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26 janvier 2018 5 26 /01 /janvier /2018 13:21

Analyse de Isabelle Rey-Lefebvre pour Le Monde

"Macron, le président qui voulait privatiser les HLM"

vendredi 26 janvier 2018

La journaliste Isabelle Rey-Lefebvre a analysé dans le journal Le Monde le projet d’Emmanuel Macron concernant les HLM. Elle définit son projet comme une volonté de transformer les organismes HLM en "entreprise à structure capitalistique, avec des actionnaires".

Elle cerne le projet du président de la République en deux premières étapes : Réduire les aides au logement et les loyers HLM et regrouper les bailleurs sociaux.

"Mais la réforme voulue par M. Macron va bien au-delà et vise « à faire circuler le capital ». Des mots qui ne sont pas anodins et heurtent le monde HLM : « Faire circuler le capital ? On n’en a pas, il n’y a rien à faire circuler ! », s’exclamait, le 10 janvier, Freddy Grzeziczak, président de l’office public de l’habitat de l’Aisne."

Pour Isabelle Rey-Lefebvre, Emmanuel Macron vise un changement radical de modèle économique : "Il s’agit donc de donner une valeur à ce patrimoine dans la perspective de le vendre, ce qui constituerait, selon nombre d’élus de gauche, une atteinte au bien commun. [...] Mais intégrer la vente future d’un logement social dans son plan de financement, donc le montant de son loyer, c’est envisager une cession systématique : un changement radical de modèle économique."

Retrouvez ici l’intégralité de son analyse.

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25 janvier 2018 4 25 /01 /janvier /2018 10:05

 

Une enquête Viavoice pour la Fondation Gabriel-Péri montre de forts clivages générationnels et sociaux quant à la perception du marxisme et du communisme.

À l'heure de la « start-up nation », le rêve d'une fin de l'histoire consacrant le libéralisme serait-il devenu réalité ? Pas si sûr, à en croire une étude Viavoice pour la Fondation Gabriel-Péri rendue publique hier soir. Interrogés sur la pertinence des idées communistes « dans le monde actuel », 41 % des sondés répondent certes qu'elles « n'en ont plus aucune » mais tout de même 35 % jugent à l'inverse qu'elles « demeurent pertinentes ou devraient être adaptées », une proportion qui grimpe à 65 % parmi les sympathisants de gauche. Le dernier chapitre pour les Français n'aurait ainsi peut-être pas été écrit. « Sur l'ensemble de la population, les bonnes images du communisme et du marxisme restent minoritaires. Mais avec autour de 20 % (voir infographie), on est bien au-delà des scores électoraux des partis qui s'en revendiquent clairement », relève Aurélien Preud'homme, le directeur des études politiques chez Viavoice. Capitalisme et libéralisme n'ont d'ailleurs pas bonne presse auprès des sondés, avec respectivement 56 % et 47 % d'opinions négatives.

 

POUR 56 % DES SONDÉS, LA LUTTE DES CLASSES EST TOUJOURS D'ACTUALITÉ

 

Alors que les militants du PCF s'interrogent, en vue de leur congrès en novembre, sur la perception du communisme, 62 % des sondés estiment que c'est « un fait ancien, dépassé ». À ranger donc dans la catégorie « vieux monde » ? Pas tant que cela, en réalité, aux yeux des nouvelles générations : 72 % des 65 ans et plus estiment ainsi que le communisme est « dépassé », contre 50 % parmi les 18-24 ans (32 % ne partagent pas cette idée et 18 % ne se prononcent pas). Et seulement 28 % de cette catégorie d'âge estime que « les idées communistes n'ont plus aucune pertinence », contre 57 % chez leurs aînés de 65 ans et plus. « On pourrait penser qu'on est face à un déclin, mais ce clivage générationnel laisse à croire qu'on est au contraire face à un retour de ces idées », analyse Aurélien Preud'homme. « En dépit de l'acharnement, soit à dire pis que pendre du communisme, soit à l'effacer de l'horizon, il est frappant de voir que dans la jeune génération cela ne prend pas », observe Guillaume Roubaud-Quashie, en charge de la coordination de la réflexion du PCF sur « le sens du combat communiste ». « Il semble que l'assimilation entre communisme et régimes totalitaires s'estompe », constate également le président de la Fondation Gabriel-Péri, Alain Obadia (lire ci-contre). Parmi les interrogés, une majorité relative (44 %) partage plutôt l'idée que « les régimes totalitaires qui (l')ont revendiquée n'ont rien à voir avec la pensée communiste ou marxiste initiale ».

Un « clivage social » est aussi au cœur de cette étude. « Alors que 70 % des catégories aisées considèrent que le communisme fait "ancien" et "dépassé", cette opinion n'est partagée que par 52 % des catégories populaires », assure le sondage. Quant au capitalisme, 31 % des « chefs d'entreprise, cadres et professions intermédiaires » le jugent positivement, contre 15 % des « employés et ouvriers ». « Depuis la crise financière de 2008, on mesure une remise en cause du consensus selon lequel le capitalisme et le libéralisme allaient amener la démocratie et réduire les inégalités. Un fait accentué par des scandales comme les Panama Papers », explique Aurélien Preud'homme.

Si seulement 17 % des sondés ont une opinion positive de la pensée de Karl Marx (26 % chez les jeunes), l'un de ses concepts centraux n'apparaît pourtant pas désuet à une majorité de Français : pour 56 % des sondés, la lutte des classes est toujours d'actualité. Et 76 % estiment que les classes sociales existent encore.

 

LA NOTION DE « BIENS COMMUNS » EST BIEN IDENTIFIÉE PAR UNE LARGE MAJORITÉ

Les idées communistes et marxistes sont cependant davantage perçues comme utiles pour dénoncer les excès du capitalisme (36 % des sondés, 62 % parmi les sympathisants de gauche) et comprendre le monde (35 %, 53 % à gauche) que comme « alternative crédible au système économique actuel » (18 %, 32 % à gauche). « Il existe parfois le sentiment que la bataille idéologique est perdue, en réalité la situation est plus complexe avec des points d'appui, malgré des décennies pendant lesquelles l'idée d'absence d'alternative au libéralisme a été martelée. Certaines des questions sur lesquelles nous nous mobilisons ont un écho très important », souligne Guillaume Roubaud-Quashie, dont le parti recueille 13 % d'opinions positives. L'emploi (61 %), le pouvoir d'achat (47 %) et le système de santé (39 %) forment le trio de tête des enjeux prioritaires, selon le sondage, tandis que « valoriser davantage les filières industrielles françaises » et « lutter davantage contre l'évasion fiscale » sont deux mesures qui recueillent près de 90 % d'approbation. Quant à la notion de « biens communs », qui figure parmi « les mots rattachés spontanément au communisme », elle serait plutôt bien identifiée, notamment en termes de patrimoine culturel, de ressources ou d'espaces naturels mais aussi de services publics (éducation 72 %, transport 65 %, système de santé 64 %). « Pour une large majorité, l'ensemble des "biens communs" doit être accessible à tous au minimum, mais aussi être la propriété exclusive de la collectivité, et enfin être exploité ou géré par des entreprises publiques », souligne également l'étude. « La question qui est posée au PCF, souligne Guillaume Roubaud-Quashie, c'est comment, à partir de ces idées, passer d'une force potentielle importante à une force réelle à la hauteur de ces défis et aspirations. »

 

 

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24 janvier 2018 3 24 /01 /janvier /2018 16:01

"L’essentiel de ce que vous proposez est niché dans un considérant de principe : la compétitivité, qui devrait être le fil directeur des efforts communs pour l’approfondissement de l’Union économique et monétaire. Alors que se multiplient les signes de l’échec de la politique européenne, vous vous enfermez dans ce grigri qui masque les réalités humaines. Vous ne voyez plus les peurs, les désespoirs des femmes et des hommes, des jeunes, de nos anciens. Vous éliminez la souffrance qui rétrécit les consciences. Comment peut-on faire grandir l’amitié des peuples sur cette matrice de la guerre économique et sociale ?"

"Comment peut-on prétendre fonder les relations entre les peuples sur l’Europe des marchés, de l’austérité budgétaire et du dumping social ? Derrière le discours sur le renouveau du traité, c’est le dogmatisme néolibéral qui prévaut, ce dogmatisme qui a coupé Bruxelles, Paris et Berlin des peuples de l’Europe."

55 ANS DU TRAITÉ DE L'ELYSÉE - INTERVENTION À L'ASSEMBLÉE NATIONALE

Intervention prononcée le 22 janvier 2018 à l’occasion du cinquante-cinquième anniversaire du traité de l’Élysée, qui a été signé par Konrad Adenauer et Charles de Gaulle le 22 janvier 1963 et dans le cadre de l'examen de la proposition de résolution de M. François de Rugy et plusieurs de ses collègues pour un nouveau Traité de l’Élysée et pour accroître le rôle des parlements dans la coopération franco-allemande.

M. le président. La parole est à M. André Chassaigne, président du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.

M. André Chassaigne. Monsieur le président, chers collègues, symbole de la réconciliation scellée entre la France et l’Allemagne, le traité de l’Élysée est l’aboutissement de la volonté et de la ténacité d’un grand homme d’État qui avait une vision pour la place de notre pays dans le monde, une vision pour un monde de paix multipolaire libéré de la soumission à l’impérialisme des États-Unis : le général de Gaulle.

