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28 octobre 2016 5 28 /10 /octobre /2016 04:59
Turquie: la police torture sous couvert d'Etat d'urgence (L'Humanité, 26 octobre 2016)
Turquie: la police torture sous couvert d’Etat d’urgence
MERCREDI, 26 OCTOBRE, 2016
 

Plusieurs personnes arrêtées suite au «  putsch manqué » de juillet dernier en Turquie ont été "torturées ou maltraitées". L'ONG Human Rights Watch (HRW) a rassemblé plusieurs témoignages et preuves de policiers brutalisant et humiliant des détenus.

Privation de sommeil, passages à tabac et menaces de viol figurent parmi les mauvais traitements documentés par HRW, qui affirme avoir mené des entretiens avec plus de 40 personnes, dont des avocats, des spécialistes de la médecine légale et d'anciens détenus. 
Un homme, Eyüp Birinci, a par exemple affirmé au procureur de la République d'Antalya (sud) que des policiers l'avaient "frappé sur la plante des pieds, sur le ventre" et menacé de le "castrer", selon HRW qui reproduit son témoignage.  « Le chef de la police qui m'a arrêté … a commencé à me donner des gifles sur le visage et les yeux », a affirmé une autre personne gardée à vue. «Ils m'ont frappé sur la plante des pieds, sur le ventre, puis ils m'ont serré les testicules, proférant des menaces, par exemple qu'ils allaient me castrer… Ils m'ont fait allonger face contre terre et m'ont tordu les bras derrière le dos… Puis ils m'ont retourné sur le dos, m'ont mouillé les pieds et ont commencé à les frapper. Puis ils m'ont frappé les deux bras à coups de bâton. Ils m'ont mouillé le cou et m'ont frappé à cet endroit…. Ils m'ont même mis le bâton dans la bouche et l'ont fait tourner…. Ils m'ont fait mettre debout et m'ont donné des coups de poing. Ils m'ont donné des coups de poing au ventre pendant plusieurs minutes, me disant à chaque fois de me tenir droit. »

L'ONG fait état d'un "climat généralisé de peur" depuis la tentative de coup d'Etat militaire qui a secoué la Turquie dans la nuit du 15 au 16 juillet. Déclaré pour trois mois après le putsch manqué, l'état d'urgence a été prolongé de 90 jours supplémentaires le 19 octobre dernier. L'état d'urgence permet notamment d'allonger la durée légale de la garde à vue à 30 jours. Pour Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale à HRW, "en supprimant les garanties contre la torture, le gouvernement turc a en fait donné carte blanche aux organismes chargés de l'application des lois pour torturer et maltraiter des détenus de manière discrétionnaire". 
L'ONG Amnesty International avait affirmé dès juillet avoir réuni des "preuves crédibles" attestant de tortures, et même de viols, de personnes détenues en Turquie après la tentative de coup d'Etat.  Aucun commentaire officiel sur le rapport de HRW n'a pu être obtenu dans l'immédiat, mais un responsable turc avait qualifié d'"absurdes" les affirmations d'Amnesty et catégoriquement nié toute torture.  Plus de 35.000 personnes ont été arrêtées dans le cadre de l'enquête sur la tentative de putsch, a indiqué samedi le ministre de la Justice Bekir Bozdag.

  • Témoignage d’un détenu à Istanbul

« En m'affirmant que je verrais un avocat, ils m'ont soumis à un interrogatoire chaque jour pendant trois jours [rue Vatan]. M'ôtant mes vêtements et les déchirant, ils m'ont menacé en serrant mes organes génitaux et en me frappant de manière dégoûtante. L'un d'eux m'a dit, j'ai amené ta mère ici et si tu ne parles pas, je la violerai devant toi. Ils m'ont couvert la tête d'un sac, m'ont lié les mains derrière le dos et se sont moqués de moi, me frappant la tête contre le sol et contre le mur, m'obligeant à me pencher en avant et criant : « N'y a-t-il pas un type fort pour violer celui-ci! » Ils ont laissé des traces de coups sur tout mon corps… Ils m'ont insulté et roué de coups de pied, essayant de me faire dire que je connaissais des gens que je n'ai jamais vus de ma vie et d'avouer un crime que je n'ai pas commis, et ils ont dit que sans cela, ils me feraient subir encore beaucoup plus de sévices et trouveraient sept ou huit personnes pour témoigner contre moi devant un tribunal afin que je ne puisse jamais sortir de prison, et que si je n'acceptais pas de leur donner des noms ils me ruineraient la vie. Chaque jour où je recevais un rapport médical mentionnant que j'avais été battu, ils me battaient de nouveau. Ils me disaient : tu peux obtenir tous les rapports que tu veux, nous avons carte blanche. »

