Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 10:40
Georges Guigouin, le préfet du maquis (L'Humanité - Magali Jauffret, 27 octobre 2005)

Disparition de Georges Guingouin, le 27 octobre 2005


Georges Guingouin : « Le préfet du maquis », un article de Magali Jauffret publié dans l’Humanité du 8 juillet 2010
Chef de la Résistance du Limousin, maire de Limoges, il était un personnage de légende, héroïque et désobéissant. Il ne se soumettra pas, d’ailleurs, aux directives du Parti communiste lorsqu’elles lui sembleront injustifiées, ce qui lui vaudra d’être évincé pour n’être réhabilité qu’en 1998.
Nous sommes en février 1941. Il vient d’avoir vingt-huit ans. À quoi pense Georges Guingouin, caché dans la cabane souterraine d’une sapinière du mont Gargan, en ce Limousin boisé et peuplé de croquants, pour échapper aux Allemands et à la milice ? S’autorise-t-il même à penser, à rêver alors que le temps dicte de faire entrer les paroles dans la vie ? Il faut faire tourner la ronéo pour sortir l’Humanité clandestine, imaginer un plan pour nourrir le maquis, trouver de quoi imprimer de faux papiers, arriver à saboter les batteuses. Empêcher la livraison de blé à Hitler sera de la première importance…
Les soirs de combat, quand la mort rôde trop, après avoir assisté les blessés, accompagné les mourants, des vers de Victor Hugo, appris par cœur à l’école à Bellac, puis transmis aux enfants du temps où il était instituteur à Saint-Gilles-les-Forêts, remontent le fil de sa mémoire et calment son envie de hurler. Dans ces moments-là, toucher ainsi à la fragilité de l’humain le rapproche de son père qu’il n’a pas eu le temps de connaître et qui repose, avec sept cents de ses camarades, dans la fosse commune d’un village du Nord.
Évoquer Georges Guingouin, c’est explorer les qualités de désobéissance, d’héroïsme, de loyauté de l’homme, lorsqu’il est à son meilleur niveau. C’est aussi comprendre la singularité fondatrice de ce Limousin rouge qui, après avoir bercé de nombreux communards, offre à la nation de sacrés maquisards.
Juste après ce 18 juin 1940, blessé, mais déterminé à ne pas être fait prisonnier par les Allemands, Guingouin s’enfuit de l’hôpital Sainte-Madeleine de Moulins. Il est l’un des premiers à penser la nécessité de créer un réseau clandestin contre Vichy. Il n’a aucun mal à convaincre les paysans communistes de la région d’Eymoutiers, parmi lesquels Andrée Audouin, qui deviendra journaliste à l’Humanité, de grimper avec lui dans la montagne avec des fusils. « Tu as été le seul normalien de Limoges à participer à la grève du 12 février 1934, lui disent-ils. Tu es solide. On te suit. »
Les années passent. Le charisme, l’intelligence terrienne de Georges Guingouin s’affirment. Chef de la résistance civile dans la région, il est capable de diriger, à l’apogée de la lutte, des hommes aussi différents que 8 750 FTP, 4 100 membres de l’Armée secrète, 1 000 membres de l’organisation Résistance armée, 300 républicains espagnols et 500 ex-Vlassov. Cerveau de nombreux sabotages, il multiplie les coups gagnants contre l’économie de guerre, contre les lignes de communication de l’armée allemande. Ce faisant, il ne néglige pas la lutte des classes et s’allie les paysans en leur permettant de garder le fourrage et le blé, en rémunérant correctement les produits agricoles, en faisant revenir le pain blanc sur les tables grâce à des décrets signés « le préfet du maquis ».
Enfin, on le découvre stratège. La capture, le 9 juin 1944, du Sturmbannführer Kämpfe, « héros » de la division d’élite SS Das Reich, retarde cette dernière de deux jours, dans sa mise en mouvement vers la Normandie. Le général Eisenhower reconnaît que ce retard a sauvé la tête de pont alliée. Mais ce n’est pas tout. Le 3 août, procédant à une manœuvre d’encerclement de Limoges, il obtient sans effusion de sang la capitulation du général Geiniger. Mieux : des escadrons de gendarmes et de gardes mobiles, qui se terraient dans la campagne limousine, se rendent à lui après l’avoir pourchassé.
Les années passant, l’isolement gagnant, Georges Guingouin, sans contacts ni directives, prend insensiblement ses distances avec les décisions du Parti qui ne lui semblent pas opportunes. Lorsqu’il ne partage pas les mêmes analyses, lorsque les directives lui semblent aventureuses, lorsque le coût en vies humaines lui paraît trop élevé, il désobéit. Son personnage n’en finit pas de soulever la controverse. Prend-il conscience que pareilles libertés, insoumissions, prises de distance avec l’appareil sont inconcevables dans un contexte de guerre froide, d’adhésion à la IIIe Internationale, de culte de la personnalité ? En tout cas, le portrait dressé de lui, à l’époque, est terriblement schizophrénique. Surnommé affectueusement Lou Grand à l’intérieur du maquis, il est, à l’extérieur, traité de « fou qui vit dans les bois, se levant la nuit pour écraser des chiens ».
Guingouin l’ignore, mais il est déjà diabolisé, pris dans les mâchoires d’une étrange et double tenaille, étranglé par les manœuvres conjointes de socialistes, de vichystes revanchards, mais aussi des siens, qui l’accusent de « travail fractionnel », d’« acceptation sans protestation des éloges de la presse américaine », de razzia sur les fonds secrets de la Résistance ! Deux exclusions valant mieux qu’une, un procès de Moscou est en marche dans le Limousin contre celui qui devient maire communiste de Limoges de 1945 à 1947 et que de Gaulle élève au grade de compagnon de la Libération. Un grave accident automobile, une machination judiciaire qui l’envoie en prison, dans le coma et en hôpital psychiatrique parachèvent ce tableau de l’indignité.
Georges Guingouin, finalement réhabilité par le secrétaire national du PCF d’alors, Robert Hue, en février 1998, est l’honneur des communistes français. Anticipant la déstalinisation, sa vie atteste que les valeurs communistes se valident à l’aune d’une liberté ressentie, questionnée en permanence et nourrie de l’humain. En 1964, il rédige une adresse aux membres du 17e Congrès du Parti communiste français. Se plaignant de la rupture entre les paroles et les actes au détriment de l’idéal proclamé, il conclut par ces mots : « Au soir des combats, j’ai bercé dans mes bras des mourants (...), j’ai tenté des actions désespérées pour sauver ceux qui étaient destinés aux fours crématoires et au poteau d’exécution. Croyez-moi, c’est cette vertu de compréhension qu’il faut pratiquer pour trouver l’art d’avancer. »