Avec la contribution du chancelier Adenauer, il a voulu consacrer l’amitié des peuples français et allemand au lendemain des pages les plus sombres d’une histoire commune trop souvent cruelle et tellement sanglante.

Pour les internationalistes que nous sommes, l’amitié entre les peuples français et allemand va de soi. Nous aimons l’Allemagne : celle d’hier et d’aujourd’hui ; celle de l’est et de l’ouest ; celle de Goethe, Schiller, Heine, Mendelssohn ; celle de Marx, August Bebel, Karl Liebknecht, Rosa Luxemburg, Clara Zetkin, celle de Thomas et Heinrich Mann, de Bertolt Brecht et de Heinrich Böll, de Christa Wolf et de Hermann Müller.

Notre Allemagne n’est pas celle des intérêts financiers défendus aujourd’hui par Mme Merkel. Comme le disent si bien nos amis de Die Linke, nous avons besoin d’une « Allemagne européenne ». L’arrogance, soit-elle française ou germanique, est un danger pour l’Europe. Nous voulons une amitié et une coopération fondées sur un idéal de paix partagé par les peuples d’Europe, un idéal imaginé, bien avant les chefs d’État et de gouvernement, par le mouvement ouvrier des deux côtés du Rhin, par de grands intellectuels et hommes politiques comme Otto Dix, Romain Rolland, Jaurès ou encore le pasteur Niemöller, un idéal à l’opposé de l’Europe d’aujourd’hui, traversée par une vague de nationalismes xénophobes qui ne font pas partie de ses valeurs.

La solidarité et la coopération franco-allemandes doivent être ouvertes aux autres nations. Notre partenariat privilégié doit contribuer à la solidarité européenne. Il se doit de construire une nouvelle vision pour notre continent qui a vocation à devenir le pilier d’un monde qui n’est plus unipolaire.

Or, qu’avons-nous aujourd’hui ? Une Union européenne prisonnière de la religion néolibérale dont les grands prêtres nous psalmodient leurs cantiques : le traité de Maastricht, le traité de Lisbonne, le pacte budgétaire. Une nouvelle Inquisition avec sa guerre sainte : la confrontation militaire a été remplacée par la guerre économique ; les fusils, les chars et les avions ont cédé leur place au dumping social et à l’austérité budgétaire au nom de l’orthodoxie néolibérale.

Mais les victimes sont toujours les mêmes : les peuples !

Vous nous soumettez, dans ce projet de résolution, une Europe sans vision, vaste zone de circulation du capital et de production des dividendes. Une Europe sans le rayonnement qui a si souvent éclairé le monde, de la Révolution française à la révolution spartakiste.

Pas la moindre esquisse d’un projet pour la planète tout entière, d’une Europe jouant un rôle essentiel dans la construction d’une ère nouvelle, multipolaire, où les peuples seront à égalité pour enrichir notre humanité commune de leurs génies singuliers. Certes, on ne peut que se réjouir de la coopération interparlementaire entre les deux assemblées, preuve que nous pouvons travailler ensemble et aboutir à des accords. Un nouveau traité de l’Élysée ? Pourquoi pas. Mais avec un contenu fort, ouvrant sur le monde de demain, portant et inspirant un renouveau substantiel dans le cadre de notre rapport à l’Allemagne et à l’Europe en général.

Mais l’essentiel de ce que vous proposez est niché dans un considérant de principe : la compétitivité, qui devrait être le fil directeur des efforts communs pour l’approfondissement de l’Union économique et monétaire. Alors que se multiplient les signes de l’échec de la politique européenne, vous vous enfermez dans ce grigri qui masque les réalités humaines. Vous ne voyez plus les peurs, les désespoirs des femmes et des hommes, des jeunes, de nos anciens. Vous éliminez la souffrance qui rétrécit les consciences. Comment peut-on faire grandir l’amitié des peuples sur cette matrice de la guerre économique et sociale ?

Comment peut-on prétendre fonder les relations entre les peuples sur l’Europe des marchés, de l’austérité budgétaire et du dumping social ? Derrière le discours sur le renouveau du traité, c’est le dogmatisme néolibéral qui prévaut, ce dogmatisme qui a coupé Bruxelles, Paris et Berlin des peuples de l’Europe.

Cette résolution est aussi une ode à peine voilée au fameux modèle allemand. Un modèle fait d’austérité idéologique et de pointillisme budgétaire, d’excédents financiers insolents nourris par l’appauvrissement des autres peuples européens, avec une proportion de pauvres et de précaires en Allemagne plus importante encore qu’en France, des équipements publics qui se délabrent et des infrastructures de transport obsolètes. Votre perte de confiance, chers collègues, est telle que vous voulez cela pour la France et pour l’Europe !

Monsieur le président, collègues signataires de cette proposition de résolution, vous avez malheureusement succombé à l’hypnose néolibérale. Vous avez oublié que vous êtes les élus de la nation que Goethe admirait tant et non les petites mains sans attache patriotique au service des actionnaires dont parlait Anatole France. À l’opposé, nous voulons donner un sens positif à la relation entre nos deux pays, penser un partenariat étroit, équilibré, non exclusif, qui ne peut se réduire au couple moteur franco-allemand.

Construire une vision, affirmer une volonté politique suppose de travailler à un rééquilibrage à tous les niveaux, pour poser les fondements d’un projet européen, sans occulter les grandes questions que sont l’évasion fiscale, le poids des dettes illégitimes, une BCE au service des banques et sans action sur l’économie réelle, les inégalités sociales et territoriales, la course à l’armement au sein de l’OTAN.

Comme le disait déjà Victor Hugo en 1842, la relation entre la France et l’Allemagne est déterminante pour l’avenir de l’Europe et du monde. Elle doit être célébrée dans cet objectif, et c’est à cela qu’il faut travailler. Nous proposons une politique économique solidement fondée sur la recherche et l’enseignement, une coopération industrielle dans le respect des aspirations écologiques des peuples européens. Nous proposons une politique énergétique définie en commun où tous les pays doivent renoncer à court terme aux énergies carbonées. L’Allemagne est l’un des deux principaux pollueurs européens et nous-même devons avancer vers la concrétisation de la transition énergétique. Notre volonté partagée doit être celle d’une puissante contribution à la lutte contre le réchauffement climatique.

Enfin, ensemble avec les autres pays européens, pour notre planète, pour le droit au bonheur et au développement de chaque être humain, il est urgent d’impulser de puissantes politiques de coopération et de co-développement, seul moyen de tarir les mouvements migratoires et d’empêcher l’abandon et la ruine des pays du Sud.

Les peuples de France et d’Allemagne doivent être à l’initiative de la définition d’un projet européen digne de ce nom, d’un projet ambitieux pour l’ensemble du continent, susceptible de donner un nouveau souffle et un sens à l’Europe. Il s’agit de construire, avec et pour les citoyens, une Europe sur des bases saines, c’est-à-dire démocratiques, sociales, écologiques. Nous croyons en une Europe sociale qui serait consacrée par un véritable traité social européen, qui ne saurait être réduit au seul couple franco-allemand, un traité porteur de valeurs et de normes protectrices de nos travailleurs, socle d’une Europe solidaire, libérée de la tutelle des marchés financiers, des dogmes du libéralisme et de l’austérité budgétaire. Seule une telle feuille de route est susceptible de renouveler la relation franco-allemande et de réorienter la construction européenne, pour un meilleur avenir des peuples.

Elle ne peut se construire à quelques-uns, autour d’un tapis vert, à la va-vite, sans associer les forces vives de nos deux nations. Imprégnons-nous de ce que disait si bien Nelson Mandela : « Tout ce qui est fait pour moi, sans moi, est fait contre moi. » Cette vision du monde est absente de la résolution qui nous est soumise aujourd’hui. Monsieur le président, chers collègues, en ne la votant pas, nous pensons aux grands noms de notre histoire commune que j’ai nommés au début de mon intervention ; nous pensons à ceux qui ont payé de leur vie leur amour de la paix, de la liberté, leur amour des peuples français et allemand, comme Jean Jaurès, Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg ! Nous voulons être dignes d’eux !

 

Retrouvez cette intervention en vidéo ici. 

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24 janvier 2018 3 24 /01 /janvier /2018 15:45
Mahmoud Abbas à Bruxelles: l'Union européenne oublie le droit (AFPS)
Mahmoud Abbas à Bruxelles : l’Union européenne oublie le droit

http://www.france-palestine.org/Mahmoud-Abbas-a-Bruxelles-l-Union-europeenne-oublie-le-droit

Un mois et demi après la provocation de Donald Trump reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël, entérinant ainsi les violations du droit par Israël, le Conseil européen des Affaires étrangères et sa présidente ce lundi 22 janvier ont reçu le président Mahmoud Abbas à Bruxelles.

L'AFPS ne peut hélas que constater que l'espoir d'une intervention forte de l'Europe dans ce dossier n'a pas eu lieu et que la reconnaissance de l'État de Palestine par l’Union européenne et par la France n'est toujours pas à l'ordre du jour.

Pour redonner sa place au droit, la Palestine, face aux menaces américaines, s'est naturellement tournée vers l'Europe. Elle lui a demandé la première chose qui est en son pouvoir : la reconnaissance de son État, premier pas indispensable pour affirmer une volonté de paix fondée sur le droit.

Au menu de ce déjeuner de travail, la reconnaissance demandée par la Palestine ? 70 ans après le plan de partage, l'Union européenne lui a répondu qu'elle n'était "pas prête"...

