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6 avril 2017 4 06 /04 /avril /2017 09:50
L'intervention des frères Bocquet a été suivie par plus d'une centaine de personnes.

L'intervention des frères Bocquet a été suivie par plus d'une centaine de personnes.

Invités par la section quimpéroise du Parti communiste français, les frères Bocquet, deux parlementaires français communistes, ont fait hier après-midi salle comble aux Halles Saint-François où ils donnaient une conférence sur le thème de l'évasion fiscale. Éric Bocquet, sénateur, est l'auteur d'un rapport pour la Commission d'enquête sur l'évasion des capitaux et des actifs hors de France et ses incidences fiscales en 2012. Avec son frère Alain, député, il a rédigé un livre « Sans domicile fisc » publié aux éditions du Cherche Midi en 2016.

60 conférences en trois mois


Hier, à l'occasion de leur 60e réunion organisée en France en l'espace de trois mois, ils ont redit que « l'évasion fiscale fait perdre entre 60 et 100 milliards d'euros au budget de la France ». Un chiffre astronomique qui permettrait de compenser la dette française. Dans la salle, plus d'une centaine de personnes ont écouté attentivement les deux intervenants qui ont dénoncé l'attitude des grands groupes français. Ils leur reprochent de placer les profits réalisés en France dans les paradis fiscaux. Les 50 exemplaires de leur livre « Sans domicile fisc » sont partis comme des petits pains. Hier, il était impossible de s'approvisionner dans les librairies de la ville, elles aussi dévalisées, selon Piero Rainero, conseiller municipal communiste de Quimper.
 
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5 avril 2017 3 05 /04 /avril /2017 21:15
photo Jean-Marc Nayet

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Yvonne Rainero, secrétaire de section PCF de Quimper, organisatrice de l'événement, Ismaël Dupont, secrétaire départemental de la fédération PCF du Finistère, Alain er Eric Bocquet

Yvonne Rainero, secrétaire de section PCF de Quimper, organisatrice de l'événement, Ismaël Dupont, secrétaire départemental de la fédération PCF du Finistère, Alain er Eric Bocquet

Lutte contre l'évasion fiscale, 5 avril à Quimper: une centaine de personnes à la réunion publique de Eric et Alain Bocquet aux Halles Saint François à Quimper pour une intervention extrêmement forte sur la finance et les paradis fiscaux
photo JM Nayet

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Voilà deux parlementaires qui font honneur à la politique et à l'engagement communiste, de grands pédagogues appuyés sur la longue enquête et le travail de rencontres. 

Pendant deux heures, sur un créneau pas évident pour faire venir du monde, Alain et Eric Bocquet ont fait le travail de porter à connaissance du public, avec beaucoup d'anecdotes truculentes et d'humour malgré le caractère sombre et plus qu'inquiétant du sujet, le fonctionnement du capitalisme financiarisé en tant qu'il repose, "normalement" dans le système actuel, sur l'évasion fiscale et le pillage des nations.

Plus de cent personnes étaient venues assister à cette conférence-débat, très bien annoncée par une quatrième de couverture et une pleine page dans le Télégramme lundi, et seraient bien rester encore davantage à échanger et écouter les frères Bocquet tant le discours était intéressant et nourrie d'une vraie connaissance du sujet. 

C'était la soixantième conférence du tour de France des frères Bocquet, et la quatrième de leur Breizh Tour les 4 et 5 avril, mais Eric et Alain Bocquet ont déjà pris rendez-vous pour une table ronde à la prochaine fête de l'Humanité Bretagne à Lorient à la fin novembre, avec une plateforme avec un lanceur d'alerte (d'UBS probablement) et un responsable du CCFD. 

Comme à Ploufragan hier soir, où 120 personnes ont participé à la réunion publique organisée par le PCF et ses candidats aux législatives dans les Côtes d'Armor, comme dans la plupart des départements où ils sont passés, les frères Bocquet ont fait salle comble, preuve que ce sujet de l'évasion fiscale est au coeur des préoccupations et des soucis des citoyens, la clef de voûte, non seulement, de la justice devant l'impôt, mais de la capacité à dégager des moyens pour les services publics, les retraites et les retraités, la sécurité sociale, les jeunes, et pour réduire le déficit de l'Etat. 

Pour Alain Bocquet, "Sans domicile fisc" est un "livre de combat afin de ramener cette finance folle à la raison". Pour Eric Bocquet, il est la preuve que "l'argent du monde nouveau existe". Ce livre constitue, selon Jean Ziegler, "une arme formidable dans la phase paroxystique de la lutte des classes que les oligarchies du monde financier globalisé livrent aux peuples du monde".   

Quelques morceaux choisis de l'intervention d'Eric Bocquet et Alain Bocquet. 

Ce livre, écrit avec la collaboration du journaliste Pierre Gaumeton, et qui s'ouvre par une très longue citation du Pape François, reprenant les mots de Basile de Césarée sur "l'argent, fumier du diable" pour stigmatiser le système capitaliste financier producteur d'inégalités indécentes et destructeur des démocraties, est le produit de travaux d'enquête parlementaire, au sein de trois enquêtes parlementaires que nous présidions, et qui ont été adoptées à l'unanimité au Parlement, à chaque fois, preuve que le diagnostic peut être partagé même si les moyens d'action ne suivent pas. C'est aussi le produit de rencontres avec des grands témoins comme Eva Joly, Nicolas Hulot, Michel Barnier, Alain Lamassoure, plusieurs lanceurs d'alertes, des responsables d'ONG (OXFAM, CCFD-Terre Solidaire, ATTAC, qui s'intéressaient déjà de prêt au sujet), des journalistes d'investigation.  

