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10 février 2017 5 10 /02 /février /2017 07:02
Moins d’un ouvrier sur sept a voté FN en 2015
PAR GÉRARD MAUGER, DIRECTEUR DE RECHERCHE ÉMÉRITE, CNRS
LUNDI, 6 FÉVRIER, 2017
L'HUMANITÉ

Les enquêtes disponibles remettent en cause le stéréotype de l’électeur FN en « beauf machiste et homophobe, raciste et xénophobe ».

Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle de 1995, Libération publiait un scoop au vu d’un sondage postélectoral : le FN serait devenu le « nouveau parti de la classe ouvrière »… Qu’en est-il aujourd’hui ? Lors des élections régionales de 2015, si plus de la moitié de l’électorat FN se recrute dans les classes populaires (ouvriers, employés et retraités ex-ouvriers ou employés), c’est en fait moins d’un ouvrier sur sept qui a voté pour le FN dès lors que l’on tient compte des abstentionnistes et des non-inscrits. C’est dire que, s’il y a aujourd’hui un « nouveau parti des classes populaires », c’est – et de très loin – celui de l’abstention.

Le constat ne dispense pas pour autant de s’interroger sur cette fraction des classes populaires qui vote FN. La question est au fond celle que pose Thomas Frank à propos des classes populaires nord-américaines : pourquoi les pauvres votent-ils à droite (1) ? Seules des enquêtes de terrain peuvent permettre d’y répondre. Contre l’idée reçue qui voudrait que le vote exprime le choix d’un programme, il faut rappeler, en effet, la très inégale distribution sociale des compétences politiques et, au-delà, de l’intérêt pour la politique. Désintérêt qu’accentue la professionnalisation croissante de la vie politique et qui permet de comprendre, au moins pour partie, la très inégale participation électorale. De ce fait, on ne saurait déduire, par exemple, du vote FN d’un ouvrier ou d’une employée son adhésion au programme du FN (dont, le plus souvent, ils ignorent tout ou ne savent pas grand-chose). Si ces votes FN n’ont, bien sûr, pas rien à voir avec le FN, il faut néanmoins s’interroger sur la signification qui leur est attribuée. Que veut dire l’ouvrier ou l’employée qui vote FN ? Un ouvrier qui vote FN est-il un « ouvrier raciste » et que signifie « raciste » dans son cas ? L’est-il au même sens qu’un bourgeois traditionaliste, qui vote lui aussi FN ?

L’influence délétère de la crise des sociabilités populaires

Les enquêtes disponibles remettent en cause le stéréotype de l’électeur FN en « beauf machiste et homophobe, raciste et xénophobe » qui doit sans doute plus à un « racisme de classe » qui s’ignore qu’à l’enquête de terrain. Mettant en évidence l’influence délétère de la crise des sociabilités populaires, elles interpellent également des interprétations banalisées comme celle du vote FN généralisé de « la France périphérique », ou celle du vote FN comme expression du ressentiment dû au déclassement. Elles montrent les effets de l’exacerbation des luttes de concurrence entre « Français » et « immigrés », du « procès » dont « la respectabilité » est l’enjeu, entre classes populaires « établies » et classes populaires « marginalisées », à propos de la délinquance, des incivilités de l’assistanat (« les cas soces »). Pour la fraction « établie », le vote FN permet de se démarquer – moralement – des fractions précarisées, paupérisées et souvent immigrées, et, pour la fraction « marginalisée », de se distinguer de « plus bas qu’elle ». Les enquêtes soulignent également les effets de la perte d’influence des « idées de gauche » et ceux de l’inculcation politico-médiatique des visions racistes ou encore ceux de l’héritage politique familial.

On peut tirer au moins deux conclusions « politiques » de ces enquêtes. L’analyse des données statistiques disponibles met en évidence la très grande dispersion sociale et la volatilité de l’électorat FN. Tout oppose, en fait, sa composante populaire à celle issue des beaux quartiers, qui se retrouve dans la Manif pour tous, tout comme s’opposent, au sommet de l’appareil FN, Florian Philippot et Marion Maréchal-Le Pen. C’est dire, comme y insistent Daniel Gaxie et Patrick Lehingue (2), que « l’électorat FN n’existe pas » : il s’agit en fait d’un « conglomérat » miné par ses contradictions internes. Il faut donc prendre appui sur ces contradictions et travailler à hâter son implosion. Par ailleurs, les enquêtes sur le vote FN dans les classes populaires mettent en évidence les impasses du militantisme anti-FN, à commencer par sa vindicte contre « les prolos bornés et racistes » qui votent FN. La reconquête des classes populaires – qu’elles s’abstiennent ou votent FN – passe par la réhabilitation de leur ethos traditionnel, de leur « souci de respectabilité » (la « common decency », si l’on veut, fondée sur l’ardeur au travail, l’honnêteté, le respect de soi-même et des autres) des classes populaires – Français et immigrés confondus.

