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1 juillet 2019 1 01 /07 /juillet /2019 11:10
Ouest-France
Commana. Ils s’opposent à l’extension de la ferme laitière

Publié le 30/06/2019

La manifestation des collectifs, associations et habitants opposés au projet du Gaec Tourmel a réuni dans le calme environ 600 personnes, dimanche, dans les Monts d’Arrée.

 

La manifestation des collectifs, associations et habitants opposés au projet du Gaec Tourmel a réuni dans le calme environ 600 personnes, dimanche, dans les Monts d’Arrée. | OUEST-FRANCE

Associations, collectifs de défense de l’environnement, ou simples habitants, ils étaient 600, hier, venus dire non à l’extension d’une ferme laitière à Commana (Finistère).

« On croit rêver. Un tel projet dans un site classé Natura 2 000, c’est un non-sens ! » clame haut et fort Jean-Yves Kermarrec, président de l’AAPPMA Élorn (association de pêcheurs). « Nous demandons la création d’une zone de sécurité sur les 24 km2 du bassin-versant qui alimente le lac du Drennec. Nous ne sommes pas contre les agriculteurs, au contraire, plus il y en a et moins il y a ce genre de projets mortifères sur un territoire. »

Les participants à la manifestation organisée ce dimanche par Vivre dans les Monts d’Arrée, avec le soutien d’Eau et rivières de Bretagne, AAPPMA Élorn, Bretagne vivante, Force 5, le Groupe mammalogique breton et SeauS, a réuni environ 600 personnes dans le calme et la bonne humeur sur le champ de foire de Commana. Avant le rassemblement, à 15 h, un défilé d’une heure a eu lieu dans les rues du bourg.

Une ferme de 400 vaches

« Un projet de cette ampleur, malgré son importance, ne requiert qu’une simple autorisation, ce qui est incroyable, poursuit Jean-Yves Kermarrec. Un peu plus et personne n’aurait été au courant ! ».

Les manifestants demandent l’arrêt du projet d’agrandissement du Gaec Tourmel. L’exploitation de 140 vaches laitières veut passer à 400 vaches,avec construction d’un méthaniseur. Le projet se situe sur le bassin-versant qui alimente le lac du Drennec, réserve d’eau de 350 000 Finistériens, dont les Brestois, qui se remet tout juste d’une interdiction de pêche et de baignade.

Inquiétude pour les nappes phréatiques

Cet agrandissement de la ferme laitière inquiète : « Ce sera une ferme usine dont nous ne voulons pas ! » lance Yves, un habitant de Châteauneuf-du-Faou : « C’est un projet qui ne tient pas debout encore moins dans un tel endroit. Ce modèle agricole toujours plus polluant ne prend pas du tout en compte le bien commun qui est l’eau. Il privilégie l’argent. Nous sommes ici pour dire ça suffit, pensons à nos enfants. »

Le digestat produit par le méthaniseur sera répandu sur les terres environnantes, « et finira inévitablement dans les nappes phréatiques, estime Cécile Bourel du collectif Vivre dans les Monts d’Arrée. Sans compter l’utilisation croissante des pesticides dans les cultures de maïs pour alimenter le méthaniseur. De plus, nous ne sommes pas à l’abri d’un incident majeur qui mettra en péril tout le territoire, et dont les conséquences sont encore imprévisibles pour l’environnement. »

https://www.ouest-france.fr/bretagne/commana-29450/commana-ils-s-opposent-l-extension-de-la-ferme-laitiere-6423445

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30 juin 2019 7 30 /06 /juin /2019 20:04
Mardi 2 juillet 2019 - mardi de l'éducation populaire du PCF avec Bérénice Manac'h, auteur du Livre de Nella (Skol Vreizh, 2019) - Emilio, Nella, Etienne, trois destins exceptionnels marqués par le communisme et les tragédies du 20e siècle

Mardi de l'éducation populaire - Littérature et histoire

Le livre de Nella,  Emilio, Nella, Etienne, trois destins exceptionnels marqués par le communisme et les tragédies du 20e siècle

Le mardi 2 juillet, à 18h, au local du PCF Morlaix, 2 petite rue de Callac, nous aurons la chance d'accueillir Bérénice Manac'h, qui publie chez Skol Vreizh en 2019 (dans une édition avec une riche iconographie de photos qui sont souvent des témoignages exceptionnels) un magnifique récit sur l'histoire extraordinaire de sa mère et de la famille Masutti: 

"Le livre de Nella - Des vies d'exil" (Skol Vreizh, 2019, 22€)

Conférence-débat de 2h ouverte à tous, gratuite - suivie d'un apéritif convivial.

Bérénice Manac'h pourra dédicacer "Le livre de Nella" et "Le journal Intime d'Etienne Manac'h", un chef d’œuvre méconnu et un un témoignage exceptionnel qu'elle a édité avec Skol Vreizh, au terme d'un énorme travail de tri et de documentation.

Nella, la mère de Bérénice, est la fille de Teresa et Constante, ouvriers du Frioul en Italie du Nord contraints à se refugier en Europe car Constante Masutti, cadre du parti communiste, a tué un dirigeant du milice fasciste en 1921 dans un réflexe de légitime défense.  La famille va émigrer en Suisse, puis en France, avant de partir vivre en URSS où Nella passe une grande partie de sa jeunesse et de son adolescence, et tombe amoureuse d'Emilio, un autre italien communiste de la région de Turin, réfugié en URSS, mais qui, trop indépendant, sera bientôt victime de la répression stalinienne, déporté puis liquidé par le NKVD en 1938. Nella vivra plusieurs mois de déportation avec Emilio. Pendant la guerre, Nella s'unit à un ami d'Emilio, Etienne, un breton de Plouigneau émigré à Paris dans sa jeunesse, ancien militant communiste, passé à la France Libre au début de la guerre, profitant de son poste de professeur de philosophie à Istanbul. Ensemble, ils vont avoir à gérer le tempérament d'Etienne, Don Juan égocentrique, et le souvenir d'Emilio et une vie de diplomates en Europe de l'est. A la fin de sa vie, Nella, qui s'est éloignée d'Etienne, va faire la vérité sur la fin de vie d'Emilio, victime de la terreur stalinienne comme bien d'autres communistes italiens réfugiés en URSS.         

 

 

 

" Ce livre n'est ni un manuel d'Histoire ni un roman. Il tient pourtant de l'un et de l'autre. Il raconte l'histoire d'une famille ouvrière d'origine italienne écartelée entre plusieurs pays et plusieurs langues. C'est une histoire d'exils, de départs, de retours, qui se mêle plus ou moins étroitement à bien des drames que l'Europe a vécus au cours du 20e siècle. Les gens simples ont rarement été là pour dire ce qu'ils ont vécu. Ce récite retrace la vie de ces témoins et leur donne la parole, de l'Italie fasciste à l'immigration clandestine en région parisienne, de l'expatriation à Moscou sous la terreur stalinienne au retour en France.."

Ce livre est aussi celui de Nella, qui a grandi en URSS, déchirée entre deux amours, Emilio, militant communiste italien victime des purges staliniennes, et Etienne Manach, le récit de sa vie, tout entière sous le signe des tourments de la mémoire, de la trahison commise et subie, du remords et du combat pour la vérité au sujet de la disparition d'Emilio en Sibérie.

Après avoir assisté a sa passionnante présentation à la presse mercredi dernier, 22 mai, dans les locaux des éditions Skol Vreizh à Morlaix, avec Paolig Combot, Jean-René Le Queau, Jean-Luc Cloarec, et l'écrivain bretonnant Goulc'han Kervella (qui présentait "Il n'y a guère d'amour heureux" la version française d'un roman breton à succès, l'histoire vraie d'une passion amoureuse entre deux jeunes hommes sur un tournage de cinéma a Molène au début du vingtième siècle), je lis avec passion le récit du destin incroyable de Nella, racontée par sa fille, Bérénice Manach, à qui l'on doit déjà la publication du magnifique journal intime de son père en deux tomes chez Skol Vreizh, Etienne Manach. 

