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25 juin 2017 7 25 /06 /juin /2017 14:53
Visite de Gérard Collomb à Calais: "Un faux-fuyant inacceptable et inhumain" (PCF)

Visite de Gérard Collomb à Calais : "Un faux-fuyant inacceptable et inhumain"

Comme on pouvait s'y attendre, la fermeture de la jungle de Calais en octobre dernier, et celle du camp de Grande Synthe après son incendie en début d'année, n'a pas fait disparaître les mouvements migratoires vers la Grande-Bretagne via le port de Calais. Les migrants sont de retour, et leurs effectifs augmentent régulièrement. On parle de 500 à 600 personnes, sans abri, et ayant toutes les peines du monde à se restaurer, à boire voire à dormir. Des enfants, mineurs isolés, errent aux alentours de Calais dans l'indifférence générale des pouvoirs publics.

C'est cette situation, qu'après une visite éclaire le 14 juin 2017, le défenseur des droits Jacques Toubon, dénonce en des termes qui ne peuvent qu'interpeller les  parlementaires du Pas-de-Calais. Le défenseur des droits souligne avec raison l'attitude maltraitante des pouvoirs publics, et de certains policiers à l'égard des migrants. Il dénonce également l'attitude de la municipalité et ses arrêtés interdisant aux associations de distribuer des vivres, ou d'offrir des douches. Jacques Toubon est un homme sérieux ; tout comme Mgr Jaeger, évêque d'Arras, qui soutient son curé de Calais qui ouvre le parvis de l'Eglise pour apporter sa protection aux migrants.

La « chasse » aux migrants ne sert à rien, qu'à dégrader la France. Emmanuel MACRON, lorsqu'il n'était que candidat, s'était engagé à « remettre les accords du Touquet sur la table, pouvoir en renégocier les modalités, en particulier pour les mineurs... ». Qu'en est-il aujourd'hui qu'il est devenu président ?

Il s'agit pour l'Etat d'assurer la protection et la dignité des personnes migrantes sans que se reconstitue un bidonville. Pourtant, lors de sa visite aujourd'hui à Calais, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a réaffirmé son opposition à l'ouverture de tout nouveau centre sur place sous le prétexte "qu'il sera rapidement débordé". Ce faux-fuyant est inacceptable et inhumain.

Le Parti communiste français soutient la proposition de création à Calais ou à proximité, de 3 centres d'accueil et d'orientation, destinés l'un aux hommes majeurs, un deuxième aux femmes, et un troisième aux mineurs non accompagnés. Des centres où le séjour serait de courte durée et qui permettrait de réorienter les migrants, en fonction de leur situation, et de leur projet migratoire.

La fermeture de la jungle a démontré que plusieurs centaines de migrants qui aspiraient à rejoindre le Royaume-Uni étaient dans leur bon droit puisque, finalement, les Britanniques ont accepté d'accueillir sur leur sol plus de 700 personnes qui restaient coincées depuis des mois à Calais dans des conditions indignes de notre pays.

Le PCF réaffirme son soutien aux forces associatives, citoyennes et politiques engagées dans la solidarité avec les migrants et réfugiés.

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25 juin 2017 7 25 /06 /juin /2017 14:49
Apiculture. "En pleine pénurie de miel, on n'arrivait pas à le vendre"
Entretien réalisé par Marie-Noëlle Bertrand
Samedi, 24 Juin, 2017
Humanite.fr

Président de l'Union nationale de apiculture française (Unaf), Henri Clément revient sur l'année 2016, la pire de toute l'histoire de l'apiculture française. Alors que la 8ème édition des Apidays, fête dédiée aux abeille, se déroule tout ce week-end, il rappelle aussi l'enjeu de transformer nos systèmes agricole afin de préserver ce pollinisateur indispensable à notre alimentation.

En 2015, les apiculteurs ont connu une embellie. S'est-elle maintenue ?
 

 Henri Clément. Effectivement, 2015 avait été relativement correcte. Cette année là, nous avions récolté près de 18 000 tonnes de miel, ce qui n'était pas si mal.

Nous avions eu la chance d'obtenir beaucoup de miéla, cette substance sucrée qui se développe sous les fleurs et dont profitent les abeilles. C'est une sorte de manne, pour elles autant que pour nous... Mais elle ne s'est pas renouvelée l'année suivante, au contraire. En plus des problèmes structurels auxquels notre filière fait face depuis une vingtaine d'années, nous avons essuyé, en 2016, des conditions climatiques particulièrement défavorables. Au final, elle a été la pire année de l'histoire de l'apiculture française moderne. Nous avons produit moins de 10 000 tonnes de miel, soit trois fois moins que ce que nous produisions dans les années quatre-vingt quinze (depuis cette date, la filière apicole fait face à un effondrement des essaims qui pèse sur la production, NDLR). Face à cette pénurie, et pour répondre aux attentes des consommateurs, les importations de miel ont été augmentées. Elles se sont élevées à plus de 30 000 tonnes, principalement en provenance d'Asie, non sans que cela ne pose des questions quant à la qualité du miel proposé en rayon.
 
Qu'est-ce qui vous inquiète dans le miel asiatique ?
Henri Clément. En Europe, en Amérique latine, aux Etats-Unis....  la production de miel régresse partout dans le monde. Excepté en Asie, où elle augmente fortement. Et ce n'est pas uniquement le fruit de la compétence de leurs apiculteurs. On sait que beaucoup de ces miels sont reconstruits artificiellement, à base de sirops de maïs ou de riz, enrichis avec des pollens. Ils sont suffisamment élaborés pour passer le barrage des contrôles. Les fraudes sont très fines et passent les analyses de routine. Il faut pousser les recherches assez loin pour les débusquer, or cela revient très cher. Mais les chiffres parlent d'eux même. Il y a dix ans, la Chine produisait près de 250 000 tonnes de miel. Elle en sort plus de 500 000 tonnes aujourd'hui. Ils ont doublé leur production, quasiment sans augmenter le nombre de ruches. Au reste, ces miels arrivent en France à des prix défiants toute concurrence - entre 2 euros et 2,30 euros le kilo sur le parking des commissionneurs. Pour nous, le coût de revient du miel est d'environ 4,50 euros le kilo. Résultat : alors même que notre récolte 2016 était faible, certains apiculteur Français ont peiné à vendre leur miel aux conditionneurs, lesquels ont préféré les tarifs asiatiques. En pleine pénurie de miel, beaucoup ne parvenaient pas à écouler le leur. C'est aberrant !
 
Le consommateur a-t-il les moyens de faire la distinction ?
Henri Clément. En règle générale, les miels vendus directement en pot par les producteurs, ceux que l'on trouve sur les marchés, ne posent pas de souci. Cela se complique en supermarché. L'essentiel des miels industriels sont des produits d'importation. Ce n'est pas une tare en soit : il y a de très bon miels partout dans le monde. Mais il n'est pas toujours facile de s'y retrouver sur l'étiquetage. Trois cas se présentent : un, le miel provient d'un seul pays - Espagne, Italie... Dans ce cas, il est indiqué tel quel sur l'étiquette. Mais souvent, les conditionneurs assemblent différents miels -  miels de colza pour la texture, miels de tournesol pour le volume, miel de châtaigner pour l'arome - de façon à obtenir un miel a peu près régulier sur les rayons. Dans ce cas, l'étiquette indique "miels issus de mélanges intra-communautaire". Tous sont censés venir de pays européens. Mais ce n'est déjà plus aussi simple : un miel qui arrive de l'extérieur par l'Espagne peut ensuite être revendu en Italie ou en Allemagne comme miel européen. Le pire des cas reste enfin les miels issus de mélanges intra et extra-européens. Dans ce cas, rien n'est plus indiqué et plus aucun repère n'est possible. Imposer un étiquetage indiquant la totalité des pays de provenance est notre prochaine bataille.
 
Quel bilan tirez-vous du  plan abeilles qui avait été lancé par Stéphane Le Foll ?
Henri Clément. Il n'a servit a rien : 30 000 euros ont été débloqués, sans que nous sachions à quoi ils ont servi. Pourtant les problèmes sont connus. Le principal facteur de la mortalité des abeilles, ce sont les pesticides. Nous demandons que la France soit exigeante sur ce point. L'usages de quatre néonicotinoides est aujourd'hui suspendu en Europe sur les cultures attractives pour les abeilles. Il en reste toutefois deux sur le marché. Et Bayer et Syngenta ont attaqué la commission européenne afin de faire annuler cette décision. Le procès est en cours. L'Unaf, évidemment, soutient la commission, de même que d'autres associations et quelques pays - le Royaume de Suède, par exemple. La France, en revanche,  ne s'est pas constitué  à ses côtés comme nous aurions pu l'espérer. Au reste, après analyse des chiffres du ministère de l'agriculture, il est visible que l'utilisation des néonicotinoides continue de progresser, malgré le plan Ecophyto (qui vise à réduire l'usage des pesticide, NDLR). Nous attendons avec impatience que la loi biodiversité se traduise dans les faits :  dès 2018, l'usage des néonicotinoides doit être limité aux cas d'urgence, lorsqu'aucune alternative n'existe. Dès 2020, les quatre néonicotinoides mentionné doivent être définitivement prohibés. Cela dit,  il faut aussi relever des victoires : la semaine dernière, le parlement européen a soutenu la proposition de la commission d'interdire les pesticides dans les jachères agricoles, en dépit de la pression opérée par les firmes de l'agrochimie et les agriculteurs productiviste, et de l'opposition de la droite. 
 
