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31 mai 2017 3 31 /05 /mai /2017 01:37
Transports. Le « oui sous conditions » de Morlaix communauté à Keolis (Le télégramme, Monique Kéromnès, 31 mai 2017)

Transports. Le « oui sous conditions » de Morlaix communauté à Keolis

Monique Kéromnès, 

Le choix d'une délégation de service public, octroyée à l'entreprise Keolis, a nourri le débat, lundi soir, lors du conseil communautaire. Une décision qui prendra effet au 1e r août prochain, pour sept ans. 

 

C'est l'entreprise Keolis, en groupement avec Rolland-Kreisker Évasion, qui se chargera, à partir du 1e r août, 

 

du transport public sur le territoire de Morlaix communauté, dans le cadre d'une délégation de service public (DSP). Nouveauté : les réseaux urbains (aujourd'hui TIM) et non urbains (actuel Linéo) ne feront plus qu'un (contre six opérateurs aujourd'hui). L'an prochain, un lieu unique devrait aussi voir le jour, pour l'achat des billets et des abonnements.

« Une vaste demande »


Pourquoi une DSP ? « Nous avons étudié les autres modes de gestion, comme la régie et le système de société publique locale (SPL). Mais pour la première, cela aurait demandé que l'on s'y penche depuis au moins trois ans. Et ce n'était pas concluant financièrement. Quant à la SPL, cela implique de travailler avec d'autres collectivités. Lannion Trégor Agglomération et la Région se sont montrées intéressées mais pas dans un esprit dynamique. Vu la réalité des choses, la DSP était le meilleur choix », explique Jean-Luc Fichet, président de Morlaix communauté qui rappelle que les transports « s'inscrivent dans le projet de territoire ». « Le pôle d'échanges multimodal sera la colonne vertébrale du réseau. Mais il faut tout de même répondre à une vaste demande, qui va du simple voyageur aux trajets domicile-travail, en passant par les scolaires, ceux qui utilisent les services de centralité mais il faut aussi penser aux plus démunis et aux migrants ». Pour rappel, le budget transports en 2016, c'est 6,5 millions d'euros de fonctionnement, pour 500.000 € d'investissement.

Période « d'expérimentation »


La DSP répond de « manière satisfaisante » aux demandes, souligne Nathalie Bernard, rapporteur et maire de Plougasnou. « Mais cela reste perfectible, je l'entends ». D'où la mise en place d'un temps « d'expérimentation », afin d'affiner le réseau. Un bon choix pour Yves Moisan, maire de Plouezoc'h, selon qui « on garde les clés et on donne un double au prestataire, en gardant le contrôle ». Pas de quoi convaincre Ismaël Dupont, 
élu de l'opposition à Morlaix, qui voit là « une occasion gâchée de gagner en utilité pour les citoyens. Je souhaiterais, qu'à partir de ce soir, on se donne les moyens d'une SPL pour 2024 »*. Il a voté contre. Agnès Le Brun, maire de Morlaix, a estimé que « le choix du modèle, en l'occurrence la DSP, ne relève pas du choix politique. C'est ce que l'on en fait qui sera un choix politique ». Marc Madec, 
élu de Saint-Thégonnec-Loc-Éguiner, a rappelé, lui, que 
dans le cadre d'une DSP, « c'est le délégant qui fixe les règles du jeu ».

Trois communes à part


Pour Guy Pennec, maire de Plourin-lès-Morlaix, « le compte n'y est pas ! ». L'élu a fait référence à la faible couverture du secteur sud par le réseau. « C'est l'axe le plus fréquenté du secteur après la RN 12, une attention particulière doit lui être portée ! ». Nathalie Bernard a rappelé qu'en plus des trois allers-retours assurés par le Département, deux rotations supplémentaires seront ajoutées au 1e r janvier 2018. Au coeur de ce débat, Christian Le Manac'h, maire de Plouégat-Guérand, a pris la parole au nom des communes non desservies (il y a aussi Garlan et Henvic), sauf pour le transport scolaire : « Je trouve dommage qu'aucune réflexion n'ai eu lieu à ce stade du dossier ». 

Les tarifs modifiés au 1e r juillet 2018 
Les tarifs ne seront pas modifiés dans l'immédiat. La nouvelle gamme tarifaire, assortie d'une tarification solidaire, entrera en vigueur le 1e r juillet 2018.

Un projet de gîte insolite sur l'île Noire

L'île Noire, au coeur de la baie de Morlaix, entre le cairn de Barnénez et le château du Taureau pourrait, bientôt, accueillir un hébergement, sur le même modèle que sa voisine, l'île Louët. L'État propose, en effet, à Morlaix communauté une autorisation d'occupation temporaire de deux ans pour les études et travaux. Par la suite, ce bien pourrait être transmis au Conservatoire du littoral et la gestion du lieu pourrait être confiée à Morlaix communauté. « C'est Hergé qui va être content ! », a lancé Yves Moisan, maire de Plouezoc'h, en référence au titre de l'un des albums de Tintin. Si l'atout touristique pour la baie de Morlaix est indéniable, le projet recèle un autre aspect : « Nous sommes en discussion avec l'Afpa, pour mettre en place un chantier école », explique Jean-Luc Fichet, sachant qu'une mission de maîtrise d'oeuvre est à lancer pour préciser le projet d'aménagement et réaliser un chiffrage. « Notre ambition n'est pas d'aller à toute vitesse. Si ça doit prendre deux ans, on mettra deux ans », a prévenu Yves Moisan, avant le vote, à l'unanimité, des élus. Ouverture espérée, donc, à l'été 2019. Une convention sur l'économie signée avec la Région. Depuis la mise en place de la loi Notre, c'est la Région qui a en charge la compétence économique. Elle souhaite mettre en place des relations avec les EPCI sur les programmes de développement économique. Pour cela, le conseil communautaire a validé la signature d'une convention. « Elle permettra, surtout, de sécuriser les aides économiques que l'on apporte déjà », a expliqué Jean-Luc Fichet, avant de préciser que la convention signée entre la région Bretagne et Morlaix communauté sera la première du genre.

