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30 mars 2019 6 30 /03 /mars /2019 06:57
Education: le projet réactionnaire de Blanquer, l'homme du très droitier institut Montaigne, mobilise largement les enseignants contre lui (articles d'Olivier Chartrain et de Laurent Mouloud dans L'Humanité)
Éducation. Jours de colère dans le monde scolaire
Vendredi, 29 Mars, 2019

Journée de mobilisationce samedi, appel à la grève le 4 avril : du primaire au lycée, les profs rejettent les réformes Blanquer.

On dirait que le temps se gâte pour Jean-Michel Blanquer. Depuis son intronisation au ministère de l’Éducation nationale, il avançait ses pions et ses réformes sans coup férir, jouant de sa parfaite connaissance d’un système dont cet ancien recteur est le plus pur produit. Mais les meilleures choses ont une fin, et aussi les pires. Deux échéances devraient permettre d’en juger : dès demain, la journée nationale d’action à l’appel des cinq principales fédérations syndicales de l’enseignement (FSU, Unsa Éducation, CGT Educ’action, SGEN-CFDT et Snalc) ; puis une journée de grève « pour l’abandon du projet de loi Blanquer », jeudi 4 avril – appel également intersyndical (SNUipp-FSU, SNES-FSU, Snuep-FSU, Fnec-FO, CGT Educ’action et SUD éducation).

Le premier signal a été perçu le 19 mars dernier, lors de la journée interprofessionnelle de mobilisation des fonctionnaires. Pour la première fois depuis des mois, les enseignants étaient présents en force. Il faut dire qu’un mois avant, le 19 février, l’Assemblée avait adopté en première lecture le projet de loi sur « l’école de la confiance ». Un texte qui a suscité inquiétude et colère dans les salles des maîtres et des professeurs.

L’article 1 et l’article 6 de la loi sont particulièrement dans le viseur. Le premier laisse planer la menace d’un « devoir de réserve » imposé aux enseignants. Ceux-ci y voient la manifestation d’une volonté de censure, d’autant que certains d’entre eux ont eu droit à des menaces de sanctions de la part de leur hiérarchie quand ils critiquent un peu trop ouvertement la politique de leur cher ministre – ou s’organisent pour la combattre, comme ceux qui refusent de transmettre les résultats des évaluations de CP.

Quant à l’article 6, c’est celui qui met en place les « établissements des savoirs fondamentaux » (ESF) en regroupant les écoles élémentaires sous l’égide du collège de secteur et en supprimant les directeurs. Une mesure redoutée en milieu rural où l’éloignement physique laissera les professeurs des écoles seuls pour gérer aussi bien les (lourdes…) tâches administratives que les relations avec l’ensemble de leur environnement : collectivités locales, partenaires divers et familles, en premier lieu.

À cela s’ajoute le mécontentement de plus en plus fort sur la triple réforme des lycées : réforme du bac général et technologique, réforme du bac professionnel et profonde révision des programmes. Plus le voile de flou délibéré qui les entourait finit de se lever, plus se font jour de fortes inquiétudes, tant sur la forme – absence de concertation, autoritarisme, verticalité – que sur le fond : inégalités d’accès aux nouvelles « spécialités » du bac, lourdeur des programmes – ou, à l’inverse, pour le bac pro, appauvrissement dramatique. Fait notable : le ministre a été « lâché » le 27 mars par le seul syndicat qui soutenait encore sa réforme, le SE-Unsa, qui en demande à présent le report ou « de débloquer en urgence des dotations » en postes. Il faut dire que ce syndicat a fait réaliser un sondage auprès de 3 264 enseignants… dont seuls 4 % jugeaient la réforme positive !

Beaucoup de professeurs comprennent que les bouleversements envisagés masquent une volonté obstinée de faire des économies sur le dos de l’éducation. Ce que confirme l’annonce de la suppression, à la rentrée prochaine, de 2 650 postes dans les collèges et les lycées, alors que la démographie dans le secondaire va connaître une croissance continue dès cette année et jusqu’en 2023. Invité (une fois de plus…) jeudi matin sur France Inter, le ministre a tenté de faire croire que ces suppressions seraient compensées par des heures supplémentaires… qu’effectuent déjà la plupart des enseignants. Une réponse qui n’est surtout pas de nature à calmer les inquiétudes.

Éditorial. Blanquer et l’effet boomerang
Vendredi, 29 Mars, 2019

L'éditorial de Laurent Mouloud. Depuis sa prise de fonction, le ministre de l’Éducation nationale a revêtu l’uniforme de l’habile manoeuvrier.