(Lu sur la page Facebook de Robert Clément)

Georges Guigouin, le préfet du maquis (L'Humanité - Magali Jauffret, 27 octobre 2005)
Partager cet article
Repost0
27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 10:25

Chômage : "L'idée d'une baisse du chômage est une imposture"

 

L'idée selon laquelle les derniers chiffres de Pôle Emploi prouveraient que François Hollande est en train de vaincre le chômage est une imposture. Certes, le nombre de chômeurs inscrits en catégorie A a baissé en septembre mais le nombre total des demandeurs d'emploi, y compris ceux qui ont travaillé quelques heures au cours du mois, est en augmentation : + 1 % sur un an, le chiffre officiel atteint 5,78 millions. En effet, les "petits boulots" en CDD explosent, de même que le nombre de chômeurs qui n'entrent pas dans ces statistiques parce que, découragés, ils ne s'inscrivent même plus à Pôle emploi, comme le montrent les enquêtes de l'INSEE sur le "halo" du chômage.

Contrairement à ce que prétendent le gouvernement et le MEDEF, les politiques de baisse du coût du travail ne font pas baisser le chômage, elles approfondissent la crise du marché du travail. C'est au coût du capital qu'il faut s'attaquer. Tandis que les PME qui pourraient embaucher n'osent même plus demander un crédit à leur banque de peur de se voir fermer la porte au nez, l'argent des marchés financiers et de la BCE coule à flot pour les multinationales comme Danone à qui les banques ont prêté cet été de quoi racheter, pour 12,5 milliards d'euros, le "roi du bio" sur le marché américain. 

Faire reculer vraiment chômage et précarité, jusqu'à les éradiquer, est urgent, c'est ce que demandent les français. Le PCF propose une loi de sécurisation de l'emploi et de la formation. Tout de suite, des moyens concrets pour conquérir des pouvoirs dans les entreprises, dans les bassins d'emplois, les régions, et mettre ainsi l'argent des entreprises, l'argent des banques et l'argent public au service de la création d'emplois, de la formation des travailleurs, de la création de richesses dans les territoires, du développement des services publics.

"l'idée d'une baisse du chômage est une imposture" (PCF)
Partager cet article
Repost0
27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 09:35
Il y a vingt-six ans mourait Robert Antelme, résistant déporté à Buchenwald et Dachau, l'auteur de "L'espèce humaine" - par Robert Clément

Mort de Robert Antelme le 26 octobre 1990

 


Robert Antelme entra dans la Résistance en 1943, fut arrêté par la Gestapo et déporté en 1944, d'abord à Buchenwald, puis à Dachau, d'où il fut libéré le 29 avril 1945, à la limite de l'épuisement. De retour en France, Antelme chercha aussitôt à tirer de sa détention dans les camps de concentration un récit qui, au-delà d'un témoignage, constituât une réflexion sur la nature profonde de l'humanité ; tel est le propos de son unique livre, l'Espèce humaine, publié en 1947. Il démissionna du Parti communiste français en 1956. En septembre 1960, il signa le Manifeste des 121, qui proclamait le droit à l'insoumission pendant la guerre d'Algérie. Il mourut le 26 octobre 1990 à l'hôpital des Invalides, à Paris. Il avait été marié à Marguerite Duras.
 