Chaque année, la France perd entre 60 et 80 milliards dans l'évasion fiscale et toutes les formes d'évitement de l'impôt. Quand on sait que le déficit de l'Etat monte à 70 milliards en ce moment, et que les recettes de l'Etat sont de 300 milliards à l'année, cette évasion fiscale à des conséquences considérables. Elle produit le recours à l'emprunt auprès des banques et marchés financiers, les intérêts de la dette: c'est donc double bénéfice pour les super riches, double peine pour la société. La dette est une arme de destruction massive contre les demandes sociales, les solidarités, le volontarisme politique. Elle est organisée méthodiquement, c'est un outil au service d'un système de marchandisation de la société pour le profit des multinationales et de quelques grandes fortunes. 

A côté de cela, les 200 millions annuels de fraude aux allocations sociales ne pèse pas grand chose. Mais on parle surtout de ceux-ci pour faire diversion! 

L'évasion fiscale à l'échelle mondiale, c'est 8% de la richesse produite chaque année: 75 000 milliards de dollars, c'est le PIB mondial. 5800 milliards sont gérés dans les paradis fiscaux, en gros une cinquantaine d'Etats. 

Il n'y a pas de définition internationale commune des Paradis Fiscaux. Avec ses critères, la France n'en reconnaît que 9, quand la liste européenne en reconnaît 30. 

Plusieurs critères:

- une fiscalité faible ou nulle. Par exemple, l'Etat Irlandais, avec sa fiscalité sur les sociétés très faible, était prêt à s'asseoir sur les 13 milliards d'euros qu'Apple lui devait, ce qui représente pourtant un quart de son budget annuel, 20 hôpitaux, un triplement des crédits alloués pour la construction de logement sociaux. Le taux de fiscalité effectif d'Apple est de 0,05%.

- un système d'évasion assumé, organisé méthodiquement, avec des institutions ayant pignon sur rue

- la confidentialité, c'est à dire l'opacité des transactions qui ne doivent pas pouvoir faire l'objet d'une tracabilité

- aucune coopération avec les administrations fiscales des pays tiers

- un système de contrôle juridique extrêmement léger

50 à 60 territoires remplissent à des degrés divers ces 5 critères et servent de paradis fiscaux. En Amérique et aux Caraïbes, plusieurs micro-Etats: Iles Caïman, Iles Vierges Britanniques, Bermudes... Aux Etats-Unis, le Nevada, le Delaware (qui a plus de sociétés que d'habitants). En Europe: le Luxembourg, les Pays-Bas, Monaco, Jersey et Guernesey, l'Autriche, l'Irlande. Dans la zone Asie, des places comme Hong Kong, Singapour. 

L'évasion fiscale n'est pas un dysfonctionnement, elle fait partie du système de la mondialisation et de la financiarisation de l'économie, géré notamment par le Big Four des 4 institutions financières spécialisées dans la fraude et l'évasion fiscale. Dans leurs enquêtes parlementaires, Alain Bocquet (qui a travaillé pendant 6 mois avec un député de droite, selon les règles des commissions d'enquête à l'Assemblée: Dupont-Aignan) et Eric Bocquet ont découvert un monde mystérieux, tabou, complexifié à dessein. Ils ont perçu combien la finance savait désormais directement placer ses hommes. Aujourd'hui, c'est évident avec Trump à la Maison Blanche, Macron aux portes du pouvoir. Juncker succédant à Barroso à la tête de l'Europe. 

La grosse masse de l'évasion fiscale de vient pas des stars du show-biz ou du cinéma, des sportifs, mais des multinationales, des grands groupes internationaux qui ont pignon sur rue. 

Les transactions s'opèrent par dizaines de milliers à la seconde, le temps d'une transaction financière avec le trading à haute fréquence géré par des ordinateurs, c'est dix puissance moins neuf seconde, 1 nanoseconde, et parfois même dix puissance moins douze seconde. Pour contrôler 10 mn de trading haute fréquence, il faudrait 6 ou 8 mois à un inspecteur des impôts. 

1,8% des transactions financières reposent sur de l'économie réelle, des échanges réels de biens ou de services: tout le reste est spéculation.   

Aujourd'hui, une grande partie de l'argent des mafias est recyclé à la City de Londres, bourse à laquelle la bourse de Paris est directement rattachée.   

Qu'est-ce qui peut être efficace contre l'évasion fiscale? 

- La sensibilisation, la compréhension et la mobilisation des citoyens: Henry Ford, qui fricotait avec les nazis, disait: "C'est une assez bonne chose que le peuple de la Nation ne comprenne rien aux choses bancaires et monétaires" sans cela il y aurait une révolution! 

- Atteindre à la réputation des sociétés qui ne paient pas leurs impôts, des banques qui organisent l'évasion fiscale

- Faire sauter le verrou de Bercy, c'est à dire arrêter de négocier des demi-mesures négociées de récupération d'une partie de l'argent quand on constate une fraude. Criminaliser véritablement l'évasion fiscale. Aujourd'hui, personne ne va en prison pour de l'évasion fiscale. Bercy encourage la fraude fiscale. Il faut obtenir la suppression du verrou de Bercy. 

- Mettre la pression sur les banques. Notre argent dans les banques françaises, c'est 1500 milliards d'euros, le produit de nos salaires, pensions, épargnes. 

- Les appels d'offre des collectivités, de l'Etat.

- Il faut organiser une COP mondiale de la fiscalité et de la finance: c'est une proposition que porte le PCF comme le CESER. 