La fin de l’arrogance pour Jean-Michel Blanquer ? Depuis sa prise de fonction, le ministre de l’Éducation nationale a revêtu l’uniforme de l’habile manoeuvrier. Usant d’un redoutable savoir-faire médiatique, ce proche du très libéral institut Montaigne a su imposer, au grand dam des représentants syndicaux, son train de réformes droitières et autoritaires, tout en conservant une relative mansuétude de l’opinion publique. Mais voilà. La belle mécanique, si appréciée du président Macron qui l’avait désigné comme son meilleur ministre, semble bel et bien s’enrayer face à la contestation qui surgit dans le monde de l’éducation.

Les signes alarmants se multiplient pour le locataire de la rue de Grenelle. Le 19 mars, les enseignants ont été exceptionnellement nombreux à se mettre en grève. 40 % des profs du primaire, soit le taux le plus haut depuis 2017. Ce samedi, rebelote, une large intersyndicale battera le pavé contre la réforme du lycée et la loi Blanquer, tandis que des organisations appellent déjà à une nouvelle journée de grève le 4 avril. Enchaînement spectaculaire. Auquel s’ajoute, ces dernières semaines, une multitude d’actions de « désobéissance » d’enseignants qui démissionnent de leur fonction de prof principal, mettent 20/20 à tous les élèves ou boycottent des conseils de classe... Même le SE Unsa, syndicat au départ favorable à la réforme du lycée, s’est désolidarisé du ministre !

Jean-Michel Blanquer, s’il est aussi pragmatique qu’il le dit, ne peut ignorer ce profond malaise. Et doit bien constater que la « confiance », qu’il appelle de ses vœux sur les plateaux télé, se délite un peu plus chaque jour auprès des personnels. Selon un récent sondage, seuls 4 % des profs estiment que la réforme du lycée, qu’ils sont pourtant chargés d’appliquer, va dans le bon sens. 4 %… Difficile de faire pire.

En vérité, cette contestation n’a rien d’une surprise. Elle couve depuis le départ. En matière de dialogue social, Jean-Michel Blanquer s’inscrit dans la droite ligne de son ami Laurent Bigorgne, patron de l’institut Montaigne, qui considère les syndicats enseignants comme «  un milieu où les archéos pèsent beaucoup et ne veulent aucun vrai changement ». Le ministre n’avait donc que mépris et autoritarisme à offrir aux représentants syndicaux. Et finalement à l’ensemble des personnels qui, au lieu d’une construction commune, voient depuis des mois les réformes libérales – et les restrictions budgétaires qui les accompagnent – tomber sur eux avec la verticalité d’un parpaing. Un tel dédain ne peut que revenir en boomerang à son auteur. Un si bon élève du gouvernement ne devrait pas l’ignorer.

Par Laurent Mouloud
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29 mars 2019 5 29 /03 /mars /2019 07:12
l'écrivain Valère Staraselki à la librairie Dialogues de Morlaix

l'écrivain Valère Staraselki à la librairie Dialogues de Morlaix

Du communisme, une idée neuve en Europe et ailleurs - par l'écrivain Valère Staraselski, L'Humanité - 29 mars 2019
Du communisme, une idée neuve en Europe et ailleurs
Vendredi, 29 Mars, 2019

Valère Staraselski

Jair Bolsonaro, nouveau président d’extrême droite du Brésil, a raison de déclarer que « le vieux communisme n’a plus sa place dans notre monde ». En revanche, Bolsonaro se trompe, notre monde, comme son pays, a besoin de nouveau communisme. De nouveau communisme en acte, donc politique.

Pourquoi ? Parce que, eu égard à l’urgence sociale comme à l’urgence écologique, jamais dans l’histoire humaine le sort des particuliers n’aura autant été lié au sort commun. Jamais, pour assurer un possible avenir décent à tous, pour créer une issue à la catastrophe annoncée, il n’y a eu autant besoin de mise en commun de recherches de solutions et d’actions, en un mot de communisme en acte.

En participant massivement au mouvement pour le climat vendredi dernier – plus d’un million de personnes – en prenant à bras-le-corps et ce, à leur manière et de façon pérenne, la lutte contre le dérèglement climatique, une partie de la jeunesse mondiale comprend que la limitation des ressources naturelles couplée aux capacités d’absorption de notre planète « ébranle, comme le dit Catherine Larrère, les fondements du capitalisme  ». Qui, ajoute-t-elle encore, « ne s’effondrera pas de lui-même ».

En effet, là est toute la question. Qu’est-ce que la politique, sinon cette invention et cette pratique tout humaines qui reconnaissent l’existence d’une vie en société en même temps que l’impératif besoin d’une organisation librement consentie de celle-ci par ses participants ? Un combat sans cesse recommencé dont la forme la plus aboutie porte le nom de démocratie.