L'Europe est-elle en train de s'affranchir de l'influence des lobbies phytosanitaires ? 
Henri Clément. Oui et non. Le fait est que les preuves de la toxicité de ces produits pour les abeilles et l'environnement, mais aussi pour la santé des consommateurs, s'accumulent tous les jours. Une prise de conscience est en train de s'opérer. Mais ne nous leurrons pas : nous avons à faire à forte partie. Bayer a racheté Monsanto, Syngenta a été racheté par les Chinois... Cette concentration des grands groupes renforce aussi leur pouvoir de lobbying. Il faut continuer à se battre avec la société civile, les associations, les élus de terrains. Il faut tendre vers l'agroécologie et sortir de l'agrochimie, replanter des arbres et des haies dans les campagnes, remettre de la diversité culturale, avec du trèfle, du sainfoin, de la féverole...  Un récent rapport de l'ONU a clairement démontré qu'il était possible de se passer d'agrochimie sans contre-coup majeur pour les économies, à condition de mettre en œuvre les bonnes stratégies.
Enfin il serait grand temps de mettre des moyens concernant la recherche contre le varois, le frelon asiatique et surtout le changement climatique. C'est notre ultime préoccupation. Nous le ressentons de plus en plus depuis dix ans. Cette année encore nous avons eu une sortie d'hivernage très précoce, suivi de forte gelées en avril-mai. Les miélées de printemps n'ont pas été bonnes. Et maintenant la canicule, qui brûle les fleurs... Sans vrai soutien du ministère, je suis inquiet pour l'avenir. Si cette saison est aussi mauvaise que celle de l'an dernier, il ne fait aucun doute que des apiculteurs mettront la clé sous la porte.
 
 
Les abeilles en chiffre
 
80% de notre environnement végétal est fécondé par les abeilles. 40% de notre alimentation (fruits, légumes, oléagineux...) et près de 20000 espèces végétales menacées dépendent de leur action polinisatrice.
 
30% des colonies d'abeilles disparaissent chaque année. En 10 ans, 15 000 apiculteurs ont cessé leur activité.
 
En 1995, la production française de miel était de plus de 32 000 tonnes. En 2011, elle était de 20 000 tonnes. En 2016, elle était de 9000 tonnes. Cette année là, les importations ont marqué un reccord : 33000 tonnes.
Tout un week-end avec les abeilles
Récoltes et dégustations de miel, découvertes de la vie des ruches, films, ateliers pédagogiques expositions : les Apidays 2017 se déroulent jusqu'au dimanche 24 juin à travers toute la France. Lancées par l'Union nationale de apiculture française (Unaf), ces manifestations sont entièrement gratuites et visent à sensibiliser le grand public à l'action de pollinisation des abeilles, indispensable à la biodiversité et à notre alimentation. 
Retrouvez le programme intégral des journées Apidays sur le site dédié. 
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25 juin 2017 7 25 /06 /juin /2017 14:00
"Un royaume d'olives et de cendres": Territoires palestiniens. Un livre pour dénoncer l'enfermement (Le Télégramme, 19 juin 2017)

Une vingtaine d'écrivains mondialement reconnus publie " Un Royaume d'olives et de cendres " , un recueil d'écrits sur l'occupation des Territoires palestiniens par Israël depuis 50 ans, les revenus du livre allant à l'ONG, Breaking the Silence. 

 

 " Un Royaume d'olives et de cendres " rassemble des textes de 26 auteurs, un Nobel  Mario Vargas Llosa, trois prix Pulitzer dont Geraldine Brooks, et des plumes comme l'Américain Dave Eggers, l'Irlandais Colm Toibin ou la Française Maylis de Kerangal.


Les éditeurs, le couple Michael Chabon/Ayelet Waldman - américain et israélo-américaine--, juifs tous les deux, entendent secouer par l'écriture l'indifférence généralisée qui s'est installée à l'égard de ce conflit vieux d'un demi-siècle et exposer les conséquences concrètes de l'occupation sur les Israéliens et les Palestiniens.

 

Cinquante ans après la guerre des Six Jours
 

L'ouvrage sort à dessein cinquante ans après la guerre des Six Jours, marquant le début de l'occupation des Territoires palestiniens par l'Etat hébreu. Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville sainte, a depuis été annexée par Israël, même si l'ONU ne reconnaît pas cette décision.

La Cisjordanie reste aussi occupée par l'armée israélienne et deux millions de Palestiniens vivent enfermés dans la bande de Gaza soumise à un rigoureux blocus. 

 


Rendre compte des réalités de l'Occupation
Les auteurs qui ont contribué à "un Royaume d'olives et de cendres", publié en anglais, arabe, hébreu, français, espagnol et italien, sont venus sur place au cours des deux dernières années pour rendre compte des réalités de l'occupation. Le chapitre écrit par Michael Chabon insiste sur le caractère "arbitraire" de l'occupation israélienne en Cisjordanie, qui soumet les Palestiniens à la lourdeur de la bureaucratie et au bon vouloir de tel ou tel soldat ou officier israélien. Le romancier américain Dave Eggers s'est rendu à Gaza pour raconter comment les Palestiniens vivent dans cette enclave souvent qualifiée de "plus grande prison du monde à ciel ouvert". L'auteur du "Cercle" et de "Zeitoun" rapporte les frustrations des Gazaouis devant leur réclusion, mais aussi devant les restrictions imposées par le mouvement islamiste Hamas qui les gouverne. 

 

Les bénéfices à une ONG détestée du gouvernement israélien
 

Le bénéficiaire des ventes du livre est l'un des acteurs indirects du conflit. L'ONG israélienne Breaking the Silence offre sous le couvert de l'anonymat une plateforme aux soldats israéliens pour raconter leur vécu et dénoncer les agissements selon eux condamnables de l'armée dans les territoires palestiniens occupés. Breaking the Silence est l'une des bêtes noires du gouvernement considéré comme le plus à droite de l'histoire d'Israël. Elle et d'autres organisations opposées à l'occupation sont soumises depuis des mois à de rudes attaques du gouvernement qui cherche à restreindre leurs activités. 

 

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23 juin 2017 5 23 /06 /juin /2017 06:12
Georges Marchais Humanité Dimanche - octobre 1971

Georges Marchais Humanité Dimanche - octobre 1971

Georges Marchais: clin d'oeil à l'ami Georges, l'homme à la cigarette et au regard rieur (1920-1997)
Georges Marchais: clin d'oeil à l'ami Georges, l'homme à la cigarette et au regard rieur (1920-1997)
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23 juin 2017 5 23 /06 /juin /2017 06:00
Notre Jeunesse, revue mensuelle de la jeunesse républicaine de France - avril 1945: numéro spécial 11e congrès de la fédération des jeunesses communistes de France
Notre Jeunesse, revue mensuelle de la jeunesse républicaine de France - avril 1945: numéro spécial 11e congrès de la fédération des jeunesses communistes de France
Notre Jeunesse, revue mensuelle de la jeunesse républicaine de France - avril 1945: numéro spécial 11e congrès de la fédération des jeunesses communistes de France
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23 juin 2017 5 23 /06 /juin /2017 05:40

jeudi 22 juin 2017

Lors d’un point presse organisé le 21 juin à l’Assemblée, André Chassaigne, député du Puy-de Dôme, André Chassaigne a annoncé qu’avec 15 député-e-s " on était en mesure de créer, de prolonger le groupe de la Gauche démocrate et républicaine" . Le groupe GDR créé lors de la précédente législature, comptera dans sa version 2017 "11 députés communistes, ainsi que 4 ultramarins qui ont été réélus", a déclaré le député.