Une approche multilatérale pour construire une paix fondée sur le droit ? L'Union européenne en reste toujours à demander que la Palestine retourne négocier en tête-à-tête avec l'État d'Israël qui l'occupe militairement.

Une protection du peuple palestinien, avec lignes rouges et sanctions à la clé ? Ce point n'est même pas évoqué malgré la colonisation qui s'étend, les destructions de maisons, les centaines d'arrestations arbitraires, les morts et les blessés dans les manifestations palestiniennes.

L'Union européenne s'est contentée d’envisager de proposer à la Palestine - tout en refusant de la reconnaître politiquement - la perspective lointaine d'un accord d'association, et quelques renforcements de relations économiques. C'est à l'opposé des initiatives politiques nécessaires alors qu’il faut faire cesser l'occupation qui étrangle l'économie palestinienne.

Il est absurde de demander aux Palestiniens de donner des gages à ceux qui se sont donné pour règle de détruire le droit international, alors que la résolution 2334 du Conseil de sécurité doit s’imposer à tous et être mise en œuvre.

Il est temps que la France sorte des mots et des ambigüités. Il faut des actes forts pour une paix fondée sur le droit et non sur la loi du plus fort. Elle en a la possibilité, elle peut en donner le signal. Elle doit appuyer la Slovénie et les pays qui, comme elle, ont l'intention de reconnaître l’État de Palestine et ne pas, au contraire, les tirer en arrière. Ce n'est pas plus tard, c'est maintenant que la France doit reconnaître l’État de Palestine ! Ne pas le faire revient à accepter la violation du droit.

Le moment est venu pour la France de montrer qu'elle ne se cache pas derrière des mots mais qu’elle veut effectivement agir pour une paix réelle fondée sur le droit international.

 

24 janvier 2017
Le Bureau national de l’AFPS

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23 janvier 2018 2 23 /01 /janvier /2018 21:31
Carrefour : 
50 milliards de chiffre d'affaires
100 millions par an au titre du CICE
2400 suppressions d'emplois
Cherchez l'erreur...

Carrefour vient d’annoncer, un plan de transformation de l’entreprise au nom de la concurrence internationale.

Les salariés s’étaient déjà mobilisés en décembre et ils ont raison.

2400 « départs volontaires » au siège de Carrefour c’est autant de suppressions d’emplois et d’externalisations de services. Mais c’est aussi l’incertitude pour les salarié-es de 5 hypermarchés destinés à la mise en gérance et ceux des 273 magasins de proximité mis en vente (et fermés en cas d’absence d’acquéreur).

Rien ne justifie ce plan social.

Avec ses 115 00 salarié-es en France, des hypermarchés et plus de 800 magasins de proximité, Carrefour a fait plus de 40 milliards d’euros de chiffre d'affaires en 2016 et offre environ 500 millions d’euros par an à ses actionnaires. Pire, l’entreprise a été aidée par l’État à hauteur de 1,2 milliards d’euros de fonds publics (CICE, exonérations sociales et fiscales) en trois ans. C’est inacceptable.

 

Plutôt que de rester « vigilant » sur l’accompagnement de chaque salarié concerné, Bruno Lemaire devrait commencer par demander des comptes sur l’argent public perçu par Carrefour et utilisé aujourd’hui pour rémunérer des actionnaires et supprimer des emplois.

Avec les salarié-es mobilisé-es, avec les consommateurs, le PCF sera de toutes les mobilisations pour s’opposer aux mauvais coups du pouvoir Macron/Philippe, au service des profits des grands groupes.

A l’image des ventes directes de fruits et légumes qu’il organise chaque année, le PCF veut promouvoir des modes de productions et de consommation respectueux du travail des hommes et des femmes, comme de l’environnement.

Indigne: Carrefour surfe sur les ordonnances Macron pour booster ses profits (PCF)

Les députés communistes ont jugé mardi "révoltante" et "inacceptable" l'annonce faite par Carrefour de la suppression de 2.400 postes dans les sièges du groupe via un plan de départs volontaires. "Cette annonce pour nous, elle est révoltante, elle est inacceptable et je crois que les salariés vont se mobiliser dans les jours qui viennent", a affirmé Pierre Dharréville, l'un des porte-parole des députés communistes lors d'un point de presse. "Carrefour est une grande multinationale qui je crois a les épaules solides malgré les annonces qui ont été faites (..) qui adopte une stratégie qui est finalement d'externaliser les coûts" en supprimant des emplois et "en organisant la franchisation d'un certain nombre d'enseignes jugées les moins rentables", a ajouté l'élu des Bouches-du-Rhône. "On est en train une fois de plus de faire payer aux salariés des stratégies d'entreprise qui sont décidées en haut lieu en faisant fi de tout ce qu'ils ont donné", a-t-il dénoncé. Selon lui, Carrefour a en outre "utilisé les dispositions des ordonnances" sur le droit du travail et "non content de supprimer des emplois, on va en plus le faire dans des conditions qui sont avec des droits minimum pour les salariés qui vont être concernés et en ciblant particulièrement sans doute les seniors". L’entreprise a dévoilé mardi un plan de transformation pour s'adapter aux nouveaux modes de production et de consommation. Le plan du géant de la distribution passe notamment par la suppression de 2.400 postes en France via un plan de départs volontaires, ainsi qu'une réduction de coûts de deux milliards d'euros et un virage vers le commerce en ligne et le bio.

Indigne: Carrefour surfe sur les ordonnances Macron pour booster ses profits (PCF)
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23 janvier 2018 2 23 /01 /janvier /2018 21:24
Soutien aux réfugiés. La police piège Cédric Herrou
ÉMILIEN URBACH
MARDI, 23 JANVIER, 2018
L'HUMANITÉ
Depuis le 5/décembre, Cédric Herrou attend une réponse à sa demande de nullité. Valery Hache/AFP

L’agriculteur a été arrêté pour la neuvième fois, jeudi, et retenu 26 heures. Un coup monté.

Après la diatribe anti-solidaires du président Macron, mardi dernier, à Calais, les intimidations policières à l’encontre de ceux qui tendent la main aux réfugiés, dans les Alpes-Maritimes, continuent de plus belle. Cédric Herrou, paysan emblématique de la bataille pour la défense des droits des réfugiés à la frontière franco-italienne, en a fait, une fois encore, les frais ce jeudi 18 décembre. L’agriculteur s’est fait arrêter au péage de La Turbie, sur l’autoroute A10, alors qu’il se rendait à Nice pour livrer les produits de son exploitation à quelques commerçants. Il a été placé en rétention pendant 26 heures pour avoir contrevenu au contrôle judiciaire lui interdisant de se rendre en Italie.

La justice n’est pas tombée dans le panneau et a finalement ordonné la libération du paysan

Pour se rendre à Nice, Cédric Herrou doit, depuis cet été, suite à son interpellation, à Cannes, en compagnie de 156 demandeurs d’asile, suivre les routes sinueuses de l’arrière-pays. Mais les intempéries de ces derniers temps avaient rendu la route impraticable. Seule solution pour faire ses livraisons d’œufs extrafrais et de tapenade : descendre la vallée de la Roya jusqu’à Vintimille pour prendre l’autoroute. En chemin, l’agriculteur est d’abord suivi de près par une voiture de police italienne. Arrivé au péage, il remarque la présence de policiers en civil et d’une voiture banalisée d’où on le filme. « Je me suis tout de suite dit que cette livraison allait mal tourner », avoue le citoyen solidaire, sans se cacher d’avoir eu peur de finir, cette fois-ci, en prison. Quelques kilomètres après Menton, pas moins de dix policiers lui sont tombés dessus, le faisant sortir de son véhicule, le plaquant contre un camion et lui passant les menottes dans le dos.

« On a tendu un piège à mon client, s’insurge Zia Oloumi, l’avocat de Cédric Herrou. Il avait fait parvenir un fax à la préfecture pour prévenir qu’il était obligé de suivre cette route suite aux éboulements de la semaine dernière et avait déjà eu affaire aux gendarmes mobiles la semaine précédente. » Mais les policiers ont omis d’en informer la juge d’instruction qui a reçu Cédric le lendemain de son arrestation. « Ils ont également adapté leur déposition à la mienne pour me coincer, déclare l’agriculteur. Leurs déclarations ont changé pendant la nuit de mon placement en rétention. » La justice n’est heureusement pas tombée dans le panneau et a finalement ordonné la libération du paysan. Depuis le 5 décembre, ce dernier attend une réponse à sa demande de nullité dans la procédure qui a ouvert la voie à ce contrôle judiciaire.

Journaliste
Soutien aux réfugiés: la police piège Cédric Herrou (L'Humanité, 23 janvier 2018)

2017 vue par Cédric Herrou, citoyen de la vallée de la Roya solidaire des migrants.

« Au cours de l’année, mon domicile est devenu une terre d’asile, “la terre de l’homme fou qui aide sans réfléchir”, disait Ousman, venu du Tchad. Seulement trois hectares de terre protégeant des hommes et des femmes poussés par la volonté de vivre. Un “camp” pour certains, une utopie pour d’autres. Le préfet n’est pas la justice, seule la justice peut entrer en propriété privée. Ici les Noirs pourchassés devenaient des hommes ayant des droits, et le préfet n’en voulait pas.