Subventions attribuées: 

Cohésion sociale : 7.000 € au CCAS (dans le cadre du projet socio-éducatif Gens du voyage) ; 5.500 € à l'association Danse à tous les étages ; 6.585 € à la crèche familiale et 2.192 € au multi-accueil À petits pas, de Morlaix, dans le cadre des horaires élargis ; 19.500 € à la Maison des jeunes et de la culture, pour le Point information jeunesse ; 80.550 € au titre du contrat de veille active (en détail : 17.000 € à Maj, 4.500 € à Ti an Oll, 5.000 € à la MJC de Morlaix, 23.310 € pour le CIDFF, 8.000 € pour Don Bosco, 3.000 € pour l'Asad, 4.680 € pour ART, 11.060 € pour Carré d'As et 4.000 € au CCAS de la Ville de Morlaix). Sport : 16.100 € pour l'Office municipal des sports (soutien au Centre de médecine sportive) ; 14.244 € à l'association Saint-Pol-Morlaix ; 20.817 € au Club nautique morlaisien ; 12.000 € au Morlaix-Plougonven Handball ; 8.000 € à l'association Taulé-Carantec Handball ; 3.200 € au Comité des fêtes du Ponthou, pour l'organisation du 43e Grand Prix du Viaduc. Culture : 20.000 € à la MJC pour l'espace de musiques actuelles Trock'son ; 800 € à l'association Patrimoine de Plougasnou pour la restauration de deux calvaires. Développement économique : 40.000 € à la plateforme Mobilité (ART) ; 4.000 € à l'association des Sept calvaires monumentaux de Bretagne, pour l'illumination du calvaire de Plougonven, du 28 au 30 juillet.

Taxe de séjour, eau, assainissement : Bientôt payables par internet

Le conseil communautaire a validé, lundi soir, le principe du paiement en ligne des titres de recettes, via le dispositif Tipi (Titres de recettes payables par internet) dès 2017. C'est, en clair, la possibilité pour les usagers de payer leurs services par internet via ce dispositif, fourni par la Direction générale des finances publiques et intégré au site de Morlaix communauté. Cela concerne, notamment, le recouvrement des créances à caractère régulier comme la taxe de séjour, l'eau et l'assainissement. Sur le sujet de la taxe de séjour, Yves Moisan, maire de Plouezoc'h et chargé du tourisme rappelle que « tout le monde doit la payer. Nous allons nous donner les moyens d'effectuer les contrôles nécessaires », a prévenu l'élu.

* En réalité, j'ai parlé de "gestion publique" (SPL ou régie publique, cela reste à arbitrer). note I.D 

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30 mai 2017 2 30 /05 /mai /2017 20:36
Législatives: les heures de diffusion des présentations de candidats de la 4ème circonscription du Finistère sur Tébéo entre le 31 mai et le 8 juin
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30 mai 2017 2 30 /05 /mai /2017 20:31
Législatives: réunion publique d'Ismaël Dupont et Muriel Grimardias à Locquénolé le jeudi 1er juin à 18h30 (salle Kerbrat)

PCF/Front de Gauche. L’humain d’abord

Campagne électorale des législatives

Ismaël DUPONT et Muriel GRIMARDIAS , candidats dans la 4ème circonscription du Finistère , animeront une rencontre publique avec la population du canton le jeudi 1er juin à 18h30 salle Kerbrat à Locquénolé

Ils y présenteront leur programme et seront à l’écoute de toutes les questions, de tous les avis et de toutes les propositions

Législatives: réunion publique d'Ismaël Dupont et Muriel Grimardias à Locquénolé le jeudi 1er juin à 18h30 (salle Kerbrat)
Législatives: réunion publique d'Ismaël Dupont et Muriel Grimardias à Locquénolé le jeudi 1er juin à 18h30 (salle Kerbrat)
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30 mai 2017 2 30 /05 /mai /2017 20:21
Quel avenir pour le service public, par Anicet Le Pors, auteur d'un livre avec Gérard Aschiéri: "La fonction publique du XXIe siècle"

Le Réveil des combattants – ARAC, mai 2017

 

Service public, fonction publique

 Une histoire, des principes, un avenir

 

La question de la fonction publique et des fonctionnaires a été l’une des plus débattues au cours de la dernière campagne des élections présidentielles et elle continuera de l’être car c’est l’aboutissement d’une longue histoire en même temps qu’un enjeu d’avenir qui met en cause des données essentielles de notre pacte républicain.

 

Une exigence historique

 L’intérêt général est une prérogative du pouvoir politique dont la responsabilité est de le définir à travers un débat démocratique et d’en assurer autant que possible l’accomplissement grâce aux services publics dont la fonction publique est la partie essentielle. Sous l’Ancien Régime on parlait de bien commun, pendant la Révolution Française d’utilité commune ou de nécessité publique. La question a été très présente au XIXe et dans la première moitié du XXesiècle dans les luttes pour la République, le socialisme, la laïcité. Le programme du Conseil National de la Résistance (CNR) mettait fortement l’accent sur les besoins fondamentaux et les moyens nécessaires à leur satisfaction à travers un processus général de démocratisation, en particulier de l’administration, un secteur public étendu par des nationalisations prévoyant l’intervention des travailleurs, des services publics important avec un système social sécurisant les populations. C’est dans ces conditions qu’a pu s’affirmer une conception française de la fonction publique.