Or, comme le remarque fort justement Marcel Gauchet, si « le principe démocratique est entré dans les têtes à un tel degré que toute autre chose est impensable », la démocratie en notre pays « dysfonctionne au point de susciter une immense frustration chez une très grande partie des citoyens et d’engendrer une contestation dont on ne sait où elle mènera ». Les classes populaires en révolte, mais pas seulement elles, ne se réclament de l’apolitisme que dans la mesure où elles en sont exclues depuis trop longtemps. Et où, mêlant revendications sociales et démocratiques, elles exigent en définitive du politique. De la politique oui, mais pas sans eux. C’est-à-dire de la politique véritable ! L’organisation de la cité pour tous et par tous.

Voici un défi, dont on peut s’accorder, toutes tendances politiques confondues, sur le fait qu’il ne pourra être relevé sans les premiers intéressés : celles et ceux que la gauche, et particulièrement le mouvement communiste, a vocation à mettre en action, voire à rassembler pour que tout un chacun puisse s’inscrire dans l’exercice de la démocratie.

Au regard et de l’histoire et des enjeux planétaires, le temps presse, il faut urgemment agir. Sans faire ici l’historique de l’apport du mouvement communiste passé – je conseille fortement, à ce sujet, la lecture attentive de Fuir l’histoire, de Domenico Losurdo –, j’attirerai l’attention sur le rôle d’organisations de ce type dont l’essence loge dans l’action émancipatrice. Gagner le plus de partages et d’actions possibles pour des droits et des devoirs au service du plus grand nombre. Une fonction qui, pour travailler à répondre aux défis extraordinaires qui se dressent sur le chemin des vivants sur cette planète, consiste à construire, sans dissocier but et moyen, ce qui s’appelle du communisme : expériences d’altérité sociale étendues, service et maîtrise publics, Sécurité sociale, etc, tout ce qui est dévolu au bien commun. Et qui, par définition, doit subvertir le système dominant et mortifère de la marchandisation faite loi. Oui, le bien commun, condition sine que non pour sauver le sort commun.

Et la politique concrète dans tout ça ? J’ai encore en mémoire ce dialogue, datant de quelques années, avec Jean-Louis Debré, homme politique et d’État français, de droite :

– Savez-vous, Valère, quel est le malheur de la France ?

– Non, monsieur Debré…

– La disparition de Parti communiste français !

–Rien, jamais, n’est comme on l’imagine (Aragon) ai-je pensé, en songeant à l’avenir…

À propos de son livre  le Temps des passions tristes. Inégalités et populisme, François Dubet considère que la question des inégalités « joue un rôle essentiel » dans l’extension d’un « climat dangereux de plusieurs manières où le sentiment d’être méprisé et la capacité de mépriser à son tour » se nourrissent mutuellement. L’expérience montre, en effet, que l’action pour l’égalité sociale reste la meilleure protection des sociétés démocratiques.

Je songe à ces dires de deux femmes. La philosophe Simone Weil : « Le fait capital n’est pas la souffrance mais l’humiliation. » Simone de Beauvoir, à propos des femmes ayant réussi à exercer des responsabilités : « Il arrive très souvent qu’elles se désolidarisent des autres femmes et elles pensent que si elles ont réussi, n’importe qui peut réussir. Or c’est complètement faux, parce que, si l’on réussit, c’est par des chances, ou de naissance, ou de vie, ou d’argent, et cela ne prouve pas du tout que la situation des femmes en est changée… »

En se mobilisant durablement pour le climat, cette jeunesse fait preuve de maturité politique. Et, à ce titre, elle mérite mieux que la continuation de la confiscation de la politique par des politiciens. «  En remettant en question ces fondements du système économique, en faisant le choix de refuser des politiques ayant un impact néfaste sur notre société et sur notre environnement, ces jeunes posent les bases d’une nouvelle société », nous dit encore Catherine Larrère.

On aurait tort de croire que ces jeunes ne sont pas aptes à saisir toute l’importance de l’action politique.

Les forces du PCF sont certes diminuées, mais elles existent. Le projet, la raison d’être de ce parti, à savoir le libre développement de chacun comme condition du libre développement de tous, répond, sans mauvais jeu de mots, à une actualité brûlante. L’expérience de cette organisation politique, le dévouement de ses militants, de ses élus paraissent pour le moins indispensables dans cette grande et longue bataille sociale et environnementale qui a déjà débuté. Et qui consiste à déphagocyter et à inventer une alternative au capitalisme.