Jean-Paul Dufrègne (03 - Allier) 
Pierre Dharréville (13 - Bouches-du-Rhône) 
André Chassaigne (63 - Puy-de-Dôme)
Fabien Roussel (59 - Nord) 
Alain Bruneel (59 - Nord)
Jean-Paul Lecoq (76 - Seine-Maritime) 
Sébastien Jumel (76 - Seine-Maritime) 
Hubert Wulfranc (76 - Seine-Maritime) 
Elsa Faucillon (92 - Hauts-de-Seine) 
Marie-George Buffet (93 - Seine-Saint-Denis)
Stéphane Peu (93 - Seine-Saint-Denis) 
Bruno Nestor Azerot (972 - Martinique)
Jean-Philippe Nilor (972 - Martinique)
Gabriel Serville (973 - Guyanne)
Huguette Bello (974 - Réunion)

Mercredi, 21 Juin, 2017
 
L'Humanité
 
Le député communiste du Puy-de-Dôme, André Chassaigne, a mis fin au suspense : les élus PCF et 4 députés ultra-marins forment un groupe autonome à l'Assemblée.

Les onze députés communistes élus et réélus dimanche ainsi que quatre députés ultra-marins formeront un groupe indépendant à l'Assemblée, a annoncé André Chassaigne. 

C’est lors d’un point presse organisé cet après-midi à l’Assemblée, que le député du Puy-de Dôme, André Chassaigne a mis fin au suspense : "Nous avons effectivement 15 députés en mesure de créer, de prolonger le groupe de la Gauche démocrate et républicaine" a affirmé l’élu communiste. Le groupe GDR créé lors de la précédente législature, comptera dans sa version 2017  « 11 députés communistes, ainsi que quatre ultramarins qui ont été réélus », a déclaré le député. Si l’union technique avec les 16 élus de la France insoumise n’a pas été l’option retenue, "la priorité des priorités, c'est ce qu'on pourra faire avec le groupe des Insoumis", a néanmoins poursuivi André Chassaigne, désireux d’apaiser l’ambiance, tandis que le gouvernement et les ministères se préparent à gouverner par ordonnances.  "Pas de divergence mais des convergences" entre PCF et France insoumise, c’est ce qu’a appelé de ses vœux le porte-parole du groupe GDR au Palais-Bourbon.  Sur son compte Facebook, Eliane Assassi, la présidente du Groupe Communiste, Républicain et Citoyen (CRC) au Sénat, a réagi à cette annonce : « Nos camarades députés ont pris le temps du débat qui a abouti à la création d'un groupe GDR où siégeront, -comme c'était d'ailleurs le cas lors de la dernière mandature- des amis ultras marins. Je salue leur sagesse ». 

***

Les députés PCF pourront compter sur l'appui de quatre députés ultramarins pour former un groupe commun dans l'hémicycle.

AFP, 21 

La rupture est-elle consommée entre le Parti communiste (PCF) et La France insoumise ? D'ailleurs, le PCF vient d'apporter la preuve au mouvement de Jean-Luc Mélenchon qu'il n'avait pas besoin de son appui pour former un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale. Après une alliance lors de l'élection présidentielle - le PCF avait soutenu la candidature de Jean-Luc Mélenchon - rompue pour les élections législatives, les députés des deux mouvements feront donc sièges à part dans la Chambre basse du Parlement. 

André Chassaigne, député communiste du Puy-de-Dôme et chef de file des députés du Front de Gauche sous la précédente législature, a annoncé que les députés du PCF auront leur propre groupe parlementaire à l'Assemblée nationale, grâce à l'appui de quatre députés ultramarins. 15 députés sont en effet nécessaires pour former un tel groupe, alors que les parlementaires élus sous l'étiquette communiste étaient seulement onze. "Nous avons effectivement 15 députés en mesure de créer, de prolonger le groupe de la Gauche démocrate et républicaine" formé lors de la précédente législature, a déclaré André Chassaigne lors d'une conférence de presse donnée au Palais Bourbon.

Vers une réconciliation entre les deux groupes à l'avenir ?

Le parlementaire a néanmoins souligné que les communistes "n'opposent pas ce groupe aux Insoumis", alors que sa mésentente avec Jean-Luc Mélenchon est notoire et qu'il a dû affronter une candidate de La France insoumise lors du premier tour des élections législatives dans sa circonscription auvergnate. Affirmant sa "volonté farouche" de travailler avec les "Insoumis", André Chassaigne a soutenu que"deux groupes avec des espaces communs auront plus d'efficacité".

 

Voici les 11 députés communistes associés aux 4 ultramarins de gauche pour former un groupe: 

André Chassaigne (PCF - 63 - Puy-de-Dôme)

André Chassaigne (PCF - 63 - Puy-de-Dôme)

Fabien Roussel (PCF- 59- Nord)

Fabien Roussel (PCF- 59- Nord)

Stéphane Peu (PCF, 93 - Seine St Denis)

Stéphane Peu (PCF, 93 - Seine St Denis)

Marie-George Buffet (PCF, 93 - Seine St Denis)

Marie-George Buffet (PCF, 93 - Seine St Denis)

Jean-Paul Dufrègne (PCF- 03 - Allier)

Jean-Paul Dufrègne (PCF- 03 - Allier)

Hubert Wulfranc (PCF -76 - Seine-Maritime)

Hubert Wulfranc (PCF -76 - Seine-Maritime)

Alain Bruneel (PCF - 59 - Nord)

Alain Bruneel (PCF - 59 - Nord)

Sébastien Jumel (PCF, 76- Seine Maritime)

Sébastien Jumel (PCF, 76- Seine Maritime)

Jean-Paul Le Coq (PCF, 76 - Seine-Maritime)

Jean-Paul Le Coq (PCF, 76 - Seine-Maritime)

Pierre Darhéville (PCF, 13 - Bouches du Rhône)

Pierre Darhéville (PCF, 13 - Bouches du Rhône)

Elsa Faucillon (PCF, 92 - Haut de Seine)

Elsa Faucillon (PCF, 92 - Haut de Seine)

Huguette Bello (Réunion)

Huguette Bello (Réunion)

Bruno Nestor Azerot (Martinique)

Bruno Nestor Azerot (Martinique)

Jean-Philippe Nilor (Martinique)

Jean-Philippe Nilor (Martinique)

Gabriel Serville (Guyanne)

Gabriel Serville (Guyanne)

Veuillez trouver ci dessous une déclaration d'André Chassaigne suite à
sa rencontre avec une délégation des député-e-s France Insoumise

"J’ai rencontré aujourd’hui une délégation des députés de la France Insoumise pour leur faire part de la volonté des députés communistes – composante du groupe GDR – d’imaginer et de construire un travail collectif entre nos deux forces pour nous opposer ensemble à la politique désastreuse qui sera menée par le Gouvernement Macron durant ce quinquennat.
Notre souhait est d’élaborer un «comité de liaison» entre les députés communistes et le groupe de la France Insoumise pour que nous soyons plus forts et plus efficaces pour la défense des intérêts du peuple à l’Assemblée nationale. 

 

André CHASSAIGNE
Président du groupe GDR (Gauche Démocrate et Républicaine) 

Paris, le 22 juin 2017

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23 juin 2017 5 23 /06 /juin /2017 05:32
La France, une société militarisée? - par Joëlle Palmeri, chercheure en Sciences Politiques (blog Entre les lignes entre les mots - 11 juin 2017)
La France: une société militarisée ?
Un texte de Joelle Palmieri (chercheure en sciences politiques)

Publié le 11 juin 2017 par le blog Entre les lignes entre les mots

Qu’est-ce que la militarisation ? Quelle est la différence avec le militaire, le militarisme, la militarité ? La France est-elle touchée par ce phénomène ? Ou est-elle épargnée ? Si oui, pourquoi ? Toutes ces questions me trottent dans la tête depuis un bon moment d’autant qu’apparemment dans l’hexagone cette problématique fait polémique.

Commençons par isoler les définitions. Le militaire est un membre des forces armées, institution de défense d’un État. C’est un individu dont le métier est de respecter l’ordre, en acceptant obéissance et discipline. En temps de guerre, ses droits personnels sont limités. Il peut occuper des fonctions de commandement ou de logistique, le tout au service de la défense du territoire, de la participation aux systèmes d’alerte de sécurité et d’information et du maintien de la paix à l’étranger et sous mandat international. En France, les femmes représentent en 2011 environ 15% des effectifs. Autant dire, que les hommes sont très majoritaires dans les corps d’armée.

La militarité recouvre tout ce qui se rapporte au « corps militaire » et à ses « vertus ». On peut ainsi lire dans les carnets d’un général de gendarmerie à la retraite la liste de ces vertus : « dévouement », « disponibilité », « discipline », « robustesse », « posture morale », le tout au service de la « démocratie ». Elle est rigoureusement associée à la hiérarchie. Elle concerne uniquement ceux qui constituent les corps de métier assurant la sécurité du territoire : les militaires, les gendarmes, les policiers. Cette définition est confirmée par Marie-Anne Paveau : « Nous appelons militarité l’ensemble des marqueurs (professionnels, juridiques, sociaux, idéologiques, culturels, corporels) attachés à la fonction militaire qui est autant une profession qu’un mode d’être ».