Le concept de service public est donc ancien en France et a fait l’objet d’une théorisation approfondie à la fin du XIXe siècle. Il était défini par l’identification d’un intérêt général, un organisme public le mettant en œuvre et un droit spécifique, le droit administratif. Notion simple à l’origine, elle n’a cessé de se complexifier. Partant, le service public est devenu plus hétérogène et le contrat l’a disputé progressivement à la loi dans la définition de son champ et son fonctionnement. L’Union européenne n’en retient l’idée que sous les appellations de services d’intérêt général essentiellement économiques mais en affirmant la concurrence comme principe fondamental et le marché comme horizon indépassable de la vie en société.

La fonction publique est la partie la plus importante et la plus structurée du service public. Son histoire est marquée par la confrontation de deux lignes de fores : celle du fonctionnaire-sujet qui a prévalu pendant le XIXe siècle et la première moitié du XXesiècle ; celle du fonctionnaire-citoyen formalisée par le statut général fondateur de 1946. Son élaboration, voulue par le Général de Gaulle a été menée à bien par le ministre chargé de la Fonction publique à l’époque, Maurice Thorez, Vice-Président du Conseil, avec le concours actif de la CGT à travers bien des péripéties qui ont demandé beaucoup de lucidité et de courage aux acteurs. Ce statut a été approfondi et étendu par le statut fédérateur de 1983 fondé sur des choix de conception clairs mais qui n’ont cessé de susciter des oppositions de la part des tenants d’une fonction publique fondée sur un principe hiérarchique strict. La confrontation perdure jusqu’à la campagne électorale actuelle.

 

Une extension inéluctable

On sous-estime en général le fait que le service public s’est imposé dans les sociétés modernes et qu’il ne cesse de se développer malgré les attaques dont il est l’objet. L’évolution du financement public traduit la socialisation financière de la société et de ses services publics. La dépense publique n’a cessé de croitre pour répondre à des besoins fondamentaux sans cesse croissants. Les prélèvements obligatoires destinés à les financer se sont accrus de 10 % du produit intérieur brut (PIB), c’est-à-dire des richesses créées, au début du XXe siècle à 45 % aujourd’hui.

Les comparaisons internationales montrent que si les dépenses de transferts sociaux sont relativement élevées en France (grâce notamment au système de sécurité sociale), le nombre de fonctionnaires se situe à un niveau moyen au sein des pays développés selon les études de l’OFCE en 2015, on compte, en France, 83 agents salariés dans la fonction publique, le même ordre de grandeur qu’au Royaume Uni, au Canada ou … aux États Unis. On compte aujourd’hui en France 5,4 millions de fonctionnaires, il n’y en avait qu’un million au lendemain de la Libération.

La spécificité française c’est l’affirmation statutaire, c’est-à-dire dire la protection par la loi de l’agent public base de la neutralité du service public. Le statut actuel a été fondé sur quatre choix : le fonctionnaire-citoyen, le système de la carrière, un équilibre entre unité et diversité, des principes républicains (égalité, indépendance, responsabilité). Depuis 1983, s’il a subi offensives et dénaturations le statut a prouvé sa solidité et son adaptabilité. Il reste menacé, un enjeu, notamment dans son versant territorial, cible privilégiée des attaques.

 

 Le XXIe siècle « âge d’or » ?

 Les services publics sont un enjeu actuel. Les gouvernements de droite les ont mis en cause mais ont échoué. Le dernier quinquennat n’a pas contesté les statuts de manière frontale mais a manqué de courage et d’ambition. Un assainissement serait indispensable comme préalable.

Des chantiers structurels devraient être engagés : rétablissement de moyens d’expertise des collectivités publiques, gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences, moyens pour une mobilité choisie, organisation de multi-carrières, progrès de l’égalité femmes-hommes, développement de la concertation, amélioration des relations internationales en matière de fonction publique, promotion d’un nouveau statut des travailleurs salariés du secteur privé, etc.

Selon Edgar Morin, a décomposition sociale actuelle doit être regardée comme l’expression d’une « métamorphose » vers une nouvelle civilisation. Les besoins de coopérations, d’interdépendances, de solidarités se condensent en France en une idée : le service public. Le XXIe siècle peut et doit être l’ « âge d’or » du service public.

Les Amis de l’Humanité, Les Amis du Monde Diplomatique, le groupe ATTAC Centre Essonne – Grigny, 23 mai 2017

Le XXIe siècle  « âge d’or » du service public ?

(résumé)

 

Plus généralement, la dépense publique et la réduction du nombre des fonctionnaires ont occupé une place majeure dans le débat politique des derniers mois. Pour s’interroger sur son avenir, je pense qu’il convient de situer le service public dans l’histoire longue, puis d’analyser plus précisément son évolution au cours des dernières décennies et l’état des lieux auquel on aboutit, et c’est sur cette base que l’on peut raisonner utilement sur ses perspectives.Je veux tout d’abord souligner l’opportunité de cette rencontre sur l’avenir du service public au moment ou la fonction publique disparaît de l’énoncé des ministères constitutifs du gouvernement Édouard Philippe mis en place par Emmanuel Macron la semaine dernière. En effet, il a fallu quelque temps pour découvrir que la fonction publique relevait du ministre chargé de l’action et des comptes publics. Le service public est ainsi réduit à la dépense publique pour être plus aisément stigmatisé.

 

  1. L’expansion de l’administration dans l’histoire

 1.1. Une sécularisation du pouvoir politique.

Dès la fin du Moyen Âge, le roi n’est plus seulement souverain « par la grâce de Dieu » mais en raison de sa propre autorité (Philippe le Bel). Sous la monarchie absolue, on assiste à une autonomisation de l’appareil d’État qui s’accompagne d’un renforcement administratif (Louis XIV). Les Lumières conduisent à la désignation du Peuple comme souverain (Jean-Jacques Rousseau). L’État est enjeu de pouvoir des citoyens aux XIX° et XX° siècle. La sécularisation est portée aujourd’hui au niveau mondial. On va ainsi de l’hétéronomie à l’autonomie de da société (Marcel Gauchet).