Cette terre de paix s’est transformée au fil des mois en camp retranché. Ce refuge s’est vu encerclé par les forces armées de l’État français. Jour et nuit, ils étaient des dizaines d’hommes à se relayer pour épier, surveiller, traquer. Sur les routes, les hommes armés ont encerclé le havre de paix, empêchant femmes, hommes et enfants d’accéder aux droits fondamentaux de notre République. L’État est devenu la terreur des faibles. Ici ce n’est plus la France. Ici c’est le Soudan, l’Érythrée, le Tchad, la Somalie, ici, c’est la Libye.

Ça fait peur parfois, surtout la nuit, quand on entend la porte grincer. C’est la nuit qu’on imagine le pire, les rêves font resurgir les émotions de la journée. Les pas du chat noir sur le parquet deviennent des pas de gros gaillards aux crânes rasés. Le bruit du vent dans les arbres devient une perquisition musclée. Le glapissement enroué du renard se transforme en hurlements d’une jeune femme perdue dans la forêt.

Nous étions comme des marins sur un bateau se battant contre le vent violent. Le bateau gîtait à la limite de dessaler :  vus du bateau nous avancions, vus de la terre nous reculions. Les courants nous trompaient. Deux mondes se battaient, le nôtre, sans arme ni violence, et celui orchestré par le préfet. Mais quand on n’a pas d’armes, on utilise ce qu’on a de plus fort en soi, le bon sens, l’amour  et la fraternité.

Briser le bateau d’un marin ne le tue pas, mais lui donne la rage. Pas la rage à laquelle vous pensez, celle qui rend le monde aigri, mais celle qui fait qu’on se sent en vie, celle qui donne envie de se battre pour l’amour de naviguer où bon nous semble.

En début d’année, ma volonté était que l’État prenne le relais, qu’il était de son devoir  de protéger toute personne  en danger. Puis les morts  à la frontière franco-italienne se sont banalisées, la police  et la justice sont devenues  les bras armés d’une politique dérivante et discriminante.  Le pas a été franchi,  je ne pourrai plus rien attendre de cet État, mais je garde confiance en vous, acteurs  de notre société. Que l’année 2018 soit l’année de convergence des luttes, pour que la France redevienne celle des droits des femmes et des hommes, pour  que la politique redevienne  au service du peuple.  Ne nous décourageons  pas, la lutte restera belle  tant que nous aurons confiance en elle. »
 

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23 janvier 2018 2 23 /01 /janvier /2018 21:09
Marie-Pierre Vieu, députée européenne communiste

Marie-Pierre Vieu, députée européenne communiste

L'homme n'est jamais en reste d'une amabilité vis-à-vis de ses anciens partenaires qui l'ont soutenu aux présidentielles de 2012 (alors qu'il ne représentait pas grand chose à l'époque comme force organisationnelle) et de 2017 (sans les 380 parrainages d'élus communistes, le leader de France Insoumise ne se présentait, sans nos voix, il n'atteignait pas ses 19,5%).  
 
Qu'il se rassure, et ses supporters aussi: le mépris est largement réciproque. 
 
Et nous ne pouvons plus supporter ce démagogue qui se donne de grands airs et balaie allègrement au fil de ses discours plein de fiels et de ses pratiques les valeurs de la gauche de Jaurès: respect de l'autre, fraternité, internationalisme, esprit de rassemblement pour les intérêts populaires, stratégie de classe, refuser de céder un pouce à la droite, à l'extrême-droite, aux nationalistes.    
 
Heureusement que Marie-Pierre Vieu occupe le poste de parlementaire européen, comme elle devait le faire en tant que numéro 2 de la liste.  C'est toujours cela de donner en moins à un homme qui remet même en question le principe des aides communautaires privilégiés pour le développement des pays les plus pauvres de l'Europe. 
 
Pleine solidarité à Marie-Pierre Vieu contre ce malotru! 
 
Commentaire de Jean-Luc Mélenchon en date du 22 janvier 2018 :
 
"Ce que vaut le bla-bla unitaire de cette direction du PCF : au Conseil régional d'Occitanie, le PCF et EELV quittent le groupe commun que nous formions pour en créer un autre, sans nous évidemment. Aussitôt, le PS nous retire tous les moyens de vie de groupe. Cette lamentable équipe nationale du PCF est celle qui nous a déjà volé notre siège au Parlement européen désormais usurpé par Marie-Pierre Vieu, championne de la double pensée : unitaire en parole et sectaire en acte. Après l'usurpation d'identité en Corse, cet épisode n'a qu'une conclusion possible :  aucune confiance devant de telles pratiques."

 

Occitanie - Nord Catalogne : Les nouvelles insultes de Mélenchon contre le PCF et l'eurodéputée communiste Marie-Pierre Vieu
Blog de Nicolas Maury, Perspective communiste: 

 

La rupture du groupe "Nouveau monde en commun" (EELV-PCF-PG/FI/Ensemble) a crée un fort émoi bien au-delà des frontières régionales de l'Occitanie-Catalogne Nord. Jean-Luc Mélenchon nous gratifiant d'une nouvelle sortie contre les élu.e.s du PCF et au passage contre l'eurodéputée Marie-Pierre Vieu
Le groupe "Nouveau Monde En Commun" n’existe plus. Les Écologistes et les communistes ont constitué un nouveau groupe au sein du conseil régional. Un groupe excluant les représentants de la France Insoumise. Ainsi les 4 élu.e.s (Myriam Martin, Liem Haong Noc, Guilhem Serieys et Jean-Christophe Sellin) se retrouvent sans groupe. 

Et c'est à cette situation que l'autoproclamé grand leader des masses, Jean-Luc Mélenchon, c'est permis une nouvelle sortie anticommuniste visant les élu.e.s régionaux et Marie-Pierre Vieu, eurodéputée accusée d'avoir "volé" le siège de Melenchon au Parlement européen (sic). On ne reviendra pas sur le principe du scrutin de liste qui permet, en cas de démission du numéro 1 de faire monter le numéro 2 à sa place. Il ne s'agit que de tambouille réglementaire. 

Mais Mélenchon oublie de dire que son groupe d'insoumis.e.s négociait depuis un petit moment la constitution de son groupe propre et surtout du maintient des présidences de commissions, en secret avec la triste Carole Delga (Présidente PS et pro-Valls de la région). 

Voici quelques correspondances disponibles :

 

 
Un compte rendu d'une séance plénière de juin 2016 

Ici Guilhem Serieys (FI) demande une suspension de séance, hors sans être président de groupe, impossible de la demander. 

Pour constituer un groupe, il faut 7 élu.e.s et la FI ne dispose que de 4 élu.e.s issue de la liste d'union de la gauche conduite par le PS. La tentative de création de ce groupe PG/FI/Ensemble en juin 2016 a avorté du fait de la présence d'élu.e.s En marche (4). 

Ce n'est pas la première fois que les PG/FI constituent des groupes propres, les régions Nord-Pas-de-Calais et Île de France avaient vues des élu.e.s PG/FI rompre des coalitions Front de gauche.

 

 
Et enfin, un mail interne à Ensemble! (FI) montrant les tambouilles entre les ami.e.s de Jean Luc Mélenchon et la socialiste Carole Delga.

 

 
Du côté des nouveaux « Nouveau Monde », c’est une toute autre version des faits. 

Le co-président du groupe, le communiste Nicolas Cossange, dément catégoriquement toute absence d’information préalable. Guilhem Serieys déclare avoir été informé par le cabinet de la présidence de Région de l’existence du nouveau groupe. Nicolas Cossange « s’inscrit totatalement en faux » et affirme que la création de Nouveau Monde « fait suite à une réunion avec eux ». 

Cette « réunion a eu lieu dans les locaux du parc des expos de Montpellier avant l’assemblée plénière de décembre dernier ». 

Le co-président de Nouveau Monde soutient la création d’un groupe réduit au 4 ex-Nouveau Monde En Commun. Le règlement intérieur de l’assemblée régionale fixe à 7 le nombre d’élus nécessaire pour constituer un groupe. Mais Nicolas Cossange est favorable à un aménagement des règles. 

Nicolas Cossange n’éprouve aucun regret sur le fond. Le seul remord concerne Myriam Martin à qui il a été proposé 4 fois de rester avec les écologistes et les communistes. Mais, à part cette tentative de « sauvetage », Nicolas Cossange estime que le divorce est une simple formalité administrative. Il est surtout consommé depuis longtemps. Bref, il s’agit de prendre acte de différends politiques profonds et anciens. 
Nicolas COSSANGE, communiste, a été élu Conseiller régional en 2016 pour la Région OCCITANIE Pyrénées Méditerranée

Nicolas COSSANGE, communiste, a été élu Conseiller régional en 2016 pour la Région OCCITANIE Pyrénées Méditerranée

Déclaration de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, à propos de la situation en Région Occitanie :


"La création le 21 décembre dernier du nouveau groupe "Nouveau Monde", associant les composantes communistes, écologistes et républicaines d'Occitanie, vient de provoquer avec retard des réactions polémiques, sans rapport avec la réalité des efforts unitaires déployés par les communistes de la Région Occitanie. Je veux assurer les élu-e-s régionaux communistes, Marie-Pierre Vieu, parlementaire européenne, les dirigeant-e-s départementaux-ales- du PCF et, à travers eux, les communistes de la Région, de mon soutien dans cette période. La région Occitanie est la seule région où l'ensemble de la Gauche a pu construire une majorité de progrès au lendemain des élections régionales de 2015. C'est ce qui a guidé les communistes lors de la constitution de la liste du premier et du second tour.