  • Témoignage d’une avocate d’Ankara à propos de son client

« Plusieurs policiers se tenaient derrière lui. Il était assis sur une chaise devant une table. Pour le faire parler, ils l'ont fouetté avec des lanières en plastique qui sont habituellement utilisées en guise de menottes, et lui ont donné des coups de poing à la tête et sur le haut du corps. Il ne pouvait rien faire pour se protéger puisqu'il avait les mains liées…
À un moment, je me suis détournée pour ne plus voir. Je ne sais pas combien de fois ils l'ont frappé. Je ne pouvais plus regarder. Je savais que je ne pouvais rien faire pour y mettre fin. À la fin, il a fait une déclaration….
J'étais le seul avocat à ce moment-là. Il y avait de la violence partout et les policiers n'étaient pas contents de me voir, disant : - Pourquoi ces gens ont-ils besoin d'un avocat?- »

 

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27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 13:10
Appel d'élu(e)s locaux européens opposé(e)s )à la signature du CETA
Appel d’élu(e)s locaux européens opposé(e)s à la signature du CETA

jeudi 27 octobre 2016

Une lettre ouverte a été rédigée au niveau européen au nom de maires opposés au TAFTA et au CETA (maires de Barcelone, Vienne entre autres) pour demander à leurs gouvernement de s’opposer à la tenue du Sommet euro-Canadien.

l’Aitec (association de solidarité internationale) invite les maires à signer cette lettre ouverte en tant que représentant français d’une collectivité engagée contre cet accord de libre-échange.

Chers Ministres du Commerce de l’Union européenne, 

Nous, Maires et élus de collectivités territoriales qui déclarées hors TAFTA et CETA exprimons notre solidarité avec le gouvernement de Wallonie et nous lui demandons de maintenir son opposition à la signature du CETA. Dans toute l’Europe, près de 2100 collectivités, qu’il s’agisse de régions, de départements, de villes ou de villages se sont déclarées hors TAFTA et CETA. La Belgique est le seul pays qui offre à ses parlements régionaux le droit constitutionnel d’opposer un veto aux traités internationaux de libre-échange avant leur signature officielle. Nous ne jouissons pas des mêmes prérogatives que le Parlement wallon, néanmoins si tel était le cas, il est clair que nous nous opposerions également à la signature du CETA. 

De nombreux maires, élus locaux, experts, et plus largement des millions de citoyens ont exprimé leurs inquiétudes envers le CETA ; traité qui met en péril nos principes démocratiques, les services publics, l’agriculture et l’alimentation ainsi que les politiques de développement local. 

La proposition de Système judiciaire sur l’investissement (Investment Court System en anglais) a été utilisée sous sa forme initiale (RDIE, Règlement des différends Investisseur-État) à de nombreuses reprises par des multinationales pour s’opposer aux décisions démocratiques prises par des États ou des collectivités territoriales. Notre démocratie n’a nul besoin de ce système d’arbitrage qui met en péril l’action publique.

Nous soutenons le maintien de normes élevées tant dans le domaine de l’environnement, que de l’alimentation ou du droit du travail. Nous sommes convaincus que tout traité de commerce et d’investissement doit maintenir ces normes, fruits de notre histoire et de nos combats démocratiques. 

Le CETA aura également un impact déterminant sur les services publics locaux. Il sera plus difficile pour les collectivités de mener des politiques de re-municipalisation et de régulation de services clés, tels que la distribution de l’eau, les transports publics ou encore la fourniture d’énergie.

La libéralisation du marché agricole et l’interdiction de tout "contenu local" dans les politiques de marchés publics mettront en danger le développement et l’emploi local. Les collectivités seront en difficulté pour mener à bien leurs objectifs de lutte contre le réchauffement climatique et de protection de l’environnement. 

