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4 décembre 2017 1 04 /12 /décembre /2017 06:24
Avec JLM : Macron et le MEDEF peuvent dormir tranquilles

3 Décembre 2017

 

JLMélenchon vient par un tweet de cracher son venin crapuleux, nous savions que sa conception de la gauche se résumait à sa seule personne mais le voila à présent, dans sa folle déshérence anticommuniste, allant un peu plus loin et féliciter Gille Simeoni par un cinglant “Bravo !“

Réjoui donc de la défaite de la seule liste de gauche, JLM peut courageusement expliquer que “macron est sévèrement puni“ dans ce scrutin avant de mettre en garde “les amateurs d’usurpation d’identité“… “insoumise“ s’entend et particulièrement le PCF.

Sinon la trahison, la caractéristique principale de la démarche “mélenchonienne“ c’est bien la division.

Avec JLM : Macron et le MEDEF peuvent dormir tranquilles.

Pour autant, les communistes ne renonceront pas à tout faire pour rassembler les femmes et les hommes qui ont intérêt à résister à ce rouleau compresseur ultralibéral pour ouvrir une perspective de changement à gauche et de progrès social en Corse et dans le pays.

Michel STEFANI

 

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3 décembre 2017 7 03 /12 /décembre /2017 20:27
Lettre d'Elsa Lefort à Patrice Romedenne, le Monsieur Likoud de France 2!

Bonjour Patrice Romedenne,

Hier matin, dans votre revue de presse, vous nous expliquiez avoir été “pris d’une crise de four rire, mais de rire jaune” car “on est entouré par des menteurs, les bluffeurs, les arnaqueurs et les types pas clairs”. A ma grande surprise, je découvris alors la une de l'Humanité consacrée à mon époux, Salah Hamouri, aux côtés d’un ravisseur présumé d’enfant et de Kim Jong Un.

Et de vous interroger sur le cas de mon mari « menteur ou pas menteur ? ». Vous exposez avec un ton cynique qu’il « végète dans une prison israélienne » parce que « accusé d’avoir copiné avec des terroriste ». Vous poursuivez : « L’Humanité a décidé qu’il était innocent et lance donc une campagne de sensibilisation pour le faire libérer. Mais qui ment, Israël ou l’Humanité ? ».

Le point positif de votre chronique, c’est qu’enfin, après 100 jours de prison, notre concitoyen bénéficie de 17 secondes d’exposition médiatique sur France 2 qui jusque là n’a jamais cru bon nous informer sur sa détention. Mais vous non plus vous ne nous informez guère, vous faites plutôt dans la désinformation en semant ainsi le doute sur la bonne foi de mon mari et du journal l'Humanité.

Pour votre gouverne, mon mari n’est pas « accusé d’avoir copiné avec des terroriste » puisqu’il est en détention administrative. Un système carcéral qui permet à Israël d’incarcérer les Palestiniens sans charge ni jugement. Et ça, ce n’est pas uniquement moi, la femme du présumé menteur qui le dit, mais vous pourrez trouver au moins trois déclarations du Ministère des affaires étrangères allant dans ce sens. J’imagine que vous risquez une nouvelle crise de fou rire, quand vous lirez que la France a même demandé à Israël la libération de mon mari.

Enfin, soyons précis, l’Humanité ne lance pas une campagne de sensibilisation et elle n'est pas seule à clamer l'innocence de mon mari. Cela fait 100 jours qu’une campagne existe, elle réunit des milliers de citoyens, élus (plus de 1000 élus dont 56 députés européens), partis politiques, associations et syndicats... Cela fait 100 jours que l’Humanité parle de l’injustice qui touche Salah Hamouri mais si pour vous il est peu probable qu’un Arabe soit innocent et qu’un journal comme l’Humanité soit objectif, vous pourrez aussi trouver sur le web des articles de médias moins marqués politiquement, et même vos collègues de France 3 Ile-de-France ont consacré un reportage à la détention de ce « type pas clair ».

Il s’agirait d’être précis monsieur Romedenne lorsque l’on se permet de remettre ainsi en question l’intégrité d’un homme. C’est un peu léger comme procédé de la part d’un grand reporter. Cet homme est avocat, il défend les droits de l’homme. C’est un mari, un père, un ami. L’insulter ainsi c’est insulter toutes les personnes qui l’aiment, qui le soutiennent et qui sont privées de lui, arbitrairement, depuis maintenant 100 jours.

Il y a peu de temps, vous déclariez « À France 2, les opinions sont plurielles et surtout, elles restent à la maison ». C’est en effet la ligne à suivre lorsqu’on est journaliste sur une chaîne du service public.