Le militarisme rend compte de l’idéologie politique, ou d’un courant de pensée, qui prône la primauté de la force militaire dans les relations interétatiques et dans l’organisation intraétatique. Par exemple, à l’issue de la IIe Guerre mondiale, et selon Andrew Bacevich, le militarisme américain a eu pour vocation de faire la promotion des « normalisation de la guerre, glorification des chefs militaires, recherche élitaire de la supériorité stratégique perpétuelle, accoutumance de la population à la guerre, “esthétique de la guerre” technologique à distance, et enfin transfiguration des présidents en seigneurs de guerre ». Le militarisme garantirait la stabilité des économies, y compris en temps de paix – par la production d’armement –, et favoriserait les prospérités nationale. Cette définition concerne alors les relations entre États et les populations qui s’y rapportent.

La militarisation évoque un processus. Ce processus vaut pour la subordination des États et populations aux forces armées mais aussi à ses valeurs. En tant que telle, la militarisation n’est pas figée dans le temps. Elle ne rend pas compte d’un état donné d’une société. Elle est le produit d’un fonctionnement, militaire, des valeurs qui l’accompagnent – l’ordre, l’obéissance, la hiérarchie, etc. –, autant qu’elle produit de nouveaux effets économiques, politiques et sociaux, de nouveaux comportements, rapports sociaux et épistèmês (banalisation de l’autorité, des rapports hiérarchisés, de l’utilisation des armes, de la course à la sécurité, de la violence, etc.) et renforce les rapports de domination (race, classe, genre) existants. Comme l’avait très tôt indiqué Andrée Michel en citant Kemp, « la militarisation se définit par trois critères : les dépenses militaires, le commerce des armes et les interventions armées, menées soit au cours de guerres civiles, soit au cours de guerres opposant des nations ennemies ». La sociologue française avait, il y a déjà plus de trente ans, démontré que les processus de désarmement avait bien eu lieu à la fin de la IIe Guerre mondiale, mais que les courses aux technologies militaires et spatiales continuaient à aller bon train, que les dépenses militaires dans les pays « en voie de développement » augmentaient par effet de vase communicant avec les pays dits « développés », que le marché au noir des armes florissait, que la surenchère de la production nucléaire accroissait les risques de piratage du matériel militaire, que les conflits internes à l’échelle planétaire était en pleine expansion. Pour preuve, elle citait les guerres de Yougoslavie, du Rwanda, d’Afghanistan et de Tchétchénie. Elle enchainait aussitôt sur ce qu’elle nomme les « fonctions latentes de la militarisation par les systèmes militaro-industriels (SMI) ». Alors que la sécurité des États aurait pu être basée sur la prévention, la négociation et le dialogue, les « grandes sociétés industrielles contemporaines » ont décidé une militarisation à outrance. Ce choix a pour conséquence directe : « reproduction et élargissement de la domination des pays du Nord sur les pays du Sud, des inégalités sociales et économiques internes à chaque État-nation et des inégalités basées sur le genre ». La sociologue, qui s’intéresse à l’étendue de ce processus à l’échelle internationale, ne parle pas tant du sexisme dans l’armée, qu’elle ne nie pas, mais bien de la production de rapports sociaux inégalitaires, de l’augmentation de la division sexuelle du travail, de la restructuration du travail, du développement de la culture de guerre et de leurs conséquences directes : prostitution, viols, trafic, pillage des ressources, conception du territoire en tant qu’espace de conquête, généralisation de la violence, exportation des systèmes répressifs et de torture, contrôle social brutal et « guerre contre la population civile ».

Alors ? La France ne serait pas touchée ? Selon le rapport annuel Jane’s du cabinet spécialisé IHS Markit publié en 2016, le pays occupe la 7e place derrière la Russie en matière de budget militaire avec 44,3 milliards de dollars dépensés. D’après le Global Firepower 2016, la France est la 6e puissance militaire mondiale après le Royaume Uni et l’Inde. D’après une étude française de 2015, elle est la 3epuissance nucléaire mondiale, après les États-Unis et la Russie. Ensuite, remonter les Champs-Elysées avec un véhicule militaire lors de son investiture en tant que Président de la République, prolonger l’état d’urgence (prononcé depuis novembre 2015, et possibilité créée pendant la guerre d’Algérie), prévoir de faire de cet état d’exception la règle, nommer une ministre des Armées plutôt que de la Défense (inédit depuis 1965), quadriller policièrement les manifestations de façon systématique, ne font-ils pas partie de l’arsenal d’un État militarisé ? Si on ajoute la disqualification des bavures policières (dont l’usage d’une matraque télescopique par la BST qui rappelle quelques pratiques militaires de torture), ou la prolifération de la banale promotion des jeux vidéo « musclés » ou plus simplement de l’usage des armes de poing sur les plateformes numériques ou audiovisuelles, la boucle et bouclée. Enfin, si on adopte le raisonnement d’Andrée Michel, on comprend que la réforme actuelle de la loi du travail s’inscrit dans la ligne droite de la militarisation de la société française. Vous avez encore des doutes ?

 

 1) PAVEAU Marie-Anne, 1994, Le langage des militaires, thèse de doctorat. Paris, U. Paris IV.

 2) GALBRAITH John Kenneth, 1968, La paix indésirable ? Rapport sur l’utilité des guerres, Calmann Lévy, Paris

.3) BACEVICH Andrew J., 2013 (2e édition), The New American Militarism : How Americans are Seduced by War, Oxford University Press, New York, 278 p.

4) MICHEL Andrée, Militarisation et politique du genre, in Recherches féministes, vol. 8 n° 1, 1995 : 15-34.

5) MICHEL Andrée, BERTRAND Agnès and SENE Monique, 1985, Le complexe militaro-industriel et les violences à l’égard des femmes, In Nouvelles Questions Féministes La militarisation et les violences à l’égard des femmes, No. 11/12, pp. 9-85 ; MICHEL Andrée, 1991, Le complexe militaro-industriel, la guerre du Golfe et la démocratie en France, InL’Homme et la société, N° 99-100, Femmes et sociétés. pp. 197-212.

6) Op. cit.

7) 50 facteurs sont pris en compte pour établir le classement : situation géographique, exploitation des ressources naturelles, quantité d’arsenal ou encore la situation économique. Certaines données ne sont pas intégrées comme les capacités nucléaires et la direction politique et militaire. 

8) COLLIN Jean-Marie, DRAIN Michel, NORLAIN Bernard, QUILES Paul, 2015, Les neuf puissances nucléaires, Irénées

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23 juin 2017 5 23 /06 /juin /2017 05:21
Une récolte de fonds pour replanter les oliviers de Palestine
Clémence Viola
Mardi, 20 Juin, 2017
Humanité
L’olivier, cet « arbre de lumière » nommé ainsi par les habitants de Cisjordanie, tient une place fondamentale dans l’économie palestinienne, et l’huile produite à partir de ces arbres représente à elle-seule 25% de la production agricole. Photo : Jaafar Ashtiyeh/AFP
L’olivier, cet « arbre de lumière » nommé ainsi par les habitants de Cisjordanie, tient une place fondamentale dans l’économie palestinienne, et l’huile produite à partir de ces arbres représente à elle-seule 25% de la production agricole. 

Le Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF) a lancé début juin une campagne de récolte de fonds pour planter des oliviers en Palestine, qui depuis des décennies, sont arrachés et brûlés par l’occupation israélienne.

Objectif : récolter 10 000 euros pour replanter 1000 arbres. La campagne, « Des oliviers pour la Palestine », s’étend sur quatre mois, jusqu’à la fin du mois de septembre, et se déroule parallèlement sur le terrain et sur internet avec la création . « Il faut environ dix à vingt euros pour planter un olivier », précise Mehdi Belmecheri-Rozental, responsable national des questions internationales au Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF). Chaque fédération a un objectif de fonds à atteindre, et prend des initiatives en fonction de ses moyens et de ses envies. Cette campagne de terrain peut prendre diverses formes. Des concerts aux tournois de football, en passant par des lâchés de ballon jusqu’à des projections de films ouvrant sur des débats, tout est bon pour rassembler le plus possible de personnes et les sensibiliser à la question palestinienne. Le projet est aussi mené en collaboration avec l’Arab center for agricultural development (ACAD), association palestinienne qui lutte depuis 1988 pour l’amélioration de la situation économique des petits agriculteurs. Les fonds permettront d’aider les producteurs à résister de façon pacifique à la l’occupation israélienne en conservant leurs terres.

