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10 mars 2017 5 10 /03 /mars /2017 07:09
Pierre Laurent: "Sans les communistes, Mélenchon ne serait pas candidat"

Invité de ".pol", le patron du PCF a une fois de plus milité pour une union de la gauche. Il appelle à une réunion à quatre.

 

POLITIQUE - Ce n'est pas une mise en garde mais au moins une piqûre de rappel. "Sans le Parti communiste, Jean-Luc Mélenchon ne pourrait pas être candidat à l'élection présidentielle", assure Pierre Laurent. Le secrétaire national du PCF a fait cette mise en point ce jeudi 9 mars sur le plateau de ".pol", la webémission politique du HuffPost en partenariat avec Linternaute.com Le JDD et Le Lab Europe1. (voir l'émission en entier en haut de l'article)

 

"Il y a un parti qui compte dans la vie politique, qui a des élus locaux, sans lesquels il n'y aurait probablement pas de candidature de Jean-Luc Mélenchon, on va le voir avec les parrainages encore cette semaine", précise-t-il.

Au cours de cette émission, le sénateur de Paris a une nouvelle fois déploré que l'union de la gauche ne puisse se réaliser au premier tour de l'élection présidentielle, les deux candidats ayant affirmé qu'ils iront jusqu'au bout. "Ce n'est pas raisonnable", a-t-il constaté. S'il a confirmé qu'il votera pour Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent a également rappelé de nombreux points de convergence avec Benoît Hamon notamment sur la question européenne qui est un gros point de désaccord avec le candidat de la France insoumise.

 

De tout cela, il aimerait débattre publiquement avec les deux protagonistes. "C'est une occasion manquée terrible", dit-il à propos d'une réunion à quatre qu'il aurait aimé organiser avec Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et Yannick Jadot. "Je suis disponible à tout moment pour la faire", répète le leader communiste. "Au minimum, il pourrait y avoir un débat public pour mettre au jour ce qui est commun et ce qui ne l'est pas. Ça permettrait aux Français de s'y retrouver alors qu'aujourd'hui, ils ne savent pas ce qui se passe", estime-t-il.

Quelles alliances aux législatives?

A défaut d'unité pour la présidentielle, Pierre Laurent espère toujours l'obtenir pour les législatives qui suivront. Mais là encore c'est compliqué en raison de la volonté de Jean-Luc Mélenchon de faire signer une charte de la France insoumise à tous les candidats. "C'est caduc", confirme le communiste.

Il précise au passage que son parti soutiendra des candidats dans toutes les circonscriptions mais pas forcément des candidats communistes. Mais ces alliances seront à géométrie variable: parfois avec les écologistes et la France insoumise (ce sera le cas du réalisateur François Ruffin dans la Somme) mais parfois aussi contre les écologistes quand ceux-ci sont alliés au PS (ce sera le cas de Cécile Duflot à Paris qui aura un adversaire communiste).

"Les obstacles sont en train de tomber", dit néanmoins Pierre Laurent au sujet d'un accord global avec Jean-Luc Mélenchon.

"Fillon a pris la campagne en otage"

Interrogé sur le Penelope Gate, Pierre Laurent a déploré que le fait que "François Fillon a pris la campagne en otage". Le sénateur explique que, personnellement il ne touche pas son indemnité mais qu'il "la reverse intégralement" au parti communiste.

Le candidat de la droite fait l'objet d'un livre qu'il publie ce jeudi. Dans cet ouvrage d'une centaine de pages, il s'attaque aussi à une analyse du programme du Front national. "Il est encore plus anti-social que celui de François Fillon", dénonce le secrétaire national du PCF qui évoque notamment la destruction de la sécurité sociale "en faisant cotiser des salariés étrangers qui n'auraient pas droit aux allocations".

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10 mars 2017 5 10 /03 /mars /2017 06:27
Manifeste d'enfants cachés de la seconde guerre mondiale pour le droit à la solidarité inconditionnelle avec les réfugiés et les roms (Union Juive Française pour la Paix)
Manifeste des enfants cachés
samedi 4 mars 2017

« Sans la solidarité de délinquants, nous ne serions pas là ! »

L’heure est à la renaissance d’un délit de solidarité. Dans la vallée de la Roya, à Calais, à Paris, à Norrent-Fontes, à Boulogne, à Loos, à Perpignan, à St-Etienne, à Meaux... des militants et des citoyens qui ont manifesté concrètement leur solidarité désintéressée aux réfugiés ou aux Roms, sont intimidés, menacés, poursuivis par les Autorités.

Nous soussigné, enfants juifs cachés pendant la Seconde guerre mondiale pour échapper à la déportation, déclarons solennellement : si nous sommes en vie, c’est parce que des délinquants solidaires ont désobéi, nous ont cachés, nous ont nourris, en dépit des lois de Vichy et de l’occupant. Ils ont ouvert leur porte, falsifié notre identité, ils se sont tus ignorant les injonctions de la police et de l’administration, ils ont emprunté des chemins de traverse face à la persécution…

Leur solidarité est aujourd’hui reconnue publiquement. Nous leur sommes reconnaissants, comme nous le sommes au courage de nos parents qui ont fait le dur choix de se séparer de nous et de transformer leurs enfants en « mineurs isolés ».

