le magazine Challenges après Liliane Bettancourt et Bernard Arnault? Troisième du classement Challenges avec 26 milliards d'euros de patrimoine (180 000 ans de salaire pour une caissière de chez Auchan), les Mulliez arrivaient en tête dans celui du magazine Capital, qui estimait leur fortune à 40,2 milliards d'euros.

Selon que vous soyez puissants ou misérables...

Pétition adressée à Auchan City Tourcoing

Pour la réintégration
de la caissière licencié pour 0,85 centimes!

par Union Locale CGT de TOURCOING

https://www.change.org/p/auchan-city-tourcoing-pour-la-r%C3%A9int%C3%A9gration-de-la-caissi%C3%A8re-licenci%C3%A9-pour-0-85-centimes

LOAN NGUYEN
L'HUMANITE
Jeudi 4 août 2016
Virée pour un écart de caisse de 85 centimes, une employée d'Auchan City à Tourcoing se bat pour être réintégrée. Clients et salariés font savoir leur indignation et font pression sur l'enseigne.

Auchan ne devait pas s'attendre à ce que l'affaire prenne une telle ampleur. « Certains clients ont fait savoir qu'ils ne reviendraient plus faire leurs courses dans l'enseigne, d'autres ont rendu leur carte de fidélité et certains ont même fait des chèques de 85 centimes d'euro », affirme Habib Hamdoud, délégué CGT à Auchan City de Tourcoing. Depuis lundi, date à laquelle l'histoire a été rendue publique, le licenciement d'une caissière de ce supermarché du Nord pour une erreur de caisse de 85 centimes d'euro a suscité de nombreuses réactions d'indignation de la part des salariés et des clients. Le 8 juillet, Stéphanie (*), qui supervisait six caisses automatiques, a en effet omis de scanner l'article d'une cliente ¬ un pot de sauce tomate ¬ que celle-ci avait rajouté à l'insu de l'hôtesse de caisse. Montant du larcin : 85 centimes d'euro, que la cliente aurait finalement payés après avoir été interpellée par un agent de sécurité du magasin.

Deux jours plus tard, la caissière est mise à pied à titre conservatoire en vue d'une sanction. Le 28 juillet, Stéphanie reçoit sa lettre de licenciement pour « manipulations frauduleuses ». « Dans le jargon de la grande distribution, ça veut dire "Caddie de complaisance" », décrypte Habib Hamdoud.

Un pot de sauce tomate non comptabilisé qui coûte cher

Pour la direction, qui considère donc que la caissière était de mèche avec la cliente, le pot de sauce tomate non comptabilisé ne serait pas le seul élément litigieux. « Il y a eu une accumulation de manipulations incorrectes: l'utilisation de bons de réduction non appropriée, l'annulation de paiement de produits finalement emportés par la cliente et un produit non enregistré », a fait savoir un porte-parole de l'enseigne de grande distribution. « Il y avait une promotion, un paquet gratuit pour un paquet acheté sur de l'eau gazeuse en magasin. Sauf que le fournisseur avait aussi sa propre promotion avec un sticker 70 centimes de réduction. La cliente a demandé à bénéficier des deux réductions.

On a ce problème de promotions qui se cumulent de manière récurrente. D'autres caissières ont fait la même manipulation pour des clients sans que cela ne pose problème », souligne le délégué CGT. Pour ce qui est des articles annulés, « deux paquets de nouilles », affirme Habib Hamdoud, ceux-ci n'auraient pas été emportés par la cliente, soutient celui-ci. La seule « faute » de la caissière pour la CGT aurait finalement été de n'avoir pas vu la cliente voler le pot de sauce tomate. « On exige un niveau de vigilance de la part des caissières ¬ qui doivent à la fois faire leur travail mais aussi de la prévention et de la sécurité ¬ qui est beaucoup trop élevé », poursuit-il. La direction reproche également à la caissière de ne pas s'être rendue à son entretien préalable à sanction pour s'expliquer. « Elle était en arrêt pour dépression suite à cet épisode », affirme de son côté le délégué CGT. Le syndicaliste estime en outre que le fait que Stéphanie soit syndiquée à la CGT aurait pu jouer en sa défaveur. Habib Hamdoud est persuadé qu'au-delà du cas de Stéphanie, son syndicat est dans le viseur de la direction. « J'ai alerté l'inspection du travail et fait un dépôt de plainte pour harcèlement et discrimination syndicale à mon encontre », souligne-t-il. En attendant, la médiatisation de l'affaire a déjà porté ses fruits. La direction annonce être disposée à rencontrer la caissière licenciée et ne semble pas écarter une éventuelle réintégration. En attendant, la CGT se tient prête à mobiliser en interne, via une pétition et un rassemblement.