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3 décembre 2017 7 03 /12 /décembre /2017 07:48
Journée mondiale contre le Sida - 1er décembre - les députés communistes ont permis de réduire le coût des auto-tests de séropositivité en France

Journée mondiale de lutte contre le Sida

En 2016, les députés communistes avaient fait voter un amendement abaissant la TVA sur les auto-tests. Grâce à cette initiative, durant toute l'année 2017, ce test était disponible à un prix plus bas en pharmacie, le rendant ainsi plus accessible. Convaincus qu'il y a urgence à renforcer la prévention à l'heure où plusieurs dizaines de milliers de nos concitoyens ignoreraient leur séropositivité, les députés ont fait adopter un amendement identique en 2017 à l'occasion du vote du projet de loi de finances. Il devrait permettre, l’année prochaine encore, de garantir un prix de vente accessible à cet outil de dépistage indispensable. Ne baissons pas la garde.

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3 décembre 2017 7 03 /12 /décembre /2017 07:45

Deuxième feu vert de l'Assemblée au projet de budget de la Sécu: "le budget le plus austéritaire depuis 1997." - Pierre Dharréville

AFP | jeudi 30 novembre 2017

L'Assemblée nationale a voté, dans la nuit de mercredi à jeudi, le premier projet de budget de la Sécurité sociale du quinquennat en nouvelle lecture, après le rétablissement quasi total de sa version et des débats confirmant les désaccords à gauche et à droite.

Le texte porté par la ministre de la Santé Agnès Buzyn revient jeudi en nouvelle lecture au Sénat, à majorité de droite, avant un ultime passage la semaine prochaine devant l'Assemblée, qui a le dernier mot.

Comme en première lecture, LREM et MoDem ont voté, cette fois à main levée, pour ce projet de loi, LR contre, les trois groupes de gauche également. Les UDI-Agir-indépendants (anciens Constructifs) se sont partagés entre pour, contre et abstention.

La hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) a continué à concentrer des tirs croisés de droite et de gauche.

Défendu dans l'hémicycle également par le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, le PLFSS prévoit aussi une baisse de l'allocation versée aux parents de jeunes enfants, critiquée sur plusieurs bancs, une hausse de la fiscalité du tabac, décriée surtout à droite, ou une extension du nombre de vaccins obligatoires, questionnée par les Insoumis.

La suppression de la généralisation du tiers payant a été encore critiquée par la gauche, socialistes en tête.

Assez consensuelle, une formule encore modifiée de la taxe soda, visant à mieux lutter contre l'obésité, a été votée dans l'hémicycle, avec un barème en fonction du taux de sucre revu en baisse, à l'initiative du rapporteur Olivier Véran (LREM).

Au prix d'économies dans le domaine de la santé, le déficit de la Sécu doit être réduit à 2,2 milliards d'euros l'année prochaine, niveau inédit depuis 17 ans.

Pour LREM, Thomas Mesnier a vanté des "avancées énormes", comme une "augmentation de pouvoir d'achat des Français en supprimant des cotisations sociales", la suppression du RSI "tant attendue", des "choix courageux de politique familiale" en faveur des "familles monoparentales" notamment.

Si elle a salué des "réformes sans précédent" (innovation, prévention, indépendants, etc) et "une trajectoire volontaire de réduction des déficits", Nathalie Elimas (MoDem) a exprimé certaines "déceptions" en particulier sur la "protection des retraités les plus modestes, la préservation du pouvoir d'achat des agriciulteurs ou la politique familiale".

Jean-Pierre Dord (LR) a regretté une "occasion manquée d'élargir le vote" au-delà de la majorité, invoquant "des articles particulièrement clivants" sur la CSG et la famille. Deux points également fâcheux pour les UDI-Agir-indépendants, malgré de "nombreuses mesures dans le bon sens".

Le socialiste Joël Aviragnet a déploré le rejet de tous les amendements pour contrer le "non recours aux droits" sociaux.

A gauche de la gauche, c'est une "remise en cause radicale de la philosophie de la Sécurité sociale" et la "poursuite de la compression des dépenses" qu'a déplorées Pierre Dharréville (PCF). Fustigeant le "Plfss le plus austéritaire depuis 1997", Adrien Quatennens (LFI) a notamment clamé que "la baisse des cotisations pour l'augmentation de la CSG ne constitue en rien un gain de pouvoir d'achat", les Français la paieront, selon lui, via notamment "le reste à charge, le virage ambulatoire"

Pierre Darhéville

Pierre Darhéville

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2 décembre 2017 6 02 /12 /décembre /2017 20:04