Mais ce devoir de solidarité s’applique aussi aujourd’hui et nous réclamons la fin de ces procédés d’intimidation. Nous proclamons la légitimité du droit de regard des citoyens et des citoyennes sur les pratiques de l’administration, de la justice ou de la police. Nous sommes solidaires avec celles et ceux qui se montrent solidaires des personnes en situation de précarité sans se soucier de savoir si elles sont ou non en situation régulière quant au séjour. Nous passons le flambeau de la solidarité aux lanceurs d’alerte, aux citoyens critiques des politiques xénophobes, aux solidaires du quotidien.

Les 47 premiers signataires :

1. Enfants caché-e-s :

Georges Gumpel, enfant caché à Lyon puis en Haute-Loire ;
Liliane Lelaidier-Marton, enfant cachée à Bonneuil-sur-Marne ;
Georges Tugène, caché en Haute-Loire ;
Jean de Monbrison, caché près d’Auch, dans le Gers ;
Georges Rosevègue, né en février 1941, enfant caché avec mes parents résistants, dans une ferme de l’Isère ;
 Nicole Kahn, enfant cachée dans une école catholique à Limoges.
Denise Fernandez Grundman, enfant cachée dans le Maine et Loire.
 Michèle Lessmann-Portejoie, cachée dans une institution catholique, à Amélie-les-Bains, Pyrénées Orientales, puis dans une famille de paysans à Boësse, Loiret ;
 Catherine Vidrovitch, enfant cachée à Chaumont-en-Vexin par le chef de la résistance locale ;
 Bina Kohn, sauvée de la rafle du Vélodrome d’hiver par ma concierge, puis cachée par mon employeur à Paris ;
 Jean Claude Urbach, caché avec mon frère dans un hameau des Cévennes ;
 Henri Edouard Osinski, caché avec 10 enfants juifs à Montigny-le-Ganelon, Eure et Loir ;
 Nicole Marx Maingault, cachée dans un pensionnat catholique à Nègrepelisse, Tarn et Garonne ;
 Roland Gaillon, enfant caché à Nice, puis Annecy et Sallanches ; mon nom actuel est ma fausse identité conservée ;
 Henri Kochman, caché dans le village de Vourey, près de Grenoble ;
 Renée Blancheton-Sciller, cachée de 1942 à 1944, à Gières et à Pierre-Châtel, Isère ;
 Marie Jakobowicz, enfant cachée à Paris durant l’été 1942, puis passage en zone libre ;
 Jules Jakubowicz, caché avec sa famille à Bâgé-le-Châtel, Ain
 Laurent Weill, enfant caché en 1943, fuyant Lyon, au Chambon-sur-Lignon, Haute-Loire
 Catherine Weill-Follet, cachée au Chambon-sur-Lignon en 1944
 Lucienne Lerman, fille de Michel Lerman (déporté), enfant cachée à Pouzauges, Vendée.

2. Parents caché-e-s

 Patrick Silberstein, fils d’Hélène Vainberg, cachée par des Italiens à Monthléry ;
 Mireille, Dominique, Brigitte et Emmanuèle Natanson, filles et fils de Jacques Natanson, caché par des moines dominicains à Saint-Maximin, Var ;
 Jean-Claude Meyer, frère de Colette Meyer, cachée après l’exécution de notre père ;
 Jean-Guy Greilsamer, fils d’Yvonne Greilsamer, cachée à Saint-Dizier en Haute-Marne, puis dans l’Aube ;
 Béatrice Orès, fille d’une enfant cachée dans le département du Rhône.
Didier Epsztajn, fils de Josette Stern, enfant cachée ;
Sonia Fayman, fille de Lucien David Fayman, résistant déporté à Dora, qui organisa la mise à l’abri d’enfants dans le Sud de la France. 
 Heddy Riss, fille de Samuel Riss et Fanny Kohn, cachés par un garde champêtre et sa famille à Linkebeek, Belgique ;
 Sylvie Pasquier Lévy et Rosine Lévy, filles de Janine Serff cachée par une famille de Tonneins, Lot-et-Garonne ;
 Carole Stern, fille de Carol Stern juif roumain caché dans l’Hérault, puis arrêté par la police française ;
 Hélène Mendelson, fille de Roza Piernicarz, cachée à Paris, et de Chaim Henri Mendelson, caché à Cazères, Hérault ;
 Dr Jean-Jacques Tyszler, fils d’Henri Albert Tyszler caché à Tassin-la-Demie-Lune, Rhône, et de Paulette Frejtak cachée en région parisienne ;
 Patrick Portejoie et Sylvie Portejoie, fils et fille de Michèle Lessmann-Portejoie, cachée à Amélie-les-Bains, Pyrénées Orientales, puis à Boësse, Loiret ;
 Colette Barak, fille de Michel Barak, caché dans la région de Nice, Alpes-Maritimes ;
 Jean-François et Sylvie Pessis, Paul Regnier, enfants de Catherine Hanff, cachée à Die, Drôme ;
 Claudine Avram, fille de Bernard Burah Avram, un « mineur juif non accompagné », caché et protégé pendant plusieurs mois par une dame marseillaise qui élevait seule ses deux enfants ;
 Chantal Steinberg, fille de Bina Kohn, sauvée de la rafle du Vélodrome d’hiver puis cachée à Paris ;
 Armand Gorintin, fils d’Esther Gorintin, cachée par sa logeuse à Bordeaux, arrêtée puis échappée, puis cachée à Lyon ;
 Helyett Bloch, fille de Claudine Haas, cachée deux ans par la Résistance à l’auberge de La Thuile, Savoie.