(*) Prénom modifié.

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5 août 2016 5 05 /08 /août /2016 05:49
On n'arrête pas le progrès: la privatisation de la plage de La Baule, confiée à Véolia, ne convainc pas (Ouest-France)... et pour cause! La côte bretonne et de l'ouest ne doit pas devenir une nouvelle Riviera! Enfin si ça pouvait pousser Véolia à la mer!

http://www.entreprises.ouest-f rance.fr/article/baule-concess ion-plage-veolia-ne-convainc- pas-04-08-2016-281632?utm_ source=of-ofe_newsletter&utm_ medium

Actualité du jour

Jeudi 04 août 2016

La Baule. Concession de la plage : Veolia ne convainc pas

Les Baulois ont pu poser leurs questions, mardi soir, lors de la réunion publique sur l'attribution de la gestion de la plage. Mais le projet du concessionnaire reste très contesté.

Brigitte Chalopin, la commissaire-enquêtrice en charge de l'enquête publique sur la plage de La Baule, avait organisé cette réunion pour que chacun puisse avoir toutes les informations nécessaires pour se forger une opinion. Face à une assistance nombreuse, plus d'une centaine mardi soir à la salle des Floralies, l'objectif semble atteint. Mais le représentant de Veolia ne semble pas pour autant avoir convaincu les Baulois présents, qu'ils soient habitants ou résidents secondaires.

Un public attentif et averti

Malgré une assemblée majoritairement hostile au projet de Veolia, c'est dans une ambiance feutrée que le public a posé ses questions. Très peu d'avis favorables ont été recueillis, le sentiment général restant celui « d'avoir été écoutés mais pas forcément entendus ».

Mais le point qui a réellement crispé l'assistance, c'est l'absence remarquée du maire, Yves Métaireau, jugée par certains comme« lamentable » face à ce qui représente pour un habitant « une modification fondamentale de la plage de La Baule depuis 1819 ».

La privatisation de la plage de la Baule inquiète

Des réponses peu satisfaisantes

L'abandon du contrôle par la Ville, de sa plage, pour une durée de 12 années cristallise les mécontentements. La gestion du domaine public maritime baulois par un opérateur privé n'est pas comprise par bon nombre d'habitants. Le représentant de l'État, Yvan Forgeoux, a rappelé que ce n'était pas une « privatisation » de la plage et que celle-ci ne deviendrait pas « payante » car « c'est une notion garantie par le service public balnéaire ».

Le représentant de Veolia, Guénaël Granic, directeur développement chez Veolia eau à Nantes, rassure l'assistance : « Il n'y aura pas de McDonald's sur la plage ». Il précise d'ailleurs que « le projet est amendable, l'enquête est faite pour ça ».

Néanmoins, cela ne suffit pas à rassurer des Baulois manifestement très inquiets quant à l'avenir de leur plage : « Pourquoi déplacer les emplacements des bateaux loin du chenal ? » « C'est un projet très bancal sur le plan administratif, on va dans le mur... »

Un habitant, Baulois depuis près de 40 ans, va même jusqu'à apostropher le représentant de Veolia : « Vous voulez un nouveau Notre-Dame-des-Landes ? »

500 observations reçues

Pour la commissaire-enquêtrice, « l'enquête s'est très bien passée » avec près de 500 contributions au total. Elle rappelle qu'il ne reste plus que deux jours pour apporter sa contribution, par mail ou lors de la dernière permanence, ce jeudi, à la mairie de 14 h à 17 h, heure de clôture de l'enquête.

La suite ? La commissaire enquêtrice devrait rendre son rapport et formuler un avis début septembre. Avis qui motivera la décision que prendra ensuite le préfet de Loire-Atlantique.

Anthony MEIGNEN

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5 août 2016 5 05 /08 /août /2016 05:47
Photo blog Canaille Le Rouge: "Non à la loi travail et à son monde", Châteaulin

Photo blog Canaille Le Rouge: "Non à la loi travail et à son monde", Châteaulin

Sur le site Canaille Le Rouge, Utopiste debout! : http://canaille-le-rouge.over-blog.com/

Carte postale estivale: à l'ouest, rien de nouveau!

