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5 février 2017 7 05 /02 /février /2017 08:17
Malgré le discours de discrédit du gouverment et ses manoeuvres pour limiter la participation des salariés, la CGT a gagné les élections professionnelles des TPE, avec 10 points d'avance sur la CFDT

SILENCE ! La CGT a gagné les élections professionnelles des TPE...

Les journalistes, les experts, certains responsables politiques et surtout le patronat s'en frottaient les mains d'avance. Et si la CGT perdait les élections des TPE ?
Et pour cela, nous avons pu tous vérifier le professionnalisme du gouvernement pour que les travailleurs des TPE ne puissent pas utiliser leur droit de vote :
Black out total d'information, report des élections au milieu des fêtes de fin d'année... 
Et franchement, plutôt que d'être gavés pendant des semaines du cirque des débats politiques "primaires" qui plus est où les gagnants ne sont même pas sûrs au final de se présenter, on aurait préféré des débats entre les différents représentants syndicaux aux heures de grande écoute !
Mais non, les travailleurs des TPE ont été véritablement méprisé par les médias et le gouvernement.
Il ne faut pas s'en étonné...
Manque de bol pour tout ce beau monde, la CGT arrive en tête !
25 % des travailleurs des TPE qui ont voté ont choisi de voter pour un syndicat dont les militants ont été insulté de voyous, de preneurs d'otages et même de terroristes pendant la mobilisation contre la Loi Travail.
Alors bravo à tous les militants qui ont mené campagne dans l’indifférence générale des médias et grand bras d'honneur à tous ceux qui se réjouissaient d'un recul de la CGT !

 

Communiqué de la CGT: 

Elections TPE

Les salariés des TPE confirment la CGT comme première organisation, à dix points devant la deuxième !
vendredi 3 février 2017

Les résultats des élections de représentativité dans les Très Petites Entreprises confirment la CGT comme première organisation syndicale au plan national.

Les salariés qui se sont exprimés ont choisi de légitimer le syndicalisme CGT, qui propose, conteste, revendique, lutte et négocie ! La CGT sort confortée de cette élection et remercie les électeurs.

Cette satisfaction des résultats ne peut gommer l’amateurisme dont ont fait preuve le gouvernement et les services du Ministère du Travail tout au long du processus électoral.

Ils portent notamment la responsabilité du faible taux de participation des salariés à l’élection.

Alors que 4,6 millions de salariés étaient concernés par l’élection, aucune communication digne de ce nom dans les médias n’aura été organisée afin d’informer, sensibiliser et favoriser leur expression.

La CGT dénonce le gouvernement et ses services qui auront jalonné d’embuches l’élection des salariés des TPE comme par exemple le report des élections pendant les fêtes de fin d’année.

Le choix de permettre la participation de listes syndicales pourtant dans l’incapacité de représenter les salariés dans les commissions paritaires qui vont se mettre en place démontre que loin de l’affichage, la prise en compte de l’expression des salariés des TPE sur leurs besoins, leurs revendications n’intéressent que peu le gouvernement !

Les salariés ont amené la meilleure des réponses, celle de placer en tête et loin devant la CGT avec un résultat de 25,12% devant la CFDT à 15,44%.

Ces résultats confèrent de grandes responsabilités à la CGT, qui, forte de ce résultat, réaffirme son engagement auprès des salariés des TPE pour, avec eux, exiger des avancées réelles en matière sociale.

La CGT mesure les efforts de déploiement à réaliser pour mieux représenter les salariés des TPE, leur donner plus de place encore dans le syndicalisme CGT, le syndicalisme de tous les salariés.

Montreuil, le 3 février 2017

Réaction de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, aux résultats des élections TPE qui place la CGT en première position.

Elections dans les TPE : la CGT recule mais reste en tête

L’UNSA réalise une percée spectaculaire à l’issue du scrutin organisé dans les très petites entreprises, marqué par une abstention record, de plus de 92 %.

La CGT reste le syndicat numéro un parmi les salariés des très petites entreprises (TPE), mais sa position s’effrite, tout comme celles de la CFDT et de FO, tandis que l’UNSA réalise une percée spectaculaire. Tel est le verdict des élections dans les TPE, dont les résultats ont été dévoilés, vendredi 3 février, par le ministère du travail.

La centrale de Philippe Martinez engrange 25,12 % des voix, soit 4,4 points de moins par rapport au scrutin de 2012. Arrivent ensuite la CFDT, avec 15,49 % (– 3,77), et FO, créditée de 13,01 % des suffrages (– 2,2). L’UNSA talonne l’organisation dirigée par Jean-Claude Mailly avec 12,49 % des voix, soit un bond de 5,14 points. Une jolie performance que son secrétaire général, Luc Bérille, impute à deux facteurs : la campagne « dynamique » que l’UNSA a conduite et l’aide qu’elle apporte aux salariés des TPE. La CFTC se classe cinquième (7,44 % des suffrages, en progression de près d’un point), devant Solidaires (3,5 %, soit 1,25 point de moins). Six autres organisations se partagent les voix restantes, parmi lesquelles la CNT et les Syndicats antiprécarité (SAP).