Cet appel est lancé à l’initiative de l’Union juive française pour la Paix, membre de Délinquants Solidaires.

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9 mars 2017 4 09 /03 /mars /2017 19:49

Le 26 mai 2015, les députés ont voté en faveur de la généralisation de l’installation de compteurs communicants LINKY qui permettront de transmettre des informations et de recevoir des ordres à distance (loi sur la transition énergétique).

Après des essais en grandeur nature dans des communes d’Indre-et-Loire ainsi que dans l’agglomération de Lyon, ERDF (devenue ENEDIS) a décidé du déploiement de ces compteurs à partir de l’année 2016 jusqu’en 2021. C’est en fait 35 millions de compteurs qui seront installés pour un coût estimé à 5 milliards d’euros comprenant les compteurs, leur pose, l’installation de concentrateurs etc.

Précisons que la durée de vie de ces compteurs a été estimée à 15 ans environ et 10 ans pour les concentrateurs. Lors de notre journée d’étude du 8 décembre 2016, la question a été posée. L’intervenant de la FNCCR (Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies) indique qu’elle pourrait descendre autour de 7 ans.

Conclusion, des coûts sans fin en perspective, comparé à nos compteurs actuels !! Selon ENEDIS, ces coûts ne seront pas répercutés aux usagers mais «absorbés» par les économies réalisées sur les ‘’pertes électriques’’ occasionnées par les compteurs mécaniques, dues à leur moindre sensibilité au dépassement de seuil de consommation. De même, on devrait constater une diminution des fraudes et des coûts d’interventions, etc.

Quand on connaît l’état des finances d’EDF, endettée à hauteur de 37,5 milliards €, sans parler du «grand carénage» (programme de travaux destiné à prolonger la durée de fonctionnement des centrales au-delà de 40 ans), on peut légitimement s’interroger sur le bien fondé de l’investissement dans ces compteurs dans cette période délicate. Difficile de croire que l’usager ne sera pas impacté financièrement d’une façon ou d’une autre sous forme d’augmentation de taxes ou d’impôts.

Autres problèmes engendrés par ces compteurs :

Le rayonnement électromagnétique du courant porteur en ligne (CPL)

Qu’est que le CPL ? C’est une technologie qui utilise les fils électriques de nos habitations qui fournissent le courant. Dans le cas du compteur LINKY, elle y transmet les données par radiofréquences de 75 kHz (75 000 hertz) jusqu’à des concentrateurs qui, eux même, communiqueront nos données aux centres de gestion.

Cela permet d’envoyer des signaux par impulsion pour communiquer des informations via le compteur à travers le circuit électrique d’une maison sans modification de celui-ci. Or, ces câbles électriques ont été conçus pour la fréquence de 50 Hz (50 hertz) du circuit électrique, pas pour les champs électromagnétiques des radiofréquences. Le CIRC (centre international sur le cancer) a d’ailleurs classé les ondes des radiofréquences dans la catégorie « cancérogène possible », ce qui est loin d’être anodin, et qui est de nature à susciter une légitime inquiétude.

Certains préconisent la mise en place de câbles blindés afin d’éviter des radiations nocives pour la santé. Dans ces conditions,pour INDECOSA-CGT, il nous semble évident que l’on devrait appliquer le principe de précaution. Risque de coûts supplémentaires Comme indiqué plus haut, les compteurs LINKY sont beaucoup plus sensibles aux dépassements, même très ponctuels, de consommation par rapport à nos compteurs actuels (décalage du seuil + ou – 15%).

Cela va contraindre un certain nombre de consommateurs à souscrire un abonnement plus puissant donc plus cher afin d’éviter la coupure du nouveau compteur comme s’en plaignent déjà certains usagers.

L’avantage de ce système, si tant est que ce soit un avantage, est que l’on peut adapter plus facilement l’abonnement à ses propres besoins (attention à la jungle tarifaire qui risque d’être proposée).