(1) Pourquoi les pauvres votent à droite, Thomas Frank, Éditions Agone.
(2) Les Classes populaires et le FN, livre coordonné par Gérard Mauger et Willy Pelletier, Éditions du Croquant, collection « Savoir/Agir », 18 euros pour le livre, 14 euros pour l’e-book.
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10 février 2017 5 10 /02 /février /2017 06:34
Assemblée. Carton presque plein pour le groupe communiste-Front de gauche
MARDI, 7 FÉVRIER, 2017
L'HUMANITÉ

Les députés du groupe GDR ont remporté plusieurs succès lors de leur dernière niche parlementaire de la législature.

Jeudi, l’Assemblée nationale a adopté la résolution d’Alain Bocquet (PCF) pour une COP mondiale contre la fraude fiscale et financière. Le même jour, la revalorisation des retraites agricoles (de 75 % à 85 % du Smic net) ainsi qu’une extension, notamment aux salariés, dans les outre-mers proposée par André Chassaigne et Huguette Bello ont été votées. Vendredi, Marc Dolez s’est réjouit du vote pour un référendum sur le Ceta, en plus d’une consultation d’urgence du Parlement avant la mise en œuvre provisoire de ce traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, prévue le 1er mars. Enfin, si le texte de Marie-George Buffet en faveur de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes a été vidé de sa substance, l’Assemblée a néanmoins voté pour la prolongation du congé maternité de seize à dix-huit semaines.

Assemblée: carton presque plein pour les députés communistes-Front de Gauche
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9 février 2017 4 09 /02 /février /2017 17:35
Des député-e-s au service de l'intérêt général et du progrès social: quatre propositions de lois adoptées à l'assemblée nationale grâce aux députés PCF-Front de Gauche: pour une COP Fiscale, contre CETA, pour la revalorisation des retraites agricoles et pour un allongement de la durée du congé maternité et paternité

DES DEPUTE-E-S AU SERVICE DE L’INTERET GENERAL ET DU PROGRES SOCIAL !

Alors que les débats politiques s’enlisent dans les affaires politico-financières et judicaires des candidats « Fillon » et « Le Pen », les députés communistes et Front de gauche font voter quatre propositions législatives au service du progrès social.

 

► Organisation sous l’égide de l’ONU d’une « COP de la finance mondiale », pour l’harmonisation et la justice fiscale

 

► Revalorisation des retraites agricoles

 

► Allongement de la durée des congés maternité et paternité

 

► Proposition de résolution européenne demandant que le Parlement français soit consulté avant la mise en œuvre du traité de libre-échange  commercial entre l’Europe et le Canada (traité CETA)

 

En déposant de telles propositions législatives, et  en les faisant adopter , ils ont une nouvelle fois fait la démonstration de l’importance d’avoir à l’Assemblée Nationale un groupe de  députés communistes et Front de gauche qui agissent en permanence au service du plus grand nombre, loin des lobbies et des pression de toutes sortes.

 

Proposition de « COP de la finance mondiale »

Cette proposition vise à lutter contre la fraude, l’évasion, et l’optimisation fiscale, qui représentent à l’échelle planétaire des milliards de dollars qui sont soustrait des politiques publiques au service du développement, en particulier dans les pays les plus pauvres. Cette « évaporation » fiscale est devenue un frein au développement. Une telle conférence internationale, à l’image de la COP environnementale, permettrait de réunir dans l’action les représentants des Etats, mais aussi les Banques, les syndicats, les ONG et les lanceurs d’alerte.