1.2. Une socialisation du financement des besoins fondamentaux

Dépenses publiques et prélèvements obligatoires croissent inéluctablement de ce fait en raison d’une socialisation accentuée des financements sociaux. Ces derniers passent de 10% du PIB au début du XX° siècle à 45 % aujourd’hui marquant la nécessité d’une couverture sociale croissante des besoins fondamentaux. Les effectifs d’agents publics passent, en France, de 200 000 au début du XX° siècle à 5,4 millions aujourd’hui. Pour autant la France se situe dans la normalité des pays développés avec, en 2015, 126 agents pour 1000 habitants dans les secteurs non marchands (131 aux États Unis) dont 83 dans la fonction publique (37, 30 et 16 respectivement dans les trois fonctions publiques de l’État, territoriale et hospitalière). Ce qui caractérise la France c’est le principe statutaire du fonctionnaire (nature législative du statut).

 1.3. La création historique de concepts et des principes

 L’intérêt général n’est pas la somme des intérêts particuliers, un simple optimum social économique. Selon le juge administratif c’est au politique de le définir ; il peut varier, dans le temps, dans l’espace, il n’est pas toujours dégagé des transcendances, de l’hétéronomie. Le service public est, à l’origine, une notion simple devenue complexe ; théorisé par l’École de Bordeaux (intérêt général, personne morale de droit public, droit administratif) il est couvert par l’impôt et dispose de prérogatives ; son succès en élargit le champ, le rend plus hétérogène et ouvre la voie au contrat. L’Union européenne complique son affirmation. Deux lignes de force caractérisent l’évolution de la fonction publique : autoritaire avec le fonctionnaire-sujet et responsable avec le fonctionnaire-citoyen, ce dernier s’impose dans le statut fondateur de 1946. Mais il y a une certaine contradiction entre l’évolution à long terme et celle des trois dernières décennies.

 

  1. Les régressions sous l’ultralibéralisme

2.1. La situation au début des années 1980

Le secteur public étendu est conforté par de nouvelles nationalisations en 1982. L’administration d’État (CGP, DATAR, RCB …) est confortée par la réforme territoriale de l’Acte I. Le statut fédérateur des fonctionnaires de 1983 s’organise selon plusieurs choix (fonctionnaire-citoyen, système de la carrière, équilibre unité-diversité, principes républicains). Les syndicats sont très influents.

2.2. La régression libérale

Puis le secteur public est affaibli par privatisations et dérégulations. La gestion administrative est déstabilisée par la LOLF, la RGPP et l’idéologie managériale. Le statut des fonctionnaires subit offensives et dénaturations (225 législatives en 30 ans), mais manifeste solidité et adaptabilité. Le service public est regardé comme un « amortisseur social » dans la crise financière de 2008. La fonction publique territoriale est la cible principale par son implication dans une réforme territoriale déstabilisatrice (niveaux économiques favorisés, métropoles)

2.3. État des lieux

Sous le quinquennat de François Hollande on a assisté à la poursuite de l’affaiblissement du secteur public, aucune réforme administrative d’envergure (MAP) mais pas d’attaque frontale contre le statut général. Faible portée de la loi Lebranchu du 20 avril 2016 et des autres initiatives (rapport Pêcheur, mission Valls au CESE). Les caractéristiques sont un manque de courage et d’ambition. Il y a relance des attaques anti-fonctionnaires à droite. Le service public et la fonction publique sont des enjeux.

La politique de Macron semble marquée par des caractéristiques négatives : ferveur pour l’élitisme, collectivités territoriales mises au pas, Parlement abaissé, gouvernement aux ordres, exécutif opaque et autoritaire, «jupitérien ».

Le nouveau président de la République a déjà jugé le statut général des fonctionnaires « inapproprié », prévu à l’instar des candidats de la droite à l’élection présidentielle, une réduction de 120 000 emplois, décidé de contraindre les collectivités territoriales dans la gestion des personnels, notamment par la diminution des crédits de fonctionnement de 10 milliards, réduction de la fonction publique à la dépense publique, recours accentué au spoil system concernant 250 postes de hauts fonctionnaires, etc.

Il convient cependant de se garder de faire preuve de défaitisme : en tout état de cause, le long terme n’est pas invalidé.

 

3. Des perspectives pour les services publics de demain 

 3.1. Des actions immédiates

 La situation statutaire nécessite un assainissement et l’élimination des dénaturations. Les revendications du personnel sont du domaine syndical.

3.2. Mettre en place des chantiers structurels

La question de la propriété publique reste posée. La réforme administrative et la réforme territoriale appellent une clarification. Dix chantiers ont été présentés au CESE (cf. blog ALP) : rétablir les moyens d’expertise des collectivités publiques, gestion prévisionnelle des effectifs, dispositifs de mobilité, multi-carrières, circonscription des contractuels, égalité femmes-hommes, numérique, relations internationales, concertation. Une question décisive : le statut législatif des travailleurs salariés du secteur privé (sur la base de la hiérarchie des normes suite à la loi El Khomri).

3.3. De la « métamorphose » à l’ « âge d ‘or »

 Nous sommes dans une situation de « décomposition sociale » profonde et de « métamorphose ». Récusation de la fin de l’histoire et de la prévalence de l’idéologie ultralibérale managériale. Vers un monde d’interdépendances, de coopérations, de solidarités. Le XXI° siècle peut et doit être l’âge d’or » du service public.

 

 

Anicet Le Pors, Gérard Aschieri, La fonction publique du XXIe siècle, Éditions de l’Atelier, 2016.