- Il faut de l'harmonisation fiscale en Europe, plus de transparence. 

- Ce n'est pas la suppression des impôts pour les plus riches, de cet ISF qui concerne 40 000 familles, qui nous fera avancer vers un début de solution. "L'impôt est le prix à payer d'une société civilisée" disait Morganto, conseiller de Roosevelt. 

- Il faut rétablir la progressivité de l'impôt avec 14 tranches et cesser de protéger les tranches les plus hautes, comme l'a fait Hollande. 

- Il faut remonter l'impôt sur les sociétés. 

- Il faut faire en sorte que les Etats ne se financent plus auprès des marchés financiers en alimentant ainsi les bulles spéculatives (merci Giscard et Pompidou, l'homme de la banque Rotschild, déjà!). Actuellement, le remboursement des intérêts de la dette est le deuxième poste du budget de l'Etat, derrière l'Education: 47 milliards d'euros. 

Actuellement, les multinationales, qui disposent de champs de marchandisation, de mise sous influence et d'aliénation énormes avec les nouvelles technologies, la numérisation, ne rêvent que d'une chose: faire disparaître tout à fait le politique, le discréditer, pour laisser la place au rêve d'un contrôle direct par quelques multinationales et leurs grands actionnaires multi-milliardaires. Le tout marchand, le tout marché, comme horizon de leur fin de l'histoire!    

 

  

photo JM Nayet

photo JM Nayet

Alain Bocquet, député communiste du Nord, et Eric Bocquet, sénateur communiste, tous deux responsables de commissions parlementaires sur l'évasion fiscale

Alain Bocquet, député communiste du Nord, et Eric Bocquet, sénateur communiste, tous deux responsables de commissions parlementaires sur l'évasion fiscale

Eric Bocquet et un journaliste du Ouest-France

Eric Bocquet et un journaliste du Ouest-France

Lutte contre l'évasion fiscale, 5 avril à Quimper: une centaine de personnes à la réunion publique de Eric et Alain Bocquet aux Halles Saint François à Quimper pour une intervention extrêmement forte sur la finance et les paradis fiscaux
Lutte contre l'évasion fiscale, 5 avril à Quimper: une centaine de personnes à la réunion publique de Eric et Alain Bocquet aux Halles Saint François à Quimper pour une intervention extrêmement forte sur la finance et les paradis fiscaux
Lutte contre l'évasion fiscale, 5 avril à Quimper: une centaine de personnes à la réunion publique de Eric et Alain Bocquet aux Halles Saint François à Quimper pour une intervention extrêmement forte sur la finance et les paradis fiscaux
photo Jean-Marc Nayet

photo Jean-Marc Nayet

Lutte contre l'évasion fiscale, 5 avril à Quimper: une centaine de personnes à la réunion publique de Eric et Alain Bocquet aux Halles Saint François à Quimper pour une intervention extrêmement forte sur la finance et les paradis fiscaux
Lutte contre l'évasion fiscale, 5 avril à Quimper: une centaine de personnes à la réunion publique de Eric et Alain Bocquet aux Halles Saint François à Quimper pour une intervention extrêmement forte sur la finance et les paradis fiscaux
Lutte contre l'évasion fiscale, 5 avril à Quimper: une centaine de personnes à la réunion publique de Eric et Alain Bocquet aux Halles Saint François à Quimper pour une intervention extrêmement forte sur la finance et les paradis fiscaux
photo Jean-Marc Nayet

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5 avril 2017 3 05 /04 /avril /2017 21:15
Les frères Bocquet mobilisent en Bretagne pour la lutte contre l'évasion fiscale(Le Télégramme, 3 avril 2017)
Les frères Bocquet mobilisent en Bretagne pour la lutte contre l'évasion fiscale(Le Télégramme, 3 avril 2017)

Évasion fiscale.

Les frères Bocquet mobilisent en Bretagne

Publié le 03 avril 2017. Le Télégramme.

 Propos recueillis par Julien Vaillant Alain (à gauche) et Éric Bocquet sont les auteurs de ce livre qui dénonce l'évasion fiscale. Alain (à gauche) et Éric Bocquet sont les auteurs de ce livre qui dénonce l'évasion fiscale.

Les frères Bocquet, parlementaires communistes, sont en Bretagne en ce début de semaine pour les 57e et 58e débats organisés autour de leur livre «Sans domicile fisc», vendu à 11.000 exemplaires.

Un sujet d'actualité alors que l’OCDE publie son rapport intitulé Outils technologiques pour parer l’évasion et la fraude fiscales.

 

Votre livre débute sur un discours du pape François dénonçant « le fumier du diable : le désir sans retenue de l'argent qui commande ». Pourquoi ?

Alain Bocquet : Nous avons voulu dire que la lutte contre l'inégalité criante et angoissante du monde n'était pas un combat partisan mais une affaire qui dépasse les obédiences et les courants de pensée. Si nous n'en faisons pas une lutte citoyenne, nous allons léguer à nos enfants et petits-enfants une société d'horreur et de misère, de guerre et d'esclavage. Et c'est déjà parti dans ce sens-là. Aujourd'hui, les huit milliardaires les plus riches de la planète possèdent une fortune équivalente à ce que détiennent les 3,6 milliards d'habitants les plus démunis du globe. Il y a un an, ils étaient 62 milliardaires à posséder l'équivalent des 3,6 milliards d'êtres humains les moins payés. Et en 2010, 388 multimilliardaires. Cela montre bien qu'il y a une tendance forte à l'accumulation de richesses vers un pôle minoritaire, tandis que la misère s'étend par ailleurs.

