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2 février 2017 4 02 /02 /février /2017 08:25

Le job en or caché du candidat Fillon

Par Lucie Delaporte

François Fillon est depuis 2012 senior advisor et membre du comité stratégique du groupe Ricol Lasteyrie, qui conseille des sociétés du CAC 40 et multinationales. Ce que le candidat n'a jamais déclaré publiquement. Ce job lui a rapporté au moins 200 000 euros en quatre ans et demi. Il n'en a toujours pas démissionné.

François Fillon cultive un secret qui est en train de devenir son pire ennemi. Depuis le printemps 2012, date à laquelle il a quitté Matignon, le député de Paris est devenu, en toute discrétion, senior advisor du groupe Ricol Lasteyrie, qui conseille de nombreuses sociétés du CAC 40 et multinationales (Air France, Alstom, BPCE, EDF, Engie, Altran…). Il en est aussi depuis la même époque membre du comité stratégique, la structure chargée de réfléchir aux destinées de l’entreprise. Ce que François Fillon n'a jamais déclaré publiquement.

Candidat à l'élection présidentielle, il n'a toujours pas démissionné à ce jour de ses fonctions au sein du groupe Ricol Lasteyrie, qui lui rapporte depuis quatre ans et demi de copieux émoluments. Le vainqueur de la primaire de la droite touche une rémunération annuelle comprise « entre 40 000 et 60 000 euros », selon le dirigeant René Ricol, rencontré par Mediapart dans la matinée du 1er février. Soit l’équivalent de 200 000 euros environ pour des « missions de conseil » qui restent, pour l’heure, encore assez floues.

Interrogé sur la nature des prestations de l'ancien premier ministre, René Ricol a déclaré : « François Fillon nous a aidés à réfléchir aux défis de la globalisation. »

Les sommes sont perçues par l'intermédiaire d'une société de conseil créée par François Fillon, baptisée 2F Conseil, comme le rapporte également le quotidien Le Monde. Sa société de conseil balaie un spectre d'expertise particulièrement large, à en croire ses statuts consultés, par Mediapart : « La Société a pour objet, tant en France qu’à l’étranger, directement ou indirectement : le conseil, l’assistance, la formation, la réalisation d’études, de veille , d’audit, d’analyses ou de prestations, dans tous les domaines, notamment de la finance, du droit, de l’économie, des affaires privées, des affaires publiques, du commerce, de l’éducation, de l’environnement, de l’organisation, du management, de la gestion commerciale, administrative ».

Si François Fillon a bien été obligé de reconnaître ses activités de conseil, qui lui ont rapporté en tout près de 600 000 euros de salaire net en quatre ans et demi – comme l’avait révélé Le Canard enchaîné –, il s'est toujours gardé de révéler l'identité de ses clients. Et pour cause : ses activités sont susceptibles de générer d'importants conflits d'intérêts pour un homme qui prétend devenir président de la République.

François Fillon connaît bien son “employeur” René Ricol, puisque ce dernier était chargé de distribuer les milliards du grand emprunt quand M. Fillon était à Matignon. Il lui a, par ailleurs, remis la légion d'honneur en main propre en 2011.

Lorsque le candidat de droite à la présidentielle crée sa société de conseil, dont il est l’unique associé, en juin 2012 – quelques jours avant de devenir député –, il la domicilie d’ailleurs dans les locaux du cabinet de René Ricol, avenue Hoche, dans les beaux quartiers à Paris. « Il était dans la Sarthe et n’avait pas de locaux à Paris, cela n’a duré que quelques mois », assure René Ricol.

Pourquoi avoir fait appel à l’ex-premier ministre pour ce poste généralement confié à des dirigeants d’entreprise en fin de carrière désireux de continuer à maximiser leurs réseaux ? Selon le cabinet Ricol, ce n’était pas du tout pour son carnet d’adresses. « Il ne nous a apporté aucun client et n’a jamais mis les mains dans notre business », précise le dirigeant qui compte aussi parmi ses clients des enseignes telles que L’Oréal, Alstom, EDF, LVMH, Veolia, Thales, Danone, PSA, Bouygues, Altran, BPCE, la Poste, HSBC, Orange…

À quoi donc Fillon a-t-il été payé ? « Avec la globalisation, nous nous posions des questions sur la stratégie du cabinet avec des clients de plus en plus demandeurs d’expertises à travers le monde. François Fillon nous a aidés à réfléchir à tout cela », se justifie René Ricol pour qui l’ex-premier ministre a « fait le job ».

