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2 septembre 2016 5 02 /09 /septembre /2016 05:00
Henri Froment-Maurice, ambassadeur: "Les kurdes, un peuple sans Etat" (Ouest-France, débats)

Point de vue. Les Kurdes, un peuple sans État
http://www.ouest-france.fr/debats/editorial/point-de-vue-les-kurdes-un-peuple-sans-etat-4447611

Henri Froment-Meurice, ambassadeur de France.

Les Kurdes, l'un des peuples les plus anciens du Moyen-Orient, sont au nombre d'environ 35 à 40 millions. Ils se répartissent entre quatre États : la Turquie (12 à 15 millions), l'Iran (6 à 9), l'Irak (5 à 7), la Syrie (2,8). En majorité musulmans sunnites, mais parfois chrétiens, ils n'ont jusqu'à présent pas réussi à se détacher d'un de ces pays pour accéder à l'indépendance et créer leur propre État.

Pourtant, à l'issue de la Première Guerre mondiale, en 1920, le Traité de Sèvres qui démembrait l'Empire Ottoman prévoyait, après une période d'autonomie pour les provinces kurdes, leur accession à l'indépendance. Mais trois ans plus tard, en 1923, le Traité de Lausanne, conclu avec le Turc Moustapha Kemal, revint sur cette autonomie.

Aujourd'hui, la situation des Kurdes varie d'un pays à l'autre. En Turquie, sans avoir été victimes d'un génocide, à la différence des Arméniens, ils n'ont jamais été acceptés comme une minorité jouissant des droits normalement consentis. Aussi, en majorité, mènent-ils une lutte armée sous la conduite du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan). D'où leur qualification de « terroristes » par le pouvoir central, ainsi d'ailleurs que par l'Union européenne.

En Syrie, les Kurdes constituent la minorité la plus importante, mais leur identité est insuffisamment reconnue. Ils sont en lutte à la fois contre l'armée gouvernementale de Bachar al Assad qui, le 18 août, les a bombardés, ainsi que contre Daech. Ils ont créé dans le nord, où ils contrôlent 600 des 800 km de la frontière avec la Turquie, la « zone fédérale » de Rojava.

Vers l'indépendance en Irak ?

En Iran, après la chute de la dynastie et la prise du pouvoir par les mollahs de la Révolution islamique, les Kurdes leur présentèrent leurs revendications, « démocratie pour l'Iran et autonomie pour le Kurdistan », mais celles-ci furent rejetées. Ils sont considérés comme un danger et ne cessent d'être maltraités.

En Irak enfin, fait exceptionnel, les Kurdes bénéficient d'une réelle autonomie. Ils disposent en outre de ressources pétrolières et exploitent leur propre pipeline vers la Turquie. Actuellement, leurs soldats - les peshmergas (« celui qui confronte la mort ») - sont au premier rang des combattants de la coalition formée contre Daech dans la dure bataille pour la reconquête de Mossoul. Les quelques chrétiens qui n'ont pas fui leur doivent de pouvoir y demeurer.

Mais ce monde kurde est souvent désuni et, malheureusement, dans chacun des quatre États où ils sont implantés, les Kurdes sont fréquemment divisés par des rivalités de personnes, parfois aussi par des positions divergentes concernant leurs rapports avec le pouvoir central.

La France apporte un important soutien, tant militaire qu'humanitaire, aux Kurdes d'Irak auprès desquels le président de la République s'est rendu, geste incontestablement exceptionnel. Aujourd'hui, on est en droit de se demander si la situation n'est pas mûre pour franchir une nouvelle et décisive étape : obtenir du gouvernement irakien qu'il accepte d'accorder l'indépendance au Kurdistan. Ainsi serait enfin créé le premier État kurde.

Mais peut-être n'est-ce qu'une utopie et les Kurdes devront-ils demeurer encore longtemps un peuple sans État.

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2 septembre 2016 5 02 /09 /septembre /2016 04:44
Affaire Dassault: la faillite de la justice financière

1 SEPTEMBRE 2016 | PAR YANN PHILIPPIN

Au lieu de la peine d’inéligibilité attendue, le TGI de Paris a ordonné un supplément d’information dans l’affaire des caisses noires de Serge Dassault. L’avionneur et sénateur, qui avait séché son procès, en est aujourd’hui récompensé. Un nouvel exemple de l’incapacité de la justice à condamner les puissants dans les dossiers financiers.

Pendant l’audience correctionnelle au sujet de ses caisses noires, en juin, Serge Dassault avait affiché son profond mépris de la justice, préférant parader à une cérémonie militaire plutôt que d’assister à son propre procès (lire ici). Le milliardaire, avionneur et sénateur LR aurait tort de se priver, puisque la justice n’est pas rancunière. Au lieu de rendre son jugement, le tribunal de Paris a préféré ordonner, ce jeudi, un supplément d’information. Il y aura donc une nouvelle enquête menée par le président de la chambre correctionnelle, puis un second procès en 2017.