 

Quel est le rôle de l'évasion fiscale dans l'accroissement des inégalités ?

Les paradis fiscaux font partie du système financier et les sommes accumulées y sont impressionnantes. Les chiffres peuvent donner le tournis : selon les différents rapports, il y a entre 21.000 milliards et 32.000 milliards d'euros planqués dans ces paradis fiscaux. Pour la France , le montant estimé de la fraude fiscale, c'est-à-dire les sommes qui échappent à l'impôt, c'est entre 60 milliards et 80 milliards d'euros tous les ans. Alors que notre déficit budgétaire est de 70 milliards d'euros. Pour l'Europe entière, c'est 1.000 milliards d'euros annuels. Dans notre livre, nous démontrons que, contrairement à ce qui est fréquemment dit, de l'argent, il y en a beaucoup, largement assez pour garantir l'avenir environnemental, social et humain de la planète. Mais au lieu de lutter contre l'évasion fiscale, nos gouvernements accablent les gens de cette construction culpabilisante qu'est la dette.

Car si vous prenez les 80 milliards d'euros qui manquent au pays dans le cadre de l'évasion fiscale, les bébés français ne naissent pas avec 31.000 € de dette comme certains le prétendent, mais avec 70.000 € de crédit.

C'est un peu caricatural comme présentation, mais cela montre qu'on peut faire dire ce que l'on veut aux chiffres. Vous écrivez que seul 1,8 % des flux financiers concernent l'économie réelle... Le reste, soit 98,2 % de l'économie, c'est de la spéculation pure. Nous sommes dans un monde où la finance est devenue folle. Elle tourne sur elle-même. Mais le système est très sophistiqué.

Le trading à haute fréquence permet, notamment, à des robots qui fonctionnent sans interruption de réaliser 7.000 transactions financières le temps d'un clin d'oeil. Et ce système sera bientôt dépassé : Goldman Sachs, la plus grande banque du monde, surnommée L'Empire, vient de licencier 600 traders et de les remplacer par 200 ingénieurs de très haut niveau pour introduire l'intelligence artificielle dans le système des transactions, devenu totalement immaîtrisable humainement. Nous sommes très loin de l'époque où le général de Gaulle, pour condamner quelques spéculateurs, déclarait que la politique de la France ne se faisait pas à la Corbeille , c'est-à-dire au Palais Brongniart, à la Bourse de Paris.

 

Quelles sont les techniques les plus utilisées en matière d'évasion fiscale ?

Il y en a des dizaines. Les grandes multinationales ont, à leur service, des sociétés de conseil et d'ingénierie composées d'experts comptables, de juristes, d'avocats fiscalistes. Ils s'engouffrent dans les failles. L'imagination est au pouvoir dans ce domaine. Beaucoup de multinationales se facturent ainsi en interne (communication, merchandising, publicité...), via leurs filiales logées aux Bahamas, à Singapour ou au Luxembourg, afin d'évacuer leurs bénéfices dans ces paradis fiscaux. Ils déclarent, par contre, leurs pertes dans des États avec une forte fiscalité, pour profiter de déductions d'impôts.

En France, le taux d'imposition des entreprises du Cac 40 ne dépasse pas 6 % à 8 %. On a même connu des années où Total ne payait aucun impôt à l'État français. Les scandales (Clearstream, Panama Papers, Lux Leaks...) se sont multipliés ces dernières années mais rien ne change... Mais parce qu'il y a des complicités tacites. Donald Trump et Hillary Clinton ont des sociétés immatriculées au Delaware, un État américain qui est un des plus grands paradis fiscaux de la Terre où il y a 900.000 habitants et un million de sociétés. La gestion du club de l'Olympique de Marseille, qui vient d'être racheté par un richissime Américain, est d'ailleurs maintenant réalisée depuis le Delaware. En Europe, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, est aussi l'inventeur du « ruling » fiscal, qui permet aux multinationales de venir s'installer dans un pays en bénéficiant de cadeaux fiscaux. Son prédécesseur, Barroso, est chez Goldman Sachs. Nous dénonçons aussi les pantouflages, lorsque de hauts fonctionnaires vont travailler dans le privé. Ancien directeur du Trésor pendant deux ans, Bruno Bézard - qui connaît toutes les ficelles fiscales et les secrets d'État français - est désormais à la tête d'un fonds franco-chinois qui a des intérêts aux Bahamas.

Que préconisez-vous pour sortir de cette situation ?

Il y a douze ans, à la télévision américaine, Warren Buffet, le troisième multimilliardaire le plus riche du monde, déclarait que la lutte des classes existait bel et bien et c'était sa classe à lui, les riches, qui l'avait gagnée. Nous, nous pensons qu'ils ont gagné une bataille mais pas la guerre. Mais il s'agit du combat d'une génération. Ça prendra au moins vingt-cinq ans. Il faut que tous les gens qui ont des valeurs humanistes s'emparent de ce sujet complexe pour que l'argent devienne, non pas le nerf de la guerre, mais le nerf de la paix. Dans notre bouquin, nous faisons beaucoup de propositions. L'une d'elles, c'est l'organisation d'une COP fiscale aux Nations Unies. L'Assemblée nationale en a adopté l'idée au mois de février. Il faut maintenant réussir à la porter jusque devant l'Onu.

 

Conférence-débat avec les frères Bocquet, à la salle des Villes-Moisan de Ploufragan (22), mardi, à 19h, et mercredi, aux halles Saint-François de Quimper, entre 15h et 17h.

© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/bretagne/evasion-fiscale-deux-freres-mobilises-03-04-2017-11459314.php

 

 

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5 avril 2017 3 05 /04 /avril /2017 20:26
Collectif de défense des services publics locaux: Réunion publique pour le passage à gestion publique des transports en commun à Morlaix-Communauté, le jeudi 6 avril à 20h au bar des Deux Rivières à Morlaix

Le jeudi 6 avril à 20h au Bar des Deux Rivières 1 rue de la Madeleine, à Morlaix,

nous vous invitons à venir échanger sur les enjeux du Transport en Commun à Morlaix-Communauté

et sur les arguments plaidant pour un passage en gestion publique des transports en commun au moment où va se décider à nouveau, en juillet 2017, le choix de gestion des transports et une éventuelle prolongation de délégation de service public avec une des multinationales positionnées sur le marché. 

De notre côté, résolument, nous faisons le choix du service public et nous vous convions à venir avec nous construire les moyens de faire avancer cette solution auprès des élus de Morlaix Communauté.

Le Collectif de défense des Services Publics locaux a été créé en mars 2017 par des militants CGT, PCF, Front de Gauche, et a organisé une première réunion publique à Saint-Eutrope le 10 mars sur la question de la gestion des déchets à Morlaix-Communauté. Il est ouvert à tout citoyen de toute sensibilité souhaitant s'associer à ses activités et réunions publiques et s'impliquer dans la défense et la promotion des services publics de proximité. 

 

Quelques photos de la réunion de réflexion et de débat sur la gestion des déchets à Morlaix-Communauté du collectif de défense des services publics locaux: c'était hier soir, 10 mars, à Saint Eutrope

Le Télégramme, 6 mars 2017: Morlaix: Services publics locaux. Un collectif pour les défendre. Réunion publique sur la gestion des déchets vendredi 10 mars à la salle des associations de Saint-Eutrope (Plougonven)

"Quand les citoyens veulent peser sur le débat" - Réunion publique sur la gestion des déchets à Morlaix Communauté le vendredi 10 mars à la salle des associations de Saint-Eutrope (Plougonven) et création d'un comité de défense des services publics locaux (Ouest-France)

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5 avril 2017 3 05 /04 /avril /2017 18:37
Guyane: une question de justice, d'efficacité et un engagement pour l'avenir (PCF)

Guyane: une question de justice, d'efficacité et un engagement pour l'avenir

La Guyane est touchée depuis plusieurs semaines par un puissant mouvement autour d'exigences de justice sociale, de développement et de sécurité. Ce qui explose aujourd'hui dans ce territoire est lié à une situation partagée par l'ensemble des outre-mer. Les cinq départements (Dom) et les autres collectivités d'outre-mer (Com) cumulent 2 à 3 fois plus de chômeurs que la métropole, jusqu'à 6 fois plus d'allocataires du RMI, des prix de denrées de première nécessité insupportables, une pauvreté massive, un échec scolaire bien supérieur à la réalité hexagonale…

 

L'outre-mer a un urgent besoin d'outils nouveaux de développement. Le statut politique des Dom, tout droit issu de la départementalisation, a certes généré des progrès - chèrement acquis par les luttes des populations - mais il est aujourd'hui à bout de souffle. Une action sociale énergique est urgente compte tenu de la situation dans laquelle sont placés ces territoires et le gouvernement doit répondre aux exigences portées par les Guyanais. Plus largement, pour sortir de la dépendance absolue aux transferts sociaux, il faut favoriser le développement endogène, faire face au « tout transfert de marchandises » - un véritable couloir de consommation - entre la métropole et les Dom. Cela implique une politique de substitution à cette dépendance dans la production agricole et industrielle, avec une fiscalité dynamique abondant cette nouvelle politique; des outils financiers impliquant l'épargne locale et les fonds publics, y compris européen.

 

Cela implique aussi la possibilité de nouer des accords commerciaux et d'échanges et des coopérations régionales. C'est pourquoi les communistes proposent de faire évoluer les institutions pour permettre aux ultra-marins de formuler et mettre en œuvre eux-mêmes leurs projets de développement dans le cadre de la République. Ce n'est pas moins de responsabilité pour la France que d'agir pour développer la responsabilité et la maîtrise par les populations concernées des questions liées à leur devenir. La responsabilité est une question de justice, de respect, mais aussi d'efficacité.

 

 

Parti communiste français

 

Mercredi 5 avril 2017

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5 avril 2017 3 05 /04 /avril /2017 18:36
Massacres à l'arme chimique en Syrie: la terreur et l'extermination des populations civiles, qui les combat?

72 morts dont 20 enfants tués dans une attaque chimique il y a 3 jours à Khan Cheikhoun. 

Des centaines d'intoxiqués saisis de convulsions. 

De la mousse qui sort de la bouche, des pupilles dilatées. 

Pas une horreur, pas un massacre n'auront été épargnés au peuple syrien.

Bachar-al-Assad règne sur un fleuve de sang, d'horreurs, et de douleur sans nom, avec la complicité des Etats qui laissent faire... 

Ce nouveau crime contre l'Humanité des sbires du dictateur syrien nous rappelle que l'Humanité n'a rien appris de ses périodes de terreur absolue. Et que le pire aujourd'hui peut se produire dans une relative indifférence. 

Beaucoup d'opinions, de chefs d'Etat, et de politiques voient encore dans le boucher de Damas le garant de la lutte contre l'islamisme, de la protection des minorités, de la préservation d'un Etat stable et souverain, quoique dépeuplé pour moitié, en Syrie, même 400 000 morts et 5 millions de réfugiés plus tard! 