Trois ans après avoir recruté Fillon comme senior advisor, le cabinet de conseil décidait de se rapprocher du géant Ernst&Young, l’un des poids lourds du secteur. « Il nous a aidés à prendre cette orientation et suit désormais la mise en œuvre de ce rapprochement », confie René Ricol, qui tient à défendre la consistance des prestations fournies par François Fillon, déjà pris dans les soupçons d'emplois fictifs de son épouse Penelope et de ses enfants. Une explication qui laisse songeur : des connaisseurs du secteur, interrogés par Mediapart, se disent surpris de l'utilité d'un ancien chef de gouvernement pour ce type de rapprochement.

Selon le cabinet Ricol, le consultant de luxe Fillon était payé « dans la moyenne de nos senior advisors », parmi les quatre à six du genre que le cabinet compte. « Ce n’est pas une somme énorme, si Fillon avait voulu se faire beaucoup d’argent il serait allé dans la banque », croit savoir René Ricol.

L’avantage de ce statut de senior advisor est qu’il est « particulièrement souple », détaille un consultant. « Il n’y a strictement aucune obligation de présence, on est dans la production de conseils. Ce n’est pas forcément très chronophage », poursuit-il.

Selon René Ricol, Fillon, qui n’avait pas de bureau dans la société, aurait « assisté à une trentaine de réunions » depuis le début de cette collaboration, en 2012. Le candidat à la présidentielle de la droite était d’ailleurs attendu ce 30 janvier dans les locaux de la boîte de conseil mais n’est finalement jamais venu. Ce jour-là, le consultant Fillon était entendu par la police sur l’emploi présumé fictif de sa femme Penelope.

« De toute façon, nous pensions mettre un terme à cette collaboration mais nous n’avons toujours pas reçu sa lettre de démission », explique René Ricol quand on lui objecte que depuis plusieurs mois leur consultant n’avait sans doute pas beaucoup de temps à leur consacrer dans la mesure où il était candidat à l'élection présidentielle.

Depuis l'affaire Cahuzac, les parlementaires sont tenus de déclarer scrupuleusement leurs liens d'intérêts et activités extérieures à leur mandat. Astucieusement, François Fillon, en s'abritant derrière le paravent de sa société de conseil, évite de dire qui sont ses véritables clients. Une position difficilement tenable lorsqu'on aspire aux plus hautes fonctions de l'Etat. 

 

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1 février 2017 3 01 /02 /février /2017 11:16
Ouest-France, 1er février 2017

Ouest-France, 1er février 2017

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1 février 2017 3 01 /02 /février /2017 11:06
Auschwitz

Auschwitz

Communiqué UAVJ 

 

Le monde a observé le 27 janvier une journée de mémoire du génocide  associée à l'anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz. 
 

Une Autre Voix Juive considère que cette mémoire est un impératif démocratique universel.

Le génocide, pratiqué  contre les Juifs, mais aussi contre les Tsiganes, les Roms et d’autres populations  par le régime nazi, fait partie des pires souvenirs de l'humanité, et les leçons doivent être apprises par l'humanité toute entière.
 

Nous savons que ce n'a pas été  le cas. D’autres génocides ont été pratiqués depuis; l’un au Cambodge contre le peuple Khmer et l’autre, avec la complicité de la France, contre les Tutsis au Rwanda. On a parlé récemment d'un génocice en préparation au Burundi. Il y a eu un  massacre ethnique à Srbrenitsa.  Les idéologies racistes, antisémites, de haine des musulmans, d'exaltation de la suprématie blanche ont eu, avec l'arrivée de Trump à la tête du plus puissant Etat du monde, un encouragement dangereux. Peuples, prenons garde!