« On a envie que vous meniez la lutte avec nous »

Pour mener une campagne de terrain, il faut être allé sur le terrain. « Notre projet est né lors de notre dernier voyage de solidarité en Palestine en octobre 2016 », explique Mehdi Belmecheri-Rozental. Un groupe de jeunes militants, dont il fait partie, sont partis à la rencontre de Fayez Odeh, agriculteur palestinien, qui s’est vu retirer, il y a une dizaine d’années, la moitié de son exploitation biologique en Cisjordanie par l’Etat israélien, au profit de la construction du « mur de séparation » destiné à protéger les israéliens. Une usine chimique a également été construite tout près de ses terres agricoles. Mais Fayez Odeh fait partie de ces Palestiniens qui ont décidé de ne pas s’apitoyer sur leur sort, et de lutter contre la colonisation. C’est dans une optique de combat qu’il a fait part aux jeunes militants de son projet avec , dont il fait partie. Ces derniers ont alors repris ce geste politique pour rejoindre les agriculteurs dans leur combat. Les paysans palestiniens qui subissent cette pratique d’arrachage d’oliviers et de dépossession de leurs terres sont bel et bien décidés à ne pas abandonner. « Leur premier réflexe est la tristesse (…). Mais très vite, ils passent dans une dynamique de lutte »,  décrit le jeune militant, qui a pu s’entretenir avec plusieurs agriculteurs lors de son voyage. Ces derniers ont même lancé un véritable appel à la France : « On ne veut pas que vous pleuriez avec nous, on a envie que vous meniez la lutte avec nous ».

Faire reconnaitre l’Etat Palestinien

Outre la récolte de fonds, cette campagne est avant tout destinée à sensibiliser les Français sur la question palestinienne, cause pour laquelle le MJCF est plus généralement engagé. Alors que la plupart des gens ignorent ces pratiques coloniales, ce sont,  depuis le début du conflit israélo-palestinien (1967), environ 800 000 arbres qui ont été arrachés par les colons. Selon Mehdi Belmecheri-Rozental,  « en arrachant les arbres (…), ils effacent  le territoire palestinien ». En effet, l’olivier, cet « arbre de lumière » nommé ainsi par les habitants de Cisjordanie, tient une place fondamentale dans l’économie palestinienne, et l’huile produite à partir de ces arbres représente à elle-seule 25% de la production agricole. C’est la principale ressource pour les petits agriculteurs. Arracher les oliviers reviendrait alors à effacer toute trace de la Palestine dans l’histoire, et la priver de son identité.  C’est pourquoi la campagne menée par le MJCF s’inscrit dans un contexte plus large. À travers  cette initiative se joue aussi la reconnaissance d’un Etat Palestinien par Israël, et par la France. « L’Etat palestinien ne sera pas reconnu tant qu’on n’aura pas de vrai gouvernement de gauche », dénonce le jeune militant. Symboles de résistance, les oliviers mais aussi les figuiers de barbarie, qui ont de profondes et solides racines, sont considérés comme la preuve historique de  l’existence du peuple palestinien en Palestine.

Visant directement tout espoir de paix, la politique menée par l’Etat israélien va alors bien au-delà des enjeux économiques et politiques. Politique, qui, en 2003 déjà, était désignée comme « une autre forme de terrorisme » par le quotidien israélien Haaretz.

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23 juin 2017 5 23 /06 /juin /2017 05:17
Code du travail: les projets du gouvernement confirmés (Médiapart, 22 juin 2017)
Code du travail: les projets du gouvernement confirmés
 PAR ,  ET 

Alors que le gouvernement continue à entretenir le flou sur son projet de réforme du code du travail, Mediapart, avec l’agence AEF, publie l’intégralité du texte d’habilitation. Les huit articles de loi en disent beaucoup sur la réforme envisagée. Beaucoup plus que tout ce qui avait été dévoilé aux syndicats.

 

 feuilleton de la réforme du code du travail continue. Dernier épisode en date : la révélation par Le Monde ce mercredi après-midi du projet de loi d’habilitation que le gouvernement présentera en conseil des ministres mercredi 28 juin. Le texte, transmis pour avis au Conseil d’État, sera soumis aux parlementaires. Ces derniers, en le votant, donneront l’autorisation au gouvernement de réformer profondément le code du travail, en se passant des discussions parlementaires classiques.

Jusqu’ici, comme l’a raconté Mediapart, rien de concret n’est sorti de la concertation menée actuellement avec les syndicats, en dehors des sujets déjà connus, comme le plafonnement des dommages et intérêts au prud’hommes pour les licenciement abusifs, le regroupement des instances de représentation du personnel et l’accent mis sur les négociations au sein de l’entreprise. Les autres sujets explosifs, telle la réforme des motifs de licenciement, n’ont été mis au jour que par la presse, ce qui a d’ailleurs provoqué le dépôt d’une plainte contre X pour « vol de documents » et « violation du secret professionnel » de la part du ministère du travail.

Encore une fois, c’est par un média que les intentions réelles du gouvernement sont dévoilées. Le texte révélé par Le Monde, que Mediapart, ainsi que l’agence AEF, publie dans son intégralité, en dit beaucoup sur la réforme envisagée. Les huit articles de loi courts et denses, permettant à l’exécutif de prendre des « mesures pour la rénovation sociale », décrivent beaucoup plus que tout ce qui avait été présenté aux syndicats, mais restent encore assez flou sur bon nombre de sujets. Une fois l’autorisation de légiférer accordée par l’Assemblée et le Sénat, le gouvernement aura ainsi une grande latitude pour décider exactement ce qu’il entend mettre en place. Une méthode qui inquiète fortement les syndicats. Ils auront l’occasion de le dire prochainement au gouvernement : selon nos informations, la ministre du travail Muriel Pénicaud doit s’entretenir avant la fin de la semaine au téléphone avec les leaders de chaque délégation, en parallèle des concertations déjà en cours.

  • La méthode du gouvernement, une « pseudo-concertation » ?

Nous l’avons déjà écrit à plusieurs reprises, la méthode suivie par le gouvernement pour sa consultation des organisations syndicales et patronales pose fortement question. Chacune des huit organisations représentatives – trois patronales, cinq syndicales – rencontre pour des consultations d’un peu plus d’une heure le directeur de cabinet de Muriel Pénicaud, pour échanger à deux reprises sur chacun des trois thèmes définis : articulation des accords entre la branche et l’entreprise, simplification du dialogue social, sécurisation des relations de travail. Ils ne disposent d’aucun document pour comprendre précisément les intentions du gouvernement. Le premier round se termine ce vendredi. La prochaine séquence, qui durera 15 jours, devrait débuter après le prochain conseil des ministres et la dernière se dérouler au moment même où les parlementaires débattront.

Didier Porte, membre de la délégation FO, avoue son étonnement à la lecture du document dévoilé par Le Monde : « Tout ne correspond pas à ce qui a été dit lors de nos rencontres. Maintenant, il est temps que nous ayons un texte, car il est difficile d’avoir une vision cohérente dans ces conditions. » Mais les syndicats se heurtent au refus de l’exécutif : la révélation du Monde s’est déroulée alors que la CGT était en pleine réunion avec le ministère. « Même dans ces conditions, le directeur de cabinet de la ministre n’a pas voulu nous communiquer le texte du projet de loi, prétextant qu’il ne faisait que lister les thématiques des ordonnances, raconte Fabrice Angeï, le négociateur du syndicat. Or, il apparaît que ce texte fait un peu plus que lister des thématiques ! On n’est pas sur une négociation, mais sur une pseudo-concertation, voire sur une opération de communication. »

Même son de cloche du côté du syndicat des cadres, la CFE-CGC : « Travailler sans aucun document devient difficile. Tout va arriver à la fin de nos discussions, souligne le négociateur Gilles Lecuelle. On a l’impression de courir un 110 mètres haies, avec beaucoup d’obstacles. » Malgré tout, les syndicats n’entendent pas pour le moment renoncer à ces rencontres : « Nous y apportons notre philosophie, pour éviter que la négociation au sein de l’entreprise concerne trop de champs. Nous avons des marges de manœuvres », assure le représentant FO. Son homologue de la CGT estime lui aussi que« les réunions [leur] permettent d’avoir une meilleure idée des intentions du gouvernement, sans que ce soit contradictoire avec la préparation d’une mobilisation la plus forte possible de [leur] côté ».