Étienne, fils de paysans ignaciens, collégien a Morlaix puis exilé a Paris, quartier Montparnasse, militant communiste ardent dans les années 30 et jusqu'au pacte germano-soviétique, plus ou moins agent communiste en Allemagne Nazie, en Espagne, puis passé à la France libre à Istanbul où il traite avec les soviétiques et fait venir Nella, l'amoureuse et la compagne d'un militant communiste italien victime des déportations et des assassinats de Staline, grandie elle-même en URSS où avait fui son père, ouvrier communiste du Frioul qui avait tué par légitime défense un dirigeant de loups noirs fascistes en 1921... Une histoire belle cruelle et tragique, avec l'amour et le courage en personnages principaux que je recommande a tous. Bérénice Manach s'est déplacée sur les lieux de déportation et d'exécution du premier fiancé de sa mère en Sibérie, elle a consulté les archives soviétiques et de l'état fasciste italien, et des centaines de lettres, journaux intimes de sa famille italienne pour construire ce récit soucieux de recoupement et d'éviter les travestissements de la mémoire. - Ismaël Dupont "

 

Mardi 2 juillet 2019 - mardi de l'éducation populaire du PCF avec Bérénice Manac'h, auteur du Livre de Nella (Skol Vreizh, 2019) - Emilio, Nella, Etienne, trois destins exceptionnels marqués par le communisme et les tragédies du 20e siècle
Mardi 2 juillet 2019 - mardi de l'éducation populaire du PCF avec Bérénice Manac'h, auteur du Livre de Nella (Skol Vreizh, 2019) - Emilio, Nella, Etienne, trois destins exceptionnels marqués par le communisme et les tragédies du 20e siècle

Journal intime d'Etienne Manac'h:

D'une enfance bretonne traditionnelle à une studieuse adolescence parisienne, de Paris à Prague, Berlin, Moscou, Barcelone, Istanbul ; de l'école communale de Plouigneau à la prestigieuse Sorbonne ; de Vera la Tchèque à Nella l’Italienne... Le journal intime d’Étienne Manac’h se lit comme un roman d'apprentissage. Ce document brut révèle la camaraderie et l'amitié, les jouissances et les souffrances de l'amour, l'engagement politique dans une France agitée de mille courants contraires, dans une Europe en proie aux totalitarismes.

Il s’agit de la première partie d’un journal tenu tout au long de sa vie par ce fils de maçon qui, nommé ambassadeur par de Gaulle, représentera la France à Pékin en pleine Révolution culturelle...

700 p. ; reliure intégra ; 16 x 24 cm.

Livre relié, couv. couleurs, imp. noir. sur papier bouffant. Cahier de documents, Illustrations NB.

De très nombreuses photographies inédites de l’auteur ponctuent son journal intime : des documents exceptionnels.

Articles de presse :

Le Télégramme 24/11/2008

Ouest-France 25/11/2008

Du même auteur :
- Compagnons d’Europe. Roman / Hervé Kerven (pseudonyme). Paris : Julliard, 1949.
- Mémoires d’extrême Asie. La face cachée du monde. Paris : Fayard, 1977.
- La Chine. Mémoires d’extrême Asie 2. Paris : Fayard, 1980.
- Une terre traversée de puissances invisibles. Chine-Indochine 1972-1973. Mémoires d’extrême Asie 3. Paris : Fayard, 1982.
- Emilio. Récit à voix basse. - Paris : Plon, 1990

 

Article écrit en 2012 sur le premier tome du journal intime d'Etienne Manach:

Les éditions Skol Vreizh de Morlaix ont déniché il y a quatre ans une pépite inconnue et inépuisable, le « Journal intime » d'Etienne Manach, récupéré dans des circonstances rocambolesques par la fille de l'ambassadeur de France en Chine de 1969 à 1975, Bérénice Manach.

Depuis quelques mois, je confesse que ces écrits d'une grande force littéraire d'un fort caractère épris d'amour, de beauté et d'action politique rendent beaucoup de mes soirées passionnantes et me rapprochent des passions complexes d'une époque tourmentée et grosse d'une nouvelle nuée d'orage, pour paraphraser Jaurès, celle qui va du milieu des années 20 à l'avant-guerre. Comme le premier tome du Journal Intime d'Etienne Manac'h, peu remarqué par les journalistes de la presse nationale malgré son intérêt historique extraordinaire et ses qualités littéraires peu communes, ne s'est vendu qu'à un peu plus de sept cent exemplaires, et que le second tome, parcourant les années de guerre jusqu'en 1951, a connu une moins bonne fortune éditoriale encore, je me permets de vanter avec chaleur ces ouvrages magnifiquement mis en page à l'attention des lecteurs intéressés par l'histoire du XXème siècle, les milieux intellectuels parisiens de l'entre-deux guerres, les ressorts intimes de l'engagement communiste, et l'écriture de soi.

Un journal intime, c'est un moyen de saisir les espoirs, les conflits et l'état d'esprit d'une époque sur un mode subjectif. En l'occurence, il s'agit d'une époque héroïque,  partagée entre un optimisme historique  porté par les succès des mobilisations sociales et l'histoire en marche à l'est, inquiétude vis à vis de la montée du fascisme et du national-socialisme, un grand dégoût  vis à vis de la société bourgeoise et de ses valeurs conventionnelles discréditées par la grande guerre, une époque qui allait basculer dans la tragédie.

Ce journal intime, c'est aussi le moyen d'appréhender la construction d'une personnalité qui fait le clair en elle, n'est pas dupe de ses mensonges, de ses cruautés, de ses passions, de saisir ses évolutions et ses constantes au contact des évènements intimes et historiques. Ces derniers sont toujours à l'arrière-plan: c'est la passion amoureuse, la description du quotidien, des personnes et des lieux, particulièrement en voyage, et la discussion avec soi qui occupe le devant de la scène.

Ce Journal Intime ne s'apparente ni à des Confessions, écrites pour se justifier, ni à des Mémoires, écrites pour glorifier son rôle historique ou analyser une suite d'évènements et une époque d'un point de vue particulier, dans une volonté de témoignage. Etienne Manach n'écrit pas sur lui, me semble t-il, pour se faire connaître, se mettre en scène, s'exhiber, se pourfendre ou se réhabiliter  devant des lecteurs. L'écriture est tantôt "un exutoire authentique à ses émotions les plus intimes" (introduction de Bérénice Manac'h), une catharsis qui lui permet de se soulager à déchargeant ses inquiétudes, ses souffrances, sa nostalgie, tantôt un moyen de s'élever lui-même en prenant conscience de ce qu'il est et de ce qu'il pourrait et devrait être, tantôt un moyen de vivre deux fois et de manière peut-être plus approfondie encore dans les mots que dans la vie le plaisir de désirer et d'aimer, tantôt un moyen de faire le clair en lui-même, un point d'épape sur ses sentiments et sa vie.

C'est toujours l'individualité singulière qui est mise en avant, sans orgueil excessif (Etienne ne prétend pas à l'unicité comme Jean-Jacques Rousseau), et non l'expérience de soi et le développement de ses pensées personnelles au travers d'un dialogue solitaire comme moyen d'approcher une sagesse et une connaissance de soi valable pour tous les hommes, comme dans les Essais de Montaigne.  

Ce Journal Intime répond aussi à une vocation littéraire ressentie dès l'adolescence par ce fou de lecture, à un besoin de s'exprimer, et de le faire avec un souci du style et de la beauté de la langue qui ne trouve pas forcément à se traduire dans l'écriture d'oeuvres romanesques tant la vie d'Etienne Manach fut, par volonté ou contrainte des circonstances, dédiée à l'action et à l'amour.     

Bérénice Manac'h a accompli un travail de fourmi pour trouver des photos correspondant aux relations et aux évènements décrits par son père et pour documenter les notices biographiques de tous les connaissances auxquelles il fait référence au jour le jour dans son journal intime. On découvre au travers de ces notes, d 'abord les personnalités obscures mais rayonnantes qui ont accompagné ses premières années à Plouigneau, puis les intellectuels (Barbuse, Merleau-Ponty, Vernant, Maitron) et militants politiques anti-fascistes, communistes français, espagnols, italiens, russes qui ont été les camarades de combat d'Etienne Manac'h pendant une dizaine d'années avant qu'il ne quitte le Parti Communiste suite au pacte germano-soviétique.