« Il n’y a pas vraiment de signification politique à ce vote, estime Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. Ceux qui étaient contre la loi travail ont baissé. Nous qui la soutenions avons baissé aussi. » Un constat partagé par Dominique Andolfatto, professeur desciences politiques à l’université de Bourgogne : « Les trois principales organisations sont en net reflux par rapport à 2012, observe-t-il. Il n’y a pas d’écarts sensibles dans les évolutions entre celles qui ont soutenu entre la loi El Khomri et celles qui l’ont combattue. Le recul le plus important concerne Solidaires, qui perd près de la moitié de son audience en voix de 2012. »

La CGT conserve donc son « leadership », mais celui-ci s’avère « très relatif », ajoute Dominique Andolfatto, puisque le nombre de voix qu’elle a recueilli correspond à « 1,8 % » des effectifs travaillant dans les TPE et pour des particuliers-employeurs. Ce sont l’UNSA, la CFTC et la CFE-CGC qui « maintiennent le mieux leurs positions, probablement grâce à un travail de terrain en direction de “niches” ou de catégories qui leur sont fidèles et les apprécient », juge Dominique Andolfatto.

Douze organisations étaient en lice, contre neuf en 2012, ce qui a contribué à éparpiller l’expression des suffrages.

Participation de 7,35 %

Sans surprise, la participation a été extrêmement faible : 7,35 %, soit trois points de moins par rapport à 2012. Le fait que la consultation, initialement prévue à la fin de novembre et au début de décembre 2016, ait été repoussée de plusieurs semaines et qu’elle débute durant la période des congés de Noël, a sans doute nourri cette abstention record. « Cela interroge sur la nature même du scrutin qui est manifestement en décalage avec les salariés concernés, commente Dominique Andolfatto. On a plaqué sur les TPE un modèle électoral dont ils ne veulent pas ou qui ne les intéresse pas. La démocratie sociale imposée par le haut ne fonctionne pas. »

Dès lors, s’interroge-t-il, « peut-on encore parler d’organisations syndicales représentatives », compte tenu du petit nombre de suffrages qu’elles ont récolté ? La question se pose aussi pour les commissions paritaires régionales interprofessionnelles (CPRI), qui seront mises en place l’été prochain et dont les représentants syndicaux sont désignés sur la base de cette élection : « Quelle sera leur légitimité ? Elles étaient censées offrir un enjeu concret à cette élection et stimuler la participation. » Les CPRI ont notamment pour mission d’informer les salariés des TPE et d’intervenir, le cas échéant, dans la résolution de litiges.

Les résultats rendus publics vendredi seront ajoutés à ceux des élections professionnelles dans les entreprises d’au moins onze salariés, qui ont eu lieu entre le début et la fin de 2016. Une fois mis bout à bout, ils permettront de déterminer, à la fin de mars, les syndicats représentatifs au niveau national et interprofessionnel, ainsi que dans plusieurs centaines de branches. La CFDT espère ravir à la CGT la place de numéro un.

Article du Monde,  Par  3 février 2017

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5 février 2017 7 05 /02 /février /2017 08:00

Dans un essai politique intitulé En quête des classes populaires, le sociologue,avec d’autres chercheurs en sciences sociales, souligne les évolutions d’appartenance au sein des groupes sociaux. Et s’il s’inscrit dans la lutte des classes, il insiste sur la nécessité de tenir compte des nouvelles formes d’autonomisation culturelle.

Pourquoi présentez-vous, avec d’autres sociologues, votre ouvrage,En quête des classes populaires (1), comme « un essai politique » ?

Paul Bouffartigue Nous ne voulions pas faire un nouvel ouvrage savant sur le sujet. On s’engage sur un certain nombre d’idées. La première concerne le passage de la notion de « classe ouvrière » à celle de « classes populaires ». Cela ne va pas de soi et soulève toute une série de questions. « Classes », et non pas milieux, catégories ou couches populaires : nous y tenons. Pour autant, nous ne considérons pas forcément cette notion de classes populaires comme idéale. L’utiliser de manière non critique est insuffisant. Si l’on se contente de définir les classes populaires comme les catégories sociales du bas de l’échelle, avec au-dessus les classes moyennes et encore au-dessus les classes supérieures, on évacue la réflexion en termes de rapport de classe et de lutte de classes. Les classes populaires ne sont pas seulement dominées, elles réagissent et agissent. Et là, nous prenons à rebours une vision académique dominante. C’est en cela que c’est un essai politique. Ce qui nous intéresse, c’est bien la dimension politique et pas seulement sociologique de la déconstruction et de la reconstruction des classes. Dans le même temps, nous n’avons pas trouvé beaucoup mieux que « classes populaires » pour parler de cet espace social. Et surtout, cela permet de ne pas parler que des « classes moyennes », comme le fait le discours politique, médiatique.