Proposition de revalorisation des retraites agricoles

Cette proposition de loi vise à élever le niveau minimum de pension agricole, à rétablir l’équilibre financier du régime de retraite complémentaire obligatoire, à la revalorisation des pensions de retraite dans les outre-mer. La première mesure pose le principe d’une retraite à 85 % du SMIC net au 1er janvier 2018. Cette revalorisation sera rendu possible par un prélèvement de 0.1% sur les transactions financières.

 

Allongement de la durée des congés maternité et paternité

Cette mesure était initialement contenue dans une proposition de loi relative à l’égalité femmes-hommes prévoyant notamment des pénalités renforcées pour les employeurs qui ne négocient pas d’accord de réduction des inégalités salariales et qui recourent abusivement au temps partiel. Malheureusement des amendements adoptés ont supprimé ces mesures, l’allongement du congés maternité à 18 semaines et paternité à 14 jours (initialement proposé à 4 semaines).

 

Proposition demandant la consultation du Parlement avant toute mise en œuvre de l’accord CETA

La catastrophe économique, sociale et environnementale que nous promet ce traité de libre-échange entre l’Europe et le Canada est rendue possible par le mépris avec lequel les Parlements nationaux et l’opinion publique ont été traités. Une telle situation exige plus que jamais que cet accord soit débattu. Cette proposition de résolution invitait le Gouvernement à consulter le Parlement avant toute mise en œuvre.

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9 février 2017 4 09 /02 /février /2017 17:02
Ouest-France Roscoff - 9 février 2017

Ouest-France Roscoff - 9 février 2017

Le Télégramme - 9 février 2017

Le Télégramme - 9 février 2017

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9 février 2017 4 09 /02 /février /2017 16:05
Petites écoles - le SNUIpp tire la sonnette d'alarme (09/02/2017)

Petites écoles - le SNUIpp tire la sonnette d'alarme (09/02/2017)

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9 février 2017 4 09 /02 /février /2017 13:08
Pour un référendum sur le CETA (communiqué du Modef - 9 février 2017 )

Pour un référendum sur le CETA

jeudi 9 février 2017

Dans un communiqué la Confédération Syndicale Agricole des exploitants familiaux (MODEF) se réjouit que l’Assemblée Nationale ait adopté le 2 février une résolution européenne des députés du Front de Gauche sur le traité de libre-échange signé entre l’Union Européenne et le Canada le CETA. La résolution exige de consulter en urgence le Parlement avant la mise en œuvre provisoire du CETA prévu le 1er mars et d’autre part de soumettre sa ratification à la volonté populaire par l’organisation d’un référendum.

Le CETA serait catastrophique pour les exploitants français. En effet, les droits de douane seraient supprimés et 92 % des biens agricoles seraient concernés.

Cette suppression des droits de douane couplée à l’adoption de quotas d’importations de viande bovine et porcine c’est-à-dire 65 000 tonnes de viande bovine et 75 000 tonnes de viande porcine par an suscitent de nombreuses inquiétudes dans le contexte actuel de crise de nos filières d’élevage en France.

Ce traité aurait des effets très négatifs sur notre environnement, notre Agriculture, nos territoires ruraux, nos emplois et surtout notre santé.

Ce traité représente une menace pour l’Agriculture française et européenne.

Le principe de précaution n’existe pas au Canada c’est-à-dire on pourra retrouver des céréales OGM et de la viande hormonée dans nos assiettes.

Le MODEF souligne le manque de reconnaissance des produits certifiés français. Or, ce sont plus de 1 400 indications géographiques protégées qui sont actuellement reconnues par l’U.E.

Le CETA va porter un coup fatal à ce qui reste de souveraineté alimentaire européenne.

En ouvrant totalement ses frontières, l’Union Européenne va importer aussi le modèle américain et canadien avec toutes ses conséquences sanitaires, environnementales et culturelles.

Par exemple, les produits laitiers canadiens entreront librement en Europe, sans droit de douane, alors que l’Europe est en pleine crise laitière ! En ce qui concerne l’Agriculture, ces accords menacent directement la qualité de notre alimentation et la vitalité de nos territoires.

Le MODEF s’inquiète des conséquences du TAFTA et du CETA et appelle les sénateurs et les députés français à défendre et à protéger l’Agriculture familiale. Le MODEF revendique un référendum avant les élections présidentielles pour soumettre la ratification du CETA. Le MODEF organisera une marche dans les semaines à venir pour dénoncer l’impact du CETA sur notre Agriculture française de qualité et respectueuse des femmes et des hommes.