Des responsables politiques français et du gouvernement israélien nous accusent, à mots plus
ou moins couverts, de soutien au terrorisme et d’antisémitisme pour tenter de disqualifier le combat que nous menons pour une paix juste et durable en Palestine. C’est ignoble.
Je veux redire quelques faits essentiels. D’abord sur la motivation profonde de notre combat, qui n’est autre que le respect des droits du peuple palestinien à vivre en paix, dans un État souverain aux côtés de l’État d’Israël. Ce que l’on nomme « conflit israélo-palestinien» n’est pas un conflit religieux, mais un conflit politique et colonial, dramatiquement aggravé par la politique de Benyamin Netanyahou. Ses efforts continus et celui de son gouvernement pour la
colonisation montrent qu’ils ont abandonné tout objectif et processus de paix. La colonisation des territoires, amplifiée depuis l’élection de Donald Trump, au mépris du droit international et de toutes les résolutions de l’ONU, est pour Netanyahou la principale arme de destruction massive de tout processus de paix visant la construction de deux États, Israël et la Palestine, vivant en paix. Ce qu’ils visent, à travers la négation des droits des Palestiniens et à travers leurs visées racistes et destructrices, est un État ségrégué, non plus laïc et démocratique, qui serait une grave impasse pour l’État d’Israël lui-même.
Ce conflit colonial s’enracine dans les décombres d’autres conflits coloniaux plus anciens, hérités des ruines de l’Empire ottoman dépecé par les puissances impérialistes britannique, française et étatsunienne, qui, depuis cent ans, veulent forger le Proche et Moyen-Orient, ses frontières intérieures, l’organisation sociale de ses peuples, à l’aune de leurs intérêts. Ces puissances impérialistes, et d’autres aujourd’hui, s’appuient sur des forces nationalistes ou obscurantistes, des puissances régionales émergentes, quitte à les renforcer contre les forces démocratiques. Le Liban, l’Irak, la Syrie… les peuples kurde et palestinien, plus loin l’Afghanistan, en sont les plus grands perdants, plongés dans des guerres dévastatrices, des années de terreur, de pillage des ressources et d’humiliations.
Notre engagement est donc d’abord celui pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens, pour l’émergence d’une solution à deux États souverains, laïcs et démocratiques. Ce combat est d’abord un engagement pour le respect du droit international, des droits humains fondamentaux et pour l’égalité. Notre engagement, à nous communistes, ici en France, est un engagement pour la justice, le droit et la paix.
Ensuite, sur les ignobles accusations d’antisémitisme, je veux redire clairement que je les
ressens comme une insulte personnelle inacceptable, que nous les ressentons comme une insulte et une blessure indignes de l’histoire de notre parti. Les propos tenus qui nous taxent d’antisémites cherchent à discréditer quiconque s’oppose à la politique coloniale et discriminatoire de B. Netanyahou.
Pour nous, le PCF, l’existence d’Israël n’est évidemment pas en cause. Ce que nous mettons en
cause, c’est la non-reconnaissance de l’État palestinien. Pour nous, la lutte contre l’antisémitisme et la solidarité avec la lutte contre l’occupation coloniale des territoires palestiniens ne sont pas des combats contradictoires. Mais un même engagement pour les droits humains fondamentaux. 

Comme des générations de communistes qui nous ont précédés, nous sommes de ceux qui refusent de concéder tout terrain à la haine du judaïsme et des juifs dans notre pays. L’antisémitisme est un fléau, un délit, qui peut devenir, l’histoire l’a montré, le moteur d’un indicible crime contre l’humanité. Nous l’avons combattu hier pour libérer notre pays du
nazisme hitlérien, nous le combattons aujourd’hui et nous le combattrons demain avec la même
détermination.

Depuis des siècles, la haine des juifs fait des ravages dans notre pays. Mais cette haine trouve
face à elle une conception de la nation née en 1791 avec la reconnaissance de la citoyenneté française à tout individu né sur son sol indépendamment de sa religion. À différentes reprises dans notre histoire, de Napoléon à Pétain, ce droit fondamental a été bafoué. Nous devons rester mobilisés contre les résurgences de l’antisémitisme qui est au fond le même racisme que celui qui frappe nos concitoyens musulmans.

Au nom de la République laïque que nous défendons, nous combattrons sans relâche ceux qui
veulent faire du judaïsme ou de l’islam, l’un et l’autre, ou de toute autre religion, des soi-disant « corps étrangers ». Toute violence faite aux croyants, et faite à ceux d’entre nous qui sont juifs, ou à ceux d’entre nous qui sont musulmans, demeure pour nous un affront fait à tous.
Nous refusons toute banalisation de l’antisémitisme, de la haine de l’islam ou de toute croyance, de toute culture ou origine, comme nous refusons de hiérarchiser les racismes, xénophobies, atteintes à la dignité, les discriminations dont chacune et chacun d’entre nous peut être la cible.

Nous combattons cette conception monolithique infondée qui classe et hiérarchise les êtres humains, qui reste hermétique aux réalités sociales, aux processus historiques qui font que les cultures se reforment sans cesse au contact les unes des autres. Il y a quelque chose de morbide chez ceux qui croient que la culture n’est que tradition, alors qu’elle n’est qu’invention.
Nombreux dans nos rangs ont été, depuis la création du PCF, aux côtés de générations de militants qui croyaient au ciel et ceux qui n’y croyaient pas, comme disait Aragon, des militants de toutes croyances qui s’engagèrent pour que la France soit une communauté de femmes et d’hommes libres et égaux, pour la justice sociale et contre l’exploitation et les dominations. Pendant la Résistance, c’est d’abord dans nos rangs que, Français, immigrés juifs d’Europe centrale, républicains espagnols, immigrés d’Afrique du Nord et d’ailleurs, elles et ils
s’engagèrent pour libérer la France et réinstaurer une démocratie, notre République. L’antiracisme nous a construits, et a construit le meilleur pour la France. Nous sommes fidèles à cette histoire.
L’heure n’est pas à élever des murs qui se retourneront contre tous. Il y a quelques jours, 60000 militants d’extrême droite ont défilé bras tendus en Pologne contre l’islam, contre les migrants, tandis que des milliers meurent en Méditerranée, croupissent dans des camps en Hongrie, ou sont réduits en esclavage en Libye. Ces mêmes 60 000 néonazis défileront peut-être à nouveau demain, brandissant la haine des juifs comme leurs grands-pères le firent dans les années 1930 et 1940. Face à ces dangers, nous voulons plus que jamais unir contre le racisme et pour le respect des droits humains pour tous. Et aucune haine ne nous détournera de ce combat, en France, en Europe, en Israël et en Palestine, comme partout ailleurs dans le monde.
 

