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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 08:03
Porte de Damas, entrée du quartier arabe (chrétien et musulman) - vieille ville de Jérusalem

Porte de Damas, entrée du quartier arabe (chrétien et musulman) - vieille ville de Jérusalem

Déclaration de l'organisation israélienne B'Tselem au Conseil de Sécurité de l'ONU:

 

Je me suis exprimé aux Nations Unies contre l’occupation parce que j’aspire à la qualité d’être humain. Et les êtres humains, lorsqu’ils sont responsables d’une injustice envers d’autres êtres humains, ont l’obligation morale de réagir.

Je me suis exprimé aux Nations Unies contre l’occupation parce que je suis israélien. Je n’ai pas d’autre pays. Je n’ai pas d’autre citoyenneté ni d’autre avenir. J’ai grandi ici et y serai enterré. Je me soucie du destin de cet endroit, du destin de ses habitants et de son destin politique, qui est aussi le mien. Et, au vu de tous ces liens, l’occupation est un désastre.

Je me suis exprimé aux Nations Unies contre l’occupation parce que les collègues de B’Tselem et moi-même, après tant d’années de travail, sommes arrivés à plusieurs conclusion. En voici une : la réalité ne changera pas si le monde n’intervient pas. Je soupçonne notre gouvernement, dans son arrogance, de savoir cela et, de ce fait, de s’occuper à répandre la peur d’une telle intervention.

Une intervention du monde contre l’occupation est tout aussi légitime que n’importe quelle question de droits humains. Et ce d’autant plus qu’il s’agit d’un thème tel que notre pouvoir sur un autre peuple. Ce n’est pas un problème israélien interne, mais une question internationale, c’est flagrant. Voici une autre conclusion : il n’y a aucune chance que la société israélienne de son bon vouloir et sans aucune aide, mette fin au cauchemar. De trop nombreux mécanismes font un cas à part de la violence que nous mettons en œuvre pour contrôler les Palestiniens. Trop d’excuses se sont accumulées. Il y a eu trop de peurs et d’angoisse – des deux côtés – au cours des 50 dernières années. Au bout du compte, j’en suis sûr, Israéliens et Palestiniens mettront fin à l’occupation, mais pas sans l’aide du monde.

Les Nations Unies, c’est beaucoup de choses. Beaucoup sont problématiques, certaines complètement insensées. Je ne les approuve pas. Mais les Nations Unies c’est aussi l’organisation qui nous a donné un État en 1947 et cette décision est la base de la légitimité internationale de notre pays, celui dont je suis citoyen. Et chaque jour de l’occupation nous fait non seulement croquer avec délice la Palestine, mais aussi détruire la légitimité de notre pays.

Je ne comprends pas ce que le gouvernement veut que les Palestiniens fassent. Nous avons régi leurs vies depuis près de 50 ans, nous avons déchiqueté leur terre en petits morceaux. Nous exerçons un pouvoir militaire et bureaucratique avec grand succès et nous nous arrangeons parfaitement avec nous mêmes et avec le reste du monde.

Qu’est ce que les Palestiniens sont supposés faire ? S’ils osent manifester, c’est du terrorisme populaire. S’ils appellent à des sanctions, c’est du terrorisme économique. S’ils utilisent des moyens légaux, c’est du terrorisme judiciaire. S’ils se tournent vers les Nations Unies, c’est du terrorisme diplomatique.

Il s’avère que quoi que fasse un Palestinien à part se lever le matin et dire « merci patron, merci maître, c’est du terrorisme. Qu’attend le gouvernement, une lettre de reddition ou la disparition des Palestiniens ? Ils ne disparaîtront pas.

Nous ne disparaîtrons pas non plus, ni ne nous tairons. Nous devons le répéter partout : l’occupation ne résulte pas d’un vote démocratique. Notre décision de contrôler leurs vies, pour autant que cela nous convienne, est une expression de violence et non de démocratie. Israël n’a pas de raison valable de continuer ainsi. Et le monde n’a pas de raison valable de continuer à nous traiter comme il l’a fait jusqu’à présent – que des mots et pas d’action.

Je me suis exprimé au Conseil de Sécurité de l’ONU contre l’occupation parce que je suis optimiste, parce que je suis Israélien, parce que je suis né à Haïfa et que je vis à Jérusalem, et parce que je ne suis plus un jeune homme et que chaque jour de ma vie a été marqué par le contrôle que nous exerçons sur eux. Et parce qu’il est impossible de continuer ainsi.

Nous ne devons pas continuer ainsi. Je me suis exprimé au Conseil de Sécurité de l’ONU contre l’occupation parce que j’aspire à la qualité d’être humain.

 

Hagai El-Ad est le directeur exécutif du groupe de défense des droits humains B’Tselem.

Hagai El-Ad - directeur exécutif du groupe de défense des droits humains israélien B'Tselem

Hagai El-Ad - directeur exécutif du groupe de défense des droits humains israélien B'Tselem

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4 novembre 2016 5 04 /11 /novembre /2016 06:29
Syrie: la droite française prône un rapprochement avec la Syrie de Poutine, alliée du régime criminel et illégitime de Bachar al-Assad (Médiapart, 2 novembre)
Syrie: la droite française prône un rapprochement avec la Russie
2 NOVEMBRE 2016 | PAR PIERRE PUCHOT ET ELLEN SALVI

Pour leur deuxième débat, jeudi, les candidats à la primaire de droite et du centre s’exprimeront sur la lutte contre le terrorisme et ses implications internationales. À l’opposé de la diplomatie française, la plupart prônent un rapprochement avec la Russie, alliée du régime de Bachar al-Assad.

 

Ce sera l’un des sujets majeurs du deuxième débat de la primaire de la droite et du centre. Jeudi 3 novembre au soir, les sept candidats au scrutin de novembre retrouveront leur pupitre et leur temps de parole limité pour aborder plusieurs sujets d’ampleur, comme l’avenir de l’Europe, la lutte contre la délinquance ou encore l’éducation. Lors de cette nouvelle émission, diffusée cette fois-ci sur iTélé, BFM-TV et RMC, il sera également question de la lutte contre le terrorisme et de ses implications internationales.

Une question épineuse, sur laquelle les ambitieux de 2017 ont des idées bien arrêtées. Parmi eux, Nicolas Sarkozy, François Fillon et Alain Juppé qui, lorsqu’ils étaient encore au pouvoir, ont tous trois défendu, en 2011, la campagne de bombardements aériens en Libye, laquelle a favorisé le renversement de Mouammar Kadhafi. Respectivement président de la République, premier ministre et ministre des affaires étrangères, ce sont les mêmes qui avaient décidé, en mars 2012, de fermer l’ambassade française à Damas (Syrie), plongeant dans le désarroi l’opposition démocratique au régime de Bachar al-Assad.

 

À l’époque, les trois concurrents au scrutin de novembre étaient d’accord pour refuser toute forme de discussion avec le président syrien. « On a fait une erreur, s’est justifié Fillon, le 27 octobre. Tout le monde disait : “Bachar al-Assad va sauter dans les quinze jours”, parce que tout le monde pensait qu’on était en face d’une révolution populaire, comme en Égypte ou comme en Tunisie. » Quatre ans plus tard, l’ex-chef du gouvernement a changé d’avis. Prônant un rapprochement avec la Russie, il va jusqu’àaffirmer qu’il « faut aider le régime de Bachar al-Assad qui, avec tous les défauts qui sont les siens, est sur le point de tomber ».