On est saisi d'effroi, de colère et de pitié face au nouveau massacre à l'arme chimique que la population d'un village rebelle a subi. Un ignoble et lâche assassinat collectif destiné à semer la Terreur. 

Pour réaliser un peu ce qu'est une attaque à l'arme chimique, les lecteurs du Chiffon Rouge peuvent se reporter à ce témoignage de Majd al-Dik, jeune humanitaire et éducateur volontaire partisan de la Révolution qui a été le témoin des conséquences d'un massacre chimique impuni qui a fait 1300 morts dans la Ghouta, le 21 août 2013. La fameuse ligne rouge à ne pas dépasser...

On ne pourra pas dire, encore moins peut-être que pour d'autres crimes contre l'humanité de masse de l'histoire du XXe siècle, qu'on ne savait pas!      

Majd al-Dik: A l'est de Damas au bout du monde. Le témoignage bouleversant d'un révolutionnaire syrien sur les massacres et les exactions commis par le régime de Bachar-al-Assad dans la Ghouta

 

 

 

Massacres à l'arme chimique en Syrie: la terreur et l'extermination des populations civiles, qui les combat?
Massacres à l'arme chimique en Syrie: la terreur et l'extermination des populations civiles, qui les combat?
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5 avril 2017 3 05 /04 /avril /2017 17:55

La République fragilisée - Par Eric Bocquet

Et la ruralité, bor..l !

mercredi 5 avril 2017

Tribune libre d’Eric Bocquet parue dans Liberté Hebdo :

Il est des sujets qui manquent singulièrement dans la présente campagne électorale, il y en a un particulièrement qui m’insupporte en tant qu’élu d’une commune rurale, c’est celui de la ruralité !

En effet, je n’ai entendu dans la bouche d’aucun candidat l’expression utilisée ni même ce thème abordé, ou peut-être cela m’a-t-il échappé. Avouons humblement que c’est tout à fait dans le domaine du possible. Or, le monde rural souffre aussi de maux particuliers. Loin de moi l’idée de mettre sur le même plan la petite commune de la métropole lilloise et le village de 200 âmes au cœur de la Creuse, sans mépris aucun pour ce beau département.

Les « modernes » nous disent « mais enfin, il faut vivre avec son temps », l’immense majorité des Français vivent désormais en zones urbaines. Pour notre département, les communes rurales (moins de 2000 habitants) sont au nombre de 409 sur 652, elles représentent 63% des communes mais seulement 13% de la population. Pour la France qui compte 35 756 communes, les moins de 2000 sont au nombre de 31 476, soit 86% du total des communes de France.

Les lois successives ont amené à la création de 15 métropoles sur le territoire et la crainte que nous pourrions avoir serait de voir se confirmer le « déclin », la désertification de certains territoires ruraux.

Les communes rurales totalisent plus de 21 millions d’habitants, autant dire que ça n’est pas rien. Ils ont droit aux mêmes services publics, aux mêmes moyens que tous les citoyens de cette République.

Quand l’Etat décide, pour des raisons strictement budgétaires liées au carcan austéritaire européen, de fermer une classe, une gendarmerie, une maternité, un hôpital, il fragilise le concept de « République », le « commun ».

Le monde rural doit être pris en compte et soutenu, non pas comme un objet du passé à vénérer et adorer mais comme un vecteur essentiel de développement de nos territoires et facteur d’équilibre de notre société en fragilité. Les ruraux veulent du logement locatif, de la culture, des structures pour la petite enfance, l’accès au très haut débit.

Alors, s’il vous plait, mesdames et messieurs les candidats, faites rimer ruralité et progrès, me..e !

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5 avril 2017 3 05 /04 /avril /2017 09:11
Disparition de Jean Nédélec, 97 ans, grande figure du militantisme

Publié le 04 avril 2017
 

Le Télégramme

 

En 2004, Jean Nédélec avait publié ses mémoires. (Photo archives Le Télégramme)

En 2004, Jean Nédélec avait publié ses mémoires. (Photo archives Le Télégramme)

Avec la disparition de l'ancien instituteur Jean Nédélec, 97 ans, c'est une grande figure de la gauche brestoise et finistérienne qui s'est éteinte en fin de semaine dernière. Né en 1920 au Faou, il avait rejoint Brest avec ses parents à l'âge de 6 ans. En 1939, Jean Nédélec devient instituteur, nommé à Plogoff. Il est mobilisé, puis, après l'armistice, il est envoyé quelque temps dans un camp en Dordogne où il fait la connaissance du futur responsable communiste et résistant breton Daniel Trellu, instituteur lui aussi.

Entrée en résistance


En janvier 1941, Jean Nédélec revient à Brest, où il retrouve en 1942 une affectation d'instituteur, avant d'être muté en 1943 à Landeleau. Il entre dans un groupe de résistance en 1944 avant le débarquement. Il est ensuite envoyé en poste à Loqueffret et c'est là qu'il vit la libération de la Bretagne. Il est à nouveau mobilisé pour protéger et surveiller des prisonniers Allemands à Erquy en mai 1945, puis envoyé en poste à Collorec comme directeur d'école. Il adhère dans l'immédiate après-guerre au Parti Communiste.

Jean Nédélec crée l'amicale laïque de Collorec et commence à militer à la Fédération des oeuvres laïques. Au début des années 50, il s'implique beaucoup au SNI- FEN/CGT et à l'Union départementale CGT.