L'Espèce humaine
À sa parution, en 1947, le livre de Robert Antelme passa pratiquement inaperçu. Réédité dix ans plus tard, il connut alors une diffusion plus large. Antelme pousse, sans doute jusqu'à ses dernières limites, la réflexion sur le sens de la volonté exterminatrice des SS. Son livre met en lumière ce paradoxe qui finit par avoir raison de l'entreprise de destruction des nazis : en cherchant à nier l'humanité des déportés et à prouver leur supériorité sur les autres hommes, les SS aboutirent à l'inverse à montrer la commune appartenance des bourreaux et des victimes à une seule espèce : « … il n'y a pas des espèces humaines, il y a une espèce humaine. C'est parce que nous sommes des hommes comme eux que les SS seront en définitive impuissants devant nous. C'est parce qu'ils auront tenté de mettre en cause l'unité de cette espèce qu'ils seront finalement écrasés. »
Les SS réduisirent les déportés à n'être plus que des êtres préoccupés par la seule tentative de ne pas mourir, tentative dérisoire au regard de l'idée que l'on peut se faire de l'humanité : « Militer, ici, c'est lutter raisonnablement contre la mort. » Pour expliquer cette volonté de ne pas mourir, Antelme n'invoque pas la nécessité de survivre afin de pouvoir, une fois libéré, apporter un témoignage ; selon lui, les déportés n'avaient rien d'autre à vivre que leur vie de déporté : « Mais c'est une vie, notre vraie vie, nous n'en avons aucune autre à vivre. Car c'est bien ainsi que des millions d'hommes et leur système veulent que nous vivions et que d'autres l'acceptent. »
Cette intolérable vérité n'est pas sans conséquences. Elle jette une lumière horrible sur la vie de chaque déporté, cette vie qui n'est réduite qu'à sa non-mort en tant que membre de l'espèce humaine – ce qui pousse le déporté à se comporter de façon parfois ignoble face à plus faible que lui, ainsi qu'Antelme en donne divers exemples. Ensuite, et bien au-delà des seuls déportés, cette vérité bouleverse le sens de la vie de tous ceux qui la connaissent. Face à la haine et à l'insupportable volonté de destruction de certains hommes, d'autres hommes n'ont donc survécu que parce qu'ils n'avaient pas d'autre vie à vivre.
Cependant, l'espoir – ou en tout cas une issue – n'est pas absent de cette réflexion sans concession : en luttant pour vivre, le déporté lutte « pour justifier toutes les valeurs, y compris celles dont son oppresseur, en les falsifiant d'ailleurs, tente de se réserver la jouissance exclusive ». Ainsi, plus le SS nie l'humanité du déporté en le forçant à la déchéance, plus il confirme l'humanité profonde de ce déporté qui n'accepte sa propre déchéance que pour faire triompher les perspectives de libération de l'humanité.
Le message d'Antelme est à la fois intérieur et politique ; il s'adresse à chacun de ses lecteurs en particulier, et à l'espèce humaine dans son ensemble. Si Antelme témoigne, ce n'est pas d'abord d'une souffrance, mais de ce fait fondamental que plus une dictature ou un ordre quel qu'il soit s'acharne à nier l'humanité de l'homme, plus il la met en évidence. Un SS, un bourreau « peut tuer un homme, mais il ne peut pas le changer en autre chose ». Contraindre un homme à la déchéance n'abolit pas l'appartenance de chacun, bourreau et victime, à la même espèce ; cette défaite de la volonté de destruction n'est sans doute pas pour autant la victoire d'une perspective de libération de l'humanité, mais Antelme redonne toute sa valeur à la vie que les déportés ont vécue dans les camps de concentration et d'extermination. En ce sens, l'Espèce humaine est un livre unique, bouleversant, d'une élévation de pensée absolue et d'une actualité terrifiante.

Partager cet article
Repost0
27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 09:23
Mitterrand et le tournant libéral : y avait-il une alternative ? - Regards, 26 octobre 2016

S’attachant à tirer un bilan « raisonné et positif » de la présidence de Mitterrand, Jean-Luc Mélenchon va jusqu’à défendre le "tournant de la rigueur" comme inévitable dans le contexte de l’époque. Une autre voie était pourtant possible.