Comme lui, nombreux sont ceux, au sein de LR (ex-UMP), à estimer que Poutine détient la clef du dénouement syrien et de l’anéantissement de l’État islamique (EI) ; d’aucuns, comme Alain Juppé et Nathalie Kosciusko-Morizet, restant toutefois très critiques vis-à-vis du président russe. Bruno Le Maire quant à lui va même jusqu’à réclamer une opération terrestre en Syrie, se démarquant non seulement de ses adversaires, mais aussi de son ancien mentor, Dominique de Villepin. Passage en revue de ce que prépare la droite en cas d’alternance en 2017.

  • Nicolas Sarkozy

« Nous avons besoin des Russes… » Nicolas Sarkozy est l’homme de tous les revirements. Président, il ouvrit grand les portes de l’Élysée au président libyen Mouammar Khadafi, avant de lui déclarer la guerre. Le président russe a, lui, fait le chemin inverse dans l’esprit de l’ex-chef de l’État. De paria – dans un entretien accordé au magazine Le Meilleur des mondes, en novembre 2006, il annonçait même qu’il ne serrerait pas les mains « tachées du sang des Tchétchènes » –, Vladimir Poutine est aujourd’hui devenu un interlocuteur incontournable pour dénouer le conflit syrien.

« On ne réglera pas le bourbier, le drame syrien sans la Russie, plus nous avons des désaccords avec monsieur Poutine, plus il faut discuter avec lui », a déclaré Sarkozy à Europe 1, le 20 octobre. À tel point que la Russie est devenue le principal angle d’attaque contre Hollande en matière de politique étrangère. « Je n'ai toujours pas compris pourquoi on avait annulé la visite de monsieur Poutine, je n'ai toujours pas compris pourquoi, la semaine dernière, monsieur Hollande ne voulait pas parler à monsieur Poutine et pourquoi il se précipite à Berlin pour parler avec lui. »

Durant son quinquennat, la relation de l’ex-chef de l’État à son homologue russe fut pourtant erratique : en octobre 2007, quelques jours avant sa première visite officielle à Moscou, Nicolas Sarkozy décrivait notamment la Russie comme « un pays qui complique la résolution des grands problèmes du monde », plutôt qu'un « facilitateur ». Mais depuis la fin de son mandat, l’ancien président a rencontré deux fois Vladimir Poutine. Et a visiblement recollé les morceaux.

Face à un conflit dont le développement dessine une partie de l’avenir du monde, Sarkozy tient à faire valoir son point de vue sur la question syrienne : le 20 octobre, toujours sur Europe 1, il estimait qu’« à l'évidence, il faut prolonger la trêve humanitaire à Alep », même si « tout le monde sait bien qu'elle ne réglera pas le problème de la Syrie ».

À part ça ? Comme il l’a annoncé, en juin dernier, dans un entretien accordé à plusieurs journaux européens, Sarkozy plaide pour l’organisation d’« une grande conférence » pour « reconstruire » la Syrie, avec « un nouveau style de gouvernance où la diversité est respectée ». Mais encore ? Bachar al-Assad « ne peut être l'avenir de la Syrie : il a 250 000 morts sur la conscience. Mais il ne faut pas refaire l'erreur de l’Irak. Saddam Hussein, dictateur sanglant, ne pouvait pas être l'avenir de ce pays, mais il fallait parler avec les membres du parti Baas. C'est la même chose pour la Syrie ». Et donc ? Il faut« des forces arabes au sol ».

Selon l’ex-chef de l’État, « il faut naturellement des forces au sol qui complètent le travail de la force aérienne », mais « il ne s'agit en aucun cas d'envoyer des troupes européennes. Ne rejouons pas une histoire de l'Orient contre l'Occident ». « Ce sont les peshmergas, ce sont les Kurdes qui ont des succès parce qu'ils ont le soutien de la coalition internationale dans les airs, ajoute-t-il. Mais ce n'est pas suffisant. Il faut des forces arabes au sol. L'Arabie saoudite, les Émiriens et d'autres ont dit qu'ils y étaient prêts. Il faut les encourager. »

 

Rien de bien neuf donc dans les déclarations de Nicolas Sarkozy, sauf le fait de confier à Riyad et aux Émirats la résolution du conflit syrien. Problème : l’exemple du bourbier yéménite ne plaide pas franchement pour une telle mesure… Loin de résoudre le conflit, l’intervention de l’Arabie saoudite au Yémen à partir de 2015 est au contraire un véritable fiasco, dont Riyad – accusée de « crime de guerre » par des ONG – ne sait plus comment se sortir.

  • François Fillon

« Quand on est en guerre, on doit choisir son principal adversaire, écrit François Fillon dans Vaincre le totalitarisme islamique (éd. Albin Michel). De Gaulle, pendant la Seconde Guerre mondiale, avait choisi : l’adversaire, c’était Hitler et il n’a pas hésité à s’allier avec les Russes pour le combattre. » Pour vaincre l’État islamique, l’ancien premier ministre prône le même rapprochement. « Il faut s’attaquer à ce mal, il faut le faire avec les Russes, il faut le faire avec les Iraniens, il faut le faire avec tous ceux qui sont prêts à nous aider à le réaliser », arguait-il lors du premier débat entre les candidats, le 13 octobre.

Quand on l’interroge sur les raids aériens russo-syriens contre les secteurs d’Alep-Est sous contrôle rebelle, qui ont fait environ 500 morts et 2 000 blessés depuis le 22 septembre selon l’ONU, il botte en touche et refuse de parler de « crimes de guerre ». « Il ne faut pas utiliser des mots comme ça, sans pouvoir vérifier », a-t-il affirmé, le 27 octobre, dans « L’Émission politique », sur France 2. La veille, des frappes aériennes sur une école située dans la province d’Idlib (nord-ouest de la Syrie) avaient tué 22 enfants et 6 enseignants, selon l’Unicef.

François Fillon veut en finir avec « les postures morales », le « politiquement correct » et l’« angélisme ». « Il y a deux camps en Syrie et non pas trois comme on le dit, assurait-il encore le 13 octobre. Le camp de ceux qui veulent mettre en place ce régime totalitaire islamique que j’évoquais tout à l’heure. Et puis, il y a les autres. Moi, je choisis les autres parce que je considère que ce danger-là est trop grave pour la paix mondiale et qu’il nécessite aujourd’hui que nous nous alliions à des gens que nous n’aimons pas ou dont nous n’approuvons pas l’organisation politique et économique. » En d’autres termes : il faut s’allier à Vladimir Poutine et à Bachar al-Assad pour lutter contre l’EI.

En écartant les rebelles syriens et en proposant une telle alliance, l’ancien premier ministre entérine le fait que les bombardements d’Alep relèveraient de la lutte contre le« totalitarisme islamique ». Et enterre un peu rapidement les conclusions de l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui estimait début octobre que sur les quelque 8 000 combattants de la rébellion à Alep, seuls 900 appartiennent à l’ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda, le Front Fateh Al-Cham (anciennement Front Al-Nosra,qui a renoncé cet été à son allégeance avec l’organisation d’al-Zawhari). Et se demandait si la présence de ces 900 combattants n’offrait pas à Moscou et Damas un « alibi facile »pour détruire la ville.