Par Pierre Laurent Secrétaire national du PCF
 

 

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

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1 décembre 2017 5 01 /12 /décembre /2017 15:59

ET SI LE BON SENS PREVALAIT ?

Dans un hommage rendu à l’action de Jack Ralite lors du combat des intermittents du spectacle, le secrétaire de la « CGT spectacle » soulignait qu’il avait réussi à « faire travailler ensemble des gens qui avaient plus de choses à mettre en commun que de rester divisés » créant ainsi un rapport de forces qui se révéla efficace.

Et si, face à la gigantesque entreprise de démolition sociale entreprise par Macron, ce bon sens prévalait enfin ?

Cela ne vaudrait-il pas mieux que l’exacerbation des égos, la compétition pour le concours du meilleur opposant ou le développement de sa petite boutique ?

L’heure n’est plus à ces petits jeux politiciens que d’ailleurs les Français ont clairement rejetés lors des dernières élections.

Malheureusement il est à craindre que l’intérêt général et le bon sens ne priment pas spontanément.

C’est donc aux citoyens, à toutes celles et tous ceux qui veulent que se développe une véritable alternative, qu’il revient de peser auprès des instances où les décisions se prennent pour que se créent les conditions du vaste rassemblement nécessaire pour que d’autres choix et une autre politique soient possibles. De montrer aussi, par une large participation  à toutes les luttes et toutes les actions qui se développent déjà contre les effets des mesures prises par le gouvernement et des projets destructeurs en préparation, que cette union qui a tant de mal à émerger en haut se réalise plus facilement sur le terrain.

Alain  DAVID

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30 novembre 2017 4 30 /11 /novembre /2017 08:44

ON FAIT PLUS D'ARGENT AVEC L'ARGENT SANS PASSER FORCÉMENT PAR L'EMPLOI, MAIS EN PRÉLEVANT SA DÎME SUR LES RICHESSES QU'IL CRÉE.

 

 

Ça ruisselle dur ! Mais de quel côté ? La théorie du ruissellement, chère à Emmanuel Macron et au Medef, affirme que, si l'on donne plus aux riches en réduisant massivement leurs impôts, en leur permettant d'accroître leurs prélèvements sur la richesse créée, ce pactole va au final « abreuver » le bon peuple et permettre d'améliorer la croissance et le niveau de vie des plus modestes. Qu'en est-il en vérité ? Qui donc parvient vraiment à boire à cette source coulant depuis les sommets jupitériens ?

Si, selon les classements annuels effectués par la revue Challenges, la fortune des 500 personnes les plus riches de France a été multipliée par sept depuis 1996, passant de 80 milliards d'euros à 571 milliards, si la fortune cumulée des 10 Français les plus riches a été multipliée par 12, le produit intérieur brut (PIB) français, lui, n'a augmenté que de 77 %, passant de 1 259 milliards d'euros en 1996 à 2 229 milliards en 2016. De son côté, le taux de chômage n'a guère diminué ­ il reste « scotché » autour de 10 % de la population active ­ et le taux de pauvreté s'est accru.

Un récent document de l'Insee indique que, en 2015, les 5 % des Français « les mieux dotés en patrimoine disposent à eux seuls de 33 % » du patrimoine total des ménages « et le 1 % en rassemble 16 % ». Les inégalités ne se réduisent pas vraiment, il faut croire qu'il y a de sacrées fuites dans les tuyaux du ruissellement.

Où part donc cet énorme pactole accumulé par les grandes fortunes et les grands groupes, s'il ne va pas à la création de richesses réelles, à l'emploi, au niveau de vie de la population ? Signe des temps, l'encours des placements des entreprises et des sociétés financières en produits dérivés, actifs hyperspéculatifs, l'un des facteurs déclenchant de la crise financière de 2008, est passé de 36,3 milliards d'euros en 1995 à 644,2 milliards en 2015, soit une hausse de 1 675 %.

En ce qui concerne les ménages, les droits sur les assurances-vie, qui étaient de 333,3 milliards d'euros en 1995, se sont élevés à 1 665,2 milliards en 2015, progressant de 400 %. Et la proportion de smicards ayant placé là leurs économies est des plus réduite !