Valère Staraselski

Écrivain

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29 mars 2019 5 29 /03 /mars /2019 07:00
Pour que vive L'Humanité - message de soutien de Catherine Clément, philosophe et poète

Elève de Claude Levi-Strauss, membre du PCF jusqu'en 1981, sœur de Jerôme Clément, spécialiste de l'Inde et de la mythologie hindoue, chroniqueuse à France Culture, Catherine Clément est une des grandes voix de la radio et du monde intellectuel français. Son soutien à L'Humanité et ce qu'elle dit du rôle du Parti Communiste en France mérite d'être entendu. 

Catherine Clément, philosophe et romancière

Ce pays a besoin d’un Parti communiste fort comme la balance de la Justice a besoin de deux plateaux. Et la presse française, déjà très capitalisée, a besoin de l’Humanité pour lui donner de la gravité. L’Huma leste le reste du paysage éditorial ; c’est un repère. On le voit bien en ces temps d’aventurisme extrême, qui dispersent la gauche française à tous les vents. Que trouve-t-on dans l’Humanité ? Un regard aigu sur la France, complété par un regard géopolitique informé sur l’ensemble du monde, d’autant plus nécessaire en période de changements profonds. Que trouve-t-on dans l’Humanité ? L’expression d’une politique culturelle forte ouverte sur les créateurs avant tout – c’est l’un des poinçons de l’Huma, une part essentielle de son identité. Que trouve-t-on dans l’Humanité ? La langue française. J’ai été longtemps communiste ; jamais je n’ai tant appris sur mon pays. Que trouve-t-on dans l’Humanité ? Une fidélité à la France et à sa résistance. Le journal communiste doit être sauvegardé, car c’est une part de notre patrimoine.

Pour que vive L'Humanité - message de soutien de Catherine Clément, philosophe et poète
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29 mars 2019 5 29 /03 /mars /2019 06:26
Parlement européen: nouvelles victoires pour la culture (Marie-Pierre Vieu, 28 mars 2019)
 
Parlement européen :
nouvelles victoires pour la culture !
 
Jeudi 28 mars, ont été adoptés au Parlement européen deux programmes importants faisant suffisamment exception à la litanie libérale pour être notés et considérés comme une double victoire.
 
La première victoire, c’est la demande de doublement de la dotation d’Europe créative, - une revendication portée par le PCF - qui pourrait voir son budget passer de 1,46 milliard à 2,806 milliards d’euros. Les aides aux secteurs de la culture et de la création pour tirer parti des atouts de l’ère numérique et de la mondialisation et pour leur permettre un accès à de nouveaux publics pourraient ainsi être renforcées. Et ce serait une excellente nouvelle pour les 2.500 artistes et professionnels de la culture, 2.000 cinémas, 800 films et 4.500 traductions de livres qui pourraient être impactés.
 
La deuxième victoire, c’est la demande de triplement du budget alloué au programme ERASMUS (30 milliards d’euros) et de suppression du mécanisme de garantie de prêts qui enferment les étudiants dans une logique de remboursement délétère. Bien entendu, il reste à batailler aux niveaux de la Commission européenne et du Conseil de l’Europe pour que ces avancées soient vraiment prises en compte dans les programmes finaux.
 
La culture et l’accès à la connaissance ne peuvent être considérés comme de simples suppléments d’âme de la construction européenne mais doivent être au cœur du projet européen. La coopération culturelle et la défense farouche de la diversité européenne sont des horizons tangibles qui, une fois n’est pas coutume, nous laissent entrevoir les bases d’une Europe à taille humaine et écologique. Continuons le combat !
Parlement européen: nouvelles victoires pour la culture (Marie-Pierre Vieu, 28 mars 2019)
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27 mars 2019 3 27 /03 /mars /2019 16:07
26 mars - Les députés communistes ont voté contre la loi santé du Gouvernement
Les députés communistes ont voté contre la loi santé du Gouvernement !

L'Assemblée nationale a adopté hier le projet de loi relatif à l'organisation et à la transformation du système de santé. (349 députés ont voté pour, 172 députés ont voté contre et 40 députés se sont abstenus. voir le scrutin) Les députés communistes ont voté contre ce texte. Dans l'explication de vote du groupe, Alain Bruneel, député du Nord accuse le gouvernement de s'enfermer dans ses certitudes et dans sa logique financière. Lire son intervention en intégralité

M. Alain Bruneel. Lors de la présentation du plan « ma santé 2022 », en septembre 2018, le Président de la République a déclaré : « Notre système de santé ne souffre pas d’abord d’un problème de sous-financement, il pêche par un vrai handicap d’organisation. » Madame la ministre, vous vous êtes donc engouffrée dans cette logique consistant à organiser et à transformer le système de santé. Pourtant, vous êtes régulièrement interpellée par des personnels soignants éreintés et épuisés, qui vous demandent seulement des moyens matériels et humains.