C’est une véritable aubaine pour le sénateur Serge Dassault, qui risquait l’inéligibilité. Il était poursuivi par le parquet national financier (PNF) pour « blanchiment de fraude fiscale » et « omission de déclaration de patrimoine par un parlementaire », délits respectivement punis de cinq et trois ans de prison. L’affaire porte sur ses cagnottes offshore dissimulées en Suisse, au Luxembourg et au Liechtenstein. L’ancien maire de Corbeil-Essonnes, par ailleurs mis en examen pour « achat de votes », y a puisé au moins 70 millions d’euros, en particulier pendant les élections municipales.

Estimant qu’à 91 ans Dassault était trop vieux pour aller en prison, le PNF avait pourtant été relativement clément dans ses réquisitions : deux ans avec sursis, 9 millions d’euros d’amende et surtout cinq ans d’inéligibilité. « Ça n’a pas de sens social que Serge Dassault puisse rester dans son siège de sénateur et siéger à la commission des finances. Où est la décence commune quand le représentant du peuple se moque à ce point du représenté ? », avait lâché l’un des procureurs, Patrice Amar. « Pour Serge Dassault, il y a sa loi et il y a la loi des autres. […] Il vous appartient de dire que le droit s’applique aussi, ne lui en déplaise, à Serge Dassault », avait ajouté sa collègue Ulrika Delaunay-Weiss.

Ils n’ont pas été entendus. L’amende requise étant dérisoire vu sa fortune de 13 milliards d’euros, seule la peine d’inéligibilité était redoutée par Dassault. Très attaché à son siège, il voulait éviter à tout prix le déshonneur d’être viré du Sénat. Il a gagné, au moins provisoirement. Au train où va la justice française, le respectable parlementaire pourra continuer à parader au palais du Luxembourg pendant au moins dix-huit mois. De quoi alimenter un peu plus le soupçon que la justice épargne les puissants, et nourrir le vote Front national.

L’affaire semblait pourtant pliée. Lorsque ses caisses noires ont été découvertes par les juges qui enquêtent sur la corruption électorale à Corbeil, Serge Dassault a été contraint de régulariser sa situation auprès du fisc (avec 19 millions d’amende à la clé) et de la haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), chargée de contrôler le patrimoine des parlementaires. Ces procédures ont démontré que « Serge Dassault a bien assumé au final être le propriétaire de ces comptes dissimulés et non déclarés », a confirmé hier le président du tribunal.

Pourtant, il a jugé que, vu les « explications parcellaires et contradictoires, y compris dans les propres écrits signés par Serge Dassault » lors de la régularisation de ses avoirs, le tribunal n’en savait pas suffisamment « sur le rôle exact du prévenu » dans la création des sociétés offshore et la gestion des fonds. À ce stade, on frise l’absurde, puisque le prévenu a refusé à deux reprises d’être auditionné pendant l’enquête, puis de venir à l’audience. En clair, Dassault est de facto récompensé pour son obstruction. On n’ose imaginer ce qui arriverait à un voleur de poules ou à un petit dealer de cannabis qui adopterait la même stratégie...

Comment expliquer cette décision ? Plusieurs experts y voient l’incapacité des juges du siège, pourtant statutairement indépendant, à sanctionner les délits politico-économiques, surtout lorsqu’ils impliquent des personnalités. « C’est un vrai problème culturel », lâche un enquêteur spécialisé, écœuré par le report du verdict Dassault. On l’a vu par le passé avec la relaxe de l’ex-ministre UMP Éric Woerth dans l’affaire Bettencourt (lireici), ou encore celle de l’ancien conseiller élyséen de Sarkozy François Pérol pour son passage à la hussarde à la tête du groupe bancaire BPCE (lire ici). Idem dans les affaires de fraude fiscale, où les condamnations à de la prison ferme sont rarissimes.

Le cas Dassault illustre aussi les failles de la procédure pénale à la française, où les prévenus capables de se payer de bons avocats peuvent multiplier les recours et ralentir les procédures pendant des années. D’ailleurs, l’information judiciaire sur les achats de voix présumés par Serge Dassault, en cours depuis six ans, n’est toujours pas terminée…

C’est justement pour tenter d’obtenir une condamnation rapide que le parquet national financier (PNF) a décidé, pour l’affaire des caisses noires, d’ouvrir au printemps 2015 une simple enquête préliminaire. Puisque Dassault a reconnu les faits, le PNF a estimé, pour éviter la lenteur des procédures internationales, qu’il n’était pas necessaire d’entendre les deux citoyens suisses qui géraient les avoirs secrets de Dassault : le comptable Gérard Limat et l’avocat Luc Argand. Le tribunal a sèchement désavoué ce choix, estimant que ces deux auditions étaient indispensables.

Serge Dassault a enfin bénéficié d’un coup de pouce… du Luxembourg. En effet, de nombreuses informations sur ses caisses noires, dont l’audition du comptable Limat et la manière dont il livrait du cash dans le bureau de Dassault, figurent dans la procédure pour corruption électorale. Mais ces pièces sont issues d’une demande d’entraide pénale avec le Luxembourg, et les traités de coopération avec le Grand-Duché rendent très difficile la transmission de ces pièces dans une autre affaire. Le PNF a donc préféré y renoncer. D’autant plus que les avocats de Dassault auraient pu en profiter pour réclamer la nullité de la procédure…

Lors de l’audience, ses conseils, Jacqueline Laffont et Pierre Haïk, ont joué sur du velours : ils ont dénoncé le fait que le dossier était « vide », et ont même osé se plaindre de ce que Dassault n’a pas été auditionné, alors même que c’est lui qui a refusé de parler. Et de demander un supplément d’information, finalement obtenu ce jeudi. « C’est une très bonne décision parce que ce dossier n’était effectivement pas en état d’être jugé », a jubilé Me Laffont. Dans cette affaire accablante pour lui sur le fond, Serge Dassault voulait avant tout gagner du temps. Il a réussi.