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9 février 2017 4 09 /02 /février /2017 13:01
3 sondages s'accordent sur un duel Macron-Le Pen si la présidentielle avait lieu aujourd'hui (Ouest-France, 9 février 2017)

Trois sondages (Ifop-Fiducial, Opinonway et Harris Interactive) publiés ce mercredi 8 février s'accordent sur le duel final de la prochaine élection présidentielle. Selon les résultats publiés par les trois instituts, Marine Le Pen arriverait en tête au premier tour, devant Emmanuel Macron.

Selon ces trois sondages, si l'élection se tenait aujourd'hui, Marine Le Pen et Emmanuel Macron accèderaient au second tour de l'élection présidentielle, avec respectivement 24% et 21% des intentions de vote au premier tour. Si les éléments du sondage d'Harris Interactive ne mentionnent pas le second tour, Emmanuel Macron battrait, selon Opinionwa et Ifop-Fiducial, la présidente du FN par 64% des voix contre 36%.

Selon le sondage d'OpinionWay, François Fillon, qui a présenté ses excuses lundi et publié une lettre aux Français mardi, reste à 20% d'intentions de vote, contre 25% pour la présidente du Front national et 22% (23,5 % si Bayrou ne se présente pas) pour l'ex-ministre de l'Economie. Benoît Hamon émarge à 15% d'intention de vote alors que le candidat de la « France insoumise », Jean-Luc Mélenchon, reste pour sa part stable à 12%, selon cette enquête effectuée du 5 au 7 février auprès de 1 487 personnes.

Enquête effectuée du 5 au 7 février auprès de 1 487 personnes.

Pour Harris Interactive, avec 24 % et 21 % des intentions de vote, la candidate du Front national et le candidat d'En marche ! devanceraient le candidat de la droite (19%), le vainqueur de la primaire de la gauche, Benoît Hamon (14%) et Jean-Luc Mélenchon (12%). A noter que ce sondage retient l'hypothèse d'une candidature du centriste François Bayrou, qui n'a pas encore dit s'il serait ou non candidat, et qui recueille 5% des intentions de vote.

Enquête réalisée en ligne du 6 et 8 février auprès de 5.432 personnes inscrites sur les listes électorales, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur de 0,6 à 1,4 points.

Pour Ifop-Fiducial, François Fillon, en nette baisse sur une semaine (-3), serait devancé par Marine Le Pen (26 %) et Emmanuel Macron, tout les deux en hausse. Empêtré dans la polémique sur les soupçons d'emplois fictifs de son épouse, François Fillon perd trois points en une semaine à 18% et ne parviendrait pas à se qualifier pour le second tour, selon cette enquête pour Paris Match, iTélé et Sud Radio. Après une forte poussée au lendemain de sa victoire à la primaire organisée par le PS, Benoît Hamon recule de 3,5 points, à 14,5%. Jean-Luc Mélenchon repart parallèlement à la hausse avec 10,5% d'intentions de vote (+1,5). François Bayrou est crédité de 5,5%, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan de 2% et l'écologiste Yannick Jadot de 1,5%.

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9 février 2017 4 09 /02 /février /2017 12:05
Projet de loi pour la sécurité publique: les députés Front de Gauche s'abstiennent

Projet de loi sur la Sécurité publique : Les député(e)s Front de gauche s’abstiennent

jeudi 9 février 2017

Lors de la discussion du projet de loi relatif à la Sécurité publique, Marc Dolez, au nom des député(e)s Front de gauche, a expliqué pourquoi le groupe s’abstiendrait :

"Ce projet de loi est présenté comme une réponse au mouvement de protestation des policiers qui a débuté à l’automne dernier, à la suite de la dramatique agression de quatre d’entre eux à Viry-Châtillon.

Notre groupe tient d’abord à saluer le travail des forces de l’ordre, particulièrement éprouvées depuis les attentats et la mise en œuvre de l’état d’urgence. Il souhaite rendre hommage à leur dévouement au service de nos concitoyens.

Ce projet de loi, qui a été élaboré dans un contexte particulier et difficile, fait aujourd’hui l’objet d’un examen en procédure accélérée, à quelques jours de la fin de la législature. Je ne suis pas sûr que cela favorise un débat suffisamment éclairé, sachant aussi que les principales revendications des forces de l’ordre sont avant tout matérielles et salariales.