Ces cris de révolte et de colère, les mêmes paroles de ce personnel épuisé, les parlementaires communistes n’ont cessé de les entendre dans le cadre de leur tour de France des hôpitaux et des EHPAD qui comportait plus de cent trente visites d’établissements où se sont fait entendre une même souffrance et un même sentiment de ne plus pouvoir exercer son métier correctement.

Madame la ministre, vous n’avez cessé de répéter que ce projet de loi n’était qu’une « brique » dans la transformation globale du système de santé. Une seule brique. Mais, en attendant les autres briques, les fondations du système de santé continuent de s’effriter, jour après jour. Comme toujours, il y a des effets d’annonce et un semblant de discussion, mais rien ne traite de l’urgence et de la situation gravissime dans laquelle est plongé notre système de santé. Les parlementaires communistes ne cessent d’alerter le Gouvernement sur cette situation qui est aujourd’hui intenable. Vous répondez « ma santé 2022 », mais nous sommes en 2019. Alors ma question est simple et directe : que faisons-nous en attendant ? Nous regardons les brancards passer, chargés de patients désemparés ? (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et FI. – Mme Gisèle Biémouret applaudit également.)

Abrogation du numerus clausus, recertification des médecins, nouvelle organisation territoriale des soins, élargissement du soin à distance : les ordonnances qu’annonce le projet de loi ne sont pas médicales, elles sont, encore une fois, gouvernementales. Le rôle des parlementaires est bafoué. Comme pour la réforme de la justice, ou encore d’autres réformes, vous nous demandez notre avis sur des articles d’un projet de loi, mais lorsque nous posons des questions sur le contenu de certaines dispositions, quand nous souhaitons avoir des réponses claires à des interrogations légitimes, vous nous répondez que ce contenu sera, en grande partie, précisé par décrets et ordonnances. Circulez, mesdames et messieurs les députés, il n’y a rien à voir, et, surtout, laissez-nous faire, on s’occupe de tout ! (Mme Caroline Fiat applaudit.)

C’est inquiétant pour la démocratie, et cela témoigne d’une démarche constante de la majorité. Travailler dans de telles conditions, se faire soigner dans de telles conditions, ce n’est plus possible. Je pense souvent aux propos du Premier ministre s’adressant aux soignants du service des urgences d’Aulnay-sous-Bois. Il leur avait déclaré qu’il n’était pas magicien.

M. Laurent Furst. C’est vrai !

M. Alain Bruneel. Effectivement, nous n’avons pas besoin d’illusions, puisqu’il s’agit bien, ici et maintenant, de réalité et de souffrance. Dans ce projet de loi, vous prenez des décisions qui auront des effets d’ici à quelques années. Madame la ministre, les parlementaires communistes ont déjà eu l’occasion de vous dire à de nombreuses reprises que c’est tout de suite qu’il faut changer les choses, c’est tout de suite qu’il faut donner les moyens, c’est tout de suite qu’il faut agir ! (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)

Parce que c’est maintenant que les soignants ont besoin d’avoir des conditions de travail dignes dans un pays comme le nôtre. Certains hôpitaux sont sous perfusion, d’autres en soins palliatifs. C’est maintenant qu’ils ont besoin de matériels, de renforts humains.

Parce que c’est maintenant qu’il est urgent de rétablir des lits pour que les patients puissent être accueillis dans des conditions décentes. En dix ans, 100 000 lits ont été supprimés pour économiser 7 milliards d’euros. (M. Jean-Paul Dufrègne, M. Hubert Wulfranc et Mme Muriel Ressiguier applaudissent.)

Parce que c’est maintenant que les services d’urgences sont engorgés et que les soignants font face à des choix cornéliens en décidant de soigner le plus urgent de l’urgence. Parce que c’est maintenant que nous assistons à l’augmentation des maladies chroniques, au vieillissement de la population, au renoncement aux soins. Parce que c’est maintenant que, dans certains hôpitaux, on ne peut plus assurer des examens médicaux faute de matériels. Parce que c’est déjà maintenant que des femmes accouchent sur le bord des routes ou dans des ambulances car leur maternité a été fermée. Parce que c’est maintenant que vous ne répondez pas aux cris d’alerte des personnels hospitaliers, et parce que c’est aussi maintenant que vous ne cessez d’attaquer le service public de la santé et la sécurité sociale.



Les drames humains se multiplient, et vous continuez à vous enfermer dans vos certitudes et dans votre logique financière. Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine votera bien évidemment contre ce projet de loi, et nous vous demandons de revoir votre copie de toute urgence. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs du groupe FI.)