Le dossier du PNF était-il réellement trop léger ? Il est difficile de le savoir. Il n'empêche, même si le tribunal en est convaincu, sa décision ressemble à un message symboliquement désastreux adressé aux délinquants financiers : ne parlez pas, multipliez les recours, ne venez pas à votre procès, et vous en serez récompensés. Le président de cette chambre correctionnelle, Olivier Géron, s'était par ailleurs récemment illustré en annulant l'ensemble de la procédure pour abus de biens sociaux et blanchiment visant le conseiller élyséen de François Hollande, Faouzi Lamdaoui.

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1 septembre 2016 4 01 /09 /septembre /2016 08:04

GÉRALD ROSSI

L'HUMANITE

Mercredi 31 août 2016

FLORILÈGE

Pendant ses deux ans au gouvernement, le ministre de l'Économie s'est fait remarquer par de multiples déclarations devant la presse ou les patrons, d'inspiration très libérale.

Idée fixe. À l'heure de sa nomination au gouvernement, en août 2014, Emmanuel Macron laissait immédiatement deviner le fil conducteur de ce que serait sa ligne politique au ministère de l'Économie : « Nous pourrions autoriser les entreprises à déroger aux règles du temps de travail et de rémunération. » Depuis, le banquier d'affaires installé à Bercy par la volonté de François Hollande, après avoir assuré la direction du pôle « économie et finances » au secrétariat général de l'Élysée, n'a cessé de multiplier les petites phrases, souvent choquantes, toujours libérales, qui alimentent les réseaux sociaux sur la Toile.

Tout le monde a noté une de ses dernières sorties médiatiques, le 19 août dernier au Puy-du-Fou, le parc de loisirs vendéen, quand, devant le très réactionnaire Philippe de Villiers, il a avoué : « L'honnêteté m'oblige à vous dire que je ne suis pas socialiste. » Ce qui n'avait en vérité rien d'un scoop. D'ailleurs, le même désormais ex-ministre ne disait-il pas un mois plus tôt « Vous savez, c'est très dur de savoir ce qui nous fait de gauche ou de droite » ? En juillet 2015, il croyait aussi déceler « un absent dans la politique française, la figure du roi, dont (il) pens(ait) fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort ».

Pour le reste, le ministre a été conforme à ce qu'on pouvait redouter de la part de l'un des rédacteurs du rapport de la commission Attali commandé par Sarkozy en 2008 : pour lui, le statut de la fonction publique « n'est plus adéquat ». La France n'a « pas su développer un environnement fiscal favorable aux entrepreneurs; il existe une préférence pour les hausses de salaires et le versement des dividendes plutôt que pour l'emploi et les investissements ». L'année dernière, à l'université d'été du Medef (où il était invité à nouveau en tant que ministre aujourd'hui), ce sont encore les 35 heures qu'il avait dans le viseur en indiquant devant la mine réjouie des grands patrons que « la France a cru qu'elle irait mieux en travaillant moins, c'était une fausse idée ».

Le mépris très présent dans ses discours

Aux jeunes Français, il conseille d'avoir « envie de devenir milliardaires », expliquait-il quelques mois plus tard aux Échos. Mais il serait injuste de penser pour autant que l'ancien énarque n'a jamais pensé aux petites gens. « Avec la relance des autocars, les pauvres voyageront plus facilement », a-t-il développé, pour justifier l'émergence d'un droit au transport à deux vitesses littéralement. Le mépris était encore présent dans le discours lors d'une visite dans un abattoir de volailles à Lampaul-Guimiliau (Finistère) quand il notait « qu'il y a dans cette société une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées ». Même morgue à Lunel (Hérault) face à un ouvrier qui l'apostrophait : « Vous n'allez pas me faire peur avec votre tee-shirt, lui répondait-il. La meilleure façon de se payer un costume, c'est de travailler. » Comme le font sans doute les entrepreneurs « pour qui la vie est beaucoup plus dure que celle d'un salarié », ajoutait-il en janvier cette année... De toute façon, « vu la situation économique, ne plus payer plus les heures supplémentaires, c'est une nécessité », précisait-il aussi. En décembre déjà, il estimait « pas réaliste d'imposer un doublement de la rémunération pour les salariés travaillant le dimanche ».

Autre sortie remarquée, quand il note que le FN « est, toutes choses égales par ailleurs, une forme de Syriza à la française d'extrême droite ». En mai dernier, devant un parterre d'investisseurs, Emmanuel Macron faisait un autre aveu : « Si j'étais en désaccord avec ce que fait le gouvernement, j'aurais moi-même pris mes responsabilités. Ce n'est pas le cas. » Que s'est-il passé depuis ?

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1 septembre 2016 4 01 /09 /septembre /2016 07:55

MARIE-NOËLLE BERTRAND

Cet article est paru dans l'Humanité du 30 août dernier.