C'est ce qui a guidé les élu-e-s communistes dans la constitution du premier groupe « Nouveau Monde », qu'ils ont voulu dans la continuité de la liste, avec la participation de toutes les composantes, Communiste, Front de gauche, Écologiste et France Insoumise.

C'est aussi ce qui a guidé les élu-e-s communistes dans la mise en œuvre de la politique régionale et de toutes les décisions progressistes prises.

Des différences de positionnement très importantes sont apparues et se sont aggravées ces derniers mois.

Nous n'avons jamais considéré ces différences comme insurmontables et avons œuvré a maintenir l'unité de ce groupe, jusqu’à ce que devienne impossible la poursuite en commun de ces objectifs. Prenant acte de cette situation, et face à un FN très représenté dans l’hémicycle, les conseillères et conseillers communistes et apparentés ont recherché la meilleure façon d'être utiles à la population et de faire de la Région un lieu de résistance aux politiques austéritaires. Dans cette recherche, les directions départementales du PCF ont été étroitement associées, et la direction nationale de notre parti a soutenu les efforts de nos élu-e-s en ce sens. La création du nouveau groupe « Nouveau Monde » pour préserver une majorité ancrée à gauche a été la meilleure solution actuelle pour faire face à cette situation. Les communistes, leurs élu-e-s ne céderont à aucune polémique. Notre seul guide est l’intérêt des populations et la mise en œuvre de politiques de progrès, répondant à leurs aspirations et au choix qu'ils ont exprimé lors des dernières élections régionales.

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22 janvier 2018 1 22 /01 /janvier /2018 16:37
L'union des droites commence par les médias (Lucie Delaporte et Loup Espargilière, Médiapart, 19 janvier 2018)
L’union des droites commence par les médias
 PAR  ET 

Alors que LR et FN sont à terre depuis l’élection de Macron, une nouvelle génération de journalistes, portée par de nouveaux titres, prépare déjà la recomposition politique et l’union des droites, en devançant les formations traditionnelles, chaque jour dans ses colonnes.

 

Recomposition. Le titre du semestriel que s’apprête à lancer Alexandre Devecchio, le journaliste du très droitier FigaroVox, pouvait difficilement être plus explicite. Six mois après l’élection d’Emmanuel Macron, alors que les partis traditionnels sont au tapis, les grandes manœuvres de recomposition à droite, encore embryonnaires dans les formations traditionnelles, commencent à prendre corps dans le paysage médiatique.

« Après les cuisantes défaites électorales fillonistes et frontistes, il est évident que personne n’a d'espoir politique à court terme de ce côté-là. Tout le monde essaie donc de travailler sur des idées et sur le fond, à travers les médias notamment », analyse Jacques de Guillebon, directeur de la rédaction de L’Incorrect, le mensuel « des droites » lancé à la rentrée par des proches de Marion Maréchal-Le Pen. « Le renouvellement ne passe plus par les partis, ça se joue ailleurs », estime pour sa part le fondateur de TV Libertés, Martial Bild. Un certain paysage médiatique semble revigoré par l’éclatement des lignes partisanes habituelles.

Ce renouveau des médias de droite est porté par une nouvelle génération de journalistes, convaincus que ces frontières n’ont plus vraiment de raison d’être. « Il y a aujourd’hui une relève conservatrice, jeune, qui est de grande qualité et qui s’appuie sur un monde intellectuel qui a échappé à la gauche », se réjouit Martial Bild. « Il y a vraiment une effervescence », assure celui qui n’hésite pas à parler d’« une nouvelle école de journalisme dont TV Libertés est un élément important » à côté de Valeurs actuelles,L’Incorrect, le FigaroVox ou Causeur. Preuve que le climat leur est favorable, L’Incorrectassure crouler sous les candidatures d’étudiants en école de journalisme, à Sciences Po, ou d’étudiants en lettres.

Ces trentenaires (ou quasi) très politisés ont paradoxalement en commun une profonde défiance à l’égard du monde politique et un souverain mépris pour les jeux d’appareils. Surtout, à leurs yeux, la ligne de partage entre la droite républicaine et l’extrême droite n’a plus vraiment de sens. Alors que leurs aînés étaient bien plus clairement affiliés à tel ou tel parti, Le Figaro et Valeurs actuelles, organes de la droite républicaine, Minute etPrésent, du Front national, ces nouveaux médias très à droite entendent s’affranchir allègrement de ces anciens clivages. « On nous a bassinés pendant des années avec cette idée de droite hors les murs, mais aujourd’hui, il n’y a plus de murs du tout ; ils se sont effondrés, la trompette Macron a fait chuter les murs de Jéricho », se réjouit Arnaud Stephan, ancien collaborateur de Marion Maréchal-Le Pen, aujourd’hui aux manettes deL’Incorrect, et l’un des plus âgés de la bande.

Avide de débats, cette nouvelle génération de journalistes fustige un monde médiatiquemainstream où régnerait une suffocante « uniformité ». Au Centre de formation des journalistes (CFJ), Alexandre Devecchio affirme avoir côtoyé « des étudiants qui avaient une vision avant tout technique du métier, pas franchement passionnés par le débat d’idées. D’ailleurs, il y avait une totale uniformité idéologique », assène-t-il. « Au moment du débat sur le mariage gay, tous les journalistes étaient favorables à la loi », se souvient Charlotte d’Ornellas, récemment recrutée à Valeurs actuelles, qui s’insurge que certaines positions soient « considérées comme des opinions alors que d’autres, parce qu’elles sont majoritaires, n’en seraient pas ».

« On est les enfants de notre époque. On a résisté à l’air ambiant. Quand je suis face à Jacques Séguéla qui me dit que je mène un combat d’un autre âge… Disons qu’il n’est pas forcément très crédible ! » ironise la jeune femme, persuadée que cette génération de journalistes est beaucoup plus en phase avec les vraies préoccupations des Français.« Les attentats ont fait prendre une douche froide à tout le monde », avance la jeune journaliste.

S’ils se caractérisent par la présence indistincte dans leurs colonnes de journalistes, d’intellectuels ou de politiques des deux rives, de la droite traditionnelle façon LR jusqu'à la galaxie frontiste, et plus si affinités, ils veulent aussi se distinguer des médias de « réinformation » ou complotistes comme Fdesouche ou Égalité et réconciliation, affranchis des règles de base du journalisme. Cette nouvelle génération serait néanmoins la seule capable de s’adresser à un public, souvent jeune, celui de la « fachosphère », « très défiant par rapport à la parole politique mais aussi la parole médiatique », affirme Charlotte d’Ornellas.

 

Le parcours de celle qui se définit elle-même comme « issue du ghetto de la fachosphère », est en soi emblématique. Celle qui a longtemps travaillé à Boulevard Voltaire n’en revient pas d’être reçue dans les médias mainstream, comme la chaîne CNews qui l’invite tous les mardis à donner son point de vue. « Parfois, je me dis que ce que je vais dire va faire hurler sur le plateau et en fait pas du tout. Il y a un travail qui a été fait des deux côtés. »

Ils se voient en tout cas comme les aiguillons d’une droite déboussolée. « À droite, il y a une demande, sauf qu’il n’y a plus de corpus idéologique, parce qu’il a été miné par des crânes d’œuf qui n’ont aucune culture politique et qui sont juste des gestionnaires parlant de points de PIB ou de CSG à longueur de journée. Nous, on  revient sur des sujets de fond, on redonne des armes politiques et culturelles à la droite », explique Arnaud Stephan. En dehors d’échéances électorales immédiates, « on fait de la prospective : la France en 2050, c’est quoi ? Qu’est-ce que sera l’identité, le fait religieux, l’économie, l’écologie, le travail, la famille ? On raconte comment l’on se dirige vers le transhumanisme », précise-t-il. Si leurs thèmes favoris – la montée du communautarisme, les dangers de l’islam, la destruction de la famille ou le poids grandissant du « Lobby LGBT » – sont des grands classiques de la droite de la droite, ils les abordent avec une verve et une « décomplexion » certaine.

« Zemmour a défriché le terrain. Il a été le premier à dire qu’il n’allait pas passer son temps à s’excuser d’être de droite », assure Charlotte d’Ornellas, qui revendique comme beaucoup d’entre eux cette figure tutélaire, tout comme l’héritage de Patrick Buisson. Dernièrement, l’effervescence autour de #balancetonporc et #metoo a été l’occasion d’un grand mouvement de défoulement collectif contre « le harcèlement féministe », comme l’a titré le magazine Causeur. L’Incorrect est ainsi parti dans un plaidoyer pour« L’homme occidental présumé coupable », expliquant en reprenant une vieille antienne zemmourienne, que « coupable de tout pour tous, l’homme censément majoritaire et dominant n’a plus qu’un choix : la soumission ou l’exil ». Le FigaroVox ouvrait, lui, ses colonnes à la philosophe Bérénice Levet, qui affirmait : « Nous ne voulons pas voir le désir masculin, la sexualité masculine alignés sur le désir et la sexualité féminins. Nous ne voulons pas que les hommes renient leur virilité. »

« On a chez nous toutes les familles de la droite »

Dans cette bande de trentenaires, ou quasi, beaucoup sont des amis. La très médiatique Eugénie Bastié, qui officie tant sur France Culture que dans l’émission de Patrick Buisson sur la chaîne Histoire (« Historiquement show »), a rejoint Alexandre Devecchio au Figaro, tout en assurant les pages politiques de la revue Limite aux côtés de Paul Piccarreta, ancien pigiste, comme elle, à Causeur. Élisabeth Lévy, surnommée parL’Incorrect « marraine de la réac académie », a vu émerger ces jeunes pousses très à droite qu’elle a parfois contribué à former. Jacques de Guillebon, Eugénie Bastié, Paul Piccarreta sont tous passés par Causeur, qui détonnait à leurs yeux dans le paysage médiatique avec ces unes ouvertement « provoc’ ».