M. Jean-Paul Dufrègne. Bravo !

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27 mars 2019 3 27 /03 /mars /2019 14:59
Fonction publique : non à la casse du statut et aux 120.000 suppressions de postes ! (PCF)

Fonction publique : non à la casse du statut et aux 120.000 suppressions de postes ! (PCF)


Les mesures confirmées ce matin en conseil des ministres vont à l'encontre des revendications exprimées par les organisations syndicales qui les rejettent à l'unanimité et au delà par le mouvement des gilets jaunes et les nombreuses luttes dans le pays.
Alors que nos concitoyen.nes demandent des services publics de proximité et une amélioration de leur pouvoir d'achat, comment le gouvernement ose-t-il prétendre qu'il y a trop d'agents de la fonction publique d’État, de personnels de santé, d'agents territoriaux ? Comment peut-il balayer l'exigence de dégel du point d'indice qui, rappelons-le, conduit année après année à une précarisation grandissante des agents ?
Et plus grave encore, la réforme annoncée vise à vider de ses garanties le statut des fonctionnaires alors qu'il est un outil d'avenir pour du personnel qualifié, dignement rémunéré, à l'abri des intérêts particuliers, des pressions partisanes, des tentatives de corruption et en capacité de répondre aux besoins de tout le pays, à égalité. Trois dispositions en particulier sont inacceptables : le recours massif aux contractuels va aggraver les inégalités d'accès aux emplois publics et mettre à mal les principes de neutralité et d'impartialité des agents ; la fusion des instances du personnel va dégrader la sécurité et les conditions de travail ; la suppression des compétences des CAP en matière de promotion et de mobilité va priver les personnels de recours contre l'arbitraire.
Le service public, c’est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas et au-delà c’est ce qui permet de mettre en œuvre une véritable politique publique dans notre pays, d’aménagement du territoire en respectant l’égalité d’accès aux droits des citoyen.nes.
Le parti communiste appelle à la mobilisation contre la casse du statut et les 120.000 suppressions de postes et sera aux côtés des agents en lutte le 1er mai et lors de la grande journée de grève et d'actions du 9 mai prochain. Il y portera ses propositions pour la promotion des services publics comme celle d'un fonds européen pour le développement des services publics, démocratique et financé par la BCE, proposé par Ian Brossat, tête de liste du PCF aux élections européennes

Paris, le 27 mars 2019,

Parti communiste français.

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26 mars 2019 2 26 /03 /mars /2019 11:28
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24 mars 2019 7 24 /03 /mars /2019 06:45
 

"A cœur ouvert" est édité par PCF Bretagne. Ce numéro est un numéro spécial EHPAD et hôpitaux de proximité. Ce journal de la commission santé du PCF, édition régionale, comporte des interviews de nos candidats bretons aux européennes Cindérella Bernard (Côtes d'Armor) et Christelle Dumont (Morbihan) et un appel à soutenir la liste de Ian Brossat.

Il sera distribué devant l’hôpital de Morlaix (lundi 25 mars), l’hôpital de Plougonven, ….

A COEUR OUVERT (Revue PCF Bretagne spécial EHPAD)
A COEUR OUVERT (Revue PCF Bretagne spécial EHPAD)
A COEUR OUVERT (Revue PCF Bretagne spécial EHPAD)
A COEUR OUVERT (Revue PCF Bretagne spécial EHPAD)

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24 mars 2019 7 24 /03 /mars /2019 06:40
Loi d’orientation des mobilités (question préalable) -

 Par / 19 mars 2019

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, la loi d’orientation des mobilités est une loi très attendue. Elle est présentée comme la version moderne de la LOTI, loi fondatrice de l’existence d’un droit au transport comme corolaire d’un service public. C’est un projet ambitieux !

Nous partageons l’idée d’une nécessaire redéfinition des besoins, pour créer les outils permettant de répondre aux enjeux nouveaux de déplacement, d’aménagement du territoire, de développement des technologies et, surtout, aux enjeux environnementaux, qui doivent nous conduire à la sobriété énergétique.

La planète et nos concitoyens ne peuvent plus supporter cette pollution massive et continue, liée à l’activité humaine et aux flux mondiaux. Alors que les courbes des émissions de gaz à effet de serre, contrairement aux engagements de l’accord de Paris, sont reparties à la hausse, notre système de transport doit être compatible avec la lutte engagée contre le changement climatique. C’est bien l’« affaire du siècle » !

Pourtant, ces enjeux sont mal traités dans le projet de loi. L’exigence du report modal, notamment pour le transport de marchandises, est sous-estimé ; la place du ferroviaire, comme du fluvial, mineure.