 

 

Quel avenir pour le service public, par Anicet Le Pors, auteur d'un livre avec Gérard Aschiéri: "La fonction publique du XXIe siècle"
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29 mai 2017 1 29 /05 /mai /2017 21:10
Faites votre marché chez En marche! La régression sociale à pas cher sur le moment, le temps des regrets viendra après!
Pour des militants qui ne marchent guère ou un parti qui en compte insuffisamment... moins que d'argent en tout cas!
La communication politique servie par les diffuseurs de réclame, un beau symbole pour Macron, l'homme de l'ère de la politique publicitaire et du storytelling absolu maquillant le projet régressif sous un vernis de modernité.
J'ai reçu ce matin dans ma boîte aux lettres la pub pour Sandrine Le Feur et Franck Deveaux, candidats de Macron et de "La République en marche", entre les dépliants La Foire Fouille et Pizza Sprint.
Curieusement, on n'y parle pas des suppressions de poste de 120 000 fonctionnaires, de l'austérité augmentée de 50% par rapport au quinquennat Hollande avec une purge de 70 milliards d'euros sur les dépenses publiques et sociales, de la flexibilisation encore plus importante des salariés, d'un droit du travail nettement plus favorable aux chefs d'entreprise au détriment des garanties des travailleurs, de la suppression de l'ISF, de l'extension du mode de gouvernance managériale de l'entreprise néo-libérale à l'école, dans la santé et les autres services publics.
On y voit par contre Sandrine Le Feur avec Richard Ferrand, le nouveau sorcier du Centre-Finistère, dont la cote à la bourse des valeurs politiques a brutalement chuté depuis l'impression du tract.
On y parle de développement de la télé-médecine, d'un doublement des maisons de santé, d'une baisse des charges salariales (qui financent la Sécu et la protection sociale), d'une suppression de la taxe d'habitation (qui finance les collectivités, les services et les équipements publics locaux).
En guise de conclusion, une expression bien chauvine en breton et en français: "Avec vous tous, redonnons sa fierté à notre pays, Monts d'Arrée, Léon, Trégor".
Nous, notre souci, c'est de ne pas avoir à l'Assemblée pour la circonscription un ou une député(e) qui votera tout ce que décide le nouveau président des riches.
 
Ismaël Dupont
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28 mai 2017 7 28 /05 /mai /2017 20:28
Législatives: réunion publique à Plouigneau (espace Coatanlem) le mardi 30 mai à 18h30 avec Ismaël Dupont et Muriel Grimardias, candidats PCF-Front de gauche "L'Humain au coeur"

PCF/Front de Gauche . L’humain d’abord

Campagne électorale des législatives

Après Morlaix le 1er mai pour la fête du Viaduc, Roscoff le 13 mai, Lanmeur le 16 mai, Pleyber-Christ le 18 mai, Sizun le 24 mai: 

Ismaël DUPONT et Muriel GRIMARDIAS , candidats dans la 4ème circonscription du Finistère , animeront une rencontre publique avec la population du canton le mardi 30 mai à 18h30 - Espace Coatanlem à Plouigneau.

Ils y présenteront leur programme et seront à l’écoute de toutes les questions, de tous les avis et de toutes les propositions. Des membres du comité de soutien interviendront également, dont Roger Héré, conseiller municipal d'opposition PCF-Front de Gauche et président du Comité de Soutien. 

Législatives: réunion publique à Plouigneau (espace Coatanlem) le mardi 30 mai à 18h30 avec Ismaël Dupont et Muriel Grimardias, candidats PCF-Front de gauche "L'Humain au coeur"
Législatives: réunion publique à Plouigneau (espace Coatanlem) le mardi 30 mai à 18h30 avec Ismaël Dupont et Muriel Grimardias, candidats PCF-Front de gauche "L'Humain au coeur"

Les 4 réunions publiques suivantes avant le premier tour des législatives le 11 juin: 

 

- Jeudi 1er juin (18 h 30 – Locquenolé – salle Kerbrat) : Réunion publique avec Ismaël Dupont et Muriel Grimardias

 

- Vendredi 2 juin (18 h 30 – Cléder – salle du Hameau de Creac’h Oalec) : Réunion publique avec Ismaël Dupont et Muriel Grimardias

 

- Mardi 6 juin (18 h 30 – Saint Pol de Léon – salle de la Voute - Manoir de Keroulas) : Réunion publique avec Ismaël Dupont et Muriel Grimardias

 

- Mercredi 7 juin (18 h 30 – Morlaix – salle de la Mairie) : Réunion publique avec Ismaël Dupont, Muriel Grimardias, et des interventions de membre du comité de soutien

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28 mai 2017 7 28 /05 /mai /2017 20:28
photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

Lors du prochain conseil de communauté à la CCI de Morlaix à 18h le lundi 29 mai, le président Jean-Luc Fichet et l'exécutif de Morlaix-Communauté ont prévu comme nous le pressentions et le craignions de prolonger de 7 ans le contrat de DSP avec Kéolis.

C'est la première délibération, qui s'apparentera à un Waterloo pour les ambitions de service public en matière de transport en commun. Elles n'étaient semble-t-il pas celles de l'exécutif PS-Les Républicains et du président Fichet. Un débat rapide, avec un seul choix possible, suivi d'un vote contraint. 

Le reste du Conseil sera évidemment très intéressant, comme d'habitude, mais on ne peut que regretter que les conseillers communautaires aient été objectivement dessaisis d'une décision stratégique et politique majeure, de la possibilité de construire une régie publique des transports. 

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

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28 mai 2017 7 28 /05 /mai /2017 19:36
Affaire Maurice Audin. Des personnalités écrivent à Macron pour réclamer "la vérité historique"
LORENZO CLÉMENT AVEC AFP
DIMANCHE, 28 MAI, 2017
HUMANITE
Photo AFP.
Photo AFP.

Une quarantaine de personnalités ont appelé à faire "la vérité historique" sur l'"assassinat" de Maurice Audin, dans une lettre à Emmanuel Macron à l'occasion des 60 ans de la mort du jeune mathématicien communiste disparu à Alger en juin 1957.