A l'entame du premier tome publié de ce journal intime, un gros volume de plus de six cent pages qui se lit comme un roman même si la réalité, passée au filtre d'une sensibilité extrêmement riche et d'un talent de conteur et de portraitiste, y est souvent plus surprenante et fascinante que dans bien des fictions historiques, Bérénice Manac'h présente sans complaisance excessive son père dans une très belle introduction dont je voudrais citer quelques passages tant ces lignes éclairent sur le sujet du livre tout en laissant entier le mystère de la personnalité de ce grand écrivain romantique méconnu, qui ne cesse lui-même de chercher à s'élucider à mesure qu'il s'étonne de ce qu'il est, doué pour la joie folle, l'action enthousiaste et le plaisir, mais rattrapé sans cesse aussi par la mélancolie, le sentiment de l'échec, de l'inachevé, de l'insincérité.

 

« Ce livre, écrit Bérénice Manac'h, reproduit les premiers cahiers du journal d'un jeune Breton à travers l'époque de l'entre-deux guerres. Arraché à sa Bretagne natale en pleine adolescence, épris de littérature et rêvant lui-même d'être écrivain, passionné et révolté par les remous politiques de son temps, aimant éperdument les femmes, il décrit sa vie intérieure, ses émotions, ses désespoirs. De ses nombreux voyages à travers l'Europe, il ne rapporte pas une analyse politique, mais un portrait vivant: il n'est pas le chroniqueur de son époque et le lecteur sera déçu s'il cherche une relation précise des évènements de ce temps. Il s'agit véritablement d'un journal intime, où l'auteur se livre à l'analyse de ses sentiments. Orgueilleux mais sensible, souvent de mauvaise foi, parfois cruel sans comprendre lui-même les forces qui le poussent, il cherche à se justifier à ses propres yeux lorsqu'il se trouve odieux. Solitaire, il n'a que les pages de son journal pour épancher son désarroi et sa douleur, avouer ses faiblesses. Le souvenir de sa chère Bretagne vient souvent le consoler lorsqu'il ne sait plus vers quoi tourner son cœur trop plein.

Etienne Manac'h, mon père, est né le 3 février 1910 dans un foyer très modeste du Trégor finistérien, dans le bourg de Plouigneau. Il était le second enfant d'une famille qui en comptera cinq. Sa mère, Françoise Colleter, était « tricoteuse ». Née en 1884, elle ne savait pas écrire, contrairement à ses frères et sœurs plus jeunes. Le père, Jean François Marie Manac'h, comme le grand-père paternel, tous deux maçons, écrivaient assez bien le français. Mais la langue parlée en famille était naturellement le breton et c'est seulement à l'école que le petit Etienne apprendra le français. En 1916, Jean François Marie Manac'h meurt en Champagne, quatre mois avant que son jeune frère ne soit tué à son tour à Verdun ».

 

Cette mort absurde et cruelle du père tué loin de chez lui, alors que Etienne avait tout juste six ans, a été déterminante dans la révolte du jeune homme face à la société bourgeoise, au militarisme, qui le conduira à adhérer au mouvement communiste après en avoir été longtemps un compagnon de route alors qu'il était étudiant. Âgé de 16 ans, alors qu'il écrit les premières pages de son journal intime lors de vacances en forme de pèlerinage nostalgique et douloureux à Plouigneau, Etienne évoque ainsi de manière poignante en imaginant ses pensées à l'aune de connaissances acquises par la suite les derniers moments qu'il a passés avec son père et que l'oubli ne lui a pas ravis:

« Le dernier souvenir que j'aie, concernant mon père, se place en pleine Grande Guerre, au début de 1916, alors qu'il était en permission de vingt jours au village. Ce fut sa dernière permission... Je vois papa, lisant, auprès de la fenêtre, les nouvelles du front, avec de légers hochements de tête. Dehors, c'est le soleil pâle d'une froide journée de janvier, une journée rude, sèche et comme sonore dans sa calme lucidité.

Papa lit...Il est en costume demi-militaire, une veste de soldat, un pantalon de civil, un képi à la visière presque cassée, de pacifiques pantoufles, un menton noir de barbe. Papa lit... Il fait bon dans la salle; la cheminée flamboie; là-bas, au front, on se bat. Il doit faire mauvais, en ce moment, à la Haute-Chevauchée là-bas, en Argonne! Terrible tout de même: deux ans de mitraille, de boue, de tranchées, de bombe, de morts, et pas encore fini! Du moins, s'il n'y avait pas d' »embusqués »! Pourquoi reste t-il chez lui, aussi, ce notaire? Quelle ironie! Est-ce pour régler le testament de ceux qui tombent, là-bas, au froid, parmi les croix de bois? Terrible tout de même! Ce qu'il doit faire noir, sous les nuages de l'Argonne! … Tiens! Voilà la cloche du village qui sonne! C'est sans doute un baptême... Ah! les pauvres copains, ce qu'ils doivent mourir à cette heure! Ont-ils changé de tranchées? Oh! Ces embusqués...! Tout de même, ce qu'il fait bon ici parmi la tendresse des enfants et du village... Voilà la soupe qui chante dans la marmite! Comme ça sent bon!... Qu'est-ce qu'ils doivent manger, à c'te heure, là-bas, en Argonne, les pauvres copains! C'est terrible tout de même!

Soudain entrent dans la maison deux graves personnages, vêtus de noir. Le maire, le secrétaire de mairie! Pendant que mon père parlemente avec eux, j'opère une prudente retraite vers ma maire: c'est peut-être pour nous arrêter qu'on vient! Mais non! Papa vient vers nous en souriant, donne quelques graves explications à maman, auxquelles je ne comprends rien; puis il court dans la pièce contiguë, en revient cinq minutes après avec son resplendissant uniforme bleu horizon et sort enfin, encadré des deux mêmes personnages graves et noirs.

Pour moi, je m'empresse aussitôt de réclamer à maman des explications. « Ton père, me dit maman en m'embrassant, ton père va tenir le drapeau, pendant que l'on va décorer de la Légion d'honneur un soldat mutilé en face de la mairie ». Je bondis. « Viens donc, criai-je à mon frère Edouard, viens donc! Viens vite voir papa, le drapeau et la légion d'honneur! » Quelle joie! Nous partîmes tous deux en chantant, dans la rue du bourg, bras dessus, bras dessous .(…)

Une semaine plus tard, papa s'en alla de nouveau en Champagne. Nous allâmes tous le conduire jusqu'à mi-chemin de la gare, à travers le bois dans les feuilles jaunies, écrasées par terre en humus, exhalaient encore les senteurs fades et mouillées de l'automne dernier. Papa nous quitte en nous embrassant avec une insouciance affectée, mais, au fond du cœur, avec une angoisse mortelle. Nous montâmes sur un talus de coudriers assez proche de la voie ferrée et lorsque le train passa nous fîmes nos derniers adieux. « Je reviendrai bientôt! » nous cria-t-il.

...Il ne revint que trois ans plus tard, lorsque les trains remportèrent du Nord les convois de cercueils. Je vis quelques os, parmi lesquels trois tibias, et un peu de poussière puante. C'était tout ce qui restait de toute une vie, de tout un cœur vibrant d'amour et de courage et de toute une âme saintement passionnée de l'honneur ».

 

Ces « restes » du père, c'est la mère d'Etienne elle-même, son frère et ses enfants qui sont allés les chercher en Champagne à l'automne 1920, en passant par Paris, sa future résidence qu'Etienne découvrit ainsi en de sinistres circonstances. Etienne raconte à seize ans en une page de désolation hallucinée ce cheminement vers le lieu symbolisant toutes les douleurs de sa jeune vie:

« Nous prîmes le train à la gare de l'Est et nous arrivâmes à Châlons-sur-Marne à deux heures du matin où nous attendîmes quatre ou cinq heures un train de correspondance, dans une salle d'attente encombrée de soldats ivres. Puis nous continuâmes notre route et je me penchai à la portière, au vent froid du matin d'automne. Je revois encore en idée le paysage en ruines, morne, les murs à demi-écroulés, des maisons percées de trous, et, par endroits, dans la plaine désolée, de grands troupeaux de moutons. Ça et là, de petits cimetières blancs, avec des drapeaux tricolores et allemands, et des milliers de petites croix de bois.