À aucun moment, François Fillon ne prend en compte le fait qu’une partie de la rébellion anti-Assad lutte elle aussi contre l’État islamique. Il oublie aussi comment le régime syrien a joué des années durant avec le djihadisme, comment il s’en est servi et comment il en a parfois favorisé l’émergence, avant et après le début de la révolution syrienne. Poussé dans ses retranchements, l’ancien premier ministre a fini par reconnaître, le 27 octobre, que « la Russie est un régime instable et dangereux », tout en réclamant la levée des sanctions contre Moscou. Pourtant, son tropisme russe est ancien. À Matignon, il a même profité de la défiance de Poutine vis-à-vis de Sarkozy, qui avait déclaré avant son élection qu’il ne lui serrerait jamais la main.

Depuis lors, les liens ne se sont jamais rompus. « Attention à l'excès de vodka », l’a d’ailleurs prévenu Alain Juppé sur France Inter. Rien d’étonnant à retrouver dans l’équipe de campagne de Fillon l’un des porte-voix de la Russie en France : Thierry Mariani, député LR (ex-UMP) des Français de l’étranger, vice-président du groupe d’amitié France-Russie à l’Assemblée et coprésident de l’association Dialogue franco-russe. C’est lui qui s’était rendu à Damas, au printemps dernier, en compagnie de quatre autres députés de l’opposition, dont deux soutiens de Fillon (Valérie Boyer, sa porte-parole, et Nicolas Dhuicq, député de l’Aube). Ensemble, ils avaient rencontré Bachar al-Assad et étaient rentrés en France pour vanter l’intervention russe en Syrie.

Cette position, en parfaite contradiction avec celle du gouvernement français, les députés Dhuicq et Mariani l’avaient déjà défendue en novembre 2015, lors d’un précédent voyage à Damas, organisé par SOS Chrétiens d’Orient, association qui se présente comme apolitique, mais compte dans ses rangs nombre de figures issues de l’extrême droite. L’ancien premier ministre a d’ailleurs fait du soutien aux chrétiens d’Orient l’un de ses marqueurs de campagne. « Bachar al-Assad est soutenu par beaucoup de chrétiens d’Orient, qui considèrent que l’arrivée des sunnites en Syrie serait soit le cercueil soit la valise », a-t-il encore précisé sur le plateau de « L’Émission politique ».

  • Alain Juppé

« Ni Poutinophobe, ni Poutinolâtre », Alain Juppé estime qu’« il faut naturellement parler avec monsieur Poutine », mais surtout pour lui « dire franchement ce que l'on a sur le cœur ». « Profondément choqué par ce qui se passe à Alep », l’ancien ministre des affaires étrangères (de mars 1993 à mai 1995, puis de nouveau de février 2011 à mai 2012) dénonce clairement « un crime de guerre perpétré par le régime de Bachar al-Assad avec ses alliés russes ».

« Parler avec Poutine, ça consiste aussi à le mettre devant ses responsabilités, a dit celui qui refuse la levée des sanctions contre Moscou, lors du premier débat à la primaire, le 13 octobre. Il faut lui poser la question : quelle est la solution pour sortir de ce qui se passe en Syrie ? Est-ce que c’est de rétablir purement et simplement Bachar al-Assad au pouvoir ? Si c’est ça, la paix ne reviendra pas en Syrie. »

 

Dès octobre 2015, le maire de Bordeaux estimait, dans un billet de blog, que la situation en Syrie relevait de « notre fiasco ». « Nous avions […], Américains et Européens, un objectif  clair : éliminer Bachar, responsable à nos yeux de l’écrasement de son peuple, de la radicalisation de son opposition et finalement de la montée en puissance de Daech. Et faciliter la transition vers une Syrie sans Bachar », écrivait-il à l’époque, déplorant que la diplomatie française ne se soit pas donné les moyens de cet objectif et qu’elle ait laissé Poutine l’emporter.

Après avoir longtemps été sur la ligne « ni Daech ni Bachar » du gouvernement français, le maire de Bordeaux estime aujourd’hui qu’il y a une « hiérarchie » dans les priorités et que la première d’entre elles est d’« écraser Daech ». Pour autant, « cela ne sert à rien de s’acoquiner avec Bachar », a-t-il affirmé dans « L’Émission politique », sur France 2, le 6 octobre.

Bien plus prudent que ses adversaires à la primaire, Juppé a grimacé en entendant Fillon plaider pour une alliance avec l’Iran, au cours du débat qui les opposait. « Il faut y aller avec une longue cuillère », lui a-t-il rétorqué, rappelant que « l’Iran soutient le Hezbollah, les milices chiites en Irak et également Bachar al-Assad contre toutes les formes d’opposition en Syrie ».

Le 17 octobre, lors d’un discours à l’Institut Montaigne, à Paris, il expliquait encore vouloir « élargir et consolider » la coalition internationale qui lutte contre l’EI. Mais pour ce faire, « les bombardements russes à Alep doivent cesser », a-t-il prévenu, accusant clairement Poutine de vouloir, aux côtés de Bachar al-Assad, « liquider toute opposition respectable au régime » syrien.

Syrie: la droite française prône un rapprochement avec la Syrie de Poutine, alliée du régime criminel et illégitime de Bachar al-Assad (Médiapart, 2 novembre)
  • Nathalie Kosciusko-Morizet

Les déclarations de Nathalie Kosciusko-Morizet sur le sujet sont assez rares. Comme les autres candidats à la primaire, la députée de l’Essonne a critiqué François Hollande pour son attitude vis-à-vis de Poutine, mais ne s’est guère exprimée sur le reste. Interrogé par Mediapart, son entourage explique qu’elle est contre une intervention terrestre, se méfie de la « russophilie » de ses concurrents et prône « un rapport de force et de bienveillance ». Sans doute développera-t-elle ses arguments lors du deuxième débat.

  • Bruno Le Maire

Il est celui dont la position est la plus franche. La plus irréaliste et la plus dangereuse aussi, pour la région comme pour les intérêts de la France. Treize ans après l’invasion de l’Irak par les États-Unis, Bruno Le Maire veut réitérer et organiser une opération terrestre en Syrie, contre l’avis de son ancien mentor, Dominique de Villepin. Une opération terrestre contre Daech, et seulement contre Daech, promet-il. « Cette coalition, la France devrait y participer à sa mesure avec des troupes au sol », assurait-il dans Le Monde, en septembre 2015.

Outre le fait que la France n’a pas les moyens d’intervenir seule, notamment sans un appui militaire des États-Unis et des services de renseignement saoudiens, qui sont difficilement contrôlables et qui suivraient immanquablement leur propre agenda – ce que Le Maire conçoit d’ailleurs très bien quand il explique que « la France ne peut pas porter seule ce fardeau » –, l’ajout de forces étrangères sur le sol syrien ne manquerait pas de provoquer une nouvelle extension du conflit. Et non sa résolution.