Après l'"Appel des douze" en 2000, condamnant la torture commise durant la guerre d'Algérie, et l'"Appel des 171" en 2014, une lettre au président de la République, datée de vendredi et rendue publique samedi, est signée notamment par le sociologue Edgar Morin, les écrivains Mathias Enard et Jérôme Ferrari, l'ancien ministre Pierre Joxe, l'avocat Jean-Pierre Mignard, les historiens Gilles Manceron et Benjamin Stora et le mathématicien Cédric Villani, candidat REM dans l'Essonne.
"Jusqu'en 2014, la version officielle, à laquelle personne ne portait crédit, était qu'il s'était évadé", soulignent les signataires. "Le 18 juin 2014, M. François Hollande, votre prédécesseur", avait affirmé que "M. Audin ne s'(était) pas évadé" mais était "mort durant sa détention", rappellent-ils. Mais ni les documents ni les témoignages permettant d'"infirmer la thèse de l'évasion" et évoqués par l'ex-chef de l'Etat "n'ont été révélés", regrettent ces personnalités.
"A l'occasion de ce triste soixantième anniversaire, la vérité historique relative à cet assassinat doit enfin être connue", écrivent-ils à Emmanuelle Macron, lui rappelant sa promesse de prendre "des actes forts sur cette période de notre histoire".
Arrêté à son domicile à Alger le 11 juin 1957 en présence de sa femme par des parachutistes, Maurice Audin, 25 ans, est soupçonné d'héberger des membres de la cellule armée du Parti communiste algérien. Il est torturé à plusieurs reprises dans une villa d'El Biar, un des quartiers d'Alger, en compagnie d'Henri Alleg, futur auteur de "La Question", livre dénonçant la torture. Dix jours plus tard, Josette Audin apprend officiellement que son mari s'est évadé lors d'un transfert.
Dans "La vérité sur la mort de Maurice Audin" (Equateurs), paru en janvier 2014, le journaliste Jean-Charles Deniau concluait que Maurice Audin avait été tué par un sous-officier français sur ordre du général Jacques Massu, patron de la 10e division parachutiste (DP) pendant la bataille d'Alger. Un ordre répercuté par Paul Aussaresses, alors officier de renseignements au 1er régiment de chasseurs parachutistes (RCP), l'un des quatre régiments de la 10e DP.
 
 

Monsieur Emmanuel Macron
Président de la République
Palais de l’Élysée
55, rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris

 

Objet : la « disparition » de Maurice Audin

le 26 mai 2017

Monsieur le Président,

Dans la nuit du 11 au 12 juin 1957, il y aura juste soixante ans dans quelques jours, Maurice Audin, jeune mathématicien membre du Parti communiste algérien, était arrêté à Alger par une unité de parachutistes. Il disparaîtra à jamais. Jusqu’en 2014, la version officielle, à laquelle personne ne portait crédit, était qu’il s’était évadé.

Le 18 juin 2014, M. François Hollande, votre prédécesseur, a publié un communiqué déclarant : « Mais les documents et les témoignages dont nous disposons aujourd’hui sont suffisamment nombreux et concordants pour infirmer la thèse de l’évasion qui avait été avancée à l’époque. M. Audin ne s’est pas évadé. Il est mort durant sa détention. » Depuis cette déclaration (évoquée la veille devant son épouse Josette Audin, reçue à l’Élysée), ni ces documents ni ces témoignages ainsi évoqués, pourtant concordants et nombreux selon ce communiqué, n’ont été révélés.

En mars 2014, un appel signé de 171 personnalités et publié par les quotidiens L’Humanité et Mediapart, que nous vous joignons, a demandé qu’il soit enfin dit la vérité sur cette affaire.

De nombreuses questions se posent. Un livre paru en janvier 2014 a fait état de confidences tardives du général Paul Aussaresses peu avant sa mort évoquant un ordre d’assassinat donné par le général Jacques Massu. Qu’en est-il ? Dans ce cas, y a-t-il eu des échanges à ce sujet avec le ministre résidant Robert Lacoste, le commandant en chef de l’armée en Algérie Raoul Salan et certains autres ministres ?

Nous pensons qu’à l’occasion de ce triste soixantième anniversaire, la vérité historique relative à cet assassinat doit enfin être connue. Le 5 mai, devant la rédaction de Mediapart, vous avez déclaré : « De fait, je prendrai des actes forts sur cette période de notre histoire… » Nous pensons donc qu’à cette occasion, en recevant Josette Audin ou en vous exprimant lors des commémorations qui auront lieu à cette occasion, vous pourriez ainsi concrétiser cet engagement.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre haute considération.

 

Alban Liechti, Agir contre le colonialisme aujourd’hui (ACCA),

Charles Silvestre, Société des Amis de l’Humanité, coordinateur de l’Appel des douze — Henri Alleg, Josette Audin, Simone de Bollardière, Nicole Dreyfus, Noël Favrelière, Gisèle Halimi, Alban Liechti, Madeleine Rebérioux, Laurent Schwartz, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, Pierre Vidal-Naquet — du 31 octobre 2000,

Gérard Tronel, Association Maurice Audin,

Nils Anderson, éditeur,

Francis Arzalier, Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA),

Raphaëlle Branche, historienne,

Didier Daeninckx, écrivain,

Pierre Daum, journaliste au Monde diplomatique,

Michel Broué, mathématicien,

Laurence De Cock, historienne,

Alain Desjardin, Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre (4ACG),

Mathias Enard, écrivain,

Jérôme Ferrari, écrivain,

François Gèze, éditeur, La Découverte,

Mehdi Lallaoui, Au Nom de la Mémoire,

Renée Le Mignot, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP),

Gilles Manceron, historien, Ligue des droits de l’Homme,

Olivier Mongin, directeur de la revue Esprit,

Michel Parfenov, éditeur, Actes Sud,

Claude Pennetier, chercheur CNRS, directeur du Maitron,

Edwy Plenel, directeur de Mediapart,

Henri Pouillot, Sortir du colonialisme,

Jacques Pradel, Association nationale des pieds-noirs progressistes et leurs amis (ANPNPA),

Alain Ruscio, historien,

Bernard Stephan, directeur de la rédaction de Témoignage Chrétien,

Benjamin Stora, historien,

Raphaël Vahé, Association républicaine des anciens combattants (ARAC),

Françoise Vergès, politologue et historienne,

Cédric Villani, mathématicien, président du jury du Prix Maurice Audin.