Ce projet de loi, au fond, poursuit la voie engagée au cours des trente dernières années, ne proposant comme solution d’avenir que la libéralisation, le démantèlement des opérateurs publics et le désengagement de l’État, laissant une part prépondérante aux intérêts privés pour satisfaire l’intérêt général.

C’est une loi bien dans son temps, qui, sous couvert de modernité, consacre la primauté des solutions individuelles sur le collectif. Or, faut-il le rappeler, l’addition de transports individuels n’a jamais fait un transport collectif.

C’est une loi qui manque de structure puisque, si elle traite bien les mobilités des trajets courts, elle passe totalement à côté de la nécessité de conserver la colonne vertébrale du système de transports que constituent les lignes ferroviaires – y compris des lignes de vie.

C’est une loi qui exclut, encore une fois, d’appréhender dans un même mouvement les questions de transports, de logements, d’emploi et de service public, alors même que l’éloignement de l’habitat des lieux de travail, le logement cher et l’étalement urbain sont à l’origine de l’allongement des temps de transports et induisent la saturation et l’engorgement des routes. Avec ce texte, nous travaillons donc, non pas sur les causes de l’accroissement du besoin de mobilités, mais sur les modalités de réponse à ce besoin, ce qui nous paraît constituer une lacune importante.

Je commencerai par quelques remarques sur la forme – comme souvent, elles rejoignent le fond.

Nous sommes particulièrement inquiets du recours inédit sur ce texte, pour l’étude d’impact et l’exposé des motifs, aux services d’un cabinet privé, comme si les compétences n’existaient pas en interne. Ce choix n’est pas un hasard. Que l’État laisse le soin à d’autres de définir l’intérêt public nous préoccupe, notamment quand cela touche à des actes aussi régaliens que la rédaction d’un projet de loi.

Plus grave encore, alors que le Gouvernement s’était engagé à repousser l’examen du texte à l’issu du grand débat, il n’en est rien. Pourtant, cela a été dit, les questions de mobilité sont au cœur du mouvement des gilets jaunes et des revendications portées par nos concitoyens. Le mouvement, d’ailleurs, a débuté autour de la thématique du prix du carburant, posant, non seulement la question du coût du transport, mais aussi celle des conditions d’un égal accès de tous à l’emploi, au service public, à la santé, à la culture... En effet, nous le savons tous, le droit au transport conditionne concrètement l’exercice d’autres droits.

Nous aurions donc souhaité que ce projet de loi tienne compte des aspirations de nos concitoyens et considérons que son examen, dans cette enceinte, est prématuré.

Sur le fond, il s’agit d’un texte fourre-tout – vous le qualifiez vous-même, madame la ministre, de boîte à outils –, abordant pêle-mêle le covoiturage, les trottinettes, le vélo, le bus... sans aucune cohérence.

Inversement, nous voyons dans le cadencement des réformes une grande cohérence. L’année dernière, avec la réforme ferroviaire, vous avez enterré le train ; nous pouvons donc aujourd’hui parler des autres mobilités !

« Vous n’avez plus de train. Prenez votre trottinette ou optez pour le covoiturage ! » Telle est la philosophie de ce projet de loi, qui renvoie la définition de l’offre de transport à chaque autorité organisatrice, selon ses moyens, des intercommunalités aux régions, laissant craindre de grandes inégalités territoriales et une balkanisation de l’offre de transport.

Le changement sémantique illustre parfaitement cette stratégie. Nous ne parlerons donc plus du « droit au transport », droit fondé sur un maillage territorial, une offre structurante de masse, mais du « droit à la mobilité », aux contours flous et à la définition évanescente, laissant les individus libres de choisir leur mobilité, comme si l’offre de transports n’était pas directement le résultat de l’investissement public et de choix politiques.

Ce changement terminologique s’explique par le passage d’un système de transport public, opéré par des opérateurs publics, à des solutions individuelles ou reposant sur l’initiative privée, des solutions qui ont d’ailleurs toutes pour point commun d’emprunter la route.

L’avenir de la route, c’est donc la route ! Bel effort pour la transition écologique !

Bien sûr, nous ne sommes pas opposés au développement du vélo, de la marche ou d’autres mobilités décarbonées, mais nous voulons aussi aborder la question du service public, des transports collectifs et d’une politique publique.

Nous voulons aussi aborder la question des financements, grande inconnue de ce projet de loi. Le Gouvernement fait le choix du scénario 2 du COI, ce qui nous paraît faible, mais, pire encore, et malgré les annonces d’un effort de 40 % de financements supplémentaires, c’est le silence radio sur les financements nouveaux pour l’Afitf.