Il y aura également la possibilité pour le fournisseur de couper l’alimentation à distance. On peut imaginer les conséquences négatives pour les personnes en situation de précarité énergétique si les procédures relatives au maintien du droit à l’énergie ne sont pas respectées.

Pour INDECOSA-CGT, il ne peut y avoir de coupure d’énergie sans décision judiciaire. L’accès à l’énergie restant un droit fondamental. La sécurité des données ERDF (ENEDIS) assure que le piratage informatique est impossible car les données sont cryptées et chaque compteur dispose d’une clé spécifique. Quand on sait que des pirates ont réussi à pénétrer dans des systèmes autrement plus sécurisés tels que ceux de l’armée ou des banques, on peut en douter.

On peut de même s’inquiéter d’une technologie potentiellement intrusive qui pourrait permettre de connaître nos habitudes de consommation. Les suppressions de postes L’installation de ces compteurs pourrait entrainer la perte d’environ 4 000 postes d’agents chargés des relevés ainsi que des petites interventions.

En revanche, il y aurait des créations d’emplois pour la fabrication et la pose des compteurs. Le problème étant que ces emplois conjoncturels disparaitront après la mise en place du parc. Resteront des emplois pour l’entretien et le dépannage qui ne compenseront pas cependant le nombre d’emplois supprimés.

Le compteur LINKY, quels avantages pour l’usager ? Si les avantages que les opérateurs en escomptent sont évidents (diminution de la masse salariale liée aux emplois « économisés » …), on ne perçoit pas ceux que les usagers pourraient en retirer. D’autant moins que les « nouveaux services » proposés se traduiront nécessairement par une augmentation de la facture. Même si la pose de ces nouveaux compteurs LINKY se fera sans aucune facturation supplémentaire.

Conclusion

Si de par la loi sur la transition énergétique, il est impossible de refuser à titre individuel la pose de ces compteurs, et bien qu’on n’ait pas d’exemple du « danger grave ou imminent » inscrit dans le code général des collectivités territoriales qui permettrait d’exiger l’interdiction de sa pose, INDECOSA-CGT conteste formellement l’intérêt du compteur Linky pour les consommateurs, ne serait-ce que parce qu’il peut renchérir le montant de leurs factures.

Montreuil, le 6 mars 2017

La CGT Indecosa (information et défense des consommateurs) se prononce contre les compteurs Linky
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8 mars 2017 3 08 /03 /mars /2017 19:38
France : le prix du lait a baissé de 20% en deux ans
MERCREDI, 8 MARS, 2017
HUMANITE.FR
« En France, la baisse du prix du lait est toujours automatique alors que sa hausse est toujours hypothétique. Photo : Damien Meyer/AFP
« En France, la baisse du prix du lait est toujours automatique alors que sa hausse est toujours hypothétique. 

Tombé à 30 centimes le litre en 2016 contre 36 centimes en 2014, le prix du lait ne remonte guère en ce début d’année 2017 en France contrairement à d’autres pays européens. Pour une bonne part, c’est de la faute à Macron et à Fillon. Explications.

Une note de conjoncture des chambres d’agriculture analyse ce qu’a été le prix du lait payé aux éleveurs durant l’année 2016 en France. Toutes laiteries confondues et en intégrant les primes de qualité, le prix moyen payé aux producteurs a été de 303€ les 1 000 litres. Le prix de l’année 2016 est inférieur de 7,4%  à celui de 2015 et de 20% au prix moyen payé en 2014. La vérité des chiffres nous indique que les 1 000 litres de lait étaient payés 360€ en 2014. Prenons un exemple. Sur une exploitation laitière faisant travailler deux actifs et livrant 500 000 litres de lait sur l’année avec 70 vaches en production, la recette brute issue de la vente du lait était de 180 000€ en 2014 et de 150.000€ en 2016. Cette différence de 30 000€ permettait de rémunérer deux actifs à hauteur de 1250€ part mois pour chacun en 2014. Elle n’existe plus en 2016. Beaucoup de producteurs de lait ont travaillé pour rien en 2016  et les difficultés continuent en 2017.

Au niveau européen, le prix des 1 000 litres de lait était de 316€ au quatrième trimestre de 2016. Le prix moyen est remonté en décembre à hauteur de 351€ en Irlande, 360€ en Belgique et 375€ aux Pays Bas. Mais le prix moyen payés aux producteurs français n’était que de 322€ en décembre. Pourquoi cette différence ? Il se dit que les prix avaient baissé moins vite en France que dans d’autres pays au début de la crise de surproduction qui s’est traduire par le stockage de quantités importantes de poudre de lait écrémé et de beurre. Depuis, du fait notamment de la baisse de 2,6% de la collecte laitière en 2016 par rapport à 2015, les ventes de beurre sont reparties et les prix ont augmenté de 50% en quelques mois. Mais il y a moins de débouchés pour la poudre maigre qui est le coproduit de beurre lui-même obtenu à partir de la crème. Du coup,  les laiteries françaises, qu’elles soient coopératives ou privées, font payer leurs stocks de poudre aux producteurs de lait en maintenant un prix plus bas que celui de nos voisins pour le lait collecté à la ferme.