Depuis un "accord" a été trouvé, accord contesté et contestable. La teneur de cet article reste tout à fait valable.

LA 13e FORTUNE DE FRANCE S'ENGRAISSE EN ÉTANT LA PLUS IMPITOYABLE ET RADINE DU SECTEUR. Lactalis, le géant qui veut mettre les éleveurs à sa botte
5 MILLIARDS DE LITRES,C'EST LE VOLUME DE LAIT QUE COLLECTE CHAQUE ANNÉE LACTALIS CHEZ LES ÉLEVEURS FRANÇAIS.

Comment le 1er groupe laitier mondial parvient-il à imposer les prix les plus bas du marché à des éleveurs qui parlent, aujourd'hui, de véritable asservissement ? La réponse est à chercher dans un système à la mesure des pratiques sans scrupule du groupe.

C'est une simple lettre, quelques lignes tapées sans fioritures sur un papier A4, datée de vendredi. En haut à gauche figure le logo du groupe Lactalis, en bas à droite, la qualité de l'expéditeur (« La direction approvisionnement lait »). Pas de nom, de numéro de téléphone, ou autre contact de référence. Le courrier n'amorce pas à un quelconque dialogue : il explique, juste, ce qu'il en coûte de résister au premier groupe laitier mondial. « Chers producteurs », précise-t-il en préalable. « Notre site de Laval fait l'objet d'un blocus initié par les organisations syndicales FNSEA et Jeunes Agriculteurs (...) depuis le 22 août.

Ce blocus total, empêchant tout accès au site, a entraîné l'arrêt des activités de l'usine et de la plateforme logistique. (...) Sa paralysie a des conséquences périphériques directes sur le fonctionnement des usines du Grand Ouest et de Normandie qui l'approvisionnent (...). Aussi, nous sommes contraints de suspendre de manière temporaire la collecte du lait. » Formulé autrement, Lactalis prévient : dans le cas où ce blocage ¬ ou tout autre du même type ¬ doit se poursuivre, l'industriel n'achètera plus leur lait aux éleveurs. Autant dire, dans un langage plus direct, que, jusqu'à nouvel ordre de sa part, ceux-ci ne seront plus payés.

La faute à « un syndicalisme aveugle et irresponsable », conclut la missive, écrite, donc, le jour même où les négociations entre la FNSEA, le syndicat Jeunes Agriculteurs et les représentants de Lactalis tournaient court.

Les producteurs laitiers, en mouvement depuis une semaine, demandaient à ce que le groupe accepte de payer leur lait au moins 300 euros la tonne (30 centimes le litre) ¬ soit ce qu'il leur coûte à produire. Lactalis qui, depuis juillet dernier, ne la leur payait plus que 256,90 euros, leur a concédé une hausse de 15 euros (0,015 centime au litre), soit un prix de 271,90 euros la tonne (lire l'Humanité d'hier). Les éleveurs ont refusé l'offense, s'engageant, à compter d'hier soir, dans une bataille au long cours (lire ci-après). Lactalis a anticipé le mouvement, menaçant à la ronde de ne plus payer leur travail.

« Cette suspension de la collecte n'a rien à voir avec nos actions, estime Yohann Barbe, responsable national du dossier lait pour les Jeunes Agriculteurs (JA). À Laval, nous avons bloqué les bureaux, en aucun cas le cycle de production. » La manoeuvre relève ni plus ni moins d'un coup de pression, estime-t-il, comme l'industriel a coutume d'en faire chaque fois que des producteurs tentent de lui rentrer dans le lard. Un classique, qui n'en révèle pas moins le pouvoir dont bénéficie le groupe, en mesure d'imposer depuis trois ans des prix en dessous de toute raison aux éleveurs, lesquels, aujourd'hui, parlent d'asservissement.

Comment Lactalis est-il parvenu à les mettre sous sa dépendance ? La réponse est tout autant à chercher dans les avantages que le groupe tire de la fructification pécuniaire de ses ferments lactiques que dans un système sculpté à sa mesure.

L'asservissement par la contractualisation

Yohann Barbe fait remonter le premier coup de ciseau à 2009. « C'est l'époque du démantèlement de nos indicateurs de prix, jugés anticoncurrentiels sous le gouvernement Sarkozy. » Le prix du lait, jusqu'alors évalué chaque mois en fonction des coûts de production, devient désormais invisible, y compris à court terme. Mieux : l'ensemble des entreprises d'un même bassin ne sont plus tenues de l'appliquer. Votée en 2010, la loi de modernisation de l'économie (LME) finira de valider le processus.

Cette même année, un autre coup de burin sera asséné à la politique laitière en France : dans la perspective de la fin des quotas européens, Bruno Le Maire, alors ministre de l'agriculture, promeut des dispositifs de contractualisation entre les éleveurs laitiers et leurs entreprises de transformation. Logiquement, cela doit permettre de clarifier les échanges commerciaux, de réguler les volumes de production, et ainsi de garantir une stabilité des revenus pour les éleveurs. Bref, de les protéger. Le résultat sera loin du compte: si les contrats spécifient bien les quantités de lait achetées aux producteurs, ils n'indiquent en rien le prix auquel les entreprises de la transformation devront le leur payer.