 

Cette nébuleuse « réac » n’est pas toujours au diapason sur tous les sujets, notamment sur l’économie. « Au Figaro, même si l’on s’entend très bien, ils sont beaucoup plus libéraux qu'on ne l’est, ce qui constitue une différence assez fondamentale », explique Jacques de Guillebon. Ce qui les soude : « On a les mêmes ennemis, ça crée une sphère commune », s’amuse-t-il. Des ennemis qu’Alexandre Devecchio énumère volontiers :« Les Indigènes de la République, une gauche déconstructiviste, les études de genre qui nient quasiment la réalité, l’islamosphère. »

Cette jeune génération a pu trouver et contribuer à façonner un nouvel environnement médiatique où s’épanouir. À Recomposition, Alexandre Devecchio espère faire vivre un débat d’idées forcément bousculé par la nouvelle ère Macron. « L’idée est de faire une version du Débat au XXIe siècle avec des longs formats, plus arides aussi peut-être que dans le FigaroVox. » Ce semestriel qui devrait sortir son premier numéro au mois de mai, pour le premier anniversaire de la présidence Macron, souhaite accueillir  dans ses colonnes des intellectuels étrangers. « Il se passe des choses intéressantes en Europe centrale, aux États-Unis. On voit que tout bouge et que les repères sont en train d’évoluer », explique le jeune journaliste. L’ultra-droitier sociologue canadien Mathieu Bock-Côté, pourfendeur du multiculturalisme, assurera la rédaction en chef de la revue. Preuve que « tout bouge», le vallsiste Laurent Bouvet, figure du Printemps républicain et probable membre du « Conseil des sages de la laïcité » (lire notre article), sera l’un des contributeurs de la revue aux côtés du politologue Jérôme Sainte-Marie et du journaliste de France Culture Brice Couturier. 

Avant la sortie prochaine du premier numéro de Recomposition, c'est L’Incorrect qui fait figure de petit dernier dans la galaxie médiatique des droites. Il se distingue par une maquette élégante et jeune, des unes décalées, une large place laissée à la culture. Dès l’éditorial du premier numéro, paru en septembre 2017, le directeur de la rédaction Jacques de Guillebon donne le ton. Face au libéralisme, « nous proposons […] une autre voie qui conserve et développe les vertus des multiples maisons de la droite, tout en en bannissant les erreurs passées. Car sans l’alliance de ces parties qui peuvent, au-delà de leurs différences, s’entendre sur le fait de conserver, notre monde en tant que civilisation court à l’évidence à sa perte ». À L’Incorrect, l’union des droites commence par l’équipe éditoriale. Jacques de Guillebon et Arnaud Stephan, le directeur de la communication, sont des proches de Marion Maréchal-Le Pen. On trouve également Gabriel Robin, issu du collectif Culture Libertés et Création du Front national, ou Chantal Delsol, catholique, philosophe et femme de Charles Millon, l’ancien président (UDF) de la région Rhône-Alpes, élu avec les voix du FN en 1998 et soutien de François Fillon lors de la campagne de 2017. Les deux époux sont par ailleurs membres du think tank L’Avant-garde, créé par Charles Millon et l’homme d’affaires Charles Beigbeder, qui promeut une union des droites autour de valeurs conservatrices et ordolibérales.

« On a chez nous toutes les familles de la droite, indique Arnaud Stephan. Ça va des cathos aux pas cathos, des gens qui ont été proches du Front, d’autres qui étaient vraiment LR, ou plutôt chrétiens-démocrates. » Le socle idéologique de la revue, c’est « une grande critique du libéralisme, sociétal et culturel. Nous sommes pour l’économie de marché, mais contre la financiarisation de l’économie », explique Arnaud Stephan. Depuis sa création, le mensuel a invité à s’exprimer dans ses colonnes, en vrac : l’ancien directeur du Front national de la jeunesse Julien Rochedy, Christophe Billan, qui dirigeait alors Sens commun (lire ici), le député FN Gilbert Collard, le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan, ou encore Maël de Calan, candidat à la présidence de LR. « Nous avons la volonté de faire se parler entre elles des droites qui se pensent comme différentes, mais qui n’ont pas de raison de ne pas se parler du tout, explique Jacques de Guillebon. Mais le but principal, c’est plus d’avoir voix au chapitre et redonner une légitimité à nos idées de fond, essayer de les développer, de ne pas rester sur le même langage statique d’il y a 50 ans, et d’inventer de nouvelles idées. » Une manière de « légitimer par le papier » leurs idées conservatrices, selon Arnaud Stephan.

Il semblait annoncer L’Incorrect : le magazine France avait apparu et disparu la même année, en 2016. Il avait été cofondé par Charlotte d’Ornellas, passée ensuite parL’Incorrect avant d’être débauchée par Valeurs actuelles, et Damien Rieu (connu des lecteurs de Mediapart), issu de Génération identitaire, proche de Marion Maréchal-Le Pen et directeur de la communication de la mairie FN de Beaucaire (Gard). Dans le premier numéro de L’Incorrect, ce dernier avait signé un reportage sans aucune distance à bord du C-Star, ce navire des « identitaires » européens qui, à l'été 2017, s’étaient fixé pour mission d’empêcher le travail des ONG auprès des migrants en Méditerranée.

Boulevard Voltaire, TV Libertés, FigaroVox, enfants du quinquennat Hollande

Cette nouvelle génération ne sort pas de nulle part. Depuis 2011, la presse d’entre-deux-droites a repris des couleurs. Cette année-là, c’est le pure player Atlantico qui est lancé, sous le parrainage, déjà, de Charles Beigbeder. Dès ses débuts, on peut y lire la précitée Chantal Delsol, le néolibéral Gaspard Koenig ou encore feu Gérard de Villiers, écrivain des romans SAS, un temps proche des idées du Front national et ami de Jean-Marie Le Pen, devenu sarkozyste.

Si le quinquennat de Nicolas Sarkozy avait vu naître les pure players de gauche Mediapart, Rue 89 ou Slate, celui de François Hollande aura été celui de l’émergence des nouveaux médias des droites. En 2012, le site d’information Boulevard Voltaire est créé par Robert Ménard, ancien porte-étendard de Reporters sans frontières, et Dominique Jamet, alors membre de Debout la France. Sous couvert d’une liberté d'expression totale, et alors que pendant un temps, certains contributeurs proviennent des rangs de la gauche, le site se mue rapidement en catalogue de toutes les pensées réactionnaires issues de la droite « hors les murs ».

Champion de la « défense et la promotion de la culture et de l’esprit français au cœur des nations européennes », le site TV Libertés est lancé en 2014 par deux anciens du FN, Martial Bild et Jean-Yves Le Gallou. Pensée au départ comme un « Fox News à la française », cette chaîne de télévision numérique issue de l'extrême droite politique s’est fait une spécialité de brasser large parmi les diverses tendances de la droite. Nicolas Dupont-Aignan, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy Thierry Mariani ou l’ex-présidente du Parti chrétien-démocrate Christine Boutin y sont passés. Le député FN Gilbert Collard y a présenté une émission littéraire, « Livre libre ». Marion Maréchal-Le Pen y a même annoncé son retrait de la vie politique, l’un des plus gros buzz de la jeune télé.

Martial Bild, directeur de la rédaction, refuse le qualificatif de « média d’union des droites ». « Je suis retiré de la politique depuis dix ans, j’ai passé trente ans au FN, j’ai donné ! » Lors de la dernière campagne présidentielle, il indique avoir reçu vingt-sept personnalités issues des droites, dont, par exemple, Hervé Mariton (LR) et Louis Aliot (FN). « Nous essayons de montrer qu’il y a peut-être plus de points communs que de divergences […]. Lors de La Manif pour tous, il y avait une convergence, certes pas totale, d’une partie des droites, alors nous avons appuyé dessus. »

Toujours en 2014, c’est le grand frèreLe Figaro qui inaugure son FigaroVox. Un espace de tribunes et d’entretiens administré par Alexandre Devecchio, passé par le Bondy Blog et Atlantico. Depuis quatre ans, de nombreux penseurs réactionnaires y ont élu domicile, parmi lesquels, pour les plus illustres : Éric Zemmour, qui s’inquiète que « la laïcité à la française » ne devienne la « nouvelle cible des propagateurs de l’islam », l’avocat Gilles-William Goldnadel, quis’émeut par exemple du lynchage médiatique dont est victime l’humoriste Tex, Chantal Delsol, ou encore Élisabeth Lévy, qui y tient une chronique hebdomadaire. Lorsque Laurent Bouvet, régulièrement interrogé, y explique que « toute une partie de la gauche n’accepte pas que la liberté d’expression, la liberté de caricature et finalement la liberté de la presse se fasse à l’encontre de la religion musulmane », il ne détonne pas dans le paysage. 