Cela étant précisé, j’en viens au fond du texte.

La première évolution concerne l’élaboration d’un cadre commun d’usage des armes pour les policiers, les gendarmes, les douaniers et les militaires déployés sur le territoire national pour exercer des missions de sécurité intérieure.

Nous nous interrogeons sur l’utilité et la portée de cette mesure puisque la jurisprudence nationale et européenne a déjà considérablement unifié le régime applicable à la police et à la gendarmerie, en exigeant en particulier que soient réunis les critères d’absolue nécessité et de proportionnalité, quel que soit le cas de recours aux armes. L’Union syndicale des magistrats, dans ses observations sur le projet de loi, rappelle d’ailleurs que le droit jurisprudentiel en matière de légitime défense « est empreint des notions de nécessité absolue et de proportionnalité applicables indistinctement aux policiers et aux gendarmes. Ainsi, la différence de régime juridique apparaît purement théorique et dépourvue d’incidence pratique ».

De même, la mission indépendante de réflexion sur la protection fonctionnelle des policiers et des gendarmes présidée par Mattias Guyomar et instituée en juin 2012 conclut que « les critères de la légitime défense priment finalement la question du respect des cas légaux d’ouverture du feu puisque, quoi qu’il en soit du respect du cadre légal, l’atteinte à la vie doit toujours, sous le contrôle des juges, être strictement proportionnée à la menace qui la justifie ».

J’ajoute que l’extension de l’usage des armes par les forces de l’ordre a fait l’objet de plusieurs initiatives parlementaires ces dernières années, qui ont toutes été rejetées, le Gouvernement considérant alors, au regard des jurisprudences convergentes et constantes de la Cour européenne des droits de l’homme et de la Cour de cassation, que l’harmonisation était déjà réalisée, de fait, dans l’ordre juridique français.

À vrai dire, le dispositif proposé n’apporte pas de protection supplémentaire mais il pourrait donner l’illusion aux policiers qu’ils pourraient user plus facilement de leurs armes alors même que les principes de la légitime défense, absolue nécessité et proportionnalité, resteront primordiaux.

Enfin, pour notre part, nous sommes opposés à toute extension à des fonctionnaires de police municipale, police nationale et police municipale ayant des missions diamétralement différentes. C’est pourquoi nous sommes satisfaits que la commission des lois ait supprimé une disposition introduite par le Sénat et qui allait dans ce sens.

La deuxième évolution proposée vise à protéger l’identité des agents de la police et de la gendarmerie lorsque sa révélation constitue un danger pour eux-mêmes ou pour leur famille. Alors que l’anonymat est aujourd’hui limité aux questions de terrorisme et aux unités spécialisées, il sera étendu à de nombreuses procédures. Or, selon une jurisprudence constante de la CEDH sur le respect des droits de la défense, imposé par le troisième paragraphe de l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme, l’anonymat des témoins appartenant aux forces de l’ordre doit répondre à des exigences de nécessité et de proportionnalité et ne doit être utilisé que dans des circonstances exceptionnelles.

L’autorisation de l’anonymat sera délivrée par un responsable hiérarchique d’un niveau suffisant, défini par décret. Comme le souligne le défenseur des droits, « cela constitue un changement majeur par rapport à l’autorisation actuellement délivrée en matière de terrorisme, qui relève du procureur général près la cour d’appel de Paris. Ici, l’autorisation sera seulement communiquée au parquet. En outre, la qualité du responsable hiérarchique reste à définir par décret ».

Là aussi, nous sommes dubitatifs. Les conditions de délivrance de l’autorisation par un supérieur hiérarchique et l’étendue du champ d’application de cette mesure permettront-elles réellement de garantir le caractère exceptionnel de l’anonymat qu’exige le respect des droits de la défense ? Je serais heureux de vous entendre sur ce point précis, monsieur le ministre.

Le texte propose par ailleurs de doubler les peines encourues en cas d’outrage à toute personne dépositaire de l’autorité publique, en les alignant sur celles qui sont prévues en cas d’outrage à magistrat. L’objectif de cette mesure, adoptée au Sénat, est la protection et le respect des forces de l’ordre. Cependant, comme l’a précisé la mission présidée par Hélène Cazaux-Charles, le taux de réponse pénale pour les outrages atteint déjà 95,5 % : on peut s’interroger sur l’utilité d’une telle disposition.