Celles-ci ont désormais tous les droits en la matière. Lactalis, en sus, s'en arroge un autre, imposant une clause interdisant à « ses » éleveurs de venir manifester devant ses usines. « En substance, il est spécifié qu'ils ne doivent pas faire entrave à ses activités, ni communiquer négativement sur son image, à moins de s'exprimer sous bannière syndicale », souligne Yohann Barbe. De fait, l'histoire montre que le groupe n'aime pas cela. Ainsi, en 2011, avait-il porté plainte contre des cadres de la Confédération paysanne à la suite du blocage d'une de ses usines dans la Loire, mené pendant la grande grève du lait de 2009. Et pas plus tard que vendredi dernier, il engageait une action en justice, obtenant du tribunal de Laval la condamnation de la FNSEA à verser une amende de 5 000 euros par heure de blocage dans le cas où celui-ci se poursuivrait.

« Nous n'avons plus rien pour nous défendre », relève cette éleveuse d'Ille-etVilaine, militante de la Confédération paysanne et qui, comme beaucoup, préfère rester anonyme. « Je ne suis installée que depuis quelques années. Je ne peux pas prendre le risque de ne plus être collectée », explique-t-elle. Pas plus qu'elle n'a pu prendre de celui de refuser de signer un contrat contre lequel, pourtant, ils étaient nombreux à protester. « Nous avons tous signé à cause de cette peur », insiste-t-elle. Certes, d'autres entreprises laitières existent, qui payent mieux que Lactalis ¬ Laïta achète à 290 euros la tonne, la laiterie Saint-Père, filiale d'Intermarché, paye 300 euros. « Mais on ne sait rien des ententes qu'elles auraient pu faire avec Lactalis, on ne veut pas prendre le risque. »

«Nous n'avons plus rien pour nous défendre.» UNE ÉLEVEUSE D'ILLE-ET-VILAINE

Car le géant est puissant, ce n'est pas un pléonasme. L'absence de transparence sur les bénéfices que ses dirigeants en retirent est certes totale. Mais les signes sont là. Présente sur tout le territoire, et plus encore dans le grand ouest, le nord et l'est, l'entreprise d'Emmanuel Besnier, richissime fils de... (lire ci-après), assure près de 25 % de la collecte française, et plus d'un producteur sur cinq travaille pour elle. Elle s'était juré de posséder tous les AOC de France et n'est pas loin d'y être parvenu, détenant entre autres le très valorisé Roquefort. Chaque crise, au reste, lui profite, quand elle s'en saisit pour racheter un autre groupe ¬ comme l'italien Parmala en 2009.

74 % du chiffre d'affaires réalisés à l'étranger

Car la France n'est pas son seul atout. Désormais présent dans 56 pays, le 1er groupe laitier mondial est aussi le 2e groupe fromager européen et le 15e groupe agroalimentaire mondial. En 2013, son chiffre d'affaires s'élevait à 16 milliards d'euros... dont près de 74 % réalisés hors de la France. De fait, celle-ci est de moins en moins son souci. « Lactalis tend de plus en plus à collecter son lait en dehors du pays, relève Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne. C'est une pression supplémentaire pour les producteurs français à qui il dit, comme le font d'autres patrons : si vous n'êtes pas content, j'en ai d'autres pour prendre votre place... » Une pression qu'il exerce tout autant dans les pays voisins. En février 2015, rappelle dans les colonnes de Mediapart Karl Laske, journaliste d'investigation et coauteur d'une vaste enquête sur les Cartels du lait, Lactalis a été condamné par l'autorité espagnole de la concurrence à une amende de 11,6 millions d'euros, mis en cause dans une entente avec d'autres industriels laitiers pour imposer leurs prix aux producteurs espagnols.

En France, c'est du côté des producteurs que la riposte s'organise. Celle menée par la FNSEA et JA n'est pas le premier coup du genre. En février dernier, la Confédération paysanne menait une opération coup de poing à Rodez, en Aveyron. Et en janvier 2015, 500 producteurs de l'organisation de producteurs (OP) NormandieCentre se rebiffaient eux aussi, décidant de traîner le groupe en justice au regard des prix du lait pratiqués entre 2012 et 2013, lequel, estimaient-ils, leur avait fait perdre en moyenne 8 000 euros par ferme. Reste que pour l'heure, ils ne font pas le poids. Créées en 2010, encore une fois par Bruno Le Maire, « les OP sont des genres d'organisations maison, rattachées chacune à une industrie laitière et soumises à sa pression », rappelle encore Laurent Pinatel. Chez Lactalis, la cotisation que leur versent les éleveurs est directement prélevée sur la paye que leur verse l'entreprise. « Ce qu'il nous faut, ce sont des organisations par bassin, réunissant beaucoup de producteurs comptant ensemble pour beaucoup de volume. » Certaines tentent de s'organiser, telle que France Milk Bord (FMB), rejeton de l'EMB, son homologue européenne, qui rassemble aujourd'hui plusieurs centaines d'éleveurs dans le grand ouest, en Normandie et dans le sud. À leur tour, elles travaillent à mettre la pression sur les industriels afin de pouvoir leur dire, cette fois : si vous nous payez mal, on ne vous livre plus.