En guerre pour ravir à la gauche l’hégémonie culturelle

Malgré ses 7 millions de vues mensuelles, Martial Bild a dû se muer en « sergent-recruteur » pour assurer la survie de son média, qui ne compte, dit-il, que sur les dons. Il s’étrangle d’ailleurs à l’évocation de ce à quoi servent les 138 euros de redevance télévisuelle. Si l’effervescence est réelle, le modèle économique de ces nouveaux médias de la droite « hors les murs » reste à trouver. Boulevard Voltaire, dont le modèle repose entièrement sur la publicité, a été la cible à l'automne d'une attaque des Sleeping Giants, un réseau d’activistes issu des États-Unis, qui a obtenu que les plus grandes marques retirent leurs réclames du site (à lire sur le site de Télérama).

Charles Beigbeder a pu laisser penser pendant un temps qu'il deviendrait le nouveau Xavier Niel de droite. Tous deux avaient d'ailleurs investi dans Causeur, lorsque le magazine d'Élisabeth Lévy avait vu le jour en 2007. Malgré les 7 800 abonnés qu'elle revendique et des ventes en kiosque qui varient entre 6 500 et 9 000 exemplaires « pour les bons numéros », Élisabeth Lévy concède que le magazine perd 120 000 euros par an.« On a toujours eu de quoi vivoter, mais pas de quoi investir », explique la journaliste. Beigbeder a également placé quelques billes dans Atlantico, site au modèle économique fragile, qui a vu partir certaines de ses jeunes plumes comme Alexandre Devecchio.« Atlantico, ça a fait son temps. Pas sûr qu’ils perdurent », persifle Jacques de Guillebon, dont le mensuel a également reçu des financements de Beigbeder. « Il a mis un peu d’argent au début, mais pour des raisons personnelles, il n’a pas rajouté ce qui était prévu au début », ajoute le rédacteur en chef. Après les 8 000 exemplaires du premier numéro vendu, Arnaud Stephan indique que les ventes se sont tassées avant de remonter, espère-t-il, à 6 000 ou 7 000 pour le cinquième opus actuellement en kiosque.« On a trouvé notre lectorat, on espère l’agrandir, mais nous ne faisons pas de plans sur la comète, considère Jacques de Guillebon. On a un tout petit capital, il n’y a pas de Perdriel ou de Niel derrière nous. » « Quand Pierre Bergé est mort, j’ai dit que c’était un monstre, mais il avait une seule qualité, c’est qu’il soutenait financièrement ses idées, considère Martial Bild. Les grands chefs d’entreprise ne le font pas pour nous, parce qu’ils ne sont pas de droite. » Arnaud Lagardère, Vincent Bolloré et Patrick Drahi, ces patrons gauchisants…

Celui qui s’en sort le mieux, c'est encore l’aîné, Valeurs actuelles, qui a fêté ses 50 ans en 2016. Depuis le grand virage à droite qui a suivi la reprise en main du titre du groupe Le Figaro par Yves de Kerdrel en 2012, les ventes ont fortement progressé : elles sont passées de 87 000 cette année-là à 125 000 l’été dernier. La méthode Kerdrel, ce sont des unes chocs, une équipe très rajeunie autour de Geoffroy Lejeune, et une ligne à droite toute.

La bataille culturelle contre la gauche

Si une partie de la presse réactionnaire aime à citer les travaux contestés de la démographe Michèle Tribalat, certains rédacteurs n’hésitent pas à carréments’affranchir  des faits dans leur démonstration de ce phénomène à l’œuvre selon eux. L'article « Demain, le suicide démographique européen », paru en septembre 2017 sur le site de Causeur, fait figure de cas d’école. Le lecteur saura apprécier la puissance de l'argumentation :

« Imaginons que dans un pays, les femmes liées à la population de “souche” aient en moyenne 1,3 ou 1,4 enfant/ femme tandis que la population d’origine immigrée (ce qui veut dire en Europe, principalement musulmane) ait un taux de fécondité de 3,4 à 4 enfants par femme. Postulons qui plus est que cette population nouvelle ne représente que 10 % de la population totale. […] En fait, et si l’on retient mes hypothèses, le basculement se produira au bout de 30 à 40 ans. Dans 40 ans, il y aura autant de petits-enfants issus des 90 % que de petits-enfants issus des 10 %.  Et à ce moment-là, la majorité de la population française deviendra inéluctablement “d’origine musulmane”. »

Un peu plus loin : « La réalité est probablement que nous en sommes déjà à 90 % de la population ayant un taux de fécondité des femmes de 1,4, comme partout ailleurs en Europe, et que les 10 % restantes doivent être à 4 ou à 5 enfants par femme (ce que je peux constater dans les zones commerciales autour d’Avignon), ce qui nous amène aux alentours de 1,8 pour le taux de fécondité “national”. » Dans ce papier, aucune source ni lien, les estimations sont faites au doigt mouillé, tout n'est que ressenti, la peur pour seule boussole. Cet article a bénéficié de la prime à l'outrance que pratique à l’envi une certaine presse de droite qui a parfaitement intégré les codes de son temps. Il a été partagé 11 000 fois.

« J’ai passé des papiers qui me scandalisent », confesse Élisabeth Lévy, qui suggère, comme Montaigne avant elle, de « frotter […] sa cervelle contre celle d’autrui ».Voilà qui justifie toutes les outrances. Dans un autre article, plus récent encore, un contributeur suggérait rien de moins que l’apartheid entre « les Français » et « les musulmans » :« Plutôt que de nous voiler la face ou d’adopter des mesures inenvisageables en démocratie (remigration, expulsions forcées des plus radicaux), pourquoi ne pas instaurer un double système de droit dans l’Hexagone ? » s’est demandé sans ciller un certain Christian de Moliner. L’article n'a pas été publié dans la version papier du journal mais uniquement sur le site internet de Causeur. Pas question néanmoins pour Élisabeth Lévy de s’en désolidariser.  « Cette histoire d’apartheid est un enfumage malveillant. Cet article ne prônait pas l’apartheid mais une séparation que l’auteur considérait comme inévitable. Il ne suggérait aucun régime politique de domination. À la réflexion, je l’aurais publié aussi, bien que je ne partage aucunement son analyse. Si on arrête de publier des opinions qui risquent de vous choquer, la notion même de débat public n’aura plus de sens. Et accessoirement, on va s’ennuyer ferme », affirme la journaliste.  

« Ceux qui contestent le grand remplacement ont perdu. Par définition, c’est un ressenti. En matière d’immigration, […] il y a une distorsion entre ce que les gens entendent et ce qu’ils voient », constate Martial Bild. On peut ainsi affirmer n'importe quoi sans preuve.« Ce qui manque parfois à droite, c’est la culture des faits », considère Paul Piccarreta, cofondateur de la revue Limite.

Mais il serait injuste de tenir ces jeunes journalistes pour comptables du travail des contributeurs anonymes qui se déversent dans les colonnes numériques de Causeur. « Il y a une volonté de notre génération de faire les choses correctement, assure Charlotte d’Ornellas. Je n’ai jamais rien fait sous pseudo. Les gens savent très bien d’où je parle. »Elle affirme d’ailleurs devoir être plus rigoureuse que les autres, compte tenu de ses opinions. « Je ne peux pas me permettre le quart de ce que peuvent se permettre d’autres journalistes. »

Reste que l'enquête, tout comme le reportage, sont des genres largement délaissés au profit d’un fort appétit pour l'éditorial, format roi de cette presse conservatrice.« L’enquête, quand c’est à gauche, c’est de la dénonciation, et quand c’est la droite, c’est de la délation », grince Martial Bild, en guise de défense. « C’était réservé à Minute, qui est devenu une caricature de lui-même. On considère que ce n’est pas le genre le plus noble, mais c’est une bêtise », abonde Arnaud Stephan.

Ces jeunes « réacs » se vivent comme une tribu d’Indiens dans une corporation perçue comme forcément « de gauche ». « Nous sommes les moisis et l’on ne se débarrassera pas de nous », écrivait dans un récent édito Jacques de Guillebon, l’un des « grands frères » de cette génération. Dans leur combat pour ravir l’hégémonie culturelle à la gauche, un thème récurrent chez certains journalistes des deux droites, Jacques de Guillebon voitL’Incorrect en « David contre Goliath » : si Le Figaro ou Valeurs actuelles ont de gros moyens, rien de comparable avec la Maison de la radio, pour ne citer qu’elle, vue comme une forteresse imprenable du gauchisme médiatique. « En terme de force de frappe, ce n’est pas parce qu’on donne quelques coups dans le quartier général que l’hégémonie a changé de camp », confirme Élisabeth Lévy. Martial Bild est beaucoup plus optimiste.« Je crois que c’est fait. La bataille culturelle serait gagnée par la droite si on arrêtait les soins palliatifs pour la gauche. » Autrement dit, si les mécènes cessaient de maintenir sous respirateur artificiel les grands groupes de l'audiovisuel public ou Canal+. « On est en train de clore Mai-68 », se félicite le chef de TV Libertés. 2018, année de la révolution conservatrice ?

Ces médias, dont certaines figures ont désormais leur rond de serviette dans plusieurs émissions du PAF, ont réussi à imposer dans le débat certains termes autrefois bannis. C’est le cas du « grand remplacement », théorie selon laquelle les populations étrangères entreprendraient de remplacer les Français « de souche », passée dans le langage courant. À tel point que Laurent Wauquiez n’hésite pas à flirter avec cette notion pour décrire la situation de certains quartiers français.