Par quels moyens l’ancien ministre estime-t-il que les troupes de la coalition pourraient intervenir ? Avec les rebelles ? Dans ce cadre, comment considérer Fateh Al-Cham et ses 10 000 combattants djihadistes qui se battent aux côtés des rebelles contre les troupes de Bachar al-Assad et contre l’État islamique ? Comment, surtout, soutenir les rebelles sans s’aliéner l’armée du régime ? Ou alors avec l’armée syrienne ? Celle-là même qui produit massacre sur massacre depuis mars 2011, jusqu’à perdre le soutien de la majeure partie de la population ?

La Syrie n’est pas l’Irak, où une coalition internationale menée par l’armée irakienne est actuellement à l’œuvre pour reprendre Mossoul à l’EI. Contesté par une large partie de sa population, prêt à tous les crimes, notamment au bombardement de sa propre population au moyen de barils de TNT, pour se maintenir au pouvoir, le régime syrien lutte pour sa survie et utilise tous les moyens à sa disposition pour tenter de vaincre les rebelles. Depuis 2013, il n’a pas hésité à pactiser régulièrement avec l’État islamique, les deux parties ayant intérêt à ne pas se combattre pour concentrer leurs forces sur les révolutionnaires syriens.

L’armée syrienne n’est donc pas perçue comme un acteur légitime par une majorité des Syriens. La coalition menée par la France devra-t-elle alors intervenir seule, sans appui local ? Ce serait garantir son échec. La mise en place de la coalition pose en elle-même problème. Car on voit mal comment la France pourrait convaincre les États-Unis d’appuyer une intervention au sol, alors que Barack Obama a refusé de s’impliquer à une échelle bien moindre – en usant de frappes aériennes contre les troupes de Bachar al-Assad à l’été 2013 ou en instaurant une no fly zone à l’est du pays pour protéger les civils syriens.

On peut également s’interroger sur la réaction de la Russie et de l’Iran à une telle offensive, eux qui maintiennent littéralement en vie le régime de Damas. L’hypothèse d’une offensive générale et concertée contre Daech est le rêve de Poutine, à condition que lui-même la dirige. Ainsi, Moscou exigerait que la France s’aligne elle aussi sur les intérêts de Damas et laisse de côté les rebelles syriens.

On le voit bien, la perspective d’une offensive terrestre occidentale au cœur de la guerre civile syrienne est irréaliste dans sa mise en place, comme dans sa projection sur le terrain. Mais surtout, elle risquerait de produire des effets désastreux. L’un d’entre eux serait de redorer l’image de l’État islamique, en poussant les militants djihadistes du monde entier à la soutenir tant l’organisation apparaîtrait seule contre tous et pourrait ainsi alimenter sa propagande contre les « croisés ». Car l’EI n’est pas seulement une armée, c’est aussi une idéologie que la guerre ne peut que nourrir.

La proposition de Bruno Le Maire est également une aberration du point de vue des relations internationales. Croire que la France puisse convaincre la Russie et l’Arabie saoudite de coopérer dans une coalition à moyen terme est aussi absurde que d’imaginer qu’une intervention terrestre en Syrie puisse être limitée, dans un conflit larvé sur tout un territoire qui dure depuis plus de cinq ans, avec une très forte autonomisation des multiples acteurs locaux dont l’évolution des stratégies n’est pas toujours prévisible, et dont certains ne manqueraient pas de considérer l’entrée en guerre de la coalition comme une agression.

Une illusion aussi grossière que celle qui consisterait à émettre la possibilité de bombardements « propres », sans pertes civiles – les fameux « dommages collatéraux ». Cette rhétorique de l’« intervention limitée » risquerait enfin d’entraîner la France et ses alliés dans un bourbier dont elle aurait toutes les peines à s’extraire, sans même évoquer les multiples pertes humaines parmi les troupes de la coalition.

  • Jean-Frédéric Poisson

Le président du Parti chrétien-démocrate (PCD, fondé par Christine Boutin) fait partie des parlementaires français qui ont rencontré Bachar al-Assad dans ses salons de Damas, contre l’avis du Quai d’Orsay. La première fois en juillet 2015, à l’initiative de l’association SOS Chrétiens d’Orient, la seconde au mois d’octobre suivant. « L’échange a duré 1 h 20 et s’est très bien passé. Il est courtois, souriant, moderne dans sa manière de parler, pas du tout guindé. Entre l’image de boucher et celui que j’ai rencontré, on ne doit pas parler du même homme », avait-il déclaré au Figaro, à son premier retour.

« Je ne serais pas allé en Syrie si j’avais considéré que l’État français faisait son travail, s’était-il encore justifié sur la webtélé d’extrême droite TV Libertés. Mais il ne le fait pas. Il traite le régime de Damas de façon légère, très imprudente, dans une ignorance totale de ce qui se passe sur le terrain. » Plus récemment encore, Jean-Frédéric Poisson s’est dit « attristé, extrêmement profondément, de ce qui se passe à Alep », tout en continuant de penser que la France a « autre chose à faire que de déboulonner le président syrien » et qu’il faut « d’abord s’occuper des mouvements terroristes ». Il est, sur ce point, sur la même ligne que François Fillon, dont il pointe la responsabilité de la situation actuelle quand il rappelle que « la décision de fermer l’ambassade de France à Damas avait été prise par Sarkozy, Fillon et Juppé en mars 2012 ».

  • Jean-François Copé

« En politique, comme en diplomatie, il faut pourtant choisir le moindre mal. » Suivant ce précepte, Jean-François Copé, qui avait appelé en 2015 à « écraser militairement Daech », prône lui aussi la mise en place d’une grande coalition pour bombarder l’État islamique : « Sous mandat de l’ONU, les Russes et l’Otan pourraient apporter leur appui aérien tandis qu’une force internationale, composée notamment de troupes issues d’armées du Moyen-Orient (Turquie, Égypte, Arabie, Iran), pourrait intervenir sur le terrain, assure-t-il. Cela ne serait pas vu d’un mauvais œil par les populations locales, qui souffrent de la tyrannie de Daech dont de nombreux contingents sont étrangers (Européens, Caucasiens, Maghrébins…). »

Ce disant, le député et maire de Meaux commet la même erreur que Nicolas Sarkozy en négligeant les principes élémentaires des relations internationales et les oppositions d’intérêts. Copé le reconnaît d’ailleurs lui-même : « Il s’agirait pour cela de faire avancer, main dans la main, Iran et Arabie. Quel défi ! Leur rivalité est séculaire mais ils ont un intérêt commun : la fin de Daech. » Or l’Iran, qui n’a pas connu d’attentat sur son sol depuis l’apparition de l’EI, tire profit d’un Irak affaibli depuis l’invasion américaine en 2003. Il n’a également aucun intérêt à s’impliquer davantage en Syrie, où son effort de guerre est déjà significatif aux côtés de Bachar al-Assad.

De même, la Russie vendra cher son soutien à la mise en place d’une coalition et demandera un alignement général sur les intérêts de son allié, le régime syrien. Pour pouvoir largement bombarder Daech, il faudrait se rapprocher du responsable d’une guerre civile qui a fait plus de 200 000 morts en Syrie depuis 2011. « Le moindre mal », nous dit François Copé. C’est justement cette politique du « moindre mal » qui conduit la France à s’associer à l’Arabie saoudite – accusée de crimes de guerre au Yémen –, dévoyant ainsi les principes au nom desquels elle mène la guerre contre Daech depuis 2014.