Cette vacherie signée Macron et Fillon

Mais il existe un autre élément dont on parle trop peu dans notre pays. Comme l’augmentation de la production laitière européenne a été de 4% avant même la sortie officielle des quotas qui limitaient la production jusqu’en mars  2015, les grandes surfaces hexagonales ont importé plus de produits laitiers que précédemment  dans le seul but d’obtenir des baisses de prix des laiteries françaises à l’occasion des négociations annuelles de l’automne 2014, de l’automne 2015 et de l’automne 2016. La LME que l’ancien Premier ministre François Fillon a fait voter par sa majorité de droite en 2008 a donné plus de pouvoirs aux centrales d’achats de la grande distribution pour pratiquer un chantage permanent sur leurs fournisseurs. Cette loi a été inspirée par la Commission mise en place dès 2007 à la demande de Nicolas Sarkozy qui la fit présider par Jacques Attali. Elle était surtout composée de patrons, de financiers et d’économistes libéraux. Le rapport final donnant le mode opératoire pour le pillage du travail des paysans et plus généralement des fournisseurs de la grande distribution avait été confié à Emmanuel Macron.

Or malgré le vote de la loi Sapin 2 qu’avait fait voter le gouvernement de Manuel Valls dans le but d’introduire davantage de transparence dans les négociations annuelles entre la grande distribution et ses fournisseurs, le prix du lait à la ferme n’augmente pas assez pour couvrir les coûts de production. C’est ce que constate Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait de la FNSEA dans un courrier adressé à l’actuel  Premier ministre. « En France, la baisse du prix du lait est toujours automatique alors que sa hausse est toujours hypothétique », constate le syndicaliste. Et de poursuivre en ces termes : « Il faut que cela cesse. La loi Sapin 2 oblige les industriels laitiers et la distribution à faire preuve de transparence dans le cadre des négociations commerciales qui se sont conclues le 1er mars. Malgré sa promulgation, il y deux mois, j’ai toujours l’impression que le maillon de la production est pris en otage et que le flou reste la règle (…) Les producteurs de lait n’en peuvent plus. Ils sont à bout de force comme tout un chacun qui voit son travail ne plus lui procurer un revenu décent ni lui assurer une minimum de dignité. En ce temps de campagne présidentielle mouvementée, le désespoir des territoires ruraux ne doit pas être instrumentalisé à de seules fins politiques. L’avenir de l’agriculture française mérite mieux » écrit encore le président de la FNPL.

Comme une illustration de cette inquiétude, un producteur de lait du département de la Somme qui perd de l’argent tous les mois en assurant la traite ses vaches deux fois par jour annonçait hier soir au journal de France 3 son intention de voter pour Marine Le Pen le mois prochain. Sans avancer un seul argument économique ou politique. Juste pour exprimer son désespoir.

Mieux vaut produire sous signes de qualité

La crise du lait qui dure depuis deux ans a aussi fait de sorte que le lait transformé en produits sous signes de qualité est un peu mieux rémunéré. Il suffit pour cela de regarder le prix des 1 000 litres de lait en décembre 2016 selon les régions. Le prix était de 407€ en Bourgogne-Franche Comté, de 334€ en Auvergne-Rhône-Alpes, de 327€ en Ile-de-France, de 303,8€ en Normandie, de 298€ en Bretagne et de 286,8€ dans les Hauts-de-France.  L’explication de ces différences est facile à comprendre. Le prix moyen le plus rémunérateur est imputable à la production du fromage de comté qui s’est doté d’un cahier des charges limitant le cheptel bovin à deux races de vaches avec un lait riche en protéines tandis que les aliments fermentés issus de l’ensilage de maïs ou d’herbe sont interdits dans l’alimentation du bétail. De plus la filière du comté maitrise la production laitière en tenant compte des débouchés pour son produit phare qui bénéficie, en outre, de durées d’affinage qui vont de 6 à 36 mois.

Sans avoir des cahiers des charges aussi rigoureux, certains fromages de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes sont réputés pour leur typicité comme le cantal, le saint-nectaire, les fourmes, les tomes de Savoie sans oublier le reblochon et surtout le beaufort. L’Ile-de-France produit peu de lait mais le prix un peu plus élevé que la moyenne nationale est imputable au brie de Meaux et à celui de Melun. En acceptant toutes les races bovines au lieu de favoriser la normande et en n’ayant pas de cahier de charges suffisamment rigoureux la région Normandie rémunère mal ses éleveurs laitiers alors que le camembert au lait cru, le neufchâtel, le pont l’évêque et le livarot sont des fromages prestigieux pour peu que l’on privilégie la race bovine locale et l’élevage à l’herbe. Notons enfin que, le prix bas du lait en Bretagne et dans les Hauts-de-France est le résultat de la production laitière intensive dans deux régions à faible tradition fromagère.