Soulignons tout de même les efforts évidents et remarquables du rapporteur, qui a permis – c’est déjà bien – de sanctuariser la part de la hausse de la Ticpe attribuée à l’Afitf et d’attribuer une nouvelle portion de cette recette aux collectivités. Des efforts de fléchage, donc, mais pas de sources nouvelles !

Nous y reviendrons par nos amendements, en proposant des financements nouveaux, à la fois pour les autorités organisatrices à travers le versement transport ou la baisse de la TVA, mais également pour l’Afitf. Nous proposerons ainsi la mise en œuvre d’une taxe poids lourds : il faut bien revenir sur cet avantage concurrentiel de la route, qui ne finance pas les infrastructures.

Parce qu’il s’agit aussi de justice et d’efficacité fiscale, nous pensons que les exonérations fiscales des camions seraient mieux employées pour le financement de l’Afitf, tout comme nous considérons que l’État aurait intérêt à retrouver la maîtrise de ses infrastructures, au premier chef des concessions autoroutières, ou, pour le moins, à ne pas en autoriser de nouvelles, comme le fait ce projet de loi. L’État doit reprendre la main !

Enfin, et c’est le troisième argument – et non le moindre – qui justifie cette motion de procédure : nous sommes farouchement opposés à la libéralisation des transports urbains et à l’explosion de la RATP en une myriade de filiales au gré des contrats obtenus. Nous considérons que l’organisation de la filialisation correspond à une stratégie connue : segmenter pour mieux privatiser ensuite les opérateurs publics.

Certes, cette ouverture à la concurrence est prévue depuis l’adoption du règlement OSP et de la loi de 2009. Certes, les possibilités de dérogation pour le transport urbain n’existent pas dans ce règlement, contrairement au ferroviaire, mais nous continuons de penser que cet horizon n’est pas indépassable, y compris parce qu’il va s’avérer coûteux pour les autorités organisatrices dans l’organisation des procédures.

Nous considérons, à l’instar de ce que nous avons soutenu l’année passée pendant la réforme ferroviaire, que la France s’honorerait à porter au niveau européen l’exigence d’une révision des traités et des directives qui imposent la concurrence en tout domaine. Nous avons l’expérience aujourd’hui sur ces ouvertures à la concurrence : elles dégradent les services publics, démantèlent les monopoles publics pour en faire des monopoles privés, se traduisent par une baisse de qualité du service public, de la sécurité des infrastructures et le plus souvent par une augmentation des coûts pour les usagers.

La question des personnels des transports publics est également centrale. Leur statut public n’est pas un archaïsme du passé, mais bien le corollaire de salariés tournés vers un objectif de service public, et notamment de ces principes fondateurs : égalité, continuité, mutabilité et accessibilité.

Aujourd’hui, vous proposez de dynamiter ce système en organisant le dumping social dans ce secteur, préconisant ainsi une harmonisation vers le bas des garanties salariales et la fin programmée du statut spécifique.

Nous ne participerons pas à ce gâchis. Nous pensons bien au contraire qu’il conviendrait de réfléchir, y compris pour aider et accompagner les collectivités dans leurs nouvelles compétences, de travailler à la création d’un opérateur public du transport urbain, à l’échelle nationale, qui permettrait de faire prévaloir les enjeux d’intérêt général à ceux du privé et la complémentarité des modes plutôt que leur mise en concurrence.

Dernier point : nous sommes absolument opposés à l’ajout en commission de l’allongement de la période de déclaration individuelle de grève. Cet amendement adopté à la hussarde…

M. Roger Karoutchi. Oh !

Mme Éliane Assassi. … sans concertation est une véritable provocation, monsieur Karoutchi, pour les agents du service public.

M. Roger Karoutchi. Non, ce n’est pas vrai !

Mme Éliane Assassi. Une loi sur les mobilités ne peut être une loi qui organise le recul des droits sociaux des agents des transports !

Pour l’ensemble de ces raisons, nous vous proposons de voter la motion tendant à opposer la question préalable.

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22 mars 2019 5 22 /03 /mars /2019 11:16

Le changement de politique se joue en partie sur ce symbole fort du retour de l’impôt de solidarité sur la fortune

Les sénatrices et sénateurs du groupe communiste républicain citoyen et écologiste (CRCE) qui ont toujours préconisé un fort développement de la solidarité fiscale, en s’opposant par exemple au relèvement du plancher de l’ISF sous la présidence de Nicolas Sarkozy de 800000 euros de patrimoine à 1,3 million d’euros, mesure jamais remise en cause depuis, proposent à nouveau de rétablir l’ISF après l’avoir fait durant les débats relatifs au projet de loi de finances pour 2019.

Dans une proposition de loi, ils proposent de le faire par le vote de l’article unique.

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