 

 

 

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2 novembre 2016 3 02 /11 /novembre /2016 06:06
En Turquie, plus aucune dissidence n'est tolérée (Nicolas Chevron- Médiapart, 1er novembre)
En Turquie, plus aucune dissidence n’est tolérée
1 NOVEMBRE 2016 | PAR NICOLAS CHEVIRON

Trois jours ont suffi pour donner aux Turcs le sentiment d’entrer dans une nouvelle phase de leur histoire. Mise au pas des universités, arrestation des dirigeants du quotidien Cumhuriyet, les autorités d’Ankara ont confirmé que les voix dissidentes ne seraient plus tolérées.

 

Istanbul (Turquie), de notre correspondant.-  Turquie, année zéro est le titre d’un opuscule publié en février par les Éditions du Cerf. Son auteur, Kadri Gürsel, un journaliste turc réputé, membre du directoire de l’International Press Institute, y explique comment la Turquie qu’il connaissait, inspirée par des principes tels que « le progrès, la science, la raison, l’égalité des sexes, la laïcité », bref le pays dessiné par le fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk, n’existait plus et ne reviendrait pas. Comment elle a été transformée par un régime du président Recep Tayyip Erdogan décidé à « domestiquer la laïcité et les libertés » et à « dominer [le]Proche-Orient ».

En ce matin du lundi 31 octobre 2016, l’auteur de ce petit livre se fraye difficilement un chemin dans la foule rassemblée devant son journal, Cumhuriyet. Au milieu des cris et des slogans – « la presse indépendante ne se taira pas », « si tu te tais aujourd’hui, ton tour viendra demain » –, il explique brièvement les raisons de son empressement, avant de s’éclipser : « La police est chez moi, j’y vais avec mes avocats pour me constituer prisonnier. » Kadri Gürsel a été rattrapé par sa prophétie. À l’instar de quatorze de ses confrères du vieux quotidien kémaliste – l’ensemble du comité exécutif de la FondationCumhuriyet, le directeur de la publication, Murat Sabuncu, plus quelques chroniqueurs –, l’éditorialiste est accusé par le parquet général d’Istanbul d’avoir« commis des crimes au nom des organisations terroristes FETÖ/PDY et PKK/KCK, sans appartenir à ces organisations ».

L’acronyme FETÖ désigne, dans la novlangue judiciaire turque, l’organisation du prédicateur islamiste Fethullah Gülen, un ancien allié du parti AKP au pouvoir, tenu pour responsable de la tentative manquée de coup d’État du 15 juillet. Le PKK, ou Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a quant à lui repris la lutte armée contre les forces de sécurité turques en juillet 2015, après l’abandon de pourparlers de paix. Le ministère public reproche notamment aux journalistes d’avoir « publié des informations légitimant le putsch peu avant le 15 juillet ».

Les accusations font sourire les intéressés. Les deux groupes mentionnés sont aux antipodes de Cumhuriyet, un quotidien fondé en 1924, un an après la création de la République dont il porte le nom et les valeurs, laïques et nationalistes. « Depuis des années, j’essaie de tourner en caricature ce que nous vivons dans ce pays. Mais en ce moment, j’ai l’impression de vivre moi-même dans une caricature », déclare à la presse le dessinateur du journal, Musa Kart, avant de se rendre à la police.

« Au journal, on s’attendait à une telle opération. Simplement, on ne savait pas quelle forme elle prendrait », confie l’éditorialiste Ayse Yildirim, rencontrée sur le parvis du quotidien. « Ils ont choisi d’arrêter tous nos dirigeants sur la base d’accusations ridicules, qui défient l’entendement. Ils veulent clairement mettre la main surCumhuriyet. » Le coup de filet n’est en effet pas une surprise. Accusés d’espionnage et de divulgation de secrets d’État après la diffusion par Cumhuriyet d’images démontrant l’existence d’un trafic d’armes supervisé par les services secrets turcs à destination des combattants de  l’opposition syrienne, l’ex-directeur du journal, Can Dündar, et le chef du bureau d’Ankara, Erdem Gül, avaient déjà passé 93 jours en prison et n’avaient dû leur libération, en février 2016, qu’à une décision de la Cour constitutionnelle. L’opération contre le journal kémaliste intervient en outre dans un contexte de répression sans précédent des médias, rendu possible par l’argument de la lutte contre les auteurs du putsch raté et l’instauration, le 20 juillet, de l’état d’urgence. Depuis cette date, près de 140 agences de presses, journaux, magazines, radios et télévisions ont été fermés pour leur proximité supposée avec Gülen ou le PKK, dont une quinzaine de titres proches du mouvement kurde mis sous scellés samedi soir. Quelque 130 journalistes étaient déjà derrière les barreaux avant les interpellations du 31 octobre.

Dans ce paysage médiatique ravagé, Cumhuriyet fait ainsi figure de dernier bastion de la presse d’opposition. D’où l’importance de cette nouvelle attaque judiciaire. « La Turquie est à un tournant : faire taire Cumhuriyet aujourd’hui, cela veut dire s’assurer que toutes les institutions, toutes les organisations et tous les partis seront réduits au silence demain », commente Ayse Yildirim. Elle intervient de surcroît alors que la publication d’un décret mettant fin à l’élection des recteurs d’universités, désormais nommés par le président Erdogan sur présentation d’une liste par le Conseil de l’enseignement supérieur (YÖK), et prononçant l’expulsion de 1 263 personnels universitaires (parmi 11 000 fonctionnaires licenciés), a terni la commémoration des 93 ans de la République.

Complétant ce tableau, la justice turque a prononcé dimanche 30 octobre le placement en détention provisoire de Gültan Kisanak et Firat Anli, les deux maires HDP (mouvance kurde) de Diyarbakir (sud-est), la principale ville kurde de Turquie, élus avec 55 % des voix en 2014 et aujourd’hui accusés de soutenir le PKK. La décision, qui fait suite à la destitution pour le même motif, en septembre, de 24 maires kurdes et à leur remplacement par des administrateurs judiciaires, a été sévèrement critiquée par les défenseurs des droits de l’homme. « L’emprisonnement de Kisanak et Anli sans preuve crédible de leur implication dans un acte criminel est l’indice le plus criant à ce jour de la volonté du gouvernement de nier le droit pour le peuple du sud-est de la Turquie d’avoir des représentants politiques démocratiquement élus », a affirmé lundi dans un communiqué Emma Sinclair-Webb, responsable de Human Rights Watch pour la Turquie.

Cette nouvelle opération contre le HDP, qui laisse présager une fermeture prochaine du parti, rend encore plus improbable un retour des belligérants turcs et kurdes à la table des négociations. « Même dans nos rêves, nous ne verrons plus de processus de paix pour la question kurde. De toute façon, vouloir une solution démocratique est désormais quasiment un délit », commente dans les colonnes de Cumhuriyet la politologue Nuray Mert, qui prédit « des temps très difficiles » pour la Turquie, coincée entre « un ordre ancien détruit et un ordre nouveau encore en construction ».