Militant pour la paix et pour la laïcité


À la fin des années 50 et jusqu'en 1961, Jean Nédélec s'implique ardemment pour la paix en Algérie. Il luttera toute sa vie pour la paix, y compris pendant la première guerre du Golfe en 1991, en créant un Comité pour la paix à Brest. Mais Jean Nédélec était aussi un infatigable défenseur de la laïcité. Sa première responsabilité à la Fédération des oeuvres laïques date de 1961. Il enseigne alors à l'école primaire des Quatre-Moulins à Brest, dans un cours préparatoire de 48 élèves. Il va aussi s'impliquer fortement au Patronage laïque de Saint-Pierre et des Quatre-Moulins. De 1964 à 1967, il est responsable du service culturel de la Fédération des oeuvres laïques. Et de 1967 à 1979, il exerce les fonctions de secrétaire général de la Fédération des oeuvres laïques du Finistère. Un dernier hommage sera rendu à Jean Nédélec demain, à 14 h 30, à la salle de cérémonie du Vern, à Brest.


 

 

 

 

 

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5 avril 2017 3 05 /04 /avril /2017 06:20

10-15 minutes: 5 minutes d'intervention d'Ismaël Dupont sur le diagnostic de territoire extrêmement inquiétant de Morlaix Communauté (chômage, perte d'emplois, revenus, vieillissement, ...), les logiques de métropolisation, de marginalisation des communes moyennes, sur l'aide à l'autonomie des personnes âgées, le soutien à l'ORPAM, le manque de place en maison de retraites, et sur les orientations du PADD; 26 minutes-32 minutes : 6 mn d'intervention d'I. Dupont sur le transport en commun, la ligne Morlaix-Roscoff, une autre ambition de développement du transport en commun sur le territoire, l'austérité à Morlaix Communauté avec la baisse des dotations de 5,4 millions, la question de l'expérimentation de la gratuité des transports; 52 minutes: intervention d'Ismaël Dupont contre l'extension indéfinie des zones commerciales, forte interrogation sur l'absence d'ambition en termes de services publics de proximité sur le territoire dans le document de Morlaix-Communauté, alerte sur la situation de l'hôpital de Morlaix, l'avenir des services hospitaliers et de la maternité, l'évolution de la Manufacture de Tabac, interrogation sur l'absence d'orientation claire de Morlaix-Communauté en matière d'agriculture

15 minutes: Ismaël intervient sur la présence de la construction du port à flot du Diben dans les statuts de Morlaix-Communauté/ 43 minutes: intervention contre la grille des indemnités des élus impliquant le fait de sanctuariser l'augmentation importante des indemnités du maire en début de mandat 57 minutes: intervention sur les expressions politiques dans le Morlaix Mag et le déséquilibre en faveur de la majorité 59 minutes: intervention d'Ismaël Dupont au nom de toute l'opposition avec une question orale sur et contre les compteurs Linky

A l'ordre du jour :

- débat sur les orientations du PLUi-H (plan local d'urbanisme inter-communautaire) et du PADD (Projet d'aménagement et de développement durable)

- modifications des statuts de Morlaix Communauté

- conventions de partenariat avec le lycée de Suscinio

- subventions fonds local des enseignes et vitrines, rénovation du bâti ancien en secteur protégé

- avenants pour la réhabilitation du musée de Morlaix

- projet éducatif local – subventions

- fonds local à l'initiative des jeunes – subventions

- programme pluri-annuel d'accès à l'emploi titulaire et modalités d'organisation de la sélection professionnelle – titularisations de 3 agents

- transfert d'un agent de la ville à Morlaix-Communauté dans le cadre du transfert de la compétence PLU

- indemnités de fonction des élus

Conseil Municipal de Morlaix du 16 mars 2017: "Commerces, la folie périphérique dénoncée" (Ronan Tanguy - Le Télégramme, 17 mars 2017)

Compteurs Linky: voeu présenté par l'opposition de gauche à Morlaix au Conseil Municipal du jeudi 16 mars 2017 à 18h30

Agnès Le Brun sur les compteurs Linky: "on ne peut pas s'opposer à leur installation" (Le Télégramme, samedi 18 mars)

Contenu de l'intervention d'Ismaël Dupont, élu du Front de Gauche à Morlaix avec Valérie Scattolin, sur le PADD: 

"Tout d'abord, le diagnostic de territoire montre que, en même temps qu'une diminution légère du nombre d'habitants se fait sentir sur le territoire de Morlaix-Communauté, beaucoup d'autres indicateurs sont au rouge et que la situation socio-économique du pays de Morlaix est difficile, inquiétante: 

- le taux de chômage à Morlaix-Communauté, selon les chiffres officiels qui sont sous-estimés, on le sait, car ils n'englobent pas toutes les formes de chômage, est plus élevé que la moyenne départementale (8,9%) et régionale (8,6%) avec un chiffre alarmant de 9,5% au 2nd trimestre 2016.

- le nombre d'emplois publics et privés continue à diminuer depuis 2008, dans le secteur privé cette diminution atteint le taux de 9% entre 2008 et 2015. Le secteur public représente 37% des emplois dans le territoire de Morlaix-Communauté.  

- la part des retraités et du vieillissement de la population est plus importante dans le pays de Morlaix que dans le reste du Finistère, alors que le Finistère est lui-même un département vieillissant.  

- les revenus de la population de Morlaix-Communauté sont singulièrement plus faibles que dans le reste du département et la Bretagne: 50% des ménages imposables en 2012, contre 55,9% au niveau du Finistère, et 56,2% en Bretagne". 