Pour le syndicat Solidaires, non représentatif et ne participant donc pas aux réunions officielles, la situation« ressemble fort à celle qui existe dans les entreprises », glisse le porte-parole Éric Beynel : « Les techniques de négociations se ressemblent, le culte du secret est très fort et, sur le fond, l’absence de transparence est totale… »

 

Même du côté du patronat, on tique un peu. Un représentant patronal reconnaît que « c’est très compliqué de travailler sans document ». Pour autant, il assure que le document publié par Le Monde « n’apporte rien de neuf » et qu’il « n’y a aucune surprise ». La CPME confirme : « Ce qui est paru dans Le Monde correspond à nos échanges. » Dans ce cas, cela signifie-t-il que le ministère en dit plus aux organisations patronales qu’aux organisations syndicales ? « Chaque interlocuteur peut aborder les sujet de son choix », rétorque le représentant. Au vu de ce que contient le projet de loi, les patrons ont mis bien des sujets sur la table…

  • Les « fondamentaux » de la réforme confirmés

Comme Édouard Philippe et Muriel Pénicaud l’avaient annoncé en présentant leur feuille de route le 6 juin, plusieurs thèmes phares de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron seront bien au cœur des ordonnances.

Ainsi, les indemnités accordées par les prud’hommes en cas de licenciement abusif seront étroitement encadrées, avec l’instauration « des planchers et des plafonds obligatoires ». Le juge devra s’y conformer, sauf dans certains cas, « notamment » pour un licenciement « résultant d’une discrimination ou de faits de harcèlement ».

Autre point incontournable pour le gouvernement, la fusion des instances représentatives du personnel : délégués du personnel, comité d’entreprise, comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Le gouvernement prévoit de créer une seule instance regroupant toutes celles qui existent. C’est un vieux serpent de mer, réclamé depuis des années par le Medef. La réforme désirée a pourtant été déjà largement mise en œuvre par la loi Rebsamen d’août 2015. Aujourd’hui, les entreprises de moins de 300 salariés peuvent mettre en place une « délégation unique du personnel »sur simple initiative de l’employeur, ce qui aboutit en pratique à une diminution du nombre de représentants du personnel et à une réduction de leurs moyens. Mais dans les plus grosses entreprises, il faut un accord des syndicats majoritaires, et c’est ce qui dérange apparemment le patronat et le gouvernement.

Les ordonnances permettront aussi au gouvernement de se pencher sur les places respectives de la loi, des accords de branches (par secteur d’activité) et des accords négociés au sein de chaque entreprise. Ce bouleversement de la « hiérarchie des normes » était le sujet des premières réunions entre organisations patronales et gouvernement, qui s’achèvent ce vendredi. « On voit bien que la réforme va laisser plus de place aux discussions au sein de l’entreprise, mais on ne sait pas encore exactement comment », explique Fabrice Angeï, de la CGT.

Aujourd’hui, six thèmes sont impérativement réservés aux branches professionnelles : le salaire minimum, les classifications professionnelles, la protection sociale complémentaire, la formation, la pénibilité et l’égalité professionnelle hommes-femmes. Ces « verrous » seront maintenus. Mais il en existe bien d’autres, selon les branches, qui pourraient bien disparaître. Nul ne peut donc dire aujourd’hui dans quelle mesure ou dans quel domaine une entreprise pourra négocier avec ses syndicats des conditions moins avantageuses que ce qui est prévu par les règles collectives de son secteur d’activité.

Enfin, le projet de loi laisse entendre que l’entreprise pourrait organiser un référendum, à son initiative, pour consulter les salariés sur un point à propos duquel elle n’arrive pas à trouver d’accord avec les syndicats. La loi El Khomri de l’an dernier avait abandonné cette possibilité, réservant ce pouvoir aux seuls syndicats qui pèsent 30 % des voix au moins dans l’entreprise. Mais le programme d’En Marche!, lui, se proposait bien de valoriser le référendum d’entreprise d’origine patronale.

  • Un invité de dernière minute, le contrat de projet

Mediapart l’avait relevé mardi 20 juin, le gouvernement a posé dans le débat un sujet qui n’avait quasiment jamais été abordé dans un débat public jusqu’alors : le CDI de chantier, ou de projet. C’est le premier ministre lui-même qui l’a évoqué le premier, sur BFMTV : « Le contrat de chantier, c’est une bonne discussion à avoir, parce que ça maintient le CDI comme la norme », a-t-il déclaré. Comme son nom l’indique, c’est un contrat à durée indéterminée, mais signé pour la durée d’un chantier ou d’un projet défini à l’avance. Il prend fin à l’issue de celui-ci ou peut être prolongé si cela est nécessaire. Contrairement à ce qui a cours pour le CDD, le licenciement ne donne pas droit à une indemnité de précarité.

Juste après la déclaration d’Édouard Philippe, la CFDT tombait des nues, parlant d’un« sujet qui n’a jamais été évoqué lors des consultations ». Mais FO a précisé que le sujet« a été mis sur la table à la suite des propos d’Édouard Philippe ». Idem du côté de la CPME, l’organisation patronale des PME, qui préférerait voir naître le « contrat de croissance » qu’elle porte depuis longtemps : un CDI à durée fixée à l’avance, lié à une performance de l’entreprise.

Le sujet est bien abordé par le projet de loi. « Cela correspond à une vieille lune du patronat », juge François Hommeril, le dirigeant de la CFE-CGC, qui le voit d’un très mauvais œil. Pour autant, il ne se dit pas particulièrement inquiet sur le sujet : « Nous avions été prévenus par la ministre que dans le projet de loi, il y aurait des choses qui ne nous plairaient pas, raconte-t-il. Pour autant, cela ne signifie pas qu’elles seront finalement imposées par le gouvernement. Il s’agit surtout d’un souci technique : si le thème n’est pas abordé dans la loi d’habilitation, il ne pourrait de toute façon pas être mis en place. En fait, tous les choix finaux n’ont pas encore été faits. » Le responsable syndical assure être « assez optimiste » sur l’issue de ce thème, qui pourrait disparaître.

Reste qu’il est bel et bien envisagé que les ordonnances puissent autoriser des modifications du contrat de travail par des négociations d’entreprises ou de branches, alors qu’il est pour le moment totalement réservé au niveau de la loi. Un représentant patronal assure même qu’« [ils] en [ont] parlé depuis le début »Selon lui, le champ même de ce premier round de concertation, sur l’articulation des accords entre la branche et l’entreprise et ce qui dépend de la loi, porte en lui le fait de discuter du contrat de travail, en l’occurrence le CDI de chantier et le CDD. Une vision bien personnelle, puisque que rien dans le document d’orientation présenté le 6 juin ne suggère que le contrat de travail pourrait être touché par la réforme. « Si le contrat de travail est un sujet retenu dans l’articulation entre branches et entreprises, alors on montera au créneau, prévient Didier Porte, de FO. On ne l’acceptera pas. » Le gouvernement souhaitant associer au maximum la CFDT et FO, il tendra sans doute l’oreille en entendant ce type de mise en garde.

  • L’aberration économique du licenciement économique par filiale locale

Second point semblant tomber du ciel, et relevant des « vieilles lunes », le texte entend réintroduire une mesure voulue par Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre de l’économie, mais qui avait été retirée du projet de loi El Khomri, car trop explosive. Il s’agirait de modifier le périmètre qui est retenu pour apprécier les difficultés d’un groupe international qui licencie dans une de ses filiales en France. Aujourd’hui, la santé des sites dans le reste du monde est prise en compte. Mais le projet de loi pourrait modifier la règle, sans qu’on sache s’il limiterait le périmètre à la France ou à l’Europe.

Tous les syndicats de salariés sont contre cette idée. Et ils ont raison. Comme le souligneLe Monde, le législateur est censé forger des garde-fous contre « la création de difficultés artificielles entre filiales d’un même groupe ». Il conviendra donc d’évaluer ces garde-fous, mais la question n’est pas tant celle de l’organisation de « faux » licenciements économiques, c’est celle d’une logique d’ensemble qui trahit la vision économique du gouvernement.

Car choisir de faire du cadre national le critère de bonne santé économique d’un groupe multinational, cela revient à donner la priorité aux licenciements dans le traitement des difficultés des sites français. Ceci revient donc à protéger les bénéfices réalisés ailleurs et à désinciter ces groupes à investir dans l’Hexagone pour sauver des emplois, souvent industriels. C’est les inciter, en revanche, à faire des choix qui viendront toujours alimenter les résultats financiers, plutôt que faire celui d’investir dans l’avenir des sites français. C’est l’option de ce que la mondialisation financiarisée a de pire : la protection et l’optimisation des bénéfices à reverser aux actionnaires, qui viendront alimenter les bulles financières, au détriment de l’emploi industriel et des investissements.