De cette crise laitière il faut enfin conclure qu’il est de plus en plus risqué d’investir pour exporter des produits aussi basiques que la poudre de lait vers des pays lointains. Outre l’Union européenne, les principaux pays exportateurs de produits laitiers sont les Etats Unis, l’Argentine, l'Australie et la Nouvelle Zélande. Ces pays tiers sont en train de prendre le marché russe que les pays européens, dont la France, ont perdu via l’embargo suite aux sanctions européennes contre la Russie. Par ailleurs, un pays comme l’Algérie a réduit ses importations de poudre maigre de 25%  et sa poudre grasse de 8% ces derniers mois en raison d’un manque de divises suite à la baisse sensible et durable des cours du pétrole.

 

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8 mars 2017 3 08 /03 /mars /2017 11:16

RDV à 15h30 à République

« 8 mars : Nous prenons la rue pour revendiquer l’égalité, la liberté, le respect »

 

Appel d’Hélène Bidard et Laurence Cohen

À l’heure où la justice française classe l’affaire Baupin sans suite pour prescription, comme s’il suffisait de quelques années pour effacer les violences subies par ses victimes, la mobilisation féministe est, plus que jamais, une exigence brûlante.

Ce mercredi 8 mars, à l’occasion de la journée internationale de luttes pour les droits des femmes, nous prenons la rue pour revendiquer l’égalité, la liberté et le respect. Nous sommes nombreuses et nombreux à résister aux mesures réactionnaires des gouvernements américain, polonais, espagnol ou russe ; nous sommes nombreuses et nombreux à exiger, pour 2017, l’égalité professionnelle, la constitutionnalisation du droit à l’avortement, de réels moyens humains et financiers pour lutter contre les violences faites aux femmes ou encore l’égal accès à tous les pouvoirs et toutes les responsabilités. Les programmes de François Fillon, Marine le Pen ou Emmanuel Macron sont aux antipodes de telles exigences, ce que nous avons fortement dénoncé samedi 4 mars, lors de notre convention pour une République féministe.

Autant de raisons pour faire de ce 8 mars un moment fort de nos mobilisations, en participant massivement à cette journée d’action et de grève pour les Droits des femmes.

Rendez-vous à 15h30, pour le départ de la manifestation, à l’angle de la place de la République et de la rue du Temple

"8 mars: nous prenons la rue pour revendiquer l'égalité, la liberté, le respect" : Appel d'Hélène Bidard et Laurence Cohen (PCF)
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8 mars 2017 3 08 /03 /mars /2017 09:31
L’Humanité

Mardi 7 mars 2017

 

A l’appel de syndicats et associations du secteur de la santé, plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé le mardi 7 mars à Paris (et dans de nombreuses villes en France).

Infirmiers, aides – soignants, assistantes sociales, éducateurs spécialisés avaient été rejoints par d’autres représentants des services publics pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail

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8 mars 2017 3 08 /03 /mars /2017 09:13

 

 

Nous, les femmes, sommes la moitié de l’humanité et pourtant nous sommes toujours considérées comme des mineures qu’il faut accompagner, diriger, voire soumettre, en allant jusqu’à nous imposer des codes vestimentaires.

 

Un gâchis terrible

C’est une injustice quotidienne, et un gâchis terrible.

Nous sommes impliquées dans notre travail, nous y sommes compétentes et créatives. En nous maintenant au bas de l’échelle, on prive le pays de cet apport et on l’empêche d’avancer. Selon l’OCDE, si l’égalité était parfaite entre femmes et hommes, la croissance économique française bénéficierait d’une augmentation de 9,4% d’ici à 2020.

Nous nous battons pour en finir avec les agressions tristement banales dans la rue, dans le métro ou en famille. Lorsque les pouvoirs publics ne nous y aident pas, c’est l’ensemble de la société que l’on condamne à l’insécurité et à la violence. Nous aspirons à pouvoir profiter de notre vie de famille sans étouffer sous les journées impossibles, sans renoncer à notre carrière, sans assumer seules les tâches du quotidien.

Tant que l’égalité n’aura pas conquis les foyers, chacune et chacun vivra avec son lot de moments gâchés, d’amertume, de regrets. Dans ce domaine, comme dans tous les domaines, nous voulons maîtriser nos choix de vie : nous marier ou pas, avec un homme ou avec une femme, avoir des enfants ou pas...

Toutes les pressions et tous les obstacles qui nous en empêchent renvoient la promesse de liberté inscrite sur le fronton de nos mairies à un mot vide de sens.

 

La réalité : la droite et l’extrême-droite sont contre les femmes

Ils sont nombreux à vouloir nous en empêcher. Nous sommes moins bien payées, on nous ferme la porte de nombreux métiers et de nombreuses responsabilités. Nous rencontrons l’indifférence lorsqu’on affronte le harcèlement, les coups, les viols. Nous sacrifions nos projets pour nous occuper des enfants ou de la maison parce qu’un compagnon ne prend pas sa part et parce que les services publics sont défaillants.