C’est aussi vrai de la sociologie ?

Paul Bouffartigue Ici il faut relativiser, compte tenu de l’influence de la sociologie critique. On trouvera peu de sociologues pour soutenir un diagnostic de « moyennisation sociale ». En revanche, c’est loin d’être gagné dans l’espace politique et médiatique, où l’on n’évoque quasiment que les classes moyennes, avec une définition très extensive : presque tout le monde en fait partie… sauf les « exclus ». Nous combattons cette vision.

Où vos travaux se situent-ils par rapport aux autres recherches en sociologie ?

Paul Bouffartigue L’approche des milieux populaires est très marquée par la pensée de Pierre Bourdieu, par rapport à laquelle, inscrits dans la filiation marxiste, nous nous situons en affinité critique. Avec le sociologue Olivier Schwartz, nous considérons, certes, que ce sont des catégories dominées dans une série d’aspects de leur existence, mais qui ont toujours certaines ressources d’autonomie culturelle. Pourtant il faut se demander, avec l’allongement de la scolarisation des enfants des catégories populaires ou encore avec les transformations des conditions d’existence, que reste-t-il de cette autonomie culturelle ? Ainsi, nous allons plus loin, en affirmant qu’au-delà des formes d’autonomie culturelle, il y a des formes de résistance et de réappropriation des conditions de vie qui ont à voir avec la lutte des classes et qui ont des implications politiques. C’est là que nous introduisons avec Denis Merklen la notion de « politicité ». Il s’agit d’essayer de comprendre que, pas davantage que dans les autres classes d’ailleurs, on serait d’abord socialisé avant de rencontrer la politique. Cette notion permet d’appréhender des conduites et des comportements autrement qu’à partir d’un ethnocentrisme de classe amenant, par exemple, à décréter que les gens qui ne votent pas sont extérieurs à la politique. Or il y a des tas de pratiques populaires à dimension politique. Ce sont en particulier des formes de violence voire d’illégalisme qui ont toujours existé dans ces classes, mais que l’on voit réapparaître plus clairement aujourd’hui.

Vous voyez même dans ces pratiques une recherche de collectif ?

Paul Bouffartigue Dans le passage de la notion de classe ouvrière à celle de classes populaires, il y a le passage de l’unité (« la ») à la pluralité (« les »). Et, en même temps, l’effacement d’un acteur politique. Car parler de classe ouvrière c’est parler d’un ensemble d’institutions politiques qui lui assuraient une visibilité et une représentation fortes sur la scène sociale et politique. Dans le cas de la France, en particulier au travers de la CGT et du Parti communiste, entre les années 1930 et 1960. La grande transformation, c’est d’abord l’affaiblissement drastique de ce mouvement ouvrier. Affaiblissement dû à l’offensive néolibérale et à la déstructuration du groupe ouvrier. Mais nous invitons aussi au retour critique sur les fragilités propres au mouvement ouvrier, d’ordres politique et culturel. La critique du travail, du productivisme, du consumérisme et des phénomènes de délégation de pouvoir y a longtemps été refoulée, et les groupes les plus exploités – immigrés, femmes – sous-représentés. Mais comme la lutte des classes est plus que jamais à l’œuvre, il faut essayer de regarder aujourd’hui les classes opprimées avec de nouvelles lunettes afin de repérer quelles sont ses nouvelles manifestations.

Dans le monde du travail, des transformations profondes sont à l’œuvre. Quelles sont-elles et qu’entraînent-elles ?

Paul Bouffartigue Les classes populaires, ce ne sont pas seulement les habitants des banlieues ou des cités populaires. Elles sont présentes aussi dans des centres-villes, dans les petites villes, dans les zones rurales, etc. Les classes populaires, ce sont d’abord les mondes du travail ouvrier et employé, en gros la moitié de la population. Il existe aussi de nombreuses catégories sociales qui en relèvent ou s’en rapprochent. D’ailleurs même à l’époque de l’hégémonie de la classe ouvrière sur les mondes populaires, l’ouvrier d’usine des grandes concentrations industrielles était loin d’épuiser la réalité du monde du travail. Aujourd’hui, les ouvriers sont dispersés dans une multitude de petites entreprises sous-traitantes. D’ailleurs, une grande partie d’ouvriers sont aujourd’hui recensés dans le tertiaire (maintenance, logistique, transports, commerce, etc.).

Mais qui sont alors les ouvriers et les employés d’aujourd’hui ?