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22 janvier 2018 1 22 /01 /janvier /2018 14:01
CHOMAGE. L'ART DE COMPTER, OU DE NE PAS COMPTER... (L’HUMANITE DIMANCHE – JEUDI 18 JANVIER 2018 – DOMINIQUE SICOT)

 

L'équipe Macron a abattu ses cartes : contrôle renforcé des chômeurs et publication des chiffres tous les trimestres seulement. Depuis vingt ans, face à un chômage de masse, dont en fait ils s'accommodent, les divers gouvernements sont passés maîtres dans l'art de l'illusion statistique.

C'en est bientôt fini des fameux « chiffres du chômage ». Soit le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi n'ayant pas travaillé du tout au cours du mois concerné (catégorie A), scruté de près et abondamment commenté. Dernière livraison le 24 janvier, pour les chiffres de décembre. Pôle emploi et le ministère du Travail ne publieront ensuite que des données trimestrielles, « sous un format rénové », annonce le ministère sans plus de détails. Ainsi en a décidé Muriel Pénicaud, au prétexte que les données mensuelles seraient trop volatiles, ce qui brouillerait la vue sur les tendances de fond.

Se focaliser sur les seules variations mensuelles de la catégorie A n'a certes pas beaucoup de sens. En 2008, le Conseil national de la statistique avait d'ailleurs recommandé de mieux prendre en compte l'ensemble des inscrits tenus de rechercher du travail : ceux qui n'ont pas travaillé du tout (catégorie A), ceux qui ont eu une activité réduite courte (catégorie B, moins de 78 heures dans le mois), et ceux qui ont exercé une activité réduite plus longue (catégorie C). Ce dont gouvernants et médias n'ont pas vraiment tenu compte.

 

FOCALE SUR LA CATÉGORIE A

Et pour cause. Un retour sur les données harmonisées des vingt dernières années montre comment le chômage a enflé (voir graphique). Le nombre des inscrits à l'ANPE puis à Pôle emploi tenus de faire des recherches d'emploi (catégories A, B et C) est passé de 3,743 millions en janvier 1996 à 5,611 millions en novembre 2017 (1). Les seules petites embellies sont liées à la mise en place des 35 heures (autour de 2000-2002), et aux pics de départs en retraite autour de 20062008 (génération des baby-boomeurs), puis entre 2012 et 2017 (assouplissement des conditions de départ en retraite anticipée pour les carrières longues), conjugués en 2015-2016 à une légère baisse du nombre de jeunes arrivant sur le marché du travail. Si l'on ne retient que les demandeurs de catégorie A, les statistiques ont pu faire croire au miracle : de 3,1 millions en 1996, les chiffres sont tombés à 2,4 millions en 2002, et même 2 millions en 2008, avant de remonter, mais presque avec mesure (3,557 millions en janvier 2016 ; 3,454 millions en novembre 2017).

Les seules embellies sont liées à la mise en place des 35 heures et aux pics de départs en retraite de 2006-2008.

 

Les résultats des politiques de « flexibilité » ­ vendues sur le thème: licencier plus facilement pour embaucher plus ­ se lisent en revanche dans l'explosion du nombre de précaires, alternant chômage et petits boulots. Soit les demandeurs de catégories B et C, le plus souvent laissés dans l'ombre. Ils étaient 620 900 en janvier 1996, soit 16,5 % du total des inscrits tenus à des recherches d'emploi (catégories A, B et C). Ils sont aujourd'hui 2,157 millions, soit 3,5 fois plus, et représentent 38 % du total. Au sein de ces précaires, le nombre de ceux ayant travaillé moins de 20 heures dans le mois précédent est passé de 50 000 à 172 300 en vingt ans, et celui de ceux ayant travaillé moins de 40 heures de 121 200 à 378 900.

 

FICELLES ET RADIATIONS

Pour contenir « le » chiffre officiel, les gouvernements successifs ont aussi largement utilisé contrats aidés, grands plans de formation et autres ficelles. Une fois orientés dans ces dispositifs, pas toujours très efficaces, ces chômeurs, dispensés de recherche d'emploi, sont comptabilisés en catégorie D (ceux en formation, en contrat de sécurisation professionnelle après un licenciement économique, de quoi lisser les effets des plans sociaux, mais aussi les malades) et en catégorie E (en contrats aidés, en création d'entreprise). Il y a vingt ans, ces catégories comptaient respectivement un peu plus de 150 000 et de 200 000 inscrits. En janvier 2017, plus de deux fois plus chacune (335 000 et 424 400) ­ reflet des tentatives du gouvernement Hollande pour inverser la courbe avant les élections (plan 500 000 formations, 320 000 emplois aidés financés en 2017). Ajoutez un peu de zèle sur les radiations (7 300 en avril 1996, 46 900 en novembre 2017) et les « cessations d'inscription pour défaut d'actualisation » doublées sur la même période (de 104 600 à 224 500)... et voilà des statistiques bien propres. Nul doute qu'elles le seront tout autant en devenant trimestrielles.

(1) Pour la France métropolitaine.

 

REPERES

326 500 demandeurs inscrits depuis trois ans ou plus en janvier 1996

873 400 demandeurs inscrits depuis trois ans ou plus en novembre 2017

136 900 sorties pour reprise d'emploi en avril 1996

105 700 sorties pour reprise d'emploi en novembre 2017

 

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21 janvier 2018 7 21 /01 /janvier /2018 09:03
Elections européennes: Macron veut mopoliser les débats: le PCF et FI verront leur temps de parole réduit de 20 à ... 2 minutes et En Marche verra son temps de parole augmenter de 155%
Élections européennes. Macron veut monopoliser les débats
AURÉLIEN SOUCHEYRE
LUNDI, 15 JANVIER, 2018
L'HUMANITÉ
 

Le gouvernement prépare une réforme indexant la durée de diffusion des clips de campagne sur le nombre d’élus au Parlement français, ce qui favorisera largement LREM.

On n’est jamais mieux servi que par soi-même… Le gouvernement souhaite modifier les règles de campagne pour les prochaines élections européennes, qui se dérouleront en 2019. Surprise, le projet de loi, qui sera examiné mercredi par la commission des Lois de l’Assemblée nationale, pourrait faire exploser le temps de parole attribué à la République en marche, le mouvement d’Emmanuel Macron. Actuellement, la loi impose une stricte égalité de temps de diffusion pour les clips de campagne entre toutes les formations politiques disposant d’un groupe à l’Assemblée nationale ou au Sénat. La majorité veut rompre avec ce principe pour accorder les minutes en fonction du nombre d’élus. Avec 359 députés, LREM et le Modem se tailleraient la part du lion, passant de 20 à plus de 50 minutes par chaîne. Le temps alloué aux «Républicains» augmenterait lui aussi, mais celui dédié à la France insoumise serait divisé par dix, passant de 20 minutes à 2 minutes. Idem pour le PCF. « C’est un déni de démocratie intolérable. Une manipulation éhontée, une petite cuisine électoraliste alors même que nous avons besoin d’un débat public, contradictoire et pluraliste sur l’avenir et le sens de l’Union européenne, et sur la place que la France doit y tenir », dénonce Marie-Pierre Vieu, députée européenne communiste. « Emmanuel Macron croit pouvoir fermer la bouche de l’opposition populaire que nous incarnons en nous privant d’un accès honnête à un service public qui est déjà à son service le reste du temps », a également réagi Jean-Luc Mélenchon pour la France insoumise.

La porte ouverte à des listes transnationales

Cette façon de tordre la démocratie avant une élection avait déjà été initiée par François Hollande, qui avait indexé le temps de parole des candidats à l’élection présidentielle de 2017 en fonction des résultats de la précédente, et des sondages, pour la longue période se déroulant avant l’ouverture officielle de la campagne. Cette fois-ci, la réforme concerne le temps officiel de la campagne, qui devrait être compris entre huit et quinze jours avant le vote. « Les clips, ce n’est évidemment pas le plus déterminant, et il ne faut pas oublier que les conditions d’un débat équitable et serein ne sont pas garanties avant l’ouverture officielle. Mais, sur le principe même, truander de la sorte est inacceptable et laisse peu de doute sur la façon dont Macron entend réformer notre République », ajoute Marie-Pierre Vieu. À noter que le Front national, qui était arrivé en tête en France lors des élections européennes de 2014, sera lui aussi concerné par cette réforme, puisque les partis ne disposant pas de groupe à l’Assemblée nationale et au Sénat devraient perdre le temps jusque-là alloué, mais pourraient bénéficier d’un « correctif » lié à leur nombre d’électeurs… Plutôt que de faire simple et équitable, le gouvernement privilégie donc le complexe et l’arbitraire. Cela lui a valu d’être réprimandé par le Conseil d’État, qui craint une « (in)adéquation » entre les durées de diffusion qui seront attribuées et les conditions nécessaires au débat.

Au-delà de cette question, le projet de loi consacré à la réforme de cette élection laisse la porte ouverte à la création de listes transnationales, dont les élus pourraient occuper les sièges laissés vacants par les Britanniques. Enfin, le gouvernement défend un retour à un scrutin national, avec les fins des huit grandes circonscriptions régionales actuelles. « C’est assez logique, car l’Europe s’organise autour de nations, et parce que ces circonscriptions n’ont pas de vie politique réelle en dehors du scrutin européen », mesure Marie-Pierre Vieu.

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