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10 mars 2018 6 10 /03 /mars /2018 12:04
Volonté d'indépendance du Crédit Mutuel-Arkéa: Prenons un peu de profondeur de champ par rapport à la rhétorique bien huilée du banquier sarkozyste Jean-Pierre Denis et des organes de presse qui la véhiculent...

 

L’origine du mouvement mutualiste bancaire se situe en Allemagne, en Rhénanie, plus précisément. Un fonctionnaire municipal, issu d’un milieu de pauvreté, Frédéric-Guillaume Raiffeisen, marqué par la grande disette qui a sévi entre 1846 et 1847 crée une caisse de secours aux agriculteurs pour lutter contre l’usure. La première caisse mutuelle de dépôts et prêts, permettant aux agriculteurs disposant de finances de recevoir un intérêt en déposant leurs avoirs dans cette caisse qui prêtait cet argent aux paysans, à taux faibles, pour leur permettre de survivre, de s’installer ou d’investir. Cette caisse fait rapidement des petits en Alsace, qui fonctionnent grâce aux bénévoles qui décident d’y consacrer leur temps. Cette idée, dans ces régions, émane d’un courant « chrétien-social ». Les premières caisses mutuelles de dépôts et prêts crées en Bretagne, sont également initiées par ce même courant, et sont d’ailleurs ouvertes le plus souvent dans les presbytères.

 

Un autre courant de pensée et d’action participe à la mise sur pieds de fédérations de crédit mutuel, le syndicalisme (principalement la CGT) et la gauche ouvrière, singulièrement le Parti Communiste. Longtemps, les dirigeants du Crédit Mutuel Méditerranéen et du Dauphiné-Vivarais (Pierrev Juvin qui fut aussi Président de la MACIF), étaient des communistes. La fédération du Sud-Ouest (Angoulême/Bordeaux) a été  crée par les militants CGT de la poudrerie d’Angoulême.

 

Au fil du temps, le besoin de fédérer ce mouvement s’est traduit par la création de La Confédération Nationale du Crédit Mutuel. Cette « unification » du Crédit Mutuel a mis plusieurs décennies avant d’aboutir.

 

En Bretagne, les Caisses Rurales et Urbaines du CM du sud finistère, les Caisses d’Entraides des Côtes d’Armor et la Fédération du CM de Landerneau, qui se nommait déjà CMB, ont fusionné dans la période allant de fin des années 1970 au début des années 1980.

 

La philosophie du mouvement mutualiste est : "un homme, une voix". C’est sur la base de ce principe que chaque fédération se Crédit Mutuel  est représentée au niveau confédéral en fonction du nombre de sociétaires qu’elle compte en ses livres.

 

Lors de la privatisation du groupe CIC, le Crédit Mutuel d’Alsace (le plus puissant financièrement) s’est porté candidat au rachat, en obtenant  l’appui politique des autres fédérations du CM, et a emporté la mise.

 

Dans le même temps, les regroupements se poursuivent en interne et rapidement, trois groupes cohabitent : l’Alsace qui s’entoure de 10 fédérations satellites ( Champagne-Ardennes, Lyon, Ile de France, Nantes, Laval, La Roche/Yon, Caen, Chateaudun, Méditerranée, Dauphiné-Vivarais) Ce groupe, ainsi constitué est appelé CM11/CIC. La fédération de CM du Nord conserve son indépendance politique, tout en dépendant de l’informatique du CM11/CIC. Le CMB s’allie au CM du Sud-Ouest et au CM Massif Central et dispose de son informatique propre, ainsi que de sa compagnie d’assurance vie et IARD (SURAVENIR).

 

Ces trois groupes possèdent chacun un nombre important de filiales, telles que des banques en ligne.

 

2008 : arrivée à la tête du CMB, qui avait déjà fait le choix de se nommer « Groupe Arkéa », Jean-Pierre Denis, ex directeur de cabinet de Chirac à la mairie de Paris et ex membre du cabinet de Sarkozy à l’Elysée.

 

Homme de droite et libéral convaincu, Jean-Pierre Denis crée rapidement la Société des Cadres de Direction(SCD) qui devient prestataire de service pour diriger toutes les sociétés du groupe. A son arrivée, la rémunération des principaux dirigeant étaient inférieure à 100 000€/an.

Très rapidement, la rémunération s’emballe pour atteindre 1,6 millions € en 2016.

Pas très mutualiste dans la démarche comme dans les montants…

Pour comparaison, La rémunération annuelle du Président de la Confédération du CM est de 800 000€ en 2016.