Qui se réclame encore aujourd’hui de François Mitterrand, qui aurait eu 100 ans aujourd’hui ? Si les mitterrandistes autoproclamés se font rares dans les rangs du PS, il en est un qui n’a jamais cessé de s’en revendiquer : Jean-Luc Mélenchon. Dans Le choix de l’insoumission, le candidat du Parti de gauche rend de nouveau un hommage vibrant à un « grand premier de cordée ».

Et pour cause, les débuts de son premier septennat sont marqués par l’application de l’audacieux Programme commun : augmentation de 10% du smic, de 25% des allocations familiales, de 25% de l’allocation logement, la semaine de 39 heures, la cinquième semaine de congés payés, la retraite à soixante ans, l’impôt sur les grandes fortunes, le recrutement de dizaines de milliers de fonctionnaires, la nationalisation de grands groupes industriels et bancaires… Mais aussi le remboursement de l’IVG, l’abolition de la peine de mort, la décriminalisation de l’homosexualité… Qui, à gauche, peut prétendre avoir fait mieux depuis ?

Compromis ou compromissions ?

Là où le bilan « raisonné et positif » de Mélenchon laisse perplexe, toutefois, c’est dans sa défense du tournant libéral qui a suivi : blocage des salaires en 1982, politique de la rigueur en 1983, dérégulation bancaire en 1986, libéralisation des flux de capitaux en 1988… Que François Hollande tente d’instrumentaliser l’héritage "réaliste" mitterrandien pour justifier que l’on ne fait pas toujours tout ce qu’on veut lorsqu’on arrive à l’Élysée est une chose. Mais comment Mélenchon peut-il pardonner au premier président socialiste de la Ve République de s’être rallié à la raison austéritaire et pro-finance de la Deuxième gauche de Michel Rocard et Jacques Delors, tout en critiquant la capitulation de Tsipras face à ses créanciers de l’Union européenne ?

La réponse est simple. Pour l’ex-socialiste, Mitterrand n’avait pas le choix : les promesses généreuses du Programme commun étaient fondées sur une analyse dépassée de la conjoncture et de la crise en cours : « La mutation du capitalisme et sa transnationalisation n’étaient pas du tout comprises », affirme-t-il dans un entretien accordé à la revue Charles. « Ce qui est incroyable est que le résultat de l’agression du capital à cette époque soit aujourd’hui présentée comme étant le produit de nos erreurs et que nos compromis soient vus comme des "compromissions". Enfin, tout de même ! La France a été assaillie, agressée par le capital dès l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand. Nous avons dû subir trois dévaluations, un contrôle des changes et un emprunt forcé ! »

L’argument mérite d’être considéré. Car l’enjeu est de taille : il s’agit de déterminer si le funeste There is No Alternative cher à Thatcher peut être vrai… Or la question de savoir si le gouvernement aurait pu poursuivre sur la lancée (de gauche) du Programme commun est loin d’être simple.

Profits, investissements et "coût du travail"

Aujourd’hui, l’Europe est confrontée à une crise keynésienne de la demande ; Tsipras a donc la rationalité économique de son côté lorsqu’il appelle à en finir avec les désastreux programmes d’austérité. Mais dans les années 1980, la France subit bel et bien une crise de l’offre, c’est-à-dire une crise de baisse du taux de profit. Même les économistes de gauche, notamment ceux de l’École de la régulation, comme Alain Lipietz, Robert Boyer, Benjamin Coriat ou encore Michel Aglietta, le reconnaissent à l’époque : les salaires représentent une part trop élevée de la valeur ajoutée par rapport aux profits.

La progression rapide des salaires réels après la Libération, sous l’effet des conventions d’indexation des salaires sur les prix et des avantages salariaux obtenus par des syndicats forts, ne pose aucun problème tant qu’elle reste en ligne avec la croissance forte de la productivité du travail. Or le début des années 1970 voit une chute du rythme des gains de productivité des méthodes "tayloriennes" de production de masse. Résultat, les profits sont laminés et les taux d’investissement s’effondrent. De plus, dans un contexte d’ouverture progressive de l’économie, le niveau élevé des salaires français devient un poids pour la compétitivité : on commence à parler du "coût du travail" qui nuit à l’exportation.

Dans une telle situation, il est vrai que les plans de relance sont voués à l’échec : d’une part le manque d’investissement ne provient pas d’une insuffisance de la demande et d’autre part le surcroît de consommation risque de se porter sur des produits fabriqués à l’étranger, et donc de ne pas inciter les entreprises françaises à investir.