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UN GRENELLE DU PRIX DU LAIT
Face au désarroi du monde agricole, le PCF demande la tenue d'un Grenelle sur les prix. Celui-ci viserait, pour la production laitière, à instaurer des négociations interprofessionnelles pérennes, à se doter d'outils de gestion des volumes en faveur des jeunes et des plus modestes...
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31 août 2016 3 31 /08 /août /2016 08:20
«Il faut sortir l'agriculture de l'archaïsme libéral»

L'HUMANITE

Mardi 30 août 2016

« LES PRODUITS AGRICOLES NE SONT PAS DE SIMPLES MARCHANDISES LIBREMENT ÉCHANGEABLES. »
Pour le président du groupe des députés de la Gauche démocrate et républicaine (GDR), André Chassaigne, la crise du lait témoigne d'une « dérive politique de l'Europe tout entière ».

Le conflit entre Lactalis et les éleveurs est-il un symptôme de la crise agricole qui secoue notre pays ?

ANDRÉ CHASSAIGNE

Oui. 260 euros la tonne de lait,c'est le prix d'achat pratiqué par Lactalis en ce mois d'août 2016. 350 à 400 euros, c'est le coût moyen de production de la tonne de lait dans une exploitation. Ces chiffres permettent de mesurer l'extrême gravité de la situation des éleveurs en lutte pour leur survie. Mais, bien au-delà, ils témoignent d'une dérive politique qui concerne l'Europe tout entière. Car, à chaque fois que je les entends, je pense au fameux article 33 du traité instituant la Communauté européenne, devenu l'article 39 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne: « La politique agricole commune a pour but (...) d'assurer un niveau de vie équitable à la population agricole, notamment par le relèvement du revenu individuel de ceux qui travaillent en agriculture. » Cinquante ans plus tard, qu'en est-il de ce principe fondateur de la politique agricole commune (PAC) de 1962? Les libéraux qui portaient cette exigence au coeur de ces traités ¬ que j'ai par ailleurs si vivement combattus ¬ ne seraient-ils pas aujourd'hui des progressistes en défendant cet héritage? Cette interpellation n'est pas anodine au regard d'une Europe à la dérive où la pression des marchés, de la contrainte budgétaire et l'obsession de l'inscription dans la compétition internationale supplantent désormais toute logique politique et toute perspective de progrès en commun.

La PAC pourrait donc servir de boussole à une Europe à la dérive ?

ANDRÉ CHASSAIGNE

Avec son histoire, elle peut en effet servirde guide pour montrer le nouveau chemin qu'il nous faut prendre d'urgence, sous peine de voir se déliter toute perspective de construction partagée et d'ambition commune pour les peuples européens. Car, si l'agriculture française, et plus largement européenne, vit aujourd'hui une crise majeure, ce qui est certain, c'est que cette crise n'a plus rien de conjoncturel. Elle est structurelle, résultat d'un abandon progressif de tous les outils de régulation et d'intervention sur les marchés. Face au désespoir et à la colère qu'elle suscite, les rustines et « plans d'urgence » qui se succèdent avec leurs lots d'enveloppes de « soutien » et de « mesures d'allégement » temporaires de cotisations ne peuvent plus servir de voile pour mieux laisser faire les logiques à l'oeuvre. Il est encore temps de rebondir et proposer une véritable alternative. Comment reconstruire une politique agricole européenne ? ANDRÉ CHASSAIGNE Ilfaut commencer par déconstruire une idée fausse : oui, l'Europe et la France en ont les moyens ! Car les 50 milliards d'euros que représente aujourd'hui le budget annuel de la PAC ne sont qu'une goutte d'eau au regard des richesses produites chaque année au sein de l'UE : 14 000 milliards ! Face à ces chiffres, qui peut encore être crédible en dénonçant le coût exorbitant de la PAC ¬ la fameuse rengaine sur les 40 % du budget européen ¬ quand une politique aussi essentielle ne s'appuie que sur 0,35 % des richesses créées ? Il ne manque donc qu'une volonté politique forte qui passe d'abord par une claire conscience des enjeux, et par un tout autre rapport de forces avec les tenants du « petit manuel libéral » appliqué au secteur agricole, qu'ils se trouvent dans les couloirs de la Commission ou dans les conseils d'administration des grands groupes de l'agroalimentaire et de la distribution. Les produits agricoles, base de notre alimentation, ne peuvent être considérés comme de simples marchandises librement échangeables et soumises à toutes les stratégies spéculatives sans prendre en compte le fait qu'ils satisfont à un besoin premier de l'humanité. Sans oublier que notre santé, notre bien-être et la dynamique économique et sociale de l'ensemble des territoires ruraux dépendent des conditions de production et de qualité de ces produits. L'urgence est extrême.