Dans une France largement désindustrialisée, souffrant d’une baisse de sa capacité de production, ce choix serait très risqué et ne ferait qu’exacerber la compétition entre les travailleurs des groupes internationaux. Il ferait donc, par ricochet, peser une forte pression sur le coût du travail français : soumis à cette concurrence intra-groupe, les salariés devraient accepter des concessions en termes de salaires, de conditions de travail et de temps de travail que les autres dispositions de la réforme du code du travail permettraient justement. Il s’agirait donc bien davantage que d’une simple mesure technique.

Certes, le gouvernement pourra avancer deux arguments pour défendre cette mesure : l’attractivité des investissements dans l’Hexagone et la « destruction créatrice ». Mais ces deux arguments semblent difficilement tenables. La France est déjà l’un des pays les plus attractifs d’Europe pour les investissements étrangers, y compris industriels. Quant à l’opportunité de se débarrasser d’industries vieillissantes pour laisser naître celles de demain, elle ne semble vraie qu’en théorie. Les pays ayant un marché du travail très libéralisée comme le Royaume-Uni n’ont guère pu bénéficier de cette « création » sur le plan industriel. Pour une raison simple : les coûts salariaux demeurent toujours trop élevés face à ceux des pays à bas coût. Dès lors, le risque est de voir s’accélérer la désindustrialisation et de substituer à ces emplois des emplois précaires dans les services.

  • Quelques gages accordés aux syndicats

Soucieux de montrer qu’il se soucie des syndicats et que sa réforme ne va pas dans un seul sens, le gouvernement a tout de même décidé de faire quelques gestes dans leur direction. D’abord, comme indiqué plus haut, le projet de loi prévoit que le barème pour les indemnités prud’homales permettra quelques dérogations, qui iraient peut-être au-delà des cas de discrimination et de harcèlement, qui existent déjà dans la loi. Cette demande est celle de la CFDT et de FO.

Et puis, le gouvernement a consacré tout un article de son texte à la mise en place d’une« nouvelle organisation du dialogue social dans l’entreprise ». Le texte promet de« favoriser les conditions d’implantation syndicale et d’exercice de responsabilités syndicales », avec par exemple le chèque syndical, qui devrait inciter les salariés à se syndiquer en faisant financer cette adhésion par l’entreprise. Le gouvernement évoque aussi une meilleure formation des représentants des salariés et une reconversion professionnelle plus facile pour ces représentants. Il suggère aussi d’améliorer les« outils de lutte contre les discriminations syndicales », sans trop de précision. S’il promet bien d’améliorer la représentation et la participation des salariés au sein des conseils d’administration des entreprises, il n’en dit pas beaucoup plus.

  • Encore bien des zones de flou

On l’a dit, le principe même des ordonnances permet au gouvernement de ne pas dévoiler toutes ses cartes, pour peu que les thèmes qui feront l’objet de la réforme soient bien mentionnés, au moins succinctement, dans la loi d’habilitation. Cela laisse ouverte la porte à toutes les interprétations, et à toutes les craintes. « On nous parle de fusion des instances de représentation du personnel, ce qui est déjà grave, pointe par exemple Éric Beynel, de Solidaires. Mais quid du nombre de représentants au final dans chaque entreprise ? Quid des prérogatives légales aujourd’hui exercées par le CHSCT ? Le Medef est vent debout sur ces points depuis des années, et on ne sait pas où on va aboutir exactement. »

La lecture du projet de loi laisse entrevoir d’autres reculs potentiels. Il indique par exemple que « les obligations de l’employeur en matière de reclassement pour inaptitude », qui concernent notamment l’obligation de proposer des nouveaux postes à un travailleur devenu handicapé, pourront être modifiées. Et les « modalités » pour contester un « avis d’inaptitude » prononcé par la médecine du travail pourront être toilettées. Mais dans quel sens ? Même interrogation sur les mesures de consultation et d’accompagnement des salariés concernant « les dispositifs de mobilité volontaires »qui concernent notamment les plans de départ volontaires, un sujet pas franchement anodin.

La question se pose plus encore sur le travail de nuit. Le gouvernement entend imposer que les accords collectifs autorisant le travail de nuit bénéficient « d’un régime de présomption de conformité à la loi », sous le contrôle du juge. Dans quel but exactement ? Sur ce point comme sur les autres, patronat et syndicats espèrent chacun que leur interprétation ou leurs intérêts feront pencher la balance dans le sens qui leur convient le mieux. Au vu du déroulé des événements depuis le début du quinquennat Macron, on peut sans doute deviner quel camp remportera le bras de fer.

 

 
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21 juin 2017 3 21 /06 /juin /2017 06:46
Le budget s’annonce sous le signe de l'austérité
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Comme il entend respecter ses engagements européens dès cette année, le gouvernement va devoir résoudre une équation budgétaire très complexe. Mais passer sous les 3 % du PIB de budget ne sera pas suffisant, compte tenu des règles européennes à moyen terme. L’austérité semble une option non seulement possible, mais également durable.

 

Ce sera un des premiers chantiers du gouvernement Édouard Philippe doté de sa nouvelle majorité parlementaire : construire une stratégie budgétaire. Cette dernière s’appuie sur une ligne : le respect des engagements européens, un des piliers de la stratégie européenne d’Emmanuel Macron. Dans un entretien à Ouest-France du 11 avril, le candidat Macron avait affirmé que « l’Allemagne, aujourd’hui, attend que la France soit au rendez-vous des réformes. Tant qu’elle ne le sera pas, on ne pourra pas retrouver la confiance des Allemands qu’on a trahis deux fois, en 2003 et en 2007 ». Or, les deux dates évoquées par le futur candidat concernent deux dérapages budgétaires (dont l’un, du reste, en 2003, était issu d’un accord avec Berlin). Les « réformes » dont il est question concernent donc bien la consolidation budgétaire.

Pour convaincre Angela Merkel de s’engager dans une plus forte intégration de la zone euro, le président de la République va donc s’appuyer sur deux projets : la réforme du marché du travail et la consolidation budgétaire. Son ambition est de « rassurer » Berlin sur le fait que toute mise en commun ne conduira pas à faire prendre de risques supplémentaires à l’Allemagne si elle s’engage dans cette intégration, parce qu’elle le fera avec un partenaire jugé « solide » selon les critères dominants parmi les dirigeants des deux rives du Rhin. Voilà pourquoi il ne faut pas compter sur une politique budgétaire « souple » du nouvel exécutif. Elle sera nécessairement fondée sur une trajectoire de retour à l’équilibre, et donc sur une politique d’austérité budgétaire.

Comme, par exemple, sur la réforme du droit du travail, il faudra donner le ton rapidement. Deux chantiers risquent ainsi de s’ouvrir vite : le bouclage du budget 2017 dans le cadre exigé par la Commission européenne et accepté par le précédent gouvernement, et la mise en place d’une stratégie déterminée sur l’ensemble du quinquennat.

Le premier dossier ne sera pas le plus facile. 2017 devait être, selon la loi de finances, l’année du retour de la France sous la barre des 3 % du PIB de déficit public, pour la première fois depuis dix ans. Initialement, Bercy prévoyait un passage à 2,7 % du PIB de ce déficit, avant de relever l’objectif à 2,8 %. Cela représente néanmoins un effort budgétaire important, puisque les administrations publiques françaises ont terminé l’année 2016 avec un déficit de 3,4 % du PIB.

Or, le budget 2017 a été déjà largement critiqué pour les questions qu’il ouvrait. À commencer par le socle de l’ensemble budgétaire : la prévision de croissance, fixée à 1,5 %. Certes, de très optimiste à la fin de l’année dernière, cette prévision est devenue plus réaliste avec l’amélioration des indicateurs depuis quelques mois. L’acquis de croissance à la fin du premier trimestre est, désormais, compte tenu des diverses révisions, de 0,9 point de PIB. Mais il n’empêche : cette prévision demeure au-dessus de celle des principales organisations de prévision. La Commission européenne et laBanque de France tablent sur une croissance de 1,4 %, le FMI et l’OCDE, de 1,3 %. Si ces institutions voient plus juste que le gouvernement, l’objectif budgétaire risque mécaniquement d’être manqué.

Cet objectif est d’autant plus en danger que, si le gouvernement précédent a engagé de nouvelles dépenses pour financer les priorités de son action, notamment dans l’éducation (3 milliards d’euros supplémentaires) et la sécurité (2 milliards d’euros supplémentaires), les modalités de la maîtrise des autres dépenses visant non seulement à financer ces engagements, mais aussi à assurer le recul du déficit sont, elles, demeurées très floues. Dès septembre 2016, le Haut Conseil des finances publiques soulignait le caractère « irréaliste » des baisses de dépenses envisagées sur l’assurance-chômage et l’assurance-maladie.