Un modèle américain plutôt que scandinave ou japonais

En ce sens, le fatalisme de Mélenchon est justifié : il fallait bien réajuster à la baisse la part salariale afin de rétablir la profitabilité et la compétitivité des entreprises. « Mais le blocage des salaires et la flexibilité n’étaient pas le seul moyen d’y arriver », explique l’ex-eurodéputé EELV Alain Lipietz, qui défendait à l’époque une politique alternative : « L’autre moyen, c’était de conserver des salaires décents et des droits renforcés, mais de relancer la productivité. Pour cela, on aurait pu faire comme les Allemands, les Scandinaves et les Japonais : mobiliser le savoir-faire des travailleurs à travers des "cercles de qualité" pour élaborer avec eux les méthodes d’une meilleure efficacité technique de la production. »

Lipietz poursuit : « C’est ce que prônaient le PDG de Danone Antoine Riboud ou le socialiste Jean Auroux, en vain. Partis comme "sherpas" aux États-Unis pour préparer le sommet de Versailles de 1982, Jacques Attali et François Hollande sont revenus à l’Élysée complètement séduits par la politique de compression et de flexibilisation salariale de Reagan. Et c’est ce modèle anglo-saxon qui a été suivi la même année ».

Avec une efficacité redoutable : en quatre ans, la part des profits dans la valeur ajoutée refait tout le chemin perdu, revenant en 1986 aux 29% de 1970 et atteignant son sommet en 1989 avec 33%.

Construction de l’Europe contre justice sociale

Le résultat est en revanche médiocre en termes de reprise de l’investissement, dont le niveau cesse de remonter dès 1986 : on découvre alors qu’il ne suffit pas que les entreprises engrangent des profits pour qu’elles consentent à investir. En l’occurrence, elles vont préférer les transférer sous forme de dividendes aux actionnaires ou les faire fructifier sur les marchés financiers à mesure que ces derniers sont libéralisés.

Quant à l’orthodoxie budgétaire et à la libéralisation des flux de capitaux, elles n’étaient pas plus inévitables que ne l’était le gel des salaires : elles étaient simplement requises pour rester dans le Système monétaire européen. La France avait la possibilité de se retirer du SME pour laisser le franc se déprécier – plutôt que de faire reposer la compétitivité, la lutte contre l’inflation et la résorption du déficit commercial sur la compression du "coût du travail" –, maintenir le contrôle des changes pour parer les attaques spéculatives, instaurer des mesures protectionnistes pour investir dans l’appareil productif.

Certes, ceci aurait impliqué de mettre entre parenthèse la construction européenne ou du moins de lui imposer une autre orientation. Mitterrand qui, en 1978, voulait « l’Europe des travailleurs, contre l’Europe marchande, l’Europe des profits, l’Europe des grandes affaires », comprend qu’il va falloir choisir : « Je suis partagé entre deux ambitions : celle de la construction de l’Europe et celle de la justice sociale », confie-t-il en 1983 à Attali. Il y avait donc bien une alternative. Et il a tranché.

Partager cet article
Repost0
27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 09:00
PCF: réflexion autour de la présidentielle (Le Télégramme Brest, 27 octobre 2016)
Partager cet article
Repost0
27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 05:54

 

Depuis plusieurs jours les policiers se rassemblent spontanément dans de nombreuses villes de France. Ils expriment une colère et un épuisement. Ils réagissent après l’agression violente et à la volonté meurtrière de Viry-Châtillon.

L’épuisement trouve ses sources dans le rythme terrible qui est imposé aux effectifs de Police depuis les attentats du 7 janvier à Charlie Hebdo et qui s’est vu renforcé depuis le 13 novembre et le 14 juillet. Congés reportés, mobilisation permanente, heures supplémentaires sont devenus le quotidien de la Police Nationale. Cette pression accrue est venue s’ajouter à des dysfonctionnements déjà existants, rendant la situation insupportable.

D'abord, il faut embaucher, renforcer le nombre et la présence quotidienne de la Police Nationale dans tous les territoires et en particulier auprès de ceux qui souffrent le plus de la crise et de la délinquance quotidienne. Les syndicats de policiers avancent des chiffres qu’il faut écouter et auxquels il faut répondre rapidement.

Ensuite, nous devons aussi nous interroger sur leurs missions, à commencer par la règle qui détermine leurs actions depuis le passage de Nicolas Sarkozy à l’intérieur : celle du chiffre.

La logique de rentabilité capitaliste qui s’applique depuis lors est en train de détruire, de dévoyer le rôle du service public de Police nationale. Elle vide de son sens le métier, brise les vocations et donne de l’importance à des actions qui sont rentables pour les statistiques mais peu pour la sécurité des citoyens de France.

C’est le cas des contrôles d’identité systématiques, des contrôles routiers inopinés ou encore des îlotages sans buts précis. Certes, ils permettent souvent de faire coup double pour les statistiques avec une infraction constatée et une verbalisation immédiate entrant dans la colonne faits résolus sans trop de temps, mais cela détourne de nombreux policiers de taches plus importantes ou de la proximité avec les habitant-es.