Derrière leurs beaux discours, la droite et son extrême veulent aggraver ces attaques. Selon François Fillon, nous ne devrions pas avoir droit à l’interruption volontaire de grossesse. Selon Marine Le Pen et le Front National, il faut nous renvoyer à la maison pour faire des enfants pour la Nation. Et Marion Maréchal-Le Pen va même jusqu’à préconiser le non remboursement de l’avortement !

Est-ce la société que nous souhaitons ?

 

Nous voulons une société d’égalité et de liberté

Nombreuses sont nos luttes qui, au cours des siècles, ont permis de conquérir des droits qui, non seulement, ont amélioré la vie des femmes mais fait progresser la société tout entière. L’espace ouvert par la laïcité a permis de faire reculer les intégrismes, mais il est aujourd’hui dévoyé et instrumentalisé. Il ne faut pas lâcher ces combats, et notamment lors de l’élection présidentielle et des législatives.

L’égalité salariale entre les femmes et les hommes doit s’imposer, maintenant, dans toutes les entreprises et dans tous les métiers. L’interruption volontaire de grossesse est un droit fondamental, qui doit à ce titre être inscrit dans la Constitution, afin de mettre un coup d’arrêt définitif à ceux qui voudraient nous en priver. La justice et la police doivent être au service des femmes pour en finir avec toutes les violences sexistes, les injures, le harcèlement, les coups, les viols.

Pour faire avancer et faire gagner ces revendications, nous vous invitons à voter pour Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle, et pour les candidat-e-s soutenu-e-s par le Parti Communiste Français aux élections législatives.

Unies et solidaires, l’égalité femmes−hommes est possible maintenant !

 

 

 

 

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8 mars 2017 3 08 /03 /mars /2017 09:01

UN DÉBAT CITOYEN : L'AGORA DE L'HUMANITÉ

RAPPEL DES FAITS Cette période de campagne électorale, sur fond de grave crise politique, appelle un débat démocratique. L'Humanité ouvre dans ces pages son agora aux citoyen-nes.

 

 

FACE À L’ARBITRAIRE DES PRIVILÈGES ET DES POUVOIRS

Michel PINCON et Monique PINCON – CHARLOT

Sociologues, anciens directeurs de recherche au CNRS

 

 

Le capitalisme atteint un seuil critique. Ses meneurs de jeu, sous le couvert de la compétence, derrière la complexité supposée et la nécessité d'efforts sans fin, contrôlent de plus en plus la société sous tous ses aspects. La pensée néolibérale, catastrophe intellectuelle, à laquelle ont œuvré d'un commun accord droite et gauche de gouvernement, sous la bénédiction d'une technocratie européenne incontrôlable par les peuples, enveloppe la guerre des classes d'un brouillard dense, d'une nuit impénétrable. L'exploitation de l'homme par l'homme en jouit, les inégalités économiques et sociales s'en accroissent d'autant mieux que ce qui est félicité pour les uns et désespoir pour les autres est vécu comme l'évidence. Le peu de pouvoirs et de richesses qui sont laissés aux classes moyennes et aux classes populaires est un leurre. Chez les dominants, on sait à quoi s'en tenir : la concentration des savoirs, des responsabilités et des fortunes au sein d'une même caste est la condition pour que ses intérêts soient défendus en tous lieux et en toutes occasions. Dans les affaires, tout se tient. Le découpage du réel a l'avantage d'empêcher la réflexion par la mise en relation de secteurs de l'activité économique et sociale qui sont présentés comme autonomes. L'arbitraire des privilèges, et des pouvoirs qui vont avec, doit rester masqué.

L'élection présidentielle qui nous est imposée, à longueur d'antenne, traversée par des soubresauts juridiques dont on peut supposer qu'ils se contentent d'effleurer une réalité encore plus perverse, avec l'injonction « démocratique » de bien vouloir choisir notre monarque au sein d'une petite poignée de candidats dont la plupart sont issus de la « bonne » société ou, à tout le moins, en sont proches, paraît bien loin des volontés de changements radicaux aujourd'hui indispensables. À part un jeune banquier de chez Rothschild, les autres sont des professionnels de la politique. Élus ? Pas vraiment puisque le premier parti de France est celui des abstentionnistes, avec plus de 50 % des voix de citoyens, le plus souvent d'origine modeste, refusant consciemment un choix qui ne saurait leur convenir. Une posture qui deviendrait totalement respectable si l'inscription sur les listes électorales et le vote devenaient obligatoires. Les votes blancs comptabilisés parmi les suffrages exprimés permettraient de prendre en compte un acte politique exprimant qu'aucune offre politique ne correspond à la demande et que, entre un bonnet riche et un riche bonnet, le choix est un non-sens. Les projets de lois sont prêts, mais ils n'ont jamais été mis à l'ordre du jour des assemblées parlementaires.