A Somme-Suippe, nous descendîmes. Une seule maison restait encore debout, à proximité de la gare: c'était un restaurant, où nous entrâmes tout glacés, pour boire une tasse de café et demander le chemin de Croix. Plus d'une heure à pied par une large route à peu près déserte, défoncée, aux talus encombrés de fils et de poteaux de télégraphe. Par malheur, une averse nous surprit en chemin, une lourde pluie d'automne qui eut tôt fait de détremper le sol... Nous nous réfugiâmes, à la suite de mon oncle, dans une sape profonde qui menaçait ruine, et nous attendîmes là la fin de l'ondée, grelottants de froid... Nous attendîmes une demi-heure, une heure, puis, comme la pluie persistait à tomber, nous résolûmes d'avancer coûte que coûte: le ciel était sombre, orageux. La terre, argileuse, collait à nos pieds et rendait la marche extrêmement pénible. Autour de nous, de tous côtés, la plaine était inculte, sans arbres, sans buissons, creusée par endroits seulement par les obus; ça et là des vestiges de camps: des tranchées, des sapes, d'immenses réservoirs d'eau, cylindriques, un inextricable fouillis de fils de fers barbelés... C'était cela la guerre!

A Croix, ruisselants de pluie, nous trouvâmes, dès l'entrée du bourg, un refuge dans l'église, dont la toiture en partie effondrée laissait voir un coin de ciel noir. Une statue de la Vierge, décapitée, gisait dans une encoignure et cette retraite était toute pleine d'un silence froid et apaisant.

Le cimetière, où le maire du village nous conduisit aussitôt pendant une éclaircie, était un vaste fouillis de tombes, une forêt de grossières croix blanches. Rien n'est funèbre comme ce petit cimetière de campagne sous le vent claquant de l'automne: un sol boueux, blanchâtre, la sale craie de Champagne, molle et glissante; des ruisselets d'eau courant de toutes parts; pas le moindre gazon. Rien que quelques centaines de tertres où gisent dans la boue les os épars de quelques inconnus, avec une étiquette, une plaque de zinc avec un nom écrit en pointillé, patiemment autrefois, avec une pointe; au-dessus de ce champ lugubre, au sommet d'une perche, un vaste drapeau pendant, et les croix, dans le brouillard qui s'étend peu à peu laissant tomber des gouttes d'eau, comme des larmes... Et nous avons cherché la tombe, prenant chacun une file, nous penchant, pour lire sur chaque croix, le nom du soldat enseveli. Et nous l'avons trouvée enfin, dans un coin, cette tombe que nous étions venus chercher de si loin, un tertre de sable lavé, à demi-dispersé dans la pluie; un vieux bouquet de fleurs artificielles et fanées, mis dans une boîte près de la croix, et c'est tout. Mais qui donc a mis ce bouquet? Quel ami inconnu?

Et nous sommes tombés à genoux dans la boue, d'un seul mouvement, pour prier Dieu et pleurer... ».

 

De Dieu, il n'en sera bientôt plus question pour Etienne. Un vicaire de Plouigneau, M. Pape, avait pris Etienne en affection, lui qui lui paraissait déjà intelligent à huit ans et sensible aux livres comme aux choses spirituelles. Etienne dut à des causes triviales et à l'obstination de son instituteur laïque qui avait su, lui aussi, reconnaître les promesses de ce jeune esprit de n'avoir pas eu à quitter l'école publique de Plouigneau pour se former en tant que futur prêtre, carrière ouverte à bien des enfants pauvres forts en thème, au collège du Kreisker de Saint-Pol-de-Léon. « Après deux ans de... vaines contemplations, écrit-il jeune adulte au scepticisme et l'athéisme déjà bien enracinés, après deux ans de vie irréelle et intérieure, après avoir promené longtemps sous la nef et près de l'autel mon innocence d'enfant de chœur, marchant dans l'ombre du prêtre, vêtu de ma soutane bleue et de mon surplis blanc aux larges manches, après tout cela, je me sentis vaincu, lié, plongé pour jamais dans la molle apathie de l'adoration perpétuelle; j'étais mûr pour l'oubli du monde et du réel, et pour la poursuite toujours inassouvie de l'intangible au-delà. Le vicaire avait su réduire mon cœur malléable par le charme, la magique incantation du rêve, de la poésie, de la nature. Pourquoi ne suis-je pas aujourd'hui prêtre? M. Pape voulut me mener aux collèges des jésuites de Saint-Pol-de-Léon. L'instituteur s'y opposa et me fit passer l'examen des bourses pour le collège municipal de Morlaix. Ma mère mettait en tous mes protecteurs une confiance aveugle et tacite. Pour moi, j'étais trop jeune, trop insouciant, et j'avais coutume de me laisser mener. J'eusse certainement préféré faire mes études à Saint-Pol-de-Léon, mais, à cause des soucis matériels, le laïc l'emporta sur l'ecclésiastique ».

 

Grâce à la confirmation de ses dons scolaires, Etienne est repéré par son directeur d'école de Plouigneau M. Le Fur et commence l'Ecole primaire supérieure de Kernégues à Morlaix (le futur lycée Tristan Corbière) pour préparer l'Ecole Normale de Quimper. Il passe trois années d'internat au collège de Morlaix.

A l'été 1925, sa mère quitte définitivement Plouigneau pour rejoindre son fils aîné, le frère d'Etienne, déjà installé à Paris. La famille comme beaucoup de Bretons s'installe dans le quartier de la gare Montparnasse et Etienne sera scolarisé parmi les bourgeois dans l'établissement d'élite du lycée Buffon. C'est là qu'il fait sa première éducation politique, en méditant sur sa différence d'enfant du peuple au milieu des héritiers. Tenant son journal quasiment au jour le jour, il écrit à 18 ans: " Au lycée, je ne suis guère dans mon "milieu". Je suis seul, cuirassé dans une solitude amère, contre la raillerie, les cris, la continuelle expansion fétide des vices, le bourdonnement confus des craintes, des désirs et des passions morbides. Seul, à quoi bon lutter? Je sens la raison gronder impérieusement en moi, mais, par malheur, mes poings n'ont pas le droit d'obéir à ma raison. A quoi bon chercher à me venger? La vengeance me paraît lâche et m'est odieuse... Le mépris froid est plus beau." 

 Une semaine plus tard, ce sentiment d'humiliation se décline politiquement sous la forme d'une aspiration plus nette à l'égalité: "J'ai lu La Bruyère, voluptueusement allongé sur des coussins, plongé dans une douceur délicieuse à la lecture des fines remarques du moraliste. J'ai évoqué, à grands traits, la figure froide et sereine du penseur, qui a su glaner ses pensées au crépuscule d'un siècle merveilleux, qui a pénétré habilement les dessous de la société, qui a démasqué les financiers, "âmes pétries de boue et d'ordures", les "grands", insolents et vains, et qui a vu avec effroi, par-dessus les murs de paris, "répandus par la campagne, certains animaux farouches, noirs, livides et tout brûlés de soleil, attachés à la terre qu'ils fouillent et qu'ils remuent avec une opiniâtreté invincible" et "qui sont des hommes". Depuis ce temps, la grande roue de l'égalité a continué à rouler, lentement, inexorablement; elle a roulé sur des gens, des choses, des traditions, des cultes, des superstitions; et, calme, la formidable meule avance toujours, incoercible, férocement muette, sans entendre les cris de désespoir ou de rage, écrasant toujours sur son passage les rêves, les vaines fictions, la fausseté et le mal, l'hydre hurlante aux cent bras". 