Tout cela rend notre territoire plus fragile, plus sensible aux dégâts des politiques libérales et d'austérité, aux logiques de renforcement des métropoles au détriment des petites et moyennes villes, à la crise de l'agro-alimentaire.  

Parmi les objectifs que l'on se donne, je note que dans la construction du projet d'aménagement d'un territoire à 27 (Partie 1), on place à toute première place l'objectif "d'intégrer le phénomène de vieillissement de la population et de ralentir la dépendance". 

C'est en effet un enjeu central, a fortiori dans un territoire vieillissant comme le nôtre, mais quelles politiques concrètes met-on derrière? Quelle traduction concrète quand Morlaix-Communauté se refuse pour l'instant à soutenir une association comme l'Office des Retraités Public (l'ORPAM), qui travaille à combattre l'isolement, la dépendance, à favoriser le lien sociale, l'éducation tout au long de la vie des personnes âgées et qui peine à financer ses missions et son poste de salarié alors que près de la moitié de ses usagers ne sont pas morlaisiens? Peut-on dire que la communauté s'investit réellement dans le développement d'une offre de transport public adaptée pour les personnes âgées, notamment vers les communes périphériques de Morlaix? Quel investissement dans des centres de santé? Comment la communauté et ses élus se bougent pour la création de nouvelles places en maison de retraite (l'ancien préfet du Finistère a dit qu'il en manquait 2000 dans le département lors d'un déplacement à Lanmeur il y a quelques années)? A des prix accessibles pour les résidents et leurs familles, et avec un personnel travaillant avec suffisamment d'effectifs pour s'acquitter de ses missions de manière satisfaisante? Quel effort public pour structurer le secteur de l'aide à domicile? 

J'ai pointé le fait que la mise en œuvre de la politique transport, avec la stagnation du budget transports, un schéma de transport public manquant d'ambition de développement et de prise en compte des enjeux de mobilité dans les communes périphériques, notamment du sud de l'agglomération, était en décalage avec les ambitions affirmées dans le PADD, et c'est évidemment un enjeu fondamental, de « garantir une desserte locale de qualité et de lutter contre les fractures territoriales en favorisant une offre de transport en commun de qualité ».

J'ai regretté surtout l'absence de références à la sauvegarde et au développement des services publics de proximité, alors qu'ils sont gravement remis en cause par les politiques libérales et austéritaires de l’État, dans la partie économie du PADD. Curieuse absence alors que l'emploi public concerne 37 % des emplois du territoire, et que cet emploi est en régression comme l'emploi privé, et que l'hôpital, notamment, plus gros employeur du territoire, fait la une de l'actualité locale pratiquement toutes les semaines, avec des personnels qui dénoncent les sous-effectifs, les fermetures de lit et d'activité, les menaces sur la maternité, la dégradation des conditions de travail et d'accueil des malades et usagers. Mais bien sûr, c'est tous les services publics, au-delà de la santé, qui sont nécessaires à l'accès aux droits des populations, à la vie quotidienne, et au maintien de l'emploi non délocalisable, de sorte qu'il faudrait corriger cette absence dans le document du PADD.

Enfin, toujours sur la partie économie, j'ai regretté que sur les questions agricoles, on parle d'accompagner l'évolution des systèmes d'exploitation agricole et de conforter les outils de production agricole sur le territoire intercommunal sans insister sur la nécessité de favoriser avec volontarisme la transition vers une agriculture respectueuse de la santé publique, de qualité, écologiquement responsable, raisonnée ou bio, se dirigeant vers le zéro pesticide. Une telle agriculture, possible aussi si l’État garantit des prix et rémunérations convenables aux paysans avec un encadrement des marges de la grande distribution, créerait plus d'emploi et renforcerait les atouts de notre territoire en termes de qualité de l'environnement naturel.

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5 avril 2017 3 05 /04 /avril /2017 06:12
A Calais, le concert de casseroles contre Fillon finit par des PV
LIONEL VENTURINI
LUNDI, 3 AVRIL, 2017
HUMANITE
Le 17 février dernier, à Tourcoing, c'est aussi par un concert de casseroles que François Fillon avait été accueilli. (Photo AFP)
Le 17 février dernier, à Tourcoing, c'est aussi par un concert de casseroles que François Fillon avait été accueilli. 

À Calais, les manifestants qui avaient accueilli bruyamment un meeting de soutien à Fillon ont eu la surprise de recevoir un PV pour tapage.

Ils ont reçu le PV un 1er avril, mais ce n’était pas une blague ; une quinzaine de Calaisiens se sont vu infliger une amende de 68 euros pour tapage, ou plutôt « émission de bruits portant atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme » selon Article R.1336-7 du Code de la Santé Publique.

La raison, c’est Jérôme Baude qui la raconte ; le 21 mars, Calais accueillait une réunion de soutien à François Fillon, avec Xavier Bertrand, Luc Chatel et la maire de Calais, Natacha Bouchard (tous trois LR). Le responsable du syndicat Sud-Solidaires de la ville poursuit « nous étions là à une trentaine de citoyens, sans drapeaux, mais avec des casseroles. Comme à chaque déplacement du candidat Fillon, en fait. Sauf que là, la police nationale prend l’identité des manifestants, et leur fait parvenir par la poste une amende de 68 euros.

« On ne va pas en rester là et écrire au commissaire » poursuit Jérôme Baude car  « il y avait là des citoyens que l’on ne voit jamais en manif, mais dégoûtés qu’un mis en examen poursuive sa campagne comme si de rien n’était ». Et gentiment dissuadés de continuer. 

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