 

Au regard des ces faits, on peut mieux comprendre la volonté d’indépendance de Jean-Pierre Denis qui ne veut à aucun prix rendre des comptes à la Confédération et continuer à acquérir ou prendre des participations dans les secteurs qu’il juge opportuns.

 

L’organisation nationale du CM implique une solidarité financière entre tous les membres de la Confédération et les résultats, ainsi que le ratio prudentiel consolidé servent de critère aux agences internationales de notations pour apprécier la solidité de l’entité Crédit Mutuel.

 

La note attribuée par ces agences influent sur les taux de refinancement que paie le CM sur les marchés.

 

L’indépendance du Groupe Arkéa aura, inévitablement une influence sur les taux pratiqués, ce qui risque fort d’entraîner, mécaniquement, une hausse des taux appliqués aux sociétaires et clients ainsi qu’une augmentation significative des frais de gestion facturés.

 

Dans une logique capitaliste de réduction des coûts, nous savons à l’avance qui devra payer l’addition : ce sont les salariés.

 

De plus, cette indépendance implique la perte de la « marque » Crédit Mutuel et donc, selon toute vraisemblance, la perte du statut de banque mutualiste. Pour quel statut ??? 

 

Notre responsabilité politique tient à demander qu’un médiateur soit nommé par le gouvernement pour que les liens soient renoués et que l’aventure de la sécession soit évitée.

  •  Les dirigeants du Groupe Arkéa se glorifient de l’excellence des résultats depuis 2008 et s’en servent pour justifier l’indépendance par rapport à la Confédération.
  • Cet argument se retourne très facilement : ce développement très favorable s’est bien déroulé alors qu’Arkéa demeurait au sein de la Confédération, donc l’appartenance à la Confédération n’a empêché en rien le développement autonome du Groupe Arkéa.
  •  Quel serait le statut bancaire du Groupe Arkéa en cas de départ de la Confédération ??
  • De quel manière les dirigeants du CMB Arkéa peuvent-ils rassurer ses clients-sociétaires quant à l’appréciation du groupe sur les marchés financiers ??
  • Les parts sociales détenues par les sociétaires continueront-elles d’être incluses dans les fonds propres ??
  • Quels engagements en terme de pérennisation  et de progression de l’emploi ??
  • Quelle influence sur la fidélité de la clientèle pourrait avoir la disparition de la marque Crédit Mutuel ??

 

La Fédération du Finistère du Parti Communiste Français

1 er MARS 2018 

Le Samedi 17 février, le Ouest-France a publié notre communiqué sur le conflit au Crédit Mutuel Arkéa. Merci au journal de faire son travail pour l'expression du pluralisme politique

Arkéa: les communistes contre le "divorce"

La fédération du Finistère se positionne sur la situation du CMB Arkéa et le conflit qui pourrait mener à "un divorce qui, pour nous, aurait des conséquences très dangereuses pour les salariés et la pérennité de l'activité". Les communistes se disent "très attachés aux valeurs du mouvement mutualiste". Selon eux, "la scission comporte des risques et des interrogations multiples". 
Ils évoquent ainsi le risque de la dégradation de la note du CMB-Arkéa, ce qui pèserait sur le coût des ressources; le risque de voir exclues des fonds propres les parts sociales qui y sont actuellement intégrées; la perte de la "marque" Crédit Mutuel, et pour quel statut bancaire: mutualiste, coopératif, banque classique...? ; l'abandon de la solidarité nationale interfédérale. 
Les élus communistes soulignent aussi que "la crainte la plus importante à nos yeux, ce sont les interrogations sur les conséquences à terme sur les salariés, leurs conditions de travail et leurs emplois". 
Pour conclure, ils indiquent que "si les craintes que nous ne sommes pas les seuls à redouter viennent à se réaliser, les dirigeants du CMB Arkéa, et singulièrement son président, porteraient une très lourde responsabilité".

Ouest-France, pages Finistère, samedi 17 février 2018

CMB-ARKEA:  un divorce qui doit être évité car il aurait des conséquences plus que périlleuses! (déclaration du PCF Finistère)

Fédération du Finistère du Parti Communiste Français

5 rue Henri Moreau – 29 200 BREST – 06 20 90 10 52

 

CMB-ARKEA:

un divorce qui doit être évité car il aurait des conséquences plus que périlleuses!

 

Communiqué du PCF Finistère - 16 février 2018

La volonté exprimée par les dirigeant du CMB-ARKEA et de la fédération du CMB de quitter la confédération Nationale du Crédit Mutuel s’affirme de jour en jour. Les administrateurs des caisses locales vont avoir à exprimer leur choix.