Autant la mémoire du génocide est un impératif démocratique, autant l'affirmation du droit des peuples à disposer de l'Etat de leur choix s'impose à tous les démocrates. Une Autre Voix Juive appelle à soutenir   partout dans le monde  l'universalité des droits de l'Homme et des Peuples. Jamais les souffrances que le génocide a infligées aux Juifs ne devraient être invoquées pour justifier la négation des droits imprescriptibles du peuple palestinien.
 C'est ce que la direction israélienne alliée à l'extrême droite raciste, appuyée de par le monde par des organisations juives irresponsables, tente de faire, en retournant la mémoire du génocide contre elle-même.

Une Autre Voix Juive à combattu ces inacceptables instrumentalisations depuis sa création. Ensemble, nous entretenons la mémoire du génocide, nous luttons et nous lutterons contre tout génocide, et nous appelons à la pleine réalisation des droits nationaux de tous les peuples, en particulier du peuple palestinien.

 

Paris, le 30/01/2017

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1 février 2017 3 01 /02 /février /2017 10:28
Le centre islamique et la mosquée qui ont été attaqués

Le centre islamique et la mosquée qui ont été attaqués

Le Front National et Marine Le Pen n'appellent pas au meurtre des musulmans dans les pays occidentaux mais certaines idées, certains discours clairement xénophobes et islamophobes propagent une haine qui chez des esprits dérangés peuvent faire des ravages...

Selon le journal de référence canadien, le jeune homme s'est radicalisé politiquement après la visite de la présidente du FN à Québec.

INTERNATIONAL - Le suspect de l'effroyable attentat contre une mosquée de Québec s'appelle Alexandre Bissonnette. Âgé de 27 ans, il est étudiant en Sciences politiques à l'université Laval, non loin du lieu de culte qu'il a ciblé.

 

Ses motivations interrogent. La presse (dont l'AFP) parle "d'idées nationalistes" et de contenus pro-Trump partagés sur ses réseaux sociaux. Mais selon le journal de référence canadien The Globe and Mail -distribué à deux millions d'exemplaires, le plus gros tirage du pays- le jeune homme s'est intéressé aux mouvances d'extrême droite au moment de la visite de Marine Le Pen à Québec, au mois de mars 2016.

"C'était une personne qui publiait fréquemment des commentaires extrêmes sur les réseaux sociaux, dénigrant les réfugiés et le féminisme. Il ne s'agissait pas d'une haine aveugle, mais plutôt de cette nouvelle tendance identitaire, conservatrice et nationaliste, plus intolérante qu'haineuse", a expliqué au quotidien François Deschamps, administrateur d'une page Facebook de soutien aux réfugiés, qui a immédiatement reconnu sa photo de profil relayée dans la presse.

 

"C'est avec douleur et colère que nous apprenons l'identité du terroriste Alexandre Bissonnette, malheureusement connu de plusieurs militants à Québec pour ses prises de positions identitaires, pro-Le Pen et anti-féministes à l'université Laval et sur les réseaux sociaux", peut-on d'ailleurs lire sur la page "Bienvenue aux réfugié.es".

Sur son compte Facebook, Alexandre Bissonnette avait "liké" la page de la présidente du Front national, notent nos confrères du Huffington Post Québec.

"Je l'avais rejeté comme xénophobe. (...) Il était fasciné par un mouvement nationaliste proche du racisme", a confié au Globe and Mail l'un des camarades de fac, qui décrit des idées politiques "à droite, pro-Israël, anti-immigration".

Pour l'heure, le réel mobile qui a poussé le jeune homme à s'en prendre à une mosquée reste à éclaircir. Pour autant, ces éléments offrent un premier éclairage sur les possibles raisons de son passage à l'acte. 

Il se serait "radicalisé" politiquement à la suite de cet événement.