Telle est la réalité : la forte hausse de la part des profits dans la richesse créée s'est accompagnée d'une financiarisation des conditions de leur réalisation et de leur utilisation : on fait plus d'argent avec l'argent sans passer forcément par l'emploi, mais en prélevant sa dîme sur les richesses qu'il crée.

Le président des riches est en vérité celui de la finance.

 

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30 novembre 2017 4 30 /11 /novembre /2017 08:38

DESTRUCTION RAPIDE ET CATASTROPHIQUE DE L'ENVIRONNEMENT

Peut-on sauver la planète sans s'en prendre au mode de production capitaliste?

 

RAPPEL DES FAITS Signé par plus de 15 000 scientifiques de 184 pays, l'« avertissement à l'humanité » publié dans BioScience enjoint aux décideurs et politiques d'agir pour la planète.

METTRE LES EXPÉRIENCES DISPERSÉES EN RÉSEAU

 

Catherine Larrère Philosophe 

La réponse, à l'évidence, est non. Si la Terre est aujourd'hui dans un état de plus en plus lamentable, c'est dû à une surutilisation qui trouve son origine dans un mode de production fondé sur la grande industrie, l'exploitation du travail d'autrui, la propriété privée et la finance. La solution ne se trouve pas dans les façons de faire qui ont mené à la situation dans laquelle nous nous trouvons. Ceux qui prétendent que l'on peut faire confiance à l'innovation technologique et au marché pour s'adapter à la dynamique du réel ne pensent qu'à leurs profits à court terme, et ne se soucient nullement de la planète, pas plus que des humains et des non-humains qui y vivent et ont le droit de continuer à le faire dignement. Mais que faut-il changer ? La réponse est beaucoup plus difficile. On peut en effet penser que ce n'est pas seulement au capitalisme qu'il faut s'en prendre mais tout aussi bien au socialisme ­ ou à l'idée que l'on s'en fait. La crise que nous affrontons demande que nous modifiions radicalement nos rapports à la nature, et pas seulement les rapports sociaux de production : capitalisme et socialisme partagent une même foi non questionnée dans le progrès technique et dans un productivisme qui repose cependant sur un assujettissement de la nature et de la vie intrinsèquement capitaliste. Il s'agit bien de passer d'un système à un autre, mais si l'on ne parle pas de révolution, mais de transition écologique, c'est parce que celle-ci se fait non par rupture brutale avec le système existant, mais à l'intérieur de celui-ci. Il s'agit d'en réorienter l'économie, de rompre avec une vision court-termiste de l'économie, de repenser les notions d'investissement et de dette en y intégrant la préoccupation de la nature et la solidarité entre les générations.

Cela n'est pas facile à faire. Mais cela ne peut pas, non plus, suffire. Les conflits qui traversent la transition écologique ne se marquent pas tant par l'affrontement entre deux camps, deux projets de société antagoniques, que par l'oscillation entre un minimum (une transition faible, énergétique) sur lequel tout le monde ­ ou presque ­ s'accorde et un maximum, un changement radical des formes de vie, qui engage tous les secteurs de l'existence, et pas seulement l'articulation du technique et de l'économique, et qui transforme aussi bien les rapports sociaux (une société plus égalitaire, plus soucieuse de coopération que de compétition, attentive au commun, à ce qui réunit) que les rapports à la nature et à la façon de l'habiter. Pour engager le minimum, on a déjà besoin d'agir à tous les niveaux : conférences internationales, politiques publiques, mobilisation à l'échelle des territoires. Mais seules les initiatives citoyennes locales permettront de basculer vers le maximum ­ et ce maximum est nécessaire. Mouvements de lutte contre les inégalités environnementales, nouvelles formes d'économie solidaire, mise en place de circuits locaux liant production et consommation, façons de produire qui sont aussi des façons d'expérimenter d'autres modes de vie, comme la permaculture, mobilisations autour de la question animale ou de l'alimentation : la transition écologique s'engage dans un foisonnement d'expériences. Il est déjà possible de vivre autrement, et de façon plus écologique, à l'intérieur du capitalisme. Il faut aider ces expériences dispersées à se mettre en réseau et à subvertir le capitalisme.

L'ÉCOLOGIE EST AU COEUR DE LA LUTTE DES CLASSES

 

Luc Foulquier Ingénieur-chercheur en écotoxicologie, commission écologie du PCF  

 

L'appel de scientifiques sur la dégradation de l'état de la planète est un atout pour prendre conscience des responsabilités du système capitaliste. Face aux risques, il y a besoin de faire avancer l'idée de progrès, refuser la démagogie et l'obscurantisme. L'académicien Yves Bréchet montre que ceux qui connaissent un sujet ont du mal à se faire entendre. La liberté de chercher et la défense de la démarche scientifique sont au service de tous.

Le PCF relaie cet appel. Il a toujours été du côté de celles et ceux qui considèrent que la politique doit s'appuyer sur l'état des connaissances scientifiques (naturelles et sociales). Les textes d'Engels, de Marx ou de Lénine montrent que cette démarche remonte loin.