Il faut casser cette dynamique. C’est elle qui organise la pression, justifie les méthodes de management les plus dures sur les agents. Chaque année des dizaines de policiers mettent fin à leur jour avec leur arme de service ou sur leur lieu de travail.

Nous avons besoin d’une autre police. Le PCF souhaite que cette crise soit l’occasion de prendre le virage de la proximité, du sens du métier, du retour au service public auquel les citoyennes et citoyens de ce pays ont droit.

 

Partager cet article
Repost0
27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 05:52

GÉRARD LE PUILL
MERCREDI, 26 OCTOBRE, 2016
HUMANITE.FR

 

 

 

 

En septembre, le nombre de  chômeurs  inscrits en catégorie A  est en diminution : il y a 66.300 chômeurs de moins en France métropolitaine  et le recul est de 67.100 quand on ajoute les départements et territoires d’outre mer. Cela nous donne tout de même 3.746.000 demandeurs d’emploi en catégorie A, ceux qui n’ont pas travaillé une seule heure dans le mois. Globalement le nombre de chômeurs  a augmenté de plus de 600.000 en quatre ans

Pour analyser les chiffres publiés hier pour le mois de septembre, il  faut aussi se souvenir que le nombre  de chômeurs en  catégorie  A  était en augmentation de  52.400  au mois d’août. Sur deux mois  la baisse n’est donc que de  13.900 chômeurs, ce qui ramène la baisse mensuelle moyenne de 6.950 sur ces deux mois. Depuis l’élection  de François Hollande à l’Elysée, la France compte 617.000 chômeurs supplémentaires. Nous sommes donc loin de l’inversion de la courbe du chômage promise dans un premier temps pour la fin de l’année 2012 et dans un second temps pour la fin 2013 par l’actuel président de la République.
C’est  pourtant  le « message »  que tentent  de faire passer  depuis hier certains parlementaires socialistes figurant encore dans le dernier carré  des fidèles d’un président de la République  dont un sondage publié  dans Le Monde daté de ce jour nous dit que seulement 4% des Français en âge de voter  répondent individuellement « oui » à la question suivante : « De manière générale , êtes-vous satisfait  de l’action du président de la République, François Hollande ?». Mais, 70% se disent « insatisfait » et 26% « ni satisfait ni insatisfait».

Pour revenir au chômage, le nombre d’inscrit à Pôle emploi en catégories B et C  a augmenté de 39.100 au mois de septembre ce qui porte ne nombre total de demandeurs d’emploi à 5,7 millions de personnes. Il s’agit de travailleurs précaires dont beaucoup disposent de moins de 78 heures de travail par mois et d’autres un peu plus . Ils sont environ 2 millions en France et leur nombre a augmenté de 1% depuis un an. Ainsi, la légère diminution des chômeurs de catégorie A de l’ordre de 94.100 personnes depuis un an se traduit aussi par une  augmentation  de 20.000 du nombre de personnes qui ne travaillent pas assez pour sortir des statistiques des catégories B et C. 
Ajoutons que le plan de mise en formation de 500.000 personnes  cet automne  permet aussi de faire baisser le nombre d’inscrit à Pôle emploi en catégorie A durant quelques mois, même si une formation est toujours bonne à prendre si elle augmente ensuite les perspectives d’emploi. Enfin, même si l’INSEE nous dit que de juin 2015 à juin 2016, 143.000 emplois supplémentaires  ont été créés par le secteur privé  en France métropolitaine, cela fait très peut au regard de l’argent public donné aux entreprises à travers  le Crédit  d’impôt pour la compétitivité et l’emploi  (CICE) et le Pacte de  responsabilité qui réduit les cotisations des entreprises. Le coût annuel du seul CICE pour le budget de l’Etat  est  de l’ordre de 20 milliards d’euros. Mais, comme l’a montré la sénatrice communiste Marie-France  Beaufils   dans un rapport, le secteur industriel  producteur de richesses n’a bénéficié que de « 19,4%  de ces créances en 2014 » ajoutant que « le commerce représente  cette année là 19,2% de créances ».

Dit autrement, les  gros bénéficiaires du cinquième des sommes versées  aux entreprises au titre du CICE , soir près 4 milliards d’euros par an en  France, sont les groupes Auchan,   Carrefour, Casino  et Leclerc qui pillent leurs fournisseurs sans créer la moindre richesse . Mais, comme elles sont les plus gros bénéficiaires du CICE en payant des salaires inférieurs à 2,5 fois le SMIC  à 99% de leurs  salariés, elles ont, depuis trois ans, utilisé cet argent pour construire et ouvrir de nouveau magasins, à commencer  par les « drives » que l’on voit pousser comme des champignons. Quant à l’emploi, on y déplace des gens  en interne pour les  exploiter  comme des esclaves.