Romain Herreros, 31 janvier 2017 - Huffington Post

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1 février 2017 3 01 /02 /février /2017 10:22
GAUCHE
Pierre Laurent, la tête à une grande alliance
Par Rachid Laïreche  

Le patron du PCF soutient toujours Mélenchon mais, après la victoire de Benoît Hamon, n'abandonne pas l'idée d'un nouveau contrat majoritaire à gauche.

Un échange «plus facile». Lundi soir, Jean-Luc Mélenchon s’est entretenu par téléphone avec Pierre Laurent. La chose paraît banale : ils étaient dans le même bateau en 2012. Mais non. Car, ces derniers mois, les relations étaient tendues. Des désaccords, des tacles à distance. Le tout alors que le PCF soutient la candidature de Mélenchon. Une relation bizarre. Pierre Laurent a souvent fait le premier pas. Pour preuve, le chef des communistes s’est installé au premier rang lors des vœux du candidat de «la France Insoumise». La semaine d’après, Mélenchon ne s’est pas présenté aux vœux du PCF. La place du Colonel-Fabien n’a pas apprécié.

Sauf que cette semaine, un événement a bousculé la donne : la victoire de Benoît Hamon à la primaire à gauche. Jean-Luc Mélenchon, qui a toujours été loin devant les socialistes dans les différentes enquêtes d’opinion (qui restent fragiles), a vu le député des Yvelines le doubler. Du coup, le candidat, qui reste courtois avec Benoît Hamon, revoit ses plans. Il reprend contact avec ses alliés d’hier. Mélenchon était persuadé d’affronter François Hollande, voire Manuel Valls. Pas un candidat qui place l’écologie (comme lui) et la VIe République (comme lui) au cœur de son programme.

«Une grande alliance n’est pas impossible»
 

Au milieu de ça, le PCF se place. Pierre Laurent a toujours expliqué à son monde deux choses : la victoire de la gauche gouvernementale n’est pas certaine à la primaire et le rassemblement de la gauche est possible. Mardi, il a convoqué la presse afin de se positionner dans le jeu. Il veut «travailler à un nouveau contrat majoritaire qui tourne la page de ce quinquennat désastreux» et il soutient «toujours» la candidature de Jean-Luc Mélenchon.

Ça veut dire quoi, concrètement ? Pierre Laurent ne demande pas à Jean-Luc Mélenchon ou à Benoît Hamon de se retirer. Non, il sait que c’est impossible «aujourd’hui». Mais de «discuter», «comparer les programmes». Et de faire le point dans quelques semaines. Olivier Dartigolles, le porte-parole du PCF : «Personne ne connaît la suite, la situation reste incertaine. La gauche peut encore accéder au second tour. Il faut garder le contact avec toutes les parties et éviter de s’invectiver car une grande alliance n’est pas impossible.» Hier, la primaire organisée par le PS faisait rire une partie de la gauche. Aujourd’hui, elle apporte un nouveau souffle.

Rachid Laïreche

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1 février 2017 3 01 /02 /février /2017 09:51
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1 février 2017 3 01 /02 /février /2017 09:17
L'HUMANITE et l'HUMANITE DIMANCHE : QUELQUES DESSINS
L'HUMANITE et l'HUMANITE DIMANCHE : QUELQUES DESSINS
L'HUMANITE et l'HUMANITE DIMANCHE : QUELQUES DESSINS
L'HUMANITE et l'HUMANITE DIMANCHE : QUELQUES DESSINS
L'HUMANITE et l'HUMANITE DIMANCHE : QUELQUES DESSINS
L'HUMANITE et l'HUMANITE DIMANCHE : QUELQUES DESSINS
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1 février 2017 3 01 /02 /février /2017 06:32
en dehors des classes, les rased interviennent auprès des élèves en difficulté, seuls ou en petits groupes

en dehors des classes, les rased interviennent auprès des élèves en difficulté, seuls ou en petits groupes

Éducation. La grande inquiétude des Rased
ADRIEN ROUCHALEOU
VENDREDI, 27 JANVIER, 2017
L'HUMANITÉ

Un projet de circulaire du ministère fait craindre aux professionnelsde l’aide aux élèves en difficulté un bouleversement de leurs missions au détriment des enfants et des enseignants.