 

Orgueilleux de caractère, rêveur, mélancolique, tourmenté, secret, mystérieux et impérieux,  Etienne lit beaucoup, avec passion, découvre la musique avec les débuts de la TSF, s'initie au combat ouvrier communiste avec les pièces de théâtre militante d'Upton Sinclair. Son modèle en révolte contre l'iniquité, les faux-semblants et en intégrité morale est Rousseau, qu'il ne supporte pas de voir raillé par des professeurs persifleurs faisant de l'esprit à bon compte: "Aujourd'hui, M.Rolland m'a mis dans l'indignation. Il faisait le cours sur Rousseau et il n'a cessé de raillé Jean-Jacques d'un bout à l'autre: mes camarades ont naturellement ri avec une certaine suffisance et un mépris hantain du pauvre fils d'horloger. Moi, j'ai mis ma tête dans mes mains et, à la barbe de M. Rolland, j'ai lu "La Nouvelle Héloïse" pour ne pas l'écouter. Pour finir, il s'est demandé si Rousseau est le futur, s'il est l'homme de demain. Et pourquoi pas? Les élections législatives, qui font tant de bruit ces jours-ci, ont donné plus d'un million de voix aux communistes. Le géant marche" . (27 avril 1928).

Les sympathies communistes de Etienne sont nourries, en dehors de l'expérience intime et douloureuse du clivage de classes, par le souvenir de la boucherie de 14-18, de la mort absurde de son père, qui font de lui un anti-militariste convaincu: " Pour moi, je ne demande qu'à ne pas être soldat. L'uniforme me déplaît car il "faut" le porter, car il faut obéir, car il faut accomplir un geste qui vient d'un autre, un geste machinal, odieux. Oh! le beau mépris que je me promets d'avoir pour toutes ces entités belliqueuses, restes d'une "Iliade" en décomposition, monde pourri vivant sur un monde suant, sanglant de pauvres! Je porterai mon fusil sur l'épaule, intact à jamais de poudre malgré les ordres, vinssent-ils même d'un général! Moi tuer, dont le père a été tué! Ironie! Moi avoir de la haine pour ceux qui ont tué mon père! Non! C'est un combat! Pour avoir la paix, il faut que l'un cesse d'abord et je me sens assez plein d'humanité pôur être celui-là! " (1er mai 1928). 

 

A l'été 1928, comme chaque année pendant les grandes vacances, Etienne retrouve la Bretagne, son paradis perdu de Plouigneau où il aide au battage, dont il décrit magnifiquement les journées et retrouvailles familiales, et découvre l'amour charnel.

En 1929, il rentre en classe préparatoire à Louis-le-Grand, se fait arrêté pour la première fois pour participation à une manifestation internationaliste et pacifiste organisée par le Parti Communiste. Il professe l'anticolonialisme à ses camarades, se laisse éblouir par le poète martiniquais René Maran, précurseur de la négritude et de l'anticolonialisme: "Que tout se rebelle! Que l'Inde saute! Que l'Indochine se secoue! ... Les Algériens doivent être des citoyens français"? (21 décembre 1929).

Il voue un amour inquiet, douloureux et inquisiteur à une jeune parisienne d'origine bretonne, Jeanne, avec laquelle il lui est très difficile d'aller plus loin que les déclarations platoniques. "J'ai le coeur en sang, écrit-il le 30 novembre 1929. J'ai maintenant une haine atroce pour moi-même, si faible. Mes vingt ans morbides, rongés de fièvres et de veilles. Je voudrais aller, venir, m'anéantir dans d'immenses espaces, laisser vivre mes sens, et laisser s'apaiser le feu de ma cervelle. La vie de la ville me sera funeste. Je suis rompu. Car j'ai la solitude qui m'est fatale. Nous traduisons Sénèque: la solitude es mauvaise. Libidinem irritat. (...)". (30 novembre 1929). "Fou, triple fou que je suis! Cruel et malhonnête, maladif, le coeur plein d'amour et ne montrant que la méchanceté pour ceux que j'aime! Je m'étonne aujourd'hui de mes vices. D'ailleurs, c'est toujours mon corps qui me conduit, mon pauvre corps torturé, fatigué, plein de désirs qu'il se refuse à assouvir, impatient. Jeanne répondra t-elle?" (fin décembre 1929).   

En 1930, Etienne connaît enfin la joie dans la vie en s'eprenant d'une jolie communiste tchèque aux cheveux courts, indépendante et nullement farouche, Véra Prokopova, à qui il fait découvrir Paris. Pendant un peu moins de deux ans, il va vivre une passion tumultueuse et un peu dyssimétrique avec cette danseuse sensible qui est plus âgée que lui et a connu déjà plusieurs aventures. Elle finira par le quitter pour un amant tchèque alors qu'il est retenu par l'enseignement de la philosophie à Beauvais (avec pour collègue Merleau-Ponty).  Etienne se remettra très difficilement de son abandon par Véra, avec qui il continuera longtemps à entretenir une correspondance pleine de reproches et d'amour contrarié, et il se conduira avec ses différentes futures compagnes avec une cruauté semblable à celle qu'il a lui-même ressenti avec la "trahison" de Véra.

En 1933, Etienne visite pour la première fois l'URSS avec Jean Maitron et raconte par le menu son voyage. Il n'est pas très critique sur ce pays neuf qu'il aime immédiatement pour lui-même et ses habitants et où il voit le monde égalitaire et rationnel de demain en voie de construction mais sa curiosité et sa sociabilité lui font discutter avec les gens et, de fait, il est forcé de remarquer que l'opulence est loin de régner, et que la misère et la famine guettent l'Ukraine en particulier. La peur de la police politique domine aussi, Etienne ne peut qu'y prêter attention.

"Une jeune femme conduit ses deux enfants à l'église. Elle parle français. M. et moi sommes restés un peu à l'écart avec elle et nous avons parlé. Elle était plus heureuse avant la révolution, dit-elle. Elle est dactylographe et gagne 140 R. Son mari est ingénieur à 350 R. Et elle prétend vivre pauvrement. Quelle vie menait-elle donc avant la révolution? Sans doute, d'ancienne famille bourgeoise. Qu'elle sache le français est déjà un signe. En Ukraine, les choses vont mal: beaucoup de morts de misère l'an dernier. Il n'y a pas assez de pain pour les coopératives. Mais, nous dit-elle, cette année la récolte sera bonne et le pain sera à 45 Kc. Pendant que nous parlons, une amie qui l'accompagne s'impatiente, la tire par le bras. Visiblement, elle a peur de nous et fait des efforts pour entraîner son amie. Nous lui avons donné rendez-vous pour ce soir à 16h, rue (...). Elle n'est pas venue. Elle a eu peur du Parti et du GPU. C'est elle aussi qui nous a dit que la famille de la servante est en partie morte, de famine et de misère".  (Kiev en Ukraine, 24 août 1933). Le constat de la misère et de la répression n'ébranle pourtant pas la confiance de Etienne dans le bien-fondé des mesures d'embrigadement et de rééducation idéologique de la population: "Notes: 80000 enfants organisés dans les pionniers. Effort pour embrigader les petits mendiants, les loqueteux, les petits enfants nu-pieds qui vendent des cigarettes. Leur donner la joie, l'amour de l'organisation collective. Ici encore, parmi les enfants de la fête, beaucoup marchaient nu-pieds, mais la majorité est déjà entraînée dans une vie nouvelle qui leur permettra de se donner à leur mesure, de se développer progressivement selon leurs aptitudes".

On ne fait pas de révolution, de société nouvelle, avec des bons sentiments et des scrupules philanthropiques, mais avec des mesures énergiques...

 

Au retour de l'URSS, Etienne Manac'h s'arrête à Berlin en 1933 où il va retrouver Eva, une guide communiste allemande, avec qui il a mission d'envoyer des messages aux communistes disséminés dans la clandestinité pour transmettre des informations ( en particulier sur leurs camarades en camp de concentration) et des directives.    

 

Puis, au mois de septembre, avec Lucienne, sa nouvelle amante parisienne, toujours missionné probablement par l'Internationale, il gagne Barcelone en pleine ébullition politique, en proie à l'agitation anarchiste qui fait anticiper une révolution prochaine: la CNT exerce alors son influence sur un million de membres. Le couple sympathise très vite avec José Balaguer, un cadre, cultivé et bon vivant, du Parti Communiste de Maurin. Les pages sur le mois passé à Barcelone sont passionnantes historiquement - comme celles sur la découverte de l'Allemagne nazie- et magnifiques d'un point de vue littéraire. Aux vacances de Noël 1933-1934, Etienne Manac'h retourne en Allemagne nazie. Pour quoi faire? :

"1°) Faire parvenir à Berlin, aux membres d'une cellule du PC, des documents, huit rouleaux de photo-films; quelques centaines de petites pellicules, filmant des colonnes de journaux communistes allemands de l'immigration (Rundschau, etc.)