Sous l'impulsion de scientifiques, dont Jean-Pierre Kahane, le PCF avait édité la revue Avancées scientifiques et techniques dans les années 1970, et aujourd'hui la revue Progressistes. La démarche scientifique implique de comprendre et de se confronter au réel. Les scientifiques ne sont pas des apprentis sorciers.

Il faut agir sans ignorer ce qui est vrai et vérifié par l'expérience : le réchauffement climatique, lié à l'utilisation des énergies carbonées, est un fait avéré. Répondre aux besoins des êtres humains en protégeant l'environnement est une nécessité. L'équation énergies « renouvelables » + sobriété + économie d'énergie + arrêt du nucléaire civil n'est pas la solution pour le moyen terme. Voilà pourquoi Macron, Hulot et Merkel sont « coincés ». N'oublions pas que l'Union européenne est la 3e émettrice de CO2 !

En France, la situation est bien meilleure qu'en Allemagne, il ne faut pas, au nom d'intérêts économiques et d'options idéologiques, détruire cet avantage.

On ne peut parler de sciences sans voir les liens avec l'état des forces productives et les rapports sociaux.

Je ne pense pas que la démographie dans les pays en développement (voir le cas de la Chine) ou le comportement des individus soient les sources de la crise dans laquelle nous vivons. Il ne s'agit pas de « gérer les catastrophes ». « Le droit à l'environnement » ne résout pas la question des droits de l'homme. Les défenseurs du capitalisme savent cela. Mais leur moteur est le profit. Aménager l'existant, même avec de « bons sentiments », sans toucher à la structure de l'économie et du pouvoir ne nous sortira pas d'un système qui, comme le démontre Marx, ne peut qu'exploiter l'homme et la nature.

Macron multiplie les déclarations démagogiques. Où sont les mesures concrètes ? Il n'est qu'à voir le plan d'investissement 2018-2022 où l'écologie serait la priorité ! Dans la loi sur les hydrocarbures, il y a plus de « mais » que de « certitudes » ; on s'attaque aux HLM et aux normes environnementales au lieu de financer l'isolation thermique ; on supprime des lignes de chemin de fer, on ne développe pas le fret ferroviaire et on fait la pub pour les cars ; on promeut les voitures électriques, sans évoquer la production électrique, alors que des coupures techniques sont possibles. Le tissu industriel français de l'énergie, dont EDF, est cassé et privatisé.

Il y a autre chose à faire. Développons la recherche et les services publics. Le marché des quotas de carbone est une arnaque, « l'écofiscalité » veut faire payer à tous les dégâts du système, le Ceta libéralise les exportations de pétrole canadien, l'obsolescence programmée bloque le développement de l'économie circulaire, les pauvres sont les victimes principales des pollutions... Et Nicolas Hulot qui lançait des appels contre l'évasion fiscale et l'impunité des banques : quelle hypocrisie !

Comme le social, l'écologie est au coeur de la lutte des classes. C'est le capitalisme, l'apprenti sorcier, comme le démontrent les guerres pour la domination des ressources. Ce système organise les concurrences et utilise les peurs qu'il engendre pour pousser vers le populisme qui le sert. Les défis écologiques sont liés à la gestion des biens communs.

Les scientifiques nous aident à comprendre le monde, mais il revient aux citoyen.ne.s de le transformer.

REFOULER LA ZONE DE DOMINATION DU CAPITALISME

 

Jean Gadrey Économiste 

 

On ne voit pas comment la logique de la « valeur pour l'actionnaire », au cœur du capitalisme actuel, pourrait être compatible avec des politiques de préservation d'un environnement vivable, qui doivent être centrées sur la « valeur » (non économique) des biens communs naturels (dont le climat, la biodiversité, l'eau...) et sociaux, dont la protection sociale, l'égalité des sexes, la solidarité internationale, nationale et locale, etc. Cela dit, si l'on attend l'extinction du capitalisme pour agir, il est probable que les civilisations humaines se seront effondrées avant...

Le capitalisme s'est historiquement développé sur la base de la privatisation de biens naturels « communs » (en propriété commune), au centre comme dans la périphérie colonisée. Cette privatisation a conduit à une surexploitation des humains.

Les dirigeants politiques liés au capitalisme ont également privatisé la monnaie et le crédit, qui devraient être eux aussi des biens communs. Moyennant quoi la finance libéralisée a créé tous les outils d'une spéculation permanente sur tout, d'un endettement privé monstrueux, rendant impossibles les investissements de la transition. On ne s'en sortira pas sans confier les pouvoirs financiers à des pôles publics ou coopératifs.

En résumé, on peut rejoindre Edgar Morin à propos du capitalisme : « On ne va pas le remplacer par un coup de baguette magique mais on peut refouler sa zone de domination absolue. »

Le premier refoulement est la « définanciarisation » de l'économie et de la société, en liaison avec la mise à mal du pouvoir totalitaire des grands actionnaires sur l'économie. C'est la mesure la plus urgente, et c'est la plus crédible parce que des forces diverses y poussent déjà. Imaginons à quel point le contrôle socialisé du crédit et la fin des paradis fiscaux pourraient contribuer à réorienter l'investissement vers les urgences de la transition à long terme.