Rescapés de justesse des années Sarkozy qui ont failli les voir disparaître, les Rased (réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) ont à peine eu le temps de se redéployer durant ce quinquennat finissant qu’ils voient déjà une nouvelle menace s’abattre sur eux. « Sarkozy nous a enlevé des postes. Hollande fait pire : il nous prive de notre métier », s’alarme l’une de leurs organisations professionnelles, la Fédération nationale des associations de rééducateurs de l’éducation nationale (Fnaren).

Les Rased constituent l’une des spécificités les plus précieuses de l’éducation nationale. Ils sont une véritable bouée de secours pour des élèves en difficulté, et pour leurs enseignants, en maternelle et en primaire. Il ne s’agit pas d’un simple soutien scolaire, mais d’un travail bien plus profond et personnalisé afin de permettre à tous les élèves de trouver leur place au sein de l’institution scolaire et de les mettre ou les remettre en situation d’apprentissage.

Plébiscités par les enseignants, maltraités par l’éducation nationale

Pour cela, les Rased peuvent s’appuyer sur trois spécialités. D’abord les aides purement pédagogiques, conduites par les « maîtres  E », pour les élèves ayant les capacités cognitives mais qui ont des difficultés dans la compréhension et l’apprentissage. Il s’agit alors principalement de leur donner des méthodes de travail. Vient ensuite le volet « rééducation », qui s’adresse aux élèves ayant des difficultés à s’inscrire dans le cadre scolaire. Il faut alors mener un travail en profondeur sur le comportement et surtout travailler à développer « l’envie d’apprendre ». C’est la mission du « maître  G ». Enfin, les psychologues scolaires assurent le suivi des élèves, en lien avec leur entourage.

Plébiscités par les enseignants, les Rased ne sont pourtant pas toujours bien traités par l’éducation nationale. Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, des centaines d’entre eux ont été affectés dans des classes, dans un rôle de professeurs des écoles « ordinaires » pour pallier les suppressions de postes. Aujourd’hui, c’est une réforme de leur formation qui attise les inquiétudes.

« Nous deviendrions de simples prescripteurs »

Une circulaire « relative à la formation professionnelle spécialisée et au certificat d’aptitude professionnelle aux pratiques de l’éducation inclusive » est en projet rue de Grenelle. Son but : uniformiser la formation spécialisée de ces enseignants avec la mise en place d’une certification unique – le Cappei – en lieu et place de celles distinctes existant aujourd’hui dans le primaire et dans le secondaire. Concrètement, les Rased seront là, avant tout, pour conseiller les professeurs et non plus dans un rapport direct avec l’élève. « Nous deviendrions alors de simples prescripteurs de soins, comme un médecin signant des ordonnances, s’inquiète Isabelle Guillard, présidente de la Fnaren. Or, nous pratiquons un métier essentiellement tourné vers l’intervention auprès des enfants, en dehors de la classe, avec pour but de les amener à une posture d’élèves. »

La pédagogue, qui exerce à Bordeaux, a aussi relevé le risque d’un dangereux glissement : « La formation s’orienterait sur la découverte de “troubles” des enfants. Or, parler de troubles, médicaliser alors qu’il s’agit souvent de problèmes de concentration ou d’estime de soi, cela nous inquiète au plus haut point. » La Fédération nationale des associations de maîtres E (Fname) partage l’inquiétude : « Les missions des enseignements adaptés sont réorientées au profit de missions tournées exclusivement vers l’inclusion et le handicap, au détriment des élèves en grande difficulté scolaire. » Comme le souligne Isabelle Guillard, la difficulté scolaire ordinaire, même importante, ne veut pas forcément dire handicap : « Elle est même inhérente à l’apprentissage. Apprendre, c’est difficile ! »

Ces craintes sont d’autant plus prégnantes que, dans le projet du gouvernement, la formation semble, elle, réduite. Alors que les professionnels demandent qu’elle soit relevée à 750 heures, elle passerait de 400 heures aujourd’hui à 300 heures. Et l’élément principal d’évaluation que constituait la rédaction d’un mémoire professionnel disparaîtrait. Dans certains départements défavorisés, un autre aspect inquiète : le nombre de Rased toujours insuffisant (lire encadré). En Seine-Saint-Denis, une centaine de postes manquent toujours pour revenir au niveau de 2008.