2°) Faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que la militante communiste Marie Zielke, parente du député au Riechstag, Koenen, sorte de la prison hitlérienne et, pour cela, voir de nombreuses personnes influentes.

3°) Faire tout ce qui est en mon pouvoir pour ramener de Berlin à Paris le fils de "Ulrich", secrétaire pour l'Europe centrale du Comité mondial contre le fascisme.

4°) Rapporter de l'argent pour Frieda Bohm et un artiste de cinéma, M. Otten, ami et collaborateur de Pabst...".  

 

Etienne passe le nouvel an à Berlin en compagnie d'une connaissance française et de son amie allemande, qu'il décrit admirablement avec un sens de la formule laconique et un cynisme certain, non dénué de misogynie: "C'est un pauvre amour. Peut-être aussi la rudesse de Jean, sa franchise un peu grosse lui déplaisent. Elle est fort surveillée par ses parents, une tante en particulier qui lit toutes ses lettres. Aucun abandon ne serait excusé de sa part si ce n'était celui qui accompagne le mariage. Le père, sorte d'ouvrier des postes, est hitlérien; Théa sympathise fort. Hitler est bon; il a donné du travail aux ouvriers, et il ne veut nullement la guerre; il a relevé l'Allemagne. Théa est maigrement payée: 50 M par mois, et Elli à peine 80. Voilà du bon gibier pour l'hitlérisme. Ces jeunes filles aiment la parade, le café chic, où l'on peut un jour, par chance, trouver un mari nanti d'une profession potable, les promenades en automobile, etc. Ces pauvres petites ouvrières ne sont faites, psychologiquement, que d'une tendance désespérée vers la bourgeoisie. Besoin de parvenir. Et comment? Par l'homme. Leur deuxième trait psychologique, c'est celui du crochet lancé au premier cœur bénévole. Tout le charme puéril de la blonde Théa en est obscurci".

En août 1934, Etienne retourne à Berlin, à nouveau missionné, puis gagne l'URSS pour son second voyage à l'occasion duquel il tombe amoureux d'une guide touristique de Leningrad, Alissa, et fréquente un couple de communistes italiens exilés, Nella et Emilio. Nella deviendra quelques années après sa femme à Istambul (il se marie avec elle en 1943) : c'est la mère de Bérénice Manac'h. Etienne rompt avec le Parti Communiste quelques années plus tard, au moment du Pacte Germano-Soviétique et de l'invasion de la Pologne, mais, toujours engagé et anti-fasciste convaincu, il travaille pendant la guerre au côté de la France Libre et du général de Gaulle dont il devient le délégué auprès de la Turquie et des pays balkaniques.

 

Mardi 2 juillet 2019 - mardi de l'éducation populaire du PCF avec Bérénice Manac'h, auteur du Livre de Nella (Skol Vreizh, 2019) - Emilio, Nella, Etienne, trois destins exceptionnels marqués par le communisme et les tragédies du 20e siècle

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30 juin 2019 7 30 /06 /juin /2019 20:01
28ème fête de l'Humanité Bretagne, 30 novembre-1er décembre 2019: Les Negresses Vertes, Féloche, Lenine Renaud, Laurent Morrisson Trio, le groupe brestois Revers seront les invités de la scène musicale!
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29 juin 2019 6 29 /06 /juin /2019 07:11
Fête de l'Humanité des 13, 14, 15 septembre: les Finistériens font connaître sa programmation et se mobilisent pour sa réussite!
Nous avons à disposition du PCF Finistère 400 bons de soutien à 28 € ouvrant droit à l'accès aux 3 jours de la fête de l'Huma des 13, 14, 15 septembre à vendre dans le Finistère.
 
Le réseau Jeunes du PCF Brest organise des distributions aux différents festivals d'été dans le Finistère
  • Jeudis du port : 25 Juillet, 1er Août, 8 Aout, 15 Aout
  • Astropolis : 5-6-7 Juillet
  • Les Vieilles charrues à Carhaix : 19-20-21 Juillet
  • Festival du Bout du Monde à Crozon : 2-3-4 Aout
  • Fête du Bruit dans Landerneau : 9-10-11 Aout
 
Les bons de soutiens seront aussi vendus sur les marchés, sur les fêtes du Pays Bigouden (le 6
juillet à Guilvinec, le 20 août à Lesconil et le 17 août à Loctudy, qui réunissent chaque année beaucoup de monde (entre 1500 et 2000 personnes).
 
 
Fête de l'Humanité des 13, 14, 15 septembre: les Finistériens font connaître sa programmation et se mobilisent pour sa réussite!
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28 juin 2019 5 28 /06 /juin /2019 06:54
Nantes. « On chantait tous, et un nuage de gaz est arrivé… »
Vendredi, 28 Juin, 2019

Alors que les secours n’ont toujours pas retrouvé Steve, disparu le soir de la Fête de la musique après une intervention de la police, les témoignages affluent. La stratégie du maintien de l’ordre dans la ville de Loire-Atlantique est de nouveau mise en cause.

 

Nantes (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.

Sa teinte grise tranche avec la luminosité du ciel. La grue Titan, seule rescapée de cette vaste friche industrielle du port de Nantes, domine les bords de Loire, témoin silencieux des nuits de Fêtes de la musique. Et de la dernière notamment, qui a viré au tragique. Il est un peu plus de 4 h 30, ce samedi 22 juin, quand Titouan et Thomas retournent sur le quai Wilson, où s’étalent une dizaine de « murs du son », entre le fleuve et les rochers semés le long de l’immense allée. Ils se sont absentés dix minutes à peine. Le temps « d’aller pisser ». À leur retour, « l’ambiance bonne enfant avait laissé place à la panique ». Les cris au lieu de la musique.

« Tout le monde courait », racontent les deux potes. Pris dans un nuage de lacrymogène, Titouan avoue que, sur le coup, il n’a pas bien compris ce qu’il se tramait. Aucune trace de leurs amis et impossible de les joindre. Chargés à leur tour par des policiers grimés en « Robocops », les deux étudiants détalent. Sur son parcours, Thomas voit un homme se jeter à l’eau, puis regarde au bord. « Ils étaient quatre, ils nageaient sans paniquer, les secours étaient là, j’ai poursuivi ma route », raconte le jeune. Parmi eux, Jérémy : « Je me suis simplement décalé pour éviter les gaz. J’ai basculé. » Après une chute de 7 mètres – la marée était basse –, il parviendra à s’accrocher à une corde, avant d’être recueilli par un bateau de la sécurité civile.

À quelques mètres de là, Jules se fait prendre à partie par des policiers. « Je cours, je tombe au sol et là quatre d’entre eux arrivent sur moi, me sautent dessus. » Le jeune vigneron de 23 ans affirme avoir pris des « coups de matraque ». Quelques minutes plus tôt, il dansait tranquillement au rythme du son lancé par le dernier DJ qui n’avait pas encore coupé. « Les flics sont arrivés, raconte Jules. Ils ont insisté, le ton est monté, ils ont refusé une dernière chanson. Le DJ a fini par couper. Ils ont tourné les talons. Et là, le DJ a passé, en baissant le son, les Béruriers noirs : “La jeunesse emmerde le front national…” »

Selon Jules, une quinzaine d’agents de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) et de la brigade anticriminalité (BAC) auraient alors lancé les gaz sur les « teufeurs » en train de chanter, tandis que des maîtres-chiens lâchaient leurs bêtes au milieu de la foule. « Je leur ai gueulé dessus, explique Jules. On manifeste pour le climat, on se fait gazer, on manifeste pour nos droits, on se fait gazer, on fait la fête, on se fait gazer. J’étais très alcoolisé, et tellement vénère. J’ai pris une pierre et je l’ai lancée, sans viser quelqu’un mais juste parce qu’entre le gaz et la charge c’était trop pour moi. Cette société-là, je n’en veux pas. » Interpellé, il finira la nuit en garde à vue. « En me débattant, j’ai apparemment cassé le nez d’un des flics », lui a-t-on expliqué. Il est convoqué le 3 janvier au tribunal.