Il faut rebâtir un « nouveau pacte agricole et alimentaire » avec les 500 millions d'Européens. Il doit être fondé sur trois points clés : la garantie des revenus et du niveau de vie de l'ensemble des agriculteurs européens, seul gage du maintien et de la croissance de l'emploi agricole sur tous les territoires ; la montée en qualité de l'ensemble des productions européennes; et, de fait, la pleine maîtrise de notre souveraineté alimentaire. La garantie des prix d'achat aux producteurs, véritable mamelle de la construction de la PAC de 1962, doit retrouver une nouvelle force dans une mondialisation libérale qui pousse une concurrence déloyale et faussée par tous les dumpings sociaux, environnementaux et commerciaux. Le passage à des pratiques agricoles plus durables ne peut être envisagé que de façon globale et inclusive, très loin du simple affichage ou de la communication politique autour de quelques niches « vertement vertueuses » sans impact réel sur les enjeux environnementaux et sanitaires. Ce processus doit être l'objet d'une très grande ambition européenne en faveur de la montée en gamme de toutes les productions, accompagnées d'un développement majeur des volumes sous signe de qualité et d'origine, avec des organisations de producteurs fortes et territorialisées.

Personne ne gagnera un changement de cap en essayant de s'en sortir individuellement au cœur d'une crise systémique.» Vous parlez de maîtrise de la souveraineté. Comment la reconquérir, à l'heure des accords de libre-échange ?

ANDRÉ CHASSAIGNE

Cela implique de sortir au plus vite del'archaïsme libéral d'une économie de « bons trocs » que symbolisent tous ces accords, où les milliers de tonnes de nouveaux produits agricoles en provenance de pays tiers font l'objet de monnaie d'échange pour placer nos produits industriels ou nos services. Il n'y a pas plus grande hypocrisie que de s'afficher en défenseur des producteurs français de races à viande, tout en négociant le voyage au long cours de dizaines de milliers de tonnes de boeuf américain ou canadien vers l'Union européenne ! La force de conviction qui doit accompagner la nécessité d'un nouveau pacte agricole et alimentaire peut bouleverser les plans de bataille des forces de la finance. Les agriculteurs se lèvent, se battent, proposent. Mais, au-delà, il faut le rassemblement le plus large des agriculteurs et des citoyens consommateurs européens pour trouver les voies de la construction partagée et faire irruption dans le rapport de forces politique qui est engagé. Personne ne gagnera un changement de cap dans son coin, en essayant de s'en sortir individuellement au cœur d'une crise systémique. C'est pourquoi nous soutenons et relayons sans réserve la lutte des éleveurs, qui sont aujourd'hui des « forçats de la faim » du néolibéralisme

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31 août 2016 3 31 /08 /août /2016 08:16
TAFTA. Francis Wurtz. « Sans les mobilisations en France, l'accord serait en train de se réaliser »

Propos recueillis par Julia Hamloui

Mardi, 30 Août, 2016

Humanite.fr

Pour le député honoraire du Parlement européen, Francis Wurtz, « la mobilisation à très court terme » reste de mise « car si l'horizon du TAFTA s'éloigne un peu, l'échéance du traité CETA entre Union européenne et le Canada, elle, approche ».

Peut-on mettre à l'actif du mouvement européen et français contre le TAFTA la décision du gouvernement de demander l'arrêt des négociations ?

Francis Wurtz. Ce qu'on peut mettre à l'actif du mouvement contre le TAFTA, c'est l'enlisement des négociations qu'on constate depuis des mois. Sans les mobilisations en France, en Allemagne et ailleurs, sans la prise de conscience de la gravité des enjeux d'un tel traité qui en a résulté, l'accord serait en train de se réaliser. Si les négociations ont butté , par exemple, sur les "tribunaux arbitraux privés" pour traiter des conflits entre les multinationales et les Etats, c'était exclusivement dû au fait que cela ne "passait pas" auprès de millions de citoyens dûment informés de ce que cela signifiait concrètement. Pour autant, l'annonce -extrêmement ambiguë- du gouvernement et du Président de la République concernant l'arrêt des négociations relève plus d'une opération de "com" que d'une décision politique de fond. Elle est à replacer dans le contexte pré-électoral , au même titre que les rodomontades de circonstance de Manuel Valls contre la Commission européenne à propos de la directive sur le "Détachement des travailleurs" ou le Pacte de stabilité. Il ne s'agit surtout pas de prendre cela pour argent comptant ni de considérer la bataille comme terminée ! Je rappelle que , encore le 30 juin dernier, au Conseil européen des Chefs d'Etat et de gouvernement , où la question était posée, François Hollande avait renouvelé le mandat de négociation de la Commission sur le TAFTA ! Entre temps, il a encore baissé dans les sondages... Et puis, il y a eu la "sortie" du vice-Chancelier allemand, le social-démocrate Sigmar Gabriel, avant-hier, lundi , estimant que "les négociations avec les Etats-Unis ont de facto échoué". Lui aussi, en glissant ce caillou dans le soulier d'Angela Merkel, prépare les élections de 2017. François Hollande pouvait difficilement être en reste. Mais il a laissé toutes les portes ouvertes : "Les discussions ne pourront pas aboutir à un accord d'ici la fin de l'année" a-t-il déclaré. La belle affaire ! C'est du "Hollande" tout craché.

Mattias Fekl, le Secrétaire d'Etat au commerce extérieur, a d'ailleurs estimé qu'il faudra "reprendre plus tard sur de bonnes bases" ces négociations , et d'autres traités sont également à l'ordre du jour. La vigilance reste de mise ?