Les communistes qui ont été à l’origine de la création de plusieurs fédérations de Crédit Mutuel (Marseille, Valence, Angoulême), sont très attachés aux valeurs du mouvement mutualiste et souhaitent attirer l’attention de chacun(e) sur les enjeux du conflit en cours.

La scission comporte des risques et des interrogations multiples :

-Risque de dégradation de la note du CMB-ARKEA , comme Standars & Poors vient de le signifier, ce qui pèserait sur le coût des ressources, voire sur le ratio prudentiel à moyen terme

-Risque de voir exclues des fonds propres les parts sociales qui y sont actuellement intégrées

-Perte de la « marque » Crédit Mutuel qui est la banque préférée des français, pour quel statut bancaire (mutualiste, coopératif, banque classique…?

-Abandon de la solidarité nationale interfédérale

Enfin,  une crainte importante à nos yeux concerne les interrogations sur les conséquences à terme sur les salariés, leur conditions de travail et leurs emplois.

Les craintes que nous exprimons sont également exposées dans les conclusions du rapport commandé par la Direction Générale du Trésor et la Banque de France à Christian Noyer, gouverneur honoraire de la Banque de France : «  Le maintien de l’unité serait nettement préférable, tant pour la stabilité de l’ensemble du monde bancaire mutualiste et la crédibilité du modèle mutualiste eu sein de l’union bancaire, que d’un point de vue prudentiel dans la mesure ou la viabilité d’ARKEA dans un scénario de séparation reste à vérifier »

Le Crédit Mutuel, composé de multiples caisses départementales ou régionales a mis des décennies avant de trouver son unité nationale. Un retour en arrière aurait un effet désastreux sur l’image de cette « famille » mutualiste en risquant de fragiliser fortement les composantes essentielles et historiques que constituent le Crédit Mutuel de Bretagne et le CMB-ARKEA.

D’ores et déjà, la fédération du Crédit Mutuel Massif Central, qui fait partie d’ARKEA, jusqu’à présent, s’est désolidarisée de la démarche engagée.

Si les craintes que nous ne sommes pas les seuls à redouter venaient à se réaliser, les dirigeants du CMB-ARKEA, et singulièrement son Président, porteraient une très lourde responsabilité.

Il n’est jamais trop tard pour renouer un dialogue et entrer en négociation sur le champ d’autonomie qui pourrait être reconnu au CMB-ARKEA, ce que n’interdisent pas les statuts de la CNCM. La nomination d’un médiateur pourrait faciliter cette démarche, le gouvernement ne pouvant se désintéresser d’un sujet aussi brûlant.

Brest, le 16 février 2018

Ouest-France
Crédit Mutuel de Bretagne : privé de Paris

Publié le 09/03/2018

 

 

Le siège du Crédit Mutuel Arkéa au Relecq-Kerhuon aux portes de Brest. | archives Béatrice Le Grand

Le Crédit Mutuel de Bretagne voulait s’installer à Paris. Mais la justice ne lui donne pas le feu vert. Pour autant, la banque bretonne y voit la preuve que son appartenance à la Confédération nationale de la banque mutualiste est un frein à son développement.

Le conflit entre le groupe Crédit Mutuel Arkéa (fédérations de Bretagne, du Sud-Ouest et du Massif Central), un ensemble de quelque 9 500 salariés et plus de 4 millions de clients, et la Confédération nationale de la banque mutualiste, a connu deux nouveaux épisodes devant la Justice. Arkéa a lancé le processus afin de quitter l’organe central. Une indépendance dont il ne doute pas qu’il tirera profit pour se développer.

Pas de caisse à Paris pour le Crédit Mutuel de Bretagne

On peut parfois être satisfait d’une décision de justice qui ne vous donne pas satisfaction. La cour administrative d’appel de Paris vient de rejeter le recours du Crédit Mutuel de Bretagne contre une décision de la Confédération nationale de la banque mutualiste. Celle-ci avait refusé à la banque bretonne d’ouvrir une caisse dans la capitale. En Bretagne, elle en compte 220.

Le groupe Arkéa (fédérations de Bretagne, du Sud-Ouest et du Massif Central) y voit la preuve que son appartenance à la Confédération nationale est bel et bien un frein à son développement. Et c’est pour cela qu’il envisage de la quitter. Ses caisses locales seront consultées sur le sujet à partir du 23 mars. De grandes manœuvres sans précédent dans le monde bancaire.