Cela fait beaucoup d’argent gaspillé pour peu de résultats puisque l’UNEDIC  table sur une baisse globale de 126.000  chômeurs en catégorie A pour  2016. Il n’y aura pas moins de chômeurs de catégorie A en fin de mandat de François Hollande par rapport aux chiffres de 2012. On peut même pronostiquer que leur augmentation aura été supérieure à 500.000 durant   son quinquennat, soit 100.000 chômeurs de plus par an en moyenne. Il n’est pas étonnant, à partir  de là,  qu’un sondage  publié ce mercredi par le Figaro  fait figurer François Hollande en quatrième position   avec  10 à 12% des voix au premier tour de la présidentielle de 2017,  s’il décidait  d’être candidat.

 

Partager cet article
Repost0
27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 05:45

Jean Ortiz

Dimanche, 23 Octobre, 2016 - 14:59

 

Ras la casquette !

Quelques amis bien intentionnés, c’est-à-dire le plus souvent anticocos - « mais je n’ai rien contre les communistes » - m’accusent de tout politiser dans notre combat (devoir, travail) de mémoire historique. Alors, que l’on me permette cette mise au poing.

Partout, nous avons besoin de réinjecter du sens, de la lutte des classes, donc de la politique.

Depuis une trentaine d’années, la droite a gagné la bataille des idées ; l’historiographie française se caractérise par une droitisation galopante... l’histoire sociale agonise à l’université et ailleurs.

Ce mouvement vise entre autres à jeter la suspicion sur tout un secteur, souvent « hégémonique » (cela ne veut pas dire exclusif) de la lutte antifasciste : les « Rouges »... Les militants, bombardés de partout, font parfois le gros dos, cantonnant leurs propos à une mémoire victimaire, qui cache les enjeux, une mémoire sentimentale, affective, souvent vide de contenu politique. Un seul exemple : les Brigades internationales étaient majoritairement communistes. Pourquoi l’oublier ? Ce n’est pas un hasard et il faudrait en être fier et non décaféiner le propos. Il en va de même avec la « Nueve », avec la Résistance étrangère, avec les Guérilleros espagnols. Formidable retournement de l’histoire. Tous staliniens, tous marionnettes manipulées !... Le communisme a vertébré la lutte, mais cela ne signifie pas qu’il en eut l’exclusive ; l’antifascisme était pluriel.

Cet insupportable révisionnisme anticommuniste doit être combattu avec vigueur. Les « nouveaux révisos » entendent réécrire le passé pour en occulter les luttes sociales, la mémoire ouvrière, le contenu de classe, les utopies révolutionnaires. Pour ces faussaires, les héros ne sont pas des héros, mais ils deviennent des martyrs, manipulés et finalement sacrifiés, voire des bourreaux...

Voilà pourquoi notre réappropriation de l’histoire ne peut être neutre, mais critique, offensive, exigeante.

La mémoire historique est devenue un enjeu central de la lutte idéologique. N’en obscurcissons pas le sens, les leçons, par des célébrations trop consensuelles. Les classes dominantes entendent plier le passé à leurs intérêts d’aujourd’hui, et nous faire accepter toutes les régressions. Elles veulent mettre la mémoire au service de la recomposition du monde autour du néo-libéralisme. Qu’on se le dise !

Alors, oui, réinjectons de la politique !

 

 

 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2016 3 26 /10 /octobre /2016 12:08
Le médicament malade du profit - débat de l'atelier régional santé PCF-Front de Gauche à la fête de l'Humanité Bretagne le dimanche 4 décembre avec Olivier Maguet, Danièle Sanchez, Yann Le Pollotec
Partager cet article
Repost0
26 octobre 2016 3 26 /10 /octobre /2016 11:09
Explication des députés Front de Gauche: "Ce projet de loi de finances pour 2017 est taillé sur mesure pour répondre aux exigences de l'Union européenne"

Explication des députés Front de gauche

"Ce projet de loi de finances pour 2017 est taillé sur mesure pour répondre aux exigences de l’Union européenne"

 

Le 25 octobre, l’Assemblée a adopté la première partie du projet de loi de finances pour 2017. 285 députés ont voté pour, 242 députés ont voté contre et 24 députés se sont abstenus.

Les députés Front de gauche ont voté contre. Explication de vote par Gaby Charroux, (Bouches-du-Rhône) :

L’histoire de cette législature s’achève donc sur le satisfecit d’un gouvernement se réclamant de la gauche, devenu thuriféraire des bienfaits du pacte européen de stabilité et fétichiste des 3 % de déficit. Quel recul pour la démocratie et pour nos politiques publiques !