Le CETA doit préserver les capacités des collectivités à agir dans l’intérêt des communautés locales, notamment par leur politique d’achat public. Alors que les multinationales ont mis sous pression nos démocraties depuis plusieurs décennies, l’Union européenne devrait désormais avoir pour objectif de promouvoir la reconstruction de nos économies locales pour préserver l’emploi et l’environnement par ses politiques de commerce et d’investissement. 

Pour toutes ces raisons, nous demandons l’annulation du Sommet euro-Canadien prévu le 27 octobre à Bruxelles, au cours duquel le Président du Conseil européen et les chefs de gouvernements sont attendus pour signer le CETA. 
Le CETA ne peut être entériné entériné alors que des millions de citoyens, des milliers d’élus membres de parlements nationaux, du Parlement européen, de collectivités territoriales et des centaines d’organisations de la société civile ont exprimé une telle opposition à ce texte. 
Nous en appelons aux gouvernements des États membres ainsi qu’à la Commission européenne et leur demandons de faire cesser les pressions sur les parlements belges qui se sont opposés au traité, et de respecter les procédures démocratiques.
Nous demandons l’ouverture d’un large débat public sur les accords transatlantiques commerciaux, CETA et TAFTA au niveau européen et au niveau national. Et nous demandons instamment à nos gouvernements et à la Commission européenne de travailler sur des accords commerciaux respectueux des droits sociaux et environnementaux, des principes démocratiques, et du bien commun. Le commerce est souhaitable, mais le CETA ne concerne pas le commerce. Il s’agit de renoncer à la démocratie, et de réécrire nos règles et nos normes pour les faire correspondre à l’agenda des sociétés multinationales.
 

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25 octobre 2016 2 25 /10 /octobre /2016 20:23
Paul Magnette, le ministre-président de la région Wallonne, a résisté au chantage de la commission.

Paul Magnette, le ministre-président de la région Wallonne, a résisté au chantage de la commission.

Le Ceta ne passera pas… Pas cette semaine en tout cas !
THOMAS LEMAHIEU
MARDI, 25 OCTOBRE, 2016
L'HUMANITÉ

C’est une victoire importante pour les opposants à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. Avec l’opposition inflexible jusqu’ici des dirigeants de la Wallonie, en Belgique, il est devenu impossible de maintenir le grand raout prévu pour sa signature jeudi prochain.

Cette fois, c’est plus que probable : il va bien falloir tout décommander pour la cérémonie officielle. Jeudi prochain, les chefs d’État de toute l’Union européenne et du Canada devaient se retrouver à Bruxelles pour célébrer la signature du Ceta, l’accord de libre-échange entre les deux puissances. Mais au terme d’une semaine rocambolesque, entre pressions, chantages et ultimatums, les représentants de la région wallonne et des francophones de Belgique ont réussi à imposer un report sine die avant l’adoption éventuelle de ce traité international. Hier en début d’après-midi, à l’issue d’une rencontre avec les dirigeants des institutions régionales et communautaires du royaume, le premier ministre belge, Louis Michel, francophone libéral et fervent partisan du libre-échange, a dû l’admettre à contrecœur : « Nous ne sommes pas en état de signer le Ceta. On nous a demandé de donner une réponse claire aujourd’hui. La réponse claire à ce stade, c’est non. » Ses alliés flamands, les nationalistes de la NVA, hégémoniques au gouvernement belge, n’ont pas pris de gants pour exprimer leur désarroi. « C’est une honte, estime Geert Bourgeois, le ministre-président flamand. Nous sommes la risée du monde entier. » En revanche, pour les opposants au Ceta et au « partenariat commercial » avec les États-Unis (Tafta) – toujours en négociation dans une opacité quasi complète – qui manifestent et pétitionnent des deux côtés de l’Atlantique, c’est une victoire nette et sans bavures.