Paul Bouffartigue Les frontières entre les cols bleus et les cols blancs ont explosé, dans les contenus du travail mais aussi dans les parcours professionnels. Il y a une convergence dans les conditions matérielles objectives de travail entre production et services. Anciennes et nouvelles formes d’oppressions et de pénibilités se superposent : la précarité s’ajoute à la faiblesse des salaires, la pénibilité physique, l’allongement de la durée du travail, les pressions psychiques, les tensions avec le public, l’appel à la responsabilité, etc. Dans ce contexte, il est souvent bien plus difficile de faire grève. Reste que les formes de contestation et d’action revendicatives sont nombreuses et évoluent : refus des heures supplémentaires, pétitions, délégations auprès de la direction, mais aussi démissions, absentéisme, etc.

Quelle est aujourd’hui la « figure du peuple réel » composant les classes populaires ?

Paul Bouffartigue On peut partir de la manière dont le genre construit ces classes populaires. Les ouvriers sont majoritairement des hommes, et les femmes des employés. Pour relativiser les mouvements de polarisation entre précaires et moins précaires – indéniables par ailleurs –, il suffit de savoir que très souvent un homme ayant un emploi stable vit avec une femme qui est davantage exposée à la précarité. Inversement, les divisions ont une forte dimension spatiale. Au-delà, avec l’affaiblissement des organisations collectives des classes populaires, toutes les logiques de différenciation et de divisions se renforcent, cultivées et entretenues notamment par les formations politiques de droite et d’extrême droite. Olivier Schwartz parle d’une conscience tripolaire de classe. Là où la conscience de classe opposait le « nous », en bas, aux « eux », les puissants, ceux d’en haut, le « nous » ne s’oppose plus seulement à « ceux d’en haut », mais à ceux qui sont encore plus pauvres, moins méritants, vus comme « assistés » et/ou ceux dont la couleur de peau est plus sombre. Pour autant, il ne faut pas survaloriser conflits et tensions, occulter les pratiques de solidarité qui existent au quotidien et sous-estimer l’existence de nouvelles formes d’autonomie culturelle, comme on en trouve dans le rap.

Ces nouvelles formes incluent-elles la dénonciation de l’exploitation et de tous les rapports de domination ?

Paul Bouffartigue Le risque est d’avaliser le passage du couple « classe ouvrière »/« exploitation » à celui de « classes populaires »/« domination », avec la grande influence en sociologie de la pensée de Bourdieu. Mais comment lutter contre la (ou les) domination(s) si on ne voit qu’elle(s) ? Sans parler du concept, qui peut même être très politiquement correct, de discriminations. Le nombre de groupes discriminés est sans limite. Elles peuvent être liées au genre, au faciès, à l’âge, à des handicaps, aux orientations sexuelles, etc. Des luttes éclatées contre les discriminations peuvent entretenir la division des classes populaires. Je ne nie pas la réalité de ces multiples discriminations. Mais sur le plan théorique et politique, il faut réhabiliter la critique de l’exploitation et du capitalisme, qui sont la base de toutes ces divisions. En tenant compte des transformations du capitalisme, telle l’abstraction de l’exploitation liée à la financiarisation. Comment y parvenir à partir de la pluralité des classes populaires et des expériences des oppressions et de l’exploitation ? Cela reste un vaste chantier.

Dans ce chantier, vous identifiez des résistances, quelles sont-elles ?

Paul Bouffartigue Il est important de voir d’abord les résistances existantes, y compris lorsqu’elles nous dérangent, qu’elles prennent des formes violentes. Ensuite, dans les catégories les plus dominées ou opprimées, des luttes parfois spectaculaires se développent : femmes de ménage de l’hôtellerie, travailleurs sans papiers, VTC, jeunes de la restauration rapide, etc. Une fois que l’on a pris au sérieux ce constat, il faut voir comment fédérer et organiser ces luttes. C’est une question qui se pose dans le mouvement syndical. Elle se pose sans doute trop peu du côté des forces politiques qui prétendent représenter ces classes populaires, comme l’a montré Julian Mischi à propos du Parti communiste. La balle est dans le camp des forces qui ambitionnent toujours de changer la société. Pourquoi la place n’est pas suffisamment faite, dans l’ancienne matrice de gauche, à ces nouvelles cultures politiques, de luttes et de résistances ? Ce livre invite à travailler ces questions car nous ne faisons pas le deuil de la représentation politique des classes populaires.

À quelles conditions peut-on arriver à faire émerger des alternatives ?

Paul Bouffartigue C’est la question de la reconstruction d’un projet alternatif et mobilisateur. Il faut donc à la fois promouvoir, bien sûr, la rencontre dans différents espaces entre les acteurs des luttes et la politique, leur laisser une place mais aussi mener le travail sur l’alternative, comme le rappelle Roger Martelli, qui parle de « refaire peuple ». Cela invite au débat avec les théoriciens d’un « populisme de gauche », Ernesto Laclau et Chantal Mouffe. Contre ceux qui tentent de constituer le peuple contre l’étranger, il s’agirait de le constituer – et d’abord par l’alliance des classes populaires et des classes moyennes – contre l’oligarchie financière. Le mouvement altermondialiste, en s’efforçant de relier les enjeux planétaires, environnementaux, de santé publique et les enjeux du travail, de droits économiques et sociaux, a posé les jalons d’un espace de convergence. Ce qui est intéressant dans la notion de peuple, c’est justement sa dimension à géométrie variable. Le peuple, comme les classes, sont des constructions politiques.