La politique européenne des comptables semble avoir pris le pouvoir et le respect des 3 % de déficit est ainsi devenu le principal motif de satisfaction du décideur public, quand le nombre de chômeurs s’est accru de près d’un million en cinq ans, quand neuf millions de nos concitoyens vivent sous le seuil de pauvreté, quand la France reste, pour la troisième année consécutive, champion européen incontesté des dividendes, avec 40 milliards d’euros distribués, quand notre pays abandonne des pans entiers de son territoire, quand tant de nos jeunes quittent le système scolaire sans qualification et tant de nos anciens peinent à vivre de leurs petites retraites.

En réalité, ce projet de loi de finances pour 2017 est taillé sur mesure pour répondre aux exigences de l’Union européenne. Il suffit pour s’en convaincre de se pencher sur les cinq recommandations du Conseil à la France rendues publiques le 12 juillet dernier : « réduction des dépenses des collectivités territoriales », « diminution du coût du travail », « réforme du système d’assurance chômage », « réduction du taux de l’impôt sur les sociétés » et « mise en place du prélèvement à la source ». Telles sont les préconisations bruxelloises. Toute ressemblance avec un budget en cours de discussion est très certainement fortuite !

Cette législature devait être celle de la révolution fiscale. En réalité, nous avons assisté à ce que l’on pourrait qualifier de contre-révolution fiscale, qui a consisté à faire basculer une partie de la fiscalité des entreprises vers les ménages. Ainsi, depuis 2012, la contribution des entreprises à l’effort national a été réduite de 20 milliards, tandis que celle des particuliers a augmenté de 31 milliards d’euros. Ce constat est implacable, incontestable.

Quoi qu’on en dise, cette politique a également été supportée par les plus modestes, par le biais de la TVA, impôt invisible – que l’on règle quand on fait ses courses ou quand on paie son pain au chocolat –, mais impôt le plus injuste, car demandant plus d’effort à ceux qui ont le moins.

La majorité a successivement rejeté nos amendements visant à mettre la justice au cœur de notre système fiscal. Il s’agissait d’abord de redonner de la vigueur à notre impôt sur le revenu : neuf tranches véritablement progressives permettraient en effet d’aider ceux qui peinent et de faire contribuer ceux qui en ont les moyens – non pas les classes moyennes, qu’il nous faut préserver et sur lesquelles la fiscalité a tendance à se concentrer, mais les très hauts revenus.

Ensuite, comme je l’indiquais au préalable, la fiscalité des entreprises a été considérablement réduite, les allégements de cotisations sociales venant s’ajouter aux 20 milliards d’euros annuels du funeste crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi – CICE –, avec les résultats que l’on sait pour l’emploi et l’économie.

Avec une assiette trouée de toutes parts par tant de crédits d’impôts aussi coûteux qu’inefficaces, l’impôt sur les sociétés – IS – ne représente plus rien. Alors que cet impôt est déjà relégué au vingt-et-unième rang européen en termes de rendement, vous proposez la baisse de son taux sans vous préoccuper de son assiette. Avec la montée en charge du CICE, le rendement de notre IS représentera la moitié de la moyenne de la zone euro. Voilà la réalité, mes chers collègues, bien loin de ce que proclament, avec des cris d’orfraie, le MEDEF et ceux qui siègent sur la droite de cet hémicycle.

C’est ainsi ! Ce faisant, notre pays joue à plein la carte mortifère de la concurrence fiscale à laquelle se livrent les pays européens. Nos amendements de bon sens visant à moduler cet impôt en fonction de l’utilisation des bénéfices par les entreprises – qui seraient récompensées lorsqu’elles investissent et pénalisées lorsqu’elles distribuent des dividendes – ou de la taille de celles-ci ont également été rejetés. Au bout du compte, le cap maintenu sur les objectifs du pacte de responsabilité, traduits également par la nouvelle diminution des moyens alloués aux collectivités, explique pourquoi nous voterons contre cette première partie du PLF. Je terminerai toutefois par deux notes positives. Tout d’abord, un compromis intéressant a été trouvé sur la fiscalité des actions gratuites, verrue fiscale de la loi Macron sur laquelle l’Assemblée est partiellement revenue. Ensuite, le travail parlementaire transpartisan aura fini par payer pour ce qui concerne la taxe sur les transactions financières.  La hausse du taux de cette dernière à 0,3 % et son élargissement aux opérations intrajournalières sont deux belles victoires qui n’auraient pu être obtenues sans l’action de la société civile, fortement mobilisée pour obtenir ce vote incontestable de la représentation nationale. Voilà qui redonne un peu d’air à notre assemblée, traditionnellement réduite à la portion congrue en matière budgétaire.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011