Si l’indépendance devient réalité, le groupe installé au Relecq-Kerhuon, près de Brest, en attend de nouveaux territoires à conquérir, au-delà de ses limites territoriales. « Nous pourrons nous développer où cela aura du sens par rapport à nos enjeux commerciaux », explique-t-on au siège d’Arkéa. Comme à Paris justement.

Plus en bas, la fédération du Sud-Ouest est présente dans les départements de la Dordogne, de Gironde et de la Charente-Maritime. Seulement, la Région Nouvelle Aquitaine en compte 12. De quoi donner des envies d’expansion au groupe Arkéa où l’on ajoute : « Nos bons résultats montrent que nous pouvons nous développer. »

Plus de frontières territoriales

À la Confédération nationale, on est aussi satisfait de cette décision. Parce qu’elle rappelle, pour l’organe central, une règle majeure : « Il ne peut exister qu’une seule fédération territorialement compétente pour une circonscription donnée. » Autrement dit, une fédération ne peut aller chercher de nouveaux clients sur le territoire d’une fédération voisine.

L’organe central évoque aussi la volonté d’indépendance affichée depuis des mois par le groupe Arkéa : « Cette décision conduit à s’interroger encore davantage sur le souhait des dirigeants du Crédit Mutuel Arkéa de quitter le groupe Crédit Mutuel, ce qui induira nécessairement la fin du bénéfice de la territorialité pour les caisses concernées et le développement de caisses de crédit mutuel dans ces territoires. » Menace à peine voilée. Si Arkéa quitte bel et bien la Confédération nationale, rien ne pourra lui interdire de chercher à se développer au-delà de ses territoires historiques. Mais rien n’empêchera, non plus, d’autres fédérations de venir y chercher de nouveaux clients.

Les sanctions à l’égard d’Arkéa stoppées

Sur un autre front, Arkéa a obtenu gain de cause. Le Conseil d’État a estimé que la Confédération nationale ne pouvait s’appuyer sur ses statuts actuels pour sanctionner les dirigeants d’Arkéa. Mais l’organe central envisage de les revoir sans tarder.

« Cela confirme ce qu’a toujours affirmé le groupe Arkéa. La Confédération nationale ne peut donc engager légalement aucune procédure de sanction sur la base de ses statuts actuels. La procédure de sanction engagée à l’encontre des dirigeants du groupe Arkéa est donc caduque », poursuit ainsi Arkéa.

Si de son côté, la Confédération nationale ne peut que prendre acte de cette décision, elle explique aussi qu’elle ne remet pas pour autant son pouvoir de sanctionner des dirigeants. À condition, effectivement, de revoir la procédure.

Une lettre ouverte de la caisse du Crédit Mutuel Rennes enseignant

Les administrateurs de la caisse du Crédit Mutuel Rennes enseignant sont opposés au départ de la Confédération nationale. Au total, en Ille-et-Vilaine, cette caisse qui rassemble des enseignants et du personnel administratif des établissements scolaires, compte 7 000 clients et sociétaires.

Ces administrateurs ne croient pas qu’un départ d’Arkéa est la condition désormais indispensable à son développement. « Notre liberté, c’est de croire que la Confédération nationale du Crédit Mutuel soutiendra notre développement et garantira notre autonomie comme cela a toujours été. Notre liberté, c’est de refuser une scission que les sociétaires n’ont pas demandée », insistent-ils.

https://www.ouest-france.fr/bretagne/credit-mutuel-de-bretagne-prive-de-paris-5612699

fédération nationale ne peut que prendre acte de cette décision, elle explique aussi qu’elle ne remet pas pour autant son pouvoir de sanctionner des dirigeants. À condition, effectivement, de revoir la procédure.

Une lettre ouverte de la caisse du Crédit Mutuel Rennes enseignant

Les administrateurs de la caisse du Crédit Mutuel Rennes enseignant sont opposés au départ de la Confédération nationale. Au total, en Ille-et-Vilaine, cette caisse qui rassemble des enseignants et du personnel administratif des établissements scolaires, compte 7 000 clients et sociétaires.

Ces administrateurs ne croient pas qu’un départ d’Arkéa est la condition désormais indispensable à son développement. « Notre liberté, c’est de croire que la Confédération nationale du Crédit Mutuel soutiendra notre développement et garantira notre autonomie comme cela a toujours été. Notre liberté, c’est de refuser une scission que les sociétaires n’ont pas demandée », insistent-ils.

https://www.ouest-france.fr/bretagne/credit-mutuel-de-bretagne-prive-de-paris-5612699

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