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28 mai 2017 7 28 /05 /mai /2017 19:32
Les prisonniers palestiniens arrêtent leur grève de la faim
LORENZO CLÉMENT AVEC AFP
SAMEDI, 27 MAI, 2017
HUMANITE
Les centaines de prisonniers palestiniens qui observaient une grève de la faim depuis le 17 avril dans des prisons israéliennes pour améliorer leur conditions de détention de vie ont mis fin à leur mouvement, ont indiqué samedi des sources palestiniennes et israéliennes.
La grève a été suspendue à la suite d'un accord conclu entre les représentants des prisonniers et les autorités israéliennes, a indiqué à l'AFP le président du Club des prisonniers Qaddura Farès. Une porte-parole de l'administration pénitentiaire israélienne a confirmé à l'AFP la fin de la grève. Selon elle, l'accord prévoit que les prisonniers auront droit à deux visites par mois contre une avant le début de la grève. Cette revendication était une des principales présentées par les grévistes. La fin de la grève, qui était observée par plus de 800 détenus selon l'administration pénitentiaire, coïncide avec le début samedi du ramadan, le mois de jeûne musulman. Le président palestinien Mahmoud Abbas avait demandé une médiation américaine afin de mettre fin à ce mouvement initié par Marwan Barghouthi.
 
L'accord prévoit que les prisonniers auront droit à deux visites par mois contre une avant le début de la grève. Il s'agissait de l'une des principales revendications des grévistes. "Le CICR est prêt à aider pour organiser une deuxième visite" par mois, a indiqué son porte-parole Jesus Serrano. Il s'est félicité de la fin de la grève car son organisation, la seule à visiter les détenus, était "inquiète de la détérioration de l'état de santé des grévistes". Une trentaine d'entre eux ont été hospitalisés ces derniers jours en raison de la détérioration de leur état de santé, selon l'administration pénitentiaire. Les détenus réclamaient aussi des téléphones publics dans les prisons, la fin des "négligences médicales" et des mises à l'isolement, ainsi que l'accès à des chaînes télévisées et de la climatisation. Ils n'ont pas obtenu les téléphones publics, selon la porte-parole de l'administration.
Les Palestiniens ont proclamé la "victoire" et loué "l'épopée de la dignité et de la liberté" à l'issue d'une des grèves de la faim les plus longues de l'histoire du mouvement des prisonniers. Sur la place Yasser Arafat à Ramallah, où siège l'Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée, des dizaines de proches, en majorité des mères et des filles de détenus, ont convergé vers la tente de soutien aux grévistes de la faim, a constaté une journaliste de l'AFP.
Au milieu des youyous, Amal Abou Dalal a explosé de joie. "C'est le prisonnier qui a vaincu son geôlier! On est heureux, on a gagné", a lancé cette Palestinienne de 50 ans dont le fils de 33 ans a déjà passé 14 ans en prison. Fedwa, l'épouse de Marwan Barghouthi dont plusieurs capitales et le Parlement européen réclament la libération car ils estiment qu'il pourrait jouer un rôle dans les efforts de paix avec Israël, a salué auprès de l'AFP "la victoire de la résistance et de la dignité".
 
La grève était observée par plus de 800 détenus selon l'administration pénitentiaire qui a précisé qu'une trentaine d'entre eux avaient été hospitalisés ces derniers jours en raison de la détérioration de leur état de santé. Le CICR avait averti jeudi que les grévistes étaient entrés dans une phase "critique". "Les médecins du CICR ont rendu visite à tous les détenus en grève de la faim", avait déclaré le chef du département de la santé du CICR en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, Gabriel Salazar. "Nous sommes préoccupés par les éventuelles conséquences irréversibles sur leur santé. Du point de vue médical, nous entrons dans une phase critique", avait-il estimé dans un communiqué.
Les grévistes de la faim étaient issus de toutes les mouvances politiques palestiniennes, du Fatah aux partis de la gauche en passant par le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. Les Palestiniens ont multiplié les contacts internationaux depuis le début de la grève qui était menée dans différentes prisons israéliennes. Le président Abbas avait indiqué avoir notamment demandé jeudi à l'émissaire américain Jason Greenblatt, qu'il a reçu à Ramallah, en Cisjordanie occupée, d'assurer une médiation entre Palestiniens et Israéliens sur la question des prisonniers. M. Greenblatt s'est rendu à Ramallah deux jours après la venue en Israël et en Cisjordanie du président américain Donald Trump.
Ces prisonniers entendaient donner l'alerte sur les conditions de détention des 6.500 Palestiniens incarcérés par Israël, dont des dizaines de femmes et d'enfants, et dénoncer le système judiciaire israélien appliqué aux Palestiniens des Territoires occupés. Le sort des prisonniers est particulièrement sensible parmi les Palestiniens: plus de 850.000 d'entre eux (pour une population actuelle de 4,5 millions dans les Territoires) sont passés par les prisons israéliennes depuis le début en 1967 de l'occupation israélienne.
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28 mai 2017 7 28 /05 /mai /2017 19:04
Grève de la faim des prisonniers politiques palestiniens: une victoire de haute lutte et de grande portée (AFPS, 28 mai 2017)

Grève de la faim des prisonniers politiques palestiniens : une victoire de haute lutte et de grande portée

 

http://www.france-palestine.org/Greve-de-la-faim-des-prisonniers-politiques-palestiniens-une-victoire-de-haute

 

La victoire arrachée par les prisonniers politiques palestiniens après 41 jours de grève de la faim est d'abord la leur : celle d'une action résolue et coordonnée sur les mots d'ordre très forts de la liberté et de la dignité, centrée sur des objectifs immédiatement atteignables, celle d'une incroyable volonté face aux risques pour leur vie et aux mauvais traitements de toutes sortes qu'ils ont subi d'un système pénitentiaire inhumain.