Francis Wurtz. Cent fois oui ! La vigilance et même la mobilisation à très court terme ! Car si l'horizon du TAFTA s'éloigne un peu, l'échéance du traité CETA entre Union européenne et le Canada, elle, approche ! Les négociations sur ce traité très voisin du projet TAFTA sont achevées depuis deux ans. La Commission envisage de façon imminente sa signature officielle par chaque Etat membre. Puis ce sera au tour de chaque Parlement national, en plus du Parlement européen, de le ratifier...ou de le rejeter. Cette ratification dans chaque pays a été arrachée au forceps à la Commission. Il ne faudrait pas que la promesse d'un report des négociations sur le TAFTA permette de faire passer "en douce" son "cheval de Troie", le traité CETA ! Ajoutons à cela qu'il ne faut pas non plus perdre de vue l'Accord TISA sur le commerce des services, en négociation depuis trois ans dans l'opacité la plus totale entre une cinquantaine de pays du monde dont les Etats membres de l'Union Européenne.

Au vu des règles régissant les échanges internationaux, peut-on se contenter du statu quo ou un traité faisant valoir d'autres principes est-il nécessaire entre l'UE et les Etats-Unis ?

Francis Wurtz. Nous n'avons pas besoin d'un traité bi-latéral et global UE-USA, destiné en fait à imposer les normes des plus puissants au reste du monde ! Les échanges internationaux doivent répondre aux intérêts légitimes de tous les pays et régions du monde. Dans cet esprit, une Union européenne "refondée" userait de son poids -considérable dans ce domaine- pour favoriser la maîtrise publique des échanges, les régulations, la démocratisation des relations économiques, bref, une humanisation de la mondialisation.

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31 août 2016 3 31 /08 /août /2016 07:05

POUR UNE RENTRÉE CITOYENNE

La rentrée et les années à venir s’annoncent chargées en projets d’équipements qui seront structurants pour la ville de Morlaix (le pôle gare, la Manufacture, le musée).
Si tous ces projets ne sont pas directement portés par la ville, celle-ci aura un rôle important à jouer.
Comment penser l’aménagement des rues, des cheminements piétons et cyclistes pour accéder à ces espaces, comment penser l’activité économique de demain ?

Une question demeure : la municipalité saura-t-elle travailler de concert avec ses partenaires ? En effet, le partenariat est la pierre angulaire de toute réussite d’un projet et sans celui-ci, ce sont tous les projets de la ville de demain qui peuvent être mis à mal.
Or, sur ce point, nous pouvons être inquiets de l’attitude de la majorité actuelle.

De même, sur des projets d’aménagement si essentiels , saura-t-elle trouver les moyens d’associer réellement les habitants ? Il existe de multiples façons de le faire, les préalables étant la diffusion d’une information claire, et le respect d’un calendrier (ce n’est pas une fois le projet ficelé que l’on associe les habitants). Si la majorité manque d’ idées ou de méthodes sur le sujet, nous nous ferons un plaisir de lui donner les nôtres. Ou fera-t-elle comme sur la place E. Souvestre : une consultation à la fin du projet pour choisir les arbres et la décoration ?

Après un printemps de mobilisations sociales, nous invitons les Morlaisiens à effectuer une rentrée citoyenne ! A s’intéresser à la politique locale et à s’y impliquer!


Les conseils municipaux sont maintenant visibles en vidéo sur internet, c’est un premier pas.
Mais pour être écouté, il faut se faire entendre. Alors ne baissons pas les bras, et multiplions collectivement les propositions pour influer sur l’avenir de notre cité.

Les 8 élus de l'opposition au Conseil Municipal de Morlaix:

Jean-Philippe Bapcérès, Elisabeth Binaisse, Jean-Pierre Cloarec, Ismaël Dupont, Hervé Gouedard, Sarah Noll, Valérie Scattolin, Jean-Paul Vermot

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31 août 2016 3 31 /08 /août /2016 06:33
Loi travail: manifestations à Paris et dans toute la France le 15 septembre pour son "abrogation"

MARDI, 30 AOÛT, 2016

L'Humanité

Les opposants à la loi travail sont appelés à manifester pour la 13ème fois à Paris et dans une quarantaine de villes en France le 15 septembre, à l'appel de sept syndicats, pour demander "l'abrogation" du texte promulgué le 8 août, a indiqué mardi le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

"Une manifestation aura lieu à Paris, un parcours a été déposé à la préfecture. Plusieurs manifestations sont déjà prévues dans une quarantaine de villes", a déclaré Philippe martinez, le secrétaire général de la CGT lors d'une conférence de presse au siège de la centrale. "L'abrogation reste le mot d'ordre", a précisé M. Martinez, selon lequel "une loi qui était mauvaise au printemps est toujours mauvaise à l'automne". "Nous souhaitons que les questions sociales soient au coeur" de la campagne présidentielle, a-t-il ajouté.

Malgré 12 journées de mobilisation nationale entre mars et juillet, dont certaines marquées par des violences, la loi travail a été promulguée le 8 août. Mais l'intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, UNL) garde en tête le précédent du contrat première embauche (CPE) en 2006, promulgué mais jamais appliqué.

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31 août 2016 3 31 /08 /août /2016 06:19
Ouest-France, 31 août 2016: le PCF fait sa rentrée
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31 août 2016 3 31 /08 /août /2016 06:14
Le Télégramme, 31 août: "PCF du Finistère. Les législatives en ligne de mire"
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