La Seine-Saint-Denis réclame d’urgence des postes

Dans les départements aux difficultés particulièrement criantes, le manque de postes de Rased en constitue une de premier plan. C’est le cas en Seine-Saint-Denis. « Les actes de violence ont augmenté dans les écoles élémentaires (...), comment ne pas faire le lien avec l’impossible prévention, dont les maîtres G sont pourtant capables quand ils sont suffisamment nombreux, notamment en maternelle ? »s’interroge Rachel Scheider, secrétaire départementale du SNUipp sur le site spécialisé le Café pédagogique. Pourla rentrée 2017, l’académie crée 30 postes, quand la syndicaliste estime qu’il en faut au moins 100.

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1 février 2017 3 01 /02 /février /2017 06:27

 

Ian BROSSAT

Responsable national logement au PCF

 

La Fondation Abbé-Pierre dévoile ce mardi les conclusions de son rapport sur le logement en France, portant un regard sévère les promesses non tenues du gouvernement. Premier poste de dépense des familles, première préoccupation des Français après l'emploi, le logement est le grand oublié de la campagne présidentielle.

 

 

Et pourtant : des plus démunis jusqu'aux classes moyennes désormais – et c'est un fait nouveau une majorité de Français souffre de la folie des prix du logement. Notre pays compte aujourd'hui 143 000 SDF, deux fois plus qu'il y a 10 ans. C'est l'équivalent de la population d'une ville comme Angers, Clermont-Ferrand ou Brest. Les sans-abris représentent, ensemble, la vingtième plus grande ville de France. Voilà l'autre visage de la cinquième puissance économique du monde.

 

Surtout, la crise du logement se propage : la classe moyenne décroche violement en France en raison du coût du logement, l'un des plus hauts d'Europe (26,4 %) comme l'a relevé Eurostat en novembre dernier. Six millions de Français dépensent plus de 35% de leurs revenus pour se loger chaque mois. Consacrer plus d'un tiers de son salaire, c'est travailler plus d'un tiers de la semaine pour payer son loyer : du lundi 9 heures jusqu'au mercredi 14 heures. C'est surtout se serrer la ceinture et se priver d'autres dépenses indispensables. De soins chez le dentiste, d'un peu de vacances, d'une sortie avec les enfants, parfois de fruits et légumes sains.

 

Dans cette campagne présidentielle, nous voulons mettre le logement le cœur des débats parce que la baisse du coût du logement est le levier pour augmenter le pouvoir d'achat des Français.

 

Il n'y a pas de fatalité. La crise du logement peut être enrayée, d'autres pays européens y sont arrivés, à condition de volonté politique. Pour cela, il faut tenir tête et tenir bon, appliquer la loi de réquisitions des logements vides, construire des centres d'hébergement pour SDF, partout y compris dans les quartiers les plus riches de France comme dans le 16e arrondissement de Paris.

 

Nous proposons également de construire 200 000 logements publics chaque année, pendant 5 ans, en priorité dans les zones tendues. Nous proposons un élargissement et un renforcement de l'encadrement des loyers ainsi qu'une augmentation des taxes sur les logements vacants et les résidences secondaires dans les régions en déficit de logements. Nous souhaitons, enfin, une hausse des aides à la pierre pour soutenir la construction.

 

 

 

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31 janvier 2017 2 31 /01 /janvier /2017 19:12

La victoire nette de Benoît Hamon, partisan du non au Traité Constitutionnel Européen en 2005, opposant ces dernières années au cap politique de Hollande et porteur d'un projet de Sixième République, aux Primaires du Parti Socialiste et de ses alliés est une bonne nouvelle pour le pays, le signe d'un rejet exprimé clairement par une partie du peuple de gauche de la politique de Manuel Valls et de François Hollande.