Il faudra d'autres mesures de refoulement, dont la fin des accords dits de libre-échange, qui sont en réalité des accords d'échange inégal et de domination impériale des grands intérêts privés.

On peut envisager à terme une économie plurielle incluant un segment capitaliste non dominant, régulé selon des normes sociales et écologiques, à côté d'autres piliers, publics, coopératif, associatif, indépendant et libéral, avec des tissus locaux de PME, d'artisans, de paysans associés, le tout financé en fonction du long terme et de l'intérêt général par des banques socialisées.

« Il sera bientôt trop tard », écrivent 15 000 scientifiques qui ne sont pas des catastrophistes mais des observateurs d'une trajectoire qui peut nous conduire au désastre. Il faut donc lancer vite la transition écologique et sociale, dans le système tel qu'il est, et c'est en chemin que l'on verra comment faire avec, ou comment défaire, le capitalisme. D'ici là, des gens très différents auront des occasions de coopérer pour « refouler la zone de domination absolue du capitalisme » sur la société, la nature et la finance, en créant ensemble des espaces démocratiques de gestion collective des biens communs vitaux.

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30 novembre 2017 4 30 /11 /novembre /2017 08:36

La COP23 se tient à Bonn en Allemagne du 6 au 17 novembre. Elle se déroule sous la présidence des îles Fidji, qui n'ont pas les moyens d'en assurer la logistique sur leur territoire. Sans préjuger de ce qu'il en sortira, il apparaît déjà que les émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables du réchauffement climatique n'ont cessé d'augmenter depuis la tenue de la COP21 à Paris, en décembre 2015. Certes, un texte fut alors adopté. Il engageait les pays signataires à réduire leurs émissions de GES au point de les diviser par trois d'ici à 2050 afin de contenir le réchauffement climatique sous la barre de + 2 °C d'ici à 2100 par rapport à ce qu'était la température moyenne au milieu du XIXe siècle.

Toutefois, rien de sérieux n'a été entrepris depuis cette date, ni en France ni ailleurs, pour tenter d'atteindre cet objectif commun. L'atteindre nécessite les efforts de tous, à commencer par les pays développés et émergents, qui sont les plus gros émetteurs de CO2. Le climatologue Jean Jouzel disait récemment qu'il faudrait « atteindre le pic d'émissions de gaz à effet de serre en 2020, puis, entre 2020 et 2050, les diviser par trois à l'échelle planétaire ». Il disait aussi que « si rien n'est fait, au rythme actuel, nous sommes nombreux à penser que nous ne disposons plus que de vingt à vingt-cinq ans pour atteindre un point de non-retour ».

Nous cheminons déjà vers ce point de non-retour. Selon les chiffres publiés le 30 octobre par l'Organisation météorologique mondiale (OMM), la concentration de CO2 atteignait 403,3 parties par million (PPM) en 2016, contre 400 PPM en 2015. On peut penser que 2017 se traduira par un nouveau record dans la mesure où, en plus de périodes de canicule, les incendies, les longues périodes de sécheresse, les cyclones dévastateurs qui se sont succédé cette année ont réduit le puits de carbone que constitue la végétation tandis que la réparation des dégâts provoqués alourdira le bilan carbone du fait des reconstructions dans de nombreux pays au-delà de 2017. Voilà qui nous conduit encore plus vers le point de non-retour.

À partir des informations que nous livrent les carottages prélevés dans les glaces qui ont emprisonné des bulles d'air depuis des millions d'années, il faut remonter entre 3 et 5 millions d'années pour trouver sur Terre une teneur en CO2 comparable à celle de ce début de XXIe siècle. Selon l'OMM, cela induisait « une température plus élevée de 2 °C à 3 °C par rapport à aujourd'hui et le niveau de la mer plus élevé de 10 à 20 mètres ». C'est ce qui nous attend dans moins d'un siècle au train où vont les choses.

Depuis 1970, la courbe des émissions mondiales de GES est en hausse constante de 5 % par décennie et devrait se poursuivre ainsi jusqu'en 2030. Mais il faudrait qu'elle diminue davantage entre 2030 et 2050 pour contenir le réchauffement dans une progression de 2 °C par rapport à la période préindustrielle. Alors que paraît en France le film « Carbone », la taxe du même nom brandie comme une recette magique ne suffira pas pour freiner le réchauffement.

glepuill@humanite.fr

 

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30 novembre 2017 4 30 /11 /novembre /2017 08:34
Vote des ordonnances de destruction du droit du travail: Sébastien Jumel, député PCF, fustige une entreprise de casse globale, cohérente et totale
Vote des ordonnances : Sébastien Jumel fustige une "entreprise de casse globale, cohérente et totale"

mercredi 29 novembre 2017

Par 463 voix contre 74 et 40 abstentions, l’Assemblée nationale a très largement ratifié le 28 novembre, les ordonnances réformant le Code du travail.