Face au rouleau compresseur du gouvernement turc, les manifestants réunis devant les locaux de Cumhuriyet veulent croire dans le soutien de l’Union européenne, un “club” avec lequel la Turquie a entamé des négociations d’adhésion en 2005. « Bruxelles doit adopter aujourd’hui l’attitude la plus ferme, pour que nous voyons clairement que nous ne sommes pas abandonnés et qu’il y a des valeurs démocratiques qui nous unissent tous », déclare Erol Önderoglu, le correspondant en Turquie de Reporters sans frontières.« Aujourd’hui nous sommes en train de manifester devant Cumhuriyet, mais peut-être que demain nous n’aurons plus de canaux, plus de voix pour nous exprimer parce que le pluralisme des médias est en train de s’éteindre. Et le monde ne pourra plus nous entendre. »

 

 

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30 octobre 2016 7 30 /10 /octobre /2016 16:58
Libre-échange: la tentation autoritaire
29 OCTOBRE 2016 | PAR MARTINE ORANGE

Pressé d’effacer l’affront wallon, le conseil européen a prévu de signer le traité de libre-échange avec le Canada, dès dimanche. L’épisode a cependant souligné un complet divorce avec la société civile européenne. Le temps de la mondialisation heureuse est achevé.

 

Il fallait laver l’affront wallon au plus vite. Les différents parlements régionaux belges avaient à peine donné leur accord au texte amendé que le président du conseil européen, Donald Tusk, annonçait la signature du traité entre le Canada et l’Union européenne. Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, se félicitait de son côté de l’accord trouvé et annonçait sa venue à Bruxelles. L’accord sur le CETA sera signé dès dimanche.

En précipitant les événements, les responsables européens espèrent redonner à l’Union européenne sa crédibilité entamée. Après la Grèce, le Brexit, la crise sur les réfugiés, cette nouvelle contestation a mis à mal l’appareil européen. De nombreuses critiques se sont élevées sur son fonctionnement, sa capacité à négocier des traités commerciaux.

Signer le CETA au plus vite est une façon d’apporter la démonstration que l’Union européenne, quoi que ses détracteurs aient pu en dire ces derniers jours, est toujours en pleine possession de ses pouvoirs. C’est une manière de réduire la contestation wallonne à rien : un énième rebondissement dans la vie politique compliquée belge, de la lutte entre Wallons et Flamands, une manœuvre de ces socialistes wallons « obtus et ringards ».  

Le premier ministre belge, Charles Michel, comme les représentants flamands se sont d’ailleurs empressés d’accréditer cette thèse : « Pas une virgule n’a bougé dans le texte du CETA », a assuré le chef du gouvernement belge devant le parlement, jeudi soir. Une thèse que reprennent à leur compte les responsables européens. Rien d’important n’a été concédé aux parties wallonnes, puisqu’il est possible dès le lendemain de mettre en œuvre le traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne.

Préoccupés à défendre leur légitimité, les responsables européens n’ont désormais qu’une obsession : tout faire pour que pareil blocage ne se reproduise plus, pour qu’aucun grain de sable ne vienne enrayer la machine européenne. Des conservateurs demandent déjà que les modes de négociation soient changés, que les traités commerciaux soient de la compétence exclusive de la commission et du parlement européens, sans que les États puissent dire leur mot sur le processus.

 

À Bruxelles, on attend avec impatience l’arrêt de la cour européenne de justice sur le traité commercial avec Singapour. Si celle-ci tranche que cet accord est de la compétence exclusive de la commission, comme tous les technocrates européens l’espèrent, alors la voie sera libre : ils n’auront plus de compte à rendre aux parlements nationaux et pourront engager les pays de l’Union européenne comme bon leur semble. Berlaymont (le siège de la Commission européenne) aura alors tout pouvoir.

La tentation autoritaire des responsables européens, leur désir de passer en force sont bien là. La façon dont ils vont gérer les demandes belges permettra d’en mesurer l’ampleur. Car quoi qu’ils en disent, des engagements ont bien été pris : sur la protection des services publics, sur les OGM, sur les mécanismes de protection des marchés agricoles en cas de déséquilibre. Surtout, les régions wallonne, germanophone et celle de Bruxelles ont imposé que les tribunaux arbitraux soient transformés en cour publique internationale avec des juges dont les mandats seraient encadrés. Et avant toute chose, elles ont exigé que la cour européenne de justice se prononce sur la compatibilité de cette cour avec les principes constitutionnels européens. Le fait même que la commission européenne n’ait jamais posé la question à la cour européenne de justice laisse penser que les choses ne vont peut-être pas de soi.

Que vont faire les responsables européens de tous ces engagements pris ? Vont-ils accepter de les mettre en application, en concédant que d’autres pays exigent les mêmes traitements et garanties ? Ou, pour préserver l’intégrité du traité, vont-ils décider de tout ignorer, maintenant que la crise est passée et que l’accord est signé : les promesses, comme chacun le sait, n’engageant que ceux qui les reçoivent ? La réponse à cette question est redoutée.

Imaginer que tout va redevenir comme avant ou encore mieux qu’avant, avec une commission dotée de tous les pouvoirs face aux États, comme des responsables européens semblent en caresser l’idée, serait une lourde erreur. Car même si le conseil européen veut feindre de l’ignorer, la crise de légitimité des instances européennes face à la société civile européenne est bien plus grande que celle à l’égard des pays partenaires, même s’il semble pressé de ne répondre qu’à ces derniers.

La contestation belge a recueilli un écho et un soutien inattendu auprès de toutes les opinions publiques européennes. Celles-ci n’adhèrent plus à la mondialisation heureuse, tant vantée depuis vingt ans. Le CETA est signé, alors que 70 % des Wallons et des Français s’y disent opposés. Des manifestations contre le CETA et le Tafta ont lieu dans toute l’Europe. En Allemagne, plus de 300 000 personnes ont défilé dans tout le pays pour dénoncer ces traités de libre-échange, début octobre. L’accord avec le Canada fait d’ailleurs l’objet de multiples recours d’associations devant la cour constitutionnelle de Karlsruhe. Et celle-ci n’a donné qu’un accord provisoire sur ce traité, se réservant de se prononcer plus tard sur sa conformité avec les principes constitutionnels allemands.

Le malaise de la société civile devant ces grands accords commerciaux, dont les seuls bénéficiaires évidents sont les multinationales, gagne les partis politiques. Dès septembre, le ministre allemand de l’économie, le socialiste Sigmar Gabriel, s’est déclaré opposé au Tafta, entraînant à sa suite les socialistes français. Aujourd’hui, celui-ci reconnaît que même le CETA pose problème et que les opinions publiques n’ont peut-être pas été suffisamment prises en compte. Des renversements s’esquissent aussi au parlement européen : des élus socialistes, notamment allemands, qui s’étaient prononcés en faveur du traité de libre-échange avec le Canada, paraissent tentés de reconsidérer leur position. 

La commission et le conseil européen peuvent toujours décider de passer en force contre les opinions publiques, de s’asseoir sur les oppositions et les refus de la société civile, comme ils l’ont fait lors des référendums irlandais, français et néerlandais. Le désamour à l’égard de l’Europe n’en sera que plus grand. En refusant tout débat, tout compromis, ils courent le risque d’accélérer encore la décomposition de l’Union. Sans retour possible.