(1) En quête des classes populaires, un essai politique, de Sophie Béroud, Paul Bouffartigue, Henri Eckert et Denis Merklen. Éditions la Dispute, 216 pages, 20 euros.
Un sociologue du travail

Du monde ouvrier, autour des aciéries de Fos (Bouches-du-Rhône) des années 1970, des conditions d’existence des ingénieurs jusqu’au travail précaire, Paul Bouffartigue est un sociologue qui n’a jamais déserté le terrain de la lutte des classes. Après des études de sociologie à Caen puis à Aix-en-Provence, il obtient son doctorat en 1982 et est habilité à diriger les recherches depuis 1997. Auteur de nombreuses publications, il est directeur de recherche au CNRS au Laboratoire d’économie et de sociologie du travail (Lest), à Marseille.

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5 février 2017 7 05 /02 /février /2017 07:54
Education: quand le patronat veut réécrire les programmes scolaires (L'Humanité, 1er février 2017)
Éducation. Quand le patronat veut réécrire les programmes scolaires
ADRIEN ROUCHALEOU
MERCREDI, 1 FÉVRIER, 2017
L'HUMANITÉ

L’Académie des sciences morales et politiques, proche du patronat, dénonce une « influence marxiste » sur l’enseignement des sciences économiques et sociales et regrette que l’entreprise n’y soit pas présentée avec assez « d’optimisme ».

L’économie doit-elle être la science des patrons ? Malgré la foisonnante diversité des écoles théoriques, certains en sont persuadés et tentent de peser de tout leur considérable poids pour imposer leurs vues. C’est ainsi que s’est tenu lundi, entre les boiseries du somptueux palais de l’Institut de France, un singulier colloque sur « L’enseignement des sciences économiques et sociales » au lycée. Autant le dire tout de suite : des sciences sociales, il ne fut point question.

Le colloque était organisé par l’Académie des sciences morales et politiques (ASMP), présidée par Michel Pébereau, celui qui, inspecteur général des finances, pilota la privatisation de BNP Paribas avant d’en devenir le PDG. Parmi les intervenants : Yann Coatanlem, président du Club Praxis, un think tank ultralibéral ; Jean Peyrelevade, ancien président du Crédit lyonnais, de la banque Stern, de Suez et toujours dirigeant de nombreux groupes comme Bouygues ou KLM ; ou encore Sabine de Beaulieu, présidente de l’association Jeunesse et entreprises... L’Académie ne semble pas se préoccuper de pluralisme.

« Pourquoi ne pas laisser Marx au programme d’histoire ? »

D’ailleurs, elle ne s’en cache pas vraiment. Le but du colloque ce lundi était d’établir un « diagnostic » des programmes de sciences économiques au lycée, avant un deuxième, fin février, qui en proposera une réorientation. Or, ce « diagnostic » ne s’embarrasse pas de subtilités. Yann Coatanlem, par exemple, regrette que les manuels scolaires continuent de parler du « concept dépassé » qu’est selon lui celui de « classe sociale ». Lors du colloque, il s’explique : « Qui parle encore aujourd’hui de classes sociales ? La précarité peut arriver à tous. » Et il s’interroge : « Doit-on parler de Marx ? Pourquoi ne pas le laisser au programme d’histoire ? »

Sabine de Beaulieu estime, pour sa part, que les programmes d’économie devraient « donner une image plus positive de l’entreprise ». Et même si certains se montrent bien moins sévères, à l’image de la présidente du Conseil d’analyse économique, Agnès Bénassy-Quéré, ou du professeur de l’université d’Oxford, Kevin O’Rourke, « impressionné » par la qualité des manuels français, au moment de faire la synthèse des débats, Bernard Salanié, de l’université de Columbia aux États-Unis, souligne le « négativisme implicite » des manuels scolaires « face aux enjeux de la société moderne » et regrette, entre autres, que « les manuels insistent sur les faiblesses des marchés, mais ne parlent que peu de leurs avantages »...

On pourrait se dire, après tout, qu’il ne s’agit-là que de prises de position peu surprenantes de la part de l’Académie, dont la « section économie politique, statistiques et finance » est connue pour être très proche des milieux patronaux (on y trouve, outre Michel Pébereau, Denis Kessler, ancien vice-président du Medef, ou Yvon Gattaz, ancien président du CNPF, et père de son successeur Pierre...). Sauf que l’organisation de ce colloque rappelle un précédent. En 2008, juste après l’élection de Nicolas Sarkozy, la même Académie avait déjà travaillé un rapport sur la même thématique. Rapport qui avait fortement influencé la réforme des programmes menée en 2010 par Luc Chatel.

À l’approche de l’élection présidentielle, l’Académie tenterait-elle de rejouer le même coup ? Il n’y a, en tout cas, aucun doute sur le fait que le patronat mène sur le sujet une véritable campagne. En septembre, le même Michel Pébereau avait déjà lancé les hostilités en se retirant du Conseil national éducation-économie (CNEE), avec toute la composante patronale de l’organisme, pour protester contre un allégement – pourtant plus que nécessaire – des programmes qui avait vu l’enseignement d’un chapitre sur le fonctionnement des marchés en seconde devenir facultatif. Par cette démission, le patronat force le CNEE à repousser de deux mois la parution d’un rapport élaboré avec le Conseil supérieur des programmes sur l’ensemble de l’enseignement des sciences économiques et sociales. Pour le président du CNEE, Pierre Ferracci, « certains ont imaginé que l’avis du CSP et du CNEE ne pourrait pas sortir avant l’élection présidentielle et qu’on ne retiendrait donc que celui de l’ASMP ». Peine perdue, selon Ferracci, le rapport du CSP et du CNEE sera publié au plus tard début avril.

 

Un enseignement  déjà menacé
C’est en 1966 que les  sciences économiques et sociales font leur apparition au lycée. À l’époque, cet enseignement est pensé dans l’interdisciplinarité :
économie, sociologie, histoire, sciences politiques sont mobilisées autour des questions de société. Une conception régulièrement battue en brèche
avec l’essor de l’idéologie néolibérale, qui rêve d’un enseignement de la « science économique » dure.
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4 février 2017 6 04 /02 /février /2017 17:16

 

http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/clementine-autain-denonce-l-72161

Le coût de l'installation des compteurs Linky dans les foyers français s'élève à 5 milliards d'euros. Enidis promet que ce compteur "intelligent" nous aidera à consommer moins l'électricité... Pourtant, avec ces compteurs, non seulement la protection des données personnelles est menacée mais, pour faire baisser la facture énergétique, n'est-il pas préférable de consacrer cette somme conséquente à des travaux de rénovation énergétique?

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4 février 2017 6 04 /02 /février /2017 08:14
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3 février 2017 5 03 /02 /février /2017 14:25

 

L’HUMANITE DIMANCHE

LA CHRONIQUE DE JEAN-CHRISTOPHE LE DUIGOU (*)

 

LE LBO FINANCE LE RACHAT D'UNE ENTREPRISE PAR UN EMPRUNT REMBOURSÉ PAR LA SOCIÉTÉ ACHETÉE... ÇA NE VA PAS SANS CASSE SOCIALE.

 

 

 

 

 

Caroll, La Halle, Chevignon, Naf Naf, Kookaï... Le premier groupe français d'habillement et de chaussures Vivarte est dans la tourmente. Après plusieurs cessions de magasins et des menaces sur l'enseigne André, plusieurs syndicats redoutent un plan de licenciement massif. La crise de Vivarte nous ramène à la manière dont la firme est tombée dans les griffes d'investisseurs financiers qui se sont littéralement enrichis en pillant le groupe. Au premier rang desquels le fonds Atticus qui en avait pris le contrôle en 2000 avant de le céder au fonds PAI en 2004, puis à Charterhouse en 2006... En cause, la dangereuse technique de reprise par LBO.

Le cas Vivarte n'est pas exceptionnel. La liste est longue des entreprises passées sous LBO au cours des années récentes. On peut retenir pour la France les exemples de Numericable, Picard, B & B Hotels, Govoyages, PagesJaunes, Cegelec, Courtepaille, TDF, du Printemps, de Legrand, Yoplait... Et, derrière les opérations les plus médiatisées, se cache une longue liste d'entreprises de taille moyenne qui ont été reprises par des fonds d'investissement depuis dix ans. Selon l'organisation des investisseurs financiers, près d'un salarié sur dix dépendrait aujourd'hui d'une firme sous LBO. Que se cache-t-il derrière ce sigle ? Une technique financière d'achat d'entreprises qui est tout sauf neutre.

Le leverage buy out (LBO) est un terme anglais qui signifie « financement d'acquisitions par emprunt ». Une société holding finance tout ou partie du rachat d'une entreprise en ayant recours à l'endettement bancaire ou obligataire remboursable par la société achetée, ce qui permet d'augmenter artificiellement la rentabilité des capitaux propres. Ajoutons que l'attrait des LBO est renforcé par l'application d'un régime d'intégration fiscal favorable. Le « miracle » a bien sûr une contrepartie. La dette d'acquisition, bancaire ou non, est remboursée par une ponction plus importante sur les flux de trésorerie de la société achetée, qui s'en trouve appauvrie d'autant.

Première conséquence, une pression accrue sur la masse salariale, l'emploi et les salaires. Pour dégager de la trésorerie, il faut diminuer les coûts, réduire le fonds de roulement. D'où généralement un plan social pour dégraisser les effectifs qui accompagne la reprise de l'entreprise. Deuxième conséquence, la réduction des investissements. Si l'objectif pour le financier est de revendre ses titres au bout de cinq ans, pourquoi se préoccuper du long terme ? Pourquoi faire de la recherche, du développement ou des investissements qui ne donneront des résultats que dans sept ou dix ans ? Troisième conséquence, la perte de contrôle sur la stratégie de l'entreprise. Cette dernière se réduit à la plus simple expression. Pas question de s'interroger sur les produits et services à développer, les marchés à conquérir, les alliances à envisager.

Tous ces éléments n'ont pas de sens pour les financiers, qui se sont organisés pour que tous les pouvoirs essentiels soient transférés à la holding. En fait, c'est ce que les experts appellent « le pouvoir disciplinaire de la dette » qui est installé à tous les étages.

La compréhension de cette pratique désastreuse est indispensable pour esquisser des alternatives. Il est nécessaire de mettre sur pied de nouveaux instruments de financement des entreprises : pôle financier public, fonds régionaux pour le développement, institutions coopératives.

(*) Économiste et syndicaliste.

 

 

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3 février 2017 5 03 /02 /février /2017 12:29
Manif contre la loi El Khomri de lycéens à Morlaix

Manif contre la loi El Khomri de lycéens à Morlaix

L’emploi des jeunes : chômage et précarité

vendredi 3 février 2017

Le rapport de diagnostic sur l’insertion professionnelle des jeunes a été remis à la ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social le 24 janvier 2017.

Pilotée par France Stratégie et la DARES jusqu’à sa conclusion en décembre, la concertation en faveur de l’insertion professionnelle des jeunes a réuni les représentants des huit organisations patronales et syndicales ainsi que de quatre organisations de jeunesse (UNEF, FAGE, JOC, MRJC) lors de six séances de travail thématiques.
Le constat :

 Une situation dégradée

Multiplié par 3,5 en 40 ans, le taux de chômage des jeunes atteint aujourd’hui 24 %. Un trait commun à toute l’Europe mais particulièrement marqué en France où le taux d’activité des jeunes est inférieur de 4,5 points à la moyenne européenne

Des difficultés structurelles…
35 % des 15-29 ans ont un contrat temporaire (CDD, intérim, apprentissage) dont "la fonction de tremplin vers l’emploi stable semble s’émousser par rapport à ce qu’ont pu connaître les générations précédentes".

… mais aussi des freins périphériques
Au-delà de la détention des compétences de base (compréhension orale, écriture, lecture, calcul) que 10 % des jeunes ne maîtrisent pas, les freins périphériques à l’emploi, loin d’être marginaux ou secondaires, constituent pour certains jeunes de réelles barrières à l’entrée sur le marché du travail. Capacité de mobilité, maîtrise du numérique, état de santé, précarité des conditions de vie dont l’absence de logement ou de couverture sociale, sont des obstacles pour au moins 10 % des 16-29 ans

570 000

C’est le nombre de jeunes qui étaient accompagnés en missions locales en 2015, missions qui ont vu leur place renforcée dans l’accompagnement vers l’emploi et vers la formation des jeunes, notamment depuis 2005 avec leur inscription au sein du Service Public de l’Emploi. 70 % des jeunes non diplômés sortis du système scolaire en 2015 ont ainsi eu au moins un entretien avec une mission locale.

Rapport - L’insertion professionnelle des jeunes
Dossier de présentation - L’insertion professionnelle des jeunes
Données graphiques du rapport - L’insertion professionnelle des jeunes

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3 février 2017 5 03 /02 /février /2017 12:26

La proposition de loi pour l’égalité professionnelle adoptée en 1ere lecture

vendredi 3 février 2017

La proposition de loi pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes déposée par le groupe CDR à l’Assemblée nationale a été adoptée à l’unanimité en première lecture le 2 février.

Elle a été défendue par Marie George Buffet et Gaby Charroux.

Ce dernier a rappelé que les femmes perçoivent en moyenne un salaire 24 % moins élevé que les hommes. À niveau de compétence égal et dans une même catégorie socioprofessionnelle, d’âge et d’expérience, l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes – ce que l’on appelle l’écart inexpliqué – s’élève encore à 10 %, ce qui relègue la France à la 134e place sur 144 en matière d’égalité professionnelle selon le dernier rapport du Forum économique mondial.

Le texte propose de rendre plus contraignantes les mesures prévues par le code du travail et de renforcer les droits des femmes salariées lorsque notre droit n’est pas suffisamment protecteur, en matière de temps partiel notamment.

Marie George Buffet a regretté que la commission des affaires sociales ait supprimé, à l’initiative du groupe socialiste, écologiste et républicain, sept des dix articles de la proposition de loi avant de l’adopter.

"De toute évidence, nous partageons le constat selon lequel il existe encore trop d’inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes, mais nous ne sommes pas d’accord sur les moyens d’y remédier. Le groupe socialiste, écologiste et républicain tient aux équilibres mis en place pendant le quinquennat, quand bien même ces équilibres ne favorisent pas les femmes salariées. Par cette proposition de loi, le groupe GDR a souhaité pour sa part agir de façon concrète, afin que les entreprises avancent sur la problématique de l’égalité professionnelle".

Intervention de Marie George Buffet

Intervention de Gaby Charroux

PROPOSITION DE LOI visant à agir concrètement en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes,

La proposition de loi pour l'égalité professionnelle homme-femme de Marie-George Buffet adoptée en première lecture à l'Assemblée Nationale
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3 février 2017 5 03 /02 /février /2017 12:23

L’Assemblée adopte une résolution du Front de gauche contre le CETA

vendredi 3 février 2017

L’Assemblée nationale a adopté jeudi une résolution des députés du Front de gauche demandant l’organisation d’un référendum au sujet de l’autorisation de ratification de l’accord de libre-échange UE-Canada.

Marc Dolez a rappelé la portée de ce traité.

Comme l’ensemble de ceux qui l’ont précédé, cet accord de libre-échange vise à supprimer les barrières tarifaires dans les échanges de biens et de services. Il inclut également de nombreuses dispositions relatives à la libéralisation des marchés publics et des investissements, à la protection de la propriété intellectuelle – dont les indications géographiques protégées –, ainsi qu’à l’harmonisation des normes, sans oublier la création d’un mécanisme de règlement des différends entre les investisseurs et les États. Sa portée est si large qu’il peut être comparé au partenariat transatlantique de commerce et d’investissement avec les États-Unis, appelé plus couramment TAFTA.

Rappelons que le CETA devrait entrer en application provisoire et partielle dès que le Parlement européen (15 février) et celui du Canada l’auront ratifié et que ce n’est qu’après qu’il est prévu de consulter les parlement nationaux de l’UE pour rendre le traité définitif.

Intervention de Marc Dollez

PROPOSITION DE RÉSOLUTION EUROPÉENNE pour un débat démocratique sur l’accord économique et commercial global (CETA),

L'assemblée Nationale adopte une proposition du Front de Gauche contre CETA
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3 février 2017 5 03 /02 /février /2017 06:18
Après le vote à l'unanimité de la proposition de loi d'André Chassaigne, Huguette Bello, et des députés Front de Gauche sur la revalorisation des retraites agricoles, interview d'André CHassaigne au journal La Montagne
André Chassaigne
 « Aujourd’hui, on ne peut pas accepter qu'il y ait des retraites d'un niveau aussi bas »
L’Assemblée nationale vient d’adopter à l’unanimité, ce jeudi 2 février, la proposition de loi d’Huguette Bello, André Chassaigne, et des députés du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, visant à assurer la revalorisation des retraites agricoles en France et en Outre-Mer. 

A l'annonce de l'adoption, à l'unanimité, ce jeudi, par l'Assemblée nationale, de la proposition de loi qu'il a défendue, le député André Chassaigne n'a pas caché sa satisfaction. « Quand nous avons déposé cette proposition de loi et que j'ai fait mon intervention à la commission des affaires sociales, bien franchement, je ne m'attendais pas à ce ce qu'elle soit adoptée à l'unanimité comme ça a été le cas (le 25 janvier dernier). D'autant plus que ce vote a été suivi, cet après-midi, par un vote aussi à l'unanimité dans hémicycle par l'ensemble des groupes parlementaires de l'assemblée et de députés non-inscrits qui étaient présents. C'est une discussion qui a été largement suivie pour une niche parlementaire ce qui montre l’intérêt de la proposition ».

Pour le député puydômois également président du Groupe de la gauche démocrate et républicaine, plus qu'une proposition de loi, c'est un symbole fort adressé à tout un secteur : « Pour vivre au milieu d'agriculteurs retraités, je vois bien quel est le niveau de vie, la sobriété de leur quotidien, les travaux à faire dans les maisons, il y a indiscutable un revenu limité qui oblige à avoir de l’activité complémentaire... C'est une reconnaissance pour ces personnes qui ont travaillé très dur, entretenu nos paysages et, surtout, nourri nos concitoyens, aujourd’hui, on ne peut pas accepter qu'il y ait des retraites d'un niveau aussi bas ».

André Chassaigne : revaloriser les retraites agricole en taxant la finance

Et concrètement ? « Pour un chef d'exploitation qui remplit tous les critères de carrière et qui avait une pension au 1er janvier 2017 à 75 % du SMIC, il passera à 85 % du Smic. C'est une augmentation conséquente et qui aura un impact aussi sur les conjoints en cas de décès par exemple pour la réversion. C'est une décision assez forte puisqu'on la chiffre à 266 millions d'euros par an ».

Pourtant, le député en convient, cette revalorisation ne règle pas tout, notamment la question de la parité homme/femme... qui est un autre débat.

Propos recueillis par Maud Turcan

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