Nous sommes par ailleurs défavorables à la réduction du nombre d’assesseurs dans la composition de la cour d’assises spéciale et réservés quant à l’élargissement des prérogatives des agents de surveillance de l’administration pénitentiaire.

En revanche, nous approuvons l’expérimentation tendant à la création d’un volontariat militaire d’insertion et nous saluons l’expérimentation d’une double prise en charge des mineurs en danger par l’aide sociale à l’enfance et la protection judiciaire de la jeunesse, qui permet de réaffirmer la possibilité pour la PJJ d’intervenir en assistance éducative.

Pour conclure, compte tenu de l’ensemble de ces réflexions, réserves et interrogations, les députés du Front de gauche s’abstiendront sur ce projet de loi, à condition toutefois, bien sûr, que l’équilibre du texte tel qu’il est issu de la commission des lois ne soit pas remis en cause à l’issue de nos travaux."

Les député(e)s adoptent le projet de loi de sécurité publique

jeudi 9 février 2017[]

L’Assemblée nationale a approuvé, le 8 février en première lecture, le projet de loi relatif à la sécurité publique.

Députés et sénateurs vont travailler à rédiger une version commune pour que le projet de loi soit définitivement adopté d’ici la fin des travaux parlementaires, à la fin du mois fin février.

Le projet de loi liste cinq situations dans lesquelles les forces de l’ordre, ainsi que les douaniers et les militaires de l’opération Sentinelle, pourront utiliser leurs armes :

 - face à la menace de personnes armées
 - lorsqu’elles ne peuvent défendre autrement le terrain qu’elles occupent après deux sommations
 - lorsqu’une personne cherche à échapper à leur garde, qu’elles ne peuvent l’arrêter autrement et que cette personne présente une menace
 - lorsqu’elles ne peuvent arrêter autrement un véhicule présentant une menace dans le but d’empêcher un "périple meurtrier".

Mais aussi :

Les conditions d’usage des armes ne sont pas étendues aux policiers municipaux.

Les "fiches S" ne seront pas communiquées aux maires.

Il n’y aura pas d’expérimentation du récépissé de contrôle d’identité.

Le texte le projet de loi rend également possible l’anonymat des enquêteurs

Le projet de loi adopté n’est pas encore disponible sur le site de l’Assemblée nationale.

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9 février 2017 4 09 /02 /février /2017 11:09

Front de gauche de la Région île-de-France

"Aulnay-sous-Bois : Il faut en finir avec l’impunité !"

jeudi 9 février 2017

Pour le groupe Front de gauche de la Région Ile-de-France un débat public et citoyen sur le rôle de la police, notamment dans les quartiers populaires, est indispensable

Lire leur communiqué du 8 février 2017 :

Des millions de Francilien-ne-s sont choqué-e-s et en colère après les violences commises par quatre policiers, dont un est mis en examen pour viol, à l’encontre d’un jeune vivant à Aulnay-sous-Bois. Elu-e-s de la Région, nous partageons cette émotion et souhaitons témoigner toute notre solidarité à Théo Luhaka, à sa famille et à ses proches. Nous saluons la dignité et la lucidité dont ils font preuve en appelant au calme face au risque de montée des violences.

La sécurité est un droit essentiel qui doit être garanti à tous nos concitoyen-ne-s, quel que soit leur lieu de domicile. Que de tels actes soient commis par des dépositaires de l’autorité publique les rend encore plus inacceptables : quand la police dérape, c’est la République qui vacille. La justice doit maintenant agir avec rapidité.

A l’évidence, l’État doit aujourd’hui donner aux forces de police davantage de moyens humains et matériels pour qu’elles accomplissent leur mission de service public dans de meilleures conditions. Mais il doit aussi, dans le même temps, veiller à ce que les forces de police respectent scrupuleusement les droits des citoyens et les valeurs républicaines, qui ne tolèrent aucune forme de discrimination ni de racisme.

Au-delà, un débat public et citoyen sur le rôle de la police, notamment dans les quartiers populaires, est indispensable.

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8 février 2017 3 08 /02 /février /2017 07:02
Ces milliardaires qui soutiennent Macron, le candidat de rechange de la Finance
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