Quatorze personnes sont tombées à l’eau

Au total, une dizaine de grenades de désencerclement, 30 de lacrymogènes et une dizaine de balles de LBD auraient été tirées ce matin-là. Quatorze personnes sont tombées à l’eau. Tandis que Steve Maia Caniço, animateur périscolaire de 24 ans, est toujours porté disparu à l’heure où nous écrivons ces lignes. Son téléphone a « borné » pour la dernière fois samedi matin, aux alentours de 3 heures, dans la zone du quai Wilson. Deux enquêtes ont été diligentées. L’une de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), demandée par le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. L’autre pour disparition inquiétante, ordonnée par le parquet de Nantes.

Dans un courrier adressé au préfet, la maire (PS) de la ville, Johanna Rolland, exige la vérité sur « la stratégie de sécurité adoptée à cette occasion et sur les responsabilités, qui doivent être clairement établies ». Le directeur adjoint de la police de Nantes, Thierry Palermos, a tenté mercredi de déminer le terrain : « À aucun moment il n’y a eu de charge de policiers avec pour objectif de repousser les jeunes en direction de la Loire », assure-t-il. Voire. En tout cas, l’action de ses troupes a eu de graves conséquences. Un appel à témoins, lancé par Freefrom et Media Son, deux organisateurs de rassemblements festifs, a récolté plus de 80 témoignages depuis mardi. Ils décrivent tous les mêmes scènes de violence et de panique. « Je me suis fait pousser et j’ai pris un coup dans le thorax, relate l’un d’eux. Ensuite, un ami s’est fait taper par cinq CRS, quand j’ai voulu le défendre, on m’a dit “toi, tu dégages ou je te gaze” à plusieurs reprises. » Une plainte collective devrait être déposée pour mise en danger de la vie d’autrui, explique Freefrom.

Le scepticisme règne au sein même de la police. Dans les colonnes de Ouest-France, Philippe Boussion, secrétaire régional du syndicat Unité SGP-FO, n’a pas mâché ses mots, qualifiant l’ordre donné par le commissaire qui dirigeait les opérations d’« aberrant », de « faute grave de discernement, (…) mettant d’abord nos collègues en danger, et les usagers ». Analyse cinglante : il ne s’agissait pas de casseurs mettant Nantes à sac, et nécessitant d’agir rapidement, mais de simples fêtards. De plus, « en intervenant sans tenir compte du rapport de forces, à 15 contre plusieurs milliers de personnes, qui, à 4 h 30 du matin, sont forcément dans un état éthylique et/ou stup avancé, dans l’incapacité de raisonner ou de comprendre l’intervention de la police un soir de Fête de la musique : c’était la confrontation assurée ». Et de conclure : « Nous avons déjà alerté à plusieurs reprises sur la vision de la sécurité de ce commissaire, qui expose régulièrement nos collègues par (…) sa vision exclusivement musclée de la sécurité. Nous demandons à ce que l’IGPN fasse son travail et pointe la responsabilité du donneur d’ordres ! »

« Habituellement, ça se passe en bonne intelligence avec la police »

Le syndicat Alliance (classé à droite) ne trouve, lui, rien à redire à l’attitude des policiers, qui n’auraient fait que répondre à des agressions. Son secrétaire départemental, Arnaud Bernard, se questionne plutôt sur le lieu choisi, jugé « dangereux ». Un faux débat, balaie Samuel Raymond, de Freefrom. « Depuis vingt ans, à Nantes, tous les 21 juin, les sonos électro s’installent dans cette zone, loin des habitations », rappelle ce spécialiste de l’événementiel. Près de l’eau et sans garde-corps, l’endroit est bien connu et des procédures de sécurité sont prévues. Selon la mairie, deux agents de sécurité étaient sur place pour faire le lien avec le poste de secours installé juste à côté dans le « Hangar à bananes », dont les effectifs avaient été doublés. À la demande de la municipalité, les marins de la Société nautique atlantique (SNA) étaient également présents pour épauler les sapeurs-pompiers. « Des soirées open air ont régulièrement lieu sur les bords de Seine ou encore le long du canal de l’Ourcq, à Bobigny notamment, voire au bord d’autoroutes, rappellent des fans de soirées électro. Mais habituellement, lorsque la police vient, tout se passe en bonne intelligence… »

Ce drame s’inscrit dans un contexte de multiplication des violences policières, et particulièrement à Nantes. Ce n’est pas un hasard si les organisations syndicales (CGT, FO, FSU, Solidaires, MNL) ont, dès le début de la semaine, adressé une lettre ouverte au préfet pour dénoncer « une conception irraisonnée et aveugle du “maintien de l’ordre’”» pour des événements se déroulant un jour de Fête de la musique. « Nantes subit depuis des années un engrenage malsain et une multiplication d’incidents liés à l’utilisation de la force publique », dénonce l’intersyndicale. Adjoint (PCF) au maire, Aymeric Seassau partage le constat. « Il est incroyable qu’une charge de police, accompagnée de l’utilisation de toute la gamme d’armement du moment, provoque un tel drame un soir d’été où des jeunes et moins jeunes viennent célébrer la culture, le partage, la musique. »

À ses yeux, Nantes est devenue un laboratoire de la stratégie de la tension depuis plusieurs années. Un avis largement partagé. Pour preuve : lancée mardi par le dessinateur de Presse Océan Éric Chalmel, une pétition dénonçant les violences policières de samedi dernier avait déjà réuni plus de 4 200 signatures deux jours plus tard. « Il ne s’agit pas de trouver des responsables intermédiaires dans une chaîne de commandement qui semble de plus en plus incontrôlée, écrit Chalmel. Le préfet d’Harcourt, le ministre Castaner ont mis des jeunes en danger mortel, ils doivent en tirer les conséquences immédiates, quelles que soient les conclusions de l’enquête IGPN : ils doivent démissionner. » Un bon résumé du sentiment général à Nantes.

Clotilde Mathieu
Nantes, fête de la musique - 14 jeunes tombés dans la Loire, et un disparu, suite à une charge policière. On chantait tous, et un nuage de gaz est arrivé (L'Humanité, 28 juin 2019)
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27 juin 2019 4 27 /06 /juin /2019 11:00
Venue d'Agnès Buzyn dans le Finistère le 28 juin - mobilisations santé organisées par la CGT
Pour la venue d'Agnès Buzyn dans le Finistère
Rassemblement 9 H 30 Centre Hospitalier de la Presqu'île de Crozon
et Rassemblement 15 H 30 Ehpad St Pierre à PLABENNEC

par ailleurs aujourd’hui Mobilisation Jeudi 27 Juin
14h00 à 15h00 Devant l’hôpital Site de Quimper

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26 juin 2019 3 26 /06 /juin /2019 19:48
Contre la privatisation d'ADP, mobilisons-nous de manière unitaire et coordonnée - Communiqué du PCF Finistère, 24 juin 2019

Communiqué du PCF Finistère - 24 juin

La pétition pour une consultation nationale au sujet de la privatisation du groupe "Aéroports de Paris" a été lancée le 13 juin 2019.

A l’initiative des groupes parlementaires communistes, socialistes, FI, rejoints par les députés et sénateurs LR, la représentation nationale a réussi à imposer un Référendum d’Initiative Partagée (RIP) sur la reconnaissance du caractère de« service public national » des aérodromes parisiens.

ll faudra réunir avant le 12 mars 2020 4,7 millions soutiens à la loi cosignée par 248 parlementaires de gauche et de droite et validée le 9 mai dernier par le Conseil Constitutionnel.

A ce jour plus de 330 000 soutiens au  référendum ont été collectés.

Le 11 juin dernier les représentants des groupes LR, PS,LFI, PCF, Libertés et territoires se sont réunis au Sénat. Ils ont créé une Coordination nationale du référendum. Cette coordination a pour but de  populariser la tenue du Référendum d'Initiative Partagée, d'aider nos concitoyennes et nos concitoyens à se mobiliser sur la consultation, à se retrouver dans une démarche dématérialisée très encadrée et très administrative, de surmonter les difficultés techniques.