A mi-chemin entre Brest et Quimper, à 35 km de l'Islande (plus quelques centaines de miles marins), à Châteaulin, ville qui s'honore d'avoir eu Jean Moulin comme sous-préfet en 1930 (il y rencontrera Max Jacob, Saint Pol Roux) existe un lieu d'incivilité majeure, repère certainement surveillé par tous les services de Beauvau et de sa préfecture réunis.

Pensez donc, on y trouve toute la presse.

Pire, on y vend des livres, toute sortes de livres, pour tous les âges, pour tous les goûts.

Et même, imaginez-vous, de la poésie !

Cela au cœur de la Bollorépublique Le Drianesque, au point le plus passant de la ville. Un dépôt d'armes de subversion massive qui annonce fièrement la couleur.

Canaille le Rouge ne pouvait pas ne pas vous adresser cette carte postale.

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5 août 2016 5 05 /08 /août /2016 05:24
Non à la garde nationale, oui à une vraie politique de lutte contre Daesh (PCF)

Non à la garde nationale, oui à une vraie politique de lutte contre Daesh

Après l’échec patent de l’opération Sentinelle, en annonçant la mise en place d’une garde nationale, le gouvernement poursuit sa fuite en avant dans la communication sécuritaire, plutôt que de mettre en œuvre des mesures efficaces pour lutter contre le terrorisme de Daesh.

Inspiré par les propositions avancées en décembre 2015 par Robert Ménard, le gouvernement entend transformer la réserve militaire et policière en Garde nationale, en l’ouvrant au volontariat des jeunes et des sans-emploi. Or la réserve est aujourd’hui un échec total en raison à la fois de la suspension de la conscription et de la situation économique et sociale du pays.

Ainsi, il ne s’agit pas de recréer la garde nationale de la Commune de Paris, mais plutôt de copier le modèle de la garde nationale des Etats-Unis. Or force est de constater que les exemples historiques abondent, en particulier aux Etats-Unis, de l’usage de la garde nationale à des fins de répression dans le sang des mouvements sociaux et démocratiques.

Cette décision de création d’une garde nationale est en fait un nouveau pas vers la privatisation des fonctions régaliennes de sécurité de l’État.

Plutôt que de créer un ersatz de police et d’armée, moins bien formé, moins bien entraîné, moins bien équipé, moins bien soldé, le gouvernement, s’il veut lutter contre les menées criminelles de Daesh et affidés, devrait renforcer les moyens et les effectifs de tous les services de l’État et prendre les mesure politiques et financières nécessaires en s’attaquant aux protecteurs de Daesh et à ce qui fait le terreau social et géopolitique de son action criminelle.

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5 août 2016 5 05 /08 /août /2016 05:22
Patrick Drahi

Patrick Drahi

SFR : Patrick Drahi doit rendre des comptes sur l'utilisation des millions d'euros touchés au titre du CICE (Olivier Dartigolles)

Alors que SFR prépare une "réorganisation", dès cet automne, menaçant directement 5000 postes, soit 1/3 des effectifs, le gouvernement vient de rappeler à Patrick Drahi ses engagements en termes d'emploi et d'investissement. On n'a pas attendu les dernières annonces pour avoir une idée très claire sur la "valeur" de la parole et des engagements de P. Drahi. En 2014, lors du rachat de SFR par Altice, l'emploi devait être maintenu. Depuis, 1200 postes ont été supprimés. Dans le même temps, le groupe Altice a réalisé un chiffre d'affaire de 17,4 milliards d'euros en 2015.

Une nouvelle fois, la question posée est celle d'une certaine morale, d'une éthique, du respect des engagements pris. De Gattaz à Bolloré, de Ghons à Drahi, la même cupidité et le même cynisme suivi des sempiternels "rappels" du gouvernement sur lesquels le patronat s’essuie les pieds. Le "compromis historique" proposé par Hollande au patronat au cours de ce quinquennat est un gigantesque fiasco. Ça ne va pas mieux. Cela ira mieux quand ça ira bien pour les salariés.

Et il faudrait que cela n'aille pas aussi tranquillement pour P. Drahi qui doit aujourd'hui rendre des comptes sur l'utilisation des aides versées via le CICE. Nous demandons par ailleurs à l'Ėtat de communiquer le montant total de CICE dont SFR a bénéficié.

Olivier Dartigolles, porte parole du PCF

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