 

 

Libre-échange: la tentation autoritaire ( Martine Orange, Médiapart - 29 octobre 2016)
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29 octobre 2016 6 29 /10 /octobre /2016 11:46
Vote à l'ONU pour la fin du blocus sur Cuba (Cuba Coopération France)

André Chassaigne a publié un communiqué se concluant en ces termes : « Il est temps de mettre un terme à des sanctions économiques anachroniques, cruelles et inefficaces, qui sont unanimement condamnées par la communauté internationale. Elles ont coûté au total 125 milliards de dollars à l’économie de l’île et elles infligent des souffrances inutiles au peuple cubain. »

191 pays pour la fin du blocus contre Cuba, 2 abstentions et 0 voix contre !

Pour la première fois les Etats-Unis et Israël n’ont pas osé voter contre. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut maintenant que les Etats-Unis appliquent cette résolution qui emporte, une nouvelle fois une approbation mondiale !

En cette fin de semaine, le Ministre des Relations Extérieures de Cuba, Bruno Rodriguez, interviendra en séance plénière de l’Assemblée Générale des Nations Unies, afin de présenter au vote de cette dernière, la résolution réclamant la levée du blocus.

Ces derniers jours, les voix se sont élevées, plus nombreuses et plus pressantes, une véritable clameur dans le monde entier. À Cuba, dans toute l’Ile, de très nombreuses manifestations ont eu lieu. Les institutions religieuses elles aussi ont pris position. En France, un rassemblement s’est tenu hier soir à Paris à l’appel de la Coordination créée par plusieurs associations, dont la nôtre. À l’occasion du 70e anniversaire de la création de la Maison de l’Amérique Latine à Paris, le Président de la République, François Hollande a, une nouvelle fois, condamné « cet embargo, qui fait tant souffrir le peuple cubain, sans avoir aucun intérêt aujourd’hui.» Une fois encore a-t-il dit « nous devons tous souhaiter qu’à l’occasion de ce 70e anniversaire, cette punition à l’égard du peuple cubain puisse enfin être levée » Le Président du Groupe d’amitié de notre Assemblée Nationale, André Chassaigne a publié un communiqué se concluant en ces termes : « Il est temps de mettre un terme à des sanctions économiques anachroniques, cruelles et inefficaces, qui sont unanimement condamnées par la communauté internationale. Elles ont coûté au total 125 milliards de dollars à l’économie de l’île et elles infligent des souffrances inutiles au peuple cubain. »

Dès le 1er Novembre les touristes pourront revenir à Baracoa, signale l’historien de la ville Alejandro Harmann, qui rappelle qu’en 1654 la ville a été brûlée par les corsaires… français ! Les secteurs forestiers de cette partie de la province de Guantanamo ont été particulièrement affectés. Après le passage de Matthew, on découvre un paysage lunaire. La forêt prendra 15 à 20 ans à récupérer. Pour l’ensemble des travaux de récupération et de construction, la solidarité est plus que jamais à l’ordre du jour !

Cette semaine, deux évènements à La Havane retiennent l’attention.

Tout d’abord l’Inauguration du bureau de l’AFD, Agence Française de Développement, en présence de Mathias Felk, secrétaire d’État chargé du Commerce Extérieur de la promotion du tourisme et des Français de l’étranger et Rodrigo Malmierca, Ministre cubain du Commerce Extérieur et des Investissements étrangers. L’alliance entre l’Ile et l’AFD permettra de mettre en œuvre d’importants projets conjoints dans des secteurs stratégiques pour la nation cubaine, comme les infrastructures, les transports et les énergies renouvelables. Un projet pour le développement de l’élevage à Camagüey sera présenté avant la fin de l’année.

Le 2e événement qui nous réjouit également c’est l’attribution de la Médaille de l’Amitié, par le Conseil d’État de la République de Cuba, à Jean-Pierre Bel, envoyé personnel du Président de la République pour l’Amérique Latine et les Caraïbes. La cérémonie s’est déroulée à La Havane, au siège du Ministère des Relations Extérieures et la remise de la médaillée a été effectuée par Marcelino Médina, Ministre par intérim. Ce geste exceptionnel d’amitié a eu lieu en présence notamment de Ricardo Cabrisas, Vice-président cubain du Conseil des Ministres, d’Eusébio Leal, historien de la capitale et de notre Ambassadeur Jean-Marie Bruno. Cette distinction honore notre association, Jean-Pierre étant membre de notre Présidence d’Honneur, il soutient activement, depuis des années les actions que nous engageons.

La lettre de Cuba Coopération France

http://cubacoop.org/spip.php?page=newsletter&id_newsletter=186

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29 octobre 2016 6 29 /10 /octobre /2016 07:01
Can Dündar appelle l’Europe à se mobiliser contre «la plus grande prison de journalistes du monde»
JEAN-JACQUES RÉGIBIER
JEUDI, 27 OCTOBRE, 2016
HUMANITE
Depuis le Parlement européen où il avait été nominé pour le prix Sakharov, l’ancien rédacteur en chef de Cumhuriyet, réfugié en Allemagne, dénonce la situation catastrophique de la presse en Turquie. Il appelle à l’aide tous les journalistes d’Europe et les députés européens.

« Je vous le demande : laissez une petite place dans vos journaux pour ce combat pour la liberté de la presse en Turquie, c’est important pour l’avenir de l’Europe ! » En lançant son appel depuis le Parlement européen de Strasbourg, Can Dündar a voulu faire d’une pierre deux coups.

D’abord c’est là qu’il peut plus facilement toucher un grand nombre de journalistes venus des quatre coins du continent pour suivre la session parlementaire. Mais c’est aussi là que sont réunis les députés de toute l’Europe, chargés en principe de défendre les libertés fondamentales. La situation des journalistes en Turquie était d’ailleurs au menu des débats du Parlement européen mercredi soir, et massivement, tous les députés européens se sont prononcés contre la répression féroce qu’exerce le régime d’ Erdogan à l’encontre des journalistes et de la presse. Une résolution pour les défendre a été votée en ce sens jeudi midi. Quel en sera l’effet ?

En tous cas, il y a urgence.