Nos enquêtes menées depuis trente ans auprès des dynasties familiales les plus fortunées démontrent une violence de classe et un appétit de richesses et de pouvoirs insatiable auxquels il est urgent de mettre fin avant qu'il ne soit trop tard. C'est pourquoi nous sommes atterrés devant l'impossibilité d'une dynamique entre la France insoumise, les communistes et tous les militants qui se reconnaissent dans la gauche radicale. Ne jamais oublier que nous sommes dans une guerre de classes dans laquelle l'ego des petits chefs n'a pas sa place et que c'est seulement dans la solidarité, la fraternité et le collectivisme que nous gagnerons cette guerre, qui, sinon, détruira la planète et l'humanité.

 

 

 

 

 

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8 mars 2017 3 08 /03 /mars /2017 06:19
8 mars, journée internationale des droits des femmes et de l'égalité!
8 mars, journée internationale des droits des femmes et de l'égalité!

8 mars, journée internationale des droits des femmes !
 

Dans les luttes, les femmes prennent très largement leur place, affrontant au passage un double mépris, l’exploitation capitaliste et la domination patriarcale, tandis que chaque mesure de régression adoptée les frappe plus durement du seul fait d’être femme.

Nous savons que le capitalisme se nourrit de toutes les oppressions, mais nous savons aussi que la domination patriarcale existe en soi. C’est pourquoi il est toujours d’actualité d’exiger l’égalité. Si le capitalisme se nourrit de cette oppression, nous savons qu’elle n’a pas besoin de lui pour exister.

Pourquoi faut-il encore aujourd’hui mener la bataille pour le droit à disposer de son corps et contre les violences faites aux femmes ? Combien sont tuées ou violentées ? Combien, de par le monde, sont traitées comme des mineures sans droits ? Combien sont contraintes d’obéir, de se cacher, de se soumettre ?

De la même manière, on explique pourtant aux hommes et aux femmes que le féminisme est un combat dépassé, balayant d’un revers de main les inégalités persistantes, le patriarcat encore vivace. Ce combat contre la domination et pour l’égalité doit se faire plus encore le combat de tout le genre humain !

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8 mars 2017 3 08 /03 /mars /2017 06:03
 Un tiers des Français se disent en accord avec les idées du Front national (Le Monde, 7 mars 2017)

 

L’enquête Kantar Sofres-OnePoint pour « Le Monde » et France info montre cependant une légère dégradation de l’image du Front national.

 

 

On aurait tort de se rassurer à la lecture du dernier baromètre sur l’image du Front national (FN). Cette enquête, effectuée pour Franceinfo et Le Monde par Kantar Sofres-OnePoint, auprès d’un échantillon national représentatif de 1 006 personnes, interrogées en face-à-face du 23 au 27 février, est l’édition annuelle de ce baromètre réalisé depuis 1984.

Certes, en dépit des intentions de vote flatteuses dont bénéficie actuellement Marine Le Pen en vue de la présidentielle, l’étude ne témoigne pas d’une amélioration significative de l’image du FN dans l’opinion des Français ; elle dévoile même, sur certains points, une légère dégradation. Mais elle démontre, dans le même temps, une indéniable consolidation de ses idées dans son électorat et une capacité certaine à le mobiliser.

La perception du FN reste largement négative

Durant les années 1980 et jusqu’en 2002, environ 70 % en moyenne des Français considéraient que le FN représentait un danger pour la démocratie. Ce jugement très négatif a fortement reflué pendant la décennie suivante : en 2013, après l’accession de Mme Le Pen à sa présidence, 47 % des Français voyaient dans le parti d’extrême droite un danger pour la démocratie, contre un pourcentage équivalent (47 %) qui était d’avis contraire.

 

Or, en dépit des efforts entrepris depuis cinq ans pour normaliser et « dédiaboliser » le parti, le nombre de ceux qui le jugent dangereux pour la démocratie n’a cessé de progresser durant ce laps de temps : ils sont aujourd’hui 58 %, soit 11 points de plus qu’en 2013 et 2 points de plus qu’en 2016. Cette inquiétude est plus marquée chez les femmes (62 %), chez les personnes âgées de plus de 65 ans (63 %), chez les cadres (69 %) et professions intermédiaires (63 %) et chez les diplômés de l’université (68 %).

Un autre chiffre démontre que le vote en faveur de la formation d’extrême droite est loin de s’être banalisé. Près de deux Français sur trois (64 %, en hausse de 2 points par rapport à 2016) assurent n’avoir jamais voté pour le FN. A l’inverse, 17 % ont déjà voté pour lui et entendent récidiver ; 12 % (+ 3) n’ont jamais voté pour lui mais envisagent de le faire cette année ; enfin 3 % (– 3) ont déjà voté pour lui mais pensent ne pas recommencer.

 

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