Ce qui a été refusé par les électeurs de la Primaire, qui ne sont pas tous, loin s'en faut, des électeurs fidèles ou réguliers du PS, c'est la poursuite et l'intensification des politiques économiques libérales, des cadeaux aux grandes entreprises, l'austérité pour les services publics et les collectivités, la casse du droit du travail, le 49-3, l'autoritarisme présidentiel assumé, la criminalisation des mouvements sociaux et du combat syndical, la loi Macron et la déchéance de nationalité, les discours stigmatisants vis-à-vis des Roms ou de la diversité culturelle.  

Ce qui a été privilégié, c'est un discours de gauche décomplexé, engagé indéniablement sur la question écologique, démocratique, de la lutte contre les discriminations.  

Le succès de Benoît Hamon est d'autant plus significatif que 177 députés et la plupart des ministres et dirigeants nationaux et régionaux du PS soutenaient Valls, le candidat du social-libéralisme autoritaire, dont le projet était et reste encore de liquider tout ce qui restait d'héritage social et émancipateur au Parti Socialiste pour en faire une machine électorale centriste et libérale calquée sur le Parti Démocrate aux Etats-Unis, le SPD de Schröder ou le New Labour de Tony Blair.

Aujourd'hui, nous le savons, beaucoup des principaux responsables de la faillite de l'expérience du PS au pouvoir pendant cinq ans sont prêts à sauter le pas et à soutenir la candidature de Macron, bouclant ainsi la boucle de leur éloignement vis-à-vis des idéaux fondateurs de la gauche.  

La base de l'électorat du PS et de gauche n'a pas voulu de ce dernier "bond en avant" dans la destruction de ce qu'a pu représenter le socialisme, elle n'a pas voulu donner les clefs du Parti et de la bataille des Présidentielles à un premier ministre brutal et caricatural représentant l'aile droite du PS qui n'avait fait que 5,6% aux Primaires du PS en 2011 mais dont les préconisations politiques ont servi de boussole pendant le quinquennat Hollande.  

Le Parti Communiste est engagé dans le soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon qui a aujourd'hui comme en 2012 un projet de rupture claire avec le libéralisme et l'austérité et que nous croyons le plus capable d'accéder au second tour de la présidentielle en empêchant le scénario mortifère d'un affrontement entre la droite extrême et l'extrême-droite, ou encore l'OPA en marche de l'entreprise Emmanuel Macron, candidat pseudo-moderne et auto-proclamé qui porte les intérêts du capitalisme financier.  

Mais le plus dur reste à faire, et la dispersion des candidatures et des voix à gauche conduira à l'échec.

Pour empêcher la catastrophe démocratique et sociale d'une victoire du Front National ou de la droite dure, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot doivent ouvrir un dialogue avec l'ensemble des forces citoyennes, sociales et politiques de la gauche de progrès social et écologique et se rassembler car des forces et des potentialités véritables existent dans ce pays pour construire une majorité de gauche capable de construire une politique au service du renouveau démocratique, de l'écologie, des services publics, de l'égalité des droits, d'un autre partage des richesses et de la justice fiscale.

Les électeurs doivent maintenant s'emparer du débat et affirmer l'exigence d'une réponse unitaire, à l'opposé des logiques d'egos et d'hommes providentiels favorisées par les Institutions, des gauches de progrès face à la menace de l'extrême-droite et aux défis des injustices et urgences sociales.   

Ismaël Dupont, candidat PCF-Front de Gauche

"Rassembler à gauche pour l'Humain d'abord"

aux élections législatives dans la circonscription de Morlaix.     

      

 

   

Défaite nette et sans bavure de Valls aux Primaires du PS, une bonne nouvelle!  - Déclaration d'Ismaël Dupont
Le Télégramme Morlaix - 31 janvier 2017

Le Télégramme Morlaix - 31 janvier 2017

Ouest-France Morlaix, 31 janvier 2017

Ouest-France Morlaix, 31 janvier 2017

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