Les groupes de la Gauche démocrate et républicaine, de la Nouvelle Gauche et de La France insoumise ont voté CONTRE. (voir le scrutin).

Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime a expliqué le vote contre des députés communistes :

Monsieur le président, madame la ministre, madame la présidente de commission, monsieur le rapporteur, chers collègues, dans une intervention dont l’épaisseur politique a fait date au cours de ce débat éclair, Pierre Dharréville a légitimement rappelé devant l’Assemblée nationale, au nom des députés communistes : « Il a fallu dix-sept ans de travail législatif pour édifier le code du travail. Un siècle plus tard, il vous a fallu dix-sept semaines pour en faire une passoire ! » En effet, sur le fondement d’une justification libérale vieille comme le monde, assumée, décomplexée, qui consiste à prétendre libérer, délivrer, simplifier, vous avez fait le choix du passage en force par ordonnances. Il s’agissait, pour le Président de la République, de se délecter des pouvoirs exorbitants que lui confère la Constitution pour conduire à marche forcée cette remise en cause radicale de la philosophie du droit du travail : une loi qui protège, un principe de faveur, l’égalité républicaine en somme.

Votre projet politique, qui a volontairement entretenu le flou, le temps d’une campagne électorale, est désormais limpide : « ubériser » la société, « ubériser » le travail. Non rassasiés par une loi de finances au bonheur des riches, non contents de disperser la République façon puzzle en asphyxiant les territoires, dont les communes sont l’émanation, vous faites le choix, en renonçant à la primauté de la loi qui protège, d’établir le principe de la variabilité des droits selon l’endroit où l’on travaille. Alors que, depuis quinze ans, la casse industrielle s’est enkystée sur nos territoires, alors que vous enchaînez les renoncements à défendre en toute souveraineté nos fleurons industriels, comme on enchaîne des strikes au bowling, en rétrécissant le périmètre d’appréciation des motifs économiques du licenciement, vous légitimez, vous légalisez même le permis de licenciement boursier, au détriment des sites français, des savoir-faire des salariés et des familles.

Dans le même esprit, votre mépris arrogant envers les principes fondamentaux du droit vous conduit, avec la « barémisation » et le plafonnement des indemnités en cas de licenciement abusif, à substituer à l’appréciation souveraine du juge prud’homal la tarification du préjudice, ce qui contrevient à l’article 64 de la Constitution, consacrant l’indépendance du juge dans sa liberté à réparer le préjudice. Non seulement cette tarification est injuste mais elle sera en baisse, ce qui signifie en clair qu’un salarié licencié sans cause réelle et sérieuse verra ses indemnités diminuer de moitié.

Dans votre boîte à outils estampillée MEDEF (Protestations sur les bancs du groupe REM), le référendum d’entreprise est conçu comme un prétexte pour contourner les organisations syndicales, dont notre Constitution reconnaît pourtant le rôle majeur. La fusion des instances représentatives, la réduction de leurs prérogatives – je pense notamment au droit d’alerte, si utile et efficace face aux fonds d’investissement prédateurs – et l’affaiblissement des moyens de défendre l’hygiène, la sécurité et la santé au travail, en plein drame de l’amiante, en plein scandale sur le harcèlement sexuel, en pleine explosion des risques psychosociaux, sont autant de preuves de vos renoncements à la loi qui protège.

Enfin – je risque de ne pas être exhaustif, tant votre entreprise de casse est globale, cohérente et totale –, votre choix de la « flexiprécarité » généralisée à l’anglaise, avec 25 % de salariés pauvres, vous conduit à faire primer le contrat d’entreprise sur le contrat de travail et à permettre à un accord collectif de s’asseoir sur les clauses substantielles de ce dernier – le salaire, le lieu et le temps de travail –, avec pour conséquence des vies broyées.

Le point final de cette réforme n’est pas posé. D’abord, l’histoire de notre modèle social démontre qu’il ne faut jamais sous-estimer la capacité des salariés à innover et à faire preuve d’intelligence pour résister et pour obtenir, selon la formule d’Ambroise Croizat, de nouveaux « conquis sociaux ». Ensuite, prenez cela comme une promesse : ce qu’une loi a fait, une autre peut le défaire ! (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et FI.)

Mme Danièle Obono. Yes !

M. Sébastien Jumel. C’est dans cette temporalité que nous inscrivons notre opposition résolue et déterminée. Madame la ministre, vous nous avez dit, cet après-midi, avoir rencontré de nombreux chefs d’entreprise, et c’est bien ; plus de 500 DRH, avez-vous dit, et c’est très bien. Vous auriez dû inscrire dans votre agenda des rencontres avec les salariés ; peut-être auriez-vous pu alors prendre en compte leur situation dans ce mauvais projet de loi de ratification d’ordonnances. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et FI ainsi que sur plusieurs bancs du groupe NG.)

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