La journaliste française Julie Majerczak a dressé le tableau, désormais connu et vérifié, de la situation catastrophique de la presse sous le joug du gouvernement Erdogan, notamment depuis le coup d’état manqué du mois de juillet : 125 médias fermés - journaux et maisons d’édition -, suspectés d’appartenir au mouvement Gülen. 130 journalistes actuellement en prison, « plus qu’en Chine et en Iran », explique la journaliste, ce qui fait de la Turquie « la plus grand prison de journalistes du monde », remarque Can Dündar. Sans oublier, conséquence des fermetures de médias, que 2500 journalistes ont déjà perdu leur emploi en 3 mois, que 660 cartes de presse ont été supprimées, que 49 journalistes se sont vus retirer leur passeport, et que des sites Internet sont bloqués sans aucune décision judiciaire. «  Il n’y a pratiquement plus de médias indépendants en Turquie », estime Can Dündar qui explique, à propos des journalistes emprisonnés : « ce sont beaucoup plus que des chiffres. Pour nous, ce sont nos amis qui sont en prison, ce sont des personnes qui souffrent, ils sont détenus dans des conditions inhumaines. Beaucoup se sont battus pour moi lorsque j’étais moi-même emprisonné. »
 
Can Dündar, ancien rédacteur en chef de Cumhuriyet, avait en effet été arrêté après la publication en mai 2015, d’une vidéo montrant des camions appartenant aux services de renseignement turcs qui transportaient des armes vers les zones contrôlées par les rebelles en Syrie. Son arrestation, ainsi que celle d’Erdem Gül, le chef du bureau d’Ankara de Cumhuriyet, avaient eu lieu en novembre 2015. Ils étaient accusés d’avoir divulgué des secrets d’état, mais aussi d’espionnage et d’appartenance à une organisation terroriste. Ils ont été relâchés en février dernier après avoir passé 92 jours en prison. Can Dündar, après avoir échappé à une  devant le tribunal d’Istanbul où venait de se dérouler son procès,  de 5 ans et 10 mois, mais laissé en liberté en attendant l’appel. Il en a profité pour partir en exil en Allemagne. « Faire confiance aux juges, c’était placer ma tête sur le billot, » dit-t-il.

Chasse aux sorcières

Can Dündar décrit cette « chasse aux sorcières » engagée par Erdogan contre les journalistes : « chacun attend son tour pour être emprisonné, » explique-t-il. Des détentions totalement arbitraires, fondées sur aucun motif, et aux conséquences graves pour l’ensemble de la société, le régime pouvant désormais utiliser les médias qui n’ont pas encore fermer, comme arme pour diffuser sa propagande. « Les médias sont maintenant verrouillés par le régime. Un mur de peur s’est abattu sur le pays, » dit-il.
 
L’appel lancé aujourd’hui par le journaliste turc devenu le symbole de la résistance contre la répression des médias dans son pays, est d’autant plus pressant que jusqu’à maintenant, l’Europe s’est très peu faite entendre pour condamner fermement Ankara. Ce que confirme Can Dündar, « l’Europe ferme les yeux sur ce qui se passe en Turquie, » ajoutant que « c’est décevant pour tous ceux qui soutiennent les idéaux européens, de voir comment l’Europe a si facilement renoncé à défendre ses valeurs. »
Parmi les raisons qui font que l’Europe est peu loquace sur la répression contre les médias, Can Dündar évoque bien sûr l’accord passé par l’U-E avec Ankara pour que la Turquie se charge, contre finances, de retenir les réfugiés venus de Syrie ou d’Irak, sur son territoire . Un accord qu’il qualifie de « marché de dupes » fondé sur « un tissu de mensonges. »
Il reste cependant convaincu que les négociations pour l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, doivent se poursuivre.  « Il ne faut pas isoler la Turquie », soutient-il, expliquant que la situation serait encore pire si le pays était coupé du restant de l’Europe. La Turquie, rappelons-le, est membre du Conseil de l’Europe.
 
Nominé pour le prix Sakharov 2016, Can Dündar n’a finalement pas été choisi. Le prix a finalement été attribué à deux jeunes femmes Yezidies soumises à l’esclavage sexuel par L’Etat islamique et devenue depuis les porte-étendards de la lutte contre la répression aveugle qui s’abat sur leur communauté. Dans cette spirale des horreurs qui frappe aux portes de l’Europe, le Parlement européen aura finalement préféré désigner l’Etat islamique comme le fléau principal, plutôt que le régime turc. Même si, dans le reportage qui lui a valu d’être jeté dans les geôles d’Erdogan, Can Dündar avait réussi à montrer que l’un n’était finalement pas si étranger à l’autre.
 
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29 octobre 2016 6 29 /10 /octobre /2016 06:57

" Un débat a eu lieu à notre demande au Parlement européen sur la situation des journalistes en Turquie.

A cette occasion j’ai demandé à la Vice-présidente de la Commission des sanctions contre la Turquie.

Voici mon intervention lors de ce débat :

« Madame la Présidente,
Madame la Vice-présidente de la Commission européenne,

Au delà de condamnations verbales, nos institutions européennes doivent être fermées et énergiques à l’égard du pouvoir turc dont le prix Nobel Orhan Pamuk dit qu’il institue un « régime de terreur ».

Contre cela il faut des actes forts et clairs pour obtenir la libération de tous les journalistes, celle des magistrats, des syndicalistes et le rétablissement des élus dans leurs droits et fonctions.

Cessons donc cette hypocrisie qui consiste à faire de la Turquie, en échange de milliards d’euros et de silences complices, un espace de rétention de réfugiés.

Je demande que les services de l’action extérieure de l’Union européenne diligentent des missions d’informations et de soutien aux journalistes, aux magistrats, et aux syndicalistes.

Enfin, il faut stopper immédiatement tout processus de rehaussement de nos relations commerciales et envisager des sanctions économiques et commerciales tant que la liberté ne sera pas rétablie.

Je vous remercie. »

Patrick Le Hyaric

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29 octobre 2016 6 29 /10 /octobre /2016 06:41
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28 octobre 2016 5 28 /10 /octobre /2016 11:55
photo Ouest-France: Gultan Kisanak

photo Ouest-France: Gultan Kisanak

Turquie. La maire de la ville kurde de Diyarbakir arrêtée

 

La police turque a arrêté mardi la maire de la ville majoritairement kurde de Diyarbakir, dans le sud-est. Gultan Kisanak et son adjoint Firat Anli ont été placés en garde à vue sur des soupçons de liens avec une organisation terroriste. Diyarbakir est jumelée avec Rennes.

Ces arrestations s'inscrivent dans une vaste campagne de répression menée à l'encontre des responsables politiques soupçonnés d'être liés au Parti des travailleurs du Kurdistan qui a repris les armes cet été contre le pouvoir central après des années de trêve.

Les bureaux et le logement de Gultan Kisanak ont été perquisitionnés, selon des sources sécuritaires qui n'ont pas pu donner de précisions sur le résultat de ces recherches.

Ville jumelée avec Rennes

La ville de Diyarbakir est jumelée avec Rennes. Samedi dernier, la mairie de Diyarbakir accueillait un projet culturel monté par l'association Amitiés kurdes de Bretagne, à destination des enfants d'un camp de réfugiés yézidis.

Ankara a désigné en septembre plusieurs nouveaux exécutifs dans une trentaine de municipalités kurdes après avoir révoqué leurs exécutifs.

 

 

Turquie: la police torture sous couvert d'Etat d'urgence (L'Humanité, 26 octobre 2016)

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28 octobre 2016 5 28 /10 /octobre /2016 11:00
Elles sont la voix des esclaves yezidis de Daesh: Nadia Mourad Bassi Taha et Lamia Aji Bachar viennent de recevoir le prix Sakharov (Ouest-France, 28 octobre)

Lire aussi sur le Chiffon Rouge, ces témoignages de la monstruosité des pratiques de Daesh en Syrie et en Irak dont les populations civiles dans ces pays sont les principales victimes: 

 

Père Patrick Dubois: "Daech commet un génocide contre le peuple yézidi"

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