 

C'est aussi la victoire de tout le peuple palestinien, qui s'est identifié à la cause de ses prisonniers, et de tous les Palestiniens qui se sont  mobilisés partout, au péril de leur vie, en portant cette revendication.

 

C'est enfin notre victoire et celle de tous nos partenaires, de cet immense mouvement de solidarité qui s'est mobilisé partout dans le monde. L'engagement plein et entier de tous nos partenaires pour cette cause, la multitude des mobilisations, partout en France, dans la diversité et l'inventivité de leurs formes, sont là pour en témoigner malgré un quasi embargo médiatique.

Quels que soient les détails des accords conclus ce matin, dont nous n'avons pas encore connaissance, nous devrons rester d'une vigilance absolue sur les conditions de détention des prisonniers palestiniens. Et nous poursuivrons sans relâche nos efforts pour leur libération, première étape indispensable d'une solution politique. 

L’absence de réaction publique du gouvernement français pour soutenir les demandes légitimes des prisonniers palestiniens indique une continuité regrettable avec la politique mise en œuvre sous la présidence de François Hollande. La question générale de la réponse à la politique de force du gouvernement israélien, celle de la nécessité de sanctions effectives, ne pourra pas être éludée par le nouveau président de la République. C'est ce à quoi nous nous emploierons.


Communiqué de l'Association France Palestine Solidarité

 

 

Déclaration de la Campagne internationale pour la libération de Marwan Barghouthi et tous les prisonniers palestiniens
 
samedi 27 mai 2017
Les prisonniers palestiniens en grève de la faim ont gagné. Après de longues négociations entre les autorités d’occupation israéliennes, Marwan Barghouthi et la direction de la grève, un accord a été trouvé et la grève de la faim est suspendue. C’est une étape importante vers le plein respect des droits des prisonniers palestiniens en conformité avec le droit international. C’est aussi une indication de ce qu’est vraiment l’occupation israélienne qui n’a laissé d’autre option aux prisonniers palestiniens que de se laisser mourir de faim afin d’obtenir les droits élémentaires que leur garantit le droit international.
La grève de la faim lancée par plus de 1000 prisonniers palestiniens sous la direction de Marwan Barghouthi a duré 41 jours, ce qui en fait l’une des grèves collectives les plus longues et les plus massives dans l’histoire du mouvement des prisonniers palestiniens. Elle avait pour objectif de mettre fin aux violations par Israël des droits des prisonniers. Les revendications comportaient le respect du droit de visite des familles, la fin de la torture et des mauvais traitements pendant l’arrestation, le transport et la détention, la fin de la politique de mise à l’isolement, parfois pour des années, ainsi que la fin de la détention administrative sans accusation pour des périodes de temps indéfinies et enfin le droit à l’éducation.
Le gouvernement israélien avait annoncé qu’il ne négocierait en aucun cas avec les prisonniers palestiniens. Il a tenté de briser la grève par la force, y compris par l’incitation contre les prisonniers et le dirigeant de la grève de la faim, par des mesures punitives, entre autres l’isolement, et par des menaces d’alimentation forcée, considérée comme une forme de torture. La résilience et la détermination épiques des grévistes de la faim et leur refus de mettre fin à la grève en dépit des pressions et des conditions très dures auxquelles ils étaient soumis, a permis que leur volonté triomphe de la volonté de leur geôlier.
Nous tenons à remercier tous ceux et celles qui ont soutenu les prisonniers palestiniens et le peuple palestinien pendant cette importante bataille dans leur longue lutte pour la liberté. Nous remercions tout particulièrement les anciens prisonniers politiques dans le monde, dont ceux d’Afrique du Sud, d’Irlande et d’Argentine, qui ont affirmé une solidarité indéfectible avec les prisonniers palestiniens car ils savent que la lutte des Palestiniens est l’incarnation du combat, dans l’histoire, pour la liberté contre toutes les formes d’oppression. 
Le peuple palestinien est une nation tenue en captivité et les prisonniers palestiniens sont le reflet de cette douloureuse réalité. Leur terrible situation est l’exemple le plus frappant des arrestations arbitraires de masse dans l’histoire contemporaine, avec plus de 800 000 Palestiniens arrêtés depuis 1967, soit l’équivalent de 40 % de la population masculine du territoire occupé. Marwan Barghouthi a déclaré, au premier jour de la grève de la faim ’pour la Dignité et la Liberté’ que “nos chaînes seront brisées avant que nous le soyons car il est dans la nature humaine d’entendre l’appel de la liberté quel qu’en soit le prix”.
La Campagne internationale pour la libération de Marwan Barghouthi et tous les prisonniers palestiniens va poursuivre sans relâche ses efforts jusqu’à ce que les prisonniers palestiniens et le peuple palestinien recouvrent la liberté.
C’est la seule voie vers la justice et la paix.
 
 
 
 
 
 
AFPS du Pays de Morlaix
19, rue Waldeck Rousseau
29600-Morlaix
 
et notre page Facebook : @afpspaysdemorlaix
Grève de la faim des prisonniers politiques palestiniens: une victoire de haute lutte et de grande portée (AFPS, 28 mai 2017)
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