Apparemment, ces craintes n’étaient pas injustifiées. À fin avril 2017, la situation budgétaire montrait clairement une dégradation du solde d’exécution du budget de l’État, par rapport à fin avril 2016, de 1,5 milliard d’euros. Ce point intermédiaire ne préjuge en rien du niveau du déficit public sur l’ensemble de l’année, qui intègre le budget de la Sécurité sociale et celui des administrations locales. Mais il montre que l’effort durant les huit derniers mois de l’année va devoir être soutenu pour atteindre l’objectif d’une baisse de 0,3 point de PIB du déficit du seul budget de l’État.

Le 13 juin, le premier ministre Édouard Philippe a préparé le terrain sur France Info en évoquant un « risque extrêmement fort » de rater l’objectif de 2,8 % du PIB. Ce risque devrait être officialisé le 3 juillet, lors de la publication par la Cour des comptes de l’audit des comptes publics.

Si le scénario d’une dégradation de la situation budgétaire se confirme, quelle sera la réaction du gouvernement ? La marge de manœuvre pour accepter un dépassement de l’objectif est très faible, puisque, comme on l’a vu, le « respect des engagements » est essentiel pour le président de la République.

D’autant que la Commission, de son côté, sera peu encline à se montrer conciliante, alors qu’elle est menacée par les projets de réforme de la zone euro. On sait, par exemple, que le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, souhaite confier à un « ministre des finances de la zone euro » un contrôle renforcé des engagements budgétaires des États membres. Dès le 19 juin au matin, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, Pierre Moscovici, a mis en garde sur le risque pour la France de se retrouver seul pays en procédure de déficit excessif. « C’est de l’intérêt du pays d’être conforme à ses engagements », a-t-il indiqué sur Sud Radio.

Pierre Moscovici avait déjà rappelé, au lendemain de l’élection présidentielle, que la« France peut et doit sortir de la procédure de déficit excessif ». Bruxelles s’est ainsi montrée très ferme dans ses recommandations par pays au sujet la France, publiées le 22 mai dernier : « La France doit se tenir prête à prendre des mesures supplémentaires pour assurer le respect des dispositions du pacte de stabilité et de croissance en 2017. » 

En cas de dépassement et de non-respect de ses engagements, la France pourrait être menacée de sanctions. Ce serait politiquement un désastre pour Emmanuel Macron, qui serait alors en position de faiblesse face à l’Allemagne et à son nouveau gouvernement, peut-être issu d’une coalition CDU/CSU-FDP particulièrement à cheval sur l’orthodoxie budgétaire. Paris serait alors réduit à reprendre la stratégie de Nicolas Sarkozy et de François Hollande menée depuis 2010.

Édouard Philippe a donc prévenu qu’il fallait sans doute s’attendre à des mesures complémentaires. Donneront-elles lieu à une loi de finances rectificative ? L’option n’a pas été exclue, mais la priorité reste, selon le premier ministre, d’ajuster, sans collectif budgétaire, par « toute une série de mesures ». Autrement dit, si le dérapage budgétaire reste réduit, il sera réglé par une réduction des dépenses dans les ministères. S’il est trop élevé, il faudra envisager des mesures plus sévères et donc en passer par un collectif budgétaire. Le 6 juin dernier, Les Échos évoquaient un besoin de 5 à 6 milliards d’euros pour parvenir non pas à remplir l’objectif, mais à atteindre un déficit sous les 3 % du PIB. Or, Édouard Philippe a bien évoqué les 2,8 % promis à Bruxelles…

Passer sous les 3 % ne sera pas suffisant

Mais l’exécution du budget 2017 n’achèvera pas la tâche du gouvernement. Souvent réduites à une obsession des 3 % du PIB de déficit, les règles européennes ne se limitent plus à ce seuil symbolique. Depuis le renforcement des dispositions budgétaires et la ratification du pacte budgétaire en 2012, les objectifs sont fixés à moyen terme et en termes structurels, autrement dit indépendamment des évolutions de la conjoncture.

La Commission exige de la France un retour à un déficit structurel de 0,4 % du PIB en 2020, contre 1,5 % en 2016. Le précédent gouvernement avait prévu, dans son programme de stabilité, de revenir à l’équilibre structurel en 2020, mais là encore, Bruxelles doute de cette trajectoire et souligne qu’en 2018, une détérioration du solde structurel de 0,5 % du PIB est prévue. Il est vrai que le Sénat avait souligné, lors de l’examen du projet de loi de finances, une tendance du budget 2017 à reporter les dépenses et les charges engagées. La haute Assemblée avait évalué ces reports à 12 milliards d’euros.

Le pacte budgétaire prévoit de plus un amortissement progressif du stock de dettes. C’est ainsi que l’Italie se débat encore avec les exigences budgétaires de Bruxelles, alors même que son déficit est inférieur à 3 % du PIB. Là encore, Pierre Moscovici le 17 juin l’a rappelé : « C’est en 2018 qu’on constatera que la France est sortie ou non de la procédure de déficit excessif. »

Bref, passer sous les 3 % ne sera pas suffisant. Il faudra aussi engager une baisse sensible du déficit structurel et un processus de désendettement. Évidemment, le parcours budgétaire dépendra de l’évolution de la croissance, qu’il est impossible de prévoir réellement dans les prochaines années. Et si la consommation des ménages reste solide, elle n’est nullement portée par une dynamique salariale et est à la merci d’une remontée des prix et des taux. D’autant que la conjoncture pourrait être affaiblie par l’effet des réformes du marché du travail dans un premier temps. Cet effet négatif est largement accepté par les économistes, y compris les partisans des réformes, comme par exemple l’économiste de Natixis Patrick Artus, qui l’a reconnu dans une note du 30 mai dernier. Bref, il serait un peu audacieux de s’en remettre à la seule croissance pour rentrer dans les clous des règles européennes.

Là encore, le nouveau gouvernement et le président de la République semblent décidés à« respecter les règles ». C’est pourquoi, selon Les Échos du 13 juin, l’Élysée s’apprêterait à bousculer les habitudes budgétaires françaises. Finies les discussions de chaque ministère pour négocier sa propre marge de manœuvre budgétaire. Des grandes priorités budgétaires seront définies en septembre. Les ministres seront chargés de les mettre en œuvre et seront désormais aussi jugés sur « leurs capacités à faire des économies ». Autrement dit, la trajectoire budgétaire ne devrait plus seulement être indicative, mais elle sera le cadre de chaque ministère. En sortir sera beaucoup plus complexe que jusqu’à présent. Et comme il est évident que ce cadre sera celui inspiré par la trajectoire de la Commission, les ministères soumis aux économies seront donc plus nombreux que ceux généreusement dotés. Dans ce cas aussi, la politique budgétaire de la France s’annonce comme nécessairement restrictive.

Or, cette démarche est risquée. D’abord, si les politiques d’austérité ont marqué le pas en zone euro, la politique budgétaire en zone euro serait, de l’aveu même de la Commission, neutre, en 2017. Dans un tel contexte, il est beaucoup plus difficile de consolider le budget à marche forcée que lorsque les partenaires du pays s’engagent dans une politique expansive. À partir de 2005, l'Allemagne avait ainsi réduit son déficit dans un contexte d'expansion de la dépense publique dans la zone euro.

L’effet de cette politique budgétaire centrée sur le respect des objectifs européens sera nécessairement négatif sur la croissance. On ne peut, étant donné la fragilité de la reprise mondiale, écarter une spirale négative où l’affaiblissement de la demande, dans la foulée de la consolidation budgétaire, conduit à un affaiblissement de la demande, laquelle oblige à de nouveaux efforts pour rester dans les clous de la trajectoire budgétaire promise à Bruxelles. De plus, comme l’a souligné, voici un an, le FMI, le succès des réformes sur le marché du travail, si tant est que l’on puisse en attendre un, dépend d’une politique budgétaire en soutien.

C’est la politique officiellement défendue par le programme du président de la République, mais, compte tenu des priorités du gouvernement, on voit mal comment l’on pourra engager les 50 milliards d’euros d’investissements publics prévus d’ici 2022. Ces investissements, du reste, ne compenseraient pas les 60 milliards d’euros d’économies promises… Il faudra de plus financer les mesures dites de “compétitivité” auxquelles Bruxelles tient tant : transformation du CICE en baisse de charges (avec un effet de double paiement la première année) et baisse de l'impôt sur les sociétés. Le seul moyen alors sera de sabrer dans les dépenses, notamment les dépenses sociales.

Contrairement à ce qu’il a prétendu durant la campagne, il n’est pas sûr qu’Emmanuel Macron ait tiré les leçons de la crise de 2010 en zone euro. La route de l’austérité semble grande ouverte, avec toutes les conséquences négatives, désormais largement documentées par la science économique.

 

 

 
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