 

Notre Fédération vient de s’adresser aux  organisations à l'origine de la démarche et leur propose de créer une Coordination Finistérienne du Référendum, élargie aux syndicats et au mouvement associatif. Vous trouverez notre courriel en pièce jointe.

 

Nous proposons une réunion d'échanges préalables et de concertation   à Brest 6 rue André Berger le mercredi 3 juillet à 18h30.

 

Brest le 24 juin 2019
 
 
 
Contre la privatisation d'ADP, mobilisons-nous de manière unitaire et coordonnée - Communiqué du PCF Finistère, 24 juin 2019
Fédération du Finistère du PCF 5 rue Henri Moreau 29200 Brest federation@29.pcf.frFacebook: Parti Communiste du Finistere Chaine You Tube : Rouge Finistere PCF 29

Aux organisations de gauche, syndicales, associatives.

 

Mobiliser contre la privatisation d'ADP et pour la tenue d'un référendum d'initiative citoyenne.

 

Proposition d'une réunion d'échange et de concertation le mercredi 3 juillet à 18h30 

Bonjour à toutes et tous,

Comme vous le savez Président de la République et le Gouvernement ont pour objectif de privatiser complément les Aéroports de Paris (ADP) – un groupe dont l’État est aujourd'hui actionnaire à 50,6 %: ADP est la deuxième valeur boursière détenue par l’État après EDF.

Ce projet soulève une très forte opposition dans tout le pays, à l'Assemblée Nationale et au Sénat. Comme en témoigne les 300 000 signatures pour le référendum collectées dès les premiers jours.

En effet, la maîtrise publique de nos plus grands aéroports nationaux est un enjeu d'intérêt national.

Si ADP est privatisé, quel impact stratégique, sécuritaire, social, sur l'aménagement du grand Paris ? Sur une augmentation des coûts des prestations pour les compagnies aériennes et les usagers ? Sur les politiques de transition écologique ?

Pour privatiser l’État devra payer les actuels actionnaires minoritaires d'ADP à hauteur de 1 milliard. Parmi eux, le groupe Vinci, qui est candidat au rachat ! La privatisation d'ADP fait peser de lourdes menaces sur les conditions de travail des salariés de l'entreprise.

A l’initiative des groupes parlementaires communistes, socialistes, FI, rejoints par les députés et sénateurs LR, la représentation nationale a réussi à imposer un Référendum d’Initiative Partagée (RIP) sur la reconnaissance du caractère de « service public national » des aérodromes parisiens, proposition d'un RIP validé le 9 mai dernier par le Conseil Constitutionnel.

Il faudra réunir avant le 12 mars 2020 4,7 millions soutiens à la loi cosignée par 248 parlementaires de gauche et de droite qui consacre ADP comme un service public national donc non cessible au privé. Il peut être possible de s'opposer à une nouvelle privatisation et au bradage du patrimoine public au profit exclusif des intérêts privés. Si ces 4,7 millions de signatures sont recueillies, le gouvernement se trouvera l'obligation de .consulter les français sur ce projet

C'est un enjeu de maîtrise publique d'un secteur stratégique pour notre pays, un enjeu de démocratie, et aussi un enjeu financier pour l’État car ADP est rentable et permet d'investir des millions chaque année dans le service public.

Le 11 juin dernier les représentants des groupes LR, PS, LFI, PCF, Libertés et territoires se sont réunis au Sénat. Ils ont créé une Coordination nationale du référendum. Cette coordination a pour but de populariser la tenue du Référendum d'Initiative Partagée, d'aider nos concitoyennes et nos concitoyens à se mobiliser sur la consultation, à se retrouver dans une démarche dématérialisée très encadrée et très administrative, de surmonter les difficultés techniques.

Très attachés, comme vous, à la réussite de cette consultation nous vous proposons de créer une Coordination Finistérienne du Référendum rassemblant les organisations à l'origine de la démarche, élargi aux organisations syndicales et au mouvement associatif.

Nous appelons nos sections à initier chacune pour ce qui les concerne localement une démarche identique

Pour cela nous vous proposons une réunion d'échanges préalables et de concertation dans nos locaux du PCF à Brest 6 rue André Berger le mercredi 3 juillet à 18h30.

Je me tiens à votre disposition pour discuter de cette proposition.

Ismaël Dupont, secrétaire départemental de la fédération PCF du Finistère –

 

 

 

 

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26 juin 2019 3 26 /06 /juin /2019 11:55
Rassemblement des agents des Finances publiques le 18 mai 2018 à Morlaix

Rassemblement des agents des Finances publiques le 18 mai 2018 à Morlaix

Nous vous encourageons à signer la pétition "Soutenez les agents des Finances
publiques 29 contre le plan de "Géographie revisitée".
 
Les agents des Finances publiques du Finistère ont besoin de plus de soutiens pour la défense du service public des Finances Publiques, si essentiel. 
 

Prélèvement à la source, dématérialisation des procédures et des échanges...
Nous ne sommes pas contre le changement et les réformes. On se modernise déjà depuis des années.

Mais aujourd'hui il s'agit d'un véritable démantèlement en marche forcée de la DGFIP dans le Finistère.

Suppression d'1/3 des emplois, fermetures des trésoreries, baisse de qualité du service rendu aux usagers, déplacement massif d'agents à travers le département pour conserver leurs emplois.

Cette réforme se fait dans un contexte de réduction des effectifs et vise à limiter l'accès des usagers à l'administration des Finances publiques par le seul canal de l'Internet.

 
Pour en savoir plus et pour signer, c'est ici:
 
 
 
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26 juin 2019 3 26 /06 /juin /2019 11:15
Maître Elise Brand, avocate spécialiste en droit du travail, adhérente PCF, la bête noire du patronat (Ouest-France, pages Bretagne, jeudi 20 juin 2019)

Maître Elise Brand, la bête noire du patronat (Ouest-France, pages Région, jeudi 20 juin 2019)

Un très beau portrait d'une adhérente communiste normande, avocate en droit du travail, star du barreau et défenseur des ouvriers et employés victimes de plans sociaux et de licenciements à but de rentabilité financière. Merci à Dominique Resmon de nous avoir signalé l'article et de nous l'avoir transmis.

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22 juin 2019 6 22 /06 /juin /2019 12:34
Leçons d’Histoire...

 

http://pcbigouden.over-blog.com: un article de Torreben sur le blog du PCF Pays Bigouden: Le Travailleur Bigouden

 

La grande salle de l’Amicale Laïque au port de Lesconil avait fait le plein. 250 personnes se sont retrouvées à 18 heures pour assister à la conférence de Gaston BALLIOT et Jean KERVISION consacrée à la Résistance en Pays Bigouden de 1940 à 1944. Preuve s’il en est que la mémoire et l’intérêt historique restent vifs chez de nombreux bigoudens.

Gaston Balliot et Jean Kervision sont les auteurs du site internet « bigouden1944 » (www.bigouden1944.wordpress.com), site sur lequel on peut retrouver les très nombreux documents, biographies et photos qu’ils ont pu recueillir concernant cette époque.

Cette conférence a pu être réalisée en liaison avec la municipalité de Plobannalec-Lesconil dont nous remercions particulièrement le maire Bruno JULLIEN ainsi que son adjoint Guy LEMOIGNE. De nombreux membres de la municipalité étaient présents vendredi soir. Nous remercions également Mme Desnos de l’Amicale Laïque de Lesconil, pour avoir accepté d’accueillir cette manifestation dans leur magnifique salle.

Beaucoup de monde donc, mais nous déplorons pour notre part l’absence remarquée de la presse pourtant invitée (Ouest-France et Le Télégramme) qui aura fait preuve ainsi d’une singulière cécité.

Joël HEDDE au nom de la section bigoudène du PCF a tiré la conclusion de cette soirée en appelant à une indispensable vigilance face à la montée du fascisme en Europe et en France, tant il est vrai – comme le rappelait Berthold Brecht que « Le ventre est encore fécond d'où a surgi la bête immonde.».

Il n’est pas inutile non plus de souligner que les «  Fusillés de 1944 », ces martyrs de la Résistance, étaient nos camarades... des communistes.

ALRX

Leçons d’Histoire...
Leçons d’Histoire...
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