L’épisode actuel laissera des traces

Tout n’est pas joué, cependant : le Ceta n’est pas mort et enterré. Après avoir tenté par tous les moyens d’extorquer, dans la dernière ligne droite, l’approbation de la Wallonie et de la Communauté française de Belgique – indispensable en vertu de l’architecture institutionnelle de l’État belge – à l’accord soumis à signature, la Commission européenne a fini par changer son fusil d’épaule. Hier matin, la porte-parole de Jean-Claude Juncker avait officiellement accordé le délai supplémentaire réclamé par les représentants des institutions belges. « En ce moment, il nous faut de la patience », estime ainsi Margaritis Schinas, assurant contre l’évidence : « La Commission n’a pas l’habitude de travailler avec des ultimatums ou des délais. »

Après l’échec au sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne, jeudi et vendredi, des négociations directes entre les dirigeants wallons, les Canadiens et la Commission européenne ont eu lieu, mais elles n’ont pas abouti. L’épisode assez inédit illustre la profondeur de la crise, car le fait que la Commission dispose d’un monopole exclusif de représentation constitue l’un des grands problèmes de ces négociations secrètes, ou à tout le moins discrètes, en vue de la signature d’accords commerciaux internationaux. Ces échanges pourraient se poursuivre, maintenant que le calendrier est desserré. Plus exigeants sur les normes sociales et environnementales, intransigeants sur la défense des services publics et de l’agriculture, opposés au mécanisme de « règlements des conflits » qui permet aux multinationales d’attaquer les États devant des cours d’arbitrage semi-privées, les dirigeants wallons ont veillé à ne pas fermer complètement la porte au Ceta. « Il est évident que, dans les circonstances actuelles, on ne peut pas donner un oui aujourd’hui », a simplement avancé Paul Magnette, le ministre-président socialiste wallon. André Antoine, son allié social-chrétien à la région wallonne, insiste : « Nous voulions la transparence, nous voulons que la démocratie soit respectée. Nous sommes devant une marmelade de textes : j’ai 300 pages de traité, 1 300 pages d’annexes. J’ai deux déclarations, même peut-être trois interprétatives, j’ai un instrument interprétatif. Il va falloir remettre de l’ordre dans tout ça. »

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada bouge encore, mais l’épisode actuel laissera des traces. Dimanche matin, Paul Magnette confiait son étonnement sur les réseaux sociaux : « Dommage que les pressions de l’Union européenne sur ceux qui bloquent la lutte contre la fraude fiscale ne soient pas aussi intenses. » Et l’avant-veille, à la fin du Conseil européen, Jean-Claude Juncker se tirait joyeusement une balle dans le pied : « Je reste bouche bée, interloqué, surpris par le fait que lorsque nous concluons un accord commercial avec le Vietnam, qui est mondialement connu pour appliquer tous les principes démocratiques, personne ne lève la voix. Alors que, quand nous concluons un accord avec le Canada, qui est une dictature accomplie comme nous le savons, tout le monde s’excite pour dire que nous ne respectons pas les droits de l’homme et les droits économiques et sociaux. » Au-delà des mobilisations citoyennes et politiques qui seront probablement regonflées par cette première manche remportée, on peut décidément compter sur la radicalité néolibérale de ses meilleurs défenseurs pour peut-être achever le Ceta et le Tafta dans un futur proche…

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24 octobre 2016 1 24 /10 /octobre /2016 14:01
Espagne: les socialistes préfèrent la droite de Mariano Rajoy à l'alliance avec Unidos Podemos (L'Humanité, 24 octobre 2016)
Espagne : les socialistes préfèrent la droite
LUNDI, 24 OCTOBRE, 2016
HUMANITE.FR

Le Parti socialiste d'Espagne a choisi de laisser la droite de Mariano Rajoy revenir au pouvoir. Par peur d'Unidos Podemos, le PSOE s’abstiendra lors du vote de confiance pour laisser la droite, minoritaire, poursuivre sa politique conservatrice.

Le roi d'Espagne a donc entamé ce lundi les consultations avant de confier au conservateur Mariano Rajoy la formation d'un nouveau gouvernement. Il se présentera alors devant le Parlement, où il est assuré d'être investi avec le soutien des 137 députés de son Parti populaire (PP) et des 32 libéraux de Ciudadanos, grâce à l'abstention des 85 élus socialistes.

Sans majorité au Parlement Rajoy aura les mains liées. Le Parti socialiste (PSOE) laisse la droite gouverner mais incarner l'opposition, et ne pas la laisser à l’alliance Unidos Podemos. Mais surtout le PSOE avait le pouvoir de déclencher de nouvelles législatives, les troisièmes, lors desquelles les socialistes risquaient une sacré déroute électorale. "La répétition des élections serait nuisible aux intérêts de l'Espagne et des Espagnols" essaye de se justifier le parti. Le comité fédéral du PSOE, qui fixe la ligne du parti entre les congrès, a pris sa décision après un débat bien ordonné, contrairement aux invectives et aux menaces de la réunion chaotique du 1er octobre, qui a abouti à la démission forcée du secrétaire général du parti, Pedro Sanchez. Celui-ci refusait catégoriquement de laisser le conservateur Mariano Rajoy se maintenir au pouvoir, après un premier mandat marqué par les scandales de corruption, la volonté de limiter l’IVG et des inégalités croissantes. Les socialistes ont pourtant préféré Rajoy plutôt que de risquer un résultat électoral encore plus humiliant qu'en décembre 2015 et en juin 2016. Avec une ligne bien à gauche et sans compromission, l’alliance entre Izquiedra-Unida et Podemos pourrait les dépasser.

Le Parti populaire (PP) avait remporté de peu ces deux derniers scrutins, mais sans majorité absolue et sans alliés. Le PSOE préfère l’opposition et espère des concessions de la droite sans majorité, plutôt que de gouverner fermement à gauche.
Malgré le vote de dimanche, certains députés PSOE, notamment les catalans, refusent de se plier à la discipline de parti. "Nous désobéissons, et nous sommes prêts à en assumer les conséquences", a déclaré lundi à la radio leur chef, Miquel Iceta.
Ils accusent le PP d'être responsable de la montée de l'indépendantisme et dénoncent le divorce entre les organes dirigeants du parti et les militants, plus favorables au "non à Rajoy".
Pablo Iglesias a déclaré dès dimanche soir que "les masques sont tombés", dénonçant la formation d'une "grande coalition" entre les socialistes et la droite.

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24 octobre 2016 1 24 /10 /octobre /2016 13:58
Des réfugiés syriens de 15 ans exploités dans des usines textiles turques fabriquant des vêtements pour les grandes marques européennes
Des réfugiés syriens de 15 ans exploités dans des usines turques
LUNDI, 24 OCTOBRE, 2016
HUMANITE.FR

Des adolescents syriens réfugiés en Turquie sont exploités 12 heures par jours et pour un salaire de misère dans des usines textiles fabriquant des vêtements pour de grandes marques européennes. La BBC va diffuser un documentaire explosif ce lundi soir à ce propos.

Les images montrent de jeunes Syriens âgés de 15 ans et qui travaillent des journées entières pour des salaires dérisoires, confectionnant ou repassant des vêtements livrés acheminés en Grande-Bretagne.
Certains réfugiés travaillaient jusqu'à 12 heures par jour sur un site de production de jeans pour les marques Zara, propriété de l'espagnol Inditex, et Mango. Les enfants utilisent des produits chimiques sans protection adéquate. Les salaires sont bien inférieurs au Smic turc : à peine plus d’un euros de l’heure.

La Turquie compte de très nombreuses usines de vêtements. Le pays est proche de l’Europe et les livraisons dans les boutiques sont ainsi rapides. Mais avec l’arrivée de 3 millions de réfugiés, l’exploitation illégale de Syriens dans les usines devient préoccupante. Dans un atelier d’Istanbul, sous-traitant pour les pyjamas Next, les journalistes de la BBC auraient trouvé des enfants de 10 ans, travaillant auprès d’adultes dans des conditions déplorables.

Un représentant de Marks & Spencer a fait part de sa stupéfaction auprès de la BBC, assurant que les recherches menées par le distributeur britannique n'avaient pas mis en lumière la présence de travailleurs syriens dans les usines des sous-traitants du groupe. "Nous sommes choqués par ces révélations qui sont graves et inacceptables." La défense des marques reste la même : ce sont des sous-traitants, on ne savait pas.

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24 octobre 2016 1 24 /10 /octobre /2016 12:30
Patrick Le Hyaric. "Il faut maintenant déchirer le CETA"
PATRICK LE HYARIC
VENDREDI, 21 OCTOBRE, 2016
HUMANITE.FR
 

Déclaration de Patrick Le Hyaric, Député Européen, directeur de L’Humanité

Ainsi, malgré les pressions de toutes sortes, le gouvernement de Wallonie a tenu bon et refuse de donner son accord au traité de libre-échange avec le Canada négocié depuis des années dans le plus grand secret. La Commission européenne a  choisi une fois de plus le passage en force, refusant même de négocier sur les points soulevés par M. Magnette, Ministre-Président de Wallonie.
 
Aujourd’hui une situation nouvelle se crée. Il n’est pas possible de tenir le sommet de l’Union européenne prévu jeudi prochain pour la signature de ce texte. C’est une première victoire de celles et ceux qui refusent ce traité ultralibéral qui abaisserait toutes les normes sociales, sanitaires et environnementales, tout en créant un droit des affaires contre les droits humains.
 
Nous refusons toute pression, toute mesure de rétorsion contre la Wallonie dans l’octroi des crédits européens. 
Le combat n’est pas terminé. Le Conseil et la Commission européenne vont tout tenter pour faire avaliser ce traité, y compris en essayant sa mise en œuvre provisoire. L’attitude des élus de Wallonie oblige maintenant à ouvrir un vrai débat sur les contenus de ce texte dont la teneur est cachée au plus grand nombre alors qu’il aura de redoutables conséquences sur la vie quotidienne de chacune et chacun.
 
Pour l’intérêt général et la démocratie nous nous y attacherons.
 
 
Patrick Le Hyaric: "Il faut maintenant déchirer le CETA"
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24 octobre 2016 1 24 /10 /octobre /2016 12:00
Ceta: lettre ouverte de soutiens de parlementaires européens aux parlements de Wallonie et de Wallonie-Bruxelles
CETA : Lettre ouverte de soutien aux Parlements de Wallonie et de Wallonie-Bruxelles

lundi 24 octobre 2016

Quatre-vingt huit députés au Parlement européens, de gauche et écologiste, regroupés au sein de « Progressive Caucus » apportent leur soutien aux Parlements de Wallonie et de Wallonie-Bruxelles pour leur opposition au CETA.

 
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21 octobre 2016 5 21 /10 /octobre /2016 08:46

 

Patrick Le hyaric

Il faut reprendre le pouvoir sur l'argent par des réappropriations sociales et citoyennes des banques comme des assurances et la création d'un pôle financier national.

 

Il y a quelque chose d'indécent à voir les banques ponctionner de plus en plus d'argent sur

nos comptes au prétexte de frais liés à leur tenue ou à des retraits en dehors de leur réseau d'établissements. Ceci s'apparente à un pillage en silence alors que boucler la fin du mois devient toujours plus difficile pour des millions de nos concitoyens. Leur salaire mensuel ou leur retraite déposé automatiquement à la banque permet à cette dernière de dégager des profits grâce au placement au jour le jour sur les marchés financiers. Cet argent « gagné en dormant » est parfois déposé dans des paradis fiscaux pour échapper à l'impôt. Aujourd'hui, les banques en sont au point de privatiser une part de plus en plus importante de notre propre argent. La justification de ce vol et des scandaleuses 20 000 suppressions d'emplois annoncées la semaine dernière dans ce secteur d'activité serait la baisse des taux d'intérêt, qui fait diminuer leur taux de profit. Or, pour une part essentielle, les établissements financiers se nourrissent chaque mois des 80 milliards d'euros que leur fournit la Banque centrale européenne, à taux nul voire parfois négatif, pour être ensuite prêtés à des particuliers ou à des entreprises à des taux évidemment positifs. Si de ce côté le bénéfice n'est pas assez juteux, les prêts de la BCE sont remis dans le circuit des marchés financiers.

Et vogue la galère ! Or, dès lors qu'une bonne partie de ces sommes ne sert pas à l'économie réelle, à l'investissement dans le développement humain, dans l'indispensable mutation environnementale de l'économie, se crée une nouvelle bulle financière grosse de dangers. On parle de plus en plus d'une possible nouvelle déflagration financière et bancaire, plus violente encore que celle de 2008.

Le combat unitaire pour que cette création monétaire serve d'abord l'emploi, le développement des services publics, des projets structurants de la transition écologique est un enjeu d'intérêt public. Au lieu de cela, les taux d'intérêt historiquement bas sont le prétexte pour faire la poche des déposants avec l'augmentation considérable des frais bancaires. Ces tumultes sont des signes avant-coureurs extrêmement inquiétants. Ils indiquent l'urgence à combattre la financiarisation des économies par la maîtrise publique du crédit, par l'appropriation démocratique et sociale d'une partie du système bancaire et des compagnies d'assurances, autant d'éléments qui devraient être considérés comme des biens communs et non comme des outils au service d'une caste. Leur utilisation mène à la catastrophe. Les secousses se ressentent avec vigueur sur le continent européen. En Italie, 360 milliards d'euros de créances douteuses, c'est-à-dire non remboursées ou remboursables, traînent dans les coffres de quelques-unes des plus importantes banques du pays. La situation est tout aussi alarmante au Portugal ou en Irlande.

En Allemagne, pourtant gouvernée par les apôtres de l'orthodoxie budgétaire, la Deutsche Bank, principale banque du pays et l'une des plus importantes au monde, est à deux doigts de la faillite. Quelques jours après l'amende infligée à Apple par la Commission européenne et l'arrêt impulsé par l'Allemagne des négociations sur le traité transatlantique, la justice états-unienne a ­ comme par hasard ­ requis une amende record de 12,5 milliards d'euros à la Deutsche Bank pour la punir du rôle joué dans le krach de 2008. Cette somme correspond à plus du double des provisions inscrites pour faire face à cette sanction. Si la banque allemande venait à tomber, l'effet domino serait dévastateur pour tous les peuples européens et sans doute au-delà du continent.

Certes, cette banque est un parangon de voracité financière et son rôle dans le krach de 2008, comme celui de bien d'autres banques européennes, doit être fermement condamné. Mais cette affaire a également tout du règlement de comptes géopolitique, avec pour décor la féroce guerre économique intracapitaliste qui se déploie sur la planète, pour maintenir des positions hégémoniques. Les requins s'entre-dévorent dans le marigot financier et il est sûr qu'une fois encore les peuples en feront douloureusement les frais.

Considérer l'argent comme un outil d'échanges, une valeur d'usage pour le bien commun humain et environnemental et non plus comme une valeur marchande, devient une question d'ordre civilisationnel.

Ceci implique de reprendre le pouvoir sur l'argent et passe par des réappropriations sociales et citoyennes des banques, et des assurances, le développement du mutualisme, la création d'un bras financier national autour de la Caisse des dépôts et de la Banque publique d'investissement fédérant les banques publiques et coopératives pour des projets nouveaux combinant réindustrialisations, transition environnementale, développement numérique, revitalisation des campagnes avec une agriculture à base paysanne soucieuse de la qualité alimentaire et de l'environnement ; un combat à l'échelle européenne pour sortir de la domination financière sur l'économie avec un changement des statuts et missions de la Banque centrale européenne. Un fonds consacré au développement humain, social et environnemental devrait être créé, accompagné d'une lutte conséquente contre l'évasion fiscale. Une conférence européenne pour annuler des dettes illégitimes, des lois pour que les salariés acquièrent des pouvoirs nouveaux dans les banques et les entreprises viendraient compléter un processus pour mettre la finance au service des activités humaines et de la préservation de la planète.

Autant d'enjeux qui devraient être placés au coeur des débats et des combats pour une alternative progressiste et humaniste.

 

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19 octobre 2016 3 19 /10 /octobre /2016 09:27
Ouest-France 19 octobre les Wallons ont deux jours pour accepter le Ceta... qu'ils ont refusé au Parlement

Ouest-France 19 octobre les Wallons ont deux jours pour accepter le Ceta... qu'ils ont refusé au Parlement

Cette Europe est une machine à confisquer la souveraineté populaire au profit des intérêts financiers...

En voici une nouvelle illustration.  

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16 octobre 2016 7 16 /10 /octobre /2016 07:45
Marie-Monique Robin: si le PDG de Monsanto risquait la prison, il ferait autrement (L'Humanité Dimanche, 13 octobre 2016)
Marie Monique Robin : « Si le PDG de Monsanto risquait la prison, il ferait autrement... »
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR PIA DE QUATREBARBES
JEUDI, 13 OCTOBRE, 2016
HUMANITÉ DIMANCHE

Pour juger les crimes contre l’environnement, la Cour pénale internationale dit vouloir étendre ses compétences. Depuis deux ans, associations, ONG préparent le « tribunal Monsanto ». Du 14 au 16 octobre, à La Haye, aux Pays-Bas, se tient le procès avec de « vrais juges, de vraies victimes et de vrais avocats ». Marie-Monique Robin, qui a révélé le scandale Monsanto, en est la marraine.

HD. Comment est né ce tribunal ?

Marie-Monique Robin. Il y a 2 ans, après avoir vu mon film « le Monde selon Monsanto », des militants m’ont dit qu’ils voulaient créer un tribunal pour juger la firme. Je me suis dit qu’ils étaient complètement fous. Mais je m’y suis associée. Avec l’ancien rapporteur à l’ONU du droit à l’alimentation Olivier De Schutter et la militante écologiste indienne Vandana Shiva, nous avons beaucoup travaillé pour le faire naître. Ce n’est pas un tribunal d’opinion comme le tribunal Russell-Sartre, qui dénonçait la politique des États-Unis au Viêt Nam en 1966. Il s’agit d’un véritable tribunal, au sens où il y a de vrais juges, de vraies victimes et de vrais avocats.

HD. Quel est son objectif ?

M.-M. R. Il est double. Le premier est d’estimer les dégâts causés par Monsanto avec ses produits. C’est une procédure civile. Car, aujourd’hui, c’est la seule qui puisse être lancée contre une entreprise. D’où le deuxième objectif, le plus important : faire reconnaître dans le droit international l’écocide, le crime contre les écosystèmes. Les juges vont faire des recommandations à la Cour pénale internationale.

La Cour pénale internationale ne reconnaît actuellement que quatre crimes : contre l’humanité, de guerre, de génocide et le crime d’agression. Cependant, le 15 septembre, elle a dit vouloir étendre ses compétences aux crimes contre l’environnement ! Le glyphosate (la molécule du Roundup, l’herbicide de Monsanto – NDLR) est un exemple parfait d’écocide : il affecte les sols, les animaux, les plantes et les humains.

HD. Pourquoi est-ce si important de reconnaître ce cinquième crime ?

M.-M. R. C’est la seule manière de stopper ces multinationales. Si on prend l’exemple du PCB (utilisé dans l’industrie jusqu’aux années 1970 – NDLR), qui a été produit à Anniston, en Alabama, par Monsanto, il a fallu des années pour que les habitants de cette ville, victimes de cancers, se réunissent dans une class action et parviennent à faire condamner la firme. Celle-ci a dû leur payer 700 millions de dollars de dédommagements. C’est la plus grosse amende jamais payée dans l’histoire de l’industrie. Mais c’est une goutte d’eau, comparé aux profits que Monsanto a engrangés. C’est la même chose pour l’agriculteur charentais Paul François, intoxiqué au Lasso, un herbicide de Monsanto, et qui a fait condamner l’entreprise.

Car, que font Monsanto, Bayer et les autres ? Ils provisionnent des fonds pour faire face à d’éventuels procès civils. La recherche du profit reste, pour les dirigeants de ces multinationales, la seule motivation. Mais, si Hugh Grant, le PDG de Monsanto, savait qu’il risque la prison, il ferait peut-être autrement.

HD. D’où viennent les victimes qui témoignent au tribunal ?

M.-M. R. De tous les continents et d’Argentine, où les milliers d’hectares de soja transgénique sont arrosés de glyphosate trois fois par an. Les victimes seront accompagnées d’experts qui vont apporter des preuves scientifiques. L’un d’eux, qui a fait 25 études épidémiologiques dans les villages entourés de soja transgénique, y a constaté une explosion des malformations congénitales et des cancers respiratoires. Une Américaine qui a un lymphome non hodgkinien, et qui cultivait du café en utilisant du Roundup, a porté plainte contre Monsanto quand le Centre international de recherche sur le cancer a classé le glyphosate comme « cancérigène probable », en 2015. Comme elle, plus de 1 000 paysans américains l’ont fait.

D’autres encore viennent du Sri Lanka. Si ce pays a été le premier à interdire le Roundup, en 2014, plus de 30 000 paysans sont morts à cause du glyphosate : ils utilisaient le Roundup pour désherber, avant de planter du riz.

En Argentine comme au Sri Lanka, des familles vivent un drame : elles ne peuvent plus boire d’eau ou se nourrir car les sols sont pollués. Tout cela fait partie d’un même système : le capitalisme mondialisé qui ne cherche que le profit, au détriment de tout. On ne réglera pas la crise sociale